06. mars 2024 · Commentaires fermés sur Le poète selon René Barbier : vers le commentaire littéraire · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,
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René Barbier himself…

Qu’est-ce, au juste ,  qu’un poète et quel rôle peut -il jouer dans la société  ? Inlassablement répétée , cette question hante l’histoire de la littérature. Un chercheur en sociologie, René Barbier, présente en 2001 sa réponse, sous forme de vers libres. Le poème que nous nous proposons d’étudier présente, en effet,  différentes facettes du poète et  ses nombreux  pouvoirs. Formé de 36 vers irréguliers (hétérométriques ) , il comporte quelques rimes soit en fin de vers soit à l’intérieur des vers mais sans schéma prédéfini ; caractéristique de la poésie moderne qui s’est affranchie des règles de la prosodie classique instaurées au dix-septième siècle, ce poème présente donc les pouvoirs du poète et tente d’en saisir les différentes métamorphoses.  L’anaphore contribue à construire une sorte d’inventaire des formes qu’emprunte la poésie et on aperçoit, dès la première lecture , de nombreux paradoxes , parfois à la limite de l’antithèse. Il nous faudra analyser méthodiquement les images qui le composent. Toutes  renvoient aux principales fonctions attribuées aux poètes au cours des siècles  : à la fois guide,  voyant, extralucide , et capable de changer le monde en le transformant sous nos yeux.   Plus »

17. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Combattre contre les inégalités : femmes et hommes de couleur : même combat ? Texte 7 · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: ,

Si le nom d’Olympe de Gouges restera associé dans l’histoire aux combats féministes , en faveur notamment de l’égalité des droits entre les citoyens,  indépendamment de leur appartenance à un sexe, on risque d’oublier qu’elle fut également admise dans la société des amis des Noirs; Ce mouvement abolitionniste fut créé en 1788 et défend notamment l’unité des lois et des droits entre métropole et colonies.  En effet, combattre pour l’égalité des droits entre les hommes  sous l’égide du grand courant intellectuel animé par l’esprit des Lumières , implique de prendre en considération, tous les hommes , indépendamment de leur couleur de peau . Elle va donc s’engager fortement contre l’esclavage et au- delà, contre les préjugés qui feraient de certains hommes des “sous-hommes ” ou des êtres d’une catégorie inférieure : autant d’idées reçues qui font le lit du racisme . Plus »

16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : Homme es-tu juste ? Texte 5 Construire une fiche de révisions pour l’oral à partir de la lecture linéaire · Catégories: Lectures linéaires, Première

En guise d’introduction 

Auteure du XVIIIème siècle marqué par les Lumières, Olympe de Gouges est le nom de plume de Marie Gouze dont la mère avocate était noble tandis que son père était un bourgeois. Mariée à dix-sept ans, mère quelques mois plus tard et très vite veuve, elle ne se remarie pas afin de préserver sa liberté : elle n’a pas besoin de demander l’autorisation d’un mari pour publier, comme la loi l’exige. N’ayant reçu qu’une éducation lacunaire comme les jeunes filles bourgeoises de son époque, elle sait à peine lire et écrire, c’est une autodidacte. Elle dicte ses textes à des secrétaires et compose surtout des pièces de théâtre et des essais pour diffuser ses idées novatrices. Engagée, elle aborde des sujets controversés et partage les idées révolutionnaires les plus radicales et dérangeantes comme la condamnation de l’esclavage ou des mariages forcés tandis qu’elle défend le droit au divorce ou les prostituées. Elle s’intéresse aussi à la politique réclamant d’importantes réformes sociales et d’abord l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, ce dont témoigne sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne parue en 1791. Cette femme trop libre et frondeuse se fait des ennemis : accusée de publication d’écrits contre-révolutionnaires, elle est la deuxième femme guillotinée après Marie-Antoinette en 1793.

Situation de l’extrait

L’extrait se situe après l’épître à la reine et avant la DDFC. L’auteur s’adresse aux hommes et les incite à réfléchir sur la manière tyrannique dont ils se comportent vis-à-vis des femmes, leur accordant injustement une place subalterne dans la société alors qu’ils sont égaux.

Projet de lecture : Comment Olympe de Gouges amène-t-elle les hommes à réfléchir sur l’inégalité entre l’homme et la femme dans la société du XVIIIème siècle ? / Comment dénonce -t-elle l’abus de pouvoir et la tyrannie exercée par les hommes sur les femmes ? / Comment l’auteure dénonce-t-elle l’injuste inégalité entre l’homme et la femme au siècle des Lumières ? ( au choix ) 

Nous pouvons distinguer 3 mouvements, ( un par paragraphe )

L. 1 à 4 O. de Gouges interpelle l’homme et lui demande de réfléchir à la tyrannie qu’il exerce sur la femme.

L. 5 à 9 Comparaison avec les autres espèces dans la nature et constat d’une coopération entre les deux sexes. 

L. 10 à 13 Dénonciation de la tyrannie que l’homme exerce sur la femme en raison de son orgueil et de son ignorance.

Lecture linéaire

Premier mouvement

L. 1 à 4 O. de Gouges interpelle l’homme et lui demande de réfléchir à la tyrannie qu’il exerce sur la femme. Le texte s’ouvre sur une apostrophe à l’homme et une question rhétorique : « Homme, es-tu capable d’être juste ? » Le singulier « Homme » est généralisant : c’est à la gente masculine qu’elle s’adresse. Avec le pronom de 2ème personne « tu », elle ne met pas l’homme sur un piédestal mais s’adresse à lui comme à un égal. Elle semble le provoquer, lui lancer une sorte de défi avec l’expression « es-tu capable » qui fait référence à ses capacités, à ses facultés, lui qui se prétend supérieur à la femme. O. de Gouges souligne d’ailleurs aussitôt avec une phrase emphatique et le présentatif « c’est…que » qu’elle s’adresse à l’homme en tant que femme et donc aussi porte-parole de toutes les femmes comme le confirme ensuite « mon sexe » à valeur de généralisation. La 2ème phrase de rythme binaire est très construite et montre déjà que l’auteure, bien que femme, maîtrise la rhétorique (=art du discours). Dans la 2ème proposition, elle dénonce implicitement l’abus de pouvoir des hommes qui privent les femmes de leurs droits : « tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. » O.de Gouges ose prendre la parole pour poser une question aux hommes et elle prend ainsi ce droit, sous-entendant que l’homme prive la femme de tout autre droit. Elle l’interpelle à nouveau et l’exhorte à lui répondre toujours sur un ton de provocation, en continuant de le tutoyer, la phrase devenant injonctive avec l’impératif : « Dis-moi ? »

La dénonciation se précise dans la phrase interrogative suivante avec l’expression « opprimer mon sexe » l.2. O. de Gouges interroge l’homme sur l’origine de sa prétendue supériorité, son « souverain empire », l.2 formule pompeuse et un peu ridicule à laquelle fait écho « cet empire tyrannique » l.4 qui comparent ici l’homme à un despote, qui commet des abus de pouvoir : le pronom interrogatif « Qui » supposerait un être supérieur, une transcendance, Dieu peut-être. Elle évoque d’autres hypothèses peu convaincantes qu’elle ne prend pas même la peine de développer, ce qui discrédite un peu plus les hommes : « Ta force ? Tes talents ? » l.2-3. La phrase suivante est encore injonctive avec les impératifs « Observe » ; « parcours » et « donne-moi » et sur un ton de défi avec « si tu l’oses », traduisant l’indignation de l’auteure. Elle incite l’homme à observer le monde autour de lui, évoque d’abord Dieu, « le créateur dans sa sagesse », qui dans sa perfection a forcément été équitable. Elle en souligne ironiquement « la sagesse » dont l’homme est, lui, dépourvu. Elle prend aussi pour référence la nature, une valeur importante des Lumières qui renvoie à l’innocence et à la mesure. Elle est ici est mise en valeur avec « sa grandeur ». Le ton est ironique avec la proposition relative « dont tu sembles vouloir te rapprocher » : cela sous-entend que l’homme est loin de la grandeur à laquelle il prétend. Elle dénonce ses prétentions à vouloir égaler Dieu et la nature alors qu’il agit avec les femmes en despote capricieux.

Second mouvement

L. 5 à 9 Comparaison avec les autres espèces dans la nature et constat d’une coopération entre les deux sexes.  O.de Gouge utilise ensuite un raisonnement par analogie : elle demande à l’homme de comparer la relation entre les deux sexes dans l’espèce humaine et dans les autres espèces vivantes. On peut remarquer encore sa maîtrise de la rhétorique avec cette phrase ample qui constitue presque tout le 2ème paragraphe, les parallélismes de construction qui donnent plus de force à ses propos : « Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux » l.5. La phrase est toujours injonctive avec les verbes du champ lexical de la réflexion à l’impératif « Remonte » l.5, « étudie » l.5 « jette enfin un coup d’oeil » l.5, « rends-toi à l’évidence », « cherche, fouille, distingue » l.7. O. de Gouges guide ainsi l’homme dans sa réflexion puisqu’il ne semble pas pouvoir trouver seul ou nie les faits : « rends-toi à l’évidence » finit-elle par lui asséner, ajoutant « quand je t’en offre les moyens » Elle prend le pouvoir par les mots et feint de venir à la rescousse de l’homme. Elle se moque de lui et de se prétentions à dominer  qui selon elle, ne sont absolument pas justifiées. Un peu plus loin « si tu peux »,  équivaut à lui dire implicitement qu’il n’a pas été capable de réfléchir par lui-même, qu’une femme a dû le mettre sur la voie. La conclusion arrive enfin avec le parallélisme de construction « Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent », les verbes au futur de l’indicatif et au présent de vérité générale la présentent comme une certitude fondée en raison, reposant sur l’observation : on retrouve là la méthode scientifique chère aux Lumières et qui s’oppose aux préjugés hâtifs et aux idées reçues . La domination de l’homme sur la femme irait ainsi à l’encontre de la Raison. 

La thèse d’O.de Gouge arrive enfin : l’homme et la femme sont égaux en droit et se complètent comme le souligne le sens du verbe « ils coopèrent » ainsi que les métaphores mélioratives hyperboliques « un ensemble harmonieux » et « ce chef-d’oeuvre immortel » l.9.

Troisième mouvement 

L. 10 à 13 O.de Gouges dénonce la tyrannie que l’homme exerce sur la femme en raison de son orgueil et de son ignorance. Elle donne en effet les raisons de son égarement. Le ton est accusateur : « L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. » Le verbe « s’est fagoté » est péjoratif et souligne un défaut de raisonnement : la femme serait inférieure à l’homme, telle serait « l’exception » ici, devenue pour l’homme « un principe », c’est-à-dire une règle. L’homme ne s’est pas dit qu’il se trompait dans son raisonnement, il a préféré y décréter une exception dont il a fait un principe. Et l’auteur dénonce l’orgueil masculin avec « l’homme seul », l’homme se pensant toujours au-dessus de tous, même de toutes les espèces du règne vivant. L’accumulation d’adjectifs péjoratifs « Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré » dénonce la suffisance de l’homme qui le pousse à l’erreur et au déni. L’antithèse « ce siècle de lumières et de sagacité » / « l’ignorance la plus crasse » l.11 souligne son égarement, son manque de clairvoyance et de lucidité, d’autant plus impardonnable qu’il se proclame éclairé et que la science, le savoir ont progressé. Les modalisateurs dénoncent la vanité de leurs prétentions dans les expressions « il veut commander en despote » « il prétend jouir ». C’est finalement la Révolution même qu’il met en péril puisqu’il se comporte « en despote » et ainsi en ennemi de la liberté. De même il invoque « ses droits à l’égalité » l.13 mais en prive la moitié de l’humanité. A l’opposé, la femme est mise en valeur avec la périphrase « un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles » comme en atteste à elle seule l’exhortation et la DDFC qui suit. Les derniers mots « pour ne rien dire de plus » sonnent comme une conclusion : tout est dit.

Pour conclure , 

Une femme combative qui n’hésite pas à défier l’homme et à remettre en cause la légitimité du pouvoir qu’il exerce sur les femmes ; un texte polémique qui fait clairement entendre se récriminations. Elle le critique, le ridiculise et démontre que son pouvoir se fonde sur un exception aux règles de la nature : elle remet en cause l’idée même d’une domination “naturelle ” : elle est favorable à une collaboration des deux sexes, à égalité, afin d’établir une harmonie et de permettre à l’Humanité d’accéder au progrès et au bonheur , qui est une grande idée des Lumières . 

Ouvertures possibles : les avancées féministes avec l’évolution des mentalités , les femmes ont acquis des droits ( vote, parité ) mais il demeure des formes de sexisme parfois latentes dans les mentalités : c’est l’homme qui devrait travailler et pas la femme, c’est la femme qui doit s’occuper de la maison et des enfants . On peut souligner aussi que dans certains pays, les femmes n’ont pas le droit de conduire, de travailler, de sortir sans être accompagnées par un homme. 

16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : femme réveille- toi , premier extrait du Postambule de la DDFC texte 6 · Catégories: Lectures linéaires, Première

En introduction, vous rappellerez les principaux éléments liés au contexte ( Lumières, Révolution )  et préciserez les circonstances de la création par Olympe de Gouges de la DDFC ( je vous renvoie au billet de présentation de la DDFC ) Le postambule constitue le principal ajout de la DDFC : Olympe de Gouges y prend clairement position et s’adresse directement aux femmes .  Projet de lecture : comment Olympe de Gouges tente-t-elle de convaincre les femmes de se battre pour obtenir les mêmes droits que les hommes ?  Le texte peut se diviser en 3 mouvements : un appel à la mobilisation, un dialogue animé et un appel à vaincre les résistances qu’elles rencontreront.  Plus »

02. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Louise Michel, une femme combattante et militante · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: ,

Commençons par des éléments biographiques :  Olympe de Gouges fut une femme engagée, révolutionnaire et militante des droits des femmes ; Son combat pour l’égalité des droits s’est poursuivi au siècle suivant et la femme que nous allons présenter, Louise Michel,  qui sera surnommée la Vierge Rouge , a bien des points communs avec l’autrice de la DDFC . Tout d’abord Louise Michel est une enfant naturelle : sa mère était servante pour un couple de châtelains et à la naissance de Louise, leur fils quitte le château. L’enfant sera élevée par ses parents comme leur fille mais à la mort de ces derniers, sa mère et elle se retrouvent à la rue; Elles viennent vivre à Paris où Louise devient institutrice ; Très vite elle  se fait remarquer par Clémenceau et entretient une correspondance avec Victor Hugo qui lui consacrera , bien des années plus tard ,un poème intitulé  “Viro major” Plus grande que l’homme , poème dans lequel  il fait d’elle un mythe de la Révolte et loue son courage face à la menace de son exécution en 1871, quand elle sera arrêtée parmi les communards. Plus »

20. décembre 2023 · Commentaires fermés sur Voltaire et la cause des femmes: portrait d’une femme qui a le verbe haut …discours de la maréchale de Grancey · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags:

Au XVIIIe siècle, le courant littéraire des Lumières se caractérise par sa volonté de réformer la société . Les philosophes et les écrivains qui en font partie , ont combattu, dans leurs œuvres, de nombreuses injustices telles que l’esclavage, l’intolérance religieuse, l’usage de la torture . Voltaire, dans ses contes philosophiques comme Candide, L’Ingénu et dans les articles qu’il écrit pour l’Encyclopédie, aborde  ces différents points avec un registre ironique dont il ne se départit que rarement. Dans le passage que nous étudions, extrait d’un recueil de  Mélanges et pamphlets  il dénonce les injustices dans la relation maritale grâce à un personnage éloquent : la maréchale de Grancey . Cette dernière est furieuse car elle a lu dans les Épîtres de saint Paul  le conseil suivant: «  Femmes, soyez soumises à vos maris. » et elle entend démontrer que le religieux a tort de vouloir la sujétion  des femmes. Pour mener ce combat de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, Voltaire a construit , à partir d’une anecdote, et sous la forme d’un discours, un réquisitoire virulent : Comment le personnage de la maréchale permet-il à Voltaire de promouvoir la cause des femmes, et de mettre en évidence les préjugés sexistes? Le premier mouvement du texte interroge le lecteur sur la condition féminine et ses « malheurs » ;( 1/12 ) Le second mouvement illustre les raisons  supposées de la supériorité masculine ( 13/21 ) ; Le dernier mouvement fait l’éloge d’une femme politique admirable et montre le brillant exercice du pouvoir au féminin  Plus »

28. novembre 2023 · Commentaires fermés sur Un nouveau contrat social souhaité par Olympe de Gouges : principaux éléments d’une lecture linéaire · Catégories: Lectures linéaires, Première

Situation de l’extrait : attention pour composer  et compléter vos introductions, vous reprendrez , au préalable , les éléments de contextuels et biographiques vus pour l’extrait précédent )

Le postambule de la DDFC est suivi par un  court essai intitulé Forme du contrat social de l’homme et de la femme  Olympe de Gouges y développe la nécessité de certaines réformes sur le statut des femmes  et notamment à propos du contrat de mariage ; Après avoir évoqué, à la fin du postambule, la situation des femmes sous l’Ancien Régime, elle entend démontrer qu’il est nécessaire de modifier le régime matrimonial sous peine de voir les “vices ” inhérents au règne de la monarchie, perdurer. L’action révolutionnaire, à ses yeux, doit en effet s’accompagner de mesures législatives efficaces pour garantir la protection des femmes et mettre un terme à la dépendance arbitraire qui les lie à leurs époux. L’extrait étudié commence à “Voilà à peu près la formule de l’acte conjugal “ et se termine par “le gouvernement français ne saurait plus périr . Plus »

06. novembre 2023 · Commentaires fermés sur Le Malade imaginaire : la fausse mort d’Argan · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags:

La comédie -ballet de Molière intitulée Le malade imaginaireréserve plusieurs surprises aux spectateurs.  La comédie s’ouvre en effet sur un prologue chanté et comporte des intermèdes qui accompagnent l’intrigue et divertissent les spectateurs. Le dramaturge nous raconte l’histoire d’Argan , un homme qui se croit toujours malade et qui voue une admiration excessive aux médecins et  suit aveuglément leurs ordonnances. A tel point qu’il décide, égoïstement,  de donner comme mari à sa fille Angélique , le fils d’un médecin  .   Pour aider Angélique à échapper à ce mariage et faire douter Argan des médecins, Toinette , avec la complicité de Béralde, se déguise en médecin volant et  au terme d’une consultation loufoque, parvient à faire douter Argan  . Il est  désormais prêt  à accepter de se faire passer pour mort afin de tester son entourage, et de connaître leurs véritables sentiments. La scène se situe à la fin de l’acte III  et c’est. Béline qui  est la première victime de ce dispositif , sorte de théâtre dans le théâtre . On peut observer trois mouvements dans l’extrait : Toinette imite la tragédie, Béline se démasque et le spectateur apprécie la surprise finale avec le “réveil ” d’Argan . Plus »

05. novembre 2023 · Commentaires fermés sur L’île des esclaves : une utopie sociale inventée par Marivaux · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , , ,

En  1725 ,lorsqu’il met en scène L’ile des esclaves, cette comédie philosophique,  Marivaux a déjà connu le succès au théâtre avec ses comédies sentimentales :  La Surprise de l’amour  et La double inconstance ; Il y analyse les rouages des relations amoureuses et tente de faire découvrir à ses personnages ce qu’est une relation sincère , qui ne se fonde ni sur les apparences ni sur la vénalité ou l’intérêt mais simplement sur les mouvements et le langage du coeur; Observateur avisé de ses semblables , le dramaturge se lance avec l’Ile des Esclaves, dans une comédie sociale: il s’agit de critiquer la manière dont les aristocrates traitent leurs domestiques et de leur apprendre , grâce à un renversement des rôles, à se montrer plus humains et plus respectueux .  Plus »

03. octobre 2023 · Commentaires fermés sur Réussir l’oral du bac de français : construire un document efficace en salle d’examen pour sa lecture linéaire · Catégories: Fiches méthode, Lectures linéaires · Tags: ,

Cette année , tu vas étudier en classe avec tes camarades et ton professeur , une vingtaine de textes qui constitueront ta liste de textes pour l’oral du bac de français . Le conducteur d’oral est une sorte de plan détaillé, d’aide-mémoire, de fiche  que  tu vas construire durant 30 minutes en salle d’examen; Le but de ce document est de te permettre de parler durant 10 minutes de ta lecture linéaire de manière organisée et structurée. Il existe bien entendu plusieurs méthodes pour construire ce document et pour préparer cet examen.  Attention à ce que tu trouveras sur internet car l’épreuve a changé en 2019 et certains sites ne sont pas mis à jour et présentent  des contenus périmés . Voilà donc quelques conseils pour l’édition 2024 du bac de  français.  

Mode d’emploi:  dans un coin de la feuille,  en haut à gauche , dessinez ou matérialisez  un rectangle qui va représenter l’introduction ..commencer par poser les éléments de l’introduction sans faire de phrase; tu peux consulter le site d’Amélie Vioux : commentairecompose.fr

 

Note dans l’ordre les mots clés qui précisent ces 5 étapes de l’introduction . 

  •  précisez d’abord  la date  et Le mouvement littéraire auquel appartient l’auteur (par exemple, pour Molière , 1673   la comédie classique ) qui forment le contexte historique 
  •  évoquez ensuite l’auteur en vous focalisant sur sa vie au moment où il publie l’œuvre que vous étudiez : Molière est très malade et cette pièce sera la dernière car il mourra après la quatrième représentation 
  •  rappelez l’objet d’étude et le parcours associé : théâtre, comédie et spectacle 
  •  citez les thèmes principaux Le Malade Imaginaire de Molière, ce sont l’hypocondrie, la satire  médecine et l’amour filial
  • situez l’extrait au sein de la pièce , du roman :  citez le nom des personnages principaux et faites un bref résumé du passage étudié

 

En bref : C A O R S A moyen mnémotechnique pour différencier et mémoriser l’ordre des étapes d’une introduction de lecture linéaire à l’oral 

  • C comme  contexte historique (mouvement , courant, époque, événement important)
  • A comme auteur et éléments biographiques 
  •  O comme œuvre, genre, parcours 
  •  R résumez le texte  aussi brièvement que possible et  n’oubliez pas d’en dégager le thème principal, l’idée directrice
  •  S comme situation de l’extrait
  •  A comme présentation des axes (découpage du texte en 2 ou 3 parties ) 

Une fois l’introduction terminée, il te faudra lire le texte à haute voix en t’appliquant : cette partie de l’épreuve est notée de manière indépendante sur 2 points .. je te conseille d’écrire LECTURE sur ton document  pour être certain de ne pas oublier de lire le texte. 

  • LECTURE du passage ( appelée lecture expressive) 
En face, en haut à droite, sur ton document ,  tu peux noter les mots clés qui vont former ta conclusion . Certains candidats  préfèrent noter les mots clés de leur conclusion à la fin de leur étude , en bas de leur document ou sur une feuille séparée . C’est à toi de choisir ce qui te semble le plus efficace . 
Les points clés de la conclusion à l’oral du bac : c’est la dernière impression que l’examinateur va garder de ta prestation et il attend un contenu bien précis. 
  • Un rappel des axes étudiés en utilisant les temps du passé 
  • L’intérêt du passage  
  • Un rapprochement avec d’autres extraits de l’œuvre ou d’autres œuvres qui évoquent les mêmes thèmes , soit du même auteur , soit de la même époque : cette parti equ’on appelle également l’ouverture, est de loin la plus importante . 

N’hésite pas à dire .. pour conclure, ou nous allons maintenant conclure cette étude en …

Que faire ensuite durant les 25 minutes de ton  temps de préparation ? 
Le texte aura été travaillé en cours , préparé en classe et à la maison et vous l’aurez probablement révisé . Il s’agit donc de vous noter des éléments clairs qui vont vous permettre de parler de la manière la plus fluide possible. Là encore , ne rédigez pas : utilisez des abréviations, des flèches, des codes couleurs et adoptez une prise de notes structurée par les lignes du texte et les axes dégagés. C’est en vous entrainant régulièrement et avec application en classe toute l’année que vous pourrez être efficace le jour J .

 Ne pas confondre Fiches « textes d’oral » avec fiches œuvres complètes pour l’écrit

Les  fiches « textes d’oral récapitulent l’analyse  et les lectures linéaires effectuées en cours. Elles doivent contenir une intro , une liste de points incontournables : citation, identification du procédé, analyse de l’effet produit. , une conclusion 

Que faut -il retenir ? 
On ne fait pas de phrases 
On note un déroulement 
On respecte une méthode et un ordre 

 Pour en savoir plus ….Le passage à l’oral (20 minutes)

Ton oral de français va se dérouler en deux temps : 

Un exposé sur un texte choisi par l’examinateur dans ton descriptif (12 minutes, noté sur 12 points)

Après avoir brièvement restitué le passage de texte dans son œuvre ou dans le parcours associé, tu effectueras une lecture à haute voix. Le tout est noté sur 2 points. A toi d’y mettre le ton qui convient, et de faire attention à ta diction.

Tu enchaines ensuite avec une explication d’un passage du texte, notée sur 8 points.

Pour terminer, tu réponds à la question de grammaire posée par ton examinateur, en lien avec une phrase ou un court passage du texte choisi. Cette dernière partie est notée sur 2 points.

La présentation d’une œuvre étudiée (8 minutes, notée sur 8 points)

Tu présentes dans un premier temps l’œuvre que tu as choisie et les raisons de ce choix.

Cette première présentation donnera l’impulsion à la deuxième partie de l’échange avec l’examinateur. Il t’amènera à développer tes explications ou encore défendre ton point de vue. 

Le passage devant l’examinateur ne doit pas être une récitation ni une lecture de brouillon.

Fais un effort sur ton vocabulaire et surtout, au temps ! La politesse et un sourire marquent toujours plus de points que la mauvaise humeur. L’examinateur n’est pas un robot programmé pour te piéger…