Aujourd’hui avec l’augmentation du nombre de divorces et les bouleversements liés à l’accélération de nos rythmes de vie, à l’augmentation de notre longévité, aime-t-on de la même manière qu’autrefois ? Comment les individus parviennent-ils encore à concilier leur désir d’épanouissement personnel avec une vie de couple, des contraintes familiales et souvent professionnelles ? Alors que les mariages de raison, imposés par le groupe familial se raréfient , du moins en Europe, on constate que beaucoup de couples sont malheureux ; certains envisagent même des thérapies , des médiations car ils craignent, en se séparant, de briser leur cellule familiale; Comment expliquer cette faillite de l’amour libre et quelles en sont les causes ? Et si l’amour n’était pas fait pour durer ? Les histoires d’amour finissent-elles mal ne général? Allons faire un petit tour du côté de la littérature ….
Les romans d’amour nous enseignent le plus souvent la douleur de l’amour et les dangers des passions . Les moralistes classiques mettent l’homme en garde contre les excès en matière de sentiments; L’amour nous rend malade et peut nous faire mourir dans de nombreux cas et particulièrement dans les tragédies te les romans d’analyse psychologique . Les philosophes des Lumières incitent leurs contemporains à faire preuve d’esprit critique et condamnent le libertinage mais Don Juan , Casanova et les personnages des Liaisons dangereuses fascinent les lecteurs en transgressant la morale et les codes .
Stendhal invente alors le concept de cristallisation amoureuse avec ses couples impossibles . Le siècle suivant montrera les tourments de la génération romantique : les héros trainent leurs âmes en peine et les poètes rivalisent d’images sombres : spleen baudelairien, mélancolie de Verlaine, folie avec Nerval , Méditations et lamentations avec Lamartine. On célèbre l’automne, la fuite du temps, le caractère inéluctable de la vieillesse et on mêle ces thèmes aux déboires amoureux; Les sanglots, les violons et les paysages tristes dominent . Le réalisme s’intéressera surtout à la puissance du désir et des instincts en révélant que nous agissons sous l’influence de nos pulsions ; L’amour peut y mener au crime et on tue souvent par amour : les crimes passionnels intéressent particulièrement les écrivains comme Zola avec Thérèse Raquin ,et La Bête humaine.
La psychanalyse et l’inconscient remplacent progressivement la transcendance et la fatalité des Anciens . L’individu aliéné par son désir , peut tenter de s’en affranchir mais, au même moment, l’amour fou est célébré par les surréalistes qui déclarent leur flamme à travers les images surprenantes de leurs vers libres. Quelle est , de nos jours, la place de l’amour dans la littérature et comment les écrivains actuels le décrivent-ils ? En soulignent-ils la force ou la faiblesse , les bons ou les mauvais côtés ? Regardons ce débat entre deux philosophes qui confrontent leur vision de l’amour : écoutons-les et essayons de noter les points essentiels qui les opposent pour pouvoir ensuite ,étendre notre réflexion à certaines oeuvres littéraires contemporaines