14. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Le vocabulaire d’analyse de la poésie · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Analyser la poésie 

La poésie doit s’analyser en utilisant un vocabulaire précis et technique  : en effet, chaque poème peut correspondre à une forme définie et se fonde sur une construction qui peut être analysée et doit être présentée dès l’introduction ; il est donc utile de connaître les noms des principales figures de style, des principaux vers, des principales strophes et des rimes ; de plus , le poètes jouent souvent avec les sons et le sens des mots donc il vous faut vous montrer particulièrement observateur quand vous présentez un texte de nature poétique; N’hésitez pas à commenter les sonorités , les rythmes et la musicalité du texte. Voilà quelques mots qui pourront vous aider ..

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  • Un calembour :
    Jeu d’esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même manière. Ex : la Fée Lure, l’Ange Lure,   synonyme jeu de mots  
  • une épître :
    Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires souvent sur le ton de confidences personnelles. 
  • une épigramme :
    Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument (cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique. Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot) 
  • un rondeau :
    Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers jouant sur 2 rimes + un refrain qui reprend les derniers mots du dernier vers. 
  • un dizain :
    Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes
  • une églogue :
    Poème pastoral (cadre naturel) synonyme bucolique consistant en un dialogue entre deux bergers : répandu au seizième siècle surt
  • une élégie :
    1. dans l’Antiquité = poème lyrique dans lequel s’expriment des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux. 
    2. poème triste qui exprime la mélancolie. 
  • lyrique :
    1. à l’origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre. 
    2. moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime les sentiments que certains événements provoquent dans l’âme du poète. Le lyrisme exprime toujours une émotion.
  • une ode :
    1. dans l’Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par : 
      • ses thèmes , son adresse à un personnage célèbre ou aimé
      • sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes.
  • un sonnet : 14 vers formé de 2 quatrains et deux tercets sur 5 rimes : vient de la Renaissance italienne 
  • Versification
  • compte des syllabes :
    e est muet devant voyelle et en fin de vers
    . Ex : “Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une larm(e)” (Racine)
    e compte pour une syllabe devant consonne.
    Ex : “Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e)” (Hugo) 
  • allitération :
    l’allitération est la répétition d’une même consonne ou d’un même son consonantique
  • assonance :
    l’assonance est la répétition d’une même voyelle ou d’un même son vocalique. Il y a assonance lorsque deux vers se terminent par le même son vocalique (cf. les chansons de gestes)
    Ex : aimé vie 
    chanté mie
  • rime :
    pour qu’il y ait rime il faut que deux mots placés à la fin de deux vers présentent des phonèmes identiques.
    Il est impératif qu’il y ait une consonne d’appui.
    schéma : cons. + voyelle ou voyelle + cons.
    Ex : “Déjà la nuit en son parc amassait
    Un grand troupeau d’étoiles vagabondes,
    Et pour entrer aux cavernes profondes,
    Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait.” 
  • rime suffisante (on dit aussi rime pauvre) :
    une rime est dite suffisante quand elle est constituée d’un son vocalique et d’un son consonantique identiques.
    Ex : cheval vie âme
    égal suivie lame
  • rime riche :
    une rime est dite riche lorsqu’elle présente au moins 3 phonèmes identiques.
    Ex : charmes années arche
    larmes surannées marche
  • une diérèse :
    Fait de compter pour 2 syllabes 2 voyelles consécutives qui d’habitude ne comptent que pour 1.
    [l’orient] [l’ori][ent], ci/el vi/o/lon
  • une synérèse :
    Fait de compter pour 1 seule syllabe un groupe de sons qui dans la prononciation courante compte pour 2. 
  • un enjambement :
    Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier.
    Ex : “Je répondrai,Madame, avec la liberté
    D’un soldat
     qui sait mal farder la vérité” (Racine) 
  • un rejet :
    Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui dans lequel il est contenu pour la plus grande partie.
    Ex : “Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre
    Un…Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre.” (Racine)
  • Figures de rhétorique.
    • apostrophe :
      On adresse la parole à des personnes présentes ou absentes, à des objets inanimés. 
    • invocation :Appel à l’aide de la prière. 
  • une périphrase :
    La périphrase consiste à exprimer par plusieurs mots ce qu’on aurait pu exprimer par un seul. 
  • un euphémisme :
    Adoucissement d’une idée désagréable, odieuse ou triste qui consiste à la déguiser sous une expression qui n’est point l’expression propre de cette idée.
    Ex : elle a vécu est un euphémisme pour ne pas dire elle est morte. 
  • une analogie :
    Ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur aspect général. . 
  • une anaphore :
    Procédé qui consiste à commencer par le même mot les divers membres d’une phrase.
    Répétition anaphorique = répétition expressive d’un même mot. 
  • une métonymie :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un terme s’appliquant à un autre objet ou une autre idée unis aux premiers par une relation surtout de contiguïté spatiale, temporelle ou logique.
    Ex : cause à effet : “boire la mort” = boire le poison
    matière à objet : “le cèdre” = le coffre en cèdre 
  • une prétérition :
    On déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins l’attention par ce procédé indirect.
    Ex : “je pourrais faire remarquer que”…
    “je ne vous dirais pas que”…
    (tous les orateurs, hommes politiques en usent et en abusent dans leurs discours!) 
  • un oxymore : ou alliance de mots)
    C’est le rapprochement de deux termes qui paraissent se contredire dans une même unité syntaxique.
    “noir et blanc” est un oxymoron.
    Ex : “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles” (Corneille) 
  • un chiasme :
    Cette figure consiste à placer en ordre inverse les éléments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques.
  • une comparaison :
    Figure qui consiste à rapprocher deux idées, deux objets ou un objet et une idée afin de mieux dégager par analogie leur sens, leur aspect, ou simplement pour les embellir.
    La comparaison comprend toujours deux termes
  • une métaphore :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par une analogie.
    La métaphore fusionne donc en un seul terme les deux termes de la comparaison. 
  • L’image peut être soit une comparaisonsoit une métaphoreMais, ce qui l’en distingue, c’est qu’au lieu d’insister sur un rapport purement intellectuel entre deux termes analogues, elle essaye de donner le sentiment du concret en provoquant une représentation sensible  et visuelle de la couleur, de la forme, du mouvement
    Ex : “Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
    Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant” (Hugo)
    (appeler la mort “la faucheuse” est une métaphore qui mêle abstrait concret mais la métaphore devient image au vers 2 où l’on a l’impression de voir une femme avec sa faux. 
26. octobre 2023 · Commentaires fermés sur Définir une stratégie argumentative : les pouvoirs de la parole · Catégories: Fiches méthode, Seconde · Tags: ,

En argumentation, on distingue le plus souvent les techniques qui reposent sur des raisonnements logiques et celles qui font appel à nos émotions et à nos sentiments. Pour parvenir à ses fins, on cumule d’ordinaire les deux stratégies argumentatives. Pour convaincre , on utilise les raisonnements analogiques, fondés sur des comparaisons, les raisonnements logiques fondés sur des causes, des conséquences ; Il faut savoir distinguer le raisonnement par induction : on part des faits pour obtenir une loi générale de fonctionnement , alors que dans le raisonnement par déduction on prend appui sur une loi générale pour en déduire des fonctionnements particuliers.

Lorsqu’on fait appel à la parole ou au témoignage de quelqu’un qui est réputé fiable, qui passe pour une source sûre, on dit qu’on utilise un argument d’autorité. On peut alors le citer ou simplement rappeler les faits. (exemple: comme l’a démontré Aristote); on distingue des autorités religieuses, scientifiques ou politiques.

Le point de départ d’un raisonnement se nomme les prémisses.

L’idée qu’on défend se nomme la thèse: on peut soutenir une thèse ou la réfuter en s’y opposant en en trouvant des contre-arguments.

Attention, certains raisonnements prennent une apparence logique mais sont faux; Méfiez -vous des amalgames (assimilation de choses différentes) , des généralisations abusives, des syllogismes , des tautologies (je suis un homme parce que je suis un homme).

Dans les textes que nous allons étudier, efforcez vous de repérer les thèses des auteurs, leur stratégie argumentative et d’employer le vocabulaire de l’argumentation.

16. octobre 2023 · Commentaires fermés sur Les figures de style · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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On appelle figure de style un procédé utilisé par un écrivain , un poète ou un dramaturge pour produire un effet sur son lecteur ; en réalité, on utilise tous des figures de style sans nous en rendre compte simplement en parlant ; Ainsi inviter quelqu’ un à boire un verre est une figure de style nommée métonymie ; notre invité va simplement boire le contenu de son verre et pas l’objet lui-même !! Jetez un coup d’oeil sur la liste suivante . Les figures sont classées selon leur principe de construction . 

 

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03. octobre 2023 · Commentaires fermés sur Réussir l’oral du bac de français : construire un document efficace en salle d’examen pour sa lecture linéaire · Catégories: Fiches méthode, Lectures linéaires · Tags: ,

Cette année , tu vas étudier en classe avec tes camarades et ton professeur , une vingtaine de textes qui constitueront ta liste de textes pour l’oral du bac de français . Le conducteur d’oral est une sorte de plan détaillé, d’aide-mémoire, de fiche  que  tu vas construire durant 30 minutes en salle d’examen; Le but de ce document est de te permettre de parler durant 10 minutes de ta lecture linéaire de manière organisée et structurée. Il existe bien entendu plusieurs méthodes pour construire ce document et pour préparer cet examen.  Attention à ce que tu trouveras sur internet car l’épreuve a changé en 2019 et certains sites ne sont pas mis à jour et présentent  des contenus périmés . Voilà donc quelques conseils pour l’édition 2024 du bac de  français.  

Mode d’emploi:  dans un coin de la feuille,  en haut à gauche , dessinez ou matérialisez  un rectangle qui va représenter l’introduction ..commencer par poser les éléments de l’introduction sans faire de phrase; tu peux consulter le site d’Amélie Vioux : commentairecompose.fr

 

Note dans l’ordre les mots clés qui précisent ces 5 étapes de l’introduction . 

  •  précisez d’abord  la date  et Le mouvement littéraire auquel appartient l’auteur (par exemple, pour Molière , 1673   la comédie classique ) qui forment le contexte historique 
  •  évoquez ensuite l’auteur en vous focalisant sur sa vie au moment où il publie l’œuvre que vous étudiez : Molière est très malade et cette pièce sera la dernière car il mourra après la quatrième représentation 
  •  rappelez l’objet d’étude et le parcours associé : théâtre, comédie et spectacle 
  •  citez les thèmes principaux Le Malade Imaginaire de Molière, ce sont l’hypocondrie, la satire  médecine et l’amour filial
  • situez l’extrait au sein de la pièce , du roman :  citez le nom des personnages principaux et faites un bref résumé du passage étudié

 

En bref : C A O R S A moyen mnémotechnique pour différencier et mémoriser l’ordre des étapes d’une introduction de lecture linéaire à l’oral 

  • C comme  contexte historique (mouvement , courant, époque, événement important)
  • A comme auteur et éléments biographiques 
  •  O comme œuvre, genre, parcours 
  •  R résumez le texte  aussi brièvement que possible et  n’oubliez pas d’en dégager le thème principal, l’idée directrice
  •  S comme situation de l’extrait
  •  A comme présentation des axes (découpage du texte en 2 ou 3 parties ) 

Une fois l’introduction terminée, il te faudra lire le texte à haute voix en t’appliquant : cette partie de l’épreuve est notée de manière indépendante sur 2 points .. je te conseille d’écrire LECTURE sur ton document  pour être certain de ne pas oublier de lire le texte. 

  • LECTURE du passage ( appelée lecture expressive) 
En face, en haut à droite, sur ton document ,  tu peux noter les mots clés qui vont former ta conclusion . Certains candidats  préfèrent noter les mots clés de leur conclusion à la fin de leur étude , en bas de leur document ou sur une feuille séparée . C’est à toi de choisir ce qui te semble le plus efficace . 
Les points clés de la conclusion à l’oral du bac : c’est la dernière impression que l’examinateur va garder de ta prestation et il attend un contenu bien précis. 
  • Un rappel des axes étudiés en utilisant les temps du passé 
  • L’intérêt du passage  
  • Un rapprochement avec d’autres extraits de l’œuvre ou d’autres œuvres qui évoquent les mêmes thèmes , soit du même auteur , soit de la même époque : cette parti equ’on appelle également l’ouverture, est de loin la plus importante . 

N’hésite pas à dire .. pour conclure, ou nous allons maintenant conclure cette étude en …

Que faire ensuite durant les 25 minutes de ton  temps de préparation ? 
Le texte aura été travaillé en cours , préparé en classe et à la maison et vous l’aurez probablement révisé . Il s’agit donc de vous noter des éléments clairs qui vont vous permettre de parler de la manière la plus fluide possible. Là encore , ne rédigez pas : utilisez des abréviations, des flèches, des codes couleurs et adoptez une prise de notes structurée par les lignes du texte et les axes dégagés. C’est en vous entrainant régulièrement et avec application en classe toute l’année que vous pourrez être efficace le jour J .

 Ne pas confondre Fiches « textes d’oral » avec fiches œuvres complètes pour l’écrit

Les  fiches « textes d’oral récapitulent l’analyse  et les lectures linéaires effectuées en cours. Elles doivent contenir une intro , une liste de points incontournables : citation, identification du procédé, analyse de l’effet produit. , une conclusion 

Que faut -il retenir ? 
On ne fait pas de phrases 
On note un déroulement 
On respecte une méthode et un ordre 

 Pour en savoir plus ….Le passage à l’oral (20 minutes)

Ton oral de français va se dérouler en deux temps : 

Un exposé sur un texte choisi par l’examinateur dans ton descriptif (12 minutes, noté sur 12 points)

Après avoir brièvement restitué le passage de texte dans son œuvre ou dans le parcours associé, tu effectueras une lecture à haute voix. Le tout est noté sur 2 points. A toi d’y mettre le ton qui convient, et de faire attention à ta diction.

Tu enchaines ensuite avec une explication d’un passage du texte, notée sur 8 points.

Pour terminer, tu réponds à la question de grammaire posée par ton examinateur, en lien avec une phrase ou un court passage du texte choisi. Cette dernière partie est notée sur 2 points.

La présentation d’une œuvre étudiée (8 minutes, notée sur 8 points)

Tu présentes dans un premier temps l’œuvre que tu as choisie et les raisons de ce choix.

Cette première présentation donnera l’impulsion à la deuxième partie de l’échange avec l’examinateur. Il t’amènera à développer tes explications ou encore défendre ton point de vue. 

Le passage devant l’examinateur ne doit pas être une récitation ni une lecture de brouillon.

Fais un effort sur ton vocabulaire et surtout, au temps ! La politesse et un sourire marquent toujours plus de points que la mauvaise humeur. L’examinateur n’est pas un robot programmé pour te piéger…


 

11. mai 2023 · Commentaires fermés sur Travailler sur un personnage dans un roman · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Le personnage de roman est une créature très particulière vu qu’il n’a d’existence que sur le papier ; Qu’il soit héros ou simple figurant,  le personnage ressemble souvent  à de une personne et se construit en respectant certaines règles . Pour pouvoir appréhender la totalité d’un personnage , il est bon de se souvenir de certains détails … On distingue plusieurs fonctions essentielles qu’on retrouve, plus ou moins développées, à chaque époque de l’histoire du roman.  Plus »

01. octobre 2022 · Commentaires fermés sur Interprétation littéraire et essai littéraire en HLP : quelques repères . · Catégories: Fiches méthode, Terminale spécialité HLP · Tags: , , ,

Il est d’usage de dire qu’un texte philosophique donnera lieu, à l’épreuve de spécialité , à une question d’interprétation philosophique et un texte littéraire à une question d’interprétation littéraire , mais il est parfois difficile de savoir si un extrait de Montaigne, de Pascal, de Rousseau ou de Sartre entre dans la catégorie des textes littéraires ou des textes philosophiques tant la frontière peut sembler mince entre les deux catégories . Quelques éléments pour construire vos réponses . Plus »

24. septembre 2022 · Commentaires fermés sur Analyser un texte poétique : mode d’emploi · Catégories: Fiches méthode, Seconde · Tags: ,

Pour analyser correctement un poème, vous avez besoin d’un vocabulaire précis. Il vous faudra peut-être  apprendre certains mots nouveaux.

Pour pouvoir décrire avec précision un texte poétique, qu’il s’agisse de poésie régulière ou de poésie en prose, vous avez besoin de connaître le vocabulaire de base qui va vous donner le nom (du plus grand au plus petit) de ce que vous voyez   

  • des principales formes fixes (sonnet, ode, rondeau, pantoum, ballade.)
  • des strophes ( distique, tercet, quatrain, quintil, sizain, huitain, dizain..)
  • des vers (hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe,  décasyllabe, hendécasyllabe, alexandrin )
  • des rimes (croisées, suivies, embrassées) 
  • des sons à la rime (pauvre, riche, suffisante)

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10. septembre 2020 · Commentaires fermés sur Construire un paragraphe argumenté : le travail préparatoire d’un essai · Catégories: Fiches méthode, Seconde · Tags: ,

Le paragraphe argumenté est l’unité qui permet de fabriquer de nombreux exercices de français au lycée ; Il va vous être utile dans les commentaires littéraires, les essais, les dissertations; Voyons quels en sont les différents éléments. Nous partirons de la question suivante: qu’est-ce qu’un héros pour toi aujourd’hui?  La réponse à cette question qu’on nomme un essai  va nécessiter une architecture. 

Au brouillon, note d’abord les idées qui te viennent sans te préoccuper de les ordonner; Tu risques de trouver pêle-mêle des exemples de héros ( ils vont illustrer tes propos : c’est pourquoi on les nomme des illustrations ) et des qualités que tu juges indispensables aux héros. Note ensuite ,sous la forme de liste, ( sans rédiger )  ces qualités nécessaires , selon toi, pour pouvoir être qualifié de héros. Tu vas sans doute évoquer le courage, la grandeur, le caractère exceptionnel  d’une action ou d’une invention.  Ensuite réfléchis aux liens entre chaque critère ( qu’on va appeler un argument ) ; pars de ce qui te semble le plus important pour terminer par une note personnelle , quelque chose qui te touche et qui va servir de conclusion. Plus »

24. mai 2020 · Commentaires fermés sur Ecriture pour le théâtre : les particularités de l’écriture pour le théâtre · Catégories: Fiches méthode, Seconde · Tags:
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Plus l’histoire du théâtre se rapproche de nous et plus les dramaturges utilisent les didascalies, ces indications scéniques précieuses pour le metteur en scène ; Dans les tragédies classiques ou dans les comédies de Molière, peu de traces de ce type d’écriture ; La plupart des didascalies en effet, sont internes (elles sont mentionnées à l’intérieur des échanges des personnages ) ; En revanche, des écritures comme celles d’Eugène Ionesco ou de Samuel Beckett, deux dramaturges du théâtre de l’absurde, sont basées sur une large utilisation des didascalies externes ; Voyez cela par vous-même ….avec les extraits suivants …

Il s’agit du début de la pièce de Ionesco Le roi se meurt  qui met en scène le destin tragique d’un roi qui refuse de mourir mais dont le royaume rétrécit peu à peu au fur et à mesure que sa maladie augmente …les indications scéniques à elles seules méritent d’être analysées ..

Salle du trône, vaguement délabrée, vaguement gothique. Au milieu du plateau, contre le mur

du fond, quelques marches menant au trône du Roi. De part et d’autre de la scène, sur le devant, deux trônes plus petits qui sont ceux des deux Reines, ses épouses.

A droite de la scène, côté jardin, au fond, petite porte menant aux appartements du Roi. A gauche de la scène, au fond, autre petite porte. Toujours à gauche, sur le devant, grande porte. Entre cette grande porte et la petite, une fenêtre ogivale. Autre petite fenêtre à droite de la scène, petite porte sur le devant du plateau, du même côté. Près de la grande porte, un vieux garde, tenant une hallebarde.

Avant le lever du rideau, pendant que le rideau se lève et quelques instants encore, on entend une musique dérisoirement royale, imitée d’après les Levers du Roi du XVIIe siècle.

LE GARDE, annonçant. Sa majesté, le Roi Bérenger Ier. Vive le Roi ! 

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Le roi se meurt 

Le Roi, d’un pas assez vif, manteau de pourpre, couronne sur la tête, sceptre en main, traverse le plateau en entrant par la petite porte de gauche et sort par la porte de droite au fond.

LE GARDE, annonçant. Sa Majesté, la reine Marguerite, première épouse du Roi, suivie de Juliette, femme de ménage et infirmière de Leurs Majestés. Vive La Reine !

Marguerite, suivie de Juliette, entre par la porte à droite premier plan et sort par la grande porte. 

Ionesco précise tout d’abord quelques éléments de décor symboliques pour désigner la royauté : les trônes des personnages et la mention  de musique royale  ainsi que le costume symbolique pourpre , sceptre et couronne ; l’accessoire la hallebarde nous renvoie plutôt à une époque médiévale ainsi que la fenêtre ogivale qui rappelle celle des châteaux ; En revanche le délabrement de la salle et l’adverbe dérisoirement peuvent nous faire penser que la royauté va être un objet de dérision de la part du dramaturge; L’écriture théâtrale cherche à rendre visible la dimension symbolique  d’un cadre; 

Application pratique : si vous voulez faire visualiser une maison à la campagne  ou un appartement en ville ,quels éléments de décor pourront référer symboliquement à cet univers ? quels costumes connotent l’opulence et la richesse ou au contraire le dénuement et la pauvreté ?

Examinez ce second exemple tiré de la scène d’exposition de En attendant Godot de Beckett : la pièce montre deux vagabonds Vladimir et Estragon qui attendent en vain un mystérieux personnage nommé Godot, dont on peut penser qu’il s’agit de Dieu ; Pour tromper le vide de leur existence , ils passent leur temps à se quereller pour rien .

Route à la campagne, avec arbre.
Soir.
Estragon, assis sur une pierre, essaie d’enlever sa chaussure. Il s’y acharne des deux mains, en ahanant. Il s’arrête, à bout de forces, se repose en haletant, recommence. Même jeu.
Entre Vladimir.

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Vladimir et Estragon 

ESTRAGON (renonçant à nouveau) : Rien à faire.
VLADIMIR (s’approchant à petits pas raides, les jambes écartées) : Je commence à le croire. (Il s’immobilise.) J’ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable. Tu n’as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant au combat. A Estragon.) Alors, te revoilà, toi.
ESTRAGON : Tu crois ?
VLADIMIR : Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours.
ESTRAGON : Moi aussi.
VLADIMIR : Que faire pour fêter cette réunion ? (Il réfléchit.) Lève-toi que je t’embrasse. (Il tend la main à Estragon.)
ESTRAGON (avec irritation) : Tout à l’heure, tout à l’heure.
Silence. 
VLADIMIR (froissé, froidement) : Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit ?
ESTRAGON : Dans un fossé.
VLADIMIR (épaté) : Un fossé ! Où ça ?
ESTRAGON (sans geste) : Par là.

Cette exposition est déroutante pour le spectateur car les indications données sont parfois vagues  , parfois même contradictoires ; elles traduisent les difficultés de communication entre les deux personnages qui du coup paraissent étranges ; cependant le dramaturge nous fait visualiser un jeu avec la chaussure d’un des vagabond et cet élément visuel sera repris durant toute la pièce.

Voici un troisième exemple toujours pour le théâtre moderne : il s’agit de la première scène de la pièce La Leçon de Ionesco; Un professeur très étrange, d’abord extrêmement gentil et patient,devient  de plus en plus exaspéré par la bêtise de son élève et les cris de douleur de la jeune fille qui a très mal aux dents : il  devient fou de rage et la tue sur scène; On apprend à la fin de la pièce qu’il assassine, en fait, plusieurs élèves chaque jour.

Au lever du rideau, la scène est vide, elle le restera assez longtemps. Puis on entend la sonnette de la porte d’entrée. On entend la voix de

LA BONNE (en coulisse): Oui. Tout de suite.

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La leçon 

précédant la Bonne elle-même, qui, après avoir descendu, en courant, des marches, apparaît. Elle est forte; elle a de 45 à 50 ans, rougeaude. La Bonne entre en coup de vent, fait claquer derrière elle la porte de droite, s’essuie les mains sur son tablier, tout en courant vers la porte de gauche, cependant qu’on entend un deuxième coup de sonnette.

Patience. J’arrive.

Elle ouvre la porte. Apparaît la jeune élève, âgée de 18 ans. Tablier gris, petit col blanc, serviette sous le bras.

Bonjour, Mademoiselle.
L’ÉLÈVE: Bonjour, Madame. Le Professeur est à la maison?
LA BONNE: C’est pour la leçon?
L’ÉLÈVE: Oui, Madame.
LA BONNE: Il vous attend. Asseyez-vous un instant, je vais le prévenir
L’ÉLÈVE: Merci, Madame.
Elle s’assied près de la table, face au public; à sa gauche, la porte d’entrée; elle tourne le dos à l’autre porte par laquelle, toujours se dépêchant, sort la Bonne, qui appelle

: LA BONNE: Monsieur, descendez, s’il vous plaît. Votre élève est arrivée.
Voix du PROFESSEUR (plutôt fluette): Merci. Je descends … dans deux minutes
La Bonne est sortie; l’Élève, tirant sous elle ses jambes, sa serviette sur ses genoux, attend, gentiment; un petit regard ou deux dans la pièce, sur les meubles, au plafond aussi; puis elle tire de sa serviette un cahier, qu’elle feuillette, puis s’arrête plus longtemps sur une page, comme pour répéter la leçon, comme pour jeter un dernier coup d’œil sur ses devoirs. Elle a l’air d’une fille polie, bien élevée, mais bien vivante gaie, dynamique; un sourire frais sur les lèvres; au cours du drame qui va se jouer, elle ralentira progressivement le rythme vif de ses mouvements, de son allure, elle devra se refouler; de gaie et souriante, elle deviendra progressivement triste, morose; très vivante au début, elle sera de plus en plus fatiguée, somnolente; vers la fin du drame sa figure devra exprimer nettement une dépression nerveuse; sa façon de parler s’en ressentira, sa langue se fera pâteuse, les mots reviendront difficilement dans sa mémoire et sortiront, tout aussi difficilement, de sa bouche; elle aura l’air vaguement paralysée, début d’aphasie; volontaire au début, jusqu’à en paraître agressive, elle se fera de plus en plus passive, jusqu’à ne plus être qu’un objet mou et inerte, semblant inanimée, entre les mains du Professeur si bien que lorsque celui-ci en sera arrivé à accomplir le geste final, l’Élève ne réagira plus; insensibilisée, elle n’aura plus de réflexes; seuls ses yeux, dans une figure immobile, exprimeront un étonnement et une frayeur indicibles; le passage d’un comportement à l’autre devra se faire, bien entendu, insensiblement.

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LE PROFESSEUR entre. Il porte une longue blouse noire de maître d’école, pantalons et souliers noirs, faux col blanc, cravate noire. Excessivement poli, très timide, voix assourdie par la timidité, très correct, très professeur. Il se frotte tout le temps les mains; de temps à autre, une lueur lubrique dans les yeux, vite réprimée.

Au cours du drame, sa timidité disparaîtra progressivement, insensiblement; les lueurs lubriques de ses yeux finiront par devenir une flamme dévorante, ininterrompue; le Professeur deviendra de plus en plus sûr de lui, nerveux, agressif, dominateur, jusqu’à se jouer comme il lui plaira de son élève, devenue, entre ses mains, une pauvre chose. Evidemment la voix du Professeur devra elle aussi devenir de plus en plus forte, et, à la fin, extrêmement puissante et éclatante, tandis que la voix de l’Élève se fera presque inaudible. Dans les premières scènes, le Professeur bégaiera, très légèrement, peut-être. 

On note , dans cette présentation, l’importance des didascalies qui non seulement nous renseignent sur le décor et les personnages mais également nous présentent l’évolution de l’action sur scène ; pour le metteur en scène, on peut noter la difficulté à représenter fidèlement les idées du dramaturge ; D’ailleurs Ionesco sera mécontent la plupart du temps de l’adaptation de se pièces sur scène car il jugera que les metteurs en scène déforment ses intentions et ne respectent pas ses notes.  Il s’est exprimé à ce sujet dans son ouvrage théorique dont je vous livre ci-dessous un extrait :

Ionesco Notes et contre-notes, 1966.

Si l’on pense que le théâtre n’est que théâtre de la parole, il est difficile d’admettre qu’il puisse avoir un langage autonome. Il ne peut être que tributaire des autres formes de pensée qui s’expriment par la parole, tributaire de la philosophie, de la morale. Les choses sont différentes si l’on considère que la parole ne constitue qu’un des éléments de choc du théâtre. D’abord le théâtre a une façon propre d’utiliser la parole, c’est le dialogue, c’est la parole de combat, de conflit. Si elle n’est que discussion chez certains auteurs, c’est une grande faute de leur part. Il existe d’autres moyens de théâtraliser la parole : en la portant à son paroxysme, pour donner au théâtre sa vraie mesure, qui est dans la démesure ; le verbe lui-même doit être tendu jusqu’à ses limites ultimes, le langage doit presque exploser, ou se détruire, dans son impossibilité de contenir les significations.

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Mais il n’y a pas que la parole : le théâtre est une histoire qui se vit, recommençant à chaque représentation, et c’est aussi une histoire que l’on voit vivre.

Le théâtre est autant visuel qu’auditif. Il n’est pas une suite d’images, comme le cinéma, mais une construction, une architecture mouvante d’images scéniques.

Tout est permis au théâtre : incarner des personnages, mais aussi matérialiser des angoisses, des présences intérieures. Il est donc non seulement permis, mais recommandé, de faire jouer les accessoires, faire vivre les objets, animer les décors, concrétiser les symboles.

De même que la parole est continuée par le geste, le jeu, la pantomime, qui, au moment où la parole devient insuffisante, se substituent à elle, les éléments scéniques matériels peuvent l’amplifier à leur tour. L’utilisation des accessoires est encore un autre problème. (Artaud en a parlé.)

À propos de Rhinocéros aux États-Unis

“Le succès public de Rhinocéros à New York me réjouit, me surprend et m’attriste un peu, à la fois. J’ai assisté à une répétition seulement, à peu près complète, avant la générale, de ma pièce. Je dois dire que j’ai été tout à fait dérouté.

J’ai cru comprendre qu’on avait fait d’un personnage dur, féroce, angoissant, un personnage comique, un faible rhinocéros : Jean, l’ami de Bérenger. Il m’a semblé également que la mise en scène avait fait d’un personnage indécis, héros malgré lui, allergique à l’épidémie rhinocérique, de Bérenger, une sorte d’intellectuel lucide, dur, une sorte d’insoumis ou de révolutionnaire sachant bien ce qu’il faisait (le sachant, peut-être, mais ne voulant pas, nous expliquer les raisons de son attitude).

J’ai vu aussi, sur le plateau, des matches de boxe qui n’existent pas dans le texte et que le metteur en scène y avait mis, je me demande pourquoi. J’ai souvent été en conflit avec mes metteurs en scène: ou bien ils n’osent pas assez et diminuent la portée des textes en n’allant pas jusqu’au bout des impératifs scéniques, ou bien ils « enrichissent » le texte en l’alourdissant de bijoux faux, de pacotilles sans valeur parce que inutiles. Je ne fais pas de littérature. Je fais une chose tout à fait différente; je fais du théâtre. Je veux dire que mon texte n’est pas seulement un dialogue mais il est aussi « indications scéniques ». Ces indications scéniques sont à respecter aussi bien que le texte, elles sont nécessaires, elles sont aussi suffisantes.

Si je n’ai pas indiqué que Bérenger et Jean doivent se battre sur le plateau et se tordre le nez l’un à l’autre c’est que je ne voulais pas que cela se fît.

Ce texte polémique de Ionesco soulève donc un certain nombre de problèmes liés aux difficultés d’adaptation et de mise en scène de la parole théâtre et du respect des didascalies; Pour le dramaturge, la parole théâtrale est non seulement dialogue mais tout autant didascalies.

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28. avril 2020 · Commentaires fermés sur Présenter une oeuvre intégrale à l’oral du bac · Catégories: Fiches méthode · Tags:

Depuis la session de juin 2020, l’oral du bac français comporte , après la lecture linéaire d’un texte et la question de grammaire , une seconde partie notée sur  8 points. Ce  second temps s’articule en deux  étapes : le candidat présente un court exposé sur  l’oeuvre qu’il a choisie : Il s’agit d’une oeuvre traitée durant l’année parmi les oeuvres au programme ( 4 oeuvres chaque année ) ou les lectures proposées par le professeur ( 4 au minimum: )   ; cette présentation  initiale d’une durée approximative de 3 minutes devra faire apparaître d’emblée les raisons pour lesquelles le candidat a choisi de présenter ce livre . Il est donc exclu d’en proposer uniquement un résumé ; Il est largement préférable de présenter un argumentaire personnel  qui récapitule les points suivants .. Plus »