Le terme Sauvage est souvent employé à tort et à travers : qui sont les vrais Sauvages ?
En 1558, ils ne sont pas très nombreux les Européens qui ont traversé l’Atlantique pour accoster sur les rives du Nouveau-Monde.Jean de Léry fait partie de ces voyageurs aventureux et , simple artisan, s’il a choisi d’aller au bout du Monde, c’est pour échapper aux guerres de religion. Beaucoup de protestants comme lui, par peur des représailles qu’on exerçait déjà en Europe sur ceux que l’on surnomme les huguenots, ont fui l eterritoir e français . En 1572 de nombreux protestants seront massacrés persécutés lors de la Saint Barthélémy.
Jean de Léry n’a pas fait d’études mais pourtant il va trouver les mots justes pour défendre les habitants du Brésil et louer leur mode de vie. Il utilise la rhétorique de l’éloge pour dresser un portrait flatteur des Sauvages et combattre ainsi les préjugés des Européens. Il commence , dans le texte étudié ,par comparer leur constitution physique à celle des Européens (ligne 4) et la comparaison tourne à l’avantage des Brésiliens comme l’indiquent les comparatifs de supériorité : plus robustes, replets et dispos. De ces trois qualités physiques, toutes en rapport avec la robustesse de leur constitution, découlent la quatrième partie de l’énumération de leurs propriétés: leur santé est bien meilleure. Et logiquement, ils vivent plus longtemps. Leur longévité , mesurée en lunes selon leurs coutumes, est donc la conséquence logique de leur bonne santé.En effet, aujourd’hui encore, le facteur de longévité d’un population demeure un marqueur important pour les ethnologues. Jean de Léry développe méthodiquement une argumentation rationnelle en montrant d’ailleurs dans les parenthèses de son récit les articulations de sa pensée (je poursuive par ordre l 1) Plus »