25. mars 2024 · Commentaires fermés sur Le printemps des poètes · Catégories: Seconde, Sorties · Tags:

Ce vendredi , nous avions une invitée surprise: dans le cadre du printemps des poètes, Valérie Rouzeau était à Surgères et elle a accepté de venir échanger, durant deux heures, avec une classe de seconde du lycée du pays d’Aunis. Les élèves avaient préparé, en son honneur ,  une émission littéraire où ils jouaient , tour à tour, les rôles de journaliste, présentateur et bien sûr , lecteur et commentateur de son oeuvre. Madame Teissier avait  judicieusement réaménagé  l’espace du CDI pour cette rencontre. Après le jingle de l’émission “La grande librairie”, Alexis ouvrait de bien belle manière l’émission avant de donner la parole à Lucia pour un portrait très réussi qui mêlait réalité et imagination. Après avoir évoqué la bibliographie de notre invitée et commenté les titres énigmatiques de ses recueiils tels que Neige rien , Vrouz ou Sens Averse, Juliette et Alexis nous offraient une traduction simultanée , en hommage au métier de Valérie Rouzeau qui a traduit, en français , la poètesse américaine Sylvia Plath. La classe avait ensuite préparé des portraits de poètes en drôles de bêtes : chameau, corbeau, crapaud et ver de terre ; Notre poétesse  qui vit avec son chat Sacha , nous a avoué que si elle devait choisir un animal: il ne devrait pas être trop beau “plutôt âne que cheval”  a-t-elle ajouté et si c’était un chien, ce serait un “corniaud ” . Mailie , Lilou et Léane se sont fait les interprètes de ces drôles de bêtes. Nous avons ensuite dressé , de manière très poétique, une to do list de choses essentielles comme “caresser un arbre ” “manger des sushis dans mon lit ” et des “pâtes à la tomate avec notre poète acrobate “;

Après ce joil florilège, nous avons cherché à confronter nos artistes au monde du travail : comment un poète se présente-t-il chez France Travail ? Flavie, Lauriane, Tyana , David et Mathéo ont lu de manière très expressive leurs portraits de poètes demandeurs d’emplois et Valérie Rouzeau a partagé avec nous , son expérience de VRP , voyageuse représentante placière en encyclopédie Hachette ,avant de reprendre ses études et d’aller à l’université étudier l’anglais . Elle aurait préféré faire des études de lettres mais comme elle bénéficiait d’une allocation versée par l’Etat et qu’elle ne souhaitait pas être enseignante, cette orientation lui a été refusée. Après une pause, nous avons commencé les lectures commentées des poèmes choisis par les élèves :  Madame Durupt a débuté cette rubrique par un court poème en hommage à Antoine Emaz, un des poètes préférés de Valérie Rouzeau : Enzo, Naomi et Léa ont ensuite lu un poème très touchant, écrit pour la mort de son père qui commence comme une comptine nostalgique  “nous n’irons plus aux champignons le brouillard a tout mangé les chèvres blanches et nos paniers…” ; Chacun s’est ensuite levé à tour de rôle pour lire son texte et c’était un très beau moment d’émotion et de partage . 

Merci à  Arthur, Claire, Noah, Ronan,  Stan, Malo. Valérie Rouzeau a mis fin à cet échange en expliquant les secrets de fabrication de certains de ces textes ; notamment ce qu’on nomme un centon un poésie,  une curieuse technique de composition  qui consiste à écrire à partir de vers empruntés à d’autres artistes afin de leur rendre hommage . Merci beaucoup, Madame Rouzeau pour vos mots à vous et ce que vous appelez “mes mots des autres “ ; Nous aimons beaucoup ce que vous faites et avons hâte de découvrir, l’an prochain, votre nouveau recueil dans lequel , nous aurons peut-être, une toute petite place.  

13. novembre 2021 · Commentaires fermés sur Slalom : comment filmer les violences faites aux femmes ? · Catégories: Première, Sorties · Tags: , ,

 

Slalom est le premier film de Charlène Favier , réalisé en 2020 et présenté au festival de Cannes . La jeune réalisatrice s’est inspirée de sa propre histoire pour écrire ce film qui fut tourné principalement à Tignes , en extérieur.. Elle a subi des violences sexuelles alors qu’elle suivait un cursus de sportive de haut niveau . Pendant des années , elle a gardé pour elle cette souffrance et a choisi  finalement de la transposer, à travers une forme cinématographique en créant des personnages comme celui de Liz , la jeune athlète âgée de 15 ans et celui de son entraîneur Fred, aux méthodes pour le moins sujettes à caution. La cinéaste a cherché à montrer l’emprise psychologique de Fred sur sa jeune protégée : tout d’abord, il est son entraineur et elle doit lui faire confiance pour réussir ; ensuite c’est un adulte alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente , à la personnalité en construction et mineure de surcroît . Enfin, c’est un homme et il impose ses pulsions et son désir à la jeune fille qui n’a pas les moyens  psychologiques de lui résister . De plus, le milieu du sport de haut niveau entraîne un rapport différent à son propre corps qui devient un instrument de performance mais également un  objet de soins, de regards et de désir ici, pour l’adulte . Plus »

21. février 2020 · Commentaires fermés sur Phèdre : enquête sur une passion · Catégories: Sorties · Tags: ,

Ce matin, trois classes du lycée ont eu la chance d’assister, à une représentation du spectacle de la compagnie Ilôt Théâtre . Les comédiens, Laure Huselstein et Serge Irlinger  jouent d’abord le rôle de deux journalistes d’investigation qui enquêtent sur un fait divers tragique : un accident de voiture sur la D 936 qui a coûté la vie à un jeune homme d’une vingtaine d’années , Hippolyte Rivière ; Fait troublant : cette sortie de route a  eu lieu à proximité de La Ferté Milon , la ville natale d’un certain Jean Racine et surtout, l’asphalte était étrangement soulevée et les arbres brûlés à la racine . Seul un public averti peut comprendre cette référence à l’épisode du récit de Théramène dans la pièce ; Plus »

29. mars 2018 · Commentaires fermés sur La Révolution sous la pluie · Catégories: Sorties
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Tous condamnés….

En ce mercredi 28 mars 2018, nous avions rendez-vous avec l’Histoire ; par chance, ce n’était pas un jour de grève SNCF et nous voilà partis direction gare Saint-Lazare où nous prenons cour de Rome, un métro à destination de Pyramides; La pluie nous attendait déjà et un petit groupe à pas pressé s, se dirige , à tort vers ce qu’ils imaginent être le Palais Royal ; Il s’agit en fait au bout de l’avenue de l’opéra, d’une des plus belles salles de spectacle de la Capitale: l’opéra Garnier ; Nous longeons alors le palais Royal, passons devant l’entrée du Conseil Constitutionnel et pas un seul ne s’arrête devant la Comédie Française , encore un haut lieu de notre patrimoine culturel. Il faut dire que les affiches des prochains spectacles ne sont guère voyantes ; suite de notre périple …

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La guide nous attend à l’entrée de la cour du Palais Royal où l’artiste contemporain, Daniel Buren ,a exposé ses colonnes ; Un tournage a lieu dans une des galeries et il nous faudra nous montrer discrets: ce qui n’est pas la principale qualité d’un groupe du 30 jeunes plus ou moins familiers de la vie parisienne ; les passants l’apprendront à leurs dépens et beaucoup changeront de trottoir ou se risqueront , en râlant sous la pluie qui nous accompagnera fidèlement , durant toute cette matinée ; notre guide explique longuement la création des commerces de ces jardins du Palais Royal,  par un cousin du roi qui y avait interdit l’accès aux policiers; Ces endroits fortement fréquentés sont donc devenus les premières bases pour les  révolutionnaires qui en profitaient, à l’abri de la censure et du pouvoir royal, pour appeler à la chute de la monarchie et à la révolution. C’est de là que partirent les troupes civiles à l’attaque de al Bastille afin de trouver les armes nécessaires à leur défense car Camille Desmoulins avait proclamé que Lousi XVI avait fait masser 20 000 soldats aux portes de la Capitale afin de réprimer les éventuelles émeutes; nous nous tenons à l’abri des arcades , sous des cafés dont les noms rappellent cette époque ; celui devant lequel nous nos abritons a été créé justement en 1787;

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Aujourd’hui ce sont des boutiques d’art qui se sont installées dans les galeries beaucoup moins fréquentées qu’autrefois. La foule désormais fréquente plutôt les grandes artères percées au siècle suivant par le baron Haussmann , comme la rue de Rivoli par exemple qui mène à la place Vendôme, célèbre place où les plus grands bijoutiers exposent leurs plus belles créations. Le Ritz,un place luxueux, y côtoie l’entrée du Minsitère de la Justice où Danton se rendait chaque matin quand il était ministre de la jeune République .

Au beau milieu d’une circulation quelque peu bruyante, notre guide tente de nous décrire la fuite de la famille royale: la reine qui venait du Palais Royal à pied (ce qui était rare pour l’époque car on ne marchait que très peu )  s’est perdue dans le dédale de petites rues adjacentes et à cause de son retard, la voiture de la famille royale a pu être interceptée avant de quitter la région parisienne. Toujours sous une fine pluie printanière, nous nous dirigeons donc vers la fameuse place Vendôme ; Les élèves trouveront facilement le mètre étalon qui représente la révolution de notre système de mesures qui devient décimal et qui s’uniformise à travers le Pays et notre guide expliquera les nombreux changements architecturaux qui ont affecté la plupart des places Royales ; En effet, les statues équestres de rois ont toutes été cassées par les révolutionnaires et il a fallu leur substituer des personnages emblématiques de la révolution ; Aujourd’hui, au centre de la place Vendôme, une colonne de bronze représente le déroulement de a bataille d’Austerlitz, remportée par les troupes de Napoléon Bonaparte ; En effet, il n faut pas oublier que les bouleversements révolutionnaires vont marquer le début de nombreuses guerres avec les monarchies voisines ralliées sous les bannières de leurs souverains.

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Dernière étape tout aussi pluvieuse (mais de ce côté là le pire était à venir ) place de la Concorde où les condamnés étaient exécutés par dizaines , jusqu’à 300 par jour pendant la Terreur ; le Musée du jeu de Paume abrite actuellement des collections d’art contemporain et il ne reste plus aucune trace de cette salle où fut prêté le serment du même nom par les députés désireux d’écrire la Constitution des droit de l’homme et du Citoyen.Là s’achève la première partie pédestre de noter découverte du Parsi révolutionnaire et les élèves doivent désormais se rendre par leurs propres moyens au lieu de rendez-vous suivant : le fameux boulevard du Palais sur l’île de la Cité . 

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Nous les retrouvons, un peu plus d’une heure peu tard, transportant encore un peu de nourriture sucrée et colorée avec eux ; Aucun ne manque à l’appel et nous entrons dans la Conciergerie , prison principale des ennemis de la  révolution mais aujourd’hui encore, lieu de Justice. Une première surprise nous y attend : une installation d’art contemporain qui détourne l’eau de la Seine juste au- dessus de nos têtes; Nous commençons par la partie médiévale et nous suivrons ensuite le parcours des prisonniers depuis leur arrestation, l’attente dans la salle des pas perdus, l’enregistrement auprès du concierge de leur identité, nom, prénom, adresse, profession et la notification du motif de l’arrestation. Nous franchissons à notre tour les grilles et pénétrons dans les couloirs où certains cachots ont ét conservés : Les détenus étaient logés selon leur rang et leur fortune: les pailleux subissaient des conditions d’incarcération terribles alors que ceux qui pouvaient s’acquitter de la pistole , avaient des cachot plus spacieux et parfois individuels; des prisonniers célèbres ont été enfermés dans ces lieux: Voltaire quelques années avant eux, Olympe de Gouges, Danton ainsi que la reine Marie-Antoinette qui y séjourna trois mois avant d’être jugée en 3 jours et exécutée quelques mois après son royal époux. Un passage étroit nous donne accès à une petit partie de la cour des femmes (la prison avait un côté réservé aux détenues de sexe féminin) où l’on peut voir des vestiges de cette époque : le coin des douze où on rassemblait les condamnés du jour avant qu’ils montent dans la charrette pour qu’ils puissent dire adieu à leurs femmes , une planche à laver et une fontaine où les prisonnières faisaient leur toilette. Les élèves seront ensuite invités à écrire , au dos d’une carte postale, quelques mots d’adieu en se mettant dans la peau d’un condamné. 

 

Condamnés, nous l’étions tous par la pluie et nous avons traversé le pont de la Cité sous des trombes d’eau ; Le métro le plus proche fut pris d’assaut et ensuite, chacun à sa manière , tenta de regagner Ermont-Eaubonne : certains empruntant des trajets différents ..merci à tous les élèves ainsi qu’à leur professeur dEPS pour ces moments partagés . La citation du jour : “on n’est pas en sucre quand même “… même si le temps froid  gris et pluvieux a quelque peu gâché le plaisir de découvrir les secrets de la Capitale au temps des Sans -Culotte , j’espère que lorsqu’ils liront les discours de Robespierre au bac, ils s’imagineront place de la Concorde ou dans un cachot de la Conciergerie et qu’ils verront passer  au loin , l’ombre des charrettes des prisonniers et le clin d’oeil du Docteur Guillotin 

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La cour des femmes 

 

 

 

 

09. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Antigone 82 : Beyrouth à Eaubonne · Catégories: Sorties · Tags: ,
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Ce vendredi 8 décembre , nous attendions avec impatience d’assister à la représentation de Antigone 82, une pièce   mise en scène par Jean-Paul Wenzel et tirée de l’adaptation , réalisée pour la scène , du bouleversant roman de Sorj Chalandon: Le quatrième Mur . Et bouleversés, nous l’avons été , à plusieurs reprises. Au premier regard, le rideau déchiré attire notre attention ; En son centre , un écran blanc qui servira à projeter les images des acteurs hors scène, effaçant ainsi partiellement les frontières entre ici , l’espace scénique, et là-bas, ailleurs, loin parfois comme le visage d’Imane au téléphone, une sorte de skype géant qui nous permet de voir l’actrice pour la première fois . Comment Arlette Namiaud a-t-elle choisi de faire débuter la pièce ? 

mur33.jpg Elle n’a pas conservé le dispositif imaginé par le romancier qui a construit son récit sur une énorme ellipse entre la fin du chapitre  1 qui se déroule le 27 octobre 1983 à Tripoli au nord de Beyrouth et les  chapitres 23 et 24 qui nous relatent la suite de la conversation entre Mehdi, le vieux soldat palestinien et Georges qui vit ses derniers instants.  La pièce s’ouvre à l faveur d’une assemblée  avec le discours de Samuel en 1974 à Paris et la rencontre entre Georges et Aurore sur fond de revendications féministes. Le ton est donné et le choeur sera présent tout au long edu la pièce . S’il faut un peu de temps pour entrer dans le jeu des acteurs et s’adapter au rythme assez soutenu de leurs changements de rôles ,des rafales d’émotion déferlent bientôt   sur le plateau avec pourtant des moyens minimalistes.   Deux chaises en plastique figurent la banquette avant de la mercedes noire de Marwan  dans laquelle Georges est à chaque fois invité à monter . L’acteur qui joue le rôle du guide druze  fut  l’un des plus convaincants hier soir; Il a su donner au personnage une profonde humanité.  De temps à autre surgissent quelques symboles facilement identifiables: la croix tatouée sur l’épaule de Joseph-Boutres, le sniper chrétien phalangiste  signe extérieur de sa confession et rappel du rôle qu’il s’est arrogé de protecteur des valeurs occidentales , les barbiches postiches des gardes chiites , la kippa remise à George spar son ami Samuel pour qu’il puisse représenter le choeur et le juif sur scène, un ou deux uniformes de soldats , de nombreuses armes sur scène mais rien de tonitruant, peu de bruit en dépit de la fureur des hommes . C’est d’ailleurs la parole chorale qui restitue le mieux  les grandes lignes du parcours du héros: la voix de sa femme Aurore, celle du docteur Cohen, celle de Simone l’ancienne ouvreuse du cinéma en ruines qui abritera la première rencontre avec les acteurs, les voix compatissantes de ses amis quand il peine à retrouver sa place d’homme au monde, après son second voyage à Beyrouth et sa découverte des exactions commises dans le camp palestinien de Chatila.

 

La guerre semble rattraper les acteurs un peu comme la maladie rattrape Sam: physiquement la prestation de Pierre Gaffieri est impressionnante ; Georges veut es laver de la guerre en retirant sa chemise et pleure longuement dans les bras de Marwan qui était pour l’occasion interprété par Jean-Paul Wenzel himself. La ssène qui m’a le plus touchée est celle de la première rencontre entre les acteurs sur la ligne de démarcation au coeur de Beyrouth ; Chacun doit renoncer à son identité, retirer son brassard  pour endosser son rôle et permettre à la représentation de se dérouler .  Les acteurs s’avancent tour à tour et présentent leurs personnages mais lorsque c’est au tour de la jeune palestinienne, elle rompt le pacte avant de se rétracter et d’accepter de disparaître au profit de la petite maigre. Le personnage d’Imane dans sa robe rouge sang incarne cette Antigone butée, mauvaise presque qui revendique le droit de mourir pour ses idées . L’adaptation fait  la part belle au collectif et restitue les étapes essentielles du parcours d’homme de Georges qui ,de l’envie de vivre insufflé par sa paternité , comme contaminé par Antigone, finit par ne plus  désirer que la mort comme on désire la terre promise. Le moment où il appuie sur la détente et exécute Joseph-Boutros, lui même assassin de Nakad, le fils de Marwan plonge le théâtre dans le noir et le silence du coup de feu est assourdissant. 

 

L’émotion est palpable mais nous ne sommes pas véritablement dans une  ambiance de tragédie : les passages qui nous font sourire ne manquent pas comme les concessions de Georges qui vend Créon en calife au cheik chiite, sa maladresse avec l’épisode où arrêté à un barrage , il se trompe de laisser-passer et les conseils pragmatiques de son guide pour positionner ses visas à côté de son coeur, dans ses poches ou dans son porte-feuille , les protestations de Khadijah qui ne veut pas mourir sur scène et le consentement du metteur en scène déclenche alors une réplique amusée de Charbel qui joue Créon  : ” Et Antigone s’en sort aussi ?” ; Le jeu totalement faux et outrancier de Madeleine qui a choisi dans son rôle de nourrice le passage où elle surprend Antigone qui rentre au petit matin a même fait rire ouvertement le public comme une respiration avant le drame imminent : l’attaque des avions israéliens sur ce quartier de Beyrouth. Le choix de l’adaptation respecte la chronologie et la mention des indications de lieux et de dates , imitation des lettres roulantes qui s’affichent dans les aéerport pour simuler les vols de Georges, facilite les repérages des spectateurs . 

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Bien sûr, la présence physique des acteurs, la voix rauque d’ Imane, la musique que jouent Nakad et un autre acteur et le fait que les 8 acteurs présents endossent plusieurs rôles chacun, donnent une véritable présence aux questions posées par le roman et qui sont pour la plupart reprises dans l’adaptation ; On regrettera simplement de ne pas avoir vu plus longtemps le coeur de ce roman: à savoir les répétitions de la pièce d’Anouilh ; même si Georges explique le choix d’Antigone et ce qu’elle représente, le metteur en scène est passé assez vite sur son travail de mise en scène justement , alors qu’il tenait  là une occasion de mise en abîme de son propre travail autour du roman. On aurait ,en effet, aimé voir Georges devenir véritablement le metteur en scène de cette nouvelle Antigone qui aurait du être jouée en 1982 et qui s’est effondrée sous le poids des événements historiques . Oui vraiment la guerre sort vainqueur de ce face à face avec Georges ; Antigone est bien morte deux fois : la première fois avec l’assassinat de l’actrice et la seconde fois avec le sacrifice du metteur en scène dans une rue de Tripoli un an plus tard . 

Une soirée de communion qui a relié Eaubonne à Beyrouth le temps de la représentation ! 

20. décembre 2016 · Commentaires fermés sur Défi théâtre : les vainqueurs ? · Catégories: Sorties · Tags:

Les grands gagnants de ce défi théâtre sont ..les élèves qui se sont amusés à la fois durant les  séances de préparation, qui ont fait travailler leur imagination et qui ont endossé des rôles de composition durant les répétitions et la représentation. 

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Deux classes, deux styles et deux approches d’un grand classique source inaltérable d’inspiration. A la barre sont venues témoigner les victimes concentrées et parfois consentantes de Don Juan ; ils étaient ,pour certains, tout à fait dans leur élément; et pour d’autres, ils ont osé monter sur sur scène pour affronter les feux de la rampe  et un public exigeant ..

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16. décembre 2016 · Commentaires fermés sur Graines de vedettes : le défi théâtre des 202 et des 208. · Catégories: Sorties · Tags:
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Sous la houlette de leurs professeurs de français, les élèves de seconde 2 et de seconde 8 ont représenté , dans la salle polyvalente deux pièces de théâtre de 40 minutes environ qu’ils ont entièrement réalisées en moins de 3 semaines; L’exploit mérité d’être souligné ..et ce n’est pas le moindre; Répartis en groupes de travail autonomes, et aidés par leurs camarades qui s’improvisèrent metteurs en scène ou technicien de régie, les élèves ont revisité le grand classique de Molière  Don Juan, pour notre plus grand plaisir. 

Autopsie d’un projet devenu procès : il leur a fallu tout faire en classe ; Tout d’abord, inventer leurs textes et imaginer une

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salle d’audience au sein de laquelle les personnages de la pièce viendraient témoigner à charge ou au contraire, viendraient tenter de nous convaincre d’épargner ce “grand seigneur méchant homme ” ; Chacun s’est investi dans son personnage avec plus ou moins de conviction .  Mention spéciale d’interprétation à Théo et Ethan pour la métamorphose des deux paysans Pierrot et Lucas en fans de Johnny quelque peu avinés et maladroits. Parmi les candidats à la don Juan Attitude, Alex était particulièrement convaincant en  séducteur cynique face à une Brigitte survoltée qu’il a fallu faire évacuer par nos gendarmes de service, très à l’aise dans leur prestation;

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Alexis en perfide volage a réussi à faire chavirer les coeurs de ses dames face à une Elvire particulièrement touchante et sincère. Nos avocats de choc: maître Elie alias Gims, Maitre Ioda et Maitre Centimètre ont eu beaucoup de mal à plaider les circonstances atténuantes; Léa et Clara jouèrent à merveille les deux paysannes rivales et Bakthawa en ex- conquête délaissée parvint à tirer son épingle du jeu. Jalel dut, quant à lui, affronter  le couple de ses parents constitué de Yavuz en père autoritaire et de Yassine en mère protectrice façon babouche et voile;  Le rôle du pauvre homme des bois fut interprété avec prestance par Exaucé qui, même s’il avait oublié une partie de son texte, sut s’attirer les faveurs du public avec son numéro de mendiant ; Quant à Lorenzo, il avait été choisi pour succomber sur scène face aux spectres à trois têtes incarnés par Lylia, Lamia et Salmata, toutes de noir vêtues. Enfin il ne faudrait pas oublier notre juge déjantée, Eva alias  lapin-panthère rose,  qui a su rythmer le spectacle et gérer les allées et venues des acteurs; Aux commandes : Amélie et Axelle en photoshoppeuse, Alec à l’ordi et enfin celle qui lancé le spectacle et qui avait appris par coeur son texte: Mademoiselle Deborah, la journaliste envoyée spéciale. Je n’oublie pas Yanis accusé de tromperie, Sami en grand frère méchant pas vraiment méchant, Mustapha en colère de ne pas avoir été payé par ce maître abusif et notre Don Juanne de choc, Sanaa dont le duo avec Jovannah fut particulièrement réussi et apprécié par le public. 

Un grand grand bravo à toute la classe qui a su s’investir et mener à bien ce projet pour notre plus grand plaisir: celui de spectateur ce 15 décembre . Et à l’année prochaine ..

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15 décembre 

 

16. décembre 2016 · Commentaires fermés sur Un couple d’écrivains en visite au lycée . · Catégories: Sorties
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 Mercredi 07 décembre,  la classe  de Première L se prépare à accueillir et à interwiever durant une heure, les auteurs de Génutopium : Clothilde Henry, une ancienne élève de l’établissement et son fiancé Khalid . Ils viennent de publier un roman à quatre mains qui raconte les aventures initiatiques  de la jeune Oukade dans un univers où les êtres  vivants, une poignée de rescapés, sont répartis en quatre segments : le Bium, l’Unium, le Trium et le Quantium.

 

  Les élèves ont d’abord demandé quel était le déclic qui les avait mis en écriture : ils souhaitaient dénoncer  les clivages dans notre société . Pour composer leur trilogie, ils ont expliqué leur méthode :  d’abord définir la trame avant  d’ inventer une société avec toute son organisation . Intrigués par les  prénoms des personnages , les élèves ont demandé des informations sur leurs origines et Clothilde a répondu qu’ils avaient choisi des prénoms de différentes origines en mêlant les civilisations et les époques . Oukade signifie en arabe :  avoir un lien. 

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Interrogés ensuite sur leurs  principales sources d’inspiration , Khalid a évoqué la littérature classique, certains ouvrage philosophiques et au cinéma,  Divergente ainsi que Hunger games.

La classe chercha également à savoir si des désaccords  étaient survenus pendant l’écriture . « Il fallait ce que ça plaise aux deux . Sinon on effaçait  » répondit Clothilde en souriant ; Il leur a fallu vingt mois pour le premier tome et ils sont actuellement en train d’écrire le second qui devrait paraître dans un an et demi environ. A noter que tous deux sont évidemment salariés et actifs : Clothilde travaille chez Thalés et Khalid pour l’INSEE.

Le titre Genutopium est un mot valise : il contient à la fois gène, utopie, opium

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et il a été déposé; Il est donc devenu protégé au titre de la propriété intellectuelle . Soucieux de faire passer des idéaux  et de véhiculer un message de paix, nos jeunes auteurs insistent sur la nécessité pour les jeunes de l’idée de vivre ensemble; Questionnés sur la présence de la religion dans leur ouvrage , les écrivains ont répondu qu’il ne s’agit pas tellement de religion mais plutôt d’adhésion a des groupes de valeurs. 

Pourquoi un livre pour les adolescents ? a demandé la classe et comment parvenir à éviter  d’avoir deux styles d’écriture . Clothilde reconnaît qu’ils ont deux styles différents mais qu’à force de relire leurs phrases, ils parvenaient à adopter un style plus uniforme presque naturellement . 

 Quand on leur a ensuite demandé comment leur roman a été accueilli par la critique , ils ont évoqué la diversité des opinions ; Par exemple,les chapitre consacrés au jeux quadratiques ont été aimées par certains  lecteurs et pourtant critiqués par de nombreux autres.

Les élèves étaient également désireux de savoir comment avait été créée la maison d’édition . Khalid leur avoue alors qu’il adore monter des sociétés notamment par action simplifiée 

 Face au reproche de manquer d’originalité, ils affirment que  ce n’est pas un problème et qu’il n’envisagent  nullement de se comparer aux grand modèles de  dystopies  comme 1984 de  Orwell ou Le meilleur des Mondes de Huxley . 

 Ils qualifient leur travail comme « une aventure intellectuelle pour l’héroïne entre essai et roman. » 

 Enfin, les élèves ont voulu comprendre quel était le véritable pouvoir de cet ordinateur central, le Génos qui inscrit et répartit l’ensemble des individu dans des groupes . « Est-ce que le Genos décide pour les individus? » demanda une élève . Il s’efforce d’optimiser les compétences des individus mais il lui arrive d’être pris en défaut 

 En dernier lieu , la classe chercha à comprendre  quelles ont été les influences des personnes réelles et si des portraits reconnaissables apparaissent çà et là dans le texte . “C’est vraiment très diffus “, leur explique Clothilde.

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 Pour résumer leur scénario, il s’agit de l’histoire du dernier territoire viable des survivants d’une guerre confessionnelle qui sont répertoriés dés la naissance et doivent adhérer à un segment.

 Khalid  affirma qu’ils ont cherché à  cibler les ados sans pour autant renoncer à des prétentions scientifiques.  En tout cas, ils ont donné vie à un univers cohérent qui propose des interrogations philosophiques pertinentes et on a bien senti que pour eux, écrire à deux .,c’est avant tout révéler une convergence d’idées . A Khalid  encore le mot de la fin en nous rappelant que l’écriture n’est pas un but en soi mais simplement un moyen de parvenir à ses fins. Pari réussi ; Vivement le tome 2. Et merci mille fois pour ce moment partagé .

 

 

 

 

30. octobre 2016 · Commentaires fermés sur Au théâtre ce soir à Eaubonne . Les Optimistes: une création du théâtre Majaz · Catégories: Sorties · Tags:
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Le  vendredi 04 novembre retrouvons nous à l’Orange bleue, le théâtre d’Eaubonne , pour assister et réfléchir ensemble à la représentation des questions contemporaines sur scène. Nous  verrons dans le cadre du festival de théâtre du Val d’Oise une pièce intitulée Les Optimistes qui aborde certains aspects de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Cette pièce a été mise en scène pour la première fois dans le cadre du théâtre du Soleil en 2012 

Le Théâtre Majâz (« métaphore » en arabe) a comme point de départ une rencontre entre trois étudiants de l’Ecole de théâtre Jacques Lecoq : Ido Shaked, Lauren Houda Hussein et Hamideh Ghadirzadeh, en 2007. D’Israël, de Palestine, de France, du Liban, d’Espagne, d’Iran ou du Maroc chaque comédien de cette compagnie apporte avec lui son identité, sa culture et son histoire au service d’une même exigence artistique. Il ne s’agit pas de théâtre “humanitaire” ou “social”, mais bien du théâtre dans son rôle premier d’interrogateur sur le monde.”Nous revendiquons un théâtre politique et engagé au service d’un langage artistique pertinent. Nous considérons que la mémoire collective est une oeuvre d’art. Elle est manipulée et donc laisse hors champs les éléments non conforme. Elle réduit notre perception au présent et rend notre imaginaire politique et humain étroit et faible. Nous commettons des “attentats de la mémoire” pour révéler des possibilités occultées. “

Venez nombreux assister à cette représentation donc nous débattrons en classe avec un journaliste professionnel. 

 

 

 

Comment occuper un espace qui n’est pas le mien ? Comment accepter la présence de l’autre sur son sol , sur sa terre natale ? Beaucoup de conflits dans le monde sont liés à des politiques dites d’occupation ou d’annexion. Quand un État ou un peuple ou une ethnie colonise un territoire ou un pays ou une région, elle cherche à y imposer ses lois, ses coutumes, sa religion . Les populations des territoires occupés ont alors le choix de se soumettre et de s’assimiler ou de résister et chercher à repousser l’envahisseur considèré comme un ennemi. Elles peuvent également choisir la cohabitions en envisageant de partitions de territoire et de nouvelles frontières, créant ainsi plusieurs entités là où régnait l’unité. 

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L’histoire de la pièce :  Samuel doit vendre la maison de son grand-père Beno qui vivait en Israël .C’est le point de départ d’une enquête personnelle où il retracera l’histoire de ce grand-père méconnu.Elle commence par l’exil en 1948 de ce réfugié de la Seconde Guerre Mondiale vers la Terre des nouvelles promesses. Durant cette période charnière dans l’histoire de cette terre où un peuple retrouvera enfin un foyer, et où un autre sera forcé à l’exil. Beno et Malka, les grand-parents de Samuel, reçoivent à leur arrivée à Tel-Aviv une maison située à Jaffa, ville palestinienne vidée de ses habitants qui seront expulsés en 1948 et prendront la route pour les camps de réfugiés du Liban, de la Jordanie ou encore vers d’autres villes palestiniennes ou vers Gaza.Ils se considèrent comme les pionniers d’un “peuple sans terre arrivant sur une terre sans peuple”, un des mythes fondateurs du sionisme.Alors Beno se lance à corps perdu dans cette nouvelle vie, apprenant l’hébreu passionnément, voyageant de part et d’autre du pays en qualité de journaliste, décrivant l’ardeur et la vitalité de son peuple en omettant la réalité de l’autre.Pour Malka, l’adaptation à cette nouvelle culture, à cette nouvelle langue se révèlera impossible.La naissance prochaine de leur fille ne fera que raviver son envie de repartir pour l’Europe ; leur mariage n’y résistera pas.Beno se retrouve seul.Un jour une lettre arrive et trouble l’univers de ce jeune homme, déterminé à devenir plus israélien que les israéliens.Une lettre du passé, des anciens habitants, présents mais oubliés dans leur propre maison.Ils demandent des nouvelles de celle-ci, du verger, de la boutique familiale au coin de la rue.

 

Que répondre ?  “Depuis cinq ans nous consacrons notre temps à tout rebaptiser, à oublier et à faire oublier le passé de cette ville mélangée où juifs et arabes habitaient et travaillaient ensemble. Nous avons changé le nom des rues, détruit des maisons et des magasins et enfermé la population qui restait sous un régime militaire”

Beno décide de mentir, avec l’aide des voisins israéliens et palestiniens et d’un prêtre grec orthodoxe dans le rôle de messager, profitant de son laisser passer du Vatican pour traverser des frontières infranchissables.La pièce est l’histoire de cette correspondance mensongère ..

Allez consulter le site du théâtre Majaz pour découvrir les notes de mise en scène autour de cette pièce…

http://www.theatre-majaz.com/la-compagnie

 

 

11. janvier 2016 · Commentaires fermés sur Retour au désert : une pièce de Bernard Marie Koltès · Catégories: Sorties · Tags:

Et si on allait au théâtre ce soir ? Le 29 janvier , une sortie théâtre vous est proposée pour aller découvrir une pièce décapante jouée pour la première fois en 1998. C’est l’occasion de voir une texte contemporain dans un théâtre parisien pour dix euros seulement.

Mathilde
est revenue d’Algérie. Avec en elle, les souvenirs de cette terre
en guerre. On est au début des années 1960, à l’Est de la
France. Elle retrouve la maison familiale qui lui appartient, et son
frère Adrien qui l’habite toujours. Pour reprendre son dû, la
bataille est ardue. Il y a aussi les enfants, les revenants et ceux
venus de là-bas, les étrangers… Bernard-Marie Koltès écrit ce
texte magistral à la fin des années 1980, à partir des souvenirs
d’une enfance d’où surgissent des cafés explosés et des Arabes
jetés aux fleuves. On est aujourd’hui au milieu des années 2010
et les spectres des nationalismes n’en finissent pas de nous
hanter. Il y a longtemps qu’Arnaud Meunier souhaitait remonter à
ce qui travaille notre relation à l’Algérie et à l’immigration,
la culpabilité tapie dans notre inconscient collectif. Le
Retour au désert, implacable comédie sur fond tragique, porte cette
lucidité. Sœur et frère d’une haine passionnelle, le duo de
Mathilde et Adrien appelle les monstres sacrés : après Jacqueline
Maillan et Michel Piccoli qui créèrent les rôles sous la direction
de Patrice Chéreau, ce sont aujourd’hui Catherine Hiegel et Didier
Bezace qui s’emparent de ce couple quasi-mythologique. Arnaud
Meunier réunit autour de ce duo d’exception une troupe d’acteurs
magnifique, et poursuit son exploration d’un théâtre résolument
en prise avec notre présent. Il convoque le mystère et le
fantastique, l’ironie foudroyante d’une langue trop polie pour
enfin donner vie aux fantômes et éclairer nos ombres. C’est à
voir absolument, maintenant.