Le passage du collège au lycée représente pour beaucoup d’entre vous une étape importante dans l’autonomie face aux apprentissages ; les techniques de prise de notes sont la base de toutes les formes d’apprentissage de données. Il existe différentes manières de prendre des notes et chacun pourra s’approprier une technique qui lui conviendra. L’inefficacité de la prise de notes est une des causes principales des échecs dans l’enseignement supérieur. Voyons comment se repèrer face aux différentes situations que vous pourrez rencontrer au lycée? .
Prendre des notes : quand et pourquoi ? Pourquoi est-ce utile de prendre des notes ? Où prendre des notes ? Quand prendre des notes ? Comment réutiliser ses notes ? Quelles notes doit-on conserver ? Pourquoi noter son cours quand on a un polycopié ? Y a t-il des cours où écrire ne sert à rien ? Quand j’écris est-ce que ma mémoire travaille ? comment savoir si j’ai une mémoire visuelle ou auditive ? Comment être efficace pour apprendre un cours ? Comment savoir qu’on sait son cours ? Pourquoi a-t-on l’impression de savoir son cours alors qu’on est incapable de répondre aux questions de cours du professeur ? Est-il possible de comprendre sans apprendre ? Que doit-on apprendre pour comprendre ?
- Aujourd’hui, les neuro-sciences nous ont permis de progresser dans la connaissance du fonctionnement du cerveau et les scientifiques élaborent de nouvelles méthodes d’apprentissage basées sur leurs découvertes.
Ce qu’on sait
- apprendre prend du temps et ce temps varie selon les individus
- apprendre nécessite environ 7 répétitions pour se transformer en savoir réutilisable
- il faut distinguer mémoire immédiate et mémoire à long terme : apprendre la veille est inefficace à long terme
- 20 minutes de travail chaque jour sont plus efficaces que deux heures de suite le week-end
- Il existe différents moyens d’apprendre : relire, réécrire , se réciter, interroger un camarade, se faire interroger .
- C’est en combinant au moins deux manières différentes qu’on obtient de meilleurs résultats en apprentissage de leçons et de cours.
- Le cerveau est rassuré par les petits formats d’où l’efficacité des fiches qui combinent lecture du cours et réécriture .
- C’est en faisant des fiches qu’on apprend ..et on ne sait vraiment qu’en les relisant régulièrement
En français : que doit-on apprendre et faut-il apprendre ?
Oui, une grave erreur consiste à penser qu’en français , il n’y a rien à apprendre ; C’est tout à fait inexact.
Que faudra-t-il savoir ? Les dates des courants littéraires, leurs noms, leurs grands principes et les noms des auteurs qui en font partie, les noms des principaux procédés d’écriture et des figures de style qui vont permettre de rédiger des commentaires , les principales règles de grammaire et d’orthographe qui vous permettront de bien écrire , les méthodes des nouveaux exercices que vous allez pratiquer au lycée comme l’analyse linéaire, le commentaire de texte et la disssertation. Cela représente , mis bout à bout, un ensemble d’une centaine de pages de notes.
Commençons par une série d’exercices pratiques pour tester vos compétences dans ce domaine : ce sera l’objet de vos séances d’AP .
Comprendre comment les humains apprennent grâce aux neurosciences.
D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, les neurosciences cognitives ont identifié au moins quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage.
1. L’attention
L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit.
Stanislas Dehaene ajoute que l’attention sert à sélectionner les informations, module massivement l’activité cérébrale et facilite l’apprentissage.
Mais l’attention peut être sélective. Nous apprenons et mémorisons en fonction d’un projet de mémorisation et tous les stimulis non pertinents dans le cadre de ce projet sont évacués par le cerveau, ils deviennent littéralement invisibles. Même s’ils sont visibles, leur traitement est différé du fait d’un goulot d’étranglement dans le cerveau. La vidéo du « gorille invisible » illustre parfaitement ce mécanisme :
Quelles conséquences pour l’enseignement ?
La tâche la plus important des enseignants est de canaliser et captiver, à chaque instant, l’attention de l’enfant.
L’enseignant doit veiller à créer des matériaux attrayants mais qui ne distraient pas l’enfant de sa tâche principale, notamment en ne créant pas de double tâche.
L’ “effet maître” consiste à bien orienter l’attention des apprenants et donc à bien définir la tâche en question.
2. L’engagement actif
Stanislas Dehaene écrit :Un organisme passif n’apprend pas. L’apprentissage est optimal lorsque l’enfant alterne apprentissage et test répété de ses connaissances. Cela permet à l’enfant d’apprendre à savoir quand il ne sait pas. Une étude scientifique a montré que le nombre de tests via des exercices compte plus dans la mémorisation que le nombre d’heures passées à étudier.
3. Le retour d’information
Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l’erreur, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne.
Les erreurs sont positives et sources d’apprentissage. Elles sont normales dans le processus d’apprentissage car elles expriment à la fois la représentation mentale que l’élève se fait d’une notion ou d’une action et un obstacle à repérer avant de le dépasser.
Gaston Bachelard (philosophe des sciences) disait :
“On connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant les connaissances mal faites, en surmontant ce qui ,dans l’esprit même, fait obstacle”.
Stanislas Dehaene ajoute que l’apprentissage se déclenche lorsqu’un signal d’erreur montre que la prédiction générée par notre cerveau n’est pas parfaite. Il ne peut pas exister d’apprentissage quand tout est parfaitement prévisible.
Les neurosciences démontrent donc que :
- L’erreur ou l’incertitude sont normales – elles sont même indispensables.
- Les punitions face aux erreurs ne font qu’augmenter la peur, le stress, et le sentiment d’impuissance inutilement. Les punitions sont néfastes aux apprentissages.
- La motivation positive et les encouragements stimulent l’apprentissage. Les meilleurs encouragements résident dans le regard des autres et la conscience de progresser, ils ne sont pas synonymes de récompenses.
4. La consolidation
L’automatisation des connaissances est essentielle. L’automatisation est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient.
Le point culminant d’un apprentissage est le” transfert de l’explicite vers l’implicite” : c’est l’automatisation des connaissances et procédures. Cette automatisation passe par la répétition et l’entrainement. Elle permet de libérer de l’espace dans le cortex préfrontal afin d’absorber de nouveaux apprentissages.
Il est essentiel de répéter une connaissance nouvellement acquise :
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- pour mémoriser une information, notre cerveau a besoin de trois passages au minimum,
- pour intégrer une nouvelle habitude, il a besoin de 21 jours.
Stanislas Dehaene insiste sur le rôle joué par le sommeil dans cette phase de répétition et de consolidation. Il affirme qu’après une période d’apprentissage, une période de sommeil, même courte, améliore la mémoire la généralisation la découverte de régularités . L’amélioration du sommeil peut être une intervention très efficace pour remédier à des troubles de l’apprentissage. Il est nécessaire de distribuer l’apprentissage tous les jours !