03. novembre 2024 · Commentaires fermés sur Les figures de style · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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On appelle figure de style un procédé utilisé par un écrivain , un poète ou un dramaturge pour produire un effet sur son lecteur ; en réalité, on utilise tous des figures de style sans nous en rendre compte simplement en parlant ; Ainsi inviter quelqu’ un à boire un verre est une figure de style nommée métonymie ; notre invité va simplement boire le contenu de son verre et pas l’objet lui-même !! Jetez un coup d’oeil sur la liste suivante . Les figures sont classées selon leur principe de construction . Pour chacune d ‘entre elles, trouvez des exemples personnels …

 

Les figures par analogie ( Elles permettent de créer des images ) :

Comparaison

 

Elle établit un rapport de ressemblance entre deux éléments (le comparé et le comparant), à l’aide d’un outil de comparaison (comme, ainsi que, plus… que, moins… que, de même que, semblable à, pareil à, ressembler, on dirait que…) Ex : Gaston est aussi aimable qu’une porte de prison. Ses yeux verts ressemblaient à deux pures émeraudes.

La terre est bleue comme une orange. (Eluard) comparé comparant

 

Métaphore

 

C’est une comparaison sans outil de comparaison. Les termes y sont pris au sens figuré. Ex : Quel ours !
Il pleut des cordes.
Cette faucille d’or dans le champ des étoiles (V.Hugo)= lune = ciel
Personnifi- cation

 

Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne. Ex : La forêt gémit sous le vent.
Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux– Et je l’ai trouvée amère. (Rimbaud)
Allégorie

 

Elle représente de façon concrète et imagée les divers aspects d’une idée abstraite. Elle se repère souvent grâce à l’emploi de la majuscule.
Processus de symbolisation, par personnification.
Ex : Hiver, vous n’êtes qu’un vilain !
Eté est plaisant et gentil… (Charles d’Orléans)Allégorie en image : La Liberté guidant le peuple (tableau d’Eugène Delacroix)

N.B. : Quand une comparaison ou une métaphore est tellement utilisée qu’elle devient usée et banale, elle se transforme :

  • –  en expression lexicalisée : Ex : fondre en larmes, prendre ses jambes à son cou ; verser des torrents de larmes ; être doux comme un mouton,une bouche d’égout, les bras d’un fauteuil…
  • –  en cliché : Ex : des cheveux d’or ; un cœur de pierre…

 

  • Les figures de substitution (Elles remplacent un terme par un autre terme ou par toute une expression ) :

 

Métonymie

 

Elle remplace un mot par un autre mot selon un lien logique, par une relation analogique. Ex : Je viens de lire un Zola. / Boire un verre. Il est premier violon à l’orchestre de Paris..

La table 12 s’impatiente. C’est une décision de l’Elysée.

Synecdoque

 

Elle consiste à désigner la partie pour le tout (et le tout pour la partie), ainsi que la matière pour l’objet et le particulier pour le général..
C’est un cas particulier de la métonymie.
Ex : Les voiles disparurent à l’horizon.
La France a gagné par 2 à 0 contre l’Italie.Les deux escrimeurs croisèrent le fer. / Revêtir un vison.
Périphrase

 

Elle remplace un mot par une expression qui le définit. Un simple mot est remplacé par des éléments de phrase plus complexes, jouant sur l’implicite.

 
Ex : La Venise du Nord ( = Bruges) Le roi des animaux.( le lion )

La ville rose ( = Toulouse )
la langue de Shakespeare ( = anglais )

Les figures de l’insistance ou de l’atténuation :

 

Hyperbole

 

Elle consiste à exagérer. Elle donne du relief pour mettre en valeur une idée, un sentiment. Ex : Je meurs de soif.
Un vent à décorner les bœufs.Des flots de sang , des tonnes d’ennuis
Accumula- tion

 

Énumération plus ou moins longue de termes. ( excès, amplification ) Ex : Adieu, veau, vache, cochon, couvée. ( La Fontaine ) Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. (Voltaire)
Gradation

 

C’est une énumération de termes organisée de façon croissante ou décroissante. Ex : Va, cours, vole et nous venge ! (Corneille)
Je me meurs, je suis mort, je suis enterré. (Molière)
C’est un roc !… c’est un pic !… c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ?…c’est une péninsule ! (Rostand)
Euphémisme

 

Elle consiste à atténuer l’expression d’une idée, d’un sentiment (pour ne pas déplaire ou choquer). Ex : Il nous a quittés ( = mort ) / Les non voyants. Aller au petit coin
Mon épouse est un peu enveloppée.
Je lui ai chatouillé les côtes.( = battre )
Litote

 

Elle consiste à dire moins pour faire entendre plus. Ex : Va, je ne te hais point. (Corneille) Il n’est pas sot, cet enfant !

On ne mourra pas de faim aujourd’hui.
Je ne dis pas non ( = J’accepte volontiers )

On distingue les figures de construction, d’opposition, de rupture .

Anaphore

 

Répétition de(s) même(s) terme(s) en début de plusieurs phrases, de plusieurs vers, de plusieurs propositions. On martèle ainsi une idée, on insiste, on souligne. Ex : Coeur qui a tant rêvé,
Ô coeur charnel,
Ô coeur inachevé,
Coeur éternel ( Charles Péguy )
Parallélisme

 

Répétition de la même construction de phrase (autrement dit de la même structure syntaxique). Ex : Innocents dans un bagne, anges dans un enfer (Hugo)

Femme nue, femme noire, / Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté. (Senghor)

Question oratoire /rhétorique

 

Affirmation déguisée sous la forme d’une question. ( question dont ont connait la réponse ) Ex : Ne suis-je pas adorable ?
Comment mon client a-t-il pu tuer sa femme, alors qu’au moment du crime, il était à mille kilomètres ?

Les figures d’opposition :

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Antithèse

 

Opposition très forte entre deux termes. Ex : Qui aime bien châtie bien.
Ici c’était le paradis, ailleurs l’enfer. (Voltaire)
Je sentis tout mon corps et transir et brûler. (Racine)
Oxymore

 

Deux termes, unis grammaticalement, s’opposent par leur sens. L’union de mots contraires frappe l’imagination. Ex : Un silence assourdissant ( Camus )
Elle se hâte avec lenteur ( la tortue de La Fontaine )La Bête humaine d’Emile Zola
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille)
Antiphrase

 

Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique. On dit le contraire de ce qu’on pense. Ex : Tu as eu un zéro en histoire ? Ah, bravo !
Chiasme

 

Deux expressions se suivent, mais la deuxième adopte l’ordre inverse (A – B / B’ – A’) Ex : Il y a de l’Urgo dans l’air, il y a de l’air dans Urgo. Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Paradoxe

 

Il énonce une opinion contraire à l’idée commune, afin de surprendre, de choquer, d’inviter à la réflexion. Ex : Les premiers seront les derniers. / In vino veritas.
De nombreux enfants au Q.I. très élevé sont en échec scolaire.

Les figures de rupture :

 

Anacoluthe

 

Rupture de construction syntaxique. Ex : Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, la face de la terre en eût été changée. (Pascal)

Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre. (A. Bertrand)

Ellipse

 

Absence d’un ou de plusieurs mots. Ex : L’Oréal, parce que je le vaux bien.

La Tunisie, mon papa et plouf !

Zeugma

 

Rapprochement d’un mot concret et d’un mot abstrait dans un même énoncé. Ex : Il prit du ventre et de l’importance.

Ex : Vêtue de lin blanc et de probité candide :

 

Les figures de sonorités 

Assonance

 

Répétition d’un même son de voyelle dans une même phrase ou dans un ensemble de vers. Ex: Les sanglots longs Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur D’une langueur Monotone (Verlaine )
Allitération

 

Répétition du même son de consonne, écho vocalique de consonnes. Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)
Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.
Paronomase

 

Rapprochement de deux homonymes (qui se prononcent pareil) ou de deux paronymes (qui se prononcent presque pareil) Ex. : Il n’y a que Maille qui m’aille ! Qui se ressemble s’assemble. Mangeons bien, mangeons bio !