Des conditions logistiques incertaines ont présidé cette année à la mise en place de l’atelier d’animation du collège Font-Belle de Segonzac entre la CHAAP (Classe à horaire aménagé Arts Plastiques) et l’EESI (Ecole Européenne Supérieure de l’Image) en raison de la crise sanitaire. Après l’annulation de la visite du site de l’EESI à Angoulême, la première réunion entre les étudiants volontaires de première et deuxième année de cette école d’art et les chaapistes de 4èmes et de 3èmes a pu se tenir finalement dans la classe d’arts plastiques du collège suivie de l’atelier sur six semaines entrecoupé par le dernier confinement puis conclue par une réunion bilan de visionnage des productions dans une dynamique de recul reflexif.
La pratique de cet atelier se concentre sur la production de films en images animées, narratif ou non, figuratif ou abstrait. L’idée principale est d’inciter l’élève à manipuler, expérimenter, afin qu’il soit acteur en développant sa créativité, son esprit d’initiative et d’autonomie sous l‘égide d’étudiants en situation d’experts, de conseillers et d’encadrants.
Après l’établissement des objectifs du workshop et le visionnage des réalisations des années précédentes lors de la première réunion, les étudiants ont présenté leur écoles ainsi que leur cursus à travers des productions personnelles et des références marquantes pour eux. Les éléments communs entre les deux volets de cet atelier, stop-motion avec les étudiants et animation 8 bits avec le professeur de CHAAP ont pu ensuite être établis.
Cette année, la série de six épisodes indépendants est regroupée autour du thème commun de la révélation des coulisses fantastiques du collège une fois les élèves partis. Principal-vampire et professeur loup-garou sont donc au menu dans la séquence intitulée « le collège ésotérique ». Scénarios, Storyboards, Création d’items et de décors et même bande audio ont en conséquence été nécessaires a élaboré pour la réalisation des épisodes ainsi que des génériques de la série.
Si l ‘essentiel de l’atelier était focalisé sur des problématiques liés intrinsèquement à la technique de l’animation comme la fluidité ou la lisibilité d’un narration, cette séquence spécifique a permis d’approfondir le sens des responsabilités de nos collégiens concernant la représentation d’une personne dans un cadre professionnel en accord avec le respect du droit à l’image.
L’atelier s’est donc déroulé sur une durée de 6 semaines sur une base pédagogique un peu moins ferme que précédemment en raison du manque de recul entre le temps de brainstorming et celui de réalisation mais contrebalancé par l’excellence de la dynamique des étudiants qui se sont révélés très impliqués et professionnels dans la conduite de l’atelier malgré quelques légitimes appréhensions initiales. S’affirmant comme experts techniques mais aussi créatifs chevronnés, Sibylle, Emma, Clément, Margot et Florian ont su instituer une ambiance de travail favorisant la fluidité de l’échange dans un groupe efficace sur une durée totale de 12 heures. Dans ce contexte dynamique et positif, certains d’entre eux ont eu le loisir de préciser les contours de la profession d’enseignant d’arts plastiques dans laquelle ils envisagent de s’engager. Une étudiante reviendra d’ailleurs en stage de découverte professionnelle dans l’établissement prochainement
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En parallèle, la seconde partie du groupe travaillant avec leur professeur sur le logiciel d’animation PISKEL ont eu le loisir de développer leurs aptitudes sur la fluidité et la lisibilité d’une animation réalisée en seulement 6 heures.
Une séance de restitution de l’ensemble des travaux fut enfin organisée. L’objectif était pour les collégiens d’acquérir un recul réflexif en pointant qualités et défauts de leur propres réalisations ainsi que de verbaliser sur l’intérêt d’un tel atelier par delà le travail exécuté. La qualité du découpage séquentiel de l’ensemble de la série peut témoigner du soin apporté par le groupe à ces réalisations. Il s’agissait surtout d’un temps d’échange riche qui a permis de libérer ou de confirmer certaines ambitions professionnelles se cristallisant autour des métiers de la création ou de l’enseignement pour nos collégiens comme pour les étudiants de l’EESI.
Adossée au Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle, la CHA-AP associée à l’un de ses deux principaux partenaires visait ainsi à créer des moments de rencontre avec des acteurs de la sphère artistique ainsi que d’articuler fréquentation et rencontres autour de collaborations concrètes propices à l’acquisition de compétences techniques, méthodologiques et verbales.