Très probable . . .

Le niveau baisse-t-il ? Peut-être, mais, me semble-t-il, pas dans tous les domaines.

Ainsi les bases du calcul des probabilités, dont je n’ai pas souvenir d’avoir entendu parler à l’époque où j’étais élève, s’enseignaient il y a 20 ans en terminale, plus récemment en première, puis en seconde, maintenant en troisième,

et il ne serait pas surprenant, pour répondre à l’évolution actuelle des sciences – de plus en plus probabilistes et statistiques – que cette évolution se poursuive.

La théorie des probabilités s’est construite historiquement en grande partie sur l’étude des jeux de hasard ; pour cette raison, son enseignement, qui se veut intuitif dans un premier temps, prend naturellement un caractère ludique avant de se complexifier quelque peu.

Considérons quelques uns de ses jalons historiques :

  • Le paradoxe du Grand Duc de Toscane :

Galilée a rédigé vers 1620 un mémoire sur les jeux de dés pour répondre à une demande du Duc de Toscane. IL est ainsi l’un des premiers avec Cardan à avoir écrit sur le “calcul des hasards”.

A la cour de Florence, de nombreux jeux de société étaient alors pratiqués.

Parmi ceux-ci, l’un faisait intervenir la somme des numéros sortis lors du lancer de trois dés.

Le Duc de Toscane avait constaté que la somme 10 était obtenue légèrement plus souvent que la somme 9, ce qui lui paraissait inexplicable puisqu’il y a autant de façons d’écrire 10 que 9 comme sommes de trois entiers compris entre 1 et 6.

Mais ce paradoxe vient du fait que les possibilités dénombrées par le Grand Duc ne sont pas équiprobables : une somme comme 3 + 3 + 3 a trois fois moins de chance d’être obtenue qu’une somme comme 5 + 2 + 2 , et six fois mois qu’une somme comme 4 + 3 + 2 .

Les probabilités d’obtenir une somme égale à 9 ou à 10, sont respectivement 25/216 et 27/216, soit 0,116 (environ) et 0,125.

  • Après le paradoxe du Grand Duc de Toscane,

c’est en 1654 que le chevalier de Méré lance le défi de résoudre des problèmes que lui-même n’arrive à résoudre, l’un de ces problèmes est le suivant :

Est-il plus avantageux de parier pour qu’un six sorte sur une série de quatre lancers de un dé (A) ou bien de parier pour qu’un double six sorte sur une série de 24 lancers de deux dés (B) ?

Méré pensait que les chances étaient égales, pourtant l’événement A a une chance de se produire légèrement supérieure à 1/2 et l’événement B a une chance de se produire légèrement inférieure à 1/2.

  • La règle des parties :

Deux joueurs jouent à un jeu de hasard, au début de la partie, les deux joueurs misent 32 pistoles chacun : la règle est simple, celui qui remportera trois parties remportera les 64 pistoles.

La question posée par le Chevalier de Méré est la suivante : “Pour une raison inconnue les deux joueurs s’arrêtent avant la fin de la partie, comment peut-on répartir l’argent de façon équitable” ?

Pascal et Fermat vont s’échanger des lettres, essayant ainsi de répondre au Chevalier.

Pascal crée ce qu’il appellera la « Règle des parties » et s’aide de ce que l’on appelle aujourd’hui le triangle de Pascal. Il fait aussi apparaître dans son raisonnement  la notion d’espérance mathématique et la notion de martingale. Pascal réfléchi à l’aide d’une récurrence rétrograde.

Pascal et Fermat n’ont parlé à aucun moment de ce qui s’appellera plus tard les probabilités (terme inventé par Huygens quelques années plus tard seulement) mais, après avoir résolu cette énigme, ils vont compliquer le problème posé par le chevalier de Méré : si les chances de gagner ne sont plus égales (jeu trafiqué ou même jeu avec stratégie) ou encore si le nombre de joueur est supérieur à deux.

C’est à partir de ce fait que les probabilités trouvent leur naissance.

Y a pas le feu : coup de pouce.

 énoncé :

Tous les matins j’emprunte le même boulevard pour me rendre au collège. Je pars souvent très tôt et il n’y a pas beaucoup de circulation. Seuls les quatre feux que je rencontre sur ce parcours me mettent parfois de mauvaise humeur, surtout les jours où ils sont tous les quatre au rouge.

blog_quatrieme_dm_y a pas le feu

J’ai remarqué que ces feux sont synchronisés, ils passent en même temps au rouge ou au vert. Ils restent 1 minute au vert et 30 secondes au rouge. J’ai mesuré les distances séparant ces feux et sachant que la vitesse est limitée à 70 km/h, je me demande à quelle allure constante je dois rouler pour ne plus me contrarier.

Déterminer à quelle vitesse constante il faut rouler pour passer systématiquement chaque feu au vert.

La réponse sera donnée en présentant la démarche et les arguments.

éléments de réflexion :

Commencons par nous mettre en situation :

  • est-ce que je vais de gauche à droite sur le schéma ou bien de droite à gauche ?

Une hypothèse est nettement suggérée par la position des feux.

  • comment est le premier feu quand j’arrive ?

Il faut faire un choix, prenons le cas le plus simple à traiter.

Ensuite il nous faut comprendre la question :

  • si je roule super vite ou bien très très doucement, que peut-il se passer ?

Différents cas sont à percevoir, sans pour autant les détailler obligatoirement.

  • puis-je faire un schéma illustrant le fonctionnement des feux ?
  • à quelle vitesse doit-on rouler pour parcourir la distance totale en 1 min 30 s ?

en ai-je le droit ?

  • comment entrer un peu plus dans les détails ?

Je choisis une vitesse arbitrairement (celle que je veux).

  • combien de temps pour arriver au premier feu ? au deuxième ? au troisième ?

Si j’ai eu de la chance, la vitesse choisie convient.

  • sinon, faut-il rouler un peu plus vite ou un peu moins vite ?
  • y-a-t-il plusieurs solutions possibles ?

On peut répondre à cela avec la précision des calculs, mais aussi en évoquant différents scénarios possibles.

En tout cas, il va falloir faire plusieurs fois les mêmes calculs, d’où l’intérêt de bien les organiser, de les condenser, de les systématiser, peut-être même en utilisant un tableur.