14. septembre 2020 · Commentaires fermés sur Gauvain, un héros romantique en pleine Terreur ? · Catégories: Seconde · Tags:

Dans son roman intitulé 1793, Victor Hugo, marqué pat les conbats parisiens de la Commune de 1871 , décide de rédiger un roman historique qui revient sur une époque troublée qui s’acheva avec l’exécution de Robespierre en 1794.  La jeune République est menacée de toutes parts : elle est attaquée à ses frontières mais également par des factions combattantes, à l’intérieur du pays et  notamment en Vendée . Hugo  relate les heures sombres de la terreur , cette période sanglante qui suivit la Révolution Française et il montre comme chaque homme doit rester fidèle à ses convictions. Lantenac est le chef des vendéens : il se bat pour le retour de la monarchie; Aristocrate, il méprise le peuple et  estime que la République représente la cause des traîtres et des lâches, et que tous les moyens sont bons pour la combattre… Fait prisonnier, il sera libéré par Gauvain qui fait preuve de clémence .

Pour ce jeune idéaliste qui porte le nom d’un chevalier de la Table Ronde , au contraire, la République est une cause sainte… et il ira jusqu’à donner sa vie pour sa cause .Cimourdain, est lui aussi  un républicain convaincu mais il se montre inhumain et n’hésite pas à verser le sang pour préserver les intérêts du nouveau régime. Il représente la Convention, cette période de durcissement du pouvoir révolutionnaire où on exécuta, impitoyablement  non seulement les royalistes mais aussi  les  républicains modérés comme Gauvain.

A la fin du roman, Cimourdain fait exécuter Gauvain car il a aidé un ennemi ; Au moment où la lame s’abat sur le cou du jeune héros, il  se suicide au moment où l’armée républicaine, privée de son chef Gauvain, exécuté par ses soins, se trouve désemparée… et où le camp adverse, lui, a récupéré son général !

Voilà l’excipit du roman et il faut en faire un commentaire littéraire : 

Gauvain arriva au pied de l’échafaud. Il y monta. L’officier qui commandait les grenadiers l’y suivit. Il défit son épée et la remit à l’officier, il ôta sa cravate et la remit au bourreau. Il ressemblait à une vision. Jamais il n’avait apparu plus beau. Sa chevelure brune flottait au vent; on ne coupait pas les cheveux alors. Son cou blanc faisait songer à une femme, et son oeil héroïque et souverain faisait songer à un archange. Il était sur l’échafaud, rêveur. Ce lieu-là aussi est un sommet. Gauvain y était debout, superbe et tranquille. Le soleil, l’enveloppant, le mettait comme dans une gloire. Il fallait pourtant lier le patient. Le bourreau vint, une corde à la main. En ce moment-là, quand ils virent leur jeune capitaine si décidément engagé sous le couteau, les soldats n’y tinrent plus ; le coeur de ces gens de guerre éclata. On entendit cette chose énorme, le sanglot d’une armée. Une clameur s’éleva : Grâce ! grâce ! […] Le bourreau s’arrêta, ne sachant plus que faire. Alors une voix brève et basse, et que tous pourtant entendirent, tant elle était sinistre, cria du haut de la tour : – Force à la loi ! On reconnut l’accent inexorable. Cimourdain avait parlé. L’armée frissonna. Le bourreau n’hésita plus. Il s’approcha tenant sa corde. – Attendez, dit Gauvain. Il se tourna vers Cimourdain, lui fit, de sa main droite encore libre, un geste d’adieu, puis se laissa lier. Quand il fut lié, il dit au bourreau : – Pardon. Un moment encore. Et il cria : – Vive la République ! On le coucha sur la bascule. Cette tête charmante et fière s’emboîta dans l’infâme collier. Le bourreau lui releva doucement les cheveux, puis pressa le ressort; le triangle se détacha et glissa lentement d’abord, puis rapidement; on entendit un coup hideux... Au même instant on en entendit un autre. Au coup de hache répondit un coup de pistolet. Cimourdain venait de saisir un des pistolets qu’il avait à sa ceinture, et, au moment où la tête de Gauvain roulait dans le panier, Cimourdain se traversait le coeur d’une balle. Un flot de sang lui sortit de la bouche, il tomba mort. Et ces deux âmes, soeurs tragiques, s’envolèrent ensemble, l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre. »

On commence par une introduction qui précise en 5 lignes environ : le contexte , le nom de l’auteur, le titre et le genre de l’oeuvre , la situation de l’extrait étudié, son sujet principal ( on résume le thème principal du  texte en une phrase ) , l’axe de lecture choisi ( ou projet de lecture ou problématique ) le plan d’étude qui devra comporter au moins deux parties identifiables;

Au brouillon, pour ne rien oublier ,on note donc : Révolution française, terreur , Victor Hugo, 1793, fin du roman, mort de Gauvain  l’un des personnages principaux, est-il décrit comme un héros ? le portrait ( jaune ) , un Dieu ( bleu ) la réaction de la foule et  l’effet produit par son exécution (vert )

Intro rédigée : En 1871, Hugo, marqué par la semaine sanglante de la révolution de al Commune, décide de terminer son grand roman historique 1793, qui raconte , à travers le destin de 3 héros, la période de la Terreur entre 1792 et 1794. A la fin du roman, Cimourdain fait exécuter son ami Gauvain car il a permis à un ennemi de s’enfuir . Comment Gauvain est -il représenté ici ?  Est -il décrit comme un héros ? Nous étudierons d’abord son portrait , montrerons qu’il a des aspects divins et qu’il suscite l’admiration .

Tout d’abord, l’écrivain dresse du héros un portrait élogieux : il vante sa beauté physique avec notamment ses cheveux longs qui flottent au vent et fait remarquer la blancheur de son cou , détail pathétique car cela nous fait évidemment penser à sa mort ; la comparaison avec une femme met en relief sa beauté et c’est d’ailleurs une caractéristique dominante ; notée grâce à un superlatif “jamais il n’avait apparu plus beau “ ; Sa mort imminente lui confère une sorte d’aura particulière ; son regard est décrit au moyen de la métonymie “oeil héroique et souverain ” . L’adjectif souverain rappelle que les héros souvent sont considérés comme des hommes qui dominent les autres grâce à leurs qualités. Gauvain n’est pas seulement beau, il est aussi valeureux.

Il affronte la mort avec bravoure et sans aucune  trace de peur comme on peut le constater avec l’énumération des trois adjectifs : debout, superbe et tranquille ; ils forment une gradation ; Le premier montre qu’il se tient droit et non courbé, les épaules tombantes ; Il est fier ; Le second montre l’admiration de la foule pour son attitude ; Le troisième désigne une forme de détachement, d’impassibilité qui s’obtient grâce à une proximité avec Dieu; Le sage au moment de quitter cette terre n’éprouve aucune émotion persuadé de rejoindre son sauveur. Son attitude face à la mort le rend donc héroïque; De plus, il demeure fidèle à as cause et défend la République jusque sur l’échafaud.

Hugo présente également son personnage comme divin et le compare à un saint homme qui apparait , à la foule comme “une vision ”  On peut même douter de sa réalité; Au moment où il s’apprête à  rejoindre le Ciel, une étrange lumière l’enveloppe : celle de sa gloire ; Le mot désigne ici un phénomène optique et Hugo attribue une origine divine à cette lumière qui entoure les spectres et les créatures sacrées . Il compare  même son héros à un archange et le qualifie de “rêveur ” comme s’il était déjà en contact avec dieu, qu’il avait la tête dans les nuages. L’écrivain désigne peut être également l’idéalisme du jeune capitaine qui voulait imposer un :onde meilleur en combattant la pauvreté et  les inégalités. Cette parenté avec le divin rappelle le sens étymologique du mot héros qui désigne des demi-dieux. ….