Tout le monde a l’impression de connaître l’histoire de Cendrillon car les contes de fée alimentent notre imaginaire depuis fort longtemps . Mais quelle version connaissez-vous de ce conte et comment avez-vous compris l’adaptation proposée par le dramaturge Joël Pommerat ? Nous sommes bien loin de l’univers aseptisé de Disney .. Commençons par un petit tour d’horizon de la pièce : une petite fille perd sa maman et doit apprendre à vivre, avec son père , dans un nouvel environnement où elle ne paraît pas acceptée. L’ image de la méchante belle-mère plane sur la tragédie familiale et Cendrillon souffre chaque jour un peu plus : reléguée dans une chambre sordide, sorte de caveau, elle paraît prisonnière de sa douleur . Peu à peu , Sandra devient Cendrillon et la matière du conte se mêle à la tragédie familiale qui est aussi une tragédie de la solitude et de la difficulté à accepter l’Autre. C’est également un apprentissage de la résilience et une sorte d’ essai théâtral qui transforme la douleur de la perte en désir de vivre . Le deuil est le point de départ de la création théâtrale . Plus »
Comprendre comment les humains apprennent grâce aux neurosciences.
D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, les neurosciences cognitives ont identifié au moins quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage.
1. L’attention
L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit.
Stanislas Dehaene ajoute que l’attention sert à sélectionner les informations, module massivement l’activité cérébrale et facilite l’apprentissage.
Mais l’attention peut être sélective. Nous apprenons et mémorisons en fonction d’un projet de mémorisation et tous les stimulis non pertinents dans le cadre de ce projet sont évacués par le cerveau, ils deviennent littéralement invisibles. Même s’ils sont visibles, leur traitement est différé du fait d’un goulot d’étranglement dans le cerveau. La vidéo du « gorille invisible » illustre parfaitement ce mécanisme :
Quelles conséquences pour l’enseignement ?
La tâche la plus important des enseignants est de canaliser et captiver, à chaque instant, l’attention de l’enfant.
L’enseignant doit veiller à créer des matériaux attrayants mais qui ne distraient pas l’enfant de sa tâche principale, notamment en ne créant pas de double tâche.
L’ “effet maître” consiste à bien orienter l’attention des apprenants et donc à bien définir la tâche en question.
2. L’engagement actif
Stanislas Dehaene écrit :Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’enfant alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’enfant d’apprendre à savoir quand il ne sait pas. Une étude scientifique a montré que le nombre de tests via des exercices compte plus dans la mémorisation que le nombre d’heures passées à étudier.
3. Le retour d’information
Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l’erreur, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne.
Les erreurs sont positives et sources d’apprentissage. Elles sont normales dans le processus d’apprentissage car elles expriment à la fois la représentation mentale que l’élève se fait d’une notion ou d’une action et un obstacle à repérer avant de le dépasser.
Gaston Bachelard (philosophe des sciences) disait :
“On connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant les connaissances mal faites, en surmontant ce qui ,dans l’esprit même, fait obstacle”.
Stanislas Dehaene ajoute que l’apprentissage se déclenche lorsqu’un signal d’erreur montre que la prédiction générée par notre cerveau n’est pas parfaite. Il ne peut pas exister d’apprentissage quand tout est parfaitement prévisible.
Les neurosciences démontrent donc que :
- L’erreur ou l’incertitude sont normales – elles sont même indispensables.
- Les punitions face aux erreurs ne font qu’augmenter la peur, le stress, et le sentiment d’impuissance inutilement. Les punitions sont néfastes aux apprentissages.
- La motivation positive et les encouragements stimulent l’apprentissage. Les meilleurs encouragements résident dans le regard des autres et la conscience de progresser, ils ne sont pas synonymes de récompenses.
4. La consolidation
L’automatisation des connaissances est essentielle. L’automatisation est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient.
Le point culminant d’un apprentissage est le” transfert de l’explicite vers l’implicite” : c’est l’automatisation des connaissances et procédures. Cette automatisation passe par la répétition et l’entrainement. Elle permet de libérer de l’espace dans le cortex préfrontal afin d’absorber de nouveaux apprentissages.
Il est essentiel de répéter une connaissance nouvellement acquise :
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- pour mémoriser une information, notre cerveau a besoin de trois passages au minimum,
- pour intégrer une nouvelle habitude, il a besoin de 21 jours.
Stanislas Dehaene insiste sur le rôle joué par le sommeil dans cette phase de répétition et de consolidation. Il affirme qu’après une période d’apprentissage, une période de sommeil, même courte, améliore la mémoire la généralisation la découverte de régularités . L’amélioration du sommeil peut être une intervention très efficace pour remédier à des troubles de l’apprentissage. Il est nécessaire de distribuer l’apprentissage tous les jours !
La catastrophe dans Germinal : la mine s’écroule …commentaire littéraire
Ce passage a été choisi pour vous exercer au commentaire littéraire ; Cet exercice nécessite qu’on procède par étapes. Je vous conseille d’abord d’effectuer, au brouillon, un relevé avec les mots tirés du texte qui vous semblent les plus intéressanst à commenter , de les associer à un procédé d’écriture ( figure de stytle ou point de grammaire ) . La dernière colonne du tableau sera remplie, au fur et à mesure , par vos interprétations. La lecture du tableau devrait permettre la construction de sous-parties qui formeront l’architecture de votre plan détaillé. Au bout d’uen heure environ, vous devriez pouvoir commencer à rédiger une introduction Votre problématique sera l’axe d’étude principal que vosu aurez dégagé en fonction des éléments observés ; N’oubliez pas de définir le contexte (réalisme) , d’évoquer Zola, le titre du roman Germinal et le thème de l’extrait : l’explosion du Voreux. Pensez à bien situer l’extrait ; Il s’agit de la catastrophe finale; Souveraine, un ouvrier anarchiste a saboté la mine pour empêcher la reprise du travail. Problématiques possibles : Voyons comment l’auteur décrit la catastrophe ; Comment l’écrivain montre- t-il que la machine semble se battre pour ne pas mourir ?
Idées de sous-parties : Dans un premier temps nous montrerons que la mine apparaît ici comme un monstre terrassé avant d’évoquer la dimension épique de la catastrophe; Nous terminerons par démontrer que Zola peint ici un tableau apocalyptique. ( fin du monde )
Sélectionnons ensemble les observations pour construire les parties . Par exemple, l’idée de détonations souterraines l 3 rappelle l’univers de la guerre donc devait être réservée à la seconde partie ainsi que l’artillerie monstrueuse canonnant (l 4). La comparaison l 9 un homme fauché par un boulet sera également réservée à la partie 2 car elle fait partie du champ lexical de la guerre . La première partie du commentaire est réservée aux descriptions des personnifications de la mine , souvent vue comme un monstre dans le roman; On rangera donc dans cette partie des observations telles que tomber sur la face l 8, les membres écartelés de la machine (l 10) lutter contre la mort ; son genou de géante (l 12 ) rappelle bien la présence d’un élément monstrueux ainsi que sa mort , sa défaite avec le verbe expirer (l 12) Enfin , à partir des lignes 18, on repère l’expression bête mauvaise, son haleine et le fait que la mine se nourrit des travailleurs avec la métaphore “se gorgeait de chair humaine ” . Que restait-il pour évoquer l’idée de fin du monde, la partie 3 ?
On pouvait penser à repérer les éléments en relation avec la destruction et la disparition de la mine, la fin du monde .. avant de tenter dans un second temps de les regrouper par thèmes …
Examinons d’abord les observations à extraire du texte pour composer la partie 3 : un tableau apocalyptique
OBSERVATIONS INTERPRÉTATIONS
Un total de 13 observations qu’on peut regrouper ( code couleur ) : en jaune les éléments en relation avec l’eau et en bleu les éléments qui montrent la disparition, l’effacement.
Une fois que ces observations ont été faites, et interprétées , il faut désormais travailler à repérer les sous-parties du commentaire ; on constate par exemple la présence du thème de la catastrophe naturelle avec les références aux phénomènes naturels comme le tremblement de terre (convulsion du sol, s’écrasaient , le gouffre, , l’inondation (boire, engloutir, le mât ) ; Zola montre la puissance des éléments naturels qui balaient les humains comme des fétus de paille; il montre aussi que cette catastrophe est comparable à la fin du monde dans les textes sacrés et il emploie de nombreuses images bibliques issues de l’Apocalypse (le dernier livre de l’Ancien Testament ) comme par exemple les hommes avalés par l’abîme , le jour noir; on peut tout à fait ici relier cierge colossal,à cette présence du religieux et des images religieuses pour suggérer la fin du monde . Enfin, on remarquait également dans le passage les images visuelles cette fois de la disparition et de l’anéantissement qu’on pouvait commenter et rassembler (disparut, émietter, voler en poudre, s’enfonça, couler , fini, immense trou); Zola favorise ici les hyperboles pour montrer à quel point cette catastrophe est immense . On pouvait faire référence au chaos, à la fin des temps, à l’anéantissement . Cette présence d’émotions contribue à créer la dimension tragique du texte .
L’ordre dans lequel on mentionne ces thèmes n’a au final que peu d’importance : on pouvait débuter par les images des catastrophes naturelles; plus faciles à identifier et terminer par les références à la religion, peut être plus subtiles à déchiffrer et qui nécessitent davantage de culture générale.
Voilà un exemple de plan détaillé de la troisième partie du commentaire littéraire
III Un tableau apocalyptique
1. Une véritable catastrophe naturelle
2. Une disparition brutale et fantastqiue
3. Les images de l’apocalypse : prophétie de la fin du monde ?
Construisons ensemble le premier paragraphe argumenté :
Pour illustrer la violence des éléments , l’écrivain utilise des références au déchainement des forces naturelles ; Par exemple, pour évoquer les soubresauts de la terre comparables aux secousses d’un véritable tremblement de terre, Zola utilise l’expression “suprême convulsion ” qui nous fait penser aux derniers mouvements désordonnés d’un malade atteint de fièvre ou de délire. L’association d’un adjectif d’intensité “suprême ” avec un terme qui connote une issue mortelle contribue à rendre ce cataclysme pathétique ; Le lecteur a ainsi l’impression que l’attentat criminel entraîne la violence d’un séisme. Dans un même ordre d’idées, Zola nous fait penser à une violente tempête maritime avec le mot tourbillon à la ligne 5 qui peut à la fois faire penser à une tempête de vent ou à des courants violents en mer qui entraînent les bateaux et leurs équipages au fond des océans . L’écrivain utilise également la comparaison avec le mât du bateau pour désigner la cheminée de la mine et il mélange ainsi les éléments naturels; La mine tout entière semble ainsi couler au fond de l’abîme et la métaphore bue par la terre à la ligne 16 contribue à rendre ce spectacle fantastique; On a l’impression que la terre s’ouvre pour engloutir les bâtiments et les hommes et le silence final marque une sorte d’anéantissement .
Un point de méthode pour réaliser convenablement cet exercice : Souvenez-vous : on repère des observations (étape 1 ); on cherche à les décrire avec précision en nommant les procédés d’écriture (étape 2 ) et leurs interprétations (étape 3) et au final, avant de rédiger le commentaire en entier, on met au point une organisation ( qu’on nomme plan détaillé ) en regroupant les thèmes issus de chacun des axes de lecture déterminés par la problématique. (étape 4 ). La dernière étape consiste à rédiger les paragraphes .