des nombres et un mél.

Je tente une expérience : poser une question appelant une réponse courte à mes élèves de cinquième et leur donner la possibilité de m’envoyer cette réponse par mél (mail si vous préférez). Ils ont sept jours pour répondre.

Surprise : sur 29 élèves, une seule est assez réactive pour me répondre en moins de 48 heures.

Surprise plus grande encore : au bout d’une semaine, je n’ai obtenu que 10 réponses par mail, les autres me donneront sans doute leur travail demain sur une feuille de papier.

Je me doute que ce n’est pas mauvaise volonté de leur part mais manque d’habitude de travailler ainsi, et je me dis que je vais persister dans cette direction.

Remarque : je constate aussi que la plupart des réponses me parviennent via les boîtes mail des parents. Pourquoi pas. Est-ce une mesure de prudence à l’égard d’internet ( ce que je peux comprendre et même encourager ) ou est-ce parce que les élèves de cet âge n’ont pas l’habitude d’utiliser des méls ?

La question quant à elle était : “citer un nombre qui vous impressionne, vous épate …”

(on trouvera les réponses des élèves à la page “l’exposition :5” )

Plusieurs points sautent aux yeux quand on examine ces réponses :

  • beaucoup de nombres proposés sont ordinaux (ce sont des numéros) et pas cardinaux (servant à dénombrer).
  • ces nombres sont simples (entiers positifs peu élevés), rattachés au vécu des élèves (ce qui n’est pas surprenant) et parlant à leur affect (jusqu’à la superstition parfois).
  • les élèves les ont trouvés dans leur esprit (souvenir) et pas dans le monde qui les entoure (télévision, presse, internet …)

Conclusion : cette question était une bonne idée, il nous faut maintenant apprendre ce qu’est une recherche et à quel point le monde qui nous entoure est peuplé de nombres !

 Le nombre du prof :

1 milliard de milliard de milliardième (0, 000 000 000 000 000 000 000 000 001) : après dix ans de travail, les physiciens ont prouvé qu’un électron est tellement parfaitement sphérique que, si cette particule avait la taille du système solaire, sa silhouette définirait une sphère sans défaut jusqu’à l’échelle de l’épaisseur d’un cheveu. (source : sciences et vie, juillet 2014)

Test d’entrée en Cinquième.

Tous les élèves de cinquième du collège répondent actuellement à un QCM de 40 questions testant leurs connaissances en mathématiques.

Les items sont une sélection de questions figurant dans le manuel de sixième, collection Transmath (édition 2013, Nathan), collection utilisée sur les quatre niveaux de notre collège.

Le but de cette épreuve n’est pas d’aboutir à une note comptant dans la moyenne trimestrielle, mais d’obtenir une certaine photographie du panel de connaissances restant à l’esprit des élèves quand ils rentrent en cinquième après deux mois de vacances, et surtout de constituer des groupes de besoins pour les séances hebdomadaires de remédiation.

Voici le sujet corrigé : cinquieme_test entree_bis_corrige

Remarque : la dernière question n’est pas une blague mais un exercice d’auto-évaluation (compétence inscrite dans le Livret Personnel de Compétences des élèves).

Quelques résultats : certaines questions ont pu se révéler déconcertantes pour les élèves, d’autres paraissent si simples qu’elles sont peu travaillées en sixième et ont pourtant été mal réussies, d’autres encore, même si elles peuvent être posées en sixième, relèvent tout à fait d’un test de fin de cinquième ou plus.

à titre indicatif, voici les résultats obtenus par un échantillon de 28 élèves :

5_test entree_resultat a

Les supports de l’écrit.

Après avoir tantôt imposé un classeur, tantôt imposé l’usage d’un cahier, pour la première fois en 31 années d’enseignement, je laisse cette année le choix aux élèves.

Après tout, si en cinquième, certains enseignants demandent un cahier et d’autres un classeur, c’est bien que les deux choix sont acceptables : pourquoi ne pas le laisser aux élèves ?

Il s’avère ainsi que :

  • en cinquième, 14 élèves sur 29 ont préféré choisir un cahier
  • en quatrième, 12 élèves sur 29 ont préféré choisir un cahier
  • en troisième, même si l’usage d’un classeur semble souhaitable, pourquoi interdire le cahier à un élève que cela rassure.

Pour ma part, lors des réunions entre adultes, je préfère prendre mes notes sur des feuilles volantes, mais je côtoie bon nombre d’adultes qui optent pour un cahier.

Avantages comparés :

Le cahier évite de perdre des feuilles. Il est donc préférable pour les élèves qui ont des soucis avec l’ordre et le rangement.

Le classeur permet d’organiser les feuilles. On pourra ainsi, le cas échéant, associer une activité préparatoire du mois d’octobre à une leçon du mois de janvier et une activité de reprise du mois de mai.

Une fois bien avancé dans l’année, le classeur permet d’archiver une partie des feuilles à la maison et donc d’alléger le cartable.

Le trieur, quant à lui, est réservé aux élèves particulièrement bien organisés.

Quand je distribue des feuilles, elles doivent être collées dans le cahier (souvent il faut les découper et c’est parfois un peu long) ou bien elles doivent trouver leur place dans le classeur (pochettes plastiques recommandées) : les élèves ont parfois du mal à associer la feuille sur laquelle ils ont résolu un problème avec la feuille qui contenait l’énoncé (il faudrait indexer et utiliser des renvois, ce que les élèves ont du mal à gérer).

L’organisation globale :

Même si cela peut surprendre, je n’impose pas d’intercalaires aux classeurs, laissant la aussi l’initiative aux élèves, cependant je contrôle régulièrement les cahiers et les classeurs et je me montrerai beaucoup plus directif avec les élèves qui ne parviennent pas à bien s’organiser seul (e).

Les leçons à apprendre peuvent être regroupées dans une partie du cahier (ou un intercalaire) mais on peut aussi trouver commode qu’elles se trouvent entre les activités d’introduction et les exercices d’applications.

Les devoirs notés peuvent être stockés ensemble, mais on peut préférer les trouver à la fin de chaque chapitre.

Même chose pour les travaux informatiques : il y a des avantages à les grouper, mais il y en a aussi à les répartir dans chaque chapitre.

Reste la question du cahier de brouillon :

Les élèves pensent parfois que leur objectif est d’avoir des feuilles ne comportant ni erreurs ni ratures, cela les amène à abuser du crayon de papier et du “blanco”.

J’aimerai parvenir à leur faire comprendre que l’objectif de l’écrit est de garder une trace du cheminement de la pensée, y compris dans ses errements.

Plutôt qu’être froissée par une gomme ou maculée de “blanco”, il est préférable qu’une feuille garde la trace d’une erreur, erreur signalée bien entendu (mention : faux car j’ai oublié de tenir compte de …, faux car j’ai confondu aire et volume).

Ainsi les travaux faits à la maison ne le sont pas sur un cahier de brouillon, ce qui obligerait à recopier le travail, même s’il est juste.

C’est dans cette optique que, en général, je ne souhaite pas que les élèves fassent leur recherche au brouillon, considérant que tout ce qu’ils écrivent est intéressant car me permettant de suivre le cheminement de leur pensée et donc de les aider à construire celle-ci.

Je viens de voir sur une table d’élève une remarquable illustration de ce propos, où l’on comprend bien toute la richesse d’un brouillon et à quel point il est dommage que la phase de recherche soit oubliée.

Voyez plutôt : cinquieme_ch1_association spotive