28. mars 2023 · Commentaires fermés sur Baudelaire et Le Soleil : une métaphore de la création poétique · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

Les chiffonniers : des pauvres parmi les pauvres

Le parcours De la boue à l’or, associé à la découverte des “Fleurs du Mal ” nous amène à interroger les images de la création poétique afin de comprendre comment le poète tente de faire naître la Beauté à partir de la trivialité du quotidien , de la misère est parfois même de l’Horreur .  Dans l’édition originale  de 1857 , le poème intitulé le Soleil, formé de 2 huitains et d’un quatrain d’alexandrins aux rimes suivies , fut d’abord placé en tête de la section Spleen et Idéal, plus exactement en seconde position, juste après le long poème Bénédiction qui met en image, la naissance du poète . Le Soleil montre comment le travail poétique se  nourrit d’une promenade urbaine et comment le poète, à la manière d’un astre rayonnant, transforme le monde autour de lui . Il s’agit en quelque sorte d’un art poétique qui illustre le travail de création et figure un processus alchimique qui transforme la matière , ici  la boue  de la misère, en or. Plus »

28. mars 2023 · Commentaires fermés sur Le poison de Baudelaire : une alchimie bien particulière · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , , ,

Le recueil Les Fleurs du Mal suit une architecture bien précise : Baudelaire y trace une sorte d’itinéraire spirituel . Dans la première Section Spleen et Idéal, le poète envisage deux moyens pour dépasser la condition humaine: s’élever vers l’Idéal grâce à l’Art ou grâce  à l’Amour mais les deux accès sont périlleux et débouchent le plus souvent sur des impasses . Alors comment échapper  à son triste sort ? Baudelaire envisage alors d’explorer les Paradis artificiels, le vin et la drogue mais le voyage est là encore souvent décevant car la réalité finit toujours par l’emporter. Après avoir tenté de s’adonner au Mal et de se révolter contre Dieu , le poète finit par se résoudre à accepter la Mort , désormais sa seule issue. Dans Le Poison , Baudelaire illustre trois tentatives pour échapper à sa tristesse condition de créature humaine ; les quatre quintils composés de vers irréguliers alexandrins et heptasyllabes décrivent ce parcours ; Le premier quintil explore les effets de l’ivresse , le second ceux de l’opium et les deux derniers décrivent l’alchimie amoureuse.  Plus »

14. janvier 2023 · Commentaires fermés sur Baudelaire : Les Fleurs du Mal .. une première approche · Catégories: Première · Tags: ,

Difficile de présenter Baudelaire et de comprendre son œuvre sans tenter d’abord d’effectuer une plongée dans son époque . Poète maudit, poète moderne, poète sulfureux : on lui a collé un certain nombre d’étiquettes et toutes ne sont pas forcément justifiées ; Pour essayer d’y voir plus clair et pour découvrir, par vous-même, ce poète célèbre , je vous propose de suivre le parcours que je vous ai préparé à travers ce padlet de présentation ; Suivez , de préférence l’ordre des documents et répondez, au fur et à mesure, aux questions posées; ; Bonne découverte .https://padlet.com/profdurupt/ew40cp6y8ogk

Le thème du parcours proposé en complément de l’œuvre est intitulé Alchimie poétique :  la boue et l’or . Pour pouvoir choisir les poèmes qui correspondent à ces thématiques, il convient d’examiner en 1861, l’épilogue de la  seconde édition du recueil Les Fleurs du Mal ; Baudelaire indique “ tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ” ; Plus »

19. mars 2022 · Commentaires fermés sur L’irrémédiable : descente aux Enfers selon Charles Baudelaire · Catégories: Commentaires littéraires, Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

 Lorsque Baudelaire compose , en 1857, son recueil Les Fleurs du Mal, il conçoit une architecture dans laquelle le Spleen, cette mélancolie parfois teintée d’angoisse,  tient une place très  importante; La première section qui porte d’ailleurs  le titre de Spleen et Idéal  compte environ 80 pièces et nous montre justement les tentatives souvent désespérées mais toujours renouvelées  du poète pour rejoindre cet idéal lumineux et aérien auquel il aspire  . Après une série de Spleen , le poète nous monter ici le caractère irrémédiable et fatal de la Chute et ce que l’Homme découvre au fond du gouffre . Le poème est formé de dix quatrains d’octosyllabes aux rimes  embrassées et exprime  donc les étapes d’une curieuse descente aux enfers . Plus »

14. mars 2022 · Commentaires fermés sur Chant d’automne de Charles Baudelaire · Catégories: Commentaires littéraires, Première · Tags: ,

La fuite du temps est un thème qui a inspiré de nombreux poètes depuis l’Antiquité; Pendant la période romantique,  la fuite du temps apparaît sous différentes formes  souvent associée à la vieillesse et à la perte de l’amour .  Charles Baudelaire , dans son recueil Les Fleurs du Mal , paru en 1857,a consacré un certain nombre de pièces à cette thématique qu’il rapproche très souvent de son Spleen : cet état d’âme mélancolique et angoissé qui lui fait voir la vie en noir. Dans les sept quatrains d’alexandrins aux rimes croisées qui forment ce chant d’automne aux accents élégiaques  ,comment le poète a-t-il choisi de représenter le temps , cet ennemi qui lui ronge la vie et se fortifie du sang que l’homme perd ? Plus »

13. mars 2022 · Commentaires fermés sur Baudelaire et le Spleen: préparer un plan de commentaire · Catégories: Commentaires littéraires, Lectures linéaires, Première, Seconde · Tags: , ,
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Parmi les poèmes qui composent le recueil Les Fleurs du Mal, on distingue différents poèmes qui ont le même titre : Spleen. Quel est cet état étrange que caractérise longuement le poète et qui prend des allures de prison mentale ? Il s’agira dans le cadre de notre étude de l’univers carcéral en poésie, de décrypter les images de l’enfermement qui apparaissent dans la composition du poème baudelairien. 

Baudelaire invente une forme de désespoir radicalement nouveau, de mélancolie qui ne ressemble à aucune autre et qui est la source d’inspiration de sa poésie : le spleen.Le mot spleen a pour origine le mot anglais spleen (du grec ancien σπλήν : splēn) qui signifie « rate » ou « mauvaise humeur ». En effet les Grecs, dans le cadre de la théorie des humeurs, pensaient que la rate déversait un fluide noir dans le corps : la bile noire, responsable de la mélancolie.
Le plus souvent, on l’associe à une  tristesse vague, dont on ne connaît pas les causes. Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de l’angoisse d’exister. → En fait, Baudelaire donne exactement à son spleen le sens que la psychologie donnera ensuite à la dépression. Plus »

04. avril 2020 · Commentaires fermés sur Baudelaire face au Temps : La représentation du temps dans l’Ennemi, Chant d’Automne et L’horloge. · Catégories: Première · Tags:
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Ces trois poèmes extraits de la même section des Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, nous renvoient justement à cette notion de Spleen qui hante la poésie baudelairienne. Le poète y décrit le Temps comme un ennemi que l’homme affronte continuellement dans un combat sans merci . Nous verrons que les poèmes nous présentent souvent symboliquement une forme de combat  de l’homme contre le temps avant d’analyser la présence de la souffrance et les représentations personnifiées du Temps. 

En effet, l’homme affronte un ennemi puissant et ce combat peut revêtir différents aspects. Dans l’Horloge , le poète se sent menacé et il devient la cible du temps qui lui “plante ” ses aiguilles dans son “coeur plein d’effroi” . Dans L’ ennemi le combat semble déjà avoir eu lieu et s’être soldé par la défaite du poète  car il a été ravagé et il reste en son jardin “bien peu de fruits vermeils” ; Enfin dans Chant d’Automne , le poète sent son esprit “pareil à la tour qui succombe” signe d’une défaite imminente ; Le temps est assimilé à une arme redoutable: “un bélier infatigable et lourd”  . Les dégâts apparaissent sous plusieurs formes : le jardin endommagé est déformé car “l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux” dans L’Ennemi et dans l’horloge l’homme est dévoré et font par mourir au dernier vers .

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Salvador Dali 

La présence du champ lexical de la mort atteste le point culminant de cette souffrance : l’homme est d’abord effrayé; on retrouve le mot “effrayant ” et “effroi” dans L’Horloge; on voit le poète frémir dans Chant d’Automne et être gagné par le froid qui annonce “la tombe avide” mais il semble avoir un sursis et pouvoir goûter un peu de douceur avec la consolation de l’amour qui n’est pas aussi présent dans les autres poèmes, plus sombres. Enfin dans L’Ennemi, la souffrance prend la forme d’un orage dévastateur et s’exprime surtout dans le dernier tercet avec la répétions de Douleur précède d’un O lyrique . Baudelaire y décrit le Temps comme un Vampire qui “nous ronge le coeur et du sang que nous perdons croit et se fortifie” .

Ce paradoxe final annonce une personnification courante du temps en monstre dévorateur et particulièrement sous l’aspect d’une créature vampirique. Ce vampirisme est mêlé à la figure du dieu cruel dans L’Horloge, un dieu dévorateur qui ressemble à un insecte qui “pompe ta vie avec ma trompe immonde” ; vampire et monstre également dans L’Ennemi comme nous l’avons vu avec “le temps mange la vie.”  Seul Chant d’Automne dénote sur ce point avec des images plutôt de pétrification “mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé” et le symbolisme des saisons y est peut être plus utilisé que dans les autres poèmes avec les froides ténèbres qui symbolisent l’approche de l’hiver et de la mort et cette lumière disparue de l’été qui marque la fin de la jeunesse ou du bonheur . 

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Pour représenter la fuite du Temps et le combat de l’homme confronté à son vieillissement et à la peur de la mort, Charles Baudelaire a eu recours à des symboles classiques comme les Saisons ou la personnification du Temps en monstre dévorateur et chacun de ces trois poèmes illustre bien une facette de son Spleen et de sa souffrance existentielle. Chant d’Automne est le plus mélancolique et le registre élégiaque s’y entend de manière feutrée alors qu’on ressent une dimension plus tragique dans l’Ennemi et dans l’Horloge.

 

04. avril 2020 · Commentaires fermés sur L’Horloge de Baudelaire : l’image du Temps · Catégories: Commentaires littéraires, Lectures linéaires, Première · Tags:
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Lorsque Baudelaire publie son recueil Les Fleurs Du Mal en 1857, il se situe encore au carrefour de trois influences majeures pour la poésie  au dix-neuvième siècle : le romantisme qui privilégie l’expression personnelle des sentiments, le symbolisme qui s’efforce de révéler le sens caché des choses au moyen des symboles ; l’expression des sentiments devient alors indirecte; et le Parnasse qui accorde une attention particulière à la forme et refuse l’engagement de l’Art ainsi que le préconise Théophile Gautier, son chef de file, dans une formule originale : “il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien” 

L’Horloge clôt la section du recueil intitulée “Spleen et Idéal” et il a pour thème principal le Temps . Comment le poète a-t-il choisi de représenter le Temps  qui passe ?   Plus »

13. avril 2019 · Commentaires fermés sur Le paysage état d’âme de Baudelaire · Catégories: Seconde · Tags:
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Le poètes évoquent leurs sentiments personnels soit de manière directe en les nommant ; ils peuvent exprimer leur chagrin , leur joie, leurs peurs . C’est ce qu’on appelle le lyrisme; Les poètes  qui font partie du courant littéraire appelé romantisme , courant qui se situe majoritairement  entre 1820 et 1860, composent des poèmes qui appartient à ce registre lyrique ; Ils y révèlent leur mélancolie et leur sentiment de ne pas se sentir en accord avec le monde dans lequel ils vivent; cette forme de plainte prendra le nom de Mal du siècle. 

Un mouvement littéraire va alors  voir le jour par opposition avec les “sanglots ” romantiques ; il s’agit du Parnasse, un courant au sein duquel les poètes refusent à la fois l’engagement politique  et le lyrisme ; Baudelaire se sent partagé entre ces deux directions dans son oeuvre : on entend chez lui à la fois le désir d'exprimer sa douleur mai également le rejet de la dimension critique de la poésie.

Le recueil des Fleurs du Mal, paru en 1857 révèle l’angoisse du poète qu’il résume par un mot anglais : Spleen . Il désigne à la fois ses pensée morbides, sa peur de la mort et du temps qui passe et sa peur de la solitude . En imaginant des paysages changeants et des décors macabres, il ouvre la voie au Symbolisme qui est un courant littéraire apparu à la fin du dix-neuvième siècle. Ce mouvement cherche à renforcer la musicalité de la poésie et  favorise l’expression indirecte des sentiments; la mélancolie, le Spleen y sont révélés et suggérés  par les objets ,le décor ,  et surtout par les paysages. 

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Dans les cinq quatrains de “Spleen” , Baudelaire imagine un paysage sombre et inquiétant, peuplée de créatures repoussantes  dans lequel l’Angoisse triomphe de l’Espoir  et terrasse le poète . Au lycée, pour construire un commentaire littéraire, on va vous demander de fabriquer un plan en 2 ou 3 parties : ce plan  repose sur les idées essentielles du poème et il  répond à une problématique : quels éléments composent ce paysage poétique ? 

Ce paysage est avant tout la description d’un état d’âme, d’un état moral  : ce thème devient par exemple  le titre de la première partie  qu’on note sous cette forme : 

I La description d’un état moral 

 Le champ lexical de la nature et des éléments naturels est mis en  correspondance avec un état mental : on peut créer deux ou trois sous-parties en identifiant les liens entre le paysage naturel et le paysage intérieur 

1. les éléments naturels : Ciel, Terre, Pluie… étouffent et emprisonner le poète 

2. la présence des sentiments  : Esprit gémissant, crâne douloureux, 

3. les correspondances : le poète établit des liens entre les deux catégories ..araignées au fond du cerveau, 

Ensuite, on démontrera que le Spleen prend différents aspects : tout d’abord, il ressemble à une prison et il transforme le paysage comme sous l’effet d’une hallucination ou d’un cauchemar  .

II Les formes du Spleen

1. les images de l’emprisonnement : cachot, plafonds et murs auxquels on es cogne, cercle 

2. oppression et étouffement : le poète es est pris au piège de ses idées noires 

3. transformations du paysage (mouvant ) ; le paysage évolue au fil du poème 

Le décor traduit en fait la terrible souffrance du poète 

III Un décor qui exprime  la souffrance du poète

1. omniprésence de la souffrance

2. souffrance de plus en plus forte 

3. la défaite finale du poète

A retenir

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Les titres du plan contiennent les idées essentielles ; Le plan peut être reformulé sous la forme de phrases explicatives . Les parties du plan sont parfois interchangeables. Les sous- parties sont mobiles. Le plan est annoncé à la fin de l’introduction au moyen d’une phrase complète. Le plan n’est pas écrit sur la copie  rédigée du commentaire littéraire. 

Maintenant que tu as terminé de lire attentivement ce cours, réponds aux questions du QCM intitulé : Baudelaire et le  Spleen

21. septembre 2016 · Commentaires fermés sur Un paysage de cauchemar · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Cette année, nous avons commencé l’année  par l’étude des poèmes de Baudelaire qui représentent des paysages états d’âme; les élèves avaient comme consigne de fabriquer en petits groupes un texte poétique composé à partir d’un paysage qui évoque  le Spleen baudelairien . Voilà quelques réussites …

Un paysage original et sous marin 

Quand les abysses terrifiantes se referment  et que les algues mortes et sèches se déposent sur l’écume, ces fonds sinistres hantent mon esprit ; les créatures marines comme les murènes et les poulpes tournoient autour de moi. Similaire à un roc, je m’enfonce dans les eaux troubles où l froid glaçant de l’eau me transperce les os; les coraux digèrent lentement mon corps enlisé ; je repose au milieu de cet vase sombre et humide et les dents sanglantes de la mer m’emportent dans le cimetière marin où gisent les épaves funèbres des bateaux échoués qui comme des couteaux, découpent les ombres de la vaste mer bleutée.

Ont collaboré : Ethan, Théo, Quentin et Alex 

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Quelle est la forme de leur poème ? 

 

Un monde opaque

Le ciel est tombé à la manière d’ une vitre sans tain et a laissé place à une brume sans fin 

Je traverse à pas lents les faubourgs assombris et fait face à une horde d’esprits endormis

Au bord du ruisseau j’écoute le sifflement du vent dans les roseaux et les noirs sapins 

Le vert de l’eau reflète les fonds marécageux qui semblent abriter un monstre assoupi.

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Avec la collaboration de Laura, Amélie et Axelle.