02. septembre 2017 · Commentaires fermés sur Fabriquer un texte polémique · Catégories: Fiches méthode
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Le registre polémique s’emploie lorsqu’on, cherche avec violence ou véhémence  à persuader un adversaire de la justesse de nos idées ou de la fausseté des siennes  : il faut à la fois le convaincre en utilisant des arguments logiques basés sur le raisonnement et des arguments basés sur des valeurs morales (éthiques )  ou sur des sentiments (pathétique)  ; les sujets de polémique sont nombreux et ils divisent la société ; ils se fondent sur des valeurs différentes et il est parfois très difficile de convaincre quelqu’un qu’il a tort ou que nous ne partageons pas son point de vue ; des sujets  dit sensibles tels que l’avortement (qui est un droit ) ,le mariage pour tous, le port du voile ou de la burka ou du burkini, le travail les jours fériés, le travail des femmes, la politique, l’euthanasie, l’adoption par des couples homosexuels, les mères-porteuses, les dons d’organes, la peine de mort, la liberté de culte, le vote des étrangers ..divisent les communautés 

Vous avez devoir fabriquer un texte polémique qui va comporter des arguments en faveur d’une thèse ; cette thèse ne devra pas faire l’unanimité mais déclencher une polémique au sein de la communauté; Le choix du sujet sera évalué sur 2 points : plus il sera polémique, plus vous gagnerez de points ; un sujet trop consensuel vous donnera moins de bonus. Vous choisirez un titre percutant et en- dessous : un slogan qui résumera votre point de vue . ( 2 pts) Votre texte perdra la forme d’un article de journal, d’un billet d’humeur, d’une chronique, d’une lettre ouverte ou d’une tribune. Votre point de vue sera collectif et vous signerez votre article du nom de votre association ou de votre mouvement . ( 2 pts) (6 pts en tout ) 

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Une FEMEN

Les outils de l’argumentation : votre texte comportera obligatoirement des arguments (idées abstraites) et des illustrations (exemples concrets, situations titrées de l’actualité ou faits historiques); vous devrez vous adresser, à plusieurs reprises, et sous différentes formes, au lecteur (1 pt) ; vous emploierez un registre polémique en cherchant notamment à discréditer les arguments de la partie adverse ou en les réfutant (2 pts) ; l’utilisation de l’humour ou de l’ironie sera un bonus comptabilisé en supplément. Vous emploierez des questions  rhétoriques et vous pourrez également avoir recours à des procédés d’écriture comme la périphrase, la gradation, la métaphore, la comparaison afin de donner de la force à vos mots à vos idées.  ( 2 pts) (5pts en tout ) 

  Pour aller plus loin, vous pouvez employer …

  • Marques de la première personne.
  • Procédé de dévalorisation (métaphores dépréciatives, antiphrases ironiques).
  • Procédés d’insistance (anaphores, accumulations).
  • Lexique de l’émotion (indignation, surprise).
Défendre ses idées. Opposer ce que l’énonciateur juge bon à ce qu’il juge mauvais, dénoncer un adversaire en cherchant à le discréditer.

Bien évidemment la qualité de votre expression, la précision de votre vocabulaire et de votre orthographe seront des atouts non négligeables ( 4 pts ) ; plus vous utiliserez d’arguments et d’illustrations variés, plus vous serez efficace..( 5 pts ) 

En résumé, 4 pts pour la qualité de l’expression, 5 pts pour l’utilisation des outils, 6 pts pour la forme et 5 pts pour la qualité des arguments . 

Voici 3 exemples de textes polémiques …analysez les et voyez quels procédés ils utilisent ..

Premier exemple 

Victor Hugo, alors député, proteste dans ce discours contre un projet de loi réduisant le nombre d’électeurs.

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« Allez, faites ! retranchez trois millions d’électeurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur neuf. Fort bien. Le résultat sera le même pour vous, sinon pire. Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont vos fautes ; ce sont tous les contresens de votre politique de compression ; c’est votre incapacité fatale ; c’est votre ignorance du pays actuel ; c’est l’antipathie qu’il vous inspire et l’antipathie que vous lui inspirez. »
Victor Hugo, Discours sur le suffrage universel, prononcé à l’Assemblée nationale le 20 mai 1850. 

 

Second exemple : 

Le discours de Victor Hugo appuie la proposition d’Armand de Melun visant à constituer un comité destiné à « préparer les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique »

  

Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.

Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.

La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.

Voilà un fait. En voulez-vous d’autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.

Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !

Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé !

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Exemple 3

Pour finir, voilà la chronique d’une journaliste, sans doute opposée à la chasse 

Allez-y, les gars, tirez sur les tourterelles, c’est le moment. Elles n’ont pas la tête à vous éviter, vous, votre quincaillerie et votre 4X4, elles nidifient, on ne peut pas penser à tout. Elles sont sûrement très bêtes, les tourterelles. Vous ? Non. Vous avez des lettres et vous avez de la tradition.
Vous ne les bouffez pas, les tourterelles, vous les zigouillez parce que ça se fait depuis la plus haute antiquité. Mais pourquoi vous contenter de cette seule tradition ?
Relisez vos classiques. Si votre voisine vous contrarie, dénoncez-la au service « sorcières » de votre mairie, on la brûlera. Pendez le voleur qui vous a piqué votre autoradio. Exigez que les séropositifs de votre région ne se déplacent qu’en secouant une crécelle. Lapidez votre femme adultère, je suis sûre que le juge d’instruction comprendra votre penchant pour la tradition. Pour soulager vos envies de tirer sur tout ce qui bouge, vous pourriez jouer au pigeon d’argile, seulement, ça ne saigne pas un pigeon d’argile, comme c’est frustrant.
La civilisation consiste à faire la peau aux idées toutes faites, aux désirs de meurtre qu’on passe sur les petits oiseaux et à prendre les canards sauvages pour les enfants du Bon Dieu. Mais être civilisé, ce n’est pas traditionnel.

Odile Grand, L’Événement du Jeudi, 21 et 21 mai 1992.

Qu’est-ce qui rend leurs textes polémiques ? quelle thèse soutiennent-ils ? quels procédés de style ont-ils utilisés ? 

 

15. février 2017 · Commentaires fermés sur Disserter sur la notion de distance au théâtre : apprendre à faire des dissertations · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Le bourgeois selon Bigard: un décalage comique 

Dans quelle mesure peut-on affirmer que le théâtre joue avec les écarts et les distances pour mieux représenter notre monde, le donner à voir et à penser ?  La question mérite d’être posée et pour pouvoir y répondre avec précision, il faut d’abord prendre le temps de la réflexion. Vous n’avez jamais fait de dissertation : peu importe, il faut bien commencer un jour et vous lancer …que vosu faut -il ? des idées sur le sujet, des arguments, des titres de pièce qui vont vous servir de preuves de ce que vous avancez et un minimum d’organisation ..c’est parti pour une présentation des recherches autour de ce sujet …

Conseils pour démarrer 

  • Interroger la relation entre le corpus et le sujet proposé aux candidats;

Les textes regroupés proposent des  situations étranges ou des événements étranges au regard d’un contexte ou de l’évolution d’une situation ; une tragédie illustre la victoire d’une sorcière meurtrière ; un dramaturge met en scène un  ancien roi de Thèbes , assassiné par son fils ,sous la  forme d’un fantôme qui se désespère aux apparitions étonnantes ; enfin Beckett campe deux SDF à la conversation décousue et vide de sens tandis que Ionesco fait surgir un rhinocéros sur la place d’un village sous les yeux médusés de la foule: seul Bérenger ne donne aucun signe d’étonnement . ainsi que certains l’ont envisagé dans leur question de synthèse, ces événements sont symboliques et rendent concrets,  représentables , des idées abstraites . Ces événements étranges représenteraient donc un moyen détourné de figurer une réalité; Ionesco, par exemple, envisage l’épidémie de rhinocérite comme une figure  concrète de la montée du totalitarisme durant les années 30. 

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Il attend Godot 

Lorsqu’on analyse le sujet , la notion d’écart peut poser problème : de quel écart  s’agit-il au juste et comment une distance peut-elle se marquer sur scène ? 

Dans une dissertation, l’étape de la documentation ne doit pas être négligée ; En effet, si le jour de  l’examen, le candidat ne dispose que des textes du corpus et de la mémorisation de se cours, à la maison, il peut s’en remettre à de nombreux ouvrage documentaires et utiliser bon escient les ressources d’internet. 

  • Comment se documenter ? 

L’histoire du théâtre peut nous fournir des pistes de réponse ainsi que les notes et les essais des dramaturges aux différentes époques . On consultera , avec profit , des citations extraites , par exemple, de Notes et Contre-notes de Ionesco 

Un drame historique peut , par exemple, évoquer des problèmes contemporains  en plaçant une intrigue dans un autre pays et à une époque reculée. (notion d’écart, de mise à distance )

Victor Hugo utilise cette technique  dans de nombreuses compositions comme Hernani, ou  Ruy Blas </b>; l’action de ce drame romantique se situe en Espagne après le règne de Charles Quint mais on y retrouve des allusions politiques à la Restauration, régime décrié par Hugo . 

Giraudoux dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu , pièce jouée en 1937, fait de nombreuses références à la première guerre mondiale et à l’ascension politique  d’Hitler à la tête du Reich ; Le contexte mythologique, le même que celui qu’utilise Anouilh dans La Machine infernale, contribue à créer cette notion d’écart. La réalité d’une situation contemporaine ou proche se dissimule sous le voile du mythe et la mise à distance agit comme un puissant révélateur

Bertold Brecht nomme cette idée le Verfremdungseffekt (de l’allemand fremd : étrange, étranger, inconnu); il a théorisé dans se pièces  la distanciation au théâtre en vue, explique-t-il de la désaliénation du spectateur, c’est-à-dire la réduction de sa passivité. 

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Comment rendre davantage le spectateur actif ? Pour de nombreux dramaturges contemporains, il est nécessaire de rompre avec les conventions théâtrales classiques et notamment avec l’idée d’illusion théâtrale.  Ils inventent alors des dispositifs qui mettent en évidence les discours orchestrés par le spectacle. Le théâtre est déjà une distanciation de la réalité. Il n’est bien entendu pas la réalité. Techniquement, le dramaturge a plusieurs moyens à sa disposition:  il peut introduire des contradictions du texte lui-même au sein de la pièce, du jeu d’acteur, (on demande alors aux acteurs de surjouer par exemple ou de jouer de manière totalement stéréotypée, sans émotion )ou mettre en place une double énonciation ; sur ce plan, certains dramaturges peuvent utiliser  le chant, les commentaires d’un choeur comme dans l’Antiquité,  ou une narration discontinue séparée par des commentaires par exemple. Il s’agit d’une rupture avec la vision du théâtre que Brecht appelle aristotélicien .

La distanciation chez Brecht est intimement liée à un projet politique visant à rendre l’homme conscient de sa capacité à transformer son environnement. 

Aujourd’hui, sans aller aussi loin que le dramaturge allemand, de nombreux auteurs conscients des mécanismes qui facilitent l’illusion , s’emploient à briser le quatrième mur notamment en proposant , par exemple, des incursions d’acteurs au sein même de l’espace du public ou construisent des mises en abyme à l’intérieur de leurs propres spectacles . Ainsi, dans Les Optimistes , une création contemporaine du théâtre Majaaz, certains acteurs sur scène jouent le rôle de spectateurs de l’histoire de leurs ancêtres ; le petit-fils d’un émigré israélien arrive dans la maison de son grand-père , un juif rescapé des camps, et découvre l’histoire de ce colon israélien et la manière dont il s’est opposé au cours de l’Histoire en aidant des palestiniens à mieux vivre leur exil. Samuel devient ainsi le spectateur de cette partie de l’histoire qui précède sa propre naissance et le public , à son tour, vit des émotions à travers les découvertes de ce personnage mis  en quelque sorte à l’écart.

 Cette technique de mise en abîme n’est pas récente : Corneille, dans L’Illusion Comique, avait créé une représentation à l’intérieur de sa propre comédie dans le but de faire réfléchir le public au statut du comédien; en effet,  une aristocrate tente grâce à un magicien de retrouver son fils disparu qu’elle croit mort; le mage Alcandre fait apparaitre sous ses yeux Clindor le fils perdu et le montre, qui risque sa vie, au sein de différentes intrigues ; il est en réalité devenu comédien et ce n’est que lorsque le rideau tombe  que ses parents comprennent la vérité et se réjouissent d’avoir retrouvé leur fils vivant. Corneille en profite alors pour faire l’éloge du théâtre en montrant qu’il est le royaume des illusions mais que paradoxalement ; sous ses dehors mensongers et avec tous ses artifices  , il nous fait entrevoir de grandes vérités sur la nature humaine. 

Cette révélation de la vérité de la nature humaine peut également être obtenue à partir de situations que nous pouvons, de prime abord, juger fort éloignées de situations ordinaires. 

Beckett dans En attendant Godot fabrique  deux personnages qui se comportent de manière fort étrange et fort éloignée de ce que nous avons l’habitude de voir ou d’entendre; Leurs propos sont incohérents et on pourrait les prendre pour des fous : ils changent d’humeur sans cesse et leurs gestes sont en contradiction avec leurs paroles. Cet écart permet de mieux mesurer l’absurdité de notre condition humaine : dans l’attente d’un énigmatique personnage qui leur a donné rendez-vous et qui ne vient pas (Godot qui peut signifier Dieu) , ils sont à la fois paralysés et agités, tristes et joyeux, sans passé et sans avenir . Ces deux marionnettes figurent nos contradictions essentielles te nos tourments intérieurs. 

L’écart peut également consister à adapter une action à un nouveau contexte en changeant de costumes par exemple; Ainsi lorsque le comique français Jean- Marie Bigard dans le rôle titre , décida de monter Le Bourgeois Gentilhomme  de Molière , il déguisa Monsieur Jourdain en sportif affublé d’un blouson Lacoste , d’un survêtement Nike  et avec un bâton de ski en guise de canne car ce dernier avait fait fortune en vendant des articles de sport. Le public perçoit assez rapidement un écran entre la langue de Molière et la tenue moderne des personnages et cet écart peut amuser.

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L’île des esclaves

Lorsque le théâtre de l’Atelier fit jouer L’ile des esclaves, une comédie  de Marivaux  où maîtres et serviteurs échangent leurs rôles, le point de départ de l’action représente un départ au ski et un accident de train tient lieu de naufrage.Le travail du metteur en scène ici a consisté à moderniser la pièce et à réduire justement l’écart entre l’époque du dramaturge et celle du public. Il s’amuse à combler une partie du cette distance liée à l’époque lointaine où la pièce fut imaginée.

  • Comment classer les idées ? 

Une fois qu’au brouillon, vous avez noté les différents exemples qui vont vous servir à argumenter, il est temps de penser à faire un plan pour y ranger toute vos idées . Un plan satisfaisant est celui qui vous permet de délimiter un ensemble de cas qui vérifient la thèse, en montrent les limites et y proposent des nuances ou des correctifs. Ce type de plan est nommé dialectique et  on le schématise de la manière suivante : OUI souvent/ NON parfois/ dans certains cas seulement ..

Propositions d’organisation : on peut tenter de lister les différents types d’écart

les différents types d’écart ou de distance et  les explications du rôle qu’il jouent  

a) entre le quotidien et l’action représentée 

b) entre les personnages complexes et les créatures stéréotypées 

c) entre l’époque du spectateur et l’époque de la pièce 

Ces trois grands axes doivent maintenant être développés au moyen d’arguments et d’ exemples concrets (au moins un titre par partie )  

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L’illusion comique 

On peut en même temps réfléchir sur les limites ou les absences d’écart: l’illusion théâtrale nous plonge dans le spectacle et efface les écarts alors que  l’intervention de récitants ou de choeur ou de personnages extérieurs renforcent l’invraisemblance et donc maintiennent l’écart entre la réalité et le spectacle . 

Le rangement final : on tente ensuite de faire entrer les exemples dans chacune des catégories définies : où allez- vous caser le théâtre de l’Absurde? le recours au mythe ? la modernisation des pièces ? le drame romantique de Hugo ? la transformation des costumes ? la mise en abime ? le registre merveilleux ? le registre fantastique ou surnaturel ? les anachronismes ? 

On tente de trouver d’autres illustrations en faisant appel à sa mémoire, aux pièces vues, lues ou étudiées…

et on réfléchit à une conclusion …

15. février 2017 · Commentaires fermés sur L’étrange en scène : représenter l’étrange au théâtre. · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Le premier sujet de bac de cette année comportait un corpus autour de l’étrange; Un extrait de Médée de Pierre Corneille  montrait, dans le dénouement, une violente altercation entre Jason et  son épouse Médée qui s’enfuit dans un char tiré par des dragons grâce à ses pouvoirs magiques; Cette tragédie baroque tirée d’un mythe célèbre, celui de la sorcière et  cruelle infanticide Médée  propose aux spectateurs une fin tragique qui repose sur les principes préconisés par Aristote : terreur et pitié. Trois autres pièces reposaient sur le mélange des registres au xx ème siècle ; Cocteau reprend également un autre mythe fameux: celui d’Oedipe, dans sa pièce  La Machine infernale qui propose aux spectateurs un fantôme pathétique et comique à la fois: celui de Laios, père  et première victime d’Oedipe . Cette étrange créature apparaît aux gardes qui le trouvent fort attachant  et se plaint  amèrement de ne pouvoir disparaître à volonté . L’effet comique est ici lié à la fois au décalage de ton et à la figure même du spectre.

Les deux autres pièces qui complètent ce corpus sont représentatives du théâtre de l’Absurde , qui apparait dans les années 50; Ionesco met en scène un rhinocéros, créature surgie mystérieusement et qui va diviser progressivement les personnages pour révéler leur véritable nature : conformiste ou non. Ce monstre qui symbolise la montée des régimes totalitaires est mis en scène au moyen d’effets comiques . Quant à Beckett, il nous propose une étrange situation et une conversation non moins étrange entre deux êtres bizarres dont les propos et le comportement nbosu paraissent vides de sens ; Comique te tragique es mêlent pour illustrer la vacuité de l’existence. 

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mise en scène Cocteau

Voici d’abord quelques éléments de corrigé pour la question de corpus : vous trouverez des éléments pour la dissertation dans la catégorie fiche méthode . 

Eléments de correction pour la réponse de synthèse 

 

Introduction : pas trop longue mais qui doit comporter les éléments essentiels pour situer les textes 

  • Présenter les textes : 4 pièces de théâtre : pièce du XVIIème siècle : tragédie classique de Corneille Médée + pièces du XXème siècle La Machine infernale de Jean Cocteau, En attendant Godot de Samuel Beckett et Rhinocéros d’Eugène Ionesco
  • Reformuler la question : Quels sont les éléments surprenants et inhabituels pour le lecteur ou le spectateur dans ces pièces ? En quoi ces extraits peuvent-ils surprendre et ainsi présenter une forme d’étrangeté ?
  • Définitions du TLF pour « étrange » : « 1) Synonyme d’étranger ; 2) Qui est hors du commun, qui sort de l’ordinaire, inhabituel. 3) (Vieilli) Terrible, excessif, inconvenant. 4) (Usuel) Qui surprend l’esprit, les sens par un (ou des) caractère(s) inhabituel(s); singulier, extraordinaire. »

3 points pouvaient être dégagés et abordés séparèment

1.Une étrangeté liée à la présence d’événements extraordinaires (texte C exclu) :

Le merveilleux (T.A et B) : les dragons (pièce à machine), la sorcière et la magie et fantôme :

Registre merveilleux : mélange du surnaturel et de la réalité (différent du fantastique dans le sens où pour le merveilleux le lecteur accepte d’entrer dans un univers magique) : dans le texte de Corneille, Médée est une sorcière et use de ses pouvoirs magiques, elle est « dans un char tiré par deux dragons » comme l’indique les didascalies. Dans l’extrait de Cocteau, les deux soldats parlent à leur chef d’un « fantôme » (ligne 2) qui vient hanter la ville de Thèbes. Le mort, et même « la mort » (ligne 18), rencontre les « vivants » (ligne 18).    

Le fantastique (T.B et D) : survenue d’un rhinocéros et d’un fantôme ➔décalage par rapport au cadre réaliste mis en place par les textes :

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Vladimir et Estragon

Registre fantastique : naissance du surnaturel dans un cadre réaliste : Dans la pièce de Cocteau, le fantôme du père d’Œdipe apparaît dans « les remparts de Thèbes » et s’entretient avec les soldats. Les personnages semblent réalistes : deux soldats de la garde de nuit et leur chef. En revanche, le fantôme, créature surnaturelle, rompt toute vraisemblance et surprend par son caractère inattendu et décalé. La réplique du soldat « On était crevés de fatigue » donne l’impression que les soldats ont rêvé de cette apparition étrange ; le cadre réaliste est ainsi restitué. 

Dans le texte de Ionesco, les personnages Jean et Béranger « assis à la terrasse d’un café » (première didascalie) sont aussi présentés dans un cadre réaliste, un lieu du quotidien ; la conversation entre ces deux amis est banale et habituelle (travail, invitation à un anniversaire…) mais la présence inattendue dans la ville d’un rhinocéros – animal féroce qu’on ne peut imaginer en liberté dans la ville – vient fissurer également l’univers réaliste.  

    2  Une étrangeté liée à l’absurdité des situations présentées dans les textes : 

Déconstruction des personnages (T.C et D), absences d’action véritable (T.C) ou actions stéréotypées : 

personnages stéréotypés et caricaturaux : Estragon semble incapable d’effectuer une action banale (enlever ses chaussures), Vladimir fait des gestes étranges et incompréhensibles (avec son chapeau, en décalage avec ce qu’il dit « je t’embrasse. (Il tend la main) » ; dans Rhinocéros, tous les personnages semblent se ressembler (mis à part Bérenger) tels des pantins obnubilés par le rhinocéros. En outre, dans l’extrait de Beckett, Estragon et Vladimir qui attendent Godot ne font strictement rien: la seule action est l’attente.   

 Effet de décalage dans les dialogue:  dialogue de sourds chez Beckett, Ionesco => réponses inattendues et décalées dans le temps 

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Jean et Bérenger 

 Ambiguïté de la relation entre les personnages  

– mini-dispute entre les amis Jean et Bérenger

– attitude lunatique (entre amour et haine) pour Estragon et Vladimir

3. Une étrangeté liée au mélange du tragique et du comique :

La violence de l’Histoire (texte C et D) et la présence de la mort (T.A et B) :

  • 1952 et 1959 : après-guerre => théâtre de l’absurde (+existentialisme) : montée des totalitarismes + 2nde guerre mondiale ; absurdité de la vie (son non-sens)
  • Les meurtriers : Médée (infanticide…) et Œdipe (parricide) 
  • Le comique de mots (répétitions) et de situation (T.B, C et D) # pas dans le texte A où il n’y a que du tragique :
  • Cocteau : « Viendra […] Viendra pas… […] Viendra… » : enfantillages 

Absurdité du langage : « Je mourrai ma dernière mort » : impossible, on ne meurt qu’une fois

  • Beckett : « Tu as eu mal ? […] Mal ! Il me demande si j’ai mal ! » x 2
  • Ionesco : stichomythies « Oh, un rhinocéros ! » comique de répétition

CCL. : Principale opposition, dans les textes du XXème siècle, le théâtre est dégagé du merveilleux. Celui-ci présente des situations en lien avec le réel et l’histoire immédiate dont l’absurdité violente égale en étrangeté le merveilleux des mythes rapportés par les pièces classiques. L’étrangeté des textes du XXème vient encore du mélange de tragique et du comique qu’on ne retrouve pas dans le texte de Corneille. C’est ainsi que Jean Cocteau modernise le mythe d’Œdipe et crée des effets de décalage pour le spectateur.  

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Rhinocéros mise en scène Demarcy-Mota

 

02. décembre 2016 · Commentaires fermés sur Moderne, vous avez dit moderne ? Qu’est-ce que la modernité d’une oeuvre ? · Catégories: Fiches méthode
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Un adjectif comme moderne mérite tout d’abord d’être défini avec précision et dans tous ses sens. Est  d’abord moderne ce qui s’affiche en rupture avec une tradition ou un passé; Ainsi la poésie moderne est une poésie qui cherche à rompre avec les règles de la prosodie (absence de versification ou vers libre,sujet prosaïques) ; Mais la modernité peut également se baser sur l’emploi de nouvelles technologies ou d’innovations; Un cinéaste moderne va tourner ses films avec des caméras mobiles ou en utilisant une bande son  et en enregistrant les dialogues des acteurs (les premiers films étaient muets et les actions étaient commentées par des cartons comme le fait Pasolini à certains moments de son film) ; En fait , la modernité est une notion qui ne peut s’aborder que dans la relativité car toute époque possède ses modernes qui s’opposent aux classiques ainsi que l’a illustré, au dix-septième siècle, la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. Leur différend portait sur l’usage de l’imitation des Anciens et le respect des règles  et la possibilité d’introduire des sujets d’actualité en littérature ou des formes nouvelles.  Enfin dans une acception plus large, la modernité  peut se traduire par l’expression de caractères qui définissent des goûts personnels en opposition à une norme ou à un ensemble d’habitudes. On dit alors que l’oeuvre est originale. Le film de Pasolini devra donc être examiné sous plusieurs angles afin d’en définir la modernité.

Après avoir défini les différents sens de l’adjectif moderne, il nous appartient désormais de procéder aux repérages qui vont permettre de construire un plan d’étude .

Etape 1 : Problématiser 

Où réside la modernité du film ? comment la lire te la comprendre ? que traduit-elle sur le plan idéologique ? 

Etape 2 : le réservoir d’idées 

Passage en revue de tous les aspects du film qui pourraient faire lien avec la notion de modernité .

Modernité du jeu des acteurs ? forte expressivité, ils survolent, antinaturel mais est-ce moderne dans le cinéma des année s60 en Italie ou est-ce juste décalé ? 

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Modernité du sujet : Non, Oedipe est un mythe antique donc absolument pas moderne car très ancien. Néanmoins, Pasolini le revisite et lui amalgame les découvertes de la psychanalyse et le complexe d’oedipe; Il en fait une lecture personnelle plus que moderne. Toutefois le choix partiel de l’autobiographie peut apparaître comme moderne. 

Modernité de la forme ? un format standard, des techniques connues comme le champ contre champ, le panoramique , l’utilisation de filtres de couleur ; Quelques innovations comme la surexposition pour traduire la force et l’illumination du sacré mais rien de très moderne techniquement; De détails intéressants comme le mélange des cartons ave les dialogues et l’imitation d’un vieux cinéma celui des années 20, contemporain de la naissance de l’auteur. 

Modernité dans la vision de la société : un cinéma de rupture ou de réconciliation ? il aborde des thèmes universels mais évoque également dans l’épilogue l’Italie des années 60 avec sa bourgeoisie catholique et ses ouvriers désargentés ; 

Modernité dans le traitement du mythe: oui ; Pasolini ne choisit pas le cadre  de la Grèce antique mais élargit la dimension mythique à un univers primitif, tribal et folklorique avec des musiques chorales du monde entier (chants roumains, japonais, musique classique , flûte) , des décor marocains et des costumes qui empruntent à l’Afrique et au Maghreb. Ce traitement peut sembler moderne  et original car il traduit les aspirations du réalisateur, ses choix artistiques . 

Modernité de la manière de filmer : pas de techniques révolutionnaires certes mais un cinéma poétique et peu naturel.Les acteurs sont souvent filmés en gros plans, silencieux et regardent fixement la caméra. Leur jeu est outré, artificiel et met aussi parfois le spectateur mal à l’aise. Cette expressivité pour Pasolini traduit le langage des corps qui est son langage préfère au cinéma. 

Modernité du traitement du mythe : en plus de la transposition Grèce/Maroc , Pasolini introduit dans la partie centrale du mythe des éléments originaux comme le changement d’Antigone en Angelo; son amant à l’époque du tournage; est-ce un moyen indirect d’afficher le choix de son homosexualité et de l’assumer artistiquement en effectuant ce remplacement significatif ? Une autre scène ajouté à la pièce de Sophocle montre un Oedipe qui renonce à la femme offerte le jour des noces dans ce village où il va consulter l’oracle transformé ne sorcière africaine . Là encore le choix de ces représentations de la Pythie et du Sphinx peuvent être qualifiées de modernes . Autre point : Pasolini ne choisit pas le cadre  de la Grèce antique mais élargit la dimension mythique à un univers primitif, tribal et folklorique avec des musiques chorales du monde entier (chants roumains, japonais, musique classique , flûte) , des décor marocains et des costumes qui empruntent à l’Afrique et au Maghreb. Ce traitement peut sembler moderne  et original car il traduit les aspirations du réalisateur, ses choix

Modernité de l’adaptation : loin de transposer uniquement l’action de la pièce de Sophocle, Pasolini étoffe son film avec l’ajout d’un épilogue te d’un prologue autobiographiques et il retrace pour le spectateur l’avant-mythe qui conduit aux premières images de la peste qui s’est abattue sur Thèbes comme la punition des offenses commises. On peut ici parler de vision religieuse du mythe avec cette peste venue des Dieux pour châtier les mauvaises actions des hommes. 

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Modernité dans la provocation : Pasolini affiche une certaine forme d’hostilité envers la société bien pensante de son époque et il cherche sans doute à choquer les esprits en évoquant clairement l’inceste et en filmant les scènes avec ce désir trouble des personnages et la brutalité d’Oedipe.Le spectateur est alors mal à l’aise et perçoit lui aussi l’ambiguïté du désir des deux personnages : à quel moment précis ont-ils su quel était le lien de parenté qui les unissait et à quel moment ont-ils consciemment transgressé le tabou ? C’est la question que chaque spectateur se pose quand il visionne certains passages.

Modernité du choix du cinéma: est-ce que choisir le cinéma dans les années 60 plutôt que le livre comme support artistique relève d’un geste moderne ? c’est une forme moins connue, plus récente et qui peut sembler plus attractive pour de jeunes artistes . 

Modernité du sens : que retient-on des choix opérés par Pasolini sur le contenu et l’interprétation du mythe? il amplifie la dimension recherche des origines et quête initiatique  mais laisse glisser la caméra longuement sur l’espace ( à la fois vide et peuplé) et le cadre semble au moins aussi signifiant que les cations des personnages ; Ainsi le pré semble être le point de départ et d’aboutissement du héros comme si Pasolini mettait ainsi en images l’idée selon laquelle la vie finit toujours là où elle a commencé; phrase de la pièce qui peut également être traduite par le premier jour de ta vie est aussi le dernier .

Un cinéma d’avant garde à l’époque ? en 1968 , certains critiques cinématographiques, comme Henry Chapier en France, par exemple,  analysent le film

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comme une rupture avec la tradition psychologique. pasolini a toujours affirmé avoir voulu créer un cinéma poétique en donnant aux images et aux sons une place au premier plan de son oeuvre.Ce qui donne au film une dimension esthétique incontestable qui le démarque des oeuvres dites grand public ou d’un cinéma de simple divertissement.L’écriture magmatique de Pasolini est moderne dans la mesure où il agrège différents éléments de nature différente  (les couleurs, les musiques, les images , les visages) et où il travaille à les mettre en relation formelle avec des jeu d’échos, de reprise, de miroirs; Ainsi le choeur antique peut se faire entendre à travers les phrases musicales qui sont répétées et orchestrent les différentes ambiances du film. La bande sonore introduit des thèmes associés à des sonorités comme la musique militaire pour le père, Mozart pour la mère et cette flûte stridente pour le destin. 

Une modernité dans l’emprunt ? Pasolini se nourrit de références classiques pour les agréger (tableaux de Raphaël , tragédie antique, psychanalyse) et l’ensemble forme un tout à la fois homogène et hétéroclite. Aujourd’hui regarder ce film c’est es retrouver face à des choix artistiques que nous ne partageons pas forcément mais qui ont une cohérence et auxquels le film confère une véritable cohésion. …..

A partir de ces différentes pistes et de celles que vous pourrez ajouter, construisez un plan détaillé et rédigez pour vous entraîner, la dissertation …

05. juin 2016 · Commentaires fermés sur Etudier un dénouement · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Que ce soit à l’écrit  du bac de français, pour le commentaire composé, ou à l’oral, durant l’exposé de dix minutes sur le texte de la liste, étudier un dénouement n’est pas une chose facile car la fin d’un récit , l’épilogue ou l’excipit d’un roman, le dénouement d’une pièce de théâtre, le dernier chapitre d’un conte philosophique , constituent des moments cruciaux qui doivent être analysé avec minutie et méthode. Quelques conseils pratiques ..

Comment se termine l’histoire ?   Commençons par le commencement si vous le voulez bien.. c’est à dire : quelle était la situation initiale  ? Une fin ne peut faire sens que si on la considère comme la résolution d’une intrigue, la fin d’une histoire, l’achèvement d’un parcours. 

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Prenons l’exemple de l‘Ingénu, conte philosophique de Voltaire : le héros bon sauvage perd la femme qu’il aime car elle a succombé à la honte d’avoir cédé aux avances du ministre ; Emprisonné injustement sur la foi d’une dénonciation mensongère, l’Ingénu cause ainsi, indirectement  , sans le vouloir, la perte de sa fiancée. Après son décès, la fin demeure ouverte et Voltaire pourrait choisir  de faire mourir son héros de chagrin (comme le fait par exemple Flaubert à la fin de Madame Bovary avec le mari de l’héroïne )  (dénouement pathétique) , de lui faire tuer le ministre , de le transformer en justicier ou en meurtrier, de le faire repartir en Huronien (ce qui dénoncerait le mode de vie corrompu des bas Bretons ) Il faut donc toujours es demander quel type de dénouement a choisi l’auteur et pourquoi ? quelles auraient pu être les autres fin possibles et qu’est-ce que cela aurait changé ? Voltaire aurait pu , par exemple, faire rencontrer à son héros une autre femme dont il serait tombé amoureux et avec laquelle il aurait fondé une famille (dénouement heureux) . Le dénouement choisi par Voltaire comporte ainsi une double morale et une certain nombre d’aspects positifs : L’ingénu a appris à s’intégrer dans cette société où il  trouvé sa place (excellent officier ) ; Il met ainsi sa force et son énergie au service de son pays , dans le cadre de son travail et valorise ses compétences. Il a également tiré profit de ses malheurs car il trouve refuge dans la philosophie ; il est devenu sage et a su accepter ce que le sort lui réservait (il est en quelque sorte, beaucoup moins révolté) De plus, il a noué une solide amitié avec Gordon : en dépit de leurs divergences, les deux hommes ont su faire triompher l’amitié . Cependant , un certain nombre d’éléments sont plus inquiétants dans ce dénouement : Saint Pouange est -il vraiment repenti ? Il couvre de cadeaux la famille de la disparue et cela suffit-il à les consoler de la perte de l’être aimé ? On sent l‘ironie voltairienne et on entend dans ce dénouement une forme de cruauté : les hommes se consoleraient bien vite avec des présents de leurs chagrins et on pourrait presque les acheter et se faire pardonner avec de l’argent et des présents . Peut-on acheter ainsi les sentiments des gens ? Voltaire choisit souvent des dénouements plutôt pessimistes sauf pour Zadig ; L’homme confronté aux malheurs doit tirer un enseignement de ses expériences et s’efforcer surmonter son chagrin pour continuer à vivre sans sombrer dans le désespoir.

Prenons l’exemple de La Guerre de Troie n’aura pas lieu : depuis le début de la pièce, le spectateur, intrigué par le titre , s’attend à voir la guerre repoussée mais il ne peut s’empêcher de penser qu’elle va finalement avoir lieu ; Hector et Andromaque redoublent d’efforts pour éviter le drame et ils sont sur le point de réussir lorsque surgit Oiax, l’envoyé des Grecs  venu chercher Hélène pour la ramener à son mari. C’est la dernière scène de la pièce et tout va déraper ..Oiax est ivre, il provoque Hector en tournant autour de son épouse Andromaque; ce dernier, qui est sur le point de craquer , se retient pourtant mais Démokos, le poète officiel, belliciste convaincu, surgit et veut entonner un chant de guerre; Hector le tue pour le faire taire et éviter le pire . Cependant en mourant , il accuse  faussement Oiax de l’avoir tué : ce qui est un nouveau motif de guerre entre les Grecs et les Troyens.

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Les troyens , pour le venger, tuent Oiax l’émissaire grec et la guerre ne peut plus être évitée. Cassandre donne alors al parole à Homère pour faire le lien avec l’Iliade qui est le poème épique qui raconte la guerre de Troie. Giraudoux a donc construit un dénouement en plusieurs temps avec un coup de théâtre, un double meurtre, une tragédie finale. Que signifie ce choix ? Tout d’abord, il montre qu’en dépit de tous leurs efforts, quelques hommes ne peuvent modifier le cours des événements . Le poids du collectif est ici déterminant . néanmoins, le spectateur se demandera toujours si la guerre aurait pu être évitée et il a très envie du répondre par l’affirmative à cette interrogation; Giraudoux rend Démokos directement responsable de cet enchaînement fatal : c’est la menace de son chant de guerre  qui a rendu Hector fou au point de le tuer et ce faisant, il devient l’agent du destin en provoquant la guerre ;

Les mensonges et les fausses accusations de Démokos peuvent faire penser à de la propagande et de la désinformation ; On peut aussi évoquer le meurtre de Jean Jaurès assassiné par les partisans de la guerre parce qu’il était pacifiste, juste après un de ses discours . Le dénouement de la pièce repose sur une série de rebondissements : il présente des aspects comiques en parodiant notamment la mort des héros dans les tragédies classiques (le personnage qui est tué continue à parler sur scène )  et en mêlant des aspects de comédie amoureuse ( Oiax ivre qui multiplie les tentative sue séduction auprès de la femme d’Hector qui se bouche les oreilles) . Il est à l’image de la pièce qui mélange le comique et le tragique . Il montre également que cette guerre aurait pu être évitée et n’a pas été déclenchée par une noble cause comme l’amour d’Hélène et de Paris; En effet, le dramaturge a choisi de montrer Hélène sous l’aspect d’une femme qui aime les hommes et l’amour ; Lorsqu’on la voit embrasser Troilus, le petit frère de Paris et d’Hector, le spectateur comprend que les hommes ont besoin, pour justifier les déclenchements des guerres , d’inventer de nobles causes . Ce dénouement a également un sens moral : il est pessimiste car il montre que les hommes de bonne volonté comme Hector , ne peuvent aller contre le cours des choses. 

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Dans Cris, le romancier avait lui aussi, plusieurs possibilités de fin : les hommes de la vieille garde ont vu mourir leurs compagnons d’armes et sont résignés à mourir  eux aussi mais l’un d’entre eux, Jules , décide , contre toute attente, de ne pas retourner au front. Pendant qu’il fuit, à l’arrière, les voix des soldat morts qui semblent le poursuivre et qu’il cherche un moyen de les faire taire, la guerre continue et les cris des hommes résonnent dans les plaines : cris de souffrance, de douleur, de désespoir, de folie; la guerre est à l’image d’une tempête monstrueuse , d’une vague meurtrière et déferlante à laquelle rien ne résiste; Elle emporte les soldats comme des fétus de paille et rend leurs corps en morceaux, en lambeaux,  à la terre qui elle même semble souffrir de la violence dévastatrice des assauts et exhibe ses plaies béantes. Boris est mort  égorgé par l’homme-cochon, Dermoncourt est mort parce qu’il a cessé de courir, Barboni a explosé en mille morceaux quand son réservoir de lance-flammes a été touché par une balle, Messard et Castillac n’ont pas survécu à la prise de leur tranchée, le gazé a fini par succomber à ses blessures, seul dans un trou entre les deux lignes; Rigola été sauvé par M’Bossolo qui vient du bout du monde pour enfoncer son poing au plus profond de la terre et combattre  ; Durant cette folie, que fait Jules ? Il tente de témoigner de ce qui  est en train de se passer mais ses mot sont impuissants; On ne l’écoute pas, on lui jette des pierres en le traitant de déserteur ; Alors quand les paroles sont vaines et que personne ne veut écouter, il faut trouver un autre moyen;

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L’épilogue montre Jules devenu sculpteur , qui travaille durement jour et nuit pour semer ses statues de boue à chaque carrefour  ; Personne ne peut ainsi échapper au regard de ces corps meurtris qui semblent hurler “et fixent le monde de tout leur douleur ” Bouche bée.” Dénouement qui montre l’importance du témoignage sur ces événements terribles , dénouement qui met l’accent sur la nécessité de conserver et d’enregistrer la mémoire des disparus afin qu’ils ne soient pas mort pour rien et que leur souvenir, grâce aux livres , vive à jolis en nous qui devenons ainsi des passeurs de mémoire, dénouent enfin qui révèle l’importance du travail de création artistique . 

07. février 2016 · Commentaires fermés sur Dissertation : boîte à outils 1 réussir son introduction · Catégories: Fiches méthode · Tags:

La dissertation est l’exercice d’écriture qui est choisi par le plu petit nombre de candidats au cour des EAF mai c’est également celui qui enregistre, tous les ans , les meilleures moyennes. Voilà quelques exemples et quelque conseils pour ceux qui souhaitent s’y risquer . Tout d’abord, les secret d’une introduction réussie.  

L’introduction :
elle se fonde sur des considérations historiques : l’époque ,
l’histoire du genre, l’histoire de l’auteur ; Le candidat doit
faire preuve de culture générale et doit s’efforcer de cibler ses
connaissances
afin de les mettre en relation immédiate avec le sujet
donné

A
proscire :
les
considérations trop générales , la biographie exhaustive (toujours
faire le lien entre les événements de la vie d’un homme et une
carrière artistique )

 Si le sujet est exprimé au moyen d’une citation : il faut rappeler les éléments essentiels de la  citation : après l’avoir recontextualisée (dire à quelle
époque elle appartient , faire le lien avec un courant littéraire
et un auteur , il faut la réécrire si elle n’est pas trop longue
et impérativement la reformuler .

La problématique
peut être
annoncée sous forme de phrase interrogative ou d’interrogative
indirecte ( pensez dans ce cas à ne pas mettre de ? )

L’annonce
du plan termine l’introduction

Voilà un exemple d’introduction rédigé sur l’expression du conflit au théâtre . 

Le
XVIIe siècle a marqué un tournant dans l’histoire du théâtre
français. C’est en effet à cette époque que les règles du théâtre
classique sont fixées, avec la règle des trois unités et les
principes de vraisemblance et de bienséance. Surtout, c’est à ce
siècle qu’écrivent de grands dramaturges tels que Racine, Corneille
et Molière. Cet auteur, né Jean-Baptiste Poquelin, a composé de
nombreuses comédies comme
L’avare,
Le Bourgeois
gentilhomme
,
Tartuffe,Les Fourberies
de Scapin
,
Le Malade
imaginaire

et bien d’autres encore. Souvent ces pièces mettent en scène des
conflits : valets cherchant à tromper leurs maîtres, disputes
amoureuses, opinions différentes entre les pères et leurs enfants à
propos de leurs mariages. Dans les pièces de Molière en
particulier, et au théâtre de manière générale, les situations
de conflit ne manquent donc pas.
« Moi,
je veux me fâcher et ne veux point entendre » dit justement
Alceste dans
Le
Misanthrope

de Molière, représenté en 1666. Il semble ainsi affirmer qu’on
peut se fâcher sans faire de phrases ni les entendre. Sans doute.
Mais n’est-ce pas une vision réductrice de la dimension théâtrale ?
Nous nous demanderons donc si l’expression du conflit au théâtre
peut réellement se passer de mots.

Pour cela, nous verrons dans un premier temps comment on peut donner
raison à Alceste et nous envisagerons le théâtre comme une scène
sans paroles. Dans un deuxième temps, nous nous appliquerons à voir
la dimension littéraire d’une pièce de théâtre, résultat d’un
travail d’auteur. Enfin, dans une troisième partie, nous
réfléchirons à la spécificité du théâtre, combinant texte et
représentation.

  Et pour ceux qui le souhaitent, voilà le corps du devoir rédigé ..

     
Le
théâtre semble ne pas avoir besoin de mots pour exprimer un
conflit. Dans une représentation, ce qui est perçu par les sens
prime sur le reste. La gestuelle est donc très importante, de même
que les accessoires et les sons.

     
Les
mimiques des comédiens suffisent en effet à expliquer que deux
personnages, sur scène, sont en désaccord. D’ailleurs un spectateur
qui verrait une pièce à l’étranger, dans une langue qu’il maîtrise
mal, pourrait parfaitement comprendre que deux personnages se
détestent ou se disputent, rien qu’en entendant le ton de leur voix
ou en voyant leurs regards, leurs poings menaçants. Par exemple,
dans la mise en scène de Jérôme Deschamps en 1997 des
Précieuses
ridicules

de Molière, l’acteur qui incarne le seigneur La Grange sort très
énervé d’une rencontre qui s’est mal passée. Il souffle comme un
boeuf, se montre de profil prêt à charger et agite les mains et les
bras comme s’il s’échauffait avant un combat. Toutes ces
gesticulations, évidemment comiques, suffisent à faire comprendre
au public qu’il est en conflit avec les demoiselles qui l’ont
congédié. D’ailleurs, à ce moment-là de la scène d’exposition,
aucune parole n’a encore été prononcée. La gestuelle suffit donc
bien à exprimer le conflit.

     
D’autre
part, les accessoires qui accompagnent cette gestuelle aident à
montrer la colère ressentie par le personnage. On trouve ainsi des
bâton
s
dans de nombreuses formes théâtrales : des farces jouées sur
des théâtres de tréteaux au Moyen-Age, des farces dans la Comedia
dell’arte, des pièces du théâtre de Guignol et bien sûr dans
certaines comédies courtes de Molière. Par exemple dans
Les
Fourberies de Scapin

de Molière, a lieu la « scène du sac ». A ce moment-là,
le serviteur Scapin veut se venger du seigneur Géronte et le fait
entrer dans un sac, soi-disant pour le cacher et le mettre à l’abri
d’ennemis. Puis, à l’aide d’un bâton, il le roue de coups, faisant
croire à Géronte qu’ils sont agressés par des étrangers. Ici, il
n’est pas besoin de paroles pour comprendre le conflit. Le sac et le
bâton servent la scène et Molière ne l’a pas imaginée autrement,
sans ces accessoires. P Gestes et accessoires s’allient donc pour
exprimer le conflit sans avoir recours aux mots.

     
En
outre, la musique et les sons peuvent prendre une place importante
dans la représentation théâtrale et exprimer le conflit
.
C’est par exemple le cas dans les
Précieuses
ridicules

de Molière mises en scène par Jérôme Deschamps. Des notes de
piano accompagnent des hurlements de femmes et des cris d’animaux,
notamment des cris de poules, pour signifier une grande dispute
lorsque les deux seigneurs sont rejetés par les Précieuses.

     
Ainsi,
spectacle visuel et sonore, le théâtre semble pouvoir se passer de
mots pour exprimer un conflit. Pourtant il serait dommage de réduire
le théâtre à quelques formes excessives. Le théâtre n’est tout
de même pas ni du mime ni seulement de la farce. D’ailleurs les
grands dramaturges sont avant tout des écrivains et ont travaillé
leurs textes avec soin. Voyons désormais l’aspect purement
littéraire du genre théâtral.

     
Au
théâtre comme dans tout genre littéraire, les sentiments
s’expriment avec des mots. Les affrontements doivent se dire avant de
se faire et la complexité des disputes peut mieux se comprendre avec
des phrases.

     
Avant
d’en venir à un conflit physique, une bastonnade ou un duel à
l’épée, le désaccord entre les personnages doit en effet souvent
s’exprimer à voix haute. Prenons par exemple la pièce écrite par
Jean Giraudoux en 1935 :
La
guerre de Troie n’aura pas lieu
.
A l’acte II scène 9, le Grec Oiax cherche à provoquer la guerre. Il
insulte Hector, prince troyen, en le traitant de « beau-frère
de pute ». L’offense est donc clairement verbalisée. Ce n’est
que dans un deuxième temps qu’Oiax gifle Hector afin de le pousser à
bout. De plus, Hector réplique avec ironie en utilisant une
antiphrase : « Je vois que la Grèce nous a envoyé des
négociateurs. » Les mots traduisent donc la personnalité de
chacun et expliquent le conflit. Oiax est impulsif et agressif ;
Hector est intelligent et responsable. Le conflit n’est pas seulement
lié à leur différence de nationalité mais de tempérament.
Toujours dans le même esprit, dans
Les
Fourberies de Scapin
,
juste avant la scène du sac, le seigneur Géronte promet à Scapin
de le remercier pour sa fidélité en lui donnant l’habit qu’il
porte, après qu’il l’aura un peu usé. Cette remarque est évidemment
très méprisante et offensante pour Scapin et justifie la rage qu’il
a ensuite à taper sur le sac. Le conflit est ici social avant d’être
physique. Ainsi, dans ces deux exemples, on constate que les regards
et les coups sont plutôt la conséquence d’un conflit plutôt que
son expression.

     
Par
ailleurs, certaines situations sont complexes à rendre et ne peuvent
pas se résumer en quelques gestes. Par exemp
le,
comment dire sans mots le conflit intérieur que ressentent les
personnages des tragédies de Racine ? Ce n’est que par de
longues tirades, provoquées souvent par un confident, que le héros
de la pièce peut exprimer à voix haute le terrible dilemme auquel
il est confronté. Et ce n’est que par le langage que le spectateur
pourra pleinement s’identifier et ressentir par la catharsis
« terreur et pitié ». Ainsi Racine développe dans son
Andromaque
le conflit intérieur qui écartèle la veuve d’Hector, devant
choisir entre épouser Pyrrhus fils d’Achille qui a tué son époux,
ou bien sacrifier son fils.

     
De
surcroît, le public ne vient pas seulement voir un conflit ; il
veut aussi l’entendre.

De même qu’il goûte la maîtrise d’écriture de Racine et peut se
laisser bercer par le rythme de l’alexandrin, le spectateur savoure
les images poétiques, les métaphores et l’exercice de maîtrise de
la langue. Dans
La
Guerre de Troie n’aura pas lieu
,
l’affrontement entre Ulysse et Hector à la fin de la pièce devient
ainsi une « pesée », un « combat de paroles »
où chacun, l’un après l’autre, dit ce qu’il « pèse »,
c’est-à-dire ce qu’il est. Ulysse relève de l’impalpable.
Expérimenté, il dit représenter la chouette et l’olivier. Il bat
ainsi Hector qui, plus jeune et plus naïf, se réclame de la terre,
du labeur et du courage. Le conflit devient ici poétique et
allégorique.  

 

     
Nous
avons vu que l’expression du conflit au théâtre pouvait se passer
de mots dans quelques cas extrêmes mais qu’il supposait, de manière
générale, un travail important sur le texte. Toutefois Eugène
Ionesco, célèbre dramaturge du XXe siècle, déclarait qu’il
faisait « du théâtre et non de la littérature ».
Finalement, la caractéristique d’une pièce de théâtre n’est-elle
pas d’être à la fois un texte et un spectacle ? Au-delà du
travail du comédien et du travail du dramaturge, nous étudierons
donc maintenant celui du metteur en scène, qui va interpréter la
pièce et mettre en lumière certains conflits.

     
Le
théâtre est un spectacle total et l’expression du conflit ne peut
en vérité se passer ni d’éléments scéniques ni de mots. Le
metteur en scène est donc co-auteur de la pièce avec le dramaturge,
afin de satisfaire toutes les exigences du spectateur. Lui seul va
vraiment permettre aux situations d’exister, notamment les conflits,
avec les mots, la scène et son propre regard.

     
Lire
une pièce ne peut être pleinement satisfaisant. Si le théâtre
veut rendre compte de relations humaines, notamment le conflit, il ne
peut tout dire, ni dans le texte ni dans les didascalies. C’est donc
au metteur en scène d’utiliser le travail du dramaturge pour lui
donner une pleine existence. Pr.

     
Aussi
une représentation est une interprétation de la pièce. Daniel
Mesguich considérait d’ailleurs dans
L’Eternel
Ephémère

que le texte appartenait autant au public et au metteur en scène
qu’au dramaturge lui-même. N’en déplaise à Ionesco qui voulait
qu’on respecte scrupuleusement ses indications, toutes les lectures
peuvent donc être possibles sur une pièce.

     
Le
conflit exprimé sur scène peut également être suivi très
fidèlement par le metteur en scène mais mis en valeur grâce à des
éléments qu’il a créés. De toute façon, l’auteur ne peut jamais
exprimer pleinement sa pensée, même avec de très longues
didascalies. Il est obligé de faire confiance au metteur en scène.
Pour le spectateur, l’intérêt de voir une pièce alors qu’il la
connaît déjà, se trouve justement dans cette création innovante,
sans cesse renouvelée. Raymond Gérôme dans sa mise en scène de
La
guerre de Troie n’aura pas lieu

pour la Comédie Française en 1988 choisit par exemple d’accompagner
le conflit qui se prépare entre Grecs et Troyens par un décor
bicolore. Le mur du fond est donc composé de deux bandes
horizontales : l’une ocre, l’autre bleue. Ainsi le théâtre se
fait spectacle total. Le conflit s’exprime par le geste avec la gifle
d’Oiax, par la parole avec les pesées et par la touche personnelle
apportée par le metteur en scène, en collaboration avec le
scénographe, grâce à ces bandes de couleur. On peut ajouter que
ceci se fait aussi en collaboration avec le spectateur car il va
interpréter justement ces bandes de couleur comme significatives du
conflit en train de se jouer sous ses yeux. Les mimiques des
comédiens et le texte écrit par le dramaturge sont par conséquent
portés par le regard du metteur en scène, lui-même prolongé par
celui du spectateur.

     
En
conclusion, le conflit au théâtre peut se comprendre de façon
superficielle et immédiate, sans mots, mais il a besoin d’un travail
d’écriture pour s’épanouir, se développer et se justifier puis
d’un apport créatif de la part du metteur en scène et du public
pour pleinement exister. Dans
Le
théâtre et son double
,
Antonin Artaud apportait un souffle nouveau au théâtre occidental.
Inspiré par le théâtre oriental, il faisait prendre conscience de
la dimension physique et concrète, visuelle et sensitive du théâtre.
Le théâtre est bel et bien un spectacle total et une oeuvre
collective qui implique le comédien, le dramaturge et le metteur en
scène, en vue d’être représenté devant un public.

Notez bien que la plupart des paragraphes commencent par un connecteur logique. Il y a autant d’exemples que d’arguments :  5 pièces sont exploitées et certaines sont réutilisées deux fois comme La Guerre de Troie n’aura pas lieu  

 

17. janvier 2016 · Commentaires fermés sur Devenir journaliste amateur · Catégories: Fiches méthode

L’écriture journalistique obéit à des exigences bien précises qu’on apprend dans les écoles de journalisme; En effet, le but premier d’un article de presse est de diffuser des informations à un large public; Le journaliste doit donc s’efforcer d’adopter un style clair et de privilégier la description des faits. 

La
présentation

La
présentation doit permettre au lecteur d’accéder
facilement à l’information
,
d’y accéder
de plusieurs façons

en fonction du temps dont il dispose ou de son envie et enfin de
trouver
de manière efficace et simple

les réponses aux questions qu’il se pose.

    Un
    surtitre
    placé
    au-dessus de l’article, il s’agit d’une phrase qui permet de
    situer le cadre général de l’article.

    Un
    titre 
    :
    il
    doit viser à l’efficacité et à la brièveté.

    Un
    chapeau:
    placé
    sous le titre, il résume l’essentiel de l’information .

    Le
    corps de l’article :
    l’article en lui-même ; celui-ci suit un plan précis.

2.
Le plan de l’article

L’article
démarre par une attaque ;
il s’agit d’une entrée en matière à l’exposé  de
l’événement. Elle le résume et en indique les circonstances, et
elle contient la réponse aux six questions de référence de tout
article : qui ? quoi ? où ? quand ?
comment ? pourquoi ?

Vient
ensuite le développement
qu’il faut découper en sous-parties. Ces parties peuvent être
soulignées par des intertitres : il s’agit d’une phrase qui
met en valeur une idée ou qui relance le sujet.

Le
développement peut être :chronologique, en suivant la
progression temporelle de l’événement,explicatif, en indiquant
les causes et les conséquences de l’événement.

L’article
s’achève par une chute,
c’est-à-dire une phrase percutante qui recourt souvent à
l’interrogation, l’exclamation, l’antithèse, la comparaison.

3.
Les règles d’écriture

a.
Rechercher la simplicité

Rédigez
des phrases
courtes

qui ne contiennent qu’une information.

Employez
des mots précis, riches et variés.

Utilisez
de préférence le présent
de narration

qui apporte plus de vivacité et de réalisme.

b.
Eveiller la curiosité

L’attaque
de l’article a pour fonction d’intéresser le lecteur en lui
donnant envie de poursuivre sa lecture, elle devra donc le surprendre
en misant par exemple sur la nouveauté, l’insolite ou
l’opposition.

Il
pourra s’agir d’une anecdote ou du témoignage d’une personne
impliquée par l’événement ou bien informée.

c.
Etablir une complicité

Il
faut bien sûr s’adapter
à son lecteur type
 ;
vous tiendrez compte de sa classe d’âge, de ses connaissances
potentielles, de sa situation sociale.

Le
vocabulaire utilisé, les références effectuées et les exemples
donnés doivent être immédiatement compris par le lecteur.

4.
Les différents types d’articles

Il
existe trois grandes catégories d’articles :

a.
Les articles qui informent

La
brève

C’est
une petite information de quelques lignes, qui renseigne sur
l’actualité et dont les premiers mots sont habituellement rédigés
en gras ou en italique pour mettre en évidence le sujet abordé.

Le
reportage

C’est
un récit plus long qui raconte un événement que le journaliste a
lui-même vécu, ou qui décrit une situation sur laquelle le
journaliste a lui-même enquêté.

L’enquête 

C’est
un article ou une série d’articles qui cherchent à donner un
maximum d’informations sur un sujet.

Le
portrait

C’est
un article qui fait découvrir une personnalité.

b.
Les articles qui recueillent la parole d’autrui

L’interview 

Le
journaliste a interrogé oralement un invité et a retranscrit ses
réponses.

La
libre-opinion
 

Il
s’agit du point de vue d’une personne qui n’appartient pas à
l’équipe de rédaction du journal.

c.
Les articles qui commentent l’actualité et dans lesquels le
journaliste s’engage

Le
compte-rendu

C’est
un article qui résume les réunions ou les manifestations publiques.

L’éditorial

C’est
un commentaire sur l’actualité de la Une du journal.

La
chronique

C’est
une rubrique que l’on retrouve régulièrement et qui est faite par
un même journaliste de la rédaction.

La
critique

C’est
un jugement personnel d’un journaliste sur un livre, une émission,
un spectacle, etc.

Le
billet

C’est
une vision polémique ou humoristique d’un journaliste sur un fait
d’actualité.

23. décembre 2015 · Commentaires fermés sur Écrire un éloge funèbre · Catégories: Fiches méthode · Tags: ,

La rhétorique accorde une place particulière à ce type de discours qui a pour cadre le décès d’un  héros, d’un homme célèbre ou tout simplement d’ un proche. Durant la période classiqué, Bossuet a composé des oraisons funèbres en l’honneur des grands du royaume . Le décès d’ Henriette d’ Angleterre  , la femme du Duc d’Orleans’ , morte a l’âge de 26 ans va émouvoir l’ ensemble du royaume de France. 

Comment organiser un éloge funèbre ? Comme tous les genres oratoires, le panégyrique doit prendre en compte l’auditoire et fair naître son émotion en rappelant notamment des éléments de la vie du disparu .

L’éloge de Voltaire était prononcé lors d’une cérémonie bine particulière : le transfert de sa sépulture au Panthéon; Il était possible donc, de se servir de ce contexte, pour commencer le discours;

Mes chers amis, nous sommes aujourd’hui rassemblés pour célébrer la mémoire d’une Lumière qui s’est malheureusement éteinte depuis 13 ans déjà mais qui avant de s’éteindre a  éclairé nos vies et nos âmes”
Il était tentant de retracer la biographie de François Marie Arouet en suivant l’ordre chronologique : sa naissance, ses études, ses débuts d’homme de lettres.. “Très tôt, il se fit remarquer par la vigueur de sa plume et bientôt il fut craint dans la plupart des Cours d’Europe car il n’était pas tendre avec les grands auxquels il ne pardonnait guère leurs écarts de conduite” 
Une autre organisation pouvait consister à lister les domaines d’activités dans lesquels il s’est illustré ; le plus important consistait à renseigner ces rubriques en donnât des détails précis;
Nul n’oubliera qu’il a toujours combattu l’injustice et qu’il a a souvent payé le prix en séjournant, à plusieurs reprises , soit en prison, soit en dehors des frontières ; Qui d’autre que lui aurait pu défendre la mémoire de Jean Calas, ce protestant accusé d’avoir tué son fils récemment converti  au catholicisme  ? Qui d’autre que lui a osé élever sa voix, ou plutôt la plume pour condamner vertement l’exécution de ce jeune chevalier De La Barre chez lequel on retrouva d’ailleurs un de ses ouvrages sulfureux?
L’inscription sur le sarcophage pouvait évidemment donner lieu à un développement autour des affaires judiciaires auxquelles Voltaire a été mêlé ; Mais on pouvait aussi évoquer son pamphlet contre le Régent, ses démêlés avec le chevalier de Rohan dans la loge de la comédienne Adrienne Lecouvreur et la réplique cinglante de l’homme de lettres, réplique  qui lui valut d’être bastonné comme un vulgaire domestique ; L’une des versions de cette anecdote dit que le chevalier aurait voulu vexer Voltaire en lui rappelant ses origines roturières et que Voltaire lui aurait répondu publiquement : “je commence mon nom là ou vous finissez le vôtre; Le comte de Chabot n’aurait pas supporté la  pique publique de ce jeune homme de 32 ans. 
Peu d’élèves ont su évoquer ses oeuvres poétiques : son poème célèbre sur le Désastre de Lisbonne sera rappelé par un épisode de Candide te un des poèmes qui lui attira le plus d’ennuis fut le Mondain, poème dans lequel il loue la modernité de ce siècle de fer, modernité qu’il avoue préférer au soi disant âge d’or du passé; la dimension philosophique de sa carrière pouvait également faire l’objet d’u développement avec au moins Les lettre philosophiques publiées suite à son premier exil en Angleterre et ensuite, le Dictionnaire philosophique portatif, sorte du version personnelle de l’Encyclopédie,  vaste ouvrage collectif auquel Voltaire a collaboré. 
Historien ?  : il a rédigé d’abord la Henriade, en hommage à la politique de tolérance du roi Henri IV qui sut mettre fin aux guerres de religion et ensuite Le siècle de Louis XIV, panorama de la monarchie et des changements opérés en Europe sous le règne du Roi Soleil. Voltaire fut aussi  historiographe du roi Louis XV dès 1745.
Dramaturge : il fallait trouver le lien entre son activité au théâtre et ses idéaux.
Esprit libre , liberté de penser, libre religieuse,  régime libéral : liberté est un nom qu ‘il a décliné sous de nombreuse formes. On pouvait également, pour lui rendre hommage, filer la métaphore des Lumières .

 Voilà une courte biographie pour réviser ….. faites une fiche Voltaire et ajoutez y ce que nous avons vu en cours

Le le 21 novembre 1694 à Paris dans une famille de commerçants enrichis (son père avait pu acheter une charge de receveur à la Cour des comptes), François Marie Arouet, dit Voltaire, fut élevé chez les jésuites du collège Louis-le-Grand, qui influencèrent profondément son esprit, en lui apportant une solide formation de rhétorique et en lui donnant le goût de la discussion et du théâtre. Son insolence et son indépendance d’esprit, à moins que ce ne fût une certaine forme d’inconscience, lui valurent d’être emprisonné onze mois à la Bastille pour avoir osé écrire des libelles contre le Régent. Dès sa sortie de prison, le jeune Arouet adopta le pseudonyme de Voltaire, obtenu par l’anagramme de son nom. Sous cette nouvelle identité, il fit représenter sa première tragédie, Œdipe (1718), qui connut un honorable succès, et fut suivie de plusieurs autres pièces entre 1720 et 1725. Dans le même temps, il se consacrait à la composition d’une épopée, la Ligue, qu’il publia en 1723 et qu’il remania pour en faire la Henriade.

Le séjour en Angleterre : les lettres philosophiques

À la suite d’une altercation avec le chevalier de Rohan, Voltaire fut embastillé une nouvelle fois, et dut s’exiler dès sa libération. C’est ainsi qu’il passa deux ans et demi en Angleterre. Le contact avec la monarchie parlementaire et libérale anglaise exerça une grande influence sur son esprit, qu’il contribua sans doute à mûrir. Voltaire y découvrit en effet la tolérance, vertu qu’il ne cessera de défendre sa vie durant. Il rédigea en anglais les Letters Concerning the English Nation (1733), où l’éloge des mœurs politiques anglaises était pour lui une façon de dénoncer les abus du despotisme monarchique français et le scandale de l’intolérance et de l’oppression qui régnaient dans la société française. De retour en France, Voltaire publia plusieurs pièces, telles que Brutus (1730) et Zaïre (1732), tragédie écrite en trois semaines qui obtint un immense succès. En 1734, il traduisit et remania les Lettres anglaises pour les augmenter : elles furent publiées de nouveau, sous le titre de Lettres philosophiques.

L’ouvrage devint un véritable manifeste des Lumières, parce qu’il traitait de la liberté politique et religieuse, célébrait la prospérité et le progrès comme les avancées de la science, parce qu’il exposait la doctrine du matérialisme de Locke, tout en affirmant (à propos d’une lecture des Pensées de Pascal) une foi optimiste en la nature humaine. Le livre fut interdit pour ses idées réputées dangereuses. Voltaire décida de braver l’interdiction et, menacé d’être arrêté, il fut contraint de s’exiler en Lorraine, à Cirey, chez son amie Mme du Châtelet. La publication des Lettres philosophiques donna le coup d’envoi du combat que Voltaire mena sa vie durant pour ses idées.

 

La retraite à Cirey : les essais philosophiques

Retiré à Cirey, Voltaire s’adonna à l’étude et à l’écriture. Il y composa plusieurs pièces de théâtre, la Mort de Jules César (1735), Alzire ou les Américains (1736), Mahomet (1741) ou encore Mérope (1743), ainsi qu’un poème léger, épicurien et burlesque, à la gloire du bonheur terrestre : le Mondain (1736). Il se passionna également pour des domaines de connaissances divers : les sciences, l’histoire, la philosophie, et écrivit ses Éléments de la philosophie de Newton (1738), ouvrage de vulgarisation qui contribua largement à la diffusion des idées nouvelles. Le Siècle de Louis XIV (1751), dont la rédaction commença ces années-là, est fondé sur une méthode originale, où domine le souci de rapporter des faits objectifs!; l’ensemble de cet ouvrage est néanmoins une célébration du monarque et de la civilisation sous son règne. Avec l’Essai sur les mœurs (1756), Voltaire joua un rôle essentiel dans le renouveau des études historiques. Pendant son séjour à Cirey, Voltaire entretint également une correspondance avec Frédéric II de Prusse, dit “!le roi philosophe!”, qui voulait l’attirer à Potsdam. Mais une certaine libéralisation à la cour de France, sous le “!règne!” de Mme de Montespan, engagea Voltaire à revenir à Versailles, où il fut nommé historiographe du roi (1745).

 

Le retour à Versailles, les contes philosophiques

L’année suivante, Voltaire fut élu à l’Académie française. Il écrivit la tragédie Sémiramis (1748). Il se mit à explorer la forme narrative du conte pour illustrer ses idées. Zadig ou la Destinée (1748), qui pose le problème du bonheur et du destin, puis Micromégas (1752), qui traite de la relativité des connaissances, sont deux de ses contes philosophiques. En 1749, le philosophe eut à subir une épreuve douloureuse : Mme du Châtelet, qui avait une liaison avec le jeune poète Saint-Lambert, mourut en couches. Voltaire décida alors de répondre à l’invitation de Frédéric II, et partit pour la Prusse.

 

Les séjours en Prusse et en Suisse : engagement et polémique

Voltaire resta cinq ans au château de Sans-Souci. Voltaire dut quitter l’Allemagne, comme il s’était brouillé avec Frédéric II de Prusse et, la France lui refusant l’asile, il s’installa à Ferney, près de Genève. Là encore, Voltaire ne put jouir longtemps de son séjour en paix : en effet, les autorités genevoises n’apprécièrent pas son article “!Genève!” de l’Encyclopédie, qui contenait des critiques sévères contre la République et la religion calviniste. À ce propos, puis au sujet de la providence, Voltaire fut pris à parti par un autre philosophe, Jean-Jacques Rousseau, avec lequel il entretint un échange de lettres assez virulent (dont les Confessions de Rousseau rendent compte de la manière la plus partisane).

La tragique nouvelle d’un tremblement de terre à Lisbonne, qui avait fait vingt-cinq mille morts, émut profondément Voltaire!; elle le poussa à attaquer les tenants de l’optimisme dans son Poème sur le désastre de Lisbonne (1756). Dans la même lignée, l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1756) puis, dans un registre narratif, Candide (1759) sont portés par son indignation devant l’intolérance, les crimes, les guerres et l’oppression dont l’humanité souffre.

Retiré sur sa terre de Ferney, Voltaire y poursuivit son œuvre de réflexion avec le Dictionnaire philosophique (1764). Défenseur de la justice dans ses textes, Voltaire le fut aussi dans ses actes, puisqu’il intervint publiquement dans toutes les affaires où sévissaient la force de l’injustice et la violence des préjugés. Déjà, en 1756, il avait pris fait et cause pour l’amiral anglais Byng, exécuté pour avoir perdu une bataille. De 1762 à 1765, il défendit Calas, un huguenot condamné sans preuves pour avoir tué son fils, qu’il soupçonnait de vouloir se convertir au catholicisme. Le Traité sur la tolérance à l’occasion de la mort de Jean Calas (1763) est une protestation contre l’injustice faite à l’accusé et contre le fanatisme d’une accusation née de la rumeur et de la haine. Ce texte de Voltaire eut d’ailleurs une influence décisive sur la révision du procès et la réhabilitation de Calas.

La réputation du philosophe était alors immense et internationale. Des écrivains, des philosophes, des savants venaient lui rendre visite à Ferney, ou entretenaient une importante correspondance avec lui. Pourtant, son retour à Paris en 1778, l’année de sa mort, ne lui permit pas d’être reçu à Versailles.

Il mourut le 30 mai 1778 et fut enterré presque clandestinement, l’Église lui ayant refusé des obsèques. Treize ans plus tard, sa dépouille fut transférée au Panthéon.

15. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Optimiser son oral · Catégories: Fiches méthode · Tags: ,

Les épreuves orales au lycée concernent le français et les langues ainsi que toutes les épreuves au rattrapage du bac. Quelques trucs pour s’entraîner à l’oral et devenir un orateur charismatique . 

Les points à travailler : le non-verbal (on regroupe dans cette catégorie tout ce qui touche au langage du corps comme la posture, les gestes, le regard)

 la posture ; se tenir droit, même assis , est important; soit on pose les mains sur la table, à côté de sa feuille , soit on les utilise quand on parle pour ponctuer son exposé; A éviter : les mains sur les genoux, sous la table ou les mains croisées. Evitez aussi de soupirer et d’avoir les épaules basses. Pensez régulièrement à vous redresser et ne vous appuyez pas sur vos coudes. 

le regard; on essaie du regarder son interlocuteur ou au moins de lever la tête de temps en temps; si on s'adresse à une classe, on balaie l'auditoire du regard régulièrement; on essaie de regarder tout le monde. Un sourire est possible: il détend et installe la confiance selon le principe des émotions partagées. A éviter : les yeux baissés en permanence, le regard fixe, donner l’impression de faire la tête, soupirer. Pas de cheveux dans les yeux, dégagez votre regard.

Le verbal : cela regroupe tout ce qui est dit par le candidat; La connaissance précise des exercices et de leur déroulement est évidemment un préalable indispensable pour réussir son oral

La voix : il faut poser sa voix et moduler son débit, adopter un ton convaincant et enthousiaste;  Bien articuler et ne pas hésiter à répéter les choses importantes. A éviter : le ton monocorde, un débit trop rapide. Pour s’entraîner : à la maison, lire régulièrement à voix haute, s’enregistrer et se réécouter , se porter volontaire pour les oraux en classe. 

La gestion du temps : c’est un paramètre important; Placez votre montre devant vous, c’est un geste très professionnel qui sera apprécié par l’examinateur; déclenchez le chronomètre ou si cela vous angoisse trop, notez mentalement l’heure et la minute de départ (on évite les montres à aiguilles et les portables sont interdits )

Conseils pour le jour J : respirez profondément par le ventre, commencez par une phrase toute faite du style : je vais donc vous présenter un texte extrait de la pièce de Jean Giraudoux.. bien préparer son introduction, ne pas rédiger intégralement votre exposé (en français, vous n’avez pas le temps de tout écrire )   

20. septembre 2015 · Commentaires fermés sur Eloge et blâme · Catégories: Fiches méthode · Tags:

Comment faire l’éloge de quelqu’un ? quels procédés de style utiliser ? comment exprimer une opinion critique ? 

L’éloge et le blâme sont des registres; ils font partie de l'argumentation épidictique et sont très souvent utilisés dans les discours ; ils constituent une stratégie argumentative; faire l’éloge de quelqu’un consiste à en vanter les qualités, à mettre en valeur les points positifs; il est donc logique de recourir aux adjectifs mélioratifs , aux comparatifs de supériorité et aux formules emphatiques qui renforcent l’expressivité de l’énoncé ; de nombreuses figures de style peuvent également être associées à l’éloge comme l’hyperbole, la gradation, l’énumération, l’antithèse. Ces mêmes procédés pourront tout aussi bien être employés , dans un autre texte, dans  un sens critique.

Comparons par exemple les portraits suivants: le renard qui cherche à s’emparer du fromage que le corbeau tient dans son bec, utilise un discours flatteur :

“Et bonjour Monsieur du Corbeau “: formule de politesse et particule nobiliaire affectée au corbeau : ce qui lui confère un statut de Seigneur

“Que vous êtes joli, que vous me semblez beau “:2 adjectifs mélioratifs redondants ; le locuteur s’implique  avec la première personne du singulier :en disant me.

“Sans mentir si votre ramage se rapporte à votre plumage” : comparaison précédé d’un formule emphatique destinée à rassurer le corbeau

“Vous êtes le phénix des hôtes  de ces bois” : métaphore qui assimile le corbeau à un Dieu, extrêmement valorisant

Lorsqu’on cherche à blâmer un personnage, on utilise des connotations négatives et des comparaisons dévalorisantes qui inspirent le dégoût ou le mépris.

Le portrait s’apparente alors à une caricature : Victor Hugo admirait Napoleon Premier et lorsque Napoléon III l’exile dans les îles anglo-normandes, il écrit ce portrait charge du nouvel Empereur; Chaque strophe le compare à son illustre parent et le rabaisse.

” Toi son singe marche derrière, petit petit” : la comparaison avec un singe est dévalorisante

“Toi tu te noieras dans la fange, petit petit:”  l’image de l’empereur qui tombe dans une flaque de boue est là aussi particulièrement négative.

La répétition de l’adjectif petit contribue à renforcer la dimension critique de cette dénonciation.

A retenir : les mêmes  procédés de style peuvent s’employer dans l’éloge comme dans le blâme.