Le registre polémique s’emploie lorsqu’on, cherche avec violence ou véhémence à persuader un adversaire de la justesse de nos idées ou de la fausseté des siennes : il faut à la fois le convaincre en utilisant des arguments logiques basés sur le raisonnement et des arguments basés sur des valeurs morales (éthiques ) ou sur des sentiments (pathétique) ; les sujets de polémique sont nombreux et ils divisent la société ; ils se fondent sur des valeurs différentes et il est parfois très difficile de convaincre quelqu’un qu’il a tort ou que nous ne partageons pas son point de vue ; des sujets dit sensibles tels que l’avortement (qui est un droit ) ,le mariage pour tous, le port du voile ou de la burka ou du burkini, le travail les jours fériés, le travail des femmes, la politique, l’euthanasie, l’adoption par des couples homosexuels, les mères-porteuses, les dons d’organes, la peine de mort, la liberté de culte, le vote des étrangers ..divisent les communautés
Vous avez devoir fabriquer un texte polémique qui va comporter des arguments en faveur d’une thèse ; cette thèse ne devra pas faire l’unanimité mais déclencher une polémique au sein de la communauté; Le choix du sujet sera évalué sur 2 points : plus il sera polémique, plus vous gagnerez de points ; un sujet trop consensuel vous donnera moins de bonus. Vous choisirez un titre percutant et en- dessous : un slogan qui résumera votre point de vue . ( 2 pts) Votre texte perdra la forme d’un article de journal, d’un billet d’humeur, d’une chronique, d’une lettre ouverte ou d’une tribune. Votre point de vue sera collectif et vous signerez votre article du nom de votre association ou de votre mouvement . ( 2 pts) (6 pts en tout )
Les outils de l’argumentation : votre texte comportera obligatoirement des arguments (idées abstraites) et des illustrations (exemples concrets, situations titrées de l’actualité ou faits historiques); vous devrez vous adresser, à plusieurs reprises, et sous différentes formes, au lecteur (1 pt) ; vous emploierez un registre polémique en cherchant notamment à discréditer les arguments de la partie adverse ou en les réfutant (2 pts) ; l’utilisation de l’humour ou de l’ironie sera un bonus comptabilisé en supplément. Vous emploierez des questions rhétoriques et vous pourrez également avoir recours à des procédés d’écriture comme la périphrase, la gradation, la métaphore, la comparaison afin de donner de la force à vos mots à vos idées. ( 2 pts) (5pts en tout )
Pour aller plus loin, vous pouvez employer …
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Défendre ses idées. Opposer ce que l’énonciateur juge bon à ce qu’il juge mauvais, dénoncer un adversaire en cherchant à le discréditer. |
Bien évidemment la qualité de votre expression, la précision de votre vocabulaire et de votre orthographe seront des atouts non négligeables ( 4 pts ) ; plus vous utiliserez d’arguments et d’illustrations variés, plus vous serez efficace..( 5 pts )
En résumé, 4 pts pour la qualité de l’expression, 5 pts pour l’utilisation des outils, 6 pts pour la forme et 5 pts pour la qualité des arguments .
Voici 3 exemples de textes polémiques …analysez les et voyez quels procédés ils utilisent ..
Premier exemple
Victor Hugo, alors député, proteste dans ce discours contre un projet de loi réduisant le nombre d’électeurs.
« Allez, faites ! retranchez trois millions d’électeurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur neuf. Fort bien. Le résultat sera le même pour vous, sinon pire. Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont vos fautes ; ce sont tous les contresens de votre politique de compression ; c’est votre incapacité fatale ; c’est votre ignorance du pays actuel ; c’est l’antipathie qu’il vous inspire et l’antipathie que vous lui inspirez. »
Victor Hugo, Discours sur le suffrage universel, prononcé à l’Assemblée nationale le 20 mai 1850.
Second exemple :
Le discours de Victor Hugo appuie la proposition d’Armand de Melun visant à constituer un comité destiné à « préparer les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique » |
Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.
La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.
Voilà un fait. En voulez-vous d’autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.
Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé !
Exemple 3
Pour finir, voilà la chronique d’une journaliste, sans doute opposée à la chasse
Allez-y, les gars, tirez sur les tourterelles, c’est le moment. Elles n’ont pas la tête à vous éviter, vous, votre quincaillerie et votre 4X4, elles nidifient, on ne peut pas penser à tout. Elles sont sûrement très bêtes, les tourterelles. Vous ? Non. Vous avez des lettres et vous avez de la tradition.
Vous ne les bouffez pas, les tourterelles, vous les zigouillez parce que ça se fait depuis la plus haute antiquité. Mais pourquoi vous contenter de cette seule tradition ?
Relisez vos classiques. Si votre voisine vous contrarie, dénoncez-la au service « sorcières » de votre mairie, on la brûlera. Pendez le voleur qui vous a piqué votre autoradio. Exigez que les séropositifs de votre région ne se déplacent qu’en secouant une crécelle. Lapidez votre femme adultère, je suis sûre que le juge d’instruction comprendra votre penchant pour la tradition. Pour soulager vos envies de tirer sur tout ce qui bouge, vous pourriez jouer au pigeon d’argile, seulement, ça ne saigne pas un pigeon d’argile, comme c’est frustrant.
La civilisation consiste à faire la peau aux idées toutes faites, aux désirs de meurtre qu’on passe sur les petits oiseaux et à prendre les canards sauvages pour les enfants du Bon Dieu. Mais être civilisé, ce n’est pas traditionnel.
Odile Grand, L’Événement du Jeudi, 21 et 21 mai 1992.
Qu’est-ce qui rend leurs textes polémiques ? quelle thèse soutiennent-ils ? quels procédés de style ont-ils utilisés ?