13. octobre 2016 · Commentaires fermés sur Don Juan ou défendre l’indéfendable: l’éloge paradoxal ! · Catégories: Seconde · Tags:
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Dans sa pièce de théâtre, Molière prend position sur des sujets de société qui font débat à son époque . Il craint la censure de l’Eglise qui grâce à certains de ses membre haut placés dans l’entourage du roi  Louis XIV et de la reine Catherine de Médicis, pourraient réussir à faire interdire les représentations . C’est pourquoi il dissimule certaines de ses critiques derrière l’humour de Sganarelle , ce valet poltron qui admire son maitre tout en le détestant .  Mais qu’est-ce au juste qu’un éloge paradoxal et comment se fabrique-t-il  ? 

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Ainsi la comédie s’ouvre sur un éloge paradoxal du tabac; A cette époque, les médecins sont partagés sur les bienfaits et les méfaits du tabac; Certains docteurs recommandent son usage à des fins thérapeutiques: le tabac permettrait de soigner certaines affections et il aurait des vertus curatives ainsi que l’affirme Sganarelle dans sa tirade; toutefois, l’Eglise qui juge l’usage du tabac amoral , tente d’interdire sa vente pour ainsi en limiter l’usage; Molière juge cette attitude abusive et invite ici une forme de défense des fumeurs en imaginant des arguments loufoques pour soutenir leur point de vue; ainsi le tabac  rendrait généreux, et seuls les fumeurs seraient dignes de vivre ; cet éloge est comique parce qu’il est exagéré et que les arguments employés par Sgnarelle ne sont pas tous recevables; certains sont mêmes totalement fallacieux, erronés, illogiques, irrecevables.

Plus tard dans la pièce,c’est Don Juan cette fois qui se livrera à un éloge de l’infidélité ; ce qui peut là encore sembler paradoxal car l’infidélité est considérée comme quelque chose de mal, de contraire aux usages et d’immoral. Il peut donc paraître étrange de voir un personnage défendre les thèses de ceux qui soutiennent l’infidélité amoureuse. On les appelle des libertins à l’époque de Molière car ils ne pensent qu’à leur liberté d’action et refusent les contraintes , les normes et les usages en vigueur. En faisant de Don Juan un libertin en amour et un libre-penseur, Molière nous amène à réfléchir sur l’intolérance et les moeurs de son époque; Ainsi Don Juan donne plusieurs arguments en faveur de l’infidélité : lis ce passage (en pièce jointe à la fin de l’article ) , repère les principaux arguments avancés par Don Juan et choisis à ton tour de défendre l’indéfendable en imaginant et en créant une tirade d’un personnage qui prendrait la défense, sur un ton comique,  de quelque chose qu’habituellement tout le monde condamne .

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L’évaluation de ton travail  sera établie sur les critère suivants

  •  pertinence du choix de l’objet à défendre (2 pts)
  • qualité des arguments employés (4 pts-)
  • qualité des exemples inventés (4 pts) 
  • variété des arguments (2 pts) 
  • correction de la langue (vous n’êtes pas obligés de demeurer dans le contexte du dix-septième siècle  )   4pts) 
  • présence du registre comique (4 pts) 

Pour t’aider ..

L’éloge paradoxal valorise ce qui peut être tenu d’ordinaire pour trivial ou néfaste. Cette pratique est devenue une sorte de tradition littéraire dans les écoles de rhétoriques. Elle laisse libre cours aux vertus ironiques du paradoxe.

Dom Juan comporte de nombreux éloges paradoxaux :

  • –  Eloge du tabac, I, 1

  • –  Eloge de l’inconstance, I, 2

  • –  Eloge de la médecine, III, 1

  • –  Eloge de l’hypocrisie, V, 2

    Les effets conjugués de l’ironie et de la parodie favorisent une double démystification des thèmes de l’idéologie de l’époque (morale, religion, honneur, mariage, gloire). Mimés, parodiés par Don Juan, ils deviennent ridicules. Parodiés par Sganarelle, ils nous renvoient une image caricaturale de l’idéologie. 

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    L’éloge paradoxal emploie la parodie que l’on peut définir comme un mécanisme par lequel un texte littéraire imite en déformant pour faire rire (emploi de l’ironie, de l’emphase, de l’hyperbole, du burlesque, de l’héroï-comique…) soit un autre texte, soit certaines caractéristiques et procédés d’un genre, d’un courant de pensée… Les effets de décalage sont nombreux, ils comportent l’apparition d’un élément inattendu et incongru (par ex. référence à Aristote et à la philosophie dans l’éloge du tabac), ce qui est noble ou sérieux est dévalorisé, les sujets triviaux sont présentés comme nobles. 

  • Un peu moins sérieux , voici quelques (bonnes)  idées trouvée dans un forum sur web-tricheur ; Un élève voulait faire un éloge paradoxal de la guerre… voilà son brouillon ..

  • Guerre: les points à défendre 

    -réponse à la surpopulation en cas de guerre nucléaire ou quand y’a bcp de monde, fait fonctionner l’économie avec les armes et autres traffics, fait évoluer la science, permet à la fin des conflits de créer des organisations internationales du style la SDN après la WWI, l’ONU ou même l’OTAN pour se protéger, ça fait de l’audience pour le 20h… . Ca permet aussi à certains d’être connus : héros de guerre comme les hommes de band of brothers ou les écrivains /scénaristes qui s’inspirent du conflit pour écrire, ex “platoon” de Olivert Stone.

  • Cet élève a commencé par des arguments et il a également cité 2 exemples avec la SDN,  et le film Platoon. Essayez pour votre travail  de trouver un exemple pour chaque argument  !

 

04. octobre 2016 · Commentaires fermés sur Composer un paysage état d’âme · Catégories: Seconde · Tags:
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Comment et à partir de quels éléments construire un paysage état d’âme ? 

Cette notion a été abordée dans le cadre de l’étude de l’écriture poétique et elle caractérise les tentatives des poètes d’établir des correspondances entre des éléments naturels et des éléments spirituels. Ils se servent , par exemple, de symboles comme les saisons  pour suggérer leurs sentiments. Prenons quelques exemples avec Verlaine, Baudelaire et quelques autres …

Lorsque Verlaine écrit “les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone” , il établit des correspondances ,  c’est à dire des liens entre ce qu’il ressent (sentiment de lassitude et d’ennui traduit au moyen du nom langueur) et une sorte de paysage imaginaire qui contient les éléments suivants :

  • des sensations auditives mêlées avec sanglots qui connote la tristesse et violon qui est un instrument de musique souvent utilisé pour des compositions tristes 
  • une saison à savoir l’automne qui est la saison de la mélancolie

Prenons un autre exemple avec L’Invitation au voyage de Baudelaire : le poète invite le lecteur à l’accompagner dans un endroit idéal où ” là tout n’est qu’ordre et beauté , luxe calme et volupté” 

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Il compose ce lieu idéal avec des objet qu’il apprécie particulièrement comme des meubles précieux; il ajoute également des sensations olfactives avec des fleurs aux parfums rares et  la senteur de l’ambre; il place au centre de ce paysage la femme aimée et le lieu de leur amour : une chambre dans laquelle ils sont ensemble et d’où ils contemplent un magnifique coucher de soleil sur la ville : ” hyacinte et or ” sont les couleurs choisies par Baudelaire. Les couleurs vont jouer un rôle important dans votre paysage ; Pensez à les décliner et à en indiquer les nuances: beau outremer, bleu turquoise, clan, pourpre, rubis, rouge carmin…

A vous de jouer maintenant ..

Choisissez des objets que vous aimez , qui vous semblent beaux, un endroit dans lequel vous vous sentez bien (soit un décor naturel comme une plage , une clairière ) soit à l’intérieur d’une maison ; décrivez ces objets ou ce décor en utilisant des adjectifs qualificatifs mélioratifs ; Pensez à ajouter des couleurs, des odeurs, des saveurs, des éléments qui suggèrent la douceur du toucher (pensez par exemple aux matières comme le velours, la soie, le taffetas.) N’oubliez pas les sensations visuelles avec la beauté des éléments naturels ( le soleil mais pas trop brûlant, le vent tiède, l’herbe si vous appréciez la campagne ou  le sable si vous préférez la plage ). Pensez également à des lieux sécurisants, des refuges où on se sent à l’abri : “la courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur”  , écrit le poète Paul Eluard pour parler de celle qu’il aime .

L’ être aimé peut à lui seul représenter le paysage idéal et son corps se transforme alors en territoire comme avec ce poème de Senghor dédié, à la fois à l’Afrique et à la femme noire. 

 

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Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle 

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais 
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du 
Vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée 

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux 
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta 
peau. 

Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire 

A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains 

de tes yeux. 

 

 

 

23. septembre 2016 · Commentaires fermés sur Spleen d’automne · Catégories: Seconde
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Emile Verhaeren, comme de très nombreux poètes , se montre sensible à cette mélancolie inspirée par l’automne ou que la saison automnale sert à traduire .  Poète symboliste, il est l’un des premiers à utiliser le vers libre pour ses compositions souvent intimistes.  A l’approche de l’hiver, le poète se sent plutôt d’humeur sombre et il compose un paysage état d’âme en 21 vers qui comporte à la fois des éléments naturels et des sentiments.

Examinons de plus près les correspondances entre les différents composants de ce texte poétique. Une fois notre inventaire terminé, il vous faudra répondre à quelques questions et en classe, nous tenterons de mettre de l’ordre dans nos idées pour ébaucher un commentaire littéraire. N’hésitez pas à imprimer ce billet si vous le pouvez. 

Voyons tout d’abord la versification : 21 vers irréguliers 

Les plus courts comptent 4 syllabes comme le 3 et le 5 ; beaucoup sont des octosyllabes ( le 2, le 4, l e10 )   ou des décasyllabes (le1 ,le 6 ) et on repère même des alexandrins comme le 7 , le 8 ..) on parle donc de mètre irrégulier ou de vers hétérométriques  

Quelques rimes à retenir : suivies et ensuite embrassées et même croisées ; Le poète ne suit pas un schéma particulier : il utilise différentes possibilités pour combiner les rimes. 

Les couples intéressants : automne et monotone;  pourrir et mourir qui fait un lien entre la Nature et la vie de  l’Homme; ce qui crée une correspondance entre le matériel et le spirituel . Jour et regret sourds qui montre la mélancolie du poème. 

Les éléments naturels : ils forment un paysage triste avec d’abord le ciel ; il pleut et le ciel est gris 

pluie morne : personnification de la pluie qui est vue comme quelqu’un de triste

Filasse , connotation péjorative avec le suffixe asse; signifie débris de fils non encore tissés, tissu effiloché et par extension, cheveux blonds pâles , fins et mal peignés (fin rayons de soleil ? ) 

Suie v1 couleur de la cendre, connote le gris et la saleté.

le vent : plusieurs qualificatifs comme tenace (personnification ) et monotone: on imagine un vent qui souffle en permanence ; ce vent est connoté lui aussi négativement comme la pluie; on l’accuse d’être responsable de la chute des feuilles ; ainsi dénudés par le vent, les arbres perdent leurs couleurs et leur beauté. Le vent est comparé à un rôdeur c’est à dire un voleur qui vient dérober la vie ,accélérer le processus de la mort des feuilles.

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or et pourpre sont deux couleurs qui désignent les feuilles jaunes, dorées et les feuilles rouges de certains feuillus qu’on trouve au mois d’octobre dans les contrées tempérées ;

les feuilles apparaissent  au vers 9 et  sont comparées à des mains ; leur chute symbolise leur mort avec d’une part la couleur noire et ensuite le verbe gésir qui signifie demeurer sans bouger particulièrement quand on est mort (un gisant est une tombe qui reproduit la forme d’un corps allongé) 

Il s’agit d’un paysage de plaine banal de campagne  avec  un chemin bordé d’arbres et on entend la cloche d’une église qui sonne le glas ; il s'agit de la sonnerie aux morts.

Après avoir repéré les différents éléments naturels qui forment ce paysage , on peut passer à l’étude des champs lexicaux dominants ; 

Le champ lexical de la mort est assez développé dans le poème : pourrir au vers 3 et mourir au vers 6, le verbe gésir au vers 10 et surtout le vers 15 “sous un vague tombeau d’ombre et de crépuscule” qui mêle la tombée de la nuit et l’obscurcissement à l’idée de la mort- avec des mots qui peuvent faire penser aux deux domaines , matériel et spirituel comme ombre. (les ombres désignent les morts pour les Anciens ) ; La mort avance et la vie recule , se tasse jusques au fond du sol : cette image d’une vie recroquevillée , à terre , peut nous faire penser à la victoire de la mort dans ce combat sans merci qui l’oppose à la vie . Ainsi la cloche finale annonce de manière symbolique cette mort à l’approche. Le mot mort se retrouve en position forte, dans le dernier vers du poème, associé à sac de bois . La comparaison ici rapproche la fin de l’année à quelque chose qu’on jetterait violemment ; L’image du sac de bois qui rejoint le tas de bûches peut aussi montrer qu’une fois que l’année est terminée, on ne se souvient plus de ce qui s’est passé; on perd la mémoire du temps écoulé et on ne peut plus différencier au milieu du tas de bois, les différents moments passés du temps. 

Les sentiments présents dans le poème  : le poème n’exprime que rarement ses sentiments personnels de manière directe  en employant le registre lyrique; il se sert plutôt du symbolisme en associant à un objet concret un sentiment abstrait, le plus souvent sous la forme d’un adjectif qualificatif .  Ainsi la pluie est morne, le vent tenace, et les feuilles frémissantes. Ce frémissement qui est d’abord une sensation traduit le plus souvent soit le froid, soit la peur . Les feuilles sont également tristes alors qu’en fait il faut comprendre que cette tristesse qui émane du paysage, est celle qui imprègne l’esprit du poète, son état d’âme. Le verbe s’épuiser qui est associé à l’heure nous fait songer à une sorte d’épuisement moral du poète lui-même qui se sent abattu et la présence  de regrets dans le poème indiqué une tonalité élégiaque.  le poète s’adresse même au lecteur avec cette question rhétorique du vers 16 à 18 qui dramatise encore l’arrivée de la mort et la présente comme une fatalité avec cette “vieille et morne destinée ” . La reprise de l’adjectif morne qu’on trouvait déjà au vers 2 assure une forme d’écho entre les différentes parties du poème ; De plus, morne et mort n’ont qu’un seul  son qui diffère et le poète se sert ici de la paronomase : procédé qui consiste à choisir des mots parce qu’ils sont des sonorités très proches. 

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La poésie de Verhaeren crée donc des correspondances, des échos sonores et musicaux à l’intérieur de ce paysage état d’âme qui caractérise , à travers l’évocation d’une plainte automnale venteuse et pluvieuse , la peur de la mort et du temps qui passe inexorablement . On retrouve dans de nombreux paysages tristes les mêmes caractéristiques .

Maintenant que tu as lu le cours, réponds sur ton cahier à ces quelques questions : 

1. Quelles caractéristiques communes retrouve-t-on entre nos trois paysages ? 

2. Quels sentiments y sont exprimés ?

3. Comment les poètes mettent-ils en correspondance les objets, les sensations et les sentiments ? 

4. Quels types de paysage te semblent particulièrement indiqués pour évoquer le Spleen ? 

5.  Le poète évoque les feuilles mortes  : quelles autres  images de la mort tirées de la Nature  peut- on mettre en relation avec un paysage état d’âme. 

6. Imagine maintenant  un paysage idéal qui traduit  le bonheur , la joie de vivre et compose sous forme poétique ce paysage état d’âme : rédaction à rendre le lundi 03 octobre . En cliquant sur le lien ci – dessous,  tu verras un poème de Baudelaire dont tu pourras t’inspirer. Tu peux aussi l’imprimer à partir du fichier joint.

Vers l’nvitation au voyage …

21. septembre 2016 · Commentaires fermés sur Un paysage de cauchemar · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Cette année, nous avons commencé l’année  par l’étude des poèmes de Baudelaire qui représentent des paysages états d’âme; les élèves avaient comme consigne de fabriquer en petits groupes un texte poétique composé à partir d’un paysage qui évoque  le Spleen baudelairien . Voilà quelques réussites …

Un paysage original et sous marin 

Quand les abysses terrifiantes se referment  et que les algues mortes et sèches se déposent sur l’écume, ces fonds sinistres hantent mon esprit ; les créatures marines comme les murènes et les poulpes tournoient autour de moi. Similaire à un roc, je m’enfonce dans les eaux troubles où l froid glaçant de l’eau me transperce les os; les coraux digèrent lentement mon corps enlisé ; je repose au milieu de cet vase sombre et humide et les dents sanglantes de la mer m’emportent dans le cimetière marin où gisent les épaves funèbres des bateaux échoués qui comme des couteaux, découpent les ombres de la vaste mer bleutée.

Ont collaboré : Ethan, Théo, Quentin et Alex 

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Quelle est la forme de leur poème ? 

 

Un monde opaque

Le ciel est tombé à la manière d’ une vitre sans tain et a laissé place à une brume sans fin 

Je traverse à pas lents les faubourgs assombris et fait face à une horde d’esprits endormis

Au bord du ruisseau j’écoute le sifflement du vent dans les roseaux et les noirs sapins 

Le vert de l’eau reflète les fonds marécageux qui semblent abriter un monstre assoupi.

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Avec la collaboration de Laura, Amélie et Axelle.

 

11. avril 2016 · Commentaires fermés sur L’Illusion comique . Clindor en prison : un passage tragique à commenter . · Catégories: Seconde

A la fin de l’acte IV, le héros de la pièce Clindor est emprisonné car il vient de tuer Adraste ,le prétendant d’Isabelle . Nous allons commenter le passage où il se lamente en prison et découvre la force de son amour pour Isabelle. Ce monologue lyrique et pathétique était très apprécié épar les spectateurs et avait tout à fait sa place dans une pièce baroque . 

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 Exemple d’introduction

Représentée pour la première fois en 1639, l’Illusion Comique , pièce de Corneille marque la transition entre le baroque et l’esprit classique qui animera par la suite ses tragédies. Il imagine ici pour le plu grand plaisir du spectateur une intrigue à double niveau où un magicien dévoile à un père éploré des images de la vie de son fils. Pridamant a l’illusion que tout ce qu’il voit est la réalité alors qu’il s’agit en fait d’extraits de pièces de théâtre. Clindor a tué Adraste , son rival et a été emprisonné : son jugement est prévu le lendemain. Il confie alors au public ses craintes de la mort et sa joie de mourir pour celle qu’il aime. Il ignore que son évasion se prépare en secret. dans un premier temps nous analyserons les affres de la mort et l’omniprésence de ce thème et ensuite, nous montrerons quel rôle consolateur  joue l’amour pour le héros.

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Clindor imagine sa propre mort sur un mode hallucinatoire avec des images très fortes et de nombreux paradoxes comme au vers 17 et 18 : le chiasme traduit ici l’angoisse du héros, cerné de toutes parts par la mort : “il succomba vivant et mort, il m’assassine.” L’ombre d’Adraste est même évoquée au début  du passage  au vers 15 ” l’ ombre d’un meurtrier ” ce qui confère à ce monologue une dimension fantastique . Clindor imagine une sorte de créature infernale que l’hyperbole  rend encore plus inquiétante: “mille assassins nouveaux naissent de son trépas ” au vers 21 et 22 comme si Adraste se démultipliait et revenait d’entre les morts . On remarque  également le jeu constant entre la vie et la mort à l’image des antithèses du vers 21  “naissent de son trépas ” ou 34 et 35 “j’ai repoussé la mort , je la reçois pour peine ” On note ici que Clindor déplore l’injustice de sa condamnation car en se défendant contre son agresseur, il est devenu son bourreau . L’opposition dans les termes mais également dans la  construction des vers est la figure majoritaire de ce passage. Corneille oppose constamment le geste de Clindor et ses conséquences pour dénoncer le caractère inique de cette condamnation; Ainsi, il transforme le courage du héros en crime et ce dernier en perd le sommeil comme on le voit au vers 41   “au sein du repos je suis à la torture”  ;  Le paradoxe marque une fois de plus ici le contraste baroque . Clindor  n’a plus le moindre répit et le sentiment de sa mort imminente l’assaille de toutes parts; Il est littéralement cerné par ses sombres pensées et va même jusqu’à visualiser son exécution dans une sorte de cauchemar : ” je vois le lieu fatal où ma mort se prépare ” au vers 53. Les verbes de vision traduisent ici le caractère hallucinatoire des pensées morbides du héros. Et il exprime ses sentiments notamment sa peur : “je frémis” au vers 39 et sa raison semble vaciller à la pensée de ce qui l’attend : ” là mon esprit se trouble et ma raison s’égare” au vers 55. Il se sent totalement perdu et ne voit rien qui pourrait le sauver; En effet, il a évite un premier péril en tuant Adraste mais il est , du coup passé “des mains d’un rival en celles d’un bourreau ” (vers 38)  A ses yeux, sa condamnation ne fait aucun doute est il s’en plaint amèrement : ” ainsi de tous côtés ma perte était certaine ” Le vers 34 montre à la fois sa peur et sa colère ; Il paraît bien seul contre tous , contre le nom d’Adraste cité au vers 19, sa réputation , contre le public et le peuple, les ministres et le Sénat lui même  qui soutient son adversaire. tout semble se liguer contre lui et seul l’amour d’Isabelle sera capable de la faire revivre . 

(la transition vers la seconde partie vient d’être effectuée ) 

Plan détaillé de la première partie 

I Des pensées morbides 

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a) cauchemar hallucinatoire

b) la mort injuste

c) personnage cerné de toutes parts, seul contre tous : caractère pathétique 

 Idées de conclusion  : Le dramaturge joue ici avec son personnage et avec les émotions du spectateur parce que ce  dernier est au courant du plan d’évasion et pourrait penser que Clindor s’agite en vain et que ses angoisses vont rapidement être sans fondement. C’est l’une des caractéristiques du baroque de faire alterner les moments tragiques et les scènes cocasses qui détendent l’atmosphère. 

17. mars 2016 · Commentaires fermés sur Inventer de nouveaux cris : à la manière de Gaudé. · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Le titre du roman de Laurent Gaudé Cris  nous permet de découvrir le coeur de la guerre par l’intermédiaire des voix des différents personnages comme Jules, Marius , Boris, Ripoll, Barboni, Dermoncourt, Le lieutenant Rénier, Dermoncourt, Le Médecin, le Gazé. 

Chacun de ces personnages fait entendre une voix singulière qui le différencie de autres. A votre tour, donnez naissance à d’autres voix : vous inventerez au minimum 3 nouvelles voix .

Au choix, fabrique de nouveaux personnages et donne leur une voix ; par exemple,   invente la voix du courrier de la page 38 qui vient donner l’orde de monter au front aux  hommes commandés par le lieutenant Rénier. Invente la voix d’un soldat de la relève qui croise Jules à la gare lorsqu’ il monte dans le train  en direction de Paris (p 48). Invente la voix de la mère de Messard qui loin de ses quatre fils, pense à eux (p 74) . Tu peux aussi inventer la voix du jeune coursier allemand que Barboni va abattre à la page 77 après avoir lancé une dernière prière au Ciel .

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Marguerite, la jeune femme avec laquelle Jules va passer une nuit , peut également faier entendre sa voix  et son rire p 81 à 83. Tu peux aussi faire entendre la voix douloureuse du blessé avec des douleurs insupportables aux jambes à la page 102 que le médecin s’efforce d’apaiser. Le coureur de la page 111 qui apporte l’ordre de repli pourrait lui aussi devenir une voix du roman . La voix du colonel qui est en place au fort et qui demande qu’on transfère le poste de secours pourrait tout à fait être fabriquée à partir des notations de la page 121. Tu peux aussi faire naître la voix d’un soldat à l’arrière losrqu’il aperçoit la fusée bleue de Castellac comme un dernier adieu (p 134) Tu peux aussi imaginer une  des voix qui hantent Jules  page 141 et lui donner la forme d’un personnage nouveau , un de ces soldats de l’armée des ombres , un de leurs frères, une de leurs femmes, un de leurs enfants

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. Un cri qui parle de l’homme au coeur de la guerre , de sa grandeur et de sa misère, de sa douleur et de sa force. Chacune de tes voix sera construite comme celles de Gaudé et comportera des éléments qui assureront  vraiment le lien avec  le ou les personnages du roman  ainsi qu’avec les actions du récit .

Critères d’évaluation :

expression : justesse et qualité / 4

choix des personnages : un cri particulier et identifiable pour chaque personnage  /4

à la manière de Gaudé : respect de la mise en voix et polyphonie  /4

le lien avec l’action du roman : les événements évoqués correspondront aux situations du roman. /4

03. mars 2016 · Commentaires fermés sur Corneille en résumé .. · Catégories: Seconde · Tags:

Pierre Corneille est un dramaturge qui appartient à la fois au baroque et au classicisme. Né à Rouen en 1606, il meurt à Paris en 1684 après avoir conquis la célébrité et être devenu Académicien.

Etudie chez les jésuites et se lance d’abord dans la comédie avec Mélite en 1629 et l‘illusion Comique en 1635. Après le succès et la controverse autour de sa pièce la plus connue: Le Cid , il se tourne alors vers la tragédie, genre plus noble et réputé plus difficile . Il enchaîne les succès avec des tragédies plus régulières et conformes à un certain idéal classique comme Horace, Cinna, Polyeucte.  Fondées sur l’histoire romaine librement adaptée, ses tragédies éclairent les conflits déchirants des héros que le public se met à admirer . Ces personnages ont un destin exceptionnel qui les élève au-dessus du commun des mortels . L’héroïsme est alors une qualité appréciée, une forme d’énergie qu’il faut déployer pour atteindre la gloire ou réaliser ses passions . Le héros cornélien a une haute idée de lui-même et cherche à montrer à la  fois sa grandeur et sa valeur.

Suite à l’échec de ses dernières pièces, Corneille réécrit une partie de son oeuvre en y ajoutant des critiques . Protégé par Richelieu, il déplait à Mazarin son successeur mais Fouquet le ministre du jeune Louis XIV rétablit sa pension royale. Il peut revenir à la scène et connaîtra de nouveau succès avec Oedipe et Sertorius.   Le public parisien préfère progressivement le théâtre de ses rivaux, Molière et Racine,  et Corneille finit par renoncer à sa carrière de dramaturge.

Le héros cornélien face au dilemme : “Percé jusques au fond du coeur / D’une atteint imprévue aussi bien que mortelle / Misérable vengeur d’une juste querelle / Et malheureux objet d’une injuste rigueur/ Je demeure immobile , et mon âme abattue/cède au coup qui me tue.”   C’est ainsi que Rodrigue exprime son  dilemme dans Le CID grâce à des stances poétiques.

20. février 2016 · Commentaires fermés sur Des procès romanesques célèbres · Catégories: Seconde · Tags:

Stendhal et  Albert Camus ont chacun choisi  dans leurs romans, Le Rouge et le Noir et l’Etranger , de dresser le portrait de deux héros qui devient des meurtriers. Julien tu épar amour et par dépit , la première femme qu’il a aimée et Meursault assassine un inconnu sur une plage car il s’est senti menacé. Les romanciers terminent leur récit par le procès de leurs héros . 

Comparons ces deux extraits : notons tout d’abord que les deux accusés avouent leur crime et ne cherchent pas à minimiser la portée de leur geste; En effet, julien s”accuse d’avoir commis un crime atroce: “attenter aux jours  de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages (ligne 5) ; Il va même jusqu’à affirmer qu’il a “donc mérité la mort “ à la ligne 9 . De la même manière, Meursault ne se révolte pas et semble même s’ennuyer durant la plaidoirie de son avocat mais , à la différence de Julien, il ne s’exprime pas et semble très détaché de ce qui se déroule dans la salle : ” tout ce que je faisais d’inutile dans ce lieu m’est alors remonté à la gorge et je n’ai eu qu’une hâte , c’est qu’on en finisse ..” ligne 32.  Les deux accusé sont conscients d’avoir déjà été jugés et condamnés  : Julien parce qu’il est un paysan jugé par des gens riches qui appartiennent à une classe supérieure à la sienne  et Meursault parce que son avocat lui semble ridicule et sans talent. ” il m’a paru qu’il avait beaucoup moins de talent que le procureur” . Les deux accusés semblent donc résignés à subir leur sort mais leur attitude face au public est différente;

En effet, Julien prend la parole  et exprime “tout ce qu’il avait sur le coeur “ligne 20 , sans rien dissimuler de la gravité des faits qui lui sont reprochés ; il avoue la préméditation , le repentir et le respect qu’il avait pour sa victime ; il réussit à émouvoir la salle : “toutes les femmes fondaient en larmes ” ligne 23 ; Alors que Meursault semble , au contraire devenir de plus en plus indifférent à son propre jugement : “j’ai eu l’impression que tout devenait comme une eau incolore où je trouvais le vertige.” ligne 25. Le romancier nous donne le point de vue de l’accusé et nous fait vivre le procès à travers ses sensations pour le moins étranges: “c‘est à peine si j’ai entendu mon avocat s’écrier , pour finir , que les jurés ne voudraient pas envoyer à la mort un travailleur honnête perdu par une minute d’égarement. ” l 35. L’avocat de l’accusé cherche lui clairement à défendre son client en évoquant un geste de folie.

Alors que Stendhal rend pathétique l’intervention de son héros qui semble se trouver des circonstances aggravantes et affronte la sentence avec bravoure : “je ne vous demande aucune grâce “, dit -il ligne 5: “la mort m’attend: elle sera juste” l 6; Meursault lui semble un peu étranger à son propre jugement et très peu concerné par ce qu’on lui reproche; Ce qui rend le texte étrange car on a parfois l’impression qu’on parle de quelqu’un d’autre que lui. Ces procédés d’écriture permettent de traduire l’indifférence globale du héros pour le monde et  pour la vie. 

Ecoutez la plaidoirie de Julien dans le film tiré du roman …

20. février 2016 · Commentaires fermés sur Speed Procès · Catégories: Seconde

Dans le cadre de la semaine de la presse, nous avons étudié en classe l’histoire des journaux , le fait divers: en écrivant des chroniques judiciaires autour de faits divers tragiques à l’occasion de la Saint -Valentin (qui sont en ligne dans le journal du lycée ) et nous avons terminé la séance par un duel de speed procès. 

Il s’agissait de présenter oralement  en une minute (ni plus ni moins) un procès qui a défrayé la chronique durant ces cinquante dernières années dans le monde .  Les recherches ont été menées sur internet dans un laps de temps limité (20 à 25 minutes pour les deux groupes) et les élèves s’affrontaient deux à deux ; 4 votants  plus ou moins objectifs de chaque équipe désignaient le vainqueur du duel . Lolita remporte le prix spécial du jury avec le procès ébouriffant d’un chat pervers condamné à rester à l’extérieur de la chambre de son maître . Adam remporte la palme de l’originalité avec le procès d’un homme qui a porté plainte contre lui-même parce qu’il s’est blessé avec un boomerang.

 Quant à Zelda, elle a déniché une histoire abracadabrante de procès et d’indemnités gagnées en portant plainte pour un accident à cause d’une glissade  sur une flaque d’eau gazeuse . Quelques titres qui résument vos trouvailles : petits meurtres chinois entre amis , une chèvre au tribunal, le mystère DSK, Clinton : un président mis en accusation, quant un voleur port plainte pour mauvais traitement, café trop chaud, tueurs cannibales en tous genres , une tonne et demi de cannabis , le médecin ange de la mort, cuisine humaine, violeur en série : il agresse 34 petites filles; saut du quinzième étage, procès pour laideur non signalé. 

J’en oublie sans doute. Les élèves ont vraiment joué le jeu et se sont écoutés; Toutefois, à part Julie qui a réussi à parler une minute , la plupart des présentations ont duré moins de 40 secondes; C’est ce point que nous travaillerons en augmentant progressivement la durée de vos temps de parole. On gardera le souvenir d’un moment très agréable qui a conjugué détente et travail . Bonnes vacances bien méritées et n’oubliez pas de lire …

Relisez aussi vos articles sur le journal du lycée .

http://blog.crdp-versailles.fr/larmandjournal/index.php/category/chroniques-judiciaires

27. janvier 2016 · Commentaires fermés sur De nouveaux personnages aux Halles · Catégories: Seconde · Tags: ,

Ce sujet d’invention avait pour but de vous faire inventer un nouveau personnage et de le mettre sur le parcours de Florent, le héros du Ventre de Paris; L’action se passe donc aux halles, en plein coeur du quartier marchand de Paris , vers 1860; Avez-vous réussi à fabriquer des portraits en action et avez-vous montré le lien entre le personnage et son milieu ? Quelques réussites..

Marie est une jeune blanchisseuse qui repasse avec  des gestes précis, tout en surveillant la prochaine lessive à sècher. Une odeur de propre régnait sur elle comme dans sa boutique. (Anaïs- )  Son coin de chemisier était soigneusement amidonné. Gavard a un cousin qui est artisan parfumeur :  un homme très comme il faut et les senteurs exquises qui émanaient de lui faisaient paraître tous les autres gens fades en comparaison.  (Julie). Constance ,  une jeune inspectrice au chignon serré porte un tailleur de soie noire et une cravate bien nouée: elle est inspectrice au pavillon des produits laitiers et son regard est chargé de dédain pour Florent ; (Zelda) . Camille Dupant est serveuse à la bonne franquette, un bar pittoresque à l’angle de la rue Montorgueil. Florent la trouvait envoutante avec sa silhouette gracile et ses mouvements rapides; Il se sentait léger et avait le sentiment qu’il pouvait lui confier tous ses secrets. (Claire) Emilie la vendeuse de la boutique de chocolats avait des yeux dorés qui lui rappelaient étrangement les paires des  pralines qu’ il cachait dans sa poche quand il était enfant . Sa silhouette semblait onctueuse et sa poitrine appétissante comme un chocolat fourré à la pâte d’amande. (Alice) . Dans la rue Rambuteau, Florent sentit une ombre flottante et sournoise derrière lui : au moment où il se rue de sa force de maigre sur cette ombre, il reconnait Gustave Nobel, dit La balafre, un ancien détenu rencontré à Cayenne. Ce dernier exhibait dès qu’il le pouvait sa peau abîmée, marquée par les combats : c’était sa fierté .  Vendeur d’opium et trafiquant en tous genres, Florent le savait dangereux et particulièrement retors.  ( Thomas notre délégué ) . Gérard Lecoeur, le digne frère de la marchande de beurre est tout aussi jaune qu’elle; Il est sanguin et a le sang chaud : c’était juste une masse énorme qui dominait la rue. Ses grosses mains sèches montraient la dureté de son labeur et son visage gardait les traces des innombrables bagarres auxquelles il avait pris part. (Thomas Mattéi) . Bastien, le neveu de Madame François est un marchand de tissu qui, selon lui, vend les coupons les moins chers de Paris . il propose même à Florent par gentillesse, de lui retaper son vieux manteau gratuitement. ( Valentin) . Ses mais semblaient douces comme des pétales de rose et on apprendra qu’il s’agit de la nièce de Mademoiselle Saget, marchande de fleurs . (Matthieu Rossi) .Au détour d’une ruelle sombre, Claude lui présente Gabriel, un policier qui pour Florent, est une veille connaissance; il était là le jour de son arrestation et c’est même lui qui a prévenu la police. Ce dernier lui avoue qu’il est en réalité, le frère de sa défunte mère et qu’il a failli à sa promesse de s’occuper de Florent à Paris. (Marine) . Madame Angélique possédait le même regard perçant et les yeux clairs de son chat, une boule de poils noire qui ne la quittait jamais: on pouvait apercevoir , dans sa grande mallette noire qui n’était pas totalement fermée, quelques seringues dont les aiguilles étaient recouvertes de petits capuchons multicolores, et un veux stéhtoscope qui dépassait. (Laureen ). Monsieur Christian Danjou voulait pouvoir se servir n’importe quand, gratuitement , et n’hésitait pas à racheter les stands quand les propriétaires ou les horaires d’ouverture ne lui convenaient pas .  Il était craint dans tout le quartier . (Adam) Mathilde Lantier, la jeune soeur de Claude travaillait au marché aux fleurs : sa blouse couleur lavande s’harmonisait avec son odeur de fleur (Clémentine) . Louis Méhudin  avait un physique atypique: fin comme ses feuilles de presse, le teint blanc comme son papier vélin, il faisait l’objet de nombreuses rumeurs dans le pavillon; Mademoiselle Saget le soupçonnait d’avoir des accointances avec d’anciens bagnards. (Dina) Un jeune voleur nommé Thibault se fit arrêter quelques semaines après l’arrivée de Florent au motif qu’il avait volé des tomates: cet incident effroi eFlorent qui redoute par-dessus tout , un nouvel emprisonnement. (Laurie) .Le forgeron des halles, cousin de Lisa, était sans doute l’homme le plus fort des Halles : sa grosse voix en harmonie avec son corps robuste faisait trembler tous les enfants (Léa) . Antoine, le boulanger adorait son métier : son teint était doré comme celui de ses croissants en forme de  lune; (Lucas D) On trouvait aussi Robert Méhudin, le marchand de journaux (Juliette ) . Une mystérieuse parfumeuse :  Elle s’efforçait de confectionner un parfum à l’aide de son orgue. Elle était entourée de vapeurs qui provenaient de l’enfleurage; On aurait dit une déesse égyptienne ; (Meïggi ) Le père de la Sarriette en vendeur de légumes abîmés : ” sa barbichette qui cachait son cou maigre ressemblait à la queue des navets qu’il vendait . ” (Mathieu L)  On trouve également  : Gaston Lecoeur, ouvrier en bâtiment. (Alexandre) , Jean Macquart, le voleur des Halles  “il s’appelle Jean mais on le surnomme le fantôme des halles car il vole des choses sous nos yeux sans qu’on le  remarque comme  une ombre qui apparaît et disparaît   ” (Maeva) ; Pierre le barbier-perruquier et son salon de “coiffure ” : il porte une barbe magnifiquement taillée, et propose à Florent de lui tailler la sienne .  Monsieur Darcy exerce le métier d’inspecteur de police et Florent le redoute particulièrement . (Yoann)  Louis est un ancien bagnard comme Florent et les retrouvailles des deux hommes sont chaleureuses. (Yanis)   Marcel , un étrange  peintre aux yeux noirs comme une nuit d’hiver, aux mains abîmées par la peinture qui s’incrustait sous ses ongles (Lucas L) Un drôle de croque-mort, Monsieur Hubert Leduc, qui gagne sa vie grâce à la mort des autres , tout de noir vêtu, avec son monocle et son nez crochu, on le surnomme le vautour.