Le documentaire A voix haute ;réalisé par Ladjy Li nous propose de suivre la préparation universitaire de jeunes candidats à un concours d’éloquence . Sous la houlette de leurs professeurs , ils vont tenter de devenir des orateurs charismatiques et ils se préparent à affronter des contradicteurs dans des débats . l
Nous commençons par faire leur connaissance car chacun se présente et explique pourquoi il a choisi cette formation . Bertrand Périer , un avocat de formation, encadre ces jeunes et tente de démontrer qu’on peut s’affranchir, en partie du déterminisme social. En effet, presque tous sont originaires de banlieue et ont un rapport à la langue qui traduit leurs origines . Il leur faut apprendre des codes, des règles afin de se libérer de cette “domination ” de ceux qui savent manier les mots . des comédiens vont venir les aider à prendre conscience de leur corps et de son rôle dans la prise de parole publique. Des poètes vont tenter de les initier à la fonction poétique du langage et à la musicalité des mots à travers le slam et l’usage de la rime ainsi que du quatrain à contraintes.
Dans leur rapport à la parole, ces jeunes évoquent , tour à tour, le besoin de mettre des mots sur des émotions , de toucher leur auditoire , de dire qui ils sont vraiment , d’avoir comme le dit Bertrand Périer, une parole libre sincère et authentique. L’un d’entre eux explique d’ailleurs que là où il vit, ce sont ceux qui emploient les mots les plus durs qui détiennent l’autorité : ce qui nous amène à réfléchir à la relation entre parole et autorité . Suffit -il de parler plus fort et plus durement pour se faire craindre ou respecter . Ce même étudiant souligne qu’il ne partage pas les idées politiques de l’ancien président Nicolas Sarkozy mais qu’il aime l’écouter discourir et le trouve ” galvanisant ” .