La rhétorique accorde une place particulière à ce type de discours qui a pour cadre le décès d’un héros, d’un homme célèbre ou tout simplement d’ un proche. Durant la période classiqué, Bossuet a composé des oraisons funèbres en l’honneur des grands du royaume . Le décès d’ Henriette d’ Angleterre , la femme du Duc d’Orleans’ , morte a l’âge de 26 ans va émouvoir l’ ensemble du royaume de France.
Comment organiser un éloge funèbre ? Comme tous les genres oratoires, le panégyrique doit prendre en compte l’auditoire et fair naître son émotion en rappelant notamment des éléments de la vie du disparu .
L’éloge de Voltaire était prononcé lors d’une cérémonie bine particulière : le transfert de sa sépulture au Panthéon; Il était possible donc, de se servir de ce contexte, pour commencer le discours;
Voilà une courte biographie pour réviser ….. faites une fiche Voltaire et ajoutez y ce que nous avons vu en cours
Le le 21 novembre 1694 à Paris dans une famille de commerçants enrichis (son père avait pu acheter une charge de receveur à la Cour des comptes), François Marie Arouet, dit Voltaire, fut élevé chez les jésuites du collège Louis-le-Grand, qui influencèrent profondément son esprit, en lui apportant une solide formation de rhétorique et en lui donnant le goût de la discussion et du théâtre. Son insolence et son indépendance d’esprit, à moins que ce ne fût une certaine forme d’inconscience, lui valurent d’être emprisonné onze mois à la Bastille pour avoir osé écrire des libelles contre le Régent. Dès sa sortie de prison, le jeune Arouet adopta le pseudonyme de Voltaire, obtenu par l’anagramme de son nom. Sous cette nouvelle identité, il fit représenter sa première tragédie, Œdipe (1718), qui connut un honorable succès, et fut suivie de plusieurs autres pièces entre 1720 et 1725. Dans le même temps, il se consacrait à la composition d’une épopée, la Ligue, qu’il publia en 1723 et qu’il remania pour en faire la Henriade.
Le séjour en Angleterre : les lettres philosophiques
À la suite d’une altercation avec le chevalier de Rohan, Voltaire fut embastillé une nouvelle fois, et dut s’exiler dès sa libération. C’est ainsi qu’il passa deux ans et demi en Angleterre. Le contact avec la monarchie parlementaire et libérale anglaise exerça une grande influence sur son esprit, qu’il contribua sans doute à mûrir. Voltaire y découvrit en effet la tolérance, vertu qu’il ne cessera de défendre sa vie durant. Il rédigea en anglais les Letters Concerning the English Nation (1733), où l’éloge des mœurs politiques anglaises était pour lui une façon de dénoncer les abus du despotisme monarchique français et le scandale de l’intolérance et de l’oppression qui régnaient dans la société française. De retour en France, Voltaire publia plusieurs pièces, telles que Brutus (1730) et Zaïre (1732), tragédie écrite en trois semaines qui obtint un immense succès. En 1734, il traduisit et remania les Lettres anglaises pour les augmenter : elles furent publiées de nouveau, sous le titre de Lettres philosophiques.
L’ouvrage devint un véritable manifeste des Lumières, parce qu’il traitait de la liberté politique et religieuse, célébrait la prospérité et le progrès comme les avancées de la science, parce qu’il exposait la doctrine du matérialisme de Locke, tout en affirmant (à propos d’une lecture des Pensées de Pascal) une foi optimiste en la nature humaine. Le livre fut interdit pour ses idées réputées dangereuses. Voltaire décida de braver l’interdiction et, menacé d’être arrêté, il fut contraint de s’exiler en Lorraine, à Cirey, chez son amie Mme du Châtelet. La publication des Lettres philosophiques donna le coup d’envoi du combat que Voltaire mena sa vie durant pour ses idées.
La retraite à Cirey : les essais philosophiques
Retiré à Cirey, Voltaire s’adonna à l’étude et à l’écriture. Il y composa plusieurs pièces de théâtre, la Mort de Jules César (1735), Alzire ou les Américains (1736), Mahomet (1741) ou encore Mérope (1743), ainsi qu’un poème léger, épicurien et burlesque, à la gloire du bonheur terrestre : le Mondain (1736). Il se passionna également pour des domaines de connaissances divers : les sciences, l’histoire, la philosophie, et écrivit ses Éléments de la philosophie de Newton (1738), ouvrage de vulgarisation qui contribua largement à la diffusion des idées nouvelles. Le Siècle de Louis XIV (1751), dont la rédaction commença ces années-là, est fondé sur une méthode originale, où domine le souci de rapporter des faits objectifs!; l’ensemble de cet ouvrage est néanmoins une célébration du monarque et de la civilisation sous son règne. Avec l’Essai sur les mœurs (1756), Voltaire joua un rôle essentiel dans le renouveau des études historiques. Pendant son séjour à Cirey, Voltaire entretint également une correspondance avec Frédéric II de Prusse, dit “!le roi philosophe!”, qui voulait l’attirer à Potsdam. Mais une certaine libéralisation à la cour de France, sous le “!règne!” de Mme de Montespan, engagea Voltaire à revenir à Versailles, où il fut nommé historiographe du roi (1745).
Le retour à Versailles, les contes philosophiques
L’année suivante, Voltaire fut élu à l’Académie française. Il écrivit la tragédie Sémiramis (1748). Il se mit à explorer la forme narrative du conte pour illustrer ses idées. Zadig ou la Destinée (1748), qui pose le problème du bonheur et du destin, puis Micromégas (1752), qui traite de la relativité des connaissances, sont deux de ses contes philosophiques. En 1749, le philosophe eut à subir une épreuve douloureuse : Mme du Châtelet, qui avait une liaison avec le jeune poète Saint-Lambert, mourut en couches. Voltaire décida alors de répondre à l’invitation de Frédéric II, et partit pour la Prusse.
Les séjours en Prusse et en Suisse : engagement et polémique
Voltaire resta cinq ans au château de Sans-Souci. Voltaire dut quitter l’Allemagne, comme il s’était brouillé avec Frédéric II de Prusse et, la France lui refusant l’asile, il s’installa à Ferney, près de Genève. Là encore, Voltaire ne put jouir longtemps de son séjour en paix : en effet, les autorités genevoises n’apprécièrent pas son article “!Genève!” de l’Encyclopédie, qui contenait des critiques sévères contre la République et la religion calviniste. À ce propos, puis au sujet de la providence, Voltaire fut pris à parti par un autre philosophe, Jean-Jacques Rousseau, avec lequel il entretint un échange de lettres assez virulent (dont les Confessions de Rousseau rendent compte de la manière la plus partisane).
La tragique nouvelle d’un tremblement de terre à Lisbonne, qui avait fait vingt-cinq mille morts, émut profondément Voltaire!; elle le poussa à attaquer les tenants de l’optimisme dans son Poème sur le désastre de Lisbonne (1756). Dans la même lignée, l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1756) puis, dans un registre narratif, Candide (1759) sont portés par son indignation devant l’intolérance, les crimes, les guerres et l’oppression dont l’humanité souffre.
Retiré sur sa terre de Ferney, Voltaire y poursuivit son œuvre de réflexion avec le Dictionnaire philosophique (1764). Défenseur de la justice dans ses textes, Voltaire le fut aussi dans ses actes, puisqu’il intervint publiquement dans toutes les affaires où sévissaient la force de l’injustice et la violence des préjugés. Déjà, en 1756, il avait pris fait et cause pour l’amiral anglais Byng, exécuté pour avoir perdu une bataille. De 1762 à 1765, il défendit Calas, un huguenot condamné sans preuves pour avoir tué son fils, qu’il soupçonnait de vouloir se convertir au catholicisme. Le Traité sur la tolérance à l’occasion de la mort de Jean Calas (1763) est une protestation contre l’injustice faite à l’accusé et contre le fanatisme d’une accusation née de la rumeur et de la haine. Ce texte de Voltaire eut d’ailleurs une influence décisive sur la révision du procès et la réhabilitation de Calas.
La réputation du philosophe était alors immense et internationale. Des écrivains, des philosophes, des savants venaient lui rendre visite à Ferney, ou entretenaient une importante correspondance avec lui. Pourtant, son retour à Paris en 1778, l’année de sa mort, ne lui permit pas d’être reçu à Versailles.
Il mourut le 30 mai 1778 et fut enterré presque clandestinement, l’Église lui ayant refusé des obsèques. Treize ans plus tard, sa dépouille fut transférée au Panthéon.