Il s’agissait d’écrire une description réaliste (c’est à dire d’évoquer des petits détails vrais et d’employer un vocabulaire technique précis ) à la manière de Zola mais en s’appuyant sur la découverte d’un personnage qui pénètre dans un univers inconnu; Le romancier réaliste emploie souvent ce procédé qu'on nomme soit l’oeil de l’étranger soit la fiction du voyageur car cette technique permet de faire passer pour plus authentiques et naturelles les longue descriptions à valeur informatives et documentaires qui confèrent de l’épaisseur au roman . Pour que le lecteur s’ennuie le moins possible, il faut réussir à lui faire croire que tout ce qui est présenté passe par le regard du personnage .
Voyons dans le détail quelques points à améliorer …et rappelons les consignes à respecter pour réussir l’exercice .
Une seconde difficulté consistait à bien traduire les sensations d’Etienne et ses pensées : ce qu’on appelle la description subjective. Certains ont même réussi à peindre un personnage en mouvement et à limiter ou à varier se sangles de vue : on nomme ce procédé la description ambulatoire; La dernière difficulté et pas des moindres consistait à conférer une dimension symbolique à cette reconstitution de l’univers de la sucrerie .
Les vraies bonnes idées et les réussites
- Donner un nom à la sucrerie
- Suivre les déplacements du personnage
- Evoquer ses doutes, ses craintes
- Montrer que le personnage s’intéresse à ce qu’il voit
- Evoquer des petits détails “vrais” comme les distances,le cadre géographique, le temps qu’il fait, la chaleur, la température précise, les couleurs des cheveux, les vêtements des travailleurs , leur air harassé
- Utiliser un lexique très technique notamment pour décrire les étapes de la transformation du produit brut
Les erreurs fréquentes :
- ne pas suffisamment tenir compte du regard du personnage
- ne pas se montrer suffisamment précis dans la description des procédés techniques
- se montrer trop approximatif dans le dénombrement (il faut éviter les hyperboles comme des centaines, des dizaines, beaucoup..)
- ne pas créer une organisation de la description (ont été valorisés les connecteurs logiques qui précisent les points de vue ou les déplacements d’Etienne )
- fabriquer des sensations peu conformes au contexte (Etienne est certes peut être heureux d’avoir quitté la mine mais il ne peut se réjouir de ce nouveau cadre qui ne devait pas être présenté comme idyllique )
Quelques pistes : Etienne décrit d’abord les abords de l’usine : paysage triste et froid, tombereaux de betteraves qui sont déversées et emportées pour être triées , maigreur des chevaux, efforts importants des hommes , rivière salie, bruits qui enflent ..
Une fois à l’intérieur, Etienne peut d’abord décrire selon une vue d’ensemble et se rapprocher des différents sites de production pour en détailler le fonctionnement en montrant au passage, le travail des ouvriers. La description en actions est préférable à un simple panorama statique. A chaque halte, le personnage peut donner ses sensations et glisser une marque de subjectivité qui peut correspondre à un état (il a chaud, froid, mal au ventre, peur ) ; A l’intérieur, le personnage peut montrer à la fois les limites de son champ de vision mais également les limites de ses connaissances : il peut avoir une vue partielle à cause des vitres embuées, de la taille des murs, du manque de visibilité, de l’obscurité ou ne pas connaître le nom de certaines machines ou de certains outils; Il peut également faire preuve de curiosité et interroger les ouvriers ; Attention toutefois à ce que le dialogue ou la conversation ne viennent pas remplacer la description et rompre ainsi l’unité de point de vue . Les détails qui retiennent l’attention du personnage sont également révélateurs : Etienne observe en premier lieu travail, ensuite les ouvriers et éventuellement, comme on le voit dans Germinal, la dimension économique de l’activité de la sucrerie peut prendre une certaine importance ; ce point a été bonifié dans certaines rédactions. Le paysage ne servait que de cadre, de première approche de la réalité du travail dans l’usine et il ne fallait pas oublier l’intérieur de la fabrique.
Le barème d’évaluation accordait 8 points à la dimension réaliste : ont été valorisées les copies qui ont réutilisé les termes techniques des opérations industrielles de transformation de la betterave en sucre raffiné . La dimension subjective représentait un crédit de 6 points : elle évaluait votre capacité à vous attacher au regard du personnage (présence de verbes de vision ) et à ses sensations; La dimension symbolique , de loin la moins réussie , n’a du coup, été évaluée que sur 2 points . Les principaux essais ont porté sur le désert avec le champ lexical de la chaleur de l’aridité ou sur la fourmilière avec les ouvriers affairés, l’activité incessante de ces centaines de personnes occupées à des tâches répétitives et qui semblent submergées ou au contraire très organisées. On pouvait également reprendre l’idée du dragon qui crache le feu mais le symbole du monstre dévorateur coup, ressemblait un peu trop au site du Voreux et semblait moins pertinent.
Les 4 derniers points évaluent le niveau de votre expression écrite; Les fautes d’orthographe, de conjugaison, les répétitions, les oublis vous font ainsi perdre de précieux points . Dommage de ne pas se relire ou es faire relire …