16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Paroles de femmes : autour d’Olympe de Gouges, une petite histoire du féminisme · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: , ,

Le mot féminisme n’a pas bonne presse : il rime souvent avec revendications et agressivité ; Souvent moquées , parfois critiquées, les féministes ne se ressemblent pas toutes . Nous allons donc arpenter les couloirs de l’Histoire et les coulisses de la fiction afin de mieux comprendre ce que veulent ces femmes , ce qu’elles combattent et ce qu’elles défendent selon les époques. Voilà notre feuille de route .. .

Avec beaucoup d’humour, Chimamanda Ngozie Adichie cherche à changer les esprit set les mentalités : sa prise de parole se fonde souvent sur des anecdotes personnelles; Elle introduit son propos en évoquant les paroles de sa mère ; Cette dernière lui a appris que quand on est une femme , on doit toujours sourire et se marier afin d’avoir des enfants . Elle pense que “parce qu’on est une femme ” “because you are a woman”  ne devrait jamais servir d’argument pour nous inciter à accomplir quelque chose; Elle conclut son discours en conseillant aux femmes de ne pas faire taire la petite voix qu’elles ont en elles et qui leur signale quand une situation est injuste . Elle rappelle qu’il faut apprendre, aux jeunes femmes , que l’amour ce n’est pas seulement un don de soi ; En amour, on doit donner et prendre, recevoir autant que l’on donne.  Plus »

16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Disserter à partir de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : quelques exemples de sujets et de développements · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première

L’oeuvre d’Olympe de Gouges, par sa nature hybride et par la place qu’elle occupe dans l’Histoire des idées et dans l’évolution de la notion de droit des femmes , peut susciter bien des interrogations ; Tout d’abord ,elle incarne une grande partie des combats et des idéologies portées au fil du dix-huitième siècle, par les Lumières . Montesquieu,  précurseur du courant des Lumières ,avec son article sur la traite des nègres, contribue à relancer la réflexion autour de l’abolition de l’esclavage et du droit des minorités opprimées. Il dresse un réquisitoire des pratiques colonialistes et parvient à une conclusion lapidaire : les Européens utilisent de la main d’oeuvre gratuite et font taire leur mauvaise conscience pour engranger des bénéfices commerciaux; Il fait appel à l’émotion de ses lecteurs et les invite à reconsidérer , à la lumière de la Raison, les pratiques esclavagistes .  Torture, souffrances, barbarie, inhumanité : ” C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe” conclut -il . 

En 1759, dans son conte philosophique intitulé Candide, Voltaire lui aussi, s’attaquera aux pratiques esclavagistes en dénonçant notamment l’application du code noir qui légitime les pires châtiments . Dans le chapitre 19 des aventures de son héros, ce dernier croise un malheureux esclave à demi-nu, vêtu de haillons, auquel il manque une jambe un bras . Il l’interroge afin de savoir pourquoi il se retrouve dans une telle situation et ce dernier répond tout naturellement :  “C’est l’usage “  . Son maître M Vanderdendur  a le droit de lui couper une jambe s’il cherche à s’enfuir et de lui couper un bras s’il cherche à voler . L’esclave conclut alors : ” Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous “. En employant le conte philosophique et le stratagème du personnage naïf, ainsi qu’une touche d’humour noir, Voltaire cherche à nous faire prendre conscience de l’inhumanité de l’esclavage . Une écriture de combat peut donc prendre différentes formes . 

Quelques années plus tard, Denis Diderot, philosophe, romancier et dramaturge, décidera d’écrire un faux récit de voyage en s’inspirant du véritable voyage entrepris à Tahiti par Monsieur de Bougainville.  Il invente alors le Supplément au voyage de Bougainville dans lequel un personnage de vieux sage Tahitien  se lance dans un réquisitoire contre la colonisation en s’adressant à celui qu’il nomme “chef des brigands “c’est à dire le capitaine du bateau qui vient de faire escale en Polynésie; Le vieux Tahitien rappelle qu’ils ont réservé un accueil chaleureux aux Européens et que ces derniers les ont massacrés et ont confisqué leurs terres.  ” Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu’il gravât sur une de vos pierres ou sur l’écorce d’un de vos arbres : Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu’en penserais-tu ? ” Diderot , de cette manière , révèle les abus de la colonisation et ses méfaits. 

On peut unifier le courant des Lumières en partant de trois principes de base : le rôle de la raison, la critique du politique  avec la notion de tolérance et les notions de liberté te d’égalité, et l’idée de progrès, pas seulement dans le domaine des sciences mais également dans le domaine  des connaissances , de la perfectibilité de la civilisation et dans le domaine moral . 

Olympe de Gouges s’inscrit donc dans ce courant philosophique qui consiste à éclairer les consciences . Mais il est possible de le faire de différentes manières : Existe-t-il selon vous, des formes argumentatives , plus efficaces que d’autres ? L’enrobage de la fiction permet -il , comme le pensait Voltaire justement ,de toucher, de sensibiliser davantage plusieurs types de publics qui ne s’intéressent, par exemple, pas à la politique et à la philosophie . Si le but des penseurs est de diffuser largement leurs idées, de les vulgariser en les faisant rayonner le plus largement possible, alors la fiction est peut être un moyen de toucher les classes populaires . Un texte argumentatif , peut , en effet , paraître aride, trop sérieux ; C’est le cas notamment des 17 articles qui forment le corps de la déclaration . En revanche, l’ajout d’un postambule témoigne d’une volonté d’exprimer de manière littéraire des idées politiques. 

Quant aux liens entre politique et philosophie, ils sont nombreux . La loi se modifie sous la pression des idées et  parfois ,grâce à des textes écrits comme des manifestes ou à des combats .  La loi doit être l’expression d’une volonté générale et doit satisfaire le plus grand nombreL L’ Etat est la garantie des droits des citoyens, il mentionne leurs devoirs et leurs libertés qu’il inscrit dans un cadre législatif. l’Etat régit les rapports des hommes au sein d’une société . Au sens large, la politique définit donc l’art de gouverner les hommes  et dans les démocraties, un texte nommé constitution contient les  grands principes qui légitiment le pouvoir politique; Selon la notion de contrat social inventée par Rousseau, chaque citoyen accorde à ses représentants une autorité politique qui est une délégation de sa propre souveraineté ; Le pouvoir politique résulte d’une convention passée entre des citoyens qui sont naturellement libres et égaux et qui acceptent de se soumettre à la loi .  La philosophie se donne le monde comme objet de réflexion et propose un discours rationnel qui vise à expliquer ce qui nous entoure et à trouver des vérités . Platon faisait du philosophe à la fois un expert du langage et le magistrat suprême de la cité ; Certains y voient avant  tout une attitude intellectuelle , un instrument de réflexion sur le sens de la condition humaine. Qu’est-ce qui différencie donc un philosophe d’un homme politique ou d’un homme de lettres ? 

On peut aussi vous demander de commenter une citation comme par exemple celle de Flora Tristan, publiée en 1845 dans la préface de son essai: L’Emancipation de la femme : ” J’écris pour que vous sachiez; je crie pour que vous entendiez; je marche en avant pour que vous connaissiez la route. ” Ces propos peuvent selon vous s’appliquer au projet d’Olympe de Gouges dans la DDFC ? 

Autre réflexion beaucoup plus large qui fait appel à votre connaissance de l’oeuvre mais également à celle des textes du parcours : ” De quelles ressources spécifiques la littérature dispose-t-elle pour mener un combat en faveur de l’égalité ?  Il est possible de partir  notamment de la citation de Jean-Paul Sartre tirée de son roman autobiographique Les Mots , paru en 1949  ” Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée: à présent je connais notre impuissance. N’importe: je fais, je ferai des livres; il en faut; cela sert tout de même. ”  Les mots sont ils vraiment puissants ?  lesquels et jusqu’à quel point peuvent -ils changer le monde ? ou impuissants ?   

16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : Homme es-tu juste ? Texte 5 Construire une fiche de révisions pour l’oral à partir de la lecture linéaire · Catégories: Lectures linéaires, Première

En guise d’introduction 

Auteure du XVIIIème siècle marqué par les Lumières, Olympe de Gouges est le nom de plume de Marie Gouze dont la mère avocate était noble tandis que son père était un bourgeois. Mariée à dix-sept ans, mère quelques mois plus tard et très vite veuve, elle ne se remarie pas afin de préserver sa liberté : elle n’a pas besoin de demander l’autorisation d’un mari pour publier, comme la loi l’exige. N’ayant reçu qu’une éducation lacunaire comme les jeunes filles bourgeoises de son époque, elle sait à peine lire et écrire, c’est une autodidacte. Elle dicte ses textes à des secrétaires et compose surtout des pièces de théâtre et des essais pour diffuser ses idées novatrices. Engagée, elle aborde des sujets controversés et partage les idées révolutionnaires les plus radicales et dérangeantes comme la condamnation de l’esclavage ou des mariages forcés tandis qu’elle défend le droit au divorce ou les prostituées. Elle s’intéresse aussi à la politique réclamant d’importantes réformes sociales et d’abord l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, ce dont témoigne sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne parue en 1791. Cette femme trop libre et frondeuse se fait des ennemis : accusée de publication d’écrits contre-révolutionnaires, elle est la deuxième femme guillotinée après Marie-Antoinette en 1793.

Situation de l’extrait

L’extrait se situe après l’épître à la reine et avant la DDFC. L’auteur s’adresse aux hommes et les incite à réfléchir sur la manière tyrannique dont ils se comportent vis-à-vis des femmes, leur accordant injustement une place subalterne dans la société alors qu’ils sont égaux.

Projet de lecture : Comment Olympe de Gouges amène-t-elle les hommes à réfléchir sur l’inégalité entre l’homme et la femme dans la société du XVIIIème siècle ? / Comment dénonce -t-elle l’abus de pouvoir et la tyrannie exercée par les hommes sur les femmes ? / Comment l’auteure dénonce-t-elle l’injuste inégalité entre l’homme et la femme au siècle des Lumières ? ( au choix ) 

Nous pouvons distinguer 3 mouvements, ( un par paragraphe )

L. 1 à 4 O. de Gouges interpelle l’homme et lui demande de réfléchir à la tyrannie qu’il exerce sur la femme.

L. 5 à 9 Comparaison avec les autres espèces dans la nature et constat d’une coopération entre les deux sexes. 

L. 10 à 13 Dénonciation de la tyrannie que l’homme exerce sur la femme en raison de son orgueil et de son ignorance.

Lecture linéaire

Premier mouvement

L. 1 à 4 O. de Gouges interpelle l’homme et lui demande de réfléchir à la tyrannie qu’il exerce sur la femme. Le texte s’ouvre sur une apostrophe à l’homme et une question rhétorique : « Homme, es-tu capable d’être juste ? » Le singulier « Homme » est généralisant : c’est à la gente masculine qu’elle s’adresse. Avec le pronom de 2ème personne « tu », elle ne met pas l’homme sur un piédestal mais s’adresse à lui comme à un égal. Elle semble le provoquer, lui lancer une sorte de défi avec l’expression « es-tu capable » qui fait référence à ses capacités, à ses facultés, lui qui se prétend supérieur à la femme. O. de Gouges souligne d’ailleurs aussitôt avec une phrase emphatique et le présentatif « c’est…que » qu’elle s’adresse à l’homme en tant que femme et donc aussi porte-parole de toutes les femmes comme le confirme ensuite « mon sexe » à valeur de généralisation. La 2ème phrase de rythme binaire est très construite et montre déjà que l’auteure, bien que femme, maîtrise la rhétorique (=art du discours). Dans la 2ème proposition, elle dénonce implicitement l’abus de pouvoir des hommes qui privent les femmes de leurs droits : « tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. » O.de Gouges ose prendre la parole pour poser une question aux hommes et elle prend ainsi ce droit, sous-entendant que l’homme prive la femme de tout autre droit. Elle l’interpelle à nouveau et l’exhorte à lui répondre toujours sur un ton de provocation, en continuant de le tutoyer, la phrase devenant injonctive avec l’impératif : « Dis-moi ? »

La dénonciation se précise dans la phrase interrogative suivante avec l’expression « opprimer mon sexe » l.2. O. de Gouges interroge l’homme sur l’origine de sa prétendue supériorité, son « souverain empire », l.2 formule pompeuse et un peu ridicule à laquelle fait écho « cet empire tyrannique » l.4 qui comparent ici l’homme à un despote, qui commet des abus de pouvoir : le pronom interrogatif « Qui » supposerait un être supérieur, une transcendance, Dieu peut-être. Elle évoque d’autres hypothèses peu convaincantes qu’elle ne prend pas même la peine de développer, ce qui discrédite un peu plus les hommes : « Ta force ? Tes talents ? » l.2-3. La phrase suivante est encore injonctive avec les impératifs « Observe » ; « parcours » et « donne-moi » et sur un ton de défi avec « si tu l’oses », traduisant l’indignation de l’auteure. Elle incite l’homme à observer le monde autour de lui, évoque d’abord Dieu, « le créateur dans sa sagesse », qui dans sa perfection a forcément été équitable. Elle en souligne ironiquement « la sagesse » dont l’homme est, lui, dépourvu. Elle prend aussi pour référence la nature, une valeur importante des Lumières qui renvoie à l’innocence et à la mesure. Elle est ici est mise en valeur avec « sa grandeur ». Le ton est ironique avec la proposition relative « dont tu sembles vouloir te rapprocher » : cela sous-entend que l’homme est loin de la grandeur à laquelle il prétend. Elle dénonce ses prétentions à vouloir égaler Dieu et la nature alors qu’il agit avec les femmes en despote capricieux.

Second mouvement

L. 5 à 9 Comparaison avec les autres espèces dans la nature et constat d’une coopération entre les deux sexes.  O.de Gouge utilise ensuite un raisonnement par analogie : elle demande à l’homme de comparer la relation entre les deux sexes dans l’espèce humaine et dans les autres espèces vivantes. On peut remarquer encore sa maîtrise de la rhétorique avec cette phrase ample qui constitue presque tout le 2ème paragraphe, les parallélismes de construction qui donnent plus de force à ses propos : « Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux » l.5. La phrase est toujours injonctive avec les verbes du champ lexical de la réflexion à l’impératif « Remonte » l.5, « étudie » l.5 « jette enfin un coup d’oeil » l.5, « rends-toi à l’évidence », « cherche, fouille, distingue » l.7. O. de Gouges guide ainsi l’homme dans sa réflexion puisqu’il ne semble pas pouvoir trouver seul ou nie les faits : « rends-toi à l’évidence » finit-elle par lui asséner, ajoutant « quand je t’en offre les moyens » Elle prend le pouvoir par les mots et feint de venir à la rescousse de l’homme. Elle se moque de lui et de se prétentions à dominer  qui selon elle, ne sont absolument pas justifiées. Un peu plus loin « si tu peux »,  équivaut à lui dire implicitement qu’il n’a pas été capable de réfléchir par lui-même, qu’une femme a dû le mettre sur la voie. La conclusion arrive enfin avec le parallélisme de construction « Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent », les verbes au futur de l’indicatif et au présent de vérité générale la présentent comme une certitude fondée en raison, reposant sur l’observation : on retrouve là la méthode scientifique chère aux Lumières et qui s’oppose aux préjugés hâtifs et aux idées reçues . La domination de l’homme sur la femme irait ainsi à l’encontre de la Raison. 

La thèse d’O.de Gouge arrive enfin : l’homme et la femme sont égaux en droit et se complètent comme le souligne le sens du verbe « ils coopèrent » ainsi que les métaphores mélioratives hyperboliques « un ensemble harmonieux » et « ce chef-d’oeuvre immortel » l.9.

Troisième mouvement 

L. 10 à 13 O.de Gouges dénonce la tyrannie que l’homme exerce sur la femme en raison de son orgueil et de son ignorance. Elle donne en effet les raisons de son égarement. Le ton est accusateur : « L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. » Le verbe « s’est fagoté » est péjoratif et souligne un défaut de raisonnement : la femme serait inférieure à l’homme, telle serait « l’exception » ici, devenue pour l’homme « un principe », c’est-à-dire une règle. L’homme ne s’est pas dit qu’il se trompait dans son raisonnement, il a préféré y décréter une exception dont il a fait un principe. Et l’auteur dénonce l’orgueil masculin avec « l’homme seul », l’homme se pensant toujours au-dessus de tous, même de toutes les espèces du règne vivant. L’accumulation d’adjectifs péjoratifs « Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré » dénonce la suffisance de l’homme qui le pousse à l’erreur et au déni. L’antithèse « ce siècle de lumières et de sagacité » / « l’ignorance la plus crasse » l.11 souligne son égarement, son manque de clairvoyance et de lucidité, d’autant plus impardonnable qu’il se proclame éclairé et que la science, le savoir ont progressé. Les modalisateurs dénoncent la vanité de leurs prétentions dans les expressions « il veut commander en despote » « il prétend jouir ». C’est finalement la Révolution même qu’il met en péril puisqu’il se comporte « en despote » et ainsi en ennemi de la liberté. De même il invoque « ses droits à l’égalité » l.13 mais en prive la moitié de l’humanité. A l’opposé, la femme est mise en valeur avec la périphrase « un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles » comme en atteste à elle seule l’exhortation et la DDFC qui suit. Les derniers mots « pour ne rien dire de plus » sonnent comme une conclusion : tout est dit.

Pour conclure , 

Une femme combative qui n’hésite pas à défier l’homme et à remettre en cause la légitimité du pouvoir qu’il exerce sur les femmes ; un texte polémique qui fait clairement entendre se récriminations. Elle le critique, le ridiculise et démontre que son pouvoir se fonde sur un exception aux règles de la nature : elle remet en cause l’idée même d’une domination “naturelle ” : elle est favorable à une collaboration des deux sexes, à égalité, afin d’établir une harmonie et de permettre à l’Humanité d’accéder au progrès et au bonheur , qui est une grande idée des Lumières . 

Ouvertures possibles : les avancées féministes avec l’évolution des mentalités , les femmes ont acquis des droits ( vote, parité ) mais il demeure des formes de sexisme parfois latentes dans les mentalités : c’est l’homme qui devrait travailler et pas la femme, c’est la femme qui doit s’occuper de la maison et des enfants . On peut souligner aussi que dans certains pays, les femmes n’ont pas le droit de conduire, de travailler, de sortir sans être accompagnées par un homme. 

16. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : femme réveille- toi , premier extrait du Postambule de la DDFC texte 6 · Catégories: Lectures linéaires, Première

En introduction, vous rappellerez les principaux éléments liés au contexte ( Lumières, Révolution )  et préciserez les circonstances de la création par Olympe de Gouges de la DDFC ( je vous renvoie au billet de présentation de la DDFC ) Le postambule constitue le principal ajout de la DDFC : Olympe de Gouges y prend clairement position et s’adresse directement aux femmes .  Projet de lecture : comment Olympe de Gouges tente-t-elle de convaincre les femmes de se battre pour obtenir les mêmes droits que les hommes ?  Le texte peut se diviser en 3 mouvements : un appel à la mobilisation, un dialogue animé et un appel à vaincre les résistances qu’elles rencontreront.  Plus »

14. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Place et  fonction du poète au fil des époques : révisez avec Le Monde.fr   · Catégories: Première · Tags: , ,
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Apollon et sa lyre

 Le bac de français nécessite un certain nombre de connaissances sur les objets d’étude ; ce cours d’histoire littéraire qui résume l’évolution des genres et des couranst poétiques  vous permettra  de pouvoir aborder les commentaires littéraires avec quelques repères d’histoire littéraire. Le journal Le Monde édite  chaque année des fiches de révisions pour préparer le bac.  Lisez attentivement  ce cours, résumez-le sur une fiche en notant scrupuleusement les définitions des mots clés (souvent notés en gras ) , les  dates importantes, les noms des principaux poètes et des mots- clés pour définir leurs oeuvres  . Tout commence bien sûr dans l’Antiquité avec les Muses ..
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14. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Le vocabulaire d’analyse de la poésie · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Analyser la poésie 

La poésie doit s’analyser en utilisant un vocabulaire précis et technique  : en effet, chaque poème peut correspondre à une forme définie et se fonde sur une construction qui peut être analysée et doit être présentée dès l’introduction ; il est donc utile de connaître les noms des principales figures de style, des principaux vers, des principales strophes et des rimes ; de plus , le poètes jouent souvent avec les sons et le sens des mots donc il vous faut vous montrer particulièrement observateur quand vous présentez un texte de nature poétique; N’hésitez pas à commenter les sonorités , les rythmes et la musicalité du texte. Voilà quelques mots qui pourront vous aider ..

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  • Un calembour :
    Jeu d’esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même manière. Ex : la Fée Lure, l’Ange Lure,   synonyme jeu de mots  
  • une épître :
    Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires souvent sur le ton de confidences personnelles. 
  • une épigramme :
    Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument (cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique. Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot) 
  • un rondeau :
    Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers jouant sur 2 rimes + un refrain qui reprend les derniers mots du dernier vers. 
  • un dizain :
    Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes
  • une églogue :
    Poème pastoral (cadre naturel) synonyme bucolique consistant en un dialogue entre deux bergers : répandu au seizième siècle surt
  • une élégie :
    1. dans l’Antiquité = poème lyrique dans lequel s’expriment des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux. 
    2. poème triste qui exprime la mélancolie. 
  • lyrique :
    1. à l’origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre. 
    2. moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime les sentiments que certains événements provoquent dans l’âme du poète. Le lyrisme exprime toujours une émotion.
  • une ode :
    1. dans l’Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par : 
      • ses thèmes , son adresse à un personnage célèbre ou aimé
      • sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes.
  • un sonnet : 14 vers formé de 2 quatrains et deux tercets sur 5 rimes : vient de la Renaissance italienne 
  • Versification
  • compte des syllabes :
    e est muet devant voyelle et en fin de vers
    . Ex : “Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une larm(e)” (Racine)
    e compte pour une syllabe devant consonne.
    Ex : “Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e)” (Hugo) 
  • allitération :
    l’allitération est la répétition d’une même consonne ou d’un même son consonantique
  • assonance :
    l’assonance est la répétition d’une même voyelle ou d’un même son vocalique. Il y a assonance lorsque deux vers se terminent par le même son vocalique (cf. les chansons de gestes)
    Ex : aimé vie 
    chanté mie
  • rime :
    pour qu’il y ait rime il faut que deux mots placés à la fin de deux vers présentent des phonèmes identiques.
    Il est impératif qu’il y ait une consonne d’appui.
    schéma : cons. + voyelle ou voyelle + cons.
    Ex : “Déjà la nuit en son parc amassait
    Un grand troupeau d’étoiles vagabondes,
    Et pour entrer aux cavernes profondes,
    Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait.” 
  • rime suffisante (on dit aussi rime pauvre) :
    une rime est dite suffisante quand elle est constituée d’un son vocalique et d’un son consonantique identiques.
    Ex : cheval vie âme
    égal suivie lame
  • rime riche :
    une rime est dite riche lorsqu’elle présente au moins 3 phonèmes identiques.
    Ex : charmes années arche
    larmes surannées marche
  • une diérèse :
    Fait de compter pour 2 syllabes 2 voyelles consécutives qui d’habitude ne comptent que pour 1.
    [l’orient] [l’ori][ent], ci/el vi/o/lon
  • une synérèse :
    Fait de compter pour 1 seule syllabe un groupe de sons qui dans la prononciation courante compte pour 2. 
  • un enjambement :
    Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier.
    Ex : “Je répondrai,Madame, avec la liberté
    D’un soldat
     qui sait mal farder la vérité” (Racine) 
  • un rejet :
    Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui dans lequel il est contenu pour la plus grande partie.
    Ex : “Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre
    Un…Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre.” (Racine)
  • Figures de rhétorique.
    • apostrophe :
      On adresse la parole à des personnes présentes ou absentes, à des objets inanimés. 
    • invocation :Appel à l’aide de la prière. 
  • une périphrase :
    La périphrase consiste à exprimer par plusieurs mots ce qu’on aurait pu exprimer par un seul. 
  • un euphémisme :
    Adoucissement d’une idée désagréable, odieuse ou triste qui consiste à la déguiser sous une expression qui n’est point l’expression propre de cette idée.
    Ex : elle a vécu est un euphémisme pour ne pas dire elle est morte. 
  • une analogie :
    Ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur aspect général. . 
  • une anaphore :
    Procédé qui consiste à commencer par le même mot les divers membres d’une phrase.
    Répétition anaphorique = répétition expressive d’un même mot. 
  • une métonymie :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un terme s’appliquant à un autre objet ou une autre idée unis aux premiers par une relation surtout de contiguïté spatiale, temporelle ou logique.
    Ex : cause à effet : “boire la mort” = boire le poison
    matière à objet : “le cèdre” = le coffre en cèdre 
  • une prétérition :
    On déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins l’attention par ce procédé indirect.
    Ex : “je pourrais faire remarquer que”…
    “je ne vous dirais pas que”…
    (tous les orateurs, hommes politiques en usent et en abusent dans leurs discours!) 
  • un oxymore : ou alliance de mots)
    C’est le rapprochement de deux termes qui paraissent se contredire dans une même unité syntaxique.
    “noir et blanc” est un oxymoron.
    Ex : “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles” (Corneille) 
  • un chiasme :
    Cette figure consiste à placer en ordre inverse les éléments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques.
  • une comparaison :
    Figure qui consiste à rapprocher deux idées, deux objets ou un objet et une idée afin de mieux dégager par analogie leur sens, leur aspect, ou simplement pour les embellir.
    La comparaison comprend toujours deux termes
  • une métaphore :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par une analogie.
    La métaphore fusionne donc en un seul terme les deux termes de la comparaison. 
  • L’image peut être soit une comparaisonsoit une métaphoreMais, ce qui l’en distingue, c’est qu’au lieu d’insister sur un rapport purement intellectuel entre deux termes analogues, elle essaye de donner le sentiment du concret en provoquant une représentation sensible  et visuelle de la couleur, de la forme, du mouvement
    Ex : “Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
    Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant” (Hugo)
    (appeler la mort “la faucheuse” est une métaphore qui mêle abstrait concret mais la métaphore devient image au vers 2 où l’on a l’impression de voir une femme avec sa faux. 
12. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Arthur Rimbaud : éléments de portrait .. Lettre à Paul Demeny appelée aussi lettre du Voyant · Catégories: Première · Tags: ,
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A 15 ans 

Lorsqu’on parle de poète, on ne peut ignorer le personnage d’Arthur Rimbaud car il représente, à lui seul , une image du poète surdoué, révolté , atypique, inclassable, fou selon les uns, maudit et dépravé selon les autres ; Ses amours violentes avec Paul Verlaine, autre grande figure de la poésie symboliste, ont alimenté durant de nombreuses années les rubriques à scandales des journaux et sa réputation est sulfureuse;  Cet adolescent prodige, qui rafla tous les prix de version latine dans son lycée des Ardennes connut une enfance pour le moins mouvementée : il se disputait fréquemment avec sa mère qu’il surnommait la Mère Rimb ..et fugait régulièrement ,  comme il le raconte dans un de ses plus célèbres poèmes : Ma bohème .  Mais qui est vraiment Rimbaud ?  Sa biographie nous donne une certaine image de lui mais pour se rapprocher d’encore plus près du poète, examinons sa correspondance. Voici une de ses lettres; Il l’adressa à son professeur de français Monsieur Paul Demeny , l’un des premiers à avoir décelé en lui, le talent de l’écriture . Artur Rimbaud quitta à 17 ans  Charleville-Mézières pour monter à Paris et fréquenter les cercles artistiques: il rencontra Paul Verlaine et le suivit jusqu’à Bruxelles ; A la sortie d’une taverne, Verlaine ivre tira sur son jeune amant , sans doute par jalousie carce dernier voulait le quitter . La légende Rimbaud prit ainsi racine dans cette tentative d’homicide sur sa personne.Les deux annnées de prison effectuées par Verlaine en Belgique donnèrent lieu à  un nouveau recueil de poèmes intitulé Sagesse . Ensuite que devint Rimbaud? Cela reste un mystère : il s’embarqua pour l’Afrique où il fut, paraît-il trafiquant d’armes et il revint mourir à Marseille à l’âge de 30 ans. Pendant plus de 15 ans, on ne trouva aucun poème de lui, aucune trace d’une activité poétique . Il a , semble-t-il, renoncé à l’écriture. 

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Lisez attentivement cette lettre et dégagez les grands principes de la poésie pour Rimbaud. Notez les idées et les citations qui vous paraissent importantes pour définir le poète. Définissez les mots qu’il emploie pour parler de sa poésie,les thèmes qu’il entend aborder , les poètes qu’il aime et ceux qu’il déteste ( et pour quelles raisons ) ; définissez également les thèmes et le style des poèmes qu’il insére dans cette longue lettre; Résumez son art poétique, son programme poétique ( c’est à dire sa définition de ce que doit être pour lui la  véritable poésie.  

 Douai.

Charleville, 15 mai 1871.

J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. Je commence de suite par un psaume d’actualité :

CHANT DE GUERRE PARISIEN

Le Printemps est évident, car
Du cœur des Propriétés vertes
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes.

Ô mai ! Quels délirants cul-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !

Ils ont schako, sabre et tamtam
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n’ont jam…jam…
Fendent le lac aux eaux rougies !…

Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières.

Thiers et Picard sont des Éros
Des enleveurs d’héliotropes
Au pétrole ils font des Corots.
Voici hannetonner leurs tropes…

Ils sont familiers du grand truc !…
Et couché dans les glaïeuls, Favre,
Fait son cillement aqueduc
Et ses reniflements à poivre !

La Grand-Ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole
Et décidément il nous faut
Nous secouer dans votre rôle…

Et les ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements.

— Voici de la prose sur l’avenir de la poésie —

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Verlaine et Rimbaud

Toute poésie antique aboutit à la poésie grecque ; Vie harmonieuse. — De la Grèce au mouvement romantique, — Moyen Âge, — il y a des lettrés, des versificateurs. D’Ennius à Théroldus, de Théroldus à Casimir Delavigne, tout est prose rimée, un jeu, avachissement et gloire d’innombrables générations idiotes : Racine est le pur, le fort, le grand. — On eût soufflé sur ses rimes, brouillé ses hémistiches, que le Divin Sot serait aujourd’hui aussi ignoré que le premier venu auteur d’Origines. — Après Racine, le jeu moisit. Il a duré deux mille ans !

Ni plaisanterie, ni paradoxe. La raison m’inspire plus de certitudes sur le sujet que n’aurait jamais eu de colères un jeune-France. Du reste, libre aux nouveaux ! d’exécrer les ancêtres : on est chez soi et l’on a le temps.

On n’a jamais bien jugé le romantisme ; qui l’aurait jugé ? les critiques !! Les romantiques, qui prouvent si bien que la chanson est si peu souvent l’œuvre, c’est-à-dire la pensée chantée et comprise du chanteur ?

Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène.

Si les vieux imbéciles n’avaient pas trouvé du Moi que la signification fausse, nous n’aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ! ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s’en clamant les auteurs !

En Grèce, ai-je dit, vers et lyres rythment l’Action. Après, musique et rimes sont jeux, délassements. L’étude de ce passé charme les curieux : plusieurs s’éjouissent à renouveler ces antiquités : — c’est pour eux. L’intelligence universelle a toujours jeté ses idées, naturellement ; les hommes ramassaient une partie de ces fruits du cerveau : on agissait par, on en écrivait des livres : telle allait la marche, l’homme ne se travaillant pas, n’étant pas encore éveillé, ou pas encore dans la plénitude du grand songe. Des fonctionnaires, des écrivains : auteur, créateur, poète, cet homme n’a jamais existé !

La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente, l’apprend. Dès qu’il la sait, il doit la cultiver ; cela semble simple : en tout cerveau s’accomplit un développement naturel ; tant d’égoïstes se proclament auteurs ; il en est bien d’autres qui s’attribuent leur progrès intellectuel ! — Mais il s’agit de faire l’âme monstrueuse : à l’instar des comprachicos, quoi ! Imaginez un homme s’implantant et se cultivant des verrues sur le visage.

Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant.

Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innombrables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé !     

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— la suite à six minutes —

Ici j’intercale un second psaume, hors du texte : veuillez tendre une oreille complaisante, — et tout le monde sera charmé. — J’ai l’archet en main, je commence :

MES PETITES AMOUREUSES

Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou :
Sous l’arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs.

Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !

Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron :
On mangeait des œufs à la coque
Et du mouron !

Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron.
Descends ici que je te fouette
En mon giron ;

J’ai dégueulé ta bandoline
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.

Pouah ! mes salives desséchées
Roux laideron,
Infectent encor’ les tranchées
De ton sein rond !

Ô mes petites amoureuses,
Que je vous haïs !
Plaquez de fouffes douloureuses,
Vos tétons laids !

Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
Hop donc soyez-moi ballerines
Pour un moment !…

Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent
Tournez vos tours.

Et c’est pourtant pour ces éclanches
Que j’ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D’avoir aimé !

Fade amas d’étoiles ratées,
Comblez les coins
— Vous creverez en Dieu, bâtées
D’ignobles soins !

Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !

Voilà. Et remarquez bien que, si je ne craignais de vous faire débourser plus de 60 c. de port, — Moi pauvre effaré qui, depuis sept mois, n’ai pas tenu un seul rond de bronze ! — je vous livrerais encore mes Amants de Paris, cent hexamètres, Monsieur, et ma Mort de Paris, deux cents hexamètres ! — Je reprends :

Donc le poète est vraiment voleur de feu.

Il est chargé de l’humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu’il rapporte de là-bas a forme, il donne forme : si c’est informe, il donne de l’informe. Trouver une langue ;

— Du reste, toute parole étant idée, le temps d’un langage universel viendra ! Il faut être académicien, — plus mort qu’un fossile, — pour parfaire un dictionnaire, de quelque langue que ce soit. Des faibles se mettraient à penser sur la première lettre de l’alphabet, qui pourraient vite ruer dans la folie !-

Cette langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Le poète définirait la quantité d’inconnu s’éveillant en son temps dans l’âme universelle : il donnerait plus — (que la formule de sa pensée, que la notation de sa marche au Progrès ! Enormité devenant norme, absorbée par tous, il serait vraiment un multiplicateur de progrès !

Cet avenir sera matérialiste, vous le voyez ; — Toujours pleins du Nombre et de l’Harmonie ces poèmes seront faits pour rester. — Au fond, ce serait encore un peu la Poésie grecque. L’art éternel aurait ses fonctions ; comme les poètes sont citoyens. La Poésie ne rhythmera plus l’action, elle sera en avant.

Ces poètes seront ! Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, jusqu’ici abominable, — lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées différeront-ils des nôtres ? — Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons.

En attendant, demandons aux poètes du nouveau, — idées et formes. Tous les habiles croiraient bientôt avoir satisfait à cette demande. — Ce n’est pas cela !

Les premiers romantiques ont été voyants sans trop bien s’en rendre compte : la culture de leurs âmes s’est commencée aux accidents : locomotives abandonnées, mais brûlantes, que prennent quelque temps les rails. — Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille. — Hugo, trop cabochard, a bien du vu dans les derniers volumes : Les Misérables sont un vrai poème. J’ai Les Châtiments sous la main ; Stella donne à peu près la mesure de la vue de Hugo. Trop de Belmontet et de Lamennais, de Jéhovahs et de colonnes, vieilles énormités crevées.

Musset est quatorze fois exécrable pour nous, générations douloureuses et prises de visions, — que sa paresse d’ange a insultées ! Ô ! les contes et les proverbes fadasses ! Ô les nuits ! Ô Rolla, Ô Namouna, Ô la Coupe ! Tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré ; français, pas parisien ! Encore une œuvre de cet odieux génie qui a inspiré Rabelais, Voltaire, jean La Fontaine, ! commenté par M. Taine ! Printanier, l’esprit de Musset ! Charmant, son amour ! En voilà, de la peinture à l’émail, de la poésie solide ! On savourera longtemps la poésie française, mais en France. Tout garçon épicier est en mesure de débobiner une apostrophe Rollaque, tout séminariste en porte les cinq cents rimes dans le secret d’un carnet. A quinze ans, ces élans de passion mettent les jeunes en rut ; à seize ans, ils se contentent déjà de les réciter avec cœur ; à dix-huit ans, à dix-sept même, tout collégien qui a le moyen, fait le Rolla, écrit un Rolla ! Quelques-uns en meurent peut-être encore. Musset n’a rien su faire : il y avait des visions derrière la gaze des rideaux : il a fermé les yeux. Français, panadif, traîné de l’estaminet au pupitre de collège, le beau mort est mort, et, désormais, ne nous donnons même plus la peine de le réveiller par nos abominations !

Les seconds romantiques sont très voyants : Th. Gautier, Lec. de Lisle, Th. de Banville. Mais inspecter l’invisible et entendre l’inouï étant autre chose que reprendre l’esprit des choses mortes, Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. Encore a-t-il vécu dans un milieu trop artiste ; et la forme si vantée en lui est mesquine — les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles.

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Les deux poètes maudits 

Rompue aux formes vieilles, parmi les innocents, A. Renaud, — a fait son Rolla, — L. Grandet, — a fait son Rolla ; — les Gaulois et les Musset, G. Lafenestre, Coran, CI. Popelin, Soulary, L. Salles ; les écoliers, Marc, Aicard, Theuriet ; les morts et les imbéciles, Autran, Barbier, L. Pichat, Lemoyne, les Deschamps, les Desessarts ; les journalistes, L. Cladel, Robert Luzarches, X. de Ricard ; les fantaisistes, C. Mendès ; les bohèmes ; les femmes ; les talents, Léon Dierx, Sully-Prudhomme, Coppée, — la nouvelle école, dite parnassienne, a deux voyants, Albert Mérat et Paul Verlaine, un vrai poète. — Voilà. — Ainsi je travaille à me rendre voyant. –

Et finissons par un chant pieux.

ACCROUPISSEMENTS

Bien tard, quand il se sent l’estomac écœuré, 
Le frère Milotus un œil à la lucarne
D’où le soleil, clair comme un chaudron récuré,
Lui darde une migraine et fait son regard darne,
Déplace dans les draps son ventre de curé.

Il se démène sous sa couverture grise
Et descend ses genoux à son ventre tremblant,
Effaré comme un vieux qui mangerait sa prise,
Car il lui faut, le poing à l’anse d’un pot blanc,
À ses reins largement retrousser sa chemise !

Or, il s’est accroupi frileux, les doigts de pied
Repliés grelottant au clair soleil qui plaque
Des jaunes de brioches aux vitres de papiers,
Et le nez du bonhomme où s’allume la laque
Renifle aux rayons, tel qu’un charnel polypier.

Le bonhomme mijote au feu, bras tordus, lippe
Au ventre : il sent glisser ses cuisses dans le feu
Et ses chausses roussir et s’éteindre sa pipe ;
Quelque chose comme un oiseau remue un peu
À son ventre serein comme un monceau de tripe !

Autour, dort un fouillis de meubles abrutis
Dans des haillons de crasse et sur de sales ventres,
Des escabeaux, crapauds étranges, sont blottis
Aux coins noirs : des buffets ont des gueules de chantres
Qu’entr’ouvre un sommeil plein d’horribles appétits.

L’écœurante chaleur gorge la chambre étroite,
Le cerveau du bonhomme est bourré de chiffons,
Il écoute les poils pousser dans sa peau moite
Et parfois en hoquets fort gravement bouffons
S’échappe, secouant son escabeau qui boite…

Et le soir, aux rayons de lune qui lui font
Aux contours du cul des bavures de lumière,
Une ombre avec détails s’accroupit sur un fond
De neige rose ainsi qu’une rose trémière…
Fantasque, un nez poursuit Vénus au ciel profond.

Vous seriez exécrable de ne pas répondre : vite car dans huit jours je serai à Paris, peut-être.

Au revoir,

A. Rimbaud.

10. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Indignez-vous : la naissance des Indignés · Catégories: Spécialité : HLP Première · Tags:
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L’indignation est un sentiment complexe  qui mêle de la tristesse parfois, de la colère souvent et qui s’apparente à une forme d’injustice face à une situation qu’on subit ou dont est le témoin. Le monde dans lequel nous vivons peut provoquer notre indignation ; Les inégalités sociales, les différences parfois criantes entre riches et pauvres, le sentiment d’appartenir à une minorité rejetée par le reste de la population peuvent conduire certaines personnes à se révolter contre l’ordre établi et le fonctionnement de la société de consommation. C’est ce qui s’est passé à Madrid en 2011: des citoyens ont décidé de protester collectivement contre ce qui les indignait dans leur pays ;  Partout, le racisme suscite l’indignation ainsi  m que le sexisme, l’esclavagisme et plus généralement toutes les  discriminations . La liste des motifs d’indignation est longue mais certains individus seront plus sensibles que d’autres à des points en particulier; La maltraitance animale, le travail des enfants, le harcèlement sous toutes ses formes (physique, moral, verbal) , le terrorisme et ses conséquences mortelles sont des thèmes qui génèrent souvent l’indignation du plus grand nombre. Comment peut -on y voir plus clair ? 

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Les sujets d’indignation peuvent, en fait être regroupés par thèmes et selon des mot clés comme liberté, égalité et fraternité. On aura reconnu la devise de notre république et il est important de noter que les révolutionnaires ont fait inscrire dans la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen , le précepte suivant “Tous les hommes naissent libres et égaux en droits” .  Ils pensaient ainsi mettre un terme à l’esclavage en le déclarant illégal et garantir à leurs citoyens l’égalité de principe face à la loi . Pour autant, certains motifs d’indignation subsistent et nous allons tenter d’analyser ensemble les textes qui rendent compte de ce sentiment d’indignation.

Choisir un motif d’indignation n’est pas facile car  , parfois, on se sent indigné par énormément de choses . L’injustice est un sentiment partagé par de nombreux jeunes adultes qui s’indignent de voir autant d’écart entre les citoyens les  plus riches et les plus pauvres à l’échelle de leur pays et à l’échelle de la planète. Vous êtes nombreux également à vous indigner de devoir respecter des lois, de subir des contraintes qui entravent votre liberté individuelle mais n’est-ce pas le prix à payer pour pouvoir vivre en société sans s’entretuer ou sans que les plus forts s’en prennent aux plus faibles ? 

Après avoir choisi une situation qui suscite en vous de l’indignation, vous devrez écrire un texte argumentatif que vous lirez ensuite à la classe  en expliquant pourquoi vous vous sentez indigné. Ce texte  aura la forme d’un discours et pour le fabriquer , vous pouvez utiliser  la fiche méthode du blog intitulée le vocabulaire de l’argumentation

 http://zonelitteraire.e-monsite.com/medias/files/invention-rediger-un-discours-2.pdf

 

Votre réflexion devra essentiellement porter sur les moyens de faire partager votre indignation : comment allez-vous réussir à faire partager à vos auditeurs ce que vous ressentez en décrivant la situation qui vous a particulièrement ému.

Quelques conseils généraux :           

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  • Ne restez pas dans le vague ou dans l’abstrait . 
  • Documentez-vous et évoquez des fait précis assortis d’exemples , de chiffres, d’indicateurs .
  • Trouvez des formules simples que vous n’hésiterez pas à répéter surtout en début de phrase.
  • Adressez-vous directement à votre public et impliquez- le dans votre discours .

Les critères d’évaluation prendront en compte la qualité de votre expression, le choix du sujet , la présence d”arguments variés et la présence d’exemples précis; Enfin une attention particulière sera accordée aux moyens de présenter vos idées (adresses au public, répétitions  ) . Votre texte comportera au minimum 250 mots.

07. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Portrait d’une femme révolutionnaire : Olympe de Gouges · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: , , ,
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Si l’on compte de nombreux hommes parmi les figures révolutionnaires comme Robespierre, Mirabeau, Danton ou Saint-Just, certaines femmes défendirent également les idées et les valeurs qui agitèrent la société française en ces temps mouvementés . Parmi elles, on peut citer l’épouse de celui qui fut Ministre de l’Intérieur en 1791, Madame Roland, qui mourut exécutée avec les députés girondins ; Et une certaine citoyenne Mademoiselle Olympe de Gouges ; Elle combattit notamment pour l’égalité des droits entre le sexe  prétendu fort et le sexe qu’on nomme faible : celui des femmes . Voici quelques éléments de portrait et une partie de ses écrits. Plus »

05. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Composer un discours et défendre ses idées face à un public.. · Catégories: Fiches méthode, Spécialité : HLP Première · Tags: , ,
Apprendre comment se construit un discours : ça peut servir …et notamment au BAC. Pour ce sujet d’invention, vous devez composer un discours sur un sujet qui vous tient à coeur et vous adresser à une assemblée officielle; En effet, le cadre et les consignes du sujet vous obligent à respecter une situation de communication imposée : vous devez jouer le rôle d’un député et vous adresser à vos collègues , au sein de l’hémicycle . Il s’agit donc d’un exercice de style où vous allez devoir imiter un style précis : celui des communications officielles . Un député ,en effet, rédige ses discours à partir des notes et des dossiers que lui fournissent ses collaborateurs , souvent de jeunes étudiants qu’on nomme des assistants parlementaires et qui étudient les sciences politiques . Votre prise de paroles devra donc contenir des éléments concrets, chiffrés et fiables qui montrent que vous maitrisez ce dont vous parlez. Vous pouvez travailler cette partie sur internet en vous documentant sur le sujet que vous allez choisir de défendre .

Le choix du sujet (de votre thèse )  sera un critère important d’évaluation; Il faut que ce sujet puisse avoir sa place dans l’Assemblée nationale et concerne donc la collectivité mais aussi la législation ; En effet, le  premier rôle des députés consiste à proposer de nouveaux projets de loi ; vous pourrez consulter avec profit la chaîne parlementaire qui retransmet les allocutions des députés; chacun se spécialise , au sein de son groupe parlementaire , sur des domaines précis comme la prévention routière,  (limiter la vitesse à 80 km/h ) la politique de santé publique (augmentation du prix du tabac, déremboursement de certains médicaments ) , la lutte contre la délinquance (augmenter la durée de la garde à vue, dépénaliser le cannabis ..mettre des caméras de surveillance dans le lieu publics ) ..Une fois que vous avez choisi un sujet qui vous semble porteur et qui concerne la collectivité , vous pourrez alors réunir de la documentation récente sur ce dernier et il ne vous restera plus , à partir de vos notes, qu’à rédiger votre discours c’est à dire à mettre en forme des arguments . Pensez en introduction à justifier le choix de voter sujet en citant un fait récent qui fait débat ou qui a marqué l’actualité..

Voyons maintenant le corps du texte   Un discours comprend trois parties de base : une introduction, un développement et une conclusion. Vous pourrez y ajouter, entre parenthèses, les réactions de la foule …

  • Introduction : elles comprennent : une accroche et une ouverture sur le sujet traité.
     
    • Placez une accroche. La chose la plus importante que vous devez faire dans votre introduction est de captiver l’attention de votre auditoire. Vous pouvez le faire de plusieurs façons : poser une question, dire quelque chose de surprenant, offrir des statistiques surprenantes, utiliser une citation ou un proverbe lié à votre sujet ou raconter une petite histoire. Prenez le temps pour comprendre comment vous allez attirer l’attention de votre auditoire ;
    • Offrez un aperçu. Pensez à proposer un aperçu de votre discours ; une sorte de menu. Faites le récapitulatif des différentes étapes de votre exposé. Nul besoin d’entrer dans les détails, vous aurez l’opportunité de le faire par la suite. Une longue phrase peut très bien assurer cette fonction.
  • Le développement. Cette partie est la pièce maîtresse de votre travail. Les points que vous avez mentionnés ou les informations de votre rédaction en forment le corps. Il y a plusieurs façons d’organiser ces informations, soit dans l’ordre chronologique ou soit en commençant par le point le plus important et le faire suivre d’éléments plus secondaires. Composez des paragraphes de même longueur(au moins 3 de 10/15 lignes )  et alternez arguments abstraits illustrés par des exemples concrets.
  • Le perchoir de l’Assemblée

    Conclusion. Il y a deux choses essentielles à mentionner dans votre conclusion. Elle  synthétise la globalité des informations présentées et  le fait de manière mémorable et définitive.

    • Faites un résumé. La meilleure façon de fixer les choses est par la répétition intentionnelle. Dans votre introduction, vous avez donné un aperçu de ce dont vous vouliez parler. Dans le développement du discours, vous avez parlé de ces choses. Maintenant, dans votre conclusion, vous devez rappeler à votre public ce dont il était question. Il suffit de proposer un aperçu des principaux points abordés.
    • La conclusion par l’argument décisif. Cet argument est une déclaration définitive et mémorable qui donne à votre discours un sentiment de fermeture. Une façon simple de le faire est de le présenter en rapport avec l’idée exprimée dans votre accroche. Cela permet en quelque sorte de boucler la boucle.
    • : A vous de jouer maintenant : définissez  le locuteur de votre discours, le cadre événementiel et les événements qui sont à l’origine de cette allocution. Et composez une accroche..notez les idée principales et ébauchez  la conclusion.
    • N’oubliez pas d’utiliser votre boîte à outils de procédés oratoires 
    • Soyez convaincants…et charismatiques