Si au cours des siècles, on a souvent associé la parole poétique à la déclaration amoureuse, il n’en demeure pas moins que chaque époque a su inventer ou réinventer de nouvelles manières de déclarer sa flamme à l’être aimé. L’Antiquité voit apparaître le lyrisme personnel avec les poètes latin comme Virgile , Horace ou Ovide .Les troubadours et les trouvères de l’époque médiévale mettent au point un sytème extrêmement sophistiqué appelé “fin amor” ou amour courtois : il s’agit d’ un art d’aimer composé essentiellement de figures rhétoriques imposées . Guillaume d’Aquitaine, et Charles d’ Orléans, composent des chansons, des ballades et des rondeaux en lais et en pas encore toujours en rimes . Souvent les troubadours chantent leurs textes et s’accompagnent d’un instrument ou de musiciens.
A la Renaissance, le prince des poètes, Pierre de Ronsard multiplie les déclarations enflammées à ses muses en utilisant une nouvelle forme poétique venue d’Italie , appelée le sonnet. ( 99 à 102 ) Avec ses amis de la Pléiade, et notamment Joachim Du Bellay, ils renouvellent les arts poétiques et la poésie amoureuse en adaptant les modèles de Pétrarque importés de la cour italienne. Les femmes ne sont pas en reste et Louise Labé célèbre l’amour au féminin et ses tourments avec un poème fondé sur une série d’antithèses ( p 105 ) . Il faudra attendre ensuite le romantisme , mouvement littéraire européen , pour retrouver cette association entre le lyrisme et la poésie.
Les poètes romantiques vont chanter l’amour sous toutes ses formes en faisant la part belle aux amours impossibles et au désespoir de celui qui n’est plus aimé ou mal aimé . Le poète romantique meurt d’amour et semble aimer sa blessure mortelle .Lamartine dans Le lac déplore la perte de la femme aimée atteinte d’une maladie incurable ( p 290) ; Baudelaire célèbre, en 1857 dans Les Fleurs du Mal les amours sous plusieurs formes : amours entre femmes , poèmes censurés, amours exotiques inspirés de sa maîtresse métisse Jeanne Duval dans Parfum exotique, amours sensuelles ou mystiques avec La mort des Amants et va jusqu’à utiliser un cadavre pour parler d’amour dans A une charogne. Hugo pleure sa fille disparue Léopoldine dans Pauca Meae , une section de son recueil Les Contemplations paru en 1856 .
A la fin du siècle, Paul Verlaine fera entendre la musique singulière de ses vers pour célébrer les souvenirs des amours mortes avec Colloque sentimental ( p 366 ) ou des amours oniriques avec les mystérieuses femmes du poème Mon rêve familier . Au siècle suivant, les surréalistes composeront des poèmes étranges qu’ils dédicacent à leurs muses réelles ou imaginaires. Breton dans Clair de terre ( p 436 ) et Eluard dans l’Amoureuse ( 438 ) renouvellent les images de la femme aimée.
Pour vous aider à vous y retrouver, voici un parcours de poésie amoureuse composé à partir de votre manuel de français.
Chaque point de ce parcours sera abordé en cours et devra être complété par des notes prises à la maison sur les notions étudiées ; ce travail autonome fera l’objet prochainement d’un QCM d’évaluation sous la forme d’un I Devoir sur Pronote)
p 26 Sappho et la naissance du lyrisme
p 50 les topos de la lyrique courtoise
p 76 à 78 la Renaissance
p 98 pages consacrées à Ronsard
p 105 pour découvrir la poétesse Louise Labbé (texte p 99 )
p 136 pour les stances de Théophile de Viau
Ensuite nous étudierons un ou deux poèmes de Baudelaire, de Verlaine et les deux poèmes surréalistes de Breton et Eluard.