A l’époque des Lumières, les explorations maritimes agrandissent les empires coloniaux des principaux pays d’Europe comme l’ Espagne, l’Angleterre et la France . Diderot qui entend dénoncer la colonisation a alors recours à un moyen ingénieux pour sensibiliser ses contemporains. Il invente un ouvrage fictif qu’il présente comme un supplément au récit d’exploration de Monsieur Bougainville paru en 1771. Ce récit de voyage écrit par le savant Bougainville s’intitulait Voyage autour du monde et l’explorateur relate avec force détails , les découvertes de son équipage durant plus de deux ans . Ils ont fait escale assez brièvement à Tahiti (une semaine environ ) mais le récit de cette étape polynésienne occupe de nombreuses pages au sein de l’ouvrage car les marins ont été frappés par la qualité de l’accueil des indigènes .
Qui est Bougainville ? Louis Antoine de Bougainville commandant français des troupes envoyées au Canada part de Brest sur La Licorne le 3 avril 1756 pour maintenir française la colonie du canada. L’armée française se repliera vers Montréal où Bougainville, bilingue, négocie, dès le 7 septembre la capitulation française face aux anglais. Bougainville laissera des Mémoires détaillés sur sa campagne de Nouvelle-France.Ses Mémoires portent sur la conduite des opérations militaires, l’administration coloniale dont il critique l’inefficacité et les relations avec les peuples autochtones alliés des Français. Il découvre ensuite les Malouines et au Brésil, une fleur nouvelle va porter son nom : la Bougainvillée. A Tahiti, il embarque à bord de son navire un jeune Tahitien Autouru qui va lui enseigner la langue et les coutumes polynésiennes et qui mourra durant son voyage de retour vers son archipel. En 1771 sa Description d’un voyage autour du monde, où il évoque le mythe, au parfum alors sulfureux, du « paradis polynésien ». remporte un grand succès en Europe. Bougainville y note les découvertes scientifiques faites à bord avec les savants qui l’ont accompagné.Plus »
A partir d’une chronique judiciaire et d’une plaidoirie , notre projet va consister à gérer un procès et à le mettre en scène; Chaque équipe sera responsable du déroulement du procès et désignera les personnages principaux parmi la liste des personnages suivants : l’accusée, sa famille (parents, soeur , enfants) , ses amis qui pourront venir témoigner ; la victime et plaignante (partie civile) pourra être représentée également par sa famille , des amis; On pourra faire appel à des policiers (ceux qui ont recueilli les mains courantes de l’accusée notamment ) et à des voisins. Dans chaque équipe, un élève régisseur sera responsable du déroulement des auditions des témoins : il devra choisir un ordre de passage ainsi que les question des avocats et ose réponse des témoins; En effet chaque témoin sera interrogé tour à tour par les deux avocats (on pourra imaginer 4 avocats : 2 pour la défense de l’accusée et deux pour l’accusation; le rôle du juge sera de coordonner les différentes interventions des personnages dont il aura la liste (minutage du procès ). Une place pourra être laissée à l’improvisation ….
Chaque régisseur distribue les rôles et veille au bon déroulement des sessions d’écriture : il pourra jouer le rôle du juge . 6 élèves de l’équipe adverse seront appelés pour désigner les jurés et ils devront prononcer le verdict.
Chaque équipe travaillera sous la forme de groupes d’écriture associés à un duo ou un trio de personnages ; chaque groupe rendra une partie écrite de son travail avec les différentes interventions des personnages ; une note de production écrite sera attribuée à ce travail ainsi qu’une note de réalisation orale: représentation du procès devant la classe …prochainement
Pour vous aider , voici une liste de termes judiciaires que vous pouvez utiliser
Ajournement : Report d’une instance ou de la session d’un tribunal à une date ultérieure, soit à date fixe, soit sans fixation de date; on parle alors d’un « ajournement sine die ». La locution latine « sine die » signifie « sans jour fixé ». Voir la définition de « renvoi ».
Libération inconditionnelle : Lorsqu’une personne est déclarée coupable, le juge, plutôt que de la condamner, lui accorde une libération inconditionnelle.
Accusé : Personne accusée d’un acte criminel.
Loi : Texte législatif édicté ou adopté par un pouvoir législatif ou par le Parlement.
Action : Instance civile souvent désignée sous le nom de « poursuite » et introduite par une déclaration.
Affidavit : Exposé des faits écrit appuyé du serment ou de l’affirmation solennelle du déclarant (le « déposant »). Contrairement au témoignage présenté devant le tribunal, l’affidavit sera déposé à titre de preuve et le juge en tiendra compte au moment de trancher sur une affaire précise.
Appelant : Personne qui interjette appel d’une décision rendue par un tribunal ou un autre organisme décisionnaire.
Requérant : Personne qui présente une requête au tribunal en vue d’obtenir le recours ou le redressement prévu dans une requête.
Requête : Demande présentée au tribunal pour qu’il prononce une ordonnance sur le recours ou le redressement demandé. (Application)
Plaidoyer : Exposé ou présentation des parties visant à persuader le tribunal de rendre une décision en leur faveur. Le plaidoyer ne constitue pas une preuve en soi et peut se faire par écrit au moyen d’un mémoire présenté au tribunal. L’expression « conclusions finales » est utilisée pour décrire les observations finales ou les plaidoiries présentées au jury par la Couronne, ainsi que par la défense dans le cadre d’un procès criminel devant jury. (Argument)
Interpellation : Dans le cadre d’une cause criminelle, instance dans laquelle l’accusé est déféré au tribunal pour inscrire un plaidoyer en rapport avec l’acte criminel dont il est accusé. L’accusé reçoit lecture de l’accusation et il doit plaider coupable ou non coupable.
Cour d’assises : Autre expression utilisée pour désigner un jury. Désigne également la session d’un tribunal en régions éloignées des principaux tribunaux.
Mise en liberté sous caution : Dans le Code criminel, il s’agit de la « mise en liberté provisoire par voie judiciaire ». Mise en liberté d’un accusé pendant son procès ou à la fin de celui-ci. Une personne déclarée coupable peut également se voir accorder une mise en liberté en attendant la fin de l’appel qu’elle a interjeté en ce qui concerne sa déclaration de culpabilité. La mise en liberté ou la mise en liberté sous caution comprend des conditions que l’accusé doit respecter, sous peine de voir sa mise en liberté sous caution révoquée par le tribunal.
Barre : Barrière située dans la salle d’audience qui sépare les membres du tribunal du public.
Barreau : Il s’agit d’une expression utilisée pour décrire les membres de la profession juridique ou les avocats en tant que groupe (« membres du Barreau »). L’expression « admis au barreau » s’entend d’une instance judiciaire dans laquelle un étudiant en droit est autorisé à porter le titre d’avocat par le tribunal et donc à franchir la barrière située dans la salle d’audience. (Bar)
Condamnation avec sursis : Lorsque la peine d’emprisonnement prononcée est de deux ans maximum, le juge peut ordonner que la peine soit purgée dans la collectivité, sous réserve de certaines conditions.
Condamnation : Dans une cause criminelle, décision prononcée par le tribunal selon laquelle l’accusé est coupable de l’infraction. La « date de condamnation » est celle à laquelle l’accusé est déclaré coupable de l’infraction par le tribunal et où la détermination de la peine est effectuée. Toutefois, la détermination de la peine peut être reportée à une date ultérieure.
Défendeur : Dans le cadre d’une affaire au civil, désigne la personne qui est poursuivie, et dans le cadre d’une cause criminelle, expression utilisée pour remplacer le terme « accusé ».
Pièce : Preuve matérielle présentée ou déposée devant le tribunal, par exemple, un document, une arme, un vêtement.
Mise en accusation : Inculpation formelle pour une infraction criminelle commise par un ou plusieurs accusés. Cette infraction est exposée dans un document déposée devant le tribunal par le procureur de la Couronne.
Injonction : Une ordonnance du tribunal exigeant qu’une personne ne commette pas, ou cesse de commettre, un acte qu’elle n’a pas le droit de commettre selon le tribunal; ou dans le cas d’une ordonnance de faire, une ordonnance exigeant qu’une personne fasse ce qu’elle est légalement obligée de faire selon le tribunal.
Ordonnance provisoire : Décision rendue par le tribunal, mais qui ne constitue pas l’issue définitive de l’affaire. Il est fréquent, dans les affaires de droit de la famille, que le tribunal rende une ordonnance provisoire pour ce qui est des questions qui pourront être tranchées en fin de compte à une date ultérieure, savoir au moment du procès.
Jugement ou arrêt : Décision du tribunal judiciaire en dernier ressort. Les termes « jugement » et « décision » sont souvent utilisés l’un pour l’autre. Un jugement peut être écrit ou prononcé oralement à l’audition. Le jugement peut également être mis en délibéré par le tribunal à la fin de l’instance et être prononcé à une date ultérieure, et ce, généralement sous forme écrite. Exposé détaillé : Renseignements détaillés des faits allégués afférents à l’infraction criminelle dont l’accusé est inculpé.
Partie : Plaignant, défendeur, requérant ou intimé dans le cadre d’une instance civile. En matière criminelle, personne ayant réellement commis une infraction ou qui est responsable, à titre de partie, d’une infraction du fait d’avoir aidé, encouragé ou conseillé quiconque en vue de commettre une infraction ou d’avoir comploté en ce sens.
Plaignant : Personne qui engage une action ou une poursuite.
Actes de procédure : Documents déposés devant le tribunal par les parties à une instance et qui font état des questions en litige ou des affaires sur lesquelles devra statuer le tribunal. Documents fondamentaux qui constituent le dossier d’extraction du tribunal.
Enquête préliminaire : Audience devant un juge de la Cour provinciale visant à déterminer s’il existe suffisamment d’éléments de preuve contre l’accusé pour justifier un procès. Une enquête préliminaire n’a lieu que si l’accusé est inculpé d’un acte criminel et choisit de subir un procès devant un juge ou devant un juge et un jury d’un tribunal supérieur de première instance.
Conférence préparatoire : Rencontre entre les parties, leurs avocats et le juge pour régler les questions de procédure et définir ou restreindre les questions qui feront l’objet du procès. Il est également possible de régler les questions qui feront l’objet du procès.
Registraire : Fonctionnaire du greffe ou du « registre », qui reçoit les documents à déposer au tribunal et qui a le pouvoir d’attester ou de confirmer les décisions au nom du tribunal.
Renvoi : Report d’une instance criminelle à une autre date; contrairement aux instances civiles, où un ajournement peut renvoyer à une date indéfinie, un renvoi exige que le tribunal fixe la date à venir, à laquelle l’affaire sera de nouveau présentée au tribunal. Voir la définition d’ajournement.
Défense : Plaidoyer pour réagir ou se défendre à l’égard de la déclaration dans une instance civile où le défendeur fait valoir les faits qui fondent la défense à l’encontre de l’allégation faite dans le cadre de l’action en justice.
Plaidoirie : Semblable au plaidoyer; discours ou présentation des parties à l’intention du tribunal à la fin d’une instance, après que la preuve a été présentée et avant que le tribunal ne rende sa décision; occasion donnée aux parties de résumer les questions en litige, la preuve et le droit et de tenter de persuader le tribunal de rendre une décision en leur faveur.
Assignation de témoin : Ordre de comparaître à une date et à un lieu précis pour témoigner sur une affaire précise; certaines assignations peuvent exiger que la personne produise un document ou d’autres objets en sa possession.
Assignation : Document qui enjoint à une personne de se présenter au tribunal à une date et une heure pour répondre à une plainte déposée au tribunal; une procédure dans une instance criminelle en vue d’imposer à une personne intimée de se présenter au tribunal pour répondre à une accusation criminelle.
Caution : Dans une instance criminelle, personne qui, pouvant être tenue de déposer un montant d’argent ou un cautionnement, garantit qu’une personne intimée qui a été libéré sous caution comparaîtra à son procès ou à sa prochaine comparution prévue.
Condamnation avec sursis : Lorsqu’une personne est déclarée coupable, le tribunal suspend la peine et remet le délinquant en liberté sous les conditions énoncées dans une ordonnance de probation. À l’échéance de l’ordonnance de probation, si la personne n’a pas été accusée d’autres infractions et a respecté toutes les conditions de l’ordonnance de probation, le tribunal n’imposera pas de peine à la personne.
14. juin 2019 · Commentaires fermés sur Des écrits de Résistances aux poètes de la Résistance : quelques données historiques de l’Humanisme à la seconde guerre mondiale · Catégories: Première · Tags: argumentation, question de l homme
De nombreux artistes tentent, à travers leurs oeuvres, de dénoncer une forme d’oppression qu’ils trouvent injuste : dès l’Humanisme, on réfléchit avec la découverte de nouvelles civilisations comme les Indiens d’Amérique, à la manière de vivre avec des étrangers qui ne nous ressemblent pas forcément . La pseudo-supériorioté de l’Homme blanc et de l’Européen sur la Sauvage , va alimenter des siècles de colonisation. Pourtant Montaigne avait déjà mis en évidence l’ethnocentrisme coupable des Européens dans les Essais où il relate l’arrivée à la cour du Roi d’une délégation de Sauvages venus du Brésil. Jean de Léry racontera dans ses Mémoires les années passées au Brésil et fera l’éloge des peuplades indigènes dont il souligne l’habileté et la connaissance de la Nature. Les Lumières dénonceront , un peu plus tard, la colonisation et ses massacres perpétrés au nom du racisme .
Montesquieu , dans un article polémique , dénoncera l’absurdité des arguments employés par les français pour justifier la traite des noirs et le commerce des esclaves. Voltaire , dansCandide, fera rencontrer à son héros un jeune esclave martyrisé et montrera ainsi, la cruauté des esclavagistes. Diderot, dans son récit : Supplément au Voyage de Bougainville , révélera les massacres et la violence perpétrée par la colonisation française à Tahiti. Le siècle suivant poursuivra la dénonciation de l’oppression sous toutes ses formes ; Les écrits peuvent alors prendre une dimension politique comme les poèmes de Hugo dans les Châtiments qui dénoncent l’iniquité du régime de Napoléon III qui l’obligera à vivre en exil durant 15 ans . Zola se fera journaliste pour condamner la position du gouvernement dans l’affaire Dreyfus qu’il accuse de mensonge dans un article demeuré célèbre: J’accuse . Le vingtième siècle débute par une guerre sanglante qui est suivie d’un second conflit tout aussi marquant dans les esprits .Le déclenchement de seconde Guerre Mondiale et l’occupation du territoire français par l’armée allemande après l’armistice de 40, vont donner lieu à de nombreux écrits de résistance . Mais quand on évoque la Résistance à cette époque, de quoi parle-t-on au juste ?
Qui sont les résistants en 1940 ?
Les écrits des poètes de la Résistance s’inscrivent tous dans un contexte singulier, qu’ils soient datés de 1940 ou des années suivantes, à savoir celui des années de l’occupation allemande en France et du régime autoritaire de Vichy.
Dès le second semestre de 1940 de jeunes Français (isolés ou un peu plus organisés) manifestent leur refus de l’occupation et parfois rejoignent le général de Gaulle à Londres : peu à peu , face aux brimades de l’occupation et au durcissement du régime de Vichy .dse cercles de résistants s’organisent et se regroupent. La Résistance dans son ensemble a concerné une infime minorité de Français, et certains d’entre eux n’avaient même pas conscience qu’ils faisaient de la résistance ; le mot lui-même de « résistance » est popularisé seulement à partir de 1942.
Dans la mémoire collective, que les historiens ont pris pour objet d’histoire, la Résistance garde une place à part. Elle est devenue un mythe fondateurqui a permis aux Français de se donner des valeurs et d’élaborer un projet de société pour l’après-guerre. La Résistance, c’est avant tout des hommes et des femmes, très souvent désintéressés, héros anonymes pour beaucoup, animés par des convictions patriotiques et humanitaires.
À l’origine, les premiers gestes de refus sont symboliques et minimes. Les premiers résistants sont issus de tous les milieux sociaux et agissent dans toutes les régions. Pour beaucoup, il s’agit avant tout de « faire quelque chose » pour ne pas subir le joug nazi. Ils réagissent en leur âme et conscience, sans suivre aucun ordre de mobilisation générale insurrectionnel. Leur combat est fou, car ils interviennent contre l’opinion commune et en dépit de la présence des occupants. .
Le point de départ des premières actions résistantes tient davantage du ressort du réflexe viscéral que de la réponse idéologique au nazisme. Écrasé par la peur et l’incertitude, dans une société décomposée, le résistant des premiers mois de l’occupation est très rare. Le sens du devoir semble l’emporter soit en distribuant des tracts, soit en coupant des lignes téléphoniques (l’ouvrier agricole Étienne Achavanne, sera le premier résistant français fusillé, le 20 juin 1940), ou encore en refusant d’amener le drapeau français aux Allemands (le maire de La Rochelle le 23 juin 1940). D’autres rejoignent de Gaulle qui a lancé son appel de Londres le 18 juin ;
Progressivement, des groupes d’hommes et de femmes, pour la plupart jeunes et sans vie sociale et familiale encore bien assise, s’organisent, par exemple au musée de l’Homme à Paris, ou dans plusieurs lycées parisiens ; le 11 novembre 1940, des étudiants manifestent aux Champs-Élysées et déposent une gerbe de fleurs au pied de l’Arc de Triomphe, prenant des risques incroyables. La répression sera très dure. À Londres, avec l’appui de Churchill, de Gaulle avance à pas lents. Mais rien n’est facile. Il faut non seulement trouver des leaders plus âgés, mais accepter également de tout abandonner, le plus souvent une vie professionnelle – quand elle ne sert plus de couverture pour cacher ses activités résistantes – et parfois une épouse et des enfants.
En 1941–1942, de part et d’autre de la ligne de démarcation, les résistants cherchent de l’argent et des armes, mais organisent aussi des mouvements et des réseaux. Les premiers (Franc-Tireur, Combat, Libération-Sud, Défense de la France, entre autres) ont des visées politiqueset se préparent à prendre en mains les destinées politiques de la France de l’après-guerre. Les seconds effectuent des missions militaires et de renseignement. Par ailleurs, la France libre est en lutte contre les Américains pour faire reconnaître sa légitimité, tandis que les chefs de la résistance intérieure s’affrontent pour le pouvoir. Avec l’invasion de l’URSS par les nazis, en juin 1941, des communistes organisés en triades commettent plusieurs attentats contre l’armée allemande, occasionnant des mesures de rétorsion cruelles : exécutions d’otages, arrestations de centaines de résistants par les polices françaises . Lesecond semestre 1941 marque bien le passage à la Résistance arméeen métropole.
À l’automne 1942, les résistants ont enfin conscience qu’ils œuvrent pour la Résistance. Grâce à Jean Moulin – arrêté à Caluire en juin 1943, puis tué sous les coups de Klaus Barbie à Lyon – qui sait réunir les différentes obédiences de la Résistance intérieure, de Gaulle devient le chef de la France résistante. Pour nombre de résistants, non seulement il faut chasser désormais les Allemands, détruire le régime de Vichy, mais il faut également réfléchir aux méthodes de restauration de la République après la Libération.
Ils se nommaient Paul Eluard, Louis Aragon, Philippe Soupault, Robert Desnos , René Char , Jean Casson , Robert Seghers , René Guy Cadou ; vous en saurez plus en suivant ce lien … bonne lecture
Après la seconde guerre mondiale, partout dans le monde, des artistes et des écrivains continuent à prendre la plume ou le stylo pour résister à ce qu’ils entendent dénoncer et notamment la colonisation et le racisme: poètes des Caraïbes et poètes africains s’unissent ainsi pour combattre l’hégémonie de l’homme blanc : ils fondent des concepts baptisés négritude (fierté d’être noir ) et créolité (identité métisse revendiquée ) ; Ils s'appellent Senghor, Aimé Césaire, Rene Guy Tyrolien , René Depestre et ils continuent le long combat de leurs ancêtres pour affirmer leurs droits et dénoncer les mentalités esclavagistes de certains Européens ou Américains. En Orient, les poètes palestiniens comme Samir El Qassim dénoncent l'occupation armée de leur pays et entendent, de cette manière, résister .
Une dissertation réussie se base sur une analyse complète du sujet donné :
Etape 1 : définir le sujet
Les mots importants sont « expérience vécue » et « force d’une argumentation »
« expérience vécue » renvoie à des récits de vie ou de tranches de vie, donc à des passages narratifs ; cela peut donc faire référence à l’autobiographie (s’il s’agit de la vie vécue par l’auteur), mais aussi aux apologues qui exposent une situation qui va servir de base à une morale et à tout genre qui comporte une histoire . Il peut donc s’agir de « l’expérience vécue » par l’auteur, par des personnes ayant réellement existé ou par des personnages fictifs ;
L’expression « force d’une argumentation » renvoie à l’efficacité pour argumenter. Cela revient à se demander ce qui pour un lecteur a le plus d’efficacité . La question que vous devez vous poser et qui est une reformulation du sujet est la suivante : Le recours à l’expérience est-il un moyen efficace pour soutenir une thèse/des idées ?
Lorsque vous la trouvez dans l’énoncé d’un sujet : l’expression « Dans quelle mesure » suggère de chercher pourquoi l’expérience vécue est efficace, donc d’analyser ses atouts et avantages. Mais vous devez aussi vous demander si elle ne présente pas des limites, des inconvénients, ou si elle est suffisante pour appuyer une thèse.
Etape 2 : Chercher des idées
Mettez la question posée par le sujet en relation avec les grands thèmes de la question de l’homme dans la littérature argumentative : s’interroger sur l’homme, c’est prendre en compte ses divers aspects en tant qu’individu (corps, sensibilité, esprit, conscience), mais aussi en tant que membre d’un groupe social (famille, milieu et mœurs, travail, nation, et aborder les questions d’ordre social, politique, scientifique, éthique, religieux (valeurs qui doivent guider la vie : bonheur, pouvoir, liberté…).
Pour trouver des idées et construire le plan, répertoriez les types d’expériences vécues rapportées dans les textes argumentatifs que vous connaissez. Vous partez alors d’illustrations concrètes qui seront développées dans la rédaction de votre dissertation. Ce type de plan est appelé raisonnement par induction.
Les exemples : en partant du corpus, faites la liste des textes que vous connaissez qui comportent le récit d’expériences vécues, réelles (biographie, autobiographie) ou fictives présentées comme réelles, dans les apologues (fables, contes, notamment contes philosophiques), mais aussi dans les romans (Hugo, Les Misérables ; Zola, Germinal ; Camus, La Peste…). Rangez ensuite ces illustrations selon leur efficacité argumentative ( du plus convaincant au moins convaincant par exemple)
Au moment de rédiger, pour éviter la répétition de l’expression « expérience vécue » mais aussi pour trouver des idées, faites-vous un « stock » de mots du champ lexical qui s’y rapporte : exemples personnels, tranche de vie, parcours, (le) vécu, (l’)histoire, expérimentations…
Soyez attentif à la bonne construction de vos paragraphes. Un paragraphe de dissertation n’est complet que s’il comporte trois composantes indispensables : l’argument avancé, l’exemple qui l’illustreet le commentaire de cet exemple. La longueur moyenne d’un paragraphe est d’une dizaine de lignes.
Vous devez développer l’exemple en mettant en valeur les détails concrets qui appuient l’argument. Attention ! Il ne faut pas raconter toute l’œuvre, mais faire des commentaires directement reliés à l’argument à démontrer.
Etape 3 : rédiger
Introduire le sujet (la citation est souvent un moyen élégant d’entrée en matière ..pensez-y
La pensée naît d’événements de l’expérience vécue et elle doit leur demeurer liée comme aux seuls guides propres à l’orienter », écrit la philosophe Hannah Arendt. Une telle affirmation confère à l’expérimentation un rôle primordial dans la formation de notre pensée et suggère que le récit d’expériences – réelles ou fictives – est un moyen argumentatif infaillible pour forcer l’adhésion d’autrui. Mais n’est-ce pas une position un peu extrême ? Certes, il faut accorder dans sa réflexion une place à l’expérience vécue . Cependant son efficacité présente des limites – voire des dangers – et requiert des précautions ; il convient d’en user avec discernement et de lui garder sa juste place dans l’argumentation .
I. L’efficacité argumentative de l’expérience vécue
Une argumentation est d’autant plus forte dans son expression, d’autant plus persuasive, d’autant plus vivante qu’elle se nourrit de l’expérience vécue par celui qui la conçoit et la compose, mais aussi vécue par d’autres auxquels il peut faire référence.
1. Une argumentation concrète, détaillée et incarnée
L’argumentation inspirée et illustrée par une expérience vécue, personnelle ou non, est concrète, souvent détaillée. Ainsi, Le Dernier Jour d’un condamné, de Hugo, qui retrace les derniers moments d’un homme qui va être guillotiné, permet au lecteur de partager, au fur et à mesure que les heures s’écoulent, les émotions, les sentiments et les réflexions du futur supplicié, prises sur le vif, bien plus qu’un traité ou un essai théoriques sur la peine de mort.
Les idées sont alors incarnées et prennent un relief saisissant. L’expérience vécue donne corps à des abstractions en les incarnant. Les idées« en action » – les allégories animales de La Fontaine, comme le Loup dans « Le Loup et le Chien » (qui représente le choix de la liberté face à la soumission, mais aussi l’acceptation de la pauvreté et de la précarité), oul’expérience de mineur de Lantier, symbole de la révolution – sont concrètement perçues et les arguments des personnages touchent le lecteur comme s’il s’agissait de véritables témoignages authentiques.
2. Force de l’authenticité, force de l’identification
L’efficacité de l’expérience vécue tient aussi à l’authenticité, à la véracité qu’elle confère à l’argumentation. Ainsi, dans les Mémoires de guerre, les idées politiques de De Gaulle s’enrichissent d’un vécu profondément enraciné dans la réalité : il parle en connaissance de cause de la Libération, des forces antagonistes, pour en avoir été non seulement un témoin, mais aussi un acteur de premier plan. Qui peut mieux connaître les rouages de la politique de ces années mouvementées ? De là vient aussi l’efficacité des romans d’apprentissage, tels que Le Rouge et le Noir, de Stendhal. Le lecteur s’identifie au héros at apprend à travers les expériences de ce dernier .
L’exemple – personnel ou fictif – peut aussi susciter la sympathie ou l’identification avec le locuteur ou avec le personnage(s) dont l’expérience est rapportée : le lecteur vibre avec émotion au gré de ce qui arrive aux êtres dont il suit l’itinéraire et auxquels il s’attache. ……… comme dans …..
Ainsi, le lecteur qui s’identifie à un personnage adhère à sa conception du monde ou au contraire la rejette ; il subit inconsciemment l’ influence de ce modèle.……
3. La variété apportée par l’expérience vécue
Le recours à l’expérience vécue permet aussi la variété, comme en témoigne la multitude des genres littéraires qui reposent sur un récit : apologues (qui se diversifient en fable, conte…) ou romans.
Parfois même, à l’intérieur de genres plus austères – l’essai, le traité… –, un auteur introduit des passages narratifs qui agrémentent une argumentation théorique qui serait trop abstraite. Ainsi, dans son article « Torture » du Dictionnaire philosophique,Voltaire introduit l’histoire véridique du jeune chevalier de La Barre, torturé pour avoir « chanté des chansons impies ».
Le recours à l’expérience vécue permet de varier les types de personnages : les bons et les méchants s’opposent (Jean Valjean et Javert dans Les Misérables), mais aussi les registres : lyrisme d’« Ultima verba », le poème de Hugo ; La Peste de Camus, tantôt lyrique, tantôt pathétique avec le récit de la mort de l’enfant.
4. Chacun porte en soi « la forme entière de l’humaine condition »
L’expérience vécue peut, en outre, inspirer des idées plus larges, voire universelles. Comme le dit Montaigne : « Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Ainsi, parler de soi, c’est aussi parler de l’ensemble des hommes dès lors qu’il est question de la condition humaine, de ses joies, de ses peines.
Lorsque Hugo affirme : « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous […] Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi » (préface des Contemplations), il donne à son cas particulier une portée universelle. De même, l’expérience personnelle de Primo Levi dans les camps de concentration racontée dans Si c’est un homme (1947) renvoie l’image de tous les déportés et prend une portée morale en présentant aux hommes l’image de leur propre cruauté.
5. L’efficacité du raisonnement inductif
Enfin, le récit de l’expérience vécue amène le lecteur – qui doit tirer ses propres conclusions de l’exemple proposé – à une démarche inductive. Le cheminement de la réflexion va de l’exemple à la généralisation, du concret à l’abstrait. L’auteur joue ainsi de la force et de la vertu de l’exemple. La fiction parle à l’imagination avant de parler à l’esprit.
Une telle démarche requiert un lecteur actif qui doit réfléchir pour tirer de l’expérience vécue des conclusions et en trouver les implications dans son propre monde. Ainsi, à partir du récit que fait Montaigne dans ses Essais de sa rencontre avec des « sauvages » venus à Rouen, le lecteur doit discerner la critique sociale et politique implicite des sociétés dites civilisées et l’image du roi idéal selon l’auteur.
II. Limites et conditions de l’efficacité de l’expérience vécue
Cependant, l’efficacité de l’expérience vécue présente des limites et doit obéir à certaines conditions.
1. Une seule expérience ne saurait amener à une loi
Au-delà de l’aspect affectif, le recours à l’expérience vécue peut pêcher par ses failles logiques. Ainsi, dans les sciences expérimentales, une expérience ne suffit pas à confirmer une loi ; pour cela, il faut que de multiples expériences dans des conditions identiques aboutissent au même résultat.
De la même façon, une histoire vécue n’est qu’un cas particulier qui dépend du contexte dans lequel elle se déroule et qui ne saurait aboutir immanquablement à une vérité générale.
2. La nécessité d’un regard objectif sur son expérience
Pour convaincre, l’argumentation, en tant que développement d’une pensée abstraite, d’idées qui atteignent un degré suffisant de généralité, doit dépasser tout point de vue étroitement partisan, souvent formé par une expérience de la vie nécessairement limitée et contingente. Pour mener une argumentation efficace, il faut savoir prendre le recul nécessaire et gommer toute subjectivité excessive, volontairement ou involontairement déformante.
3. Les dangers de la persuasion : un lecteur sous influence
Parce que l’expérience vécue s’adresse davantage à l’imagination et à l’affectivité qu’à la raison, elle est plus propre à persuader qu’à convaincre et de ce fait présente des dangers. Ainsi, la sympathie (au sens étymologique) du lecteur, son identification avec le personnage dont est rapportée l’expérience peut être si forte qu’elle l’investit complètement. Le lecteur qui s’identifie ainsi à un personnage adhère à sa conception du monde ; il subit inconsciemment l’influence de ce modèle, qui peut, par un raisonnement spécieux, présenter comme une vérité générale sa propre expérience.
Il faut savoir lutter contre les séductions du récit, lequel peut prendre des voies détournées pour abuser et influencer : combien de lecteurs se sont laissé séduire par Mein Kampf et ses raisonnements spécieux ?
La dernière partie de la dissertation (pour ceux qui souhaitent établir un plan en trois parties) propose alors une sorte de synthèse qui repose sur le mélange des récits avec des arguments fondés sur un raisonnement dans des genres hybrides comme le conte philosophique, qui allie la dimension séductrice de la narration avec le choix plus sérieux des thèmes abordés. On pourrait aussi évoquer la morale des fables qui illustre implicitement souvent les enseignements à tirer de l’apologue. On peut aussi envisager l’idée selon laquelle les expériences d’un homme sont assez limitées alors que l’imagination artistique permet de les multiplier et ainsi de les rendre plus enrichissantes .
01. mars 2019 · Commentaires fermés sur Ultima Verba : Hugo dénonce le tyran et déplore son exil forcé.. une poésie de combat ! · Catégories: Première · Tags: argumentation
Avant de pouvoir rédiger le commentaire, partons de quelques observations concrètes .
De quel type de texte s’agit -il ?
Poème en vers formé de quatrains d’alexandrins en rimes croisées
Poème engagé, qui dénonce la tyrannie de Napoléon III : une dimension satirique
Appel à la lutte et à la résistance contre le tyran
Registre lyrique pour l’expression de la plainte (tonalité élégiaque de l’exil forcé )
Le titre indique une forme de gravité et désigne les derniers mots avant la mort ou ici, le départ .
Les axes d’étude : on peut observer un mélange des genres entre l’expression du combat et celui de la douleur de l’exil ; le poète comme porte-parole de la dénonciation de l’oppression et l’appel au collectif (le Je face aux autres )
Exemple de titres possibles pour des parties : la dénonciation de la tyrannie , une parole épique, une parole poétique politique , un portrait satirique de l’Empereur , la lâcheté des courtisans , le courage des proscrits, l’élégie de l’exil, la souffrance du banni, la solitude du poète , la force de la parole poétique, la solennité de l’engagement .
Entrainez-vous à recomposer le plan de cette version du commentaire et à retrouver des titres possibles pour chaque sous-partie ..
Entrainez-vous également à rédiger l’introduction …
Exemple de développement …
Hugo s’adresse d’abord directement à Napoléon III et lui exprime son mépris : il le tutoie (indices personnels de la 2e personne du singulier : « te, ton »). Le nom de « César » (v. 8) dont il l’affuble prend alors une valeur d’antiphrase ironique et contraste avec le croquis burlesque d’un bien piètre « César » dans son misérable « cabanon ». Par l’antithèse ironique – d’autant plus visible que les deux mots sont à la rime – entre ce « cabanon », qu’il mériterait vraiment, et le « Louvre », qu’il occupe indûment, le poète dénonce la folie, mais aussi la mégalomanie et l’usurpation de l’empereur.
Plus avant dans le poème, la désignation implicite de Napoléon III par l’évocation de « Sylla » (v. 26), dictateur romain qui a multiplié les proscriptions et les massacres, dénonce sa cruauté sanguinaire et fait de lui une figure légendaire dont la postérité gardera le souvenir au même titre que les pires tyrans. Le poème se fait satire.
Après l’avoir tutoyé, Hugo prend ses distances par rapport à Napoléon III, comme pour l’annihiler : l’utilisation du pronom « il », pronom de l’absence (« tant qu’il sera là », v. 13), marque son refus de nommer cet ennemi, son désir de lui ôter son identité, de le renvoyer dans le néant.
La critique s’étend à l’entourage de Napoléon III : Hugo dévoile la vérité sous l’apparence officielle et révèle la contagion des vices de l’empereur à tous ses partisans.
La métonymie des « têtes courbées » (v. 9), le terme péjoratif de « valets » (v. 7) pour désigner l’entourage de l’empereur, la lourdeur des sonorités en « on » qui reviennent par six fois dans les vers 6-7 et le rythme régulier que leur imprime la répétition du son « t » (« tandis, tes, te, montreront, ton, te, montrerai, ton ») suggèrent la soumission des courtisans et fustigent leur servilité. Le terme « trahisons » (v. 9) – dont le pluriel indique qu’il s’agit d’une pratique courante – dévoile la vraie noirceur de ce milieu.
Le clergé qui « bénit » (v. 4) l’empereur n’est pas exempt de cet « opprobre » : Hugo le désigne implicitement par l’indéfini « on » (v. 4), désireux d’en rejeter les membres dans l’anonymat et l’oubli, ce qui sera l’un de leurs « châtiments ». Il dénonce ainsi indirectement la complicité coupable de l’Église avec Napoléon III.
Mais Hugo sait marier satire et lyrisme, et change de ton quand il évoque son sort d’exilé qu’il partage avec ses « nobles compagnons » (v. 1).
Le poème répond à la rumeur d’amnistie proposée par Napoléon III aux proscrits qui reviendraient en France. Hugo fait ici allusion à ce « piège » qui peut faire vaciller des volontés moins fortes, et peut-être même la sienne…
Le ton religieux, la solennité à l’antique : le thème de l’exil est abordé par le biais de l’apostrophe solennelle à ses pairs en exil, qui rappelle les exhortations à l’antique : le ton est quasi religieux. Ainsi, « culte » (v. 1), terme du vocabulaire religieux, évoque celui des Mânes antiques ; l’apostrophe collective « bannis » (v. 2) semble sortie d’un sermon ; enfin, la « République » qui « nous unit » (v. 2), personnifiéepar la majuscule, renvoie à une valeur antique essentielle. Ces références au bannissement, qui renvoient à la tradition politique de la République romaine antique, sont reprises par la mention de « Sylla » (v. 26) pour désigner Napoléon qui ne sort pas grandi de cette comparaison .
Le mouvement final de la dernière strophe est préparé par la désignation successive des proscrits dans le poème, la relation de Hugo avec eux étant marquée par un détachement progressif. Hugo part d’une sorte de fusion suggérée par les indices personnels de la 1re personne (« mes compagnons, nous unit, nous tente »), puis, de cette idée collective, il passe à une certaine individualisation (« si quelqu’un a plié », v. 23) et marque la distance instaurée avec ceux qui ont « plié » par le pronom indéfini « on » (v. 25). Si on ne sent de la part de Hugo aucun reproche, l’emploi au vers 26 de « ils », pronom de l’absence, et la formule impersonnelle « s’il en demeure dix » (v. 27) suggèrent cependant la séparation entre lui et ses anciens « compagnons » (v. 1).
Lorsqu’il répète comme un leitmotiv le nom de la « France », Hugo exprime son mal du pays avec des accents nostalgiques Ainsi, des expressions « ta terre », « ta rive » (v. 15 et 17) se dégage une impression de nostalgie . Le mot nostalgie est à prendre ici dans son sens étymologique de « désir de retour », comme en témoigne la forte opposition du vocabulaire du départ (« reverrai, s’en vont, tente ») et de la fixité (« croiserai les bras, planterai, resterai, rester, demeurer, être »).
Par endroits, le ton et le rythme se font élégiaques : la répétition de certains mots, l’anaphore de « Je ne reverrai pas » (v. 15 et 17) qui met en valeur la négation – et, par là, la souffrance du manque –, l’interjection « hélas » (v. 18) ou le vocabulaire de la douleur (« âpre exil », v. 21) font de ces vers une plainte douloureuse. Les sonorités mêmes contribuent à cet effet : les rimes féminines (v. 13, 15, 17…), les « e » muets (à l’intérieur des vers 14, 15, 17), sonorités douces, et le son « s » (v. 13-14, 15 : « sera, cède, persiste, France » deux fois, « douce, triste ») donnent à ces vers un ton nostalgique.
La peine toutefois est atténuée par le recours à la prétérition, qui consiste à présenter sa nostalgie par la négation.
Les sentiments passent par de discrètes allusions personnelles : la référence au « tombeau [de mes aïeux] » (v. 16) suggère implicitement celui de sa fille Léopoldine ; l’évocation du « nid de [s]es amours » (v. 16) est une métaphore qui rappelle son attachement à son pays natal
En contraste avec cette délicatesse affective, le ton se fait parfois poignant et ferme.
La triple apostrophe à la France personnifiée, qui se développe sur un ample groupe ternaire, rythme de l’émotion, et est mise en relief par la coupe et le hiatus (« aimée // et », v. 14), prend des accents épiques.
L’abondance tout au long du poème de verbes, conjugués pour la plupart au futur de certitude, insuffle élan et amplitude à la parole de Hugo.
Enfin, les bras croisés (v. 10), associés au verbe « Je resterai » (v. 20) qui suggère la permanence et la solidité, la solennité du dernier vers font penser à la statue d’un héros car ils évoquent une attitude méditative, mais ferme. La parole du Poète devient une force .
À travers l’expression de ses sentiments et la force de ses vers, Hugo se pose en figure emblématique du poète engagé dont l’arme est la parole.
La fréquence du pronom « je » (répété treize fois, le plus souvent en tête de vers) ou de sa forme tonique « moi » témoigne d’une forte présence de l’auteur qui se met lui-même en scène pour mieux affirmer son originalité.Hugo se présente dans la posture du héros romantique-type : il est « debout » (v. 20), les bras croisés…Complétant ce portrait physique, de nombreuses comparaisons soulignent son originalité : il apparaît ainsi sous les traits de personnages très divers, tantôt gardien de l’autel du souvenir, sorte de Romain chargé du « culte » de la « République » (v. 1-2) ; tantôt prophète à travers la mention du « sac de cendre qui [le] couvre » (v. 5) ; tantôt héros d’épopée évoquant Achille retiré à l’écart sous « sa tente » (v. 19) ; tantôt statue avec « mon pilier d’airain » (v. 12) ;
Ces diverses images composent le portrait théâtralisé et impressionnant du poète héroïsé.
Le poème progresse sur le mode de la gradation descendante qui focalise le lecteur sur le personnage du poète mis en scène. Le jeu sur les chiffres, reposant sur une progression qui va s’accélérant de « mille » à « cent », puis « dix », puis « un », crée un mouvement qui semble irrépressible. À cette gradation correspond le jeu sur le rythme des vers : le vers 25 est fragmenté (les troupes sont nombreuses, les rangs instables) ; la relative stabilité du vers 27, coupé à l’hémistiche, soutenue par un parallélisme dans la place de « dix » et « dixième » en fin d’hémistiche, amorce un équilibre qui suggère force et stabilité ; enfin le vers 28 obéit à un équilibre parfait dans son rythme ferme et tonique et l’adéquation entre « un » et « celui-là ».
Hugo joue aussi sur les rimes pour donner plus de force à ce final épique : les rimes masculines sonores en « a » de « Sylla » et « celui-là » qui portent l’accent tonique, s’opposent fermement. Les sonorités orchestrent ce tableau : aux vers 25 et 27, la répétition de la voyelle aiguë « i » (9 occurrences) alliée à des sons forts (« que » répété, « qu’un », « [celui-]là ») met progressivement l’emphase sur le dernier vers, très théâtral.
Cette mise en scène spectaculaire a pour but de montrer que la parole du poète est aussi forte que des actes. Par la répétition du verbe dire (au sens plein de « proclamer », v. 6), Hugo signifie que la parole a un puissant pouvoir sur le monde.
La parole dévoile, perce les apparences, renverse l’échelle des valeurs : ainsi, par la puissance du verbe, l’« insulte » deviendra « gloire » (v. 3), ce qu’on « bénit » sera entaché d’« opprobre » (v. 4) ; la réunion de ces contraires dans un même vers matérialise le pouvoir du poète.
La parole confère aussi l’identité et la suprématie, comme en témoigne l’utilisation des pronoms personnels : ainsi le « je » du poète en début de vers 3 et 4 s’affirme fermement, face à un « on » anonyme, derrière lequel se profile implicitement le tyran, Napoléon III.
Le dire du poète est enfin détenteur dufutur, synonyme d’espoir et de sa confiance dans l’efficacité de sa mission : les futurs « Je jetterai l’opprobre » (v. 4), « Je serai […] la voix » (v. 5-6) s’opposent au passé ou au présent des « traîtres » qui se soumettent au tyran, celui qui « a plié » (v. 26), ceux qui « s’en vont » (v. 27). Le ton se fait ici prophétique et rappelle une des missions du poète romantique : il éclaire le peuple et sert de guide pour l’avenir.
Pour conclure ,le changement de la date de composition du poème (2 décembre au lieu du 14 décembre 1852) est significatif : la date choisie – celle du coup d’État – prend une valeur symbolique et révèle l’importance du poème. De même, son titre latin, très solennel, lui donne l’importance d’une déclaration solennelle placée sous l’autorité de l’Antiquité et des grands orateurs et proscrits. Hugo, le républicain, se bat avec son arme – les mots – et avec force, contre le criminel politique, tout en montrant sa détermination inébranlable, sa destinée unique face à tous. Il s’investit du rôle suprême de modèle : la bouche qui dit « non », par un effet de mise en abyme résonne comme un écho à sa propre voix. Le poème montre l’efficacité de la poésie engagée, pour peu qu’elle ne soit pas trop ancrée dans les événements auxquels elle se réfère et accède à un degré d’universalité qui lui fasse transcender le temps. Le poème de Hugo peut être le chant de tout opposant (Napoléon III n’est pas nommé), de tout exilé insoumis, une leçon de démocratie. Il a son écho au siècle suivant dans les poèmes résistants d’Aragon (« L’Affiche rouge ») ou d’Eluard (« Liberté ») qui dénoncent les atrocités commises par l’occupant allemand .
01. janvier 2019 · Commentaires fermés sur Les liaisons dangereuses : Valmont expert en trahisons sentimentales .. · Catégories: Première · Tags: argumentation
Le roman épistolaire de Laclos rédigé en 1782 a failli lui coûter sa carrière militaire car ses supérieurs l’ont considéré comme une violente critique contre la noblesse dépravée. Le succès du roman a été très important et la traduction anglaise parut moins de deux ans plus tard. L’intrigue principale met en scène un couple manipulateur formé par la Marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont qui trompent tous les membres de leur entourage et se font passer pour des gens vertueux et aimables alors qu’en réalité, ils sont égoïstes et fourbes. La structure du roman par lettres met le lecteur dans une position particulière : il connaît tous les échanges entre les protagonistes et ainsi, il devient une sorte de voyeur car il entrevoit leurs moindres secrets et tous leurs mensonges. Valmont incarne les dangers du libertinage : calculateur, il s’efforce de ne rien laisser au hasard et prémédite la manière dont il va séduire la Président de Tourvel, une jeune femme devant laquelle il va tenter de se faire passer pour un homme pieux et sincère. Après de longs mois d’une cour acharnée , il a finalement réussi à se faire aimer d’elle ; pendant tout ce temps, il a continué à voir d’autres femmes et lui menti constamment sur la sincérité de ce qu’ il éprouve pour elle . Alors qu’il passait la journée en sa compagnie et qu’elle désirait sortir, il a prétexté un rendez-vous important et a pris congé d’elle; La Président a finalement décidé d’aller dîner chez des amis et ne chemin, sa voiture rencontre celle de Valmont, près de l’opéra, accompagné par une courtisane, une fille connue pour vivre de ses charmes. Nous allons étudier la lettre 137 envoyée par Valmont à la présidente de Tourvel : elle constitue la réponse à la lettre de la jeune femme, désespérée, qui pense alors être trompée et demande à son amant de mettre un terme à leur relation. Le vicomte se défend avec beaucoup d’éloquence en employant une stratégie argumentative astucieuse.
Dans cette lettre , Valmont tente de se justifier auprès de la Présidente qui se considère trahie : elle lui avoue avoir eu tort de lui faire confiance et s’accuse de son propre aveuglement. Il tente alors de la rassurer et de regagner sa confiance. Nous examinerons la stratégie argumentative de Valmont : comment tente t-il de convaincre Madame de Tourvel qu’il ne l’a pas trahie ?
Notons tout d’abord qu’il s’efforce de faire naître sa pitié en utilisant un registre pathétique . Dès les premières lignes, on trouve des points d’exclamation qui traduisent son émotion . Le verbe frémir traduit, par exemple, l’intensité de ses sentiments et pourrait désigner , à la fois la peur mai également le frisson de l’amour. Valmont reprend point par point les reproches contenus dans la lettre qu’il a reçue: Il évoque ainsi “l’affreuse idée” que se fait de lui la jeune femme pour mieux tenter de lui donner tort. Il concède tout d’abord un argument à la partie adverse en affirmant qu’il a eu des torts mais il tente aussitôt de lire minimiser. Le modalisateur “sans doute ” tend à réduire sa part de responsabilité . Cette une technique argumentative efficace est appelée concession. Cette technique est employée également aux lignes 6 lorsqu’il est question des apparences; Valmont concède qu’elles ont pu le desservir et donner de lui une image négative pour mieux tenter ensuite de réfuter cette idée et de se faire passer pour innocent.
La syntaxe expressive fait ressortir l’indignation du vicomte grâce notamment aux parallélismes de construction et aux répétitions : “ Qui moi vous humilier vous avilir ” ( l 4 ) ; Ces deux verbes ont un sens critique très fort et la technique employée ici porte le nom de dénégation; l'accusé nie en partie les faits et se défend d'avoir voulu nuire à la jeune femme. Cette fausse indignation est suivie d'une déclaration respectueuse : “quand je vous respecte autant que je vous chéris ” ( l 4 ) On note le contraste entre les deux parties de la phrase et la conjonction de subordination quand qui marque la simultanéité des deux actions a ici, presque la avaleur d’une opposition ; On pourrait le traduire par : alors que. Le vicomte tente de donner de lui l’image d’un homme respectueux alors que les faits disent le contraire.
Il fait appel aux sentiments de son amante en utilisant une question rhétorique ligne 7 “ n’aviez vous pas dans votre coeur ce qu’il fallait pour les combattre ? ” Ici le mot coeur est une métonymie qui désigne à la fois le siège des sentiments, des émotions mais également le siège de l’intelligence et du jugement comme on le voit avec la phrase suivante : “ vous m’avez jugé capable de ce délire atroce ” . Valmont tente de retourner la situation en se faisant passer pour une victime et développe une argumentation dans ce sens ; “si vous vous trouvez dégradée à ce point par votre amour , je suis donc moi-même bien vil à vos yeux ” La première partie de la phrase développe un système hypothétique qui fait dépendre la situation du Vicomte du simple jugement de sa maîtresse; Il se décrit comme dévalorisé par l’image négative que la présidente a de lui et qu’il s’ efforce de corriger . Le registre pathétique réapparaît à de nombreuses reprises notamment aux lignes 11 où le vicomte se prétend “oppressé par le sentiment douloureux ” d’être mal jugé ; ou à la ligne 17 où il évoque un “événement cruel ” et également “la crainte de vous déplaire ou de vous affliger ” ligne 24. Le vicomte rejette de manière habile en grande partie sa faute sur sa véritable victime et se plaint de sa cruauté alors que c’est justement sa cruauté à lui qui est affichée par son attitude ; C’est un habile retournement de situation que de se faire passer pour la victime alors que l’on est accusé à juste raison .
La question rhétorique est souvent un moyen de persuasion dans la mesure où elle implique elle lecteur dans l’argumentation : celle de la ligne 17 “cependant qui le croirait ? “ marque un changement dans la stratégie argumentative du vicomte: après les reproches, c’est le moment d’exposer les faits sous un jour nouveau et de tenter de faire douter sa maîtresse. Il avance tout d’abord la responsabilité de la présidente qui lui aurait fait perdre la tête et oublier ses obligations : “ cet événement cruel a pour première cause le charme tout puissant quej’éprouve auprès de vous ” C’est une manière habile de présenter les faits en rendant son amante responsable de ses agissements et en rejetant la faute sur elle au lieu d’assumer un écart de conduite et une tromperie préméditée . L’amour de la Présidente est donc ici qualifié de “charme tout puissant ” comme pour lui rappeler le pouvoir et la domination qu’elle exerce sur son esprit alors qu’en réalité, c’est le Vicomte qui la manipule entièrement depuis le début en ne cessant de mentir . Il s’agit cette fois de reproches déguisés comme la phrase “je vous quittai trop tard ” ( l 19 ) Le but est toujours de faire culpabiliser la jeune femme et on touche ici le comble de la mauvaise foi.
En effet, le lecteur qui a connaissance depuis le début du roman de tous les mensonges de Valmont espère que la jeune femme ne continuera pas à être dupe de ses agissements et finie par découvrir la vérité sur ce séducteur sans scrupules .
Au lieu d’exposer les faits et d’avouer qu’il a retrouvé une de ses anciennes maîtresses nommée Emilie, Valmont rend ainsi la présidente responsable de tout ce qui s’est passé. Il va même jusqu’à vouloir justifier le fait d’avoir voulu dissimuler la présence de la courtisane par “crainte de vous déplaire ou de vous affliger ” et évoque ainsi, de sa part “une précaution de la délicatesse “ .( l 25 ) ; Nous voyons ainsi qu’il donne de lui l’image d’un amoureux transi qui craint d’être jugé “coupable “ ; alors qu'il s'est mal conduit, il persiste à se trouver des excuses qui semblent toutes plus ridicules les unes que les autres : il aurait rencontré la demoiselle par hasard et elle lui aurait demandé de la déposer chez elle .
En effet, la culpabilité du vicomte ne fait aucun doute dans l’esprit du lecteur et c’est ce qui rend cette lettre particulièrement comique ou tragique selon le points de vue. De plus , ce même lecteur ne va pas tarder à connaitre une autre version de cette rencontre, cette fois du point de vue de Valmont lorsqu’il raconte, deux lettres plus tard, ce même événement à la Marquise. Dans cette lettre, il ridiculise volontairement la Présidente . Alors qu’il tente , pour justifier sa tromperie,de faret passer sa maîtresse pour une sorte de bourreau , de juge impitoyable, il se moque d’elle un peu plus tard “ je sentis sur le champ que vous seriez portée à me juger coupable ” l 23: cette phrase a l’allure d’une sentence et parait très sévère . On retrouve à cette occasion un des reproches que les libertins adressaient à la société qui les entourait : elle les jugeait amoraux et donnait d’eux une image négative.
Valmont va même jusqu’à accuser la femme qui l’accompagnait en évoquant une sorte d’ abus de pouvoir : à travers ses propos, il laisse deviner qu’il méprise Emilie qu’il qualifie de “fille” ce qui sous -entend qu’elle n’est pas mariée et il lui reproche, à elle aussi, d’avoir voulu profiter de cette occasion si éclatante ” (l 27 ) . Il prend alors, à nouveau la position de victime en évoquant sa “peine cruelle “ et en renouvelant à l’intention de sa destinataire, son “amour et son respect” . Cette lettre a clairement pour but d’éviter une rupture avec une femme dont , bien qu’il s’en défende, il commence à tomber amoureux : ce qui entre en opposition avec son libertinage .
Le vicomte cherche également à culpabiliser la présidente en faisant appel à son intelligence , à sa raison ; Il cumule ainsi des techniques de persuasion fondées sur l’usage de sentiments avec des techniques de conviction qui se basent sur l’usage du raisonnement . Cette lettre déploie des trésors d’éloquence mais le lecteur n’est pas dupe des techniques employées par ce séducteur. il devra toutefois attendre encore deux lettres pour comprendre l’étendue des mensonges et de l’hypocrisie du personnage. La cruauté de Valmont atteindra son paroxysme avec la fameuse lettre de rupture qui va suivre . Cette lettre de rupture terriblement cruelle a été écrite par Madame de Merteuil et sera recopiée, puis envoyée par le vicomte. Dans cette lettre particulièrement humiliante, Valmont déclare qu’il ne l’a jamais aimée. Cette révélation provoquera, à moyen terme, la mort de la jeune femme, victime de ce duo de séducteurs sans scrupules .
Pour les libertins, l’amour véritable est considéré comme une faiblesse et la Marquise se moque de Valmont lorsqu’elle comprend qu’en dépit de toutes ses dénégations, il éprouve des sentiments pour la Présidente . C’est elle qui va le pousser à la rupture par jalousie .Valmont apparait ici hypocrite et fourbe; Dans la lettre suivante, Valmont se moque ouvertement de Madame de Tourvel qu’il qualifie d’austère dévote et lorsqu’il mentionne cet épisode, il avoue avoir souhaité rejoindre Emilie, avoir passé la nuit chez elle . De plus, il sait que Madame de Tourvel a fait envoyer chez lui un messager qui est revenu en mentionnant que le vicomte passait la nuit à l’extérieur .
La lettre que nous avons étudiée montre une sorte de tentative de reconquérir le coeur et la confiance de la présidente en comptant sur sa naïveté et sur la force des mensonges “admirables ” .Le vicomte est ainsi pris au piège ; d’un côté; la Marquise de Merteuil continue à lui faire croire qu’elle acceptera de devenir sa maîtresse s’il exécute sa volonté : rompre définitivement avec Madame de Tourvel. D’un autre côté, Valmont aimerait prolonger sa laissions car il éprouve un véritable attachement pour la Présidente . Cette lettre cruelle mettra définitivement un terme aux illusions de la présidente et révélera toute la noirceur de l’âme de Valmont La fin tragique du roman est enclenchée : la jeune femme trahie et blessée se retirera du monde , et mourra de chagrin et de remords quelques mois plus tard . Valmont se laissera tuer en duel par le chevalier Danceny et la Marquise, défigurée par la petite vérole et ruinée par un procès, devra quitter la France définitivement .
La morale de ce roman est mentionnée dans la dernière lettre “Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse ! et quelles peines ne s’éviterait-on point en y réfléchissant davantage ! Quelle femme ne fuirait pas au premier propos d’un séducteur ? ” Pour ne pas avoir réussi à fuir et pour avoir cru aux mensonges de Valmont , de nombreuses femmes ont souffert .
Quelques exemples d’axes de lecture :
une réthorique du mensonge : les fausses accusations (, concession et dénégations ) et les explications .
le registre pathétique : se faire passer pour une victime, se plaindre et culpabiliser l’autre
rejeter la faute sur l’autre : hypocrisie et libertinage.
Un sujet d’invention fréquent peut consister à composer un discours : n’oubliez pas que ce type de texte privilégie certaines techniques qu’il vous faut mémoriser ; Commençons par réviser un peu ..pour comprendre quelles sont les particularités de la rhétorique des discours. Tout d’abord, un discours doit être abordé dans une situation de communication : il vous faudra d’abord préciser à quel public s’adresse l’orateur et dans quel contexte il se trouve; On différenciera , par exemple, un discours politique d’un discours de commémoration ou de réception , par exemple, à l’occasion de la remise d’une récompense ; On tiendra compte également de la position du locuteur : représente-t-il un parti, une faction ? s’exprime-t-il au nom d’un collectif ou en son nom propre ? Ainsi, on pourra envisager les arguments dans leur contexte ; De plus, on tiendra compte des procédés employés et notamment de ceux qui nous provient de l’éloquence antique ou de l’art oratoire classique ; Entrons dans les détails …
LE DISCOURS = un texte écrit, destiné à être lu à voix haute ou publié et qui s’adresse à un large public afin d’emporter son adhésion. Le discours ne semble donc pas vouloir se contenter d’un destinataire unique mais au contraire cherche à convaincre et persuader le plus grand nombre. Contrairement à l’essai, il utilise forcément les techniques de la rhétorique, c’est-à-dire de l‘art oratoire, en déroulant avec rigueur une pensée très structurée.
La première qualité d’un discours est d’être éloquent : n’oubliez pas que vous vous adressez à un public, à des lecteurs ou le plus souvent à des auditeurs donc tenez compte de votre auditoire et adressez-vous à eux, cherchez à attirer leur attention.
Le discours est un texte rédigé avec soin et destiné à être lu devant une assemblée ou un large public.
Ex : Discours de réception du prix Nobel de Camus (XXe) ; Appel de l’abbé Pierre en hiver 1954 (XXe) Discours d’André Malraux (voir illustration) pour l transfert des cendres de Jean Moulin au panthéon.
Le sermon est un discours religieux qui sert de discours de prédication, pour répandre la parole divine.
Ex : Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre de Bossuet (XVIIe) est un éloge + un sermon. Une oraison funèbre est la version religieuse de l’éloge des héros tel qu’il était pratiqué dans la Rome antique: C’est un genre codifié qui obéit à des règles strictes
Le dialogue philosophique est un discours à deux voix permettant au lecteur d’assister à la confrontation de deux points de vue différents afin de se forger sa propre opinion.
Ex : Diderotest le philosophe des Lumières qui utilisait beaucoup la forme dialoguée
La lettre ouverte est une lettre destinée à une personne précise mais rendue volontairement publique par son auteur pour toucher le plus grand nombre.
Ex : Lettre ouverte « J’accuse » d’Emile Zola à l’occasion de l’affaire Dreyfus en 1898 : cette lettre est destinée à Monsieur Félix Faure, président de la République, mais publiée volontairement dans le journal L’Aurore. Les lettres philosophiques de Voltaire peuvent être considérées en partie comme des lettres ouvertes.
Le manifeste est une œuvre théorique qui cherche à servir de référence à un groupe pour définir une nouvelle pensée.
Ex : Manifeste du surréalisme d’André Breton (XXe)
Les techniques communes à tous ces type de discours à privilégier sont les questions rhétoriques , les adresses au public, la ponctuation expressive, les répétitions.
La rhétorique distingue trois grandes parties dans un discours : l’entrée en matière (exorde) , le corps du texte et sa structure (dispositio) – et enfin la conclusion (péroraison)
Avant de commencer votre discours, notez au brouillon des éléments de disposition et d’organisation; réfléchissez notamment à l’ordre des arguments que vous allez employer et pensez à vous servir des arguments de vos adversaires pour les contrecarrer.
Etudier des textes argumentatifs suppose de savoir nommer avec précision les procédés employés par les écrivains pour nous convaincre et / nous persuader de la justesse de leurs thèses. Leurs stratégies argumentatives désignent l’ensemble des moyens qu’ils vont mettre en oeuvre pour défendre leurs opinions ; Ils peuvent se servir des formes de textes (discours, dialogue, récit ) , des différents registres (les mélanger, les opposer ) , du lexique plus ou moins imagé, plus ou moins péjoratif ou critique ou au contraire élogieux. Le plus important consiste à repérer la thèse qu’ils soutiennent ou qu’ils combattent et la manière dont ils s’y prennent pour fabriquer leur raisonnement et réussir à vous influencer ; N’oubliez pas d’observer les connecteurs logiques : ils vous seront d’un grand secours pour déterminer à quel type d’arguments vous êtes confrontés. L‘éloquence désigne l’art de savoir convaincre en paroles et donc de bien utiliser les stratégies argumentaires adaptées à un public précis ou à une situation de communication.
Voilà qui devrait vous aider à y voir plus clair ….
Fiche de vocabulaire sur l’argumentation :
I/ Pour commencer : – Argumenter : signifie soutenir une thèse (idée) dans le but d’obtenir l’adhésion de son destinataire à l’aide d’arguments
Deux démarches pour argumenter :
– Convaincre : chercher l’adhésion du destinataire sa thèse en faisant appel à des arguments logiques, qui sollicitent la raison. (chiffres, exemples , raisonnements déductifs, inductifs )
– Persuader : chercher l’adhésion du destinataire sa thèse en faisant appel à des arguments affectifs, qui sollicitent ses sentiments. (pitié, colère, compassion, haine..)
II/ Vocabulaire argumentatif :
– Thème : sujet abordé par un texte. Pour le repérer, il faut s’intéresser au titre de l’œuvre, aux champs lexicaux présents.
– Argument : c’est un élément de raisonnement (un fait, une remarque, une réflexion, une analyse) sur lequel on s’appuie pour justifier une thèse. Il est le plus souvent abstrait ou général .
– Exemple : c’est un élément concret, précis, qui sert à illustrer un argument. Il est également appelé illustration
– Le syllogisme : raisonnement déductif (de la règle générale on tire l’exemple ou le cas particulier ), formé de deux propositions conduisant à une conclusion.
Ex : « Tous les hommes sont mortels ; or je suis un homme ; donc je suis mortel ».
– Le sophisme : souvent fondé sur le même principe que le syllogisme, il s’agit d’un raisonnement qui paraît rigoureux mais il est illogique : « Tous les hommes sont mortels ; or Socrate est mortel ; donc Socrate est un homme » (mais en fait Socrate est le nom de mon chat par exemple).
– Le paradoxe : du grec « para » (contre) et « doxa » (opinion) ; pensée contraire à l’opinion communément partagée. Il surprend le lecteur par son côté étonnant.
III/ Les différentes pratiques de l’argumentation :
– La délibération :
Délibérer : du latin « deliberare » qui signifie « réfléchir mûrement, trancher, décider »,consiste à considérer différents points de vue. Il s’agit de confronter des idées contradictoires avant de prendre une décision, de trouver une solution.
– La conviction :
Convaincre nécessite de faire appel à des arguments sollicitant la raison, l’intelligence, les facultés d’analyse du destinataire pour obtenir son adhésion. Les arguments doivent donc être illustrés au moyen d’ exemples ; la progression argumentative est marquée par l’utilisation de connecteurs logiques (tout d’abord, ensuite, puis, en revanche, cependant, alors, aussi, en outre…).
– La persuasion :
Persuader, c’est agir sur la sensibilité du destinataire pour obtenir son adhésion. On a donc recours à des procédés tels que : l’apostrophe, les questions rhétoriques (questions qui n’attendent pas de réponses), l’exclamation, la variation des différents registres .
IV/ Exemples de genres argumentatifs :
– L’essai : L’essai désigne un genre littéraire caractérisé par un texte en prose, argumentatif où la présence de l’auteur est nettement marquée par l’utilisation de la première personne. L’auteur livre une réflexion et ses impressions à travers une écriture personnelle. L’essai est donc un genre où l’auteur développe une pensée en mouvement en train de se saisir. Les sujets traités sont essentiellement d’ordre philosophique, moral, politique, artistique et parfois religieux.
On considère que c’est Montaigne (1533-1592) qui crée le genre en intitulant son œuvre Essais. Dans cette œuvre répartie en trois livres, il analyse notamment les faiblesses de la nature humaine et ses imperfections ; il confronte les civilisations et réfléchit sur la notion de barbarie…
– La lettre :En général, elle est adressée un destinataire réel que l’on veut convaincre. Elle est souvent propice au débat dans la mesure où elle implique une réponse. Elle peut aussi prendre la forme d’une lettre ouverte, publiée, s’adressant ainsi au plus grand nombre. Par exemple, « J’accuse » de Zola est une lettre adressée au président Félix Faure, publiée le 13 janvier 1898 dans le journal L’Aurore, pour dénoncer l’injustice concernant l’ « affaire Dreyfus ».
– L’apologue :Il s’agit d’un récit allégorique, plus ou moins court, en vers ou en prose, visée morale (implicite ou explicite). La fonction première de l’apologue est de divertir au moyen d’un récit plaisant chargé de livrer un enseignement moral.
V/ Exemples de registres pour le texte argumentatif :
– Le registre polémique :Du grec « polemos », signifiant « combat », le registre polémique est synonyme de violence verbale entre deux interlocuteurs. C’est un registre qui suscite le débat. Le texte polémique comporte une ponctuation expressive avec des exclamations, des interjections et des interrogations.
L’auteur ou le narrateur d’un texte polémique attaque ouvertement un personnage, une institution, une idée.
– Le registre comique peut être présent sous la forme de :L’absurde : il permet de confronter deux éléments qui n’ont rien en commun. L’ironie : elle consiste dire le contraire de ce que l’on pense.
– Le registre satirique :Il permet de dénoncer des situations en les ridiculisant et de faire réagir le lecteur grâce à l’ironie et à l’exagération de certains traits.
– Le registre didactique :Il permet d’enseigner un savoir. La fonction du texte est de transmettre un savoir ou une morale.
Parlons d’abord de l’auteur de ce discours … Qui est Clémenceau ?
Médecin , il commence sa carrière politique par une fonction de maire d’un arrondissement de Paris , ensuite élu député en 1871 ;il rejoint le parti républicain. Il défend l’idée d’une séparation entre l’Eglise et l’Etat et surtout s’oppose à la politique de colonisation faisant tomber le gouvernement sur cette question. Il rejoindra également les rangs des dreyfusards et se battra pour que les Communards de 1871 soient amnistiés.Élu en 1902 sénateur il est nommé ministre de l’Intérieur en 1906. Se désignant lui-même comme le « premier flic de France », ,il est surnommé « le Tigre » et va réformer durablement la police , À la fin de l’année 1906, il devient président du conseil, l’équivalent du poste de premier ministre .
Quel est ensuite le contexte ?
Georges Clémenceau s’exprime devant la Chambre des députés le 30 juillet 1885. Il répond au discours prononcé par l’ancien président du Conseil Jules Ferry, deux jours auparavant, au cours d’un débat sur la politique d’expansion coloniale de la France. Chef du gouvernement à deux reprises (1880-1881, 1883-1885), mais renversé par la Chambre le 30 mars précédent, Jules Ferry défend sa politique. Clemenceau entend la dénoncer. Nous sommes donc face à un débat idéologique .
Le discours de Clémenceau : lecture analytique n° 4
Points de méthode : tout discours suppose qu’on accore une attention particulière à l’éloquence de l’orateur c’est à dire aux marques son élocution ; les plus fréquentes sont : les adresses aux auditeurs qui peuvent être soit des apostrophes soit des verbes à l’impératif ; les questions rhétoriques ; la présence des indices de subjectivité du locuteur (je, moi, pour ma part ) . On cherchera également les figures de construction comme les antithèses, les répétitions et les parallélismes de construction.
A noter que ce discours constitue une réponse à des arguments évoqués par Jules Ferry : il faudra donc repérer les arguments de la partie adverse dénoncés par l’orateur ainsi que les concessions faites aux thèses adverses. L’ironie peut également être une arme utilisée par le locuteur et on sera attentif à la rhétorique de l’éloge (les compliments ) et du blâme (les critiques )
Quelle est la thèse de Clémenceau ? les colons français dissimulent la violence qu’il infligent aux populations colonisées sous le nom de devoir rendu aux races inférieures par la race supérieure; ils sont hypocrites et cruels. Il va également démontrer qu’il n’y pas de race inférieure. `
Quelle est la thèse combattue ? Ferry défend l’idée que la colonisation est un devoir des races supérieures envers les races inférieures . Il va donc s’efforcer de démontrer que ces arguments ne sont pas justifiés en combattant l’idée d’inégalité des races notamment et en donnantt des illustrations concrètes (les chinois, les Hindous et l’exemple allemand qui fait référence à la désastreuse défaite française de 1871 face à l’Allemagne. )
Quel est son sentiment dominant ? l’indignation
Quels sont ses arguments ? il emploie des arguments variés et s’efforce de réfuter les arguments adverses ;
argument 1 de Ferry : la colonisation rapporte des profits même si elle entraîne des dépenses. (de luxe )
réponse : dépenser cet argent pour les Français serait utile et fructueux ; Clémenceau oppose le luxe à l’utilité (convaincre ) et il reprend cet argument dans la péroraison de son discours : “mon patriotisme est en France “ : ce qui signifie qu’il faut faire porter les efforts du gouvernement sur les citoyens français de métropole avant de penser aux colonies.
argument 2 de Ferry : les races supérieures auraient un droit sur les races inférieures qu’elles exercent et pour justifier la colonisation, Jules ferry emploie le terme de devoir qui est son contraire; il souligne ainsi par cette formulation adroite la contradiction de la thèse de son opposant ; l’expression transformation particulière est particulièrement ironique .
il détaille ensuite l’expression exercer son droit en utilisant une expression imagée : allant guerroyer et le convertissant de force ; on voit bien ici qu’il oppose encore une fois la notion de droit à la notion de force ; un droit qu’on exerce par la violence est-il encore un droit ?
il remet en cause ensuite l’existence même d’inégalité des races en arguant du fait que cette différence n’a pas été scientifiquement prouvée mais résulte d’un jugement hâtif : c’est bientôt dit signifie c’est vite dit ( l 8 ) et donc pas forcément vrai. Cette formulation remet en cause la validité même de l’affirmation de Ferry. Il discrédite ainsi la thèse adverse.
première illustration : pour étayer son argument sur les erreurs de jugement , Clémenceau reprend l’exemple récent (1871 ) de la défaite française face à l’ Allemagne que d’aucuns prétendent liée à l’infériorité de la race française ; il provoque ainsi la fibre patriotique de son public
en même temps l’orateur adopte une attitude de modestie : pour ma part, j’en rabats singulièrement ( l 8) et j’y regarde à deux fois ( l 11) . Il montre ainsi de manière fort adroite qu’il faut se méfier des jugements hâtifs et de cet argument de race inférieure . Il permet ainsi au public de reconnaître ses erreurs .
Il prend ensuite l’exemple des Hindous dont il vante en termes élogieux la “grande civilisation raffinée “ l 13 et la civilisation Chinoise avec “cette grande efflorescence d’art “ et ses “magnifiques vestiges “ Il fait donc ici clairement l’éloge de ces deux civilisations anciennes sur le plan artistique et intellectuel en citant notamment le vénérable Confucius, modèle de sagesse universellement reconnu.
De plus, cet argument est aussitôt relayé par un second argument politique qui fait clairement allusion à des négociations diplomatiques gagnées par les asiatiques; de plus, Clémenceau reprend l’idée de jugement hâtif évoqué dès le début de son discours avec la phrase : “ceux qui se hâtent trop de proclamer leur suprématie “
Ce paragraphe mêle donc habilement illustrations historiques, allusions à des événements politiques et critiques des partisans de la théorie des races supérieures.
Le paragraphe suivant critique directement les défauts des colons : le mot vices ainsi que les références à l’alcool et à l’opium sont des accusations directes de l’attitude des colons français; On peut d’ailleurs comparer cette stratégie argumentative à celle qu’emploie Diderot dans son Supplément au voyage de Bougainville.
L’orateur met le public de son côté avec les allusions historiques et politiques dans un premier temps et passe
ensuite au blâme avec des critiques des pratiques coloniales ; il peut alors réfuter la notion de droit et la remplacer par la notion de violence ; Il fustige ainsi l’hypocrisie des colons et il remplace , au final (l 30) l’opposition entre race inférieure et race supérieure par une différence entre civilisation scientifique et civilisation rudimentaire ; les mots abus et tortures désignent les actes des colonisateurs dont la mission civilisatrice est carrément remise en cause : prétendu civilisateur peut on lire à la ligne 31, ce qui est une critique directe des alibis des colons.
Clémenceau dénonce ainsi de manière polémique les pratiques coloniales qui dissimulent une violence sous couvert d’une mission humaniste. Point par point, il réfute les thèses de son adversaire politique et parvient à la conclusion que ces façons d’agir nient les droits des populations indigènes :” ce n’est pas le droit (l 32) : c’en est la négation.” Une formule finale très efficace et frappante .
Exemple d’introduction (vous ajouterez des éléments biographiques donnés au début de cet article )
En 1885, l’Empire colonial français se dessine et certaines voix au gouvernement militent pour son expansion et la multiplication des guerres de conquête; cependant le pays, sorti défait de sa confrontation avec l’Allemagne en 1871, a besoin de clarifier se priorités budgétaires; d’aucuns pensent que la colonisation pourra rapporter de gros profits et y voie t une possibilité pour al France de es reconstruire; Clémenceau n’est pas d’accord avec cette ligne de conduite et il le fait savoir ; (développement biographique sur l’auteur à placer ici ) .… son discours prononcé à la chambre des députés constitue une réponse à celui d’un membre du gouvernement : Monsieur Jules Ferry ; les deux hommes ont une vision différente de l’avenir même s’ils militent tous deux au sein du parti républicain ; il s’agit donc de montrer en quoi ce discours éloquent constitue une attaque contre la politique de colonisation menée par le gouvernement français et reflète donc une confrontation politique et idéologique .
Exemple de plan détaillé pour un commentaire
1 un discours éloquent ou polémique
a) la contestation des thèses adverses : reprise et réfutation
b) les indices de subjectivité :
et la création de liens avec le public : l’absurdité de la thèse de l’infériorité des races avec l’exemple franco-allemand
c) l’utilisation du registre ironique très présent : transition une dénonciation virulente qui reflète l’indignation de Clémenceau
2. Une critique de la politique coloniale
a) des conquêtes onéreuses : le poids économique
b) les vices des colons : leurs abus
c) la violence des conflits : ils n’ont pas de droits sur ces populations
3. La défense des civilisations “rudimentaires “
a) l’éloge des grandes civilisations
b) la création d’une nouvelle distinction qui remplace l’idée d’infériorité
c) du droit à l’abus : contestation des pratiques coloniales désignées comme la négation des droits
en conclusion ( à étoffer ) Une contestation idéologique et une remise en question de la politique coloniale française à cette époque : visée politique et idéologique
Michel Eyquem de Montaigne est un auteur du seizième siècle qui entreprit de rédiger des Essais pour exprimer ses pensées ; il représente le courant humaniste qui s’efforce de repenser la juste place de l’homme dans le monde. Les Essais forment un ensemble de réflexions sur des thèmes , un peu comme des discussions ou des conversations entre lettrés. Montaigne y mêle des propos sur sa vie (ce qu’il a mangé, son état de santé ) et des propos plus généraux sur la Vie en général: de l’amitié, des ennuis, de la mélancolie, de la guerre.. Les Essais appartiennent au genre argumentait: l’auteur tente d’y saisir sa pensée en mouvement .
En 1492, on découvre, grâce aux voyages maritimes que tous les hommes ne se ressemblent pas forcément et ne vivent pas de la même manière. Ce choc des civilisations et des cultures est raconté par l’auteur dans un chapitre de ses Essais intitulé Des cannibales.
Il s’y met en scène sous la forme d’un témoin et raconte l’arrivée à la cour des Sauvages, source d’étonnement pour les courtisans occidentaux. L’écrivain nous amène à réfléchir sur le sens du mot sauvage et raisonne à partir de différents arguments : il va , par exemple; dans certains chapitres qui évoquent les Cannibales, raisonner du caractère fondé ou pas de leur appellation de Sauvage. Montaigne explique que , dans la nature, des fruits sauvages que l’on trouve ne sont pas inférieurs aux créations de l’homme : la plante qui pousse à l’état sauvage dans la Nature serait même supérieure à une création artificielle car plus robuste, plus naturelle. Cette argumentation se fonde sur un raisonnement analogique et conduit Montaigne à affirmer paradoxalement la supériorité des Sauvages , plus proches de la Nature , adeptes de lois naturelles, sur les Civilisés, corrompus par les vices. Montaigne entend ainsi nous convaincre que la nature humaine est foncièrement bonne et digne de confiance : à l’état de Nature, les rapports humains se passent de lois et de règlements; cette thèse est à l’origine, deux siècles plus tard du mythe du Bon Sauvage.qui sera repris par les philosophes des Lumières comme Rousseau ou Diderot dans Son Supplément au Voyage de Bougainville notamment. Vous trouverez, à propos de ce mythe, des explications supplémentaires dans le fichier joint ….