20. février 2016 · Commentaires fermés sur Des procès romanesques célèbres · Catégories: Seconde · Tags:

Stendhal et  Albert Camus ont chacun choisi  dans leurs romans, Le Rouge et le Noir et l’Etranger , de dresser le portrait de deux héros qui devient des meurtriers. Julien tu épar amour et par dépit , la première femme qu’il a aimée et Meursault assassine un inconnu sur une plage car il s’est senti menacé. Les romanciers terminent leur récit par le procès de leurs héros . 

Comparons ces deux extraits : notons tout d’abord que les deux accusés avouent leur crime et ne cherchent pas à minimiser la portée de leur geste; En effet, julien s”accuse d’avoir commis un crime atroce: “attenter aux jours  de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages (ligne 5) ; Il va même jusqu’à affirmer qu’il a “donc mérité la mort “ à la ligne 9 . De la même manière, Meursault ne se révolte pas et semble même s’ennuyer durant la plaidoirie de son avocat mais , à la différence de Julien, il ne s’exprime pas et semble très détaché de ce qui se déroule dans la salle : ” tout ce que je faisais d’inutile dans ce lieu m’est alors remonté à la gorge et je n’ai eu qu’une hâte , c’est qu’on en finisse ..” ligne 32.  Les deux accusé sont conscients d’avoir déjà été jugés et condamnés  : Julien parce qu’il est un paysan jugé par des gens riches qui appartiennent à une classe supérieure à la sienne  et Meursault parce que son avocat lui semble ridicule et sans talent. ” il m’a paru qu’il avait beaucoup moins de talent que le procureur” . Les deux accusés semblent donc résignés à subir leur sort mais leur attitude face au public est différente;

En effet, Julien prend la parole  et exprime “tout ce qu’il avait sur le coeur “ligne 20 , sans rien dissimuler de la gravité des faits qui lui sont reprochés ; il avoue la préméditation , le repentir et le respect qu’il avait pour sa victime ; il réussit à émouvoir la salle : “toutes les femmes fondaient en larmes ” ligne 23 ; Alors que Meursault semble , au contraire devenir de plus en plus indifférent à son propre jugement : “j’ai eu l’impression que tout devenait comme une eau incolore où je trouvais le vertige.” ligne 25. Le romancier nous donne le point de vue de l’accusé et nous fait vivre le procès à travers ses sensations pour le moins étranges: “c‘est à peine si j’ai entendu mon avocat s’écrier , pour finir , que les jurés ne voudraient pas envoyer à la mort un travailleur honnête perdu par une minute d’égarement. ” l 35. L’avocat de l’accusé cherche lui clairement à défendre son client en évoquant un geste de folie.

Alors que Stendhal rend pathétique l’intervention de son héros qui semble se trouver des circonstances aggravantes et affronte la sentence avec bravoure : “je ne vous demande aucune grâce “, dit -il ligne 5: “la mort m’attend: elle sera juste” l 6; Meursault lui semble un peu étranger à son propre jugement et très peu concerné par ce qu’on lui reproche; Ce qui rend le texte étrange car on a parfois l’impression qu’on parle de quelqu’un d’autre que lui. Ces procédés d’écriture permettent de traduire l’indifférence globale du héros pour le monde et  pour la vie. 

Ecoutez la plaidoirie de Julien dans le film tiré du roman …

07. février 2016 · Commentaires fermés sur Analyser un affrontement sur scène · Catégories: Première · Tags:

La question de synthèse proposée se basait sur un corpus emprunté au théâtre contemporain: comment les affrontements étaient-ils représentés ?  Les personnages de Beckett, deux clochards, Vladimir et Estragon, se disputaient de manière loufoque à propos notamment d’une chaussure ; la pièce de Beckett fait partie du théâtre de l’Absurde et le lien était ici important à montrer dans la mise en scène de cette querelle amicale. 

Les deux personnages choisis par Kundera pour illustrer la relation souvent  conflictuelle  entre maitre et valet parodiaient de manière savoureuse une scène classique, un topos de la comédie de moeurs : le valet insolent craint son maître et lui répond. On pouvait par exemple, penser à Sganarelle face à Don Juan, à Scapin face à Géronte ou aux valets de l’Avare. Quant au troisième affrontement, il émanait d’un drame politique de Nasser Djemaï qui aborde le thème sociétal  des conditions de vie des travailleurs immigrés. (voir le fichier en pièce jointe sur la pièce Invisibles , la tragédie des Chibanis)
Procédez avec méthode au brouillon  ; isolez d’abord les origines des conflits , leur ton, les éléments verbaux et les procédés de style qui alimentent l’échange (stichomythie, répétitions, antithèses, familiarités, insultes) et n’oubliez pas les éléments non verbaux (présence ou absence de didascalie, ponctuation). Proposez une conclusion de deux ou trois lignes en hiérarchisant les textes  : la dispute la plus sérieuse ou la plus fréquente ou la plus inattendue ) 

Deux des trois textes mettent en scène une dispute qui peut sembler liée aux personnages et à leur caractère: Vladimir et Estragon se chicanent pour tout et n’importe quoi et se réconcilient quelque minutes plus tard. Leur ton est un mélange d’agressivité : “Il n’y jamais que toi qui souffre; Moi je ne compte pas” et de sollicitude comme lorsqu’Estragon demande de l’aide à son ami et que ce dernier évoque une image d’eux “main dans la main ” . On retrouve ces contradictions dans l’affrontement entre Jacques et son maître , dominé, lui aussi ,  par les effets comiques ; Jacques semble éprouver un malin plaisir à contredire son maître  et à lui tenir tête: ”   Vous vous trompez Monsieur “, répété à deux reprises , sert de réplique d’ouverture au valet provocateur;il refuse même d’obéir aux ordres de son maître : “je n’irai pas” réitéré en dépit des hurlements du maître  ; cependant le serviteur se montre conciliant à la fin de leur querelle : ” mais pour éviter de nouvelles disputes, nous devrions nous mettre d’accord un fois pour toute sur quelques principes” ; Jacques aurait-il remporté cette joute verbale? Rien n’est moins sûr mais l’ oxymore maître obéissant ” atteste de ce renversement des rôles. Aucun effet comique dans Invisibles : la question qui divise les personnages prend une importance cruciale et dépasse le cadre individuel : l’unique didascalie “long silence ” reflète bien la gravité du moment et le rythme de l’échange est beaucoup plus lent que dans les deux autres disputes : la  tirade d’Hamid lui permet de poser ses arguments et de les faire entendre au spectateur ; Martin semble seul contre les trois autres qui forment une ensemble choral. Contrairement aux deux scènes de comédies, Invisibles montre un affrontement idéologique : le jeune Martin s’indigne comme le montrent ses questions et les nombreuse exclamatives qui ponctuent ses répliques mais il se heurte à l résignation des chibanis, ses ancêtres,  et la fatalité semble l’emporter : ” y a pas à comprendre mon fils; Faut tu respectes l’histoire; On change pas les chose comme ça; Le destin, c’est comme ça.” 
On sent également un pointe de résignation dans le théâtre de Beckett mais elle prend plutôt la forme d’une incommunicabilité entre les personnages et d’un double discours : en effet, au- delà de la simple querelle à propos de la chaussure qui blesse Vladimir, on devine des allusions à la mort et au tragique de la condition humaine : “Tu ne serais plus qu’un petit tas d’ossements à l’heure qu’il est..pas d’erreur” assène Vlaimir à Estragon qui est “piqué au vif “comme le précise la didascalie. La violence des gestes est manifestée par de nombreuses notations (avec vivacité, avec emphase, avec emportement ) qui assurent les effets comiques de cette altercation alors que la scène se termine de manière tragique avec la dernière réplique de Vladimir : “ça devient inquiétant” suivie d’un silence. Pas d’inquiétude dans le jeu entre jacques et son maître mais le comique n’empêche pas le sérieux des propos et la vivacité des échanges ne, doit pas nous faire oublier la réflexion  philosophique sous- jacente : à travers les personnages et leurs saillies parfois triviales (la mention du cul  magnifique de l’aubergiste par exemple, Kundera reprend la philosophie de Hegel dans la dialectique du maître et de l’esclave ” il est écrit là-haut que vous ne pouvez pas vous passer l’un de l’autre” Le conflit entre elle maître qui ne parvient pas à se faire obéir et le valet qui refuse d’obéir aux ordres donnés nous amène à nous interroger sur la relation dominant/dominé qui est ici, rééquilibrée ” 
Ces trois affrontements présentent donc de nombreux points communs ; ils nous font réfléchir à notre condition, à celle de ceux qui nous entourent ; le mélange des registres peut parfois nous faire oublier que sous le comique apparent peut se tapir un enjeu existentiel, philosophique et même  tragique. Les paroles des Chibanis devraient leur permettre de ne plus demeurer invisibles à nos yeux.

21. décembre 2015 · Commentaires fermés sur Voltaire répond à ses juges : un plaidoyer éloquent. · Catégories: Première · Tags:

Il fallait imaginer que Voltaire justifiait ses prises de position et ses choix narratifs et idéologiques . Le discours de l’auteur de l’Ingenu devait prendre en compte les accusations proférées à son encontre. Il s’agit de convaincre des juges soit en prononçant un réquisitoire,véritable acte d’accusation, soit en fabriquant un plaidoyer qui est un discours qui vise à défendre un accusé. 

Commençons par reprendre les principaux arguments de ses adversaires; 

Une erreur de cadrage fréquente vous a fait considérer le Dictionnaire Philosophique comme oeuvre de référence pour les accusations alors qu’il s’agissait de défendre la matière de l’Ingénu

N’oublions pas la formule d’introduction qu’on peut faire suivre d’une accroche de type captatio benevolentiae
Messieurs les Juges, de très nombreux lecteurs, vos compatriotes, m’ont fait l’honneur d’acheter mon dernier cont philosophique et son succès prouve que les thèmes que j’y aborde , sous le voile de la fiction, intéressent mes contemporains; Je me présente aujourd’hui devant vous afin de prouver ma bonne foi et pour répondre des accusations qui ont été lancées contre mon livre dans un journal que vous connaissez sans doute et dont j’apprécie particulièrement le style . …; 
Attention, l’ironie est laissée à votre appréciation.
L’accusation d’impiété peut facilement être réfutée en se fondant sur l’omniprésence de la religion dans le conte en particulier et dans les ouvrages de Voltaire en général ; “ Pour quelles raisons , Messieurs, un homme sans religion, évoquerait-il constamment un sujet dont il n’à que faire ?  Si la religion m’inspire autant c’est parce que je cherche à montrer aux hommes leurs erreurs et que je  les mets  en garde contre les dissensions qui surviennent lorsqu’on considère qu’en matière de religion, on détient la vérité; Je crois en Dieu et je me rends à l’église le dimanche pour prier, le prier d’accorder la sagesse aux hommes et la clairvoyance; “ 
C’était le moment de placer une profession de foi déiste de Voltaire.
Les accusations d’obscénité peuvent être contrecarrées à condition de choisir des exemples précis dans le conte; On peut alors jouer sur le sens du mot et proposer d’y voir plutôt des allusions grivoises pour divertir le lectorat  féminin notamment ou , mieux encore, pour sensibiliser les jeunes femmes aux dangers de la fréquentation des Grands ; “Messieurs, au vu de mon grand âge, pensez-vous vraiment qu’il est raisonnable de voir de l’obscénité là où je décris la beauté naturelle d’un corps de jeune homme ?; En effet, mon personnage de Huron doit susciter l’envie parce qu’il représente un mode de vie sain et que sa vigueur est un élément qui me permet , justement de faire l’éloge d’un mode de vie naturel; Si vous y voyez de la concupiscence, c’est peut être que pour vous , la nudité est quelque chose de répréhensible mais sachez bien que tous nous naissons nus au sortir du ventre de notre mère et que les hommes ne se promenaient pas autrement dans l’Eden. ” Quant au commerce charnel auquel se soumet ma pauvre héroïne, j’ai  simplement voulu montrer que lorsqu’on est une jeune femme , les dangers sont encore plus grands lorsqu’on se place dans une position où les faveurs d’un homme puissant paraissent nécessaires ” Je souligne ainsi les dangers de la Cour et de la fréquentation de certains ministres que leurs fonctions peuvent dépraver; En effet, je crois que le pouvoir corrompt et j’ai pu en faire l‘expérience , à mes dépens, lorsque je me trouvais à la cour de Frédéric de Prusse, qui autrefois fut mon ami avant de devenir un tyran.

Les accusations politiques pouvaient être l’occasion d’évoquer subtilement les convictions politiques de Voltaire, son anglophilie , sa croyance en une monarchie parlementaire, un meilleur  équilibre des pouvoirs et une limitation du pouvoir personnel du roi, un modèle idéal de despote éclairé; 
“Messieurs , loin de moi l’idée de critiquer pour le simple plaisir de me montrer irrévérencieux  ; “j’ai toujours eu à coeur , dans mes  nombreux ouvrages, de mêler le plaisir justement à la réflexion et c’est ce qui m’a conduit à faire le choix du conte philosophique; Comme tout ouvrage de fiction, j’ai pu parfois forcer le trait et paraître outrancier  mais le lecteur doit être saisi sous peine de passer à côté de la dimension didactique de mon travail ; Nul n’a songé à critiquer mes tragédies qui pourtant comportent indiscutablement une part de réflexion mais, emporté par le drame, le spectateur oublie parfois l’objet même du conflit tragique; alors que dans le conte, les lecteurs ne s’identifient pas au malheur des personnages et demeurent à distance ; c’est cette mise à distance qui permet justement à la réflexion de s’exercer.
Dernier conseil: n’attaquez pas directement vos adversaires sinon vous vous discréditez;  Jamais d’insultes ni de critiques ad hominem du type : ” Monsieur François Berthier, de toute façon, ne sait ni lire ni écrire …” Vous devez toujours privilégier les faits et vos connaissances pour construire votre argumentation . 
16. novembre 2015 · Commentaires fermés sur L’ingénu toujours en prison fait des progrès … · Catégories: Première · Tags:

Le chapitre XIV du conte nous révèle les progrès accomplis par notre héros , au contact du vieux et sage Gordon; Voyons plutôt comment son esprit s’est fortifié et ce qu’il a appris en quelques semaines. Quelles questions pourrait-on vous poser sur cet extrait ?

 Vous lirez dans les chapitres précédents ….

Embastillé depuis plus d’un an, notre héros emploie l’essentiel de son temps à lire et à discuter avec Gordon.Après la géométrie, il découvre la philosophie de Malebranche et ne partage pas l’idée selon laquelle toute idée émane de Dieu; Gordon lui résume les grands mythes des origines de l’homme et du mal sur terre mais ils ne parviennent pas à se mettre d’accord.  L’esprit du jeune homme se fortifie de plus en plus mais la pensée de Mademoiselle de Saint Yves le distrait et l’empêche de progresser en mathématiques. L’histoire l’attriste car “elle n’est que le tableau des crimes et des malheurs” (chap X) ” Le monde lui parut trop méchant et trop misérable” . Seule l’histoire romaine trouve grâce à ses yeux et notre héros ne comprend pas pourquoi les nations se dotent d’origines fabuleuses. Il rappelle la phrase que le romancier Marmontel attribue à son héros Bélisaire général de l’empereur Justinien : ” La vérité luit de sa propre lumière et on n’éclaire pas les esprits avec les flammes des bûchers.” Gordon admire le “bon sens naturel de cet enfant presque sauvage” Tous deux sont d’accord pour condamner vivement les critiques , qualifiés d’ “excréments de la littérature”. Le narrateur compare son personnage à des “arbres vigoureux qui , nés dans un sol ingrat, étendent en peu de temps leurs racines et leurs branches quand ils sont transplantés dans un terrain favorable.” L’Ingénu découvre Molière qui l’enchante avec une préférence pour Tartuffe qui dénonce l’hypocrisie des faux dévots; Il aime par dessus-tout les vers des tragédies de Racine alors qu’il garde les yeux secs quand il lit les pièces de Corneille.  Le chapitre que nous allons analyser est présenté sous l’aspect d’un dialogue philosophique entre Gordon et l’Ingénu: Les thèmes abordés sont la morale, les vérités en matière de religion et l’injustice de leur captivité.                    
 Commentaire composé : vous rédigerez l’introduction et imaginerez la problématique qui peut être traitée à l’aide de ce plan
De l’ Ingénu faisait des progrès … libre cours à sa juste colère…(voir texte photocopié)
  1.  Quelque pistes : Un dialogue argumentatif : des techniques de philosophie /questions/réponses, la dispute socratique et la maïeutique
  2. Le renversement des rôles : l’Ingénu devient un maître à penser et influence le sage Gordon, un éloge de l’homme naturel qui rejoint  certaines réflexions autour du mythe du bon sauvage . Un ton polémique et critique : dénonciation du fanatisme religieux et de l’arbitraire de la justice

Voici quelques analyse pour vous  aider à rédiger l’une des parties ..à partir de ces 12 points, à vous de les répartir au sein d ‘un plan détaillé  et d’en trouver d’autres..

  • la trempe de son âme : connotation laudative, esprit fort : Voltaire met en parallèle l’inné et l’acquis; l’éducation ne suffit pas à forger une belle âme; âme au sens d’esprit, personne.
  • l’absence de préjugés est un atout comme l’exprime la métaphore de la rectitude : son entendement n”ayant point été courbé; les préjugés nous déforment et modifient nos pensées, les infléchissent dans le mauvais sens: usage de termes scientifiques issus de la géométrie 
  • importance de l’éducation : “les idées qu’on nous donne dans l’enfance” : un préjugé se forme avant l’apparition de l’esprit critique vers l’adolescence. les philosophes des Lumières accordaient donc beaucoup d’importance à la qualité de l’éducation.
  • chimères : le mot à connotations négatives désigne des idées mensongères, des illusions : Gordon réalise qu’il s’est peut être trompé en accordant trop de crédit à l’idéologie janséniste; pries de conscience de Gordon provoquée par le raisonnement te la démonstration de l’Ingénu 
  • Voltaire fait l’éloge de l’homme naturel et emploi des expressions laudatives : progrès rapides,voyait les choses comme elles sont ; ce vocabulaire s’oppose aux connotations négatives liées à l’erreur 
  • les paradoxes sont nombreux et c’est un moyen d’attirer l’attention du lecteur: ce jeune ignorant instruit par la nature, vérité obscures et faussetés obscures..comment peut on à la fois être ignorant et instruit? comment une vérité peut elle paraître obscure ? 
  • la métaphore de la Lumière, assimilée au Savoir : si cette vérité était nécessaire comme le soleil l’est à la terre, elle serait brillante comme lui; pour Voltaire, dans le domaine religieux, il n’existe pas de vérité et rien ne peut être démontré; les religions qui prétendent imposer leur point de vue et leurs vérité sont ainsi assimilées à des sectes. “tout secte me paraît le ralliement de l’erreur ” Les arguments de l’ingénu ont pour but de démontrer que le mot vérité ne peut pas être employé dès qu’il s’agit de croyance et que les religions divisent les hommes qui ne parviennent pas à se mettre d’accord : ” ils sont trop partagés sur les vérités obscures” ; Voltaire montre ici que  les querelles religieuses lui semblent vaines, nocives et totalement inutiles. 
  • les parallélismes de construction sont une arme efficace dans l’argumentation : “je vous plains d’être opprimé mais je vous plains d’être janséniste.” Les bourreaux catholiques jésuites sont dénoncés ainsi que leurs méthodes (jeter leurs opposants en prison) mais Voltaire condamne également les prises de position jansénistes en montrant qu’ils s’accrochent à de fausses idées.
  • L’Ingénu se transforme en professeur de déisme et c’est lui qui tente de convaincre Gordon avec des questions philosophiques qui reposent sur des hypothèses : “S’il y avait eu une seule vérité cachée dans vos amas d’arguments qu’on ressasse depuis tant de siècles, on l’aurait découverte sans doute.” cet argument logique prouve qu’il ne peut y avoir de vérité en matière de religion ; notez au passage qu’amas et ressasse ont des connotations péjoratives qui renforcent la critique des partis religieux. Notez également l’ironie véhiculée ici par l’expression “sans doute” qui signifie assurément 
  • Voltaire établit néanmoins une différence entre les jansénistes et les jésuites : les premiers sont qualifiés de peu sages et les seconds de monstres car ils commettent le mal , tuent et persécutent d’autres hommes pour des dogmes sur lesquels ils ne sont pas d’accord; les jansénistes sont comparés à des fous et c’est finalement le doute qui s’empare de Gordon
  • j’ai perdu mes jours à raisonner sur la liberté de Dieu et du genre humain; mais j’ai perdu la mienne.” Voltaire traduit ici le scepticisme de Gordon et montre l’injustice de la captivité comme dans la suite du passage.
  • On condamne les hommes sans les entendre ! critique de la manière dont l’Ingénu a été arrêté sans jamais pouvoir se justifier donc de l’arbitraire de la justice quand elle est soumise aux lettres de cachet (qui ont été supprimées en Angleterre ) En 1769, l’Habeas Corpus Act protège tout citoyen anglais des arrestatiosn arbitraires et Voltaire considère qu’il s’agit d’un progrès considérable. On retrouve d’autres références à cette justice arbitraire comme “Nous voici tous les deux dans les fers sans en savoir la raison et sans pouvoir la demander.” 
Rédigez intégralement la conclusion de ce passage…
14. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Mon dictionnaire philosophique portatif · Catégories: Seconde · Tags: ,

L’idée de Voltaire lorsqu’il fabriqua son dictionnaire philosophique portatif en 1764, consistait à prolonger le travail fourni par les Encyclopédistes mais sous une forme condensée.A la différence d’un banal dictionnaire qui se contente de donner les principales définitions de tous les mots, le dictionnaire philosophique ne retient que quelques mots qui semblent importants et tente d’en éclaircir le sens, de mieux faire comprendre  leurs enjeux.

Ainsi Voltaire a choisi d’éclairer le mot préjugés et de soumettre à la sagacité des lecteurs les sens communément admis pour ce terme philosophique. Le
projet de rédaction d’un dictionnaire qui rassemblerait les
principales idées du parti philosophique est
né vers 1750
mais
ne s’est concrétisé que des années plus tard à cause de la
dispute entre Voltaire et le roi de Prusse. Voltaire a d’abord
collaboré , à la demande de Diderot à l’Encyclopédie mais il
pense que l’ouvrage est beaucoup trop volumineux pour être un
instrument de lutte efficace contre l’infâme.

En
1762 Voltaire écrit le Traité de la Tolérance pour défendre le
protestant Jean Calas exécuté alors qu’il était innocent du crime
dont on l’accusait.
La
première
édition du Dictionnaire
philosophique portatif
,
paraît
anonymement
à Genève
et Voltaire se défend publiquement d’en être l’auteur.

L’ouvrage
crée le scandale et
il
est condamné à être « lacéré et brûlé » un
peu partout comme
« téméraire, scandaleux, impie, destructif de la
Révélation ». En
1766, l’exemplaire du livre de Voltaire que possédait le chevalier
de la Barre sera
cloué sur le torse de son propriétaire, et brûlé sur le même
bûcher.

Le
livre
se présentant sous la forme d’un dictionnaire, son organisation
obéit évidemment à la logique de l’ordre alphabétique, mais
l’auteur a choisi quels mots il allait analyser et a su créer entre
les différents articles des liens.

Ame,
Anthropophage,
Amitié, Amour, Beau,
Christianisme Destinée,,
Dieu, Fanatisme, Guerre, Hommes, Jésuites, Juif, Ignorance, Inquisition, Liberté, Martyrs, Miracles, Philosophie, Providence, Religion, Style, Superstition, Supplice, Tolérance, Tragédie, Vertu :
autant de définitions qui tentent de chasser l’obscurantisme. Mes mots à moi ; terrorisme, capitalisme , économie de marché, libéralisme économique, crise, chômage, individualisme, jeunisme, nouvelles technologies, réseaux sociaux, Facebook, snapchat, skyper, dowmloader, uploader.

Les
éditions successives feront apparaître plus de 100 articles. Au fur
et à mesure des rééditions, la critique religieuse se renforce
avec des nouveaux articles comme baptême ou Torture et
l’ironie
devient
plus sarcastique et plus violente.

A ton tour, compose un article d’une quarantaine d lignes à partir d’un mot de ton choix que tu t’efforceras de définir avec soin en donnant des illustrations concrètes de l’emploi de ce mot à partir de différente situations .

Les critères d’évaluation sont les suivants ; 4 points pour le choix du mot et la qualité de l’écriture, 4 points pour l’invention et la diversité des illustrations, 4 points pour les définitions successives et les arguments et 4 points pour l’usage de l’ironie. Avant de composer, relisez l’article Préjugés, l”article Torture et les explications données en pièces jointes.

Ecrasons l’infâme d’autant plus fort qu’il devient résistant..

21. octobre 2015 · Commentaires fermés sur Voltaire et la religion · Catégories: Première · Tags:

Eduqué par des jésuites, partisan de la cause protestante, adversaire des thèses jansénistes, du dogmatisme et du providentialisme, Voltaire est un  déiste théiste..lisez plutôt ces questions/réponses ..

Quelle est l’attitude de Voltaire vis-à-vis des religions
officielles ?

→ Voltaire est critique à l’égard de toutes les religions
officielles qu’il considère comme des SECTES cf. L’Ingénu,
chapitre 14 ; Dictionnaire philosophique, article
« Secte » : « Toute secte, en quelque genre
que se puisse être, est le ralliement du doute et de l’erreur »,
« Il n’y a point de secte en géométrie », « Quand
la vérité est évidente, il est impossible que s’élèvent des
partis et des factions ».

≠ sens actuel (Groupement organisé dont les membres ont adopté
une doctrine et des pratiques différentes de celles de la religion
majoritaire ou officielle).

Voltaire est-il athée pour autant ? NON : il est
déiste ou théiste, religion qu’il définit dans l’article
« Théiste » du Dictionnaire philosophique.

► Qu’est-ce que le théisme ?

) : le théiste croit en
l’existence d’une force supérieure qui fait le bien sur terre.

  • Définition de l’ « Être suprême » se fait en
    termes d’ACTION : on est dans le visible, le factuel,
    l’objectif et non dans une définition métaphysique.

→ être créateur de tout ce qui existe sur terre.

→ être qui agit (punit et récompense) mais son action est
raisonnable (≠ fanatisme).

un Dieu en quelque sorte  « qui punit sans
cruauté les crimes // et récompense avec bonté les actions
vertueuses » : é

→ le Dieu du théiste est un Dieu qui agit raisonnablement, avec
mesure // attitude philosophique.

le théisme est une attitude de croyance envers une force
supérieure qui agit raisonnablement.

Le théiste n’a pas la prétention d’expliquer les motivations
de Dieu .

  • Le théiste ne cherche pas à comprendre le fonctionnement de la
    Providence car cela dépasse ses capacités.

Le théisme est aussi une attitude d’humilité face à Dieu.

le point commun entre les religions étant la croyance en
Dieu, Voltaire propose d’en faire le principe d’une religion
universelle.

  • Théisme présenté comme la religion « la plus ancienne et la
    plus étendue » :
    avant les « systèmes », il y a une croyance et celle-ci
    est la même pour tous..

le théisme a pour principe de réunir les hommes autour du
même sentiment d’adoration de Dieu → utilité sociale.

  • Profession de foi du théiste :
    la religion doit faire le bien dans la société.

  • « Faire le bien, voilà son culte ; être soumis à Dieu,
    voilà sa doctrine »

le théiste préfère l’action à la discussion 

CONCLUSION : Qu’est-ce que le théisme ? 

Le théisme est une religion épurée, sans dogme ni rite. C’est
une religion qui assume son rôle de lien social.

Ses grands principes sont :

  • l’affirmation simple de l’existence d’un Dieu créateur.

  • l’utilité sociale de la religion.

  • l’absence de cérémonie mais l’adoration et la justice.

    Dans L’Ingénu, Voltaire dénonce le dogmatisme des catholiques qui font passer le respect des rites avant le bonheur de leurs proches (exemple ; ne pas pouvoir épouser sa marraine ); Il dénonce aussi l’aveuglement de la politique de Louis XIV, fortement influencé par le parti dévot (ultracatholique composé de jésuites influents); le roi a restreint la liberté religieuse en révoquant l’édit de Nantes en 1685 et a ainsi provoqué l’exode massif de sujet protestants qui refusaient de es convertir; Les soldats tentaient parfois de convertir les hérétiques par la force et de nombreuses familles prirent alors la fuite . C’est cette situation qui est évoquée dans le chapitre 8 : le dîner à Saumur.  Voltaire se moque également des différences entre le texte littéral de la Bible et l’évolution du culte ; Alors que Jésus prône la pauvreté et le partage, certains dignitaires catholiques se montrent cupides et avides de pouvoir comme le Père de La Chaise et le père Tout-à-Tous.  En pièce jointe, un tableau qui résume les différences entre catholiques et protestants (le point sur la religion)

    Lisez la avant de débuter le QCM…



10. septembre 2015 · Commentaires fermés sur Montaigne : la rencontre colons/ indiens lecture analytique texte 2 · Catégories: Première · Tags:

A la Renaissance, les expéditions maritimes apportent aux Européens la connaissance d’autre hommes et d’autre modes de vie: qui sont les  vrais Sauvages ? 

 Introduction : Auteur humaniste du seizième siècle, Montaigne saisit l’occasion de la découverte d’un Nouveau Monde, à peine un siècle plus tôt; pour s’interroger sur la nature humaine et sur la  nature  particulière de la relation entre les colons Espagnols et les Indiens d’Amérique. Il développe un point de vue étonnamment moderne pour un homme de cette époque car il ne se laisse pas aveugler par les préjugés et n’hésite pas à remettre  en cause certains éléments constitutifs de la civilisation occidentale. D’ailleurs l’écriture des Essais et le choix de cette forme qui allie esprit scientifique et volonté d’introspection; témoigne bien de cet élan pour se démarquer des traditions. En imaginant, dans cet extrait, une rencontre entre des colons espagnols fourbes et des Indiens clairvoyants, l’écrivain oppose ainsi , en augmentant le contraste, deux systèmes de pensée; Quelle est ici sa stratégie argumentative ? 

Dans un premier temps, nous étudierons la mise en scène de cette rencontre et les détails réalistes qui authentifient le récit. Ensuite nous montrerons comment Montaigne utilise l‘opposition entre les arguments fallacieux des Espagnols et la lucidité des Indiens; Nous terminerons cette étude en évoquant le caractère inévitable de la guerre et la remise en cause profonde de la légitimité même de la colonisation. (annonce de plan) 

Partie 1  les détails “réalistes” 

Le scénario inventé par Montaigne est élaboré à partir de témoignages et se réfère à des situations vécues , relatées par les marins et leurs récits de voyage. Comme l’indique la première ligne du passage, il s’agit , en effet d’une expédition maritime : ” en naviguant le long des côtes à la recherche de leurs mines..”  . Il semble bien d’ailleurs que ce soit la cupidité qui pousse les marins à s’aventurer jusqu’à cette contrée “fertile et agréable, fort habitée”; la rencontre se déroule selon un certain protocole ; les Espagnols cherchent à amadouer les Indiens et à obtenir de la nourriture et de l’or et ne se montrent menaçants que lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet de la religion; L’humour de l’auteur se teinte d‘ironie quand il affirme ligne 11: “ils leur conseillaient d’accepter; ajoutant quelques menaces à ce conseil.” On peut aisément comprendre que le mot conseil est ici une forme de tentative d’intimidation et qu’on doit sans doute faire peur aux Indiens en leur expliquant ce qui les attend s’ils refusent de se convertir au catholicisme. Un autre procédé qui contribue à authentifier les propos lus par le lecteur, c’est l‘usage du style direct; Montaigne fait comme s’il s’agissait de paroles ayant été  réellement prononcées par les personnages . Selon le même procédé , le discours des Indiens et leurs répliques sont traduits  soit par du style direct comme ligne 11 à 31, parfois associé à des verbe introducteurs qui renvoient à des paroles rapportées : ” il dirent, ils ajoutèrent. Ces techniques visent toutes à donner un aspect authentique à cette scène afin d’en accroître la portée. Un autre détail réaliste consiste à évoquer la cupidité des colons à la recherche des mines d’or  (l1) des Indigènes; Montaigne dévoilerai la véritable raison de la colonisation: le goût immodéré de l’or; Cette cupidité sera d’ailleurs dénoncée dan sale réquisitoire de l’Indigène contre l’attrait de l’or: Ce dernier affirme que l’or est méprisé car “tenu comme inutile au service de leur vie” ;(19) Ce trait contribue à opposer très fortement Espagnols et Indiens. C’est sur cette opposition que se construit l’argumentation.

 Partie 2. Une opposition nettement marquée

Montaigne ne se contente pas seulement de mettre en scène de manière imagée son argumentation, il utilise , pour ce faire, un contraste entre le discours mensonger des Espagnols et les arguments convaincants des colons. Chaque argument avancé par les colons est aussitôt repris et contredit de manière rationnelle par les Indiens. Leur sens de l’observation leur permet ainsi de contredire le soi-disant caractère de “gens paisibles” allégué par les colons à la ligne 3; Comme le remarquent les Indiens , leur attitude dément cette allégation : ” ils n’en portaient pas la mine” trouve-t-on à la ligne 12. Et un autre détail renforcera cette hypothèse : ils sont “armés” (l 29). Alors que les Espagnols prétendent qu’is sont envoyés par leur roi qui a reçu du pape “la principauté de toutes les Indes ” (l 6), les Indiens rappellent que cette façon de revendiquer , selon un droit religieux, leurs terres, va inévitablement être une source de  “dissension” . Ce reproche peut se lire comme une critique du pouvoir religieux , représenté dans le texte par l’autorité du Pape, chef de l’Eglise catholique et représentant de Dieu sur terre (l 5); Les indigènes se pensent, à juste titre, possesseurs de la terre où ils vivent et ils récusent les titres de propriété que vont leur présenter les colons. De nombreux conflits vont ainsi découler de cette situation: les Indiens refuseront ,pour la plupart ,que les occidentaux prennent possession de territoires qui sont déjà occupés par des populations qu’ils vont s’efforcer de soumettre. Montaigne n’hésite pas à se montrer caustique dans son argumentation; Ainsi, il fait dire aux Indiens que leur “roi devait être indigent et nécessiteux” pour oser réclamer des choses qui ne lui appartiennent pas; c’est qu’il en a fort besoin et cela peut apparaître comme une critique de la complicité du roi dans le processus de colonisation. L’argumentation des Indien ses base sur des liens logiques indiscutables; ils répondent point par point  (quant aux menaces,quant au Dieu unique..en indiquant les causes de leur refus : “pour cette raison, l 20; Leurs arguments sont donc parfaitement recevables ce qui contribue, de ce fait, à discréditer davantage la position des Espagnols et leurs mensonges. 

Partie 3 : la dimension polémique ; un texte qui remet en cause les fondements même de la colonisation

 Dès le début du texte, le lecteur découvre l’hypocrisie des colons; L’adjectif habituelles qui caractérise ici, à la ligne 3, les déclarations hypocrites car faussement bienveillantes des colons, marque leur duplicité ; ils sont donc coutumiers du fait et passent ainsi pour de sordides menteurs. leur tentative d’intimidation est un échec et les Indiens ont le dernier mot en parvenant à les faire fuir; l’auteur ridiculise les Espagnols en faisant ainsi parler les Indiens : “quant aux menaces, c’était un signe de manque de jugement” ou un peu plus avant ” ils avaient l’habitude de ne prendre conseil que de leurs amis ou connaissances”  (l 25). Montaigne révèle au lecteur que les Indiens ne sont absolument pas dupes des paroles mensongères des des marins . Ces dernier doivent se résoudre à partir sous la menace; On leur montre “les têtes de certains hommes exécutés ,autour de leur ville” (31) . Les paroles des Indiens sont claires ; ils exigent le départ immédiat des Espagnols : ” qu’ils se dépêchassent et promptement de quitter leur pays.” L’auteur emploie ironiquement le mot enfant  (32) car il vient de démontrer que les Indien sont doués de clairvoyance et savent parfaitement raisonner ; ils sont loin d’être des enfants qu’on pourrait berner en leur offrant des colifichets en échange de l’or, si précieux pour les Occidentaux. De plus, leurs arguments dissuasifs ont été couronnés de succès dans la mesure où l’auteur précise : ” ni en ce lieu, ni ne plusieurs autres où les Espagnols ne trouvèrent pas les marchandises qu’il cherchaient, ils ne firent d’arrêt ni d’entreprise guerrière.” Le discours des Indiens a donc été persuasif. Ils ont, sans doute, réussi à fair peur aux Espagnols.

Ce passage a donc comme fonction essentielle de nous montrer un versant de la colonisation, du point de vue des Indiens qui ont perçu la menace que va faire peser l’attrait des richesses sur leur civilisation. Si l’homme blanc a longtemps considéré les sauvages comme des êtres inférieurs, à peine doués de raison, Montaigne ose ici, dès le seizième  siècle,  affirmer le contraire ; son point de vue est minoritaire car les théories antiques et notamment celles d’Artiste, sont encore largement répandues. Aristote affirme , en effet, pour justifier l’existence et la pratique de l’esclavage dans la Grèce antique que les Dieux ont fait naître certains hommes pour commander et d’autres pour obéir. Ces thèses antagonistes seront illustrées par deux personnages au cours d’une célèbre controverse qui s’est tenue à Valladolid ; Il s’agissait de se demander si les Indiens étaient des créatures semblables aux Espagnols et s’ils avaient une âme. Le tribunal qui a jugé cette dispute a donné raison aux défenseurs des Indiens et a interdit qu’on les massacre mais , en contre partie, le même tribunal, autorisé et conseillé aux colons espagnols d’utiliser de la main d’oeuvre africaine pour remplacer les Indiens dans les plantations; Cet événement marque le début de la traite des noirs en Europe.

Compare les deux stratégies argumentations mise sen place par Montaigne dans les textes 1 et 2…. Entrainement à la question de synthèse..

03. septembre 2015 · Commentaires fermés sur L’oeil de l’étranger : la question de l’homme. · Catégories: Première, Spécialité : HLP Première · Tags:

Adopter l’oeil de l’étranger est le nom d’une technique utilisée par les écrivains afin de pouvoir se livrer  sans craindre la censure à la critique des défauts de leurs contemporains en prétextant qu’il s’agit des jugements d’un personnage fictif étranger . Les écrivains des Lumières ont souvent eu recours à ce procédé pour peindre un tableau sans concession de leur époque. Ainsi Voltaire , dans ses Contes philosophiques comme L’Ingénu retranscrit le point de vue d’un Indien Huron sur les moeurs plutôt étranges pour lui des Bas-Bretons.  Ce procédé est encore utilisé aujourd’hui  : pour pouvoir dénoncer les injustices de leurs époques sans risquer l’exil ou pire encore la prison , de nombreux écrivains continuent à  imaginer des histoires au sein desquelles ,  seuls les lecteurs attentifs et perspicaces, peuvent découvrir la critique des us et coutumes des contemporains, d’un souverain ou d’un régime politique . 

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