07. janvier 2019 · Commentaires fermés sur L’arrivée d’Etienne à Montsou dans Germinal · Catégories: Seconde · Tags: ,
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L’ incipit d’un roman pose un horizon d’attente pour le lecteur et offre des informations  sur le cadre, les personnages et l’intrigue; Cette tradition est respectée par Emile Zola qui nous offre avec l’arrivée de son héros Etienne, un aperçu des techniques de description du roman réaliste ; Nous pouvons donc nous demander, par exemple, comment la description est organisée ou  quelles techniques réalistes sont ici utilisées au sein de la description et quels points de vue l’organisent. Pour  réaliser ce commentaire littéraire, nous avons choisi une problématique centrée sur le personnage du héros; Lisez ci-dessous un exemple d’introduction , le plan détaillé et la fin de la rédaction des parties 2 et 3.

En 1880, Emile Zola, chef de file du courant réaliste et fondateur du naturalisme, publie le treizième volume de sa série les Rougon Macquart , intitulé Germinal. Ce roman dépeint les tristes conditions de vie des mineurs de charbon du nord de la France, contraints  de travaillerdurement pour des actionnaires toujours plus avides de s’enrichir , dans un contexte économique difficile de mutations industrielles . Le héros Etienne Lantier, fils de Gervaise  arrive ici à Montsou et va découvrir l’univers des mineurs; Comment ce personnage est-il dépeint ? Nous étudierons d’abord son arrivée dans un milieu hostile avant de montrer son dénuement et enfin sa souffrance. ….

Plan détaillé : 

I
 

L’arrivée en milieu hostile

1. Une obscurité menaçante

2. Solitude et peur de l’inconnu 

3. Une perception limitée de son environnement : la dimension réaliste 

II Un personnage démuni (suite de la rédaction ) et souffrant 

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Le personnage d’Etienne , ouvrier sans travail , ne possède que quelques hardes qu’il transporte dans “un petit paquet “l 13 ; De plus, ses vêtements sont décrits comme usés à force d’avoir été portés ; Ainsi le coton de sa veste est présenté comme “amoindri” l 12 ; Usure ou peut -être mauvaise qualité du vêtement : la tenue vestimentaire d’ Etienne n’est pas adaptée à son nouvel environnement ; Le froid le fait vraiment souffrir et la métaphore les “lanières du vent ” à la ligne 17, assimile cet élément du décor à un véritable instrument de torture comme un fouet qui blesse  le personnage; Zola évoque ainsi, de manière imagée, la morsure du gel sur le corps ; 

Cette souffrance du héros est également rendue visible par ses mains gourdes que le vent fait “saigner” ; à cette souffrance physique s'ajoute une souffrance morale; Sans travail et sans ressources, Etienne paraît bien démuni et condamné à accepter n'importe quelle offre pour survivre dans ce milieu rigoureux; Le lecteur ne peut s'empêcher de trouver le héros pathétique d’autant qu’il est présenté comme craintif : “pris de crainte ” ligne 23 , il hésite à s’approcher de la mine qui est perçue d’instinct, comme dangereuse pour lui ; mais le “besoin douloureux de se chauffer ” est plus fort que ses appréhensions et Zola démontre ainsi que son personnage se laisse guider par des besoins vitaux; Comme tous les romanciers réalistes, Zola motive les actions de son personnage en précisant à chaque fois au lecteur ce qui le fait agir de la sorte. 

III. Le personnage: un foyer de perception 

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Bonnemort dans le film 

La dernière partie du passage se focalise sur la vision du personnage et présente la première apparition de la mine : le narrateur utilise le personnage d’Etienne pour en faire le foyer de perception de la description qui s’organise ainsi , à partir de son point de vue ; Au gré de ses déplacements et de ses mouvements, les bâtiments disparaissent ou réapparaissent; ainsi , par exemple,  lorsque le chemin descend : “Tout disparut ” ; Il s’agit d’une technique de description réaliste qui consiste à modifier le champ de vision en suivant les déplacements et les sensations du personnage qui est le foyer principal;  Etienne se trouve alors face au Voreux présenté comme “une apparition fantastique ,noyée de nuit et de fumée ” l 39 ; La mine est personnifiée comme l’indique le choix de l’adjectif “tristes “ pour qualifier les “lanternes ” et la cheminée est présentée comme une silhouette ; La fosse semble ainsi vivante et on peut entendre sa respiration  (l 40) 

Ainsi, ce passage a pour fonctions de présenter le personnage d’Etienne et  de peindre longuement  le milieu dans lequel le personnage va évoluer , s’adapter et au final se transformer. Le héros apparaît craintif et démuni mais il n’a rien à perdre. 

06. janvier 2019 · Commentaires fermés sur Quand Zola imagine la révolution : un roman “visionnaire ” et pas toujours réaliste … · Catégories: Seconde · Tags: , ,
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 En lisant Germinal, on pourrait penser qu’il ne s’agit pas vraiment d’un roman mais plutôt d’un traité politique sur les révolutions ouvrières; Cependant, ce serait oublier qu’il s’agit avant tout d’un roman et donc d’une oeuvre née de l’imagination de son auteur.  L’un des meilleurs spécialistes de Zola, le professeur Henri Mitterand, a écrit un article dont je vous livre ici quelques passages : il y rappelle qu’au delà du projet de peindre les rapports entre les ouvriers et les patrons , ce livre raconte  aussi la vision du monde de son auteur . Le roman est le soulèvement des salariés, le coup d’épaule donné à la société qui craque un instant : en un mot la lutte du travail et du capital. Zola  veut que son roman prédise l’avenir, posant la question la plus importante du vingtième siècle. »  Mais est-il toujours réaliste dans sa description de la révolution et des mineurs  ?  

Zola, encore mal informé de la conduite des grèves, peine à évacuer les sauvageries simplistes et les fantasmes sanglants : « Lorsque la grève éclate, explosion d’autant plus violente que la misère, la souffrance a été plus grande ; et là aussi pousser au dernier degré possible de la violence. Les ouvriers lâchés vont jusqu’au crime : il faut que le lecteur bourgeois ait un frisson de terreur. Maison attaquée à coups de pierres, siège en règle ; personnes tuées, éventrées, sauvagerie abominable. »

Et en tout cas l’idée de lâcher les ouvriers jusqu’au crime sera abandonnée. Il y aura trois sortes de meurtriers dans le roman, et ce ne seront pas des hommes du fond : des femmes rendues folles de fureur, un enfant infirme et qui s’est exclu de la communauté familiale et sociale Jeanlin qui a vraiment mal tourné , un vieillard devenu fou  Bonnemort  –  qui tuent trois figures également marginales à l’affrontement direct « du travail et du capital », un petit commerçant, Maigrat, une sentinelle de l’armée, et la fille du couple d’actionnaires, Cécile Grégoire.

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Zola a choisi ce titre Germinal plusieurs jours avant son départ  pour la région des mines ; C’est une trouvaille : L’annonce, la prophétie, se dit en grec évangile, et de nombreuses images de la révolution la présentent comm une sorte de cité idéale, un lieu paradisiaque. Le mot évoque historiquement le printemps, la faim,– et aussi la défaite du peuple. Et il porte étymologiquement l’idée de la graine et de la germination.: « Un titre exprimant la poussée d’hommes nouveaux […] un avril révolutionnaire, une envolée de la société caduque dans le printemps. » «« Aux rayons enflammés de l’astre, par cette matinée de jeunesse, c’était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les révoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre ». Quand il arrive sur place dans le Nord, Zola se fait raconter la journée d’un mineur de fond : lever à quatre heures, départ « en emportant le déjeuner, des tartines ou de la viande et une gourde de café », descente au fond, chemin jusqu’à la taille, « souvent deux kilomètres à faire sous terre », travail, déjeuner accroupi sur le chantier, retour. Les femmes et les filles travaillent au triage du charbon, en surface : Catherine Maheu descendra dans les galeries, mais l’action du roman se passera en 1866, plusieurs années avant la loi épargnant aux femmes le travail au fond. La fréquentation des cabarets n’arrange rien. Zola est entré au cabaret de La cantinière. On y boit en silence des chopes de bière à deux sous, tirées à des robinets. Le café et la bière, ce sont les deux boissons du Nord, l’une à domicile, l’autre au cabaret. On retrouver bien ces petits détails vrais dans le roman. 
L’imagination de Zola travaille en même temps que sa curiosité d’enquêteur. Sur ce qu’il a vu à la fosse Thiers, à Bruay, ses notes laissent déjà place à l’analogie, à la métaphore. Le canal, avec sa double ligne d’arbres, est une « avenue d’eau ». Les péniches, à bandes rouges et blanches, semblent « dormir sur l’eau claire ». La fosse Thiers est « une construction massive, de corps rapprochés, accroupie, tapie comme une bête ». . « Des tuyaux de vapeur dépassent faiblement les toits, il y a une respiration forte et lente, régulière, qu’on entend continuellement. Dans le bas, il y a aussi, à ras de terre, un échappement continu de vapeur. C’est une bastille d’un nouveau genre. » Les notes sont transformées dans le roman en paysages imaginaires tristes souvent, inquiétants et parfois fantastiques. 

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Zola descend lui aussi dans une fosse. Au terme de son voyage sous terre, il contemple enfin les « piqueurs », qui extraient le charbon de la veine et enlèvent les roches. Il pense inévitablement à des damnés, ou à des esclaves. La position est une des pires qui soient : « L’ouvrier se met sur le flanc et attaque la veine de biais. J’en ai vu un tout nu, avec la peau salie de poussière noire. »

Sur l’histoire des grèves qui ont périodiquement arrêté ou troublé le travail des mines d’Anzin, ni les mineurs, ni les ingénieurs, ni les administrateurs ne se sont beaucoup étendus. Et il s’est fait raconter la grève d’octobre 1866 à Anzin et Denain. Un mouvement assez brutal : pressions violentes contre les « jaunes », manifestations sur les routes, tapages, bris de vitres, rixes, participation des femmes, tentative d’extinction des feux d’une fosse à Denain. Le récit de Germinal présente des analogies frappantes avec l’histoire de cette grève de 1866, à laquelle celle de 1884 ne ressemblait plus tout à fait. « Avec cent francs, s’extasie Le Figaro, le mineur vit mieux que l’ouvrier parisien […] Et pourtant, on excite les mineurs contre la compagnie et ils écoutent ceux qui leur font de beaux discours, au risque de tout perdre. » Il a constaté, de ses yeux, la misère des corons, l’inhumanité des travaux du fond, la présence rampante de la faim, de la maladie et de l’accident fatal.

 Mais si son roman connaît un vif succès dès sa parution, Zola est attaqué sur certains points . On lui reproche de peindre notamment les ouvriers comme des animaux Il contre-attaque : « Pourquoi veut-on que je calomnie les misérables ? Je n’ai eu qu’un désir, les montrer tels que notre société les fait, et soulever une telle pitié, un tel cri de justice, que la France cesse de se laisser dévorer par l’ambition d’une poignée de politiciens, pour s’occuper de la santé et de la richesse de ses enfants. »Un second reproche concerne la bassesse de certains sujets et de certains mots  . On proteste contre  « l’étalage de sensualité et de bestialité », « la fanfaronnade de cochonnerie »

Cependant, les mêmes critiques  sur le chapitre de la « morale » mêlent l’éloge à la remontrance, avec des épithètes identiques chez la plupart : vigueur des tons, force de la couleur, parfum de réalité terrible, « beau livre sombre, pessimiste, terrible » : « Ce que j’ai voulu, c’est crier aux heureux de ce monde, à ceux qui sont les maîtres : Prenez garde  regardez sous terre, voyez ces misérables qui travaillent et qui souffrent. Il est peut-être temps encore d’éviter les catastrophes finales. Mais hâtez-vous d’être justes, autrement, voilà le péril : la terre s’ouvrira, et les nations s’engloutiront dans un des plus effroyables bouleversements de l’histoire.”

. Mais par-delà l’histoire, surgit « la vision » : celle, teintée de « pitié morose », d’« un troupeau de misérables » livrés à un bourreau, « la mine, la bête mangeuse d’hommes », et à un dieu, « cet être mystérieux à qui appartient la mine et qui s’engraisse de la faim des mineurs » ; lorsque le troupeau, « mû par des forces fatales », se soulève, il va, « avec des bouillonnements et des remous, se briser contre une force supérieure ». : « Les hommes apparaissent, semblables à des flots, sur une mer de ténèbres et d’inconscience. » Cette vision issue de l’imagination de l’écrivain passe parfois  sous silence pour certains  la conscience politique acquise par les ouvriers en lutte. Néanmoins, les chapitres 3 et 4 du roman sont justement consacrés à la découverte par le héros des idées politiques socialistes. D’ailleurs  les organes socialistes demandent à Zola l’autorisation de reproduire Germinal en feuilleton. À chacun d’eux, il fait la même réponse qu’au Peuple de Bruxelles, le 15 novembre 1885 : « Prenez Germinal et reproduisez-le. Je ne vous demande rien, puisque votre journal est pauvre et que vous défendez les misérables. »

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. Auteur de l’œuvre, il en a été le premier lecteur, il en a ressenti le premier l’onde de choc. Dans Germinal, le mythe surgit de partout, avec sa dialectique de la damnation, de la révolte, de la répression, et des lendemains en attente. Pour construire un monde nouveau, pour faire germer « les récoltes du siècle futur », il faut détruire « le vieux monde » jusque dans ses fondations. Vision biblique autant que révolutionnaire. C’est ce qu’annonce dans Germinal la cohue des « bouches noires », parmi le « hérissement » des barres de fer et des haches. Et c’est cette sourde inquiétude que confie Zola, à plusieurs reprises. « Le siècle prochain garde son secret, il faut ou que la bourgeoisie cède ou que la bourgeoisie soit emportée .Ce tour prophétique est nouveau dans son œuvre. Nous ne sommes encore qu’en 1885, mais le tête-à-tête de Zola avec le peuple des rudes travailleurs lui a fait voir l’avenir sous un jour nouveau.

 

06. janvier 2019 · Commentaires fermés sur Le parcours d’Etienne dans Germinal: naissance de ses idées politiques et naissance d’un leader · Catégories: Seconde · Tags: , ,
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Le personnage d’Etienne est le héros de Germinal, ce nouveau volet de la série des Rougon-Macquart , qui décrit la misère des ouvriers mineurs dans le Nord de la France à la fin du dix-neuvième siècle: En France ; la révolution de 1848 marque la montée des mouvements de revendications des ouvriers qui s’appuient sur les thèmes de Karl Marx et Friedrich Engels ; ces deux hommes fondent la ligue communiste et se battent pour changer les relations entre les bourgeois qui possèdent les moyens de production (les usines ) et  leurs salariés, les ouvriers qui sont contraints de vendre, leur force de travail, leur labeur, en échange d’argent . Dans ce roman social , Zola prend parti pour les travailleurs et entend dénoncer l’exploitation dont ils sont victimes de la part de patrons qui ne pensent qu’à augmenter leur profit. 

 Les origines du personnage : Etienne est fils d’une blanchisseuse Gervaise Macquart,  qui , en raison de son alcoolisme, va sombrer dans la misère et la déchéance (L’Assommoir ) Il est d’abord présenté comme un ouvrier sans travail qui ne possède que quelques effets dans un pauvre baluchon : Il possède la qualification de machineur et comprend que pour pouvoir travailler dans la fosse, il va devoir changer de métier , apprendre à devenir soit un charretier comme Bonnemort, soit un herscheur ; un culbuteur, un haveur , un galibot ou un raccommodeur  ; La situation économique est  alors décrite comme catastrophique : partout les usines ferment ; Autour de Montsou, on voit des sucreries ( qui extraient le jus des betteraves), des forges, mais également une minoterie, une verrerie et des fabriques ; Le décor sinistre  semble relayer la peine des ouvriers : “le vent passait avec sa plainte comme un cri de faim dans la nuit ” ; la fosse est décrite comme un monstre affamé de chair humaine qui dévore les ouvriers : “une bête méchante qui respirait d’une haleine plus grosse et plus longue, l’air gêné par sa digestion pénible de chair humaine ” Grâce à sa conversation avec Bonnement, le grand père de la famille Maheu qui compte à son actif un demi-siècle passé à travailler à la mine, Etienne apprend quelles sont les conditions de vie des ouvriers ainsi que le nom du directeur de la mine , M Hennebeau.

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Le second chapitre nous fait découvrir dans le coron ouvrier , la vie des Maheu, une famille typique de mineurs  : c’est la misère la plus noire ; 7 enfants à nourrir , plus d’argent et la nourriture qui devient une obsession : ils trompent la faim avec des feuilles de chou bouillies, ont des dettes à l’épicerie et Catherine, la fille aînée, a bien du mal à leur trouver de quoi se faire des “briquets ” pour la mine (pain, beurre et fromage blanc ) Zola décrit parfois les ouvriers comme des animaux pour dénoncer l’ampleur de leur misère : il évoque par exemple, à la fin du chapitre 2, leur piétinement de troupeau ou la mamelle pendante de la Maheude qui allaite épuisée sa petite Estelle âgée de 3 mois . 

La pensée politique d’Etienne : le personnage est placé comme un observateur du milieu des ouvriers et Zola s’inspire des notes qu’il a prises durant son séjour dans le pays minier pour faire évoluer son personnage . Tout d’abord il apprend les gestes qui font de lui un mineurs  : “il apprenait de Catherine à manœuvrer sa pelle , montre des bois dans la taille ” . Certains le surnomment l’aristo pour se moquer de sa maladresse liée à l’ignorance du métier . Les premiers temps, il étouffe au fond des veines ; C’est en fait un timide qui craint sa violence intérieure ; Le personnage songe d’abord à reprendre sa route affamée afin de ne plus redescendre dans cet enfer : “car avec son instruction plus large, il ne sentait point la résignation de ce troupeau et finirait par étrangler quelque chef ” (I, VI ) Finalement, au dernier chapitre, il décide de rester à cause d’un vent de révolte . Peu à peu le personnage devient un camarade et se lie d’amitié avec Maheu qui admire son instruction  “il le voyait lire, écrire, dessiner des bouts de plan, il l’entendait causer de choses dont lui, ignorait jusqu’à  l’existence ” (P1, 3) 

L’influence de Souvarine : c’est un ouvrier pauvre, Russe et secret qui a commandité un attentat contre le tsar . Il s’est réfugié en France  et tente de dissuader Etienne de rejoindre l’Association internationale des travailleurs qui venait de se créer à Londres sous l’impulsion de Karl Marx ; Souvarine lui veut tout détruire mais Etienne pense qu’il n’est pas vraiment sérieux : “cette théorie de la destruction lui semblait une pose ” ; Pluchart lui fait partie de cette association : il est même secrétaire de la  fédération du Nord.  Les hommes pensent qu’une révolution des ouvriers est indispensable  ” un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice ”  Souveraine semble ne savoir long sur les mécanismes économiques qui régissent la loi du marché et il évoque notamment la loi d’airain : le salaire est fixé selon lui à la  plus petite somme indispensable, juste le nécessaire pour que les ouvriers mangent du pain sec et fabriquent des enfants.  “C’est l’équilibre des ventres vides, la condamnation perpétuelle au bagne de la faim ”  Alors Etienne se met à lire des livres dans lesquels il ne comprend pas tout et des idées lui viennent . (P 3, 3) Jusque là , il n’avait eu de la révolte que l’instinct, au milieu de la sourde fermentation des camarades. Toutes sortes de questions confuses se posaient à lui: pourquoi la bière des uns? pourquoi la richesse des autres ? pourquoi ceux- ci sous l étalon de ceux-là, sans l’espoir de jamais prendre leur place ? 

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Sa découverte des livres : il lit tout ce qui lui tombe sous la main; des traités de médecine, des brochures anarchistes, des traités d’économie politique , des livres sur les coopératives mais il reste un grand utopique et  il se contente de  rêver aux améliorations possibles de la société : “ il assistait à la régénération radicale des peuples sans que cela dût couter une vitre cassée ni une goutte de sang. ” Cependant Etienne qui loge désormais chez les Maheu parvient à les convaincre que les choses peuvent changer et il partage ses rêves d’un monde meilleur avec eux : ” Une société nouvelle poussait en un jour, ainsi que dans les songes,une ville immense d’une splendeur de mirage, où chaque citoyen vivait de sa tâche et prenait sa part des joies communes; La devise de ce nouveau peuple: “à chacun suivant son mérite, et à chaque mérite suivant ses oeuvres. ”  

Etienne devient un leader  : son influence peu à peu s’élargissait ; Il crée sa caisse de prévoyance et devient secrétaire de l’association.  Il es transforme intérieurement et extérieurement: “son visage changea et devint grave,il s’écouta parler; tandis que son ambition naissante enfiévrait ses théories et le poussait au idées de bataille. ” Le nouveau mode de paiement des berlines décrété par la compagnie va mettre le feu aux poudres et par conséquent la mine à feu et à sang. La grève va être décidée et l’accident de Jeanlin, le départ de Catherine et de Zacharie contribuent à rendre encore plus précaire l’existence quotidienne des Maheu. La quatrième patrie du roman débute par la visite d’une délégation de mineurs chez les Hennebeau; Etienne en fait partie.  

 

12. décembre 2018 · Commentaires fermés sur Les repas dans Bel -Ami : décrire un repas de manière réaliste … · Catégories: Seconde

On mange beaucoup dans le roman de Maupassant et souvent . A quoi servent les scènes de repas au juste ? Sont-elles décrites uniquement pour nous donner faim ? 

En fait les repas sont des occasions de montrer le milieu dans lequel évolue le personnage : à l’aise dans un Paris nocturne qui boit de la bière le long des boulevards, le héros n’est pas encore dans son élément au sein de la bourgeoisie d’affaires mais son féroce appétit lui ouvrira bientôt toute les portes .  Pour décrire votre scène de repas , vous devrez d’abord choisir un endroit précis dans le roman : chez les Forestier, au restaurant, à l’extérieur et expliquez à quelle occasion se déroule ce repas. Un repas est d’abord composé d’un menu : les plats défilent de l’entrée  au potage en passant par les poissons, les viandes, les fromage et les desserts . La vaisselle joue également un rôle important : penser aux nappes, aux assiettes , à la décoration de la table ou aux ustensiles de cuisine  . Enfin, placez les convives autour de la table et détaillez pour chacun d’eux une manière de manger, de couper sa viande, de demander à être resservi ou de pencher son verre de vin . N’oubliez pas de détailler l’ambiance générale (vous pouvez évoquer les sujets de conversation, les sourires ou la gêne des invités )  et terminez soit par le départ des invités soit par une note globale . “ce fut un interminable repas ” ou “ce fut un moment très agréable ” ? Vous trouverez quelques exemples ci-dessous…

On mange beaucoup dans le roman de Maupassant et souvent . A quoi servent les scènes de repas au juste ? Sont-elles décrites uniquement pour nous donner faim ? 

Comment mange-t-on à l’époque de Maupassant ? 

A u XIX°, l’élite sociale se compose de la haute bourgeoisie et de la nouvelle bourgeoisie . La première continue de recevoir chez elle et véhicule les manières qu’elle avait déjà sous l’Ancien Régime. Dans les banquets qu’elle donne, tout comme dans le banquet traditionnel, il est toujours question pour l’hôte d’étaler sa richesse et pour les convives de briller intellectuellement. Quant à la seconde, ses revenus lui permettent l’accès aux mets de luxe du siècle précédent, mais elle ignore le savoir-vivre et les bonnes manières de la table. N’osant pas encore afficher un train de vie trop luxueux chez elle, mais voulant se montrer et prouver que son capital lui permet d’avoir des goûts de luxe, elle mange au restaurant et fréquente les meilleurs tables de Paris. Tout au long du XIX°, elle cherche à imposer ses habitudes pour légitimer et renforcer sa nouvelle position. Parmi les valeurs qu’elle promeut, certaines ont un lien direct avec les représentations du repas. Son goût pour ce qu’il y a de meilleur et le développement des marchés et des restaurants conduisent à une nouvelle révolution gastronomique. Contrairement à la haute bourgeoisie, elle ne recherche pas de capital culturel : les discussions intellectuelles laissent la place à l’orgie et à la nourriture charnelle. 

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Le déjeuner sur l’herbe de Manet 

Cependant, jusqu’au milieu du XIX°, se nourrir reste une hantise quotidienne pour la majorité des gens. C’est pourquoi, le plaisir de manger, quand il est possible, rime avec abondance de nourriture et banquets interminables. 

DansBel-AmiMaupassant montre tout d’abord l’obsession de la nourriture pour le héros désargenté : Georges Duroy, arrivé à Paris sans le sou, doit choisir entre boire ou manger à tous les repas et la première fois qu’il est invité à dîner chez son ami Forestier, il est fasciné à la fois par le luxe de la table et par l’abondance des mets et des vins. « Le dîner était fort bon et chacun s’extasiait. M Walter mangeait comme un ogre, ne parlait presque pas . » 

Au XIX°, l’art culinaire jouit d’une importante popularité, surtout dans la deuxième moitié du siècle. Enfin, les écrits gastronomiques détaillent, sur un ton plaisant, les plaisirs raffinés da la bonne chère et prescrivent l’étiquette et les dernières modes alimentaires. En 1900, c’est la création du premier Guide Michelin. 

Dans la première moitié du XIX°, les plaisirs de la table ne sont que très lentement représentés dans la littérature. En effet, pour un certain romantisme du début du siècle, la nourriture, au même titre que les réalités physiologiques, est occultée. Les scènes de repas sont utilisées à des moments stratégiques du parcours du héros comme son arrivée, son mariage, sa réussite . C’est Balzac qui, le premier, a compris l’intérêt pour un romancier, de faire entrer les plaisirs de la table dans la littérature. Par contre, dans la deuxième moitié du XIX°, la littérature romanesque, s’ouvre plus largement à la représentation des plaisirs de la table avec des écrivains comme Flaubert, Zola, ou Maupassant. Ceux-ci mettent en scène les repas, de façon très détaillée, parce qu’ils y découvrent de véritables instruments pour montrer lemode de vie des personnages et les usages en société.La nourriture devient alors un des thèmes majeurs du réalisme .Le motif du repas devient un motif inscrit dans le temps de la narration et développé, sur le mode de la scène, pour aborder des problèmes comme : la famille toute puissante et aliénante, les rapports de pouvoir, la pauvreté et la richesse. 

Les repas dans le roman marquent l’ascension du héros . La première promenade du héros sans le sou sur les boulevards pleins des couleurs et des reflets des boissons, qu’il convoite, introduit son amour de l’argent et son goût pour les plaisirs .  “une soif chaude, une soif de soir d’été le tenait et il pensait à la sensation délicieuse des boissons froides coulant dans la bouche; ” Il conjugue souvent les plaisirs de la bonne chère avec les plaisirs de la chair comme lors du repas au restaurant avec Clotilde et les Forestier .  ” Une table carrée de quatre couverts étalait sa nappe blanche si luisante qu’elle semblait vernie. Et les verres , l’argenterie , le réchaud brillaient gaiement sous la flamme de douze bougies portées par deux hauts candélabres.”  On note à cette occasion une érotisation de la nourriture : «  Puis après le potage on servit une truite rose comme de la chair de jeune fille.. et on se mit à parler d’amour. Et comme la première entrée n’arrivait pas, ils buvaient de temps en temps une gorgée de champagne en grignotant des croûtes arrachées sur le dos des petits pains ronds . Et la penséede l’amour, lente eenvahissante entrait en eux, enivrait peu à peu leur âme, comme le vin clair, tombé goutte à goutte en leur gorge, échauffait leur sang et troublait leur esprit. » 

Au fur et à mesure qu’il s’élève socialement, le personnage de Bel -Ami semble moins s’intéresser à la nourriture : Le voilà désormais qui compte souvent parmi les invités de Madame Walter, la femme de son patron au Journal. « Le dîner fut banal et gai, un de ces dîners où l’on parle de toutsans rien dire . Duroy ne resta pas tard trouvant monotone la soirée ». Il rentrera seul d’ailleurs sans Clotilde de Marelle. Lorsque cette dernière l’invite à dîner chez elle, il se sent un peu gêné : « il se sentit étrangement troublé non pas qu’il lui répugnât de prendre la main de ce mari,de boire son vin et de manger son pain, mai sil avait peur de quelque chose sans savoir de quoi. » 

Lorsque Madeleine lui demande de la rejoindre car elle craint que son mari décède , les repas ne sont plus une source de plaisirs dans ces circonstances tragiques : « Enfin le dîner fut annoncé. Il sembla long à Duroy, interminable. Ils ne parlaient pas, mangeaient sans bruit, puis émiettaient du pain du bout des doigts. » 

Après avoir épousé Madeleine devenue veuve, en décidant qu’ils formeraient un couple libre, Georgesqui es fait désormais appeler Du Roy De Cantel emmène son épousen Normandie afin de la présenter à ses parents,des paysans aisés. «  Ce fut un long déjeuner de paysans aveunsuite de plats mal assortis, uen andouille après un gigot, uneomelette après l’andouille. Le père Duroy mis en joie par le cidre et quelques verres de vin, lâchait le robinetde ses plaisanteries dechoix. » Cette description critique montre que Madeleine ne se sent pas à sa place : « Le repas du soir , à la lueur d’une chandelle, fut plus pénible encore pour Madeleine que celui du matin. »

En revanche lorsque Madeleine dîne avec son nouvel amant le ministre Laroche-Mathieu , voilà ce qu’on trouve dans leur chambre : « Ils traversèrent une salle à manger dont la table non desservie montrait les restes du repas : des bouteilles à champagne vides, une terrine de foie gras ouverte, une carcasse de poulet et des morceaux de pain à moitié mangés . Deux assiettes posées sur le dressoir portaient des piles d’écailles d’huîtres. »

En exécutant son dernier coup d’homme de proie – s’assurer le mariage avec la très riche Suzanne – Bel-Ami jette dans l’eau du bassin de l’hôtel un morceau de pain : “Tous les poissons se jetèrent avidement sur ce paquet de mie qui flottait […] et ils le dépecèrent”.

La nourriture tant enviée par Georges Duroy au début du roman ne lui fait désormais plus envie car il a pu satisfaire d’ autres appétits : celui des femmes et plus encore celui du pouvoir. Le dernier regard qu’il jette dans le roman n’est pas pour le banquet de ses noces mais pour la chambre des Députés qui se profile à l’horizon. 

En résumé il est devenu celui qui a croqué les autres.  

23. octobre 2018 · Commentaires fermés sur Georges Duroy à Paris : sur les traces de Bel-Ami · Catégories: Seconde · Tags:
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Les écrivains réalistes donnent souvent de nombreux détails sur les déplacements de leurs personnages car le réalisme du cadre géographique participe de l’ambiance globale du roman et les petits détails vrais, contribuent à accroître , pour les lecteurs,  l’illusion de la réalité. C’est pourquoi Maupassant situe souvent ces descriptions dans des lieux aisément reconnaissables ou identifiables  et donne une topographie précise des endroits visités par les héros en prenant soin créer des ambiances particulières aux quartiers traversés. Prenons comme exemple les premiers chapitres du roman…

 Premier chapitre  Par une belle soirée de juin, Georges sort d’un restaurant où il vient de dîner : l’air chaud souffle sur la ville qui “chaude comme une étuve paraissait suer dans la nuit étouffante “. Paris est ici personnifiée . Le personnage cherche un peu d’air et se dirige vers les Champs-Elysées pour rejoindre le Bois de Boulogne. Arrivé à la Madeleine , il suit la foule et contemple avec envie, assoiffé, les passants attablés aux terrasses . L’auteur donne même les noms des cafés : le Vaudeville, l’Américain . Le personnage principal rencontre alors Charles Forestier place de l’Opéra et tous deux se dirigent, en discutant, jusqu’au boulevard Poissonnière . Après une courte visite des locaux du Journal La Vie française, le lecteur suit les personnages jusqu’au café Le Napolitain . Ils flânent ensuite pendant une heure et finissent par se diriger vers le cabaret des Folies-Bergères , rue Richer . Maupassant décrit alors la foule qu’on rencontre dans ces endroits : “le plus drôle de mélange qui soit dans Paris ” à la fois des familles  de bourgeois, des artistes et des filles de demi-choix mais surtout la crapule qui domine . A la fin du premier chapitre, les deux hommes se quittent et Forestier rentre chez lui alors que Georges accompagne une prostituée chez elle. Ils ont convenu de se retrouver le lendemain soir pour dîner rue Fontaine au domicile de Forestier. 

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Tu peux tenter  de retracer le parcours des personnages sur une carte de Paris en 1880 : quelles stations de métro  faudrait-il emprunter aujourd’hui pour faire le même parcours que Georges ? 

Second chapitre : Georges arrive pour dîner chez Charles Forestier et parait intimidé . Cependant , vêtu d’un habit de location , il se sent à la fois anxieux et exit épar cette nouvelle vie qui s’ouvre à lui : le romancier, à cette occasion, décrit avec minutie les toilettes des personnages et la manière dont l’appartement est meublé; En effet, les auteurs réalistes établissent des correspondances précises entre les personnages et le décor  et les vêtements qui, le plus souvent, sont le reflet d’une position sociale déterminée. On appelle d’ailleurs ce principe: le déterminisme de la description.  A un moment de la soirée, Georges se met à examiner avec soin la décoration de l’appartement de son ami.  ” Le jeune homme considéra avec attention l’appartement. Il n’était pas grand; rien n’attirait le regard en dehors des arbustes; Aucune couleur vive ne frappait mais on se sentait à son aise dedans. On se sentait tranquille, reposé. Les murs étaient tendus avec une étoffe ancienne d’un violet passé ;criblée de petites fleurs de soie jaune, grosses comme des mouches “  La description précise de l’ameublement de l’appartement des Forestier participe ainsi du bien- être du personnage de Georges qui se sent de mieux en mieux au fur et à mesure que la soirée s’écoule. D’un part , parce qu’il a  bu plusieurs verres de vin et parce qu’il s’aperçoit qu’il plait aux femmes de cette soirée. En quittant l’appartement, il est émerveillé d’être aussi joli garçon et adresse à sa propre image un sourire de complaisance . 

Troisième chapitre :  Maupassant établit d’emblée  un contraste entre l’appartement luxueux que Georges vient de quitter et celui qu’il loue pour le moment rue Bourgault dans le dix-septième arrondissement. “les marches sales où trainaient des bouts de papier, des bouts de cigarettes, des épluchures de cuisine, une écoeurante sensation de dégoût ” . Le logement donne en plus sur la gare des Batignolles et il est extrêmement bruyant . Lorsqu’il observe son garni, il respire la misère de sa condition et il décide  de tout faire pour  sortir de la pauvreté. Il repense alors à son enfance à Rouen et se reprend à espérer qu’une rencontre amoureuse va transformer sa vie . Le lendemain, il aperçoit de sa fenêtre les coteaux d’Argenteuil et de Sannois et descend jusqu’au parc Monceau où il se retrouve devant chez Forestier. Sur les conseils de ce dernier, il monte trouver Madeleine afin qu’elle l’aide à écrire un article sur ses souvenirs d’Alger.  A l’arrivée du Comte de Vaudrec, Georges quitte l’appartement des Forestier et déjeune au Bouillon -Duval avant de se rendre au rendez-vous avec M Walter dans les locaux du journal . Il est engagé par Forestier et doit revenir le lendemain à la même heure. 

 

 

09. octobre 2018 · Commentaires fermés sur Parodier une fable : l’agneau et le loup · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Les élèves devaient illustrer la morale suivante: la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure et pour ce faire, ils devaient conserver la situation de départ imaginée par La Fontaine: un face à face entre un loup et un agneau ; Sauf qu’à la fin, l’agneau s’en sort et ne finit pas dévoré . Voyons un peu ce qu’ils ont imaginé. Un loup malade qui cherche son chemin , un loup qui lui pose des devinettes à la manière d’un sphinx . Parmi les meilleures trouvailles, un agneau haltérophile et un loup  quelque peu enrobé qui cherche à sculpter son corps et qui l’engage comme coach. “Monsieur , lui dit l’agneau ,que vos rondeurs ne soient plus qu’un mauvais malheur “.. (Léa, Clémentine et Sofiane ) La rencontre commence parfois sous de mauvais auspices mais se termine bien : c’est le cas par exemple de cet agneau qui s’est retrouvé par mégarde sur un terrain appartenant à Messire Loup  “Monsieur ne vous mettez pas en rogne, s’exclame l’agneau, je ne fais que passer sur votre propriété ” (Lauryn et Léa )

 

Le conflit fut souvent territorial à la base comme dans cette réalisation : “un loup survient pour inspecter ses terres ” et finit noyé dans un puits grâce à une esquive de l’agneau lorsqu’il se précipite pour le dévorer..(Ambre et Jody). Nous avons égalementlou7.jpg

 

rencontré des agneaux philosophes, un agneau qui se fait passer pour empoisonné et dont la viande pourrait tuer le loup (Vincent ) : ce qui est un moyen malin de mettre à distance son prédateur naturel. Un autre agneau tout aussi futé demande avant de mourir de pouvoir manger son fruit préféré; le loup lui accorde cette dernière volonté et le regrette amèrement car l’agneau lui fait croire qu’il a ainsi préféré se suicider avec du poison; le loup dégoûté, poursuit son chemin abandonnant ainsi sa victime qui ouvre un oeil et recrache ce qu’il a feint de manger ; Bien joué pour  Eva, Mourougane et  Djibril ! Un autre petit mouton particulièrement rusé es fait passer pour la dernière victime potentielle de loups trop bêtes te trop cruels et parvient à leur faire croire que juste à côté existe un pays de cocagne avec des victimes potentielles par milliers; Très belle idée d’ Eléa et Clémence . L’ agneau, pouvait parfois être accompagné d’un renard, habile orateur et en général, s’il parvient à s’en sortir, c’est grâce à son habileté dans l’argumentation.  A découvrir en BD ..

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Le tome 12 est paru …
La difficulté de ce travail d’invention consiste à trouver la bonne distance entre l’imitation pure et simple  et le travail sur une situation qui se transforme et à partir d’un modèle donné (la fable : un récit plaisant qui illustre une  morale ) ; Relisez votre feuille de consigne pour la production écrite n° 1.
13. septembre 2018 · Commentaires fermés sur Le schéma de communication simplifié · Catégories: Seconde
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En français,  il est important quand vous allez devoir rédiger des textes que vous sachiez exactement dans quelle situation de communication vous vous trouvez. Pour comprendre qui parle à qui , de quoi et comment, on a eu l’idée de représenter , sous forme de schéma, les prix,cipaye éléments de la communication.  Attention au vocabulaire qui peut changer; Ainsi quand je parle je suis un locuteur ou un orateur, quand j’écris , un scripteur ou un écrivain et je m’adresse à un public composé d’auditeurs , ou de spectateurs, ou de lecteurs. Pour vous entraîner à maîtriser cette notion, il est recommandé  de bien mémoriser cet article et ensuite de faire lex travaux pratiques proposés . 

1- le Destinateur et le destinataire sont le plus souvent nommés  “emetteur/recepteur :
Dans le cas d’une interaction normale , la communication est bi-directionnelle comme par exemple lorsque vous parlez à quelqu’un qui vous répond.  Lorsque deux personnes interagissent dans un cadre où la communication est institutionnalisée ( c’est à dire dans le cadre d’une situation prédéfinie  comme l’administration publique , la télévision , une université, une salle de classe ) la communication est  parfois unidirectionnelle ; ça veut dire qu’une seule personne produit de la parole alors que l’autre écoute.

2-Le message : c’est l’infomation transmise .
Ce message varie dans sa forme , sa durée et son contenu . Il est l’élément central de toute forme de communication. Attention le mot message ne doit pas être utilisé dans lex explications de texte en français. L’auteur ou l’écrivain transmet des idées ou des sentiments  dans ses livres . Le mot message ne doit pas être employé à la place du mot idées par exemple. 

3-Le  canal ” : canal physique et physiologique reliant l’émetteur et le récepteur . Le canal peut être modifié pour rendre la compréhension du message plus facile. 

4-Le code : un ensemble conventionnel de signes ( écrits , sonore , linguistiques ou non linguistiques , visuel ou autre ) ce code doit être compris par les deux locuteurs , pour permettre la transmission du message . Dans certains cas , le message peut mettre en oeuvre plusieurs codes en même temps ( langue orale , les gestes , l’habillement ) .

-Le référent : ” qu’on appelle aussi le contexte ” la situation à laquelle renvoie le message  . Ce point n’est pas à retenir 

Après avoir écouté attentivement la vidéo suivante, complète le QCM de ton espace pronote intitulé : schéma de la communication …

 

04. juin 2018 · Commentaires fermés sur Les derniers Cris des soldats dans Cris : texte 4. · Catégories: Seconde · Tags: ,
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 De nombreux romans ont pris comm sujet la première Guere Mondiale et particulièrement au moment du centenaire de sa commémoration.  Le roman de Laurent Gaudé intitulé Cris  est construit sur un dispositif narratif particulier : chaque personnage du récit nous fait partager sa vision de l’événement et le lecteur doit ainsi, en permanence, recomposer , une vision d’ensemble à partir des pensées des soldats sous le feu ;  L’intrigue se résume à quelques actions: on relève la première ligne; certains soldats partent en permission ou se reposent à l’arrière alors que d’autres vont devoir prendre d’assaut les positions ennemies. Le passage que nous étudions se situe au début de la seconde partie du récit. Le bataillon formé notamment  de Messard, Dermoncourt, Ripoll, Castellac, vient de monter une première ligne et l’assaut a été donné . un groupe d’hommes se retrouve séparés de ses positions, seuls, détachés dans le camp allemand sans espoir de repli ni de retour. Conscients du caractère espéré de leur situation , les hommes veulent mourir dignement . Quelle vision de l’homme dans la guerre nous offre ce passage ? Nous verrons tout d’abord le cadre de la guerre avant d’évoquer les réactions des hommes face à la mort . 

 

 

 

I Le cadre de la guerre 

Comme dans la plupart des récits, la guerre est présentée sous un aspect destructeur . 

1 Un décor de fin du monde 

La boue est un élément qui revient très souvent ( l 2 ) et le romancier utilise la métaphore de la fournaise ( l 3 ) pour montrer le caractère infernal des souffrances des soldats; Souffrances physiques : épuisement ( l 1) et souffrances morales évoquées par une série de transformations : “pour ce qu’ils nous ont obligés à devenir ” ils auront à nous rendre des comptes ” . Les champs de bataille font également souffrir la terre qui tout au long du roman,  est personnifiée et crie sa douleur : il ne reste que des ruines “baraque en ruine l 10 ” “carcasses méconnaissables de lit mais plus de toit ” l 11 . L’auteur évoque également les corps des soldats avec le terme boucherie l 11. 

L’ampleur des dégâts est suggérée par divers moyens et s’entend particulièrement par les sonorités des participes  passés qui forment une harmonie imitative  : trébuché, plongé, giclé, essoufflé , tiré, éclaté , fermé…. peu de termes militaires dans ce passage avec simplement l’indication du pilonnage immense qui inaugura la boucherie; Le caractère meurtrier de l’opération est traduit ici par l’adverbe immense à valeur hyperbolique . 

 

II . Les souffrances des hommes 

1 Ils deviennent  des animaux pour survivre

2. ils tentent de rester humains face à la mort 

3. la dimension tragique : solitude et perte d’espoir 

09. mai 2018 · Commentaires fermés sur Braves petits soldats ? question de synthèse · Catégories: Seconde · Tags:
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Notre corpus couvre une période de 8 siècles et chaque héros se retrouve confronté à la mort  : le chevalier Yvain défie en combat singulier le chevalier Esclados; Fabrice Del Dongo héros de Stendhal  vit son baptême du feu à Waterloo; Walter Schnaffs, le soldat imaginé par Maupassant  est un prussien qui combat les français et le personnage de Claude Simon affronte la débâcle de 1940 dans les rangs français. Ces quatre combattants se comportent -ils avec autant de bravoure ? Nous verrons tout d’abord un regard admiratif du narrateur avant de montrer que la bataille est un moment bouleversant et révélateur.

 

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Le combat singulier des deux chevaliers est décrit comme admirable: le narrateur souligne à la fois la beauté de l’épreuve ( l 20 )  et la noblesse d’âme des chevaliers qui n’oublient pas de préserver leurs montures  (l 18 ) . A forces égales, le combat dure longtemps et le romancier loue la vaillance et l’engagement des adversaires ; “la durée de cette bataille si violente et si difficile est incroyable ” (l 16); De la même manière , le jeune Fabrice admire Napoléon et ses soldats “d’une admiration enfantine ” (l 26 )  ; Cependant lorsqu’il croise le célèbre Maréchal Ney, surnommé “le prince de la Moskova, le brave des braves”, il  ne le reconnaît pas et ne voit que son autorité son air de réprimande et son embonpoint. Stendhal confronte ainsi le regard naïf de l’enfant avec la réalité de la guerre; perdu au milieu de l’assaut, Fabrice “n’y comprenait rien du tout” (l 45 ) . Il fait des efforts pour se comporter comme ce qu’il imagine être le devoir d’un soldat mais un conflit a lieu en lui entre songer “à la gloire du maréchal ” et le “frisson d’horreur” qu’il éprouve ( l 7 )  face au champ jonché de cadavres; C’est donc un héros “fort peu héros ” qui tente d’imiter des modèles héroïques mais qui est rattrapé par la réalité de la bataille .

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Nulle trace d’admiration dans la nouvelle de Maupassant : Walter Schnaffs représente le déserteur : couard, il se cache pour échapper à la bataille “un désir fou de détaler le saisit ”  et se réfugie comme un animal , au fond d’un trou. Il est d’ailleurs comparé à un lièvre ( l 17 ) . Terrifié , il a même peur d’un oiseau sur une branche et Maupassant s’amuse à  montrer cette peur décuplée par les circonstances ” pendant près d’une heure , le coeur de Walter Schnaffs battit à grands coups pressés;”  (l 24 ) . Pas d’admiration non plus chez le soldat de Claude Simon où on retrouve un regard critique sur la guerre : ce soldat , mu par son instinct de survie se transforme lui aussi  en un véritable animal : il est présenté comme à demi -conscient , agit comme un somnambule(l 7 ), avec des réflexes d’automate (l 7 ) , privé d’une partie de ses facultés et en quelque sorte déshumanisé”. Il devient une bête, se transforme en chien et se laisse gouverner par son instinct animal qui lui permet de se mouvoir et de devenir indifférent à la mort de ses compagnons.

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Chaque combattant a une sorte de révélation et se transforme sous l’effet des événements : les chevaliers de Chrétien de Troyes trouvent des ressources physiques pour continuer à se frapper violemment : Esclados se met à avoir peur uniquement  car il n’avait jamais reçu un coup aussi violent et ” sous son casque ,il a la tête fendue jusqu’à la cervelle ” ( l 22) ; Yvain se transforme alors en gerfaut ( l 27 ) , véritable  oiseau de proie qui cherche à rattraper son adversaire en fuite  et lui aussi a peur “d’avoir perdu sa peine ” c’est à dire d’avoir combattu en vain , sans avoir réussi à ramener  Esclados au roi Arthur. Quant à Fabrice, il perd une partie de sa candeur face au spectacle horrible mais il reste “fort humain” et s’efforce par exemple de ne pas piétiner les cadavres ennemis avec son cheval . Précaution inutile qui trahit sa noblesse d’âme mais également son inaptitude à devenir “un vrai militaire ” ; Stendhal démythifie la guerre en la montant avec le regard ‘décalé ” de Fabrice au final fort peu “héros “. Quant à Walter Schnaffs et au personnage de Claude Simon, ils ne présentent aucune caractéristique du brave soldat et sont montrés sans courage ; Le premier rêve même d’être fait prisonnier pour ne plus avoir à affronter cette “horrible vie d’angoisse d’épouvantes de fatigue et de souffrances ” (l 26) que représente pour lui la vie militaire ; Et le dernier semble totalement dépassé par les événements et incapable d’obéir à sa volonté, il ne réussit qu’à courir par instinct pour survivre et échapper au bombardement.

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Face à la mort , le héros fait l’expérience de ses limites : les chevaliers indomptables du Moyen-Age combattent sans peur jusqu’à l’issue fatale , par amour pour leur roi ou pour leur propre gloire;ils représentent dans notre imaginaire  un modèle idéal de force et de bravoure; l’époque moderne renie cet idéal en montrant le combattant démuni face au déchainement de la violence : il peine à trouver un sens à cette “boucherie héroïque”et parfois cherche à fuir pour survivre dominé par son instinct animal. En dévalorisant et en modifiant le modèle du héros épique, certains romanciers s’attaquent ainsi à la guerre en la montrant, non pas sous un jour glorieux mais comme un “affreux carnage “

22. janvier 2018 · Commentaires fermés sur Un nouveau personnage de Germinal : le gendarme face aux mineurs · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Le sujet d’invention vous proposait de créer un nouveau personnage de Germinal en vous inspirant des techniques utilisées par Zola pour donner une épaisseur réaliste à ses personnages. Il s’agit d’un gendarme un peu particulier car originaire d’une famille de mineurs dont le père est  parti étudier à  la ville . Ce personnage se trouve donc fort logiquement pris dans un conflit d’intérêt. Les principales difficultés du sujet consistent à fabriquer une description organisée et cohérente; Pour cela, il vous faut d'abord répondre à un certain nombre de questions avant même de commencer à rédiger votre portrait. Voici quelques exemples de problèmes à résoudre …

 

Par quoi commencer ? Comme on on vous demande d’imiter Zola et d’employer les mêmes techniques que le romancier réaliste, la première question à se poser était la suivante : comment Zola introduit-il les nouveaux personnages dans Germinal ? Souvenez- vous de l’arrivée d’ Etienne : le romancier montre ses habits usés et trop fins pour la saison  pour traduire sa pauvreté et le rendre pathétique : Il souffre du froid ; Il détaille son allure  mais n’en fait pas encore le héros du roman; il ne donne pas tous les éléments de son hérédité dès sa première apparition; En effet, pour ne pas alourdir les descriptions,le romancier complètera le portrait du personnage au fur et à mesure qu’il le montrera en train d’agir. On apprendra bientôt ses origines dans une scène de travail à la mine avec Catherine qui lui pose des question sur son passé. Le romancier réaliste motive ainsi se descriptions :aucun détail n’est purement décoratif; Tous les éléments vont servir lors des actions ultérieures du récit. 

Au brouillon, il peut être utile de répartir les événements dont le personnage sera le témoin ; C’est à dire de le mettre en situation ; Beaucoup ont  trop tardé à le mettre en place sur les bords de la fosse. Vous pouviez, par exemple, dresser une liste des actions qu'il allait tenter et de ce qu'il allait voir; Va-t-il affronter la colère de la foule ? Va t-il devoir prendre une décision comme celle de tirer ou de faire tirer sur la foule ? Est-il à distance en train de  contempler la montée de la violence des ouvriers ou est-il au premier rang, à couvert, protégé ou à découvert, exposé ? Bref, il fallait lui trouver un angle de vue et construire la description à partir de ce qu’il voit te de ce qu’il ressent. 

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De sa situation, vous pouviez en déduire une série de sentiments  : A -t-il peur?, Ressent-il de la pitié pour les familles de mineurs ? Quels détails le frappent particulièrement dans le spectacle de la colère des ouvriers ? Il pouvait être intéressant de ne pas commencer par un portrait du personnage mais de faire entrer le lecteur , in medias res, dans le feu de l’action. Zola ,lorsqu’il introduit un nouveau personnage, le donne à voir brièvement et ensuite seulement, par une sorte de retour en arrière, lui invente un passé , une enfance et finit par le ramener au moment précis dans le roman où le lecteur l’a découvert; Ces  digressions permettent de ne pas trop longtemps interrompre le fil du récit ; Les portraits des personnages sont enrichis au fur et à mesure de leurs apparitions dans le roman; En procédant ainsi, par petites touches, le romancier évite également la lassitude du lecteur. 

La description réaliste se fonde sur un certain nombre de théories et l’une des plus importantes consiste à imaginer des correspondances entre les éléments physiques (moustache, forme du visage, tête, corps, silhouette )  Tout d’abord quelles correspondances alliez-vous imaginer entre son portrait physique et son caractère . Quelles notations physiques vont pouvoir être choisies pour caractériser au mieux le personnage ? Va -t-il être fort, imposant, l’air sévère ou au contraire frêle, l’air doux , peureux . Allez-vous employer des connotations plutôt  positives ou négatives

Une des erreurs férquentes de vos travaux consiste à nommer des éléments que le personnage ne peut connaître comme le nom des mineurs par exemple  : si vous décidez de nommer Etienne et Maheu, il faut que vous trouviez un moyen de justifier la connaissance du personnage ; il pouvait par exemple reconnaître des cousins éloignés mais cette hypothèse demeurait moins réaliste qu excelle qui consistait à imaginer qu’il ignorait l’identité du meneur, un nouveau venu dans le village. 

En règle générale, vous avez perdu le contrôle de la description quand

  • vous avez introduit la première personne du singulier : pas de Je en point de vue interne 
  • vous avez perdu de vue la position du personnage et décrit la foule sans vous préoccuper de l’angle de vision 
  • vous avez inventé une suite non immédiate (le personnage rentre chez lui, quitte la ville, se suicide
  • vous avez inventé des détails gratuits et exagérés comme les yeux bleu saphir ou noisette très clairs ..la plupart des personnages ne sont ni des colosses ni des beautés .. Zola s’efforce de demeurer dans la norme avec des petits  détails positifs et négatifs qui souvent s’équilibrent 
  • vous avez modifié des éléments du roman 

Pour exprimer les pensées et le conflit intérieur du gendarme, vous deviez  tenter de reproduire le style indirect libre, technique mise au point par les romanciers réalistes qui consiste à mixer le langage du personnage avec l’emploi de la troisième personne du singulier et de supprimer la ponctuation du dialogue comme si le personnage se parlait à lui-même ; Tout éprise de décision du personnage devait être précédée d’arguments liés à son passé et à sa connaissance de la situation ; C’est ce qui faisait le principal intérêt de ce personnage ; Il permettait d’avoir un point de vue sur ce conflit qui ne soit pas celui d’un mineur ni d’un bourgeois mais d’un soldat, lié à la fois aux mineurs et qui veille au respect de la loi. 

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Quelques réussites : reprendre les éléments de l’émeute en les faisant commenter par votre personnage qui assiste quelque peu tendu  aux provocations des mineurs ( Bonnement qui réussit à franchir le barrage pour nourrir les chevaux, geste impudique de la Mouquette  les jets de pierre , les insultes, la tension qui monte, la mort de Maheu , les pleurs de la Maheude ) 

Quelques extraits …

 Deux lignes de gendarmes s’étendaient comme des sentinelles et leurs silhouettes  spectrales se confondaient dans le brouillard matinal  (Laura D  ) Un vent frais faisait lever le manteau de laine bleue du jeune militaire : le soleil venait à peine de se lever sur Monsoult (Ambre ) Chétif pour ses 22 ans, sa peau gardait la carnation maladive de son hérédité de mineurs privés de viande (Marie ) Il se sentait lui-même écrasé par le poids de al misère qui suintait des ouvriers (Bilal) 

Ses yeux bleus/  les mêmes que ceux de son père et de son grand-père; c’était une lignée qui portait la même marque et qu’il avait transmis à son fils âgé de quatre ans.  Ses pieds enfoncés dans des bottes de cuir pataugeaient dans un mélange de boue et de neige fondue qui rendait la terre noire encore plus collante ( Marie ) 

Il contempla la foule qui s’avançait en vociférant : une armée noire vengeresse animé par la haine telle une masse informe dont on entendait les cris avant même de pouvoir les distinguer dans le brouillard . (Sonia) Le Voreux pour lui n’était qu’un Dieu de souffrances où petits et grands descendaient en sacrifice quotidien (Caïna )  ; Quand cela cesserait -il ? 

Pour lui cette grève n’était qu’une perte de temps qui rendrait ces pauvres gens encore plus pauvres : ils ne mesuraient pas la force à laquelle ils devaient faire face ; en quoi une simple révolte pouvait-elle bien changer les choses ; Cele ne fera qu’empirer (Charline ) Oui les mineurs devaient assumer leurs revendications et aller jusqu’au bout  mais cette société égoïste et soumise au profit  était-elle prête à les entendre ? (Maxime ) Alors il vit brusquement l’un des mineurs, un homme petit et trapu, s’avancer et présenter, en déchirant sa chemise, son torse dénudé à ses collègues en criant qu’on l’abatte . La balle le visa en plein coeur et ce fut le silence . ( Ambre ) 

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Lui aussi se mit à tirer sur cette foule déchaînée, sans viser quelqu’un en particulier, juste pour se décharger de la peur animale qu’il avait emmagasinée depuis quelques heures  (Clémence ) 

Au fond de lui, cette flambée de violence ne lui faisait que prendre un peu plus conscience qu’il ne menait pas la bataille contre les bons ennemis. (Alice ) Une véritable catastrophe ! (Clémentine ) 

Il avait voulu devenir gendarme parce qu’il croyait en la justice et qu’il pensait ainsi pouvoir apaiser les conflits  : désormais il savait de toute évidence que ce métier l’exposait plus qu’il ne l’aurait souhaité. Il avait l’impression que ses certitudes s’écroulaient autour de lui ..( Léa ) Depuis son plu jeune âge, l’injustice le révoltait mais ce matin là ,il aurait tellement aimé être ailleurs, loin . (Brice ) Quelle sorte d’avenir cette société miteuse et qui craque de toutes parts réservait-elle à son fils ? (Bilal )