Si l’on en croit les dictionnaires, ce mot apparaît au début du vingtième siècle ; Au sens physique, la résilience est d’abord une propriété des corps confrontés à des chocs violents: les ingénieurs calculent ainsi le coefficient de résistance de certains matériaux pour construire des avions ou des voitures. ; Au sens psychologique, on désigne ainsi la capacité des humains de résister à certains traumatismes infligés par la vie comme un deuil, une agression , de la maltraitance. La résilience est plus connue en tant que phénomène psychologique. Chez les enfants en particulier, elle désigne leur capacité à triompher des traumatismes qu’ils ont subis comme une séparation, de la violence, un viol, un deuil, une guerre afin de continuer à se construire et à se réparer.En prenant conscience de cet événement et en décidant de ne plus vivre affectés par celui-ci, ils tentent de se reconstruire socialement et psychologiquement. Ce faisant, il font preuve de résilience. Plus »
L’action se situe à la fin du dix-neuvième siècle, en 1885 , à Paris dans le cadre de l’hôpital de la Salpêtrière, rue Soufflot, où on regroupait alors les aliénées, souvent des jeunes femmes en marge de la société, condamnées pour leurs mœurs ou qui souffraient d’épilepsie . L’histoire se déroule essentiellement entre les murs du service du célèbre professeur Charcot , un neurologue qui pratique l’hypnose sur ses patientes afin de leur faire revivre les traumatismes qui sont à l’origine de leurs lésions . Il est idolâtré par Madame Geneviève, l’infirmière en chef qui l’assiste de son mieux. A l’extérieur, toutes sortes de rumeurs planent sur le service des hystériques comme on le nomme ” On imagine des femmes nues qui courent dans les couloirs, se cognent le front contre le carrelage, écartent les jambes pour accueillir un amant imaginaire, hurlent à gorge déployée de l’aube au coucher. On décrit des corps de folles entrant en convulsion sous des draps blancs, des mines grimaçantes sous des cheveux hirsutes”. ” Entre l’asile et prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gèrer, les malades et les folles .” Les folles fascinent et font horreur mais dans le service règne le plus souvent un grand calme . Ses femmes souffrent de tics nerveux et de troubles du comportement : lorsqu’elles font une crise , un interne leur presse les ovaires ou dans les cas les plus sérieux, les endort avec de l’éther.
Les portraits des personnages se complètent au fil de l’intrigue : Geneviève Gleizes cette fille de médecin auvergnat, écrit des lettres à sa sœur morte des années plus tôt d’une tuberculose , Ce décès tragique lui a fait perdre la foi et lui a donné la vocation d’aider aux avancées de la médecine ; Thérèse est une prostituée qui passe ses journées à tricoter et à veiller sur les jeunes femmes , enfermée, 20 ans plus tôt, pour le meurtre de son proxénète; Louise une jeune fille violentée par son oncle et abusée par un gardien sans scrupule dont elle est tombée amoureuse et qui lui promet le mariage La jeune fille finira paralysée suit à une séance d’hypnose . Eugénie Cléry est internée à la demande de sa famille car elle leur a avoué pouvoir s’entretenir avec les esprits notamment celui de son grand-père mort lorsqu’elle avait 12 ans et qui vient souvent lui rendre visite ; son frère finira par accepter de la délivrer lors du fameux bal organisé à l’hôpital pour fêter la mi-carême. dans les salons , on prétend que certaines femmes ont fini enfermées à la Salpêtrière car elles es comportaient comme des hommes : on évoque le cas d’une jeune femme internée de force par son mari car elle prétendait diriger avec lui la brasserie familiale, d’une autre qui aurait menacé de mort son mari infidèle en public, d’une quadragénaire enfermée pour avoir aimé un homme de 20 ans son cadet ; L’asile fait fonction de “dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public” ( p 34 ). avec les progrès de la médecine arrive une nouvelle catégorie d’internées: on les nomma hystériques, épileptiques, mélancoliques, maniaques ou démentielles. Les chaînes et les haillons laissèrent place à l’expérimentation sur leurs corps malades : les compresseurs ovariens parvenaient à calmer les crises d’hystérie; l’introduction d’un fer chaud dans le vagin et l’utérus réduisait les symptômes cliniques ; les psychotropes – nitrite d’amyle, éther, chloroforme, calmaient les nerfs des filles ; l’application de métaux divers – zinc et aimants- sur les membres paralysés avait de réels effets bénéfiques . ” p 97 ; Zola, Maupassant , et Sigmund Freud assistent aux séances publiques de Charcot assisté par Babinski et Gilles de la Tourette. Ces trois médecins axèrent leurs recherches sur le système nerveux central ; On leur doit la découverte de la maladie de Charcot, du test de Babinski et du syndrome de La Tourette. Les internées étaient les nouvelles actrices de Paris et on citait leurs noms avec un soupçon de crainte et d’admiration. ” Les folles pouvaient désormais susciter le désir. Leur attrait était paradoxal.” p 98 . Un photographe Albert Londe venait réaliser des clichés d’aliénées et le bal des folles était un événement mondain fort prisé.
On y trouve beaucoup de jeunes femmes victimes de violences sexuelles ou de traumatismes: Aglaé a effectué une tentative de suicide après la mort d’un enfant, Rose-Henriette, une femme de chambre qui a subi le harcèlement de son patron et qui est désormais victime d’attaques de panique.
Avant d’être internée , Eugénie étudiait le livre d’Allan Kardec , pseudonyme d’Hypolite Rivail , philosophe et fondateur du spiritisme dont les ouvrages seront édités par son ami Pierre-Gaëtan Leymarie , libraire rue Saint jacques et passionné d’ésotérisme. Elle s’est confiée à sa grand-mère et lui a révélé un secret que seul son grand-père connaissait . Mais sa famille prend peur et elle se retrouve internée contre son gré. Son père la considère comme diabolique ” on ne converse pas avec les morts sans que le diable y soit pour quelque chose ” avoue-t-il lors de l’entretien d’admission mené par Geneviève . Peu à peu les deux femmes se lient d’amitié : la soignante est, tout d’abord, ébranlée par les révélations d’Eugénie qui prétend être en contact avec sa soeur morte à 18 ans, Blandine . Elle lit à son tour le livre des esprits et Eugénie lui indique que son père a fait une chute sur le carrelage de sa cuisine; Geneviève réussit à prendre un train de nuit et découvre son père alité . Lorsqu’elle lui avoue qu’elle a été prévenue par l’esprit de Blandine , il la traite de folle et la renvoie à Paris; Elle intercède alors directement auprès du docteur Charcot, en faveur d’Eugénie pour la faire sortir de l’internement mais ce dernier se montre condescendant et la prie de ne pas outrepasser son rôle au sein de l’institution. Humiliée par les propos du neurologue, elle va alors œuvrer, dans le plus grand secret pour libérer Eugénie, au cours du bal . Ce soir là , le public observe les jeunes femmes à l’affût du moindre symptôme “on cherche un défaut, une tare,on remarque un bras paralysé sur une poitrine, des paupières qui se referment un peu trop fréquemment. On se bouscule pour voir de plus près ces animaux exotiques comme si l’on était dans une cage du Jardin des Plantes , en contact direct avec ces bêtes curieuses. ” p 214. Ce soir là , Louise après un nouveau viol, tombe dans une catalepsie qui durera deux ans et Geneviève est internée pour avoir aidé Eugénie à retrouver sa liberté. Elle continue inlassablement à écrire des lettres à Blandine, sa sœur décédée., en regardant la neige tomber sur le parc de l’hôpital.
Ce récit retrace le parcours de Yuko, un jeune homme idéaliste qui rêve de devenir poète pour regarder passer le temps. Dans sa famille, on naît soldat ou prêtre mais il décide de choisir un autre destin et de devenir à 17 ans , un messager du Ciel . Rien que du blanc à songer .. c’est sur cette citation empruntée à Rimbaud que débute le roman; Nous sommes au Japon, en 1884 ; Yuko est alors âgé de 17 ans et il a deux passionx dans la vie : le haïku et la neige .
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Le roman s’ouvre sur un procès en cours : une jeune femme comparait dans une salle d’audiences . Les juges sont comparés à des “gredins en robe blanche” qui débagoulent avec “l’énergie de la haine de ceux qui abominent les femmes parce qu’elles ne sont pas des hommes ” Dès sa naissance, Bilqiss a le sentiment d’être déjà accusée par son sexe . Elle s’apprête à être lapidée et considère que dans le pays où elle vit, sa vie vaut moins que celle d’un volatile. Dans sa cellule, chaque nuit pour retarder le moment des cauchemars, elle imagine son arrivée au paradis . Les charges retenues contre elle sont multiples et peuvent paraître dérisoires: détention de maquillage, de chaussures à talons et de sous-vêtements, pince à épiler, musique, livres et même une bougie parfumée. Un soir , après une audience particulièrement mouvementée, le juge , un ancien charpentier dont la femme s’est suicidée , vient trouver la prisonnière dans sa cellule pour la prier de demander pardon . Plus »
La Science -fiction est un genre littéraire qu’on qualifie de mineur et qui nous raconte des histoires de futur, de demain et nous permet de voyager dans des mondes et des civilisations différentes des nôtres; Au programme de terminale HLP , la notion de dystopie est l’une des formes que peut prendre la Science- Fiction et en lisant des récits de SF, nous prépare-t-on au pire ? Ne s’agit -il pas de nous tendre un miroir déformant certes mais un miroir qui nous permet de nous observer en regardant l’Autre et d’entrevoir les dangers qui nous menacent : destruction de la planète et de nos ressources, robotisation de la société et déshumanisation du monde du travail, guerres incessantes et menace de destruction massive de l’espèce ne sont que quelques exemples des dangers qui nous cernent et pour beaucoup, se rapprochent dangereusement. Le programme de Première aborde lui la question des relations de l’homme et de l’animal, la question fortement teintée d’actualité, du spécisme et de la protection des espèces vivantes ; Nous allons donc aborder ces deux points à l’aide du roman de Vincent Message. Une bonne manière de vous familiariser avec cette fable philosophique, c’est peut être de découvrir l’entretien qu’a accordé le romancier au magasine littéraire Diacritik , à la sortie de son livre en 2016.
Entrons dans le vif du sujet et découvrons notre conteur et son histoire . Plus »
Le titre nous donne la clé du mystère mais n’est pas Peter Pan qui veut ! Quelques pages illuminées par le sourire de la fée Clochette mais au bout du compte, nous tournons un peu en rond . Pourtant le voyage promettait d’être passionnant “Je suis parti un matin d’hiver en chasse de l’enfance. J’avais décidé de la capturer entière et vivante”. Regarde, elle est là, tu la vois ?”Je l’avais toujours sentie battre en moi, elle ne m’avait jamais quitté. Mais c’était le vol d’un papillon obscur à l’intérieur, le frôlement d’ailes invisibles dont je ne retrouvais qu’un peu de poudre sur mes bras au réveil”.
Neverland est une tentative de retour au pays d’enfance, un irrésistible voyage vers ces hauts territoires perdus que nous portons tous en nous.
Comment partir sur les traces de l’enfant? Pourquoi vouloir retrouver ces “hauts territoires de l’enfance, derrière les torrents, les ronces, les forêts” ; être sans cesse tenté de revenir sur ses pas, de jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur du passé . Suivez le guide pour la visite .. d’abord l’équipement nécessaire: celui d’un chasseur de dragons ou de chimères ” j’avais prévu les sarbacanes, les potions, les casiers, les filets, un petit cheval assez rapide, des fléchettes qui endorment ” ( p 14 ) Plus »
Après son bouleversant roman “Réparer les vivants “ , l’auteure signe ici une réflexion sur la figure de l’artiste-créateur à travers 3 personnages attachants ; Il sont jeunes, pas très beaux, pas très sûrs d’eux et décident de devenir peintres . Paula Karst a un strabisme prononcé et “les yeux qui ne regardent pas dans la même direction ” Kate exerce le métier de physionomiste dans une boîte de nuit le Nautilus, à Glasgow et a des poissons tatoués sur les bras . Jonas est le plus énigmatique des trois .Ils se sont rencontrés durant leurs études à l’Institut de peinture à Bruxelles en 2008 . Kate , vient de décrocher un gros contrat pour des marbres dans des immeubles parisiens luxueux ; Paula vient de terminer les décors d’Anna Karénine à Moscou et Jonas se lance dans une fresque qui sera une création originale . Le roman revient alors sur la rencontre du trio 8 ans plus tôt . Paula a choisi cette formation de peintre en décor presque par hasard mais son choix va transformer sa vie ” elle apprend à voir ; Ses yeux brûlent..il ne s’agit pas seulement de reproduire la réalité, d’en donner un reflet , de la copier ” ( p 60 ) Apprendre à imiter le bois, par exemple, c’est faire histoire avec la forêt. la foret des contes, du loup de la fée des cailloux blancs.
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On n’est pas sérieux quand on a 17 ans . et pourtant …. le récit commence un dimanche de décembre par une scène familiale et une plongée dans le passé du narrateur qui se définit comme “ Eternel gamin inquiet d’être oublié à la sortie de l’école ” A la fin du repas , la mère, âgée de 75 ans, avoue un secret à ses trois fils réunis : elle a abandonné une petite fille à la naissance ; Retour sur le parcours douloureux de cette fille-mère comme on disait à l’époque; Amoureuse d’un jeune étudiant juif , elle doit d’abord partir seule à Nice chez une cousine, dans un village isolé, afin de mettre au monde son premier fils . Lorsqu’elle est à nouveau enceinte, sa famille la force à abandonner l’enfant, une petite fille cette fois, à la naissance et elle se souvient du regard de sa mère ” un bloc de glace n’aurait pas été plus froid ni un couteau plus coupant ” p 22 . Bouleversé par cette révélation,le narrateur décide alors de partir à Nice sur les traces de cette jeune adolescente venue le mettre au monde ; Plus »
Emmanuelle Bayamack-Tam signe ici un roman dérangeant par bien des aspects. Dérangeant d’abord parce qu’il nous plonge dans l’univers des sectes et que le gourou du roman exerce sur ses fidèles une emprise considérable . Dérangeant également car la sexualité et notamment l’homosexualité , y est omniprésente et peinte sans aucun fard sous les couleurs les plus crues . Dérangeant aussi parce que l’héroïne est âgée de 14 ans au point de départ du récit possède un regard naïf et désarmant ; A la différence du Candide imaginé par Voltaire, cette jeune femme es montre elle aussi Candide mais en même temps hyper lucide sur les véritables motivations des êtres qui l’entourent. Dérangeant également car la trame du récit mêle des analyses philosophiques sur le vivre ensemble, les maux de la société de consommation, les dérives du capitalisme , et des analyses sociologiques sur la marginalité, l’acceptation des migrants . La vie dans cette Arcadie est loin d’être paradisiaque et on y trouve pourtant le bonheur sous certaines formes; Un récit à ne pas mettre entre toutes les mains car il comporte des scènes qui peuvent choquer. Plus »
Pour un écrivain, inventer la vie de personnages imaginaires est souvent une occupation plaisante : ils sont alors libres de se laisser aller et d’imaginer chacun des événements qui compose la biographie des héros; Il n’en va pas de même lorsqu’ un auteur décide de raconter la vie d’un personnage réel. Il doit alors composer entre une nécessaire part d’invention , dans la reconstitution, par exemple, des pensées du personnage, et les données réalistes consignées par les biographies officielles. Plus le personnage est célèbre et moins la marge de liberté paraît possible. Catherine Cusset , en donnant comme titre à son roman : Vie de David Hockney, renseigne le lecteur sur le sujet principal du livre ; Il s’agit, dans ce roman , de reconstituer l’existence et la carrière artistique d’un peintre anglais; si vous voulez tout savoir sur le “vrai” David Hockney et comprendre à partir de quel modèle l’écrivaine a imaginé son personnage,vous pouvez aisément consulter l’adresse suivante : https://www.hockney.com/home
Mais quel est donc l’intérêt d’imaginer une histoire à partir de faits vrais : ” tous les faits sont vrais; J’ai inventé les sentiments, les pensées, les dialogues. Il s’agit plus d’intuition et de déduction que d’invention à proprement parler : j’ai cherché la cohérence et lié les morceaux du puzzle à partir des données que j’ai trouvées dans les nombreux essais, biographies, entretiens, catalogues, articles publiés sur et par David Hockney. je livre un portrait qui est ma vision de sa vie et de sa personne... ” : voilà comment l’écrivaine définit son projet romanesque : livrer sa vision de la vie d’un artiste . Elle complète ses propos en précisant ” j‘ai eu envie de transformer une matière documentaire qui laissait le lecteur à l’extérieur en un récit qui éclairerait son trajet de l’intérieur en s’en tenant aux questions essentielles , celles qui nouent l’amour, la création, la vie et la mort. “ Plus »