01. décembre 2017 · Commentaires fermés sur La décision d’Etienne dans Germinal (fin de la première partie ) · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Etienne Lantier, machineur au chômage, est le héros de Germinal; Fils de Gervaise Lantier , une ouvrière parisienne qui a sombré dans la misère et dans l’alcoolisme , il  arrive dans le Nord de la France et tente du trouver du travail; Avec ce personnage étranger , Zola utilise un procédé réaliste appelé “l’oeil de l’étranger ” ou la fiction du voyageur étranger “; Cette technique permet à un écrivain de donner un maximum de détails au lecteur sur la région et les gens qui apparaissent dans le roman en prétextant que le héros a besoin de ces renseignements . L’écrivain nous donne ainsi à voir l’univers de la fiction par les yeux et le point de vue de ce personnage qui va de découverte en découverte, et à qui il est nécessaire de tout expliquer. C’est par ce biais que les romanciers réalistes motivent leurs descriptions qui sinon pourraient paraître fastidieuses ou inutiles aux yeux du lecteur pressé de découvrir l’ avancée de l’intrigue . 

(fin de l’introduction ; situation de l’extrait , problématique retenue et plan d’étude du commentaire ) Le passage que nous étudions se situe à la fin de la première partie du roman; Le personnage d’ Etienne contemple alors longuement le paysage à la fois campagnard et  industriel qu’il a sous les yeux et ses pensées semblent flotter au gré de sa contemplation. Nous nous demanderons comment Zola organise cette description qui fait écho à l’arrivée d’Etienne  en pleine nuit au début du roman : nous verrons dans un premiers temps les caractéristiques réalistes de cette description avant d’en étudier les marques de la subjectivité qui rendent compte du regard du personnage. 

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La description commence par le canal : Zola utilise ici une toponymie réalisé avec la mention de la Scarpe  qui serpente entre le Voreux et Marchiennes ; cette rivière sert de convoyeur pour le minerai et du coup elle est transformée par cette utilisation industrielle; d’abord on note qu’elle a été canalisée pour les besoins du transport : décrite ave des accents poétiques comme la métaphore “ruban mat” , elle est surtout longue de deux lieues et au moyen d’une métaphore, Zola l’identifie à une avenue bordée d’arbres; On note que ce procédé est fréquent dans le roman: le romancier mêle les éléments naturels dans une sorte de mélange dans lequel ils ont tous des éléments communs. La terre est décrite comme le ciel : la route se change en mer et ici la rivière est qualifiée d‘avenue . On retrouve ainsi , à la fin du premier paragraphe, la rivière assimilée à une grande route : “une eau géométrique ..charriant la houille et le fer ” Zola semble ici montrer la transformation du paysage naturel en paysage industriel sous la main de l’homme soucieux d’utiliser au mieux  les voies de transport que lui offre le site;

La description est très précise et comme souvent mentionne des petits détails qui ont comme effet d’augmenter l’authenticité de l’ensemble : ainsi l’arrière des péniches est qualifiée de vermillonné, presque un terme pictural ; De même les mouvements sont précisés :  le canal fait un coude et coupe de biais les marais; 

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vêtements des ouvriers au séchage 

Enfin la description est progressive comme l’indiquent les verbes de perception visuelle : “les regard d’Etienne remontaient du canal au coron “et l’écrivain semble la limiter à l’angle de vue permis par la position du personnage : “il distinguait seulement les tuiles rouges ” Ce procédé qui consiste à limiter la description à un champ de vision fait partie également des techniques de description réaliste et peut être rapproché de ce qu’on nomme la description subjective qui elle nous fait part des sensations et des sentiments du personnage observateur . 

Ce paysage est vu par le regard du personnage : Etienne regardait et semble surpris de ce qu’il voit ; ses regards se déplacent et permettent une sorte de panoramique du paysage industriel ; Les tas de briques lui semblent énormes , on entend un wagon qui jetait un cri aigu; Zola personnifie ici les objets pour faire entendre ce grincement dans lequel on pourrait identifier les cris de douleur des hommes . 

On retrouve également à la fin du paragraphe, le puits comparé à un monstre avec son “haleine grosse et longue ” et l’image de l’ogre confirme ce que nous avions déjà pu deviner ; L’écrivain utilise ces métaphores récurrentes  pour évoquer la dangerosité du travail des mineurs : les hommes qui descendent sous terre prennent le risque d’être dévorés comme des proies par un Dieu cruel : “ce dieu reçu et accroupi, auquel dix mille affamés donnaient leur chair sans le connaître ; ” ce dernier point pourrait faire référence à l’anonymat des actionnaires qui se partagent les bénéfices des compagnies minières et nomment à leur tête de simples salariés pour les diriger . 

Le personnage du héros se trouve face à un choix: il n’est plus tout à fait un inconnu et le romancier rappelle le chemin parcouru depuis son arrivée : “ce n’était plus l’inconnues ténèbres ” ; Peu à peu son regard se familiarise avec ce qu’il voit et sa connaissance des réalités industrielles fait disparaitre certains côtés qui pouvaient sembler fantastiques au départ : “les tonnerres inexplicables ” sont devenus les bruit des pompes d’extraction des puits et les “flamboiements d’astres ignorés” tout simplement les lampes qui servent à guider les hommes qui vont au travail ; 

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Etienne prend alors la décision de rester et le romancier la motive en fournissant deux hypothèses qui vont créer l‘horizon d’attente du secteur pour la suite du roman: les yeux clairs de Catherine laissera supposer une histoire d’amour entre ces deux personnages mais la véritable raison avancée par Zola c’est “le vent de la révolte, qui venait du Voreux ”  ; Le personnage est déterminé à “souffrir et se battre ” pour ces gens auxquels il songe “violemment ” On note ici que par une sorte de glissement l’adverbe  violemment indique tout autant la force de la pensée d’Etienne et la violence qui est  jusque là contenue dans le personnage mais qui ne demande qu’à éclater. 

En conclusion ce passage descriptif  a plusieurs fonctions essentielles : d’abord il nous montre la transformation des paysages naturels sous l’effet de l’industrialisation et  ensuite il précise l’évolution du personnage et laisse entendre au lecteur que le combat peut désormais  commencer : le héros semble prêt à relever le défi et l’action principale du roman est enfin lancée : ce vent de révolte suffira-t-il à faire trembler la terre ? 

Plan détaillé 

I Une description réaliste 

1. le canal au centre

2. les petits détails

Transition : un paysage industriel 

II Une description subjective

1. la vision d’ Etienne 

2. un regard plus familier 

l’annonce de la révolte