21. octobre 2021 · Commentaires fermés sur L ‘illusion Comique : une comédie étrange de Pierre Corneille · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags:

Pierre Corneille fait partie des trois dramaturges les plus connus du classicisme avec Molière et Racine . Surtout célèbre pour sa tragi-comédie Le Cid  qui retrace les amours contrariées de Chimène et de Rodrigue, il compose en 1635, juste avant Le Cid  sa septième pièce,  une comédie étrange qui aborde le sujet du… théâtre .  Voyez plutôt ..

Cette pièce possède en effet une particularité car elle défend le métier de dramaturge et celui de comédien. L’action de la pièce se déroule en France, dans la grotte d’un  curieux magicien  réputé pour ses pouvoirs: le mage Alcandre . Pridamant est un père inconsolable car son fils Clindor, le jugeant trop sévère, a quitté la maison paternelle dix ans plus tôt et n’a jamais donné la moindre nouvelle;  Informé par son ami Dorante de l’existence et des pouvoirs de ce magicien, Pridamant vient le trouver pour qu’il lui indique si son fils est encore en vie .  Le magicien fait alors apparaître des images de la vie de Clindor et raconte ses aventures à son père qui finit par entrer dans la grotte magique. Plus »

28. septembre 2021 · Commentaires fermés sur Le roi se meurt : un rôle sur mesure pour un grand acteur ! · Catégories: Divers, Première · Tags:

L’acteur Michel Bouquet, âgé de 88 ans , reprend pour la cinquième fois de sa carrière de comédien, le rôle du roi Bérenger dans la pièce de Ionesco . Qu’est-ce qui le pousse à remonter sur les planches pour incarner , justement, un roi qui va mourir .  L’acteur considère Eugène Ionesco comme un dramaturge majeur et un artiste qui nous donne “de salutaires leçons” te nous apprend à mieux vivre. Il tente même de nous divertir avec la mort et de nous préparer à l’accepter même si comme le dit le roi dans la pièce, il aimerait redoubler plutôt que de passer au stade supérieur  . Il avoue même préférer  égoïstement “que tous meurent pourvu que je vive éternellement ” . Le spectacle imaginé par Ionesco, qui se savait lui même gravement malade débute par la vision peu réjouissant d’un royaume en ruines; Un vieux roi que la médecine a condamné, a bien du mal à régner ; Plus »

27. septembre 2021 · Commentaires fermés sur Le Malade imaginaire : comédie et divertissement · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags:

Disserter sur la notion de divertissement revient à examiner la manière dont le spectacle théâtral nous permet d’échapper au monde réel tout en nous y renvoyant  . En effet, le spectacle sur scène n’obéit pas aux mêmes lois que celles qui régissent la société.  La comédie présente la particularité d’offrir plusieurs sources de divertissement. On peut s’y réjouir de certains caractères particulièrement drôles qui sont souvent des types ou des caricatures de comportements humains. Molière nous fait rire de son Bourgeois Gentilhomme déguisé en Mamamouchi ; Corneille nous peint un soldat fanfaron qui a peur de son ombre avec le personnage de Matamore dans l’illusion comique et Beaumarchais renouvelle avec Figaro un modèle de valet espiègle et inventif dont les tirades sont souvent spectaculaires et qui conduit l’intrigue de main de maître. Son maître le Comte Almaviva, amoureux de Rosine une jeune femme enfermée par son méchant tuteur, va lui aussi devoir faire preuve d’ingéniosité et recourir à de nombreux déguisements pour duper le barbon et séduire son amante. 

Mais sur scène, le spectacle n’est pas  seulement du côté des personnages et de leurs costumes : il peut également être lié à la mise en scène de l’intrigue ; En effet, dans certaines comédies , des intermèdes ponctuent le fil de l’intrigue ; c’est le cas des comédies -ballets comme Le Malade imaginaire avec ses morceaux chantés et dansés qui s’intègrent à l’action principale et contribuent à sa dimension spectaculaire . Les danseurs de la pastorale qui rappellent l’univers de la poésie précieuse sont remplacés par Arlequin, sa sérénade italienne et son numéro comique avec les gardes qui le bâtonnent en cadence , dans la plus pure tradition de la commedia dell’arte; Clitandre et Angélique se jouent ensuite de la vigilance d’Argan et interprètent, à mots couverts, sous ses yeux, un duo amoureux. Ce sont ensuite les danseuses orientales qui viennent divertir Argan et les spectateurs et la comédie se termine par un final virevoltant . Après le numéro de Toinette qui joue à la fois son propre rôle de servante et celui d’un médecin imaginaire, Argan se transforme ne son tour, en  médecin , et entame une danse irrévérencieuse au milieu d’un choeur de médecins qui entonnent des chants parodiques . 

Pour autant, la comédie ne nous enseigne-t-elle rien ? 

 

https://www.annabac.com/annales-bac/la-comedie-un-simple-divertissement

29. mai 2021 · Commentaires fermés sur L’alchimie dans les Fleurs du Mal : parcours thématique de la boue à l’or · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première

Quel rapport entre l’alchimie, cette pratique qui peut s’apparenter à de la magie et  qui transforme le plomb en or et l’alchimie poétique ? Tout d’abord le poète apparaît comme un magicien ; celui qui a le pouvoir de changer ce qu’il voit, de transformer la boue en or, le laid en beau , le Mal en Fleur .

L’alchimie est d’abord présente dans le recueil  sous plusieurs formes

  • avec le titre de certains poèmes comme Alchimie de la Douleur , par exemple, un sonnet de Spleen et Idéal . Le poète y révèle que la douleur règne sur son imagination et qu’elle le transforme en celui qui change “l’or en fer ”  et le paradis en enfer” ; il se compare au “plus triste des alchimistes ” .  L’alchimie à laquelle fait référence Baudelaire fonctionne donc ici  à l’inverse de la magie . On peut parler d’une alchimie inversée .
  • Le terme alchimie renvoie également au domaine de la magie et des sciences occultes et on trouve dans les FDM une série de références à des créatures fantastiques : l’alchimie est une sorte de trait d’union entre le monde visible et le monde invisible peuplé de créatures telles que les fantômes , les revenants, les spectres, le Diable et toutes ses incarnations et les figures féminines des sorcières et autres succubes . Le poète est celui qui est en relation avec ce monde fantastique qui peuple son imaginaire et qu’il s’emploie à faire renaître sous sa plume. Il est celui qui permet les Correspondances entre les mondes .
  • L’alchimiste c’est surtout celui qui est capable d’opérer la transformation de ce qui est en quelque chose de nouveau, de différent et à ce titre , toute création poétique, artistique, peut s’apparenter , au sens large à une sorte d’alchimie car elle transforme ce qui est vil en ce qui est noble, et nous enchante en créant des associations sonores et verbales . La poésie transfigure le quotidien et nous met en relation avec les secrets du Monde : le poète est, à la fois  celui qui comprend d’autres langages, celui des choses inanimées, de la Nature et des puissances invisibles et celui qui invente un langage magique, mystérieux  , réservé à des initiés , une véritable “sorcellerie évocatoire “ ; Qui de la boue ou de l’or l’emporte dans Les Fleurs du Mal ? Plus »
28. mai 2021 · Commentaires fermés sur Réparer les vivants : le voyage fantastique du coeur de Simon · Catégories: Première · Tags:
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Roman qui évoque des thèmes douloureux comme la mort d’un enfant et le choix pour les parents de faire don de ses organes , Réparer les vivants de Maylis de Kerangal aborde ces sujets de manière parfois poétique , souvent philosophique; Au delà de cette histoire tragique qui démarre par un fait divers terrible , cet accident de voiture dans lequel un adolescent de 17 ans fait une hémorragie cérébrale qui le plonge dans un état de mort encéphalique  , la romancière dresse une galerie de portrait de personnages attachants et complexes qu’elle fait se croiser autour du corps de Simon Limbres . Nous sommes presque à la fin du récit: pendant que Virgilio le jeune chirurgien roule à toute allure avec le coeur de Simon qu’il vient de prélever dans son caisson étanche, Marianne, la mère du défunt, rentrée chez elle,  pense à son fils mort. 

Voyons comment ce passage est construit et quel regard la romancière élabore autour de ce personnage de la mère ..rappelons tout d’abord que les romanciers contemporains ne suivent pas précisément les codes de fabrication des personnages hérités des techniques réalistes (lire l’article du blog sur le réalisme) : en effet, ils construisent leurs personnages à partir de leurs voix et ne donnent qu très peu d’indications sur leur passé, leur identité, leur physique; Chaque personnage est saisi dans la vérité de l’instant comme une sorte d’instantané photographique  et le roman se forme à partir de ces saisies partielles. On parle souvent de vision kaléidoscopique pour montrer que les romanciers juxtaposent des états sans chercher à créer une continuité d’ordre chronologique ou psychologique. 

 Annonce des axes de lecture : Marianne est un personnage qui se caractérise par le lien qu’elle a tissé avec Simon: c’est une mère frappée par la douleur d’avoir perdu ce fils qu’elle aimait : la romancière fabrique une dimension pathétique autour de ce personnage de mater dolorosa ce que nous verrons dans une première partie avant de démontrer que la romancière fabrique également  un passage fantastique en évoquant d’abord la mystérieuse relation entre Marianne et Simon et ensuite en faisant disparaître le personnage au profit d’une sorte de rêve éveillé qui montre le coeur de Simon dans l’espace. 

1 Une image pathétique de la mère 

Le cadre tout d’abord est important : il fait nuit et Marianne ne parvient pas à dormir  il va être minuit : 23 h 50 exactement la précision de ce détail  rend la scène d’autant plus vraisemblable ; la douleur est personnifiée et agit avec violence comme le montre le verbe défonce; il appartient à un registre de langue familier et peut s’employer pour désigner  l’état d’une personne qui se drogue ; être défoncée, c’est perdre le contact avec la réalité et Marinent est comme dans un état  second ; L’analogie avec la drogue se poursuit avec l’expression “c’est là qu’elle peut tenir “; Notons que dans certains cas et pour certaines pathologies, les médecins plongent des patients dont la douleur est trop forte en coma artificiel afin que leur cerveau ne puisse transmettre cette douleur .

L‘intervention du narrateur ou l’art de raconter  : ce passage montre un narrateur  à la fois témoin des faits mais qui semble ne pas tout savoir sur les personnages  “on s’en doute ” peut être analysée de deux manières : dans une certaine mesure, cette intervention brise les codes de l’illusion réaliste dans la mesure où elle montre au lecteur la voix de celui qui écrit l’histoire (le narrateur ) et qui de ce fait est distinct du personnage ) ; mais d’un autre côté, cette intervention créée également une complicité avec le lecteur car ce on qui est mentionné, l’inclut lui aussi et le rend , en quelque sorte, partie prenante de l’histoire en train de s’écrire. Le point de vue du narrateur apparait également avec  ‘on la voit qui se redresse” : le point de vue ici est bien celui d’un narrateur témoin de la scène mais qui se contenterait de la filmer sans forcément tout savoir .

 C’est d’ailleurs le but des questions rhétoriques qui frappent le lecteur car elles introduisent à la fois une forme d’incertitude (le narrateur feint de ne pas savoir ce que pense le personnage donc il adopte un point de vue limité sur la scène ) mais en même temps il émet des hypothèses pour expliquer le sursaut Marianne : “se peut-il qu’elle ait capté l’instant où ..” “se peut-il qu’elle ait eu l’intuition ‘ ? ; ces hypothèses font naître la dimension fantastique du passage qui va ensuite être construite avec l’image du coeur de Simon, relique sacrée qui effectue un voyage dans l’espace . Ces mêmes questions métaphysiques reviendront à la fin du passage et Marainne finira par leur donner une réponse rassurante : “il est irréductible: c’est lui ; elle ressent un calme profond “ ; La mère peut repenser alors à son fils comme à un être qui ne peut se réduire à sa matière charnelle ” Le choix de l’adjectif “irréductible ” prouve que , bien qu’on ait côté au corps de Simon certains organes, il peut demeurer entier en présence dans l’esprit de sa mère .  Les questions se transforment elles aussi en “cerceaux bouillants “ et vont ainsi se transformer les “linéaments magnétiques ” dans son imagination : ces linéaments vont maintenir les liens indestructibles qui la relient à son fils 

2. Une liaison mère/fils fantastique : la connexion au delà de la mort ?

Le narrateur laisse entendre que ce qui relie ces deux personnages est de l’orde du surnaturel et il crée des images pour essayer de rendre concret et visible cette connexion. D’abord nous remarquons le verbe connecter et l’image des “linéaments magnétiques “ Le mot linéament s’emploie plutôt dans un contexte géologique ou géographique car il désigne les lignes qui marquent les accidents de surface  des roches qui provient des mouvements dans l’écorce terrestre ; sur une carte, les linéaments désignent le relief des sols et dans le roman, on comprend que ce mot désigne des sortes de fils, un peu comme des arcs électriques  qui traverseraient l’espace-temps pour maintenir le lien mère-fils; L’imagination de la romancière est nourrie ici des images des failles de l’ espace temps où les ondes électromagnétiques renvoient à une activité cérébrale ou simplement électrique; On peut aussi rapprocher ces linéaments du fonctionnement du cerveau et rappeler que ce sont des  machines électriques qui maintiennent le corps de Simon en vie et qu’elles  vont être débranchées ; la romancière veut nous faire percevoir que le cerveau de Marianne enregistre en fait , comme par intuition , ce qui est en train d’arriver à Simon. La relation mère-fils est qualifiée de proximité impalpable : avec l’allitération en p, on voit ici les liens se former avec espace, profondeur et temporel .La mère veut se raccorder , rester raccrochée à son fils et pénètre dans cet espace interdit qui forme comme une zone de veille ; La romancière veut sans doute ici évoquer par cet euphémisme “espace interdit ” les mystères de la mort ” et la “zone de veille” peut peut- être rappeler l’une des fonctions maternelles par excellence : celle qui consiste à veiller sur son enfant , à le protéger, à le rassurer. A noter que dans le roman, cette fonction maternelle est occupée , parmi le personnel soignantt, par Thomas Rémige qui va prendre , dans le milieu médical, le relais de la mère auprès de Simon; Il va le rassurer en lui passant le casque avec la musique choisie par Juliette, en lui récitant les noms de tous ceux qui pensent à lui, en prenant soin de son corps avec la toilette et le chant de la mort pour l’aider à franchir cette mystérieuse frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Frontière qui justement s’efface dans les rêves ….

3. L’effacement du personnage au profit du rêve 

A mi -chemin du rêve et de la réalité, la romancière va utiliser le personnage de Marianne pour être le point de départ d’un passage onirique du roman où elle imagine  les pensées de la mère, ses rêves et le coeur de Simon qui vole. Cette sorte de rêverie métaphysique manifeste  la  croyance  éternelle et ancestrale en une forme de vie après la mort , dans le souvenir de ceux qui ont aimé les défunts. La rêverie s’organise elle aussi à partir d’un cadre : cette nuit polaire qui forme un décor fantastique comme une apparition lumineuse, une sorte d’étoile filante qui illumine l’espace: ainsi pour préparer cette apparition,   les nuages  se “déchirant” , “le ciel opaque se dissolve” ; le coeur de Simon est comme l’étoile polaire : celle qui dans les légendes guide les hommes vers Dieu ou les met sur la bonne voie; par analogie et comme par glissement, le coeur se transforme en relique sacrée : (la relique était le reste d’un corps de saint qu’on adorait et qu’on venait prier : cela pouvait être une main , un morceau de squelette et bien évidemment le coeur qu’on conservait  précieusement ) Ainsi à cette apparition de l’étoile dans le Ciel coïncide ce voyage du coeur dans son “caisson ” et le narrateur note que le plastique de la paroi “brille dans les faisceaux de lumière électrique ” ; Un lien est donc clairement établi entre les deux voyages, celui de l’étoile observée par la mère et celui du coeur de Simon transporté par Virgilio . 

La vision du personnage dans l’appartement a donné naissance à ce voyage réel d’abord du coeur de son fils dans la voiture et ensuite à un voyage imaginaire et mythique qui nous plonge au Moyen-age à l’époque où on convoyait “les coeur des Princes ” dans les cités; Simon devient ainsi un personnage de légende lui aussi, à l’instar de ces souverains d’autrefois dont les dépouilles étaient vénérées et devant lesquels les gens se recueillaient “on se signait en silence pour regarder passer ce cortège extraordinaire” Le personnage de Simon obtient ainsi grâce à ces comparaisons une dimension sacrée

Attention j’ai coupé une partie de cette description du voyage médiéval dans vos passages dactylographiés…

La fin du passage nous ramène à Marianne et aux questions métaphysiques qu’elle se pose et que tous les lecteurs peuvent également partager : “que subsistera t-il dans cet éclatement de  l’unité de son fils” : cette interrogation pose le problème des liens entre le corps et l’âme ; l’esprit est un et indivisible alors que le corps peut être morcelé ; Notre unité est avant tout spirituelle et n’est pas liée à notre enveloppe corporelle : du moins pour ceux qui croient à l’existence de l’âme ; pour certaines religions, âme et corps ne peuvent être séparés et donc les parents refusent les dons d’organes par peur de perdre l’ âme de leur enfant 

 En conclusion ,la romancière  a donc  imaginé pour ce passage important  qu’au moment où on opère son fils mort pour lui prélever ses organes et les envoyer un peu partout en France,, Marianne , sa mère  perçoit du fond de sa peine, une sorte de lien indestructible en pensée entre elle son fils et elle est soulagée de sentir sa présence irréductible ; le personnage de Simon acquiert ainsi une dimension sacrée, mythique en se transformant  et en étant comparé aux  souverains défunts des temps anciens .

26. mai 2021 · Commentaires fermés sur Le Malade imaginaire : la consultation de Toinette .. un spectacle réjouissant et éclairant ! · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags:

Pour ouvrir les yeux d’Argan et lui faire réaliser qu’il a tort de se fier aux médecins et à leurs pratiques, et bien résolue à faire échouer le mariage d’angélique avec Thomas Diafoirus,  Toinette  a pris les chose en main et se propose d’avoir recours à “une imagination burlesque ”  . Béralde , mis dans la confidence un peu plus tôt  dès la seconde scène de l’acte III, assiste en spectateur amusé à cette comédie de consultation qui n’est pas sans rappeler celle  de Monsieur Purgon à la scène 5 .  Le burlesque se caractérise notamment , au théâtre , par le travestissement et le déguisement. Il emprunte certains traits à la farce, fait intervenir un comique bas qui exploite essentiellement  le corps et la gestuelle; Proche de la parodie, il peut consister à imiter un personnage honorable ( ici un célèbre médecin ) par un valet qui contrefait son modèle en jouant la comédie et en faisant apparaître ses défauts; Ainsi ridiculisé , le médecin devient la cible des rires du public qui se moque , en même temps , de la crédulité d’Argan ; Dans la pièce, on trouve également des intermèdes burlesques avec l’arrestation de Polichinelle lors de l’intermède qui sépare l’acte I de l’acte II et dans la cérémonie finale qui montre le sacre parodique d’Argan . On peut donc dire que Le Malade imaginaire repose , en partie , sur le burlesque et que dans cette scène 10 de l’acte II, qui prépare le dénouement et le ballet final, Toinette donne un côté spectaculaire et plaisant  à la satire des médecins. 
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25. mai 2021 · Commentaires fermés sur Le Malade imaginaire : quand la comédie devient sérieuse .. le face à face des deux frères · Catégories: Lectures linéaires, Première

 Pourquoi choisir ce passage dans le cadre d’un parcours comédie et spectacle  ?

Pour montrer justement que derrière les paillettes, les chants et les danses ou l’éternelle comédie du conflit maître/servante, l’oeuvre de Molière aborde parfois, sous ‘apparence du dialogue philosophique , des sujets graves et sérieux. Les deux frères représentent ici deux manières de voir la vie et de considérer la condition humaine.

Se sachant  gravement malade, Molière décide d’écrire une dernière pièce dans laquelle il dénonce les pratiques des médecins et leur profonde ignorance des “mystères du corps humain ” ; Mais cette réflexion sur l’art de se soigner va de pair avec un questionnement sur le sens de la vie et la notion de destin. Pour pouvoir impliquer les spectateurs dans ses pensées, il les incarne sur scène , sous la forme de dialogues entre deux frères ; Argan représente l’homme qui se gâche la vie avec ses angoisses métaphysiques et sa peur de la mort; Quant à Béralde, son opposé, il reflète la sagesse de l’homme qui accepte son sort , à la manière du stoïcien antique. Voyons comment la dispute des deux frères reflète une discussion philosophique sur la condition humaine ? Plus »

24. mai 2021 · Commentaires fermés sur Toinette face à Argan : la relation maître/valet à l’épreuve dans Le Malade imaginaire · Catégories: Divers, Lectures linéaires, Première

Notre premier extrait aborde l’entrée en scène de Toinette à la scène 2 de l’acte I . La relation conflictuelle  maître / valet est souvent au centre de la comédie et contribue, pour le plus grand plaisir du spectateur , à des moments d’affrontement parfois cocasses. Si Molière s’inspire des types de la comédie italienne et notamment du personnage de Sganarelle ( appelé également Polichinelle ) , il donne également de grands rôles aux servantes . Ces dernières se caractérisent par leur “ caquet ” défaut récurrent sur scène ;  Dans sa dernière comédie, Le Malade imaginaire , Toinette fait partie de cette famille de servantes au grand coeur, ( et à la grande bouche ) dévouées à leur maître  et à sa famille, soucieuse de préserver leurs intérêts et les mettant en garde contre ceux qui cherchent à leur nuire.  Insolente et gouailleuse, elle tient tête avec effronterie à Argan et lui donne la réplique sans s’en laisser conter  L’extrait que nous étudions complète l’exposition et nous en apprend plus sur le personnage d’Argan, cet homme qui se ruine en remèdes et qui se fait berner par son médecin comme tente de le lui faire remarquer sa fidèle servante .
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24. mai 2021 · Commentaires fermés sur Le Malade imaginaire ou comment rire de tout ? · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: ,

Molière se savait bien malade et peut être même déjà condamné quand il fit représenter sa dernière pièce, une comédie- ballet dont il interpréta sur scène le rôle principal; Après la quatrième représentation, régulièrement touché par des quintes de toux liées à sa tuberculose, une maladie pulmonaire qu’on ne savait pas encore guérir, il ne put remonter sur scène. Sa mort rendit donc sa dernière pièce célèbre : elle contient des accents de gravité et des réflexions philosophiques sur le sens de la vie mais elle se veut surtout un spectacle divertissant qui doit réjouir le roi et la Cour réunie pour la première représentation , en 1673 au  théâtre du Palais Royal . 

Molière y aborde bien sûr le thème de la maladie avec son personnage principal Argan , un hypocondriaque angoissé à l’idée de devoir mourir et qui se sent en permanence malade; Il compte sur l’aide de son médecin M Purgon pour lui faire recouvrer la santé mais ce dernier songe bien plus à lui soutirer de l’argent dont il partage les bénéfices avec le pharmacien M Fleurant, qu’à comprendre de quoi il souffre . Pour limiter les dépenses occasionnées par les prescriptions des remèdes , Argan décide alors de faire entrer un médecin dans sa propre famille en  lui offrant sa fille : Angélique; Mais cette dernière est amoureuse du jeune Cléante qui vient de lui faire sa demande en mariage et n’entend pas céder aux injonctions de son père. Le monologue de la scène d’exposition où l’on voit Argan détailler la liste des de ses dépenses a d’ailleurs  donné naissance en français à l’expression : faire des comptes d’apothicaire qui signifie que le montant exorbitant d’une facture est invérifiable car trop complexe.
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06. avril 2021 · Commentaires fermés sur A une dame créole: la femme dans Les Fleurs du Mal, quelques notes · Catégories: Lectures linéaires, Première

Pour vous aider dans votre lecture du poème et fabriquer votre fiche d’oral : que retenir de ce poème ? Premier rappel important : le temps de préparation à l’oral est limité à 30 minutes; Il et donc conseillé de ne pas écrire des phrases complètes mais de vous servir de mots clés à partir desquels vous allez pouvoir organiser votre temps de parole .

Exemple de notes :

Intro 1.30

: Contexte  FDM 1857 , procès / scandale/ dédié à  T Gautier, Parnassien mais Baud influencé par Romantisme et précurseur du Symbolisme avec notamment théories des Correspondances

Oeuvre : 6 sections dont Spleen /Idéal , > 70 poèmes ; déf du Spleen = mélancolie angoisse, mal de vivre … / Idéal = espoir de sérénité, douceur ..  Ordre et beauté Luxe calme et volupté dans Invitation au voyage

Liens bio : poème composé 15 ans avant parution recueil / 1841 /  voyage  contrées exotiques / étape ile Maurice / accueilli par M de Bragard + sa femme Emeline de Carcénac / a inspiré le poète ainsi que d’autres modèles de beauté / a composé 2 poèmes pour Thérèse , belle métisse / tombera amoureux à son retour Jeanne Duval surnommée la Vénus noire pour laquelle composera un cycle poèmes

Poème : sonnet = forme préférée Baud /< Renaissance, modèle de l’ode = poème latin composé pour un personnage célèbre dont on vante les qualités  // A une madone  + A une mendiante rousse /  Sonnet =  2 Q et 2 T d’alexandrins sur 4 rimes ( = variante / modèle original italien , le + courant avec  5 rimes )

Un hommage à la beauté particulière de cette femme des îles décrite sur fond de paysage exotique

LECTURE  Nb  liaison  tout empourprés / charmes ignorés /les antiques / feriez à ..

Q 1 cadre présenté comme enchanteur = allitération en p pays parfumé / sensations privilégiées > sensualité description / odorat + caresse , toucher du soleil = sensation agréable , idée de douceur  / lien avec intimité amoureuse v 2

j’ai connu : au sens premier = faire l’amour avec une femme ,/ décor met en scène intimité  des amours secrètes / dais d’arbres = cache les amoureux , allitération en d dais d’arbres = forme une harmonie imitative qui évoque les cachettes où peuvent se réfugier les amoureux / empourprés : cette rougeur des arbres pourrait faire allusion aux tamarins / Baud avait dans une première version écrit tamarins ambrés à la place d’arbres empourprés.

palmiers = décor exotique de l’île Maurice, paysage tropical, arbre emblématique / pleut sur les yeux: allusion à la forme tombante des larges feuilles  et à la chaleur qui règne / la paresse pour Baudelaire a des connotations laudatives :  synonyme d’indolence ds FDM – Baud déteste le mouvement qui “déplace les lignes ” / partisan de la lenteur

dernier vers présente enfin objet de l’admiration du poète : dame créole : alliance de respect avec le mot dame et son origine / créole= femme des îles, au XIX mot désigne la population d’origine européenne née dans les colonies et une manière de vivre des iliens empreinte de douceur et d’indolence ( sens de 1850 ) / aux charmes ignorés : sa beauté n’est pas reconnue comme il se doit car ne correspond pas aux canons de beauté de l’époque; A noter que M Autard de Bragard est lui aussi né à Maurice où Baud séjourna 18 jours en 1841

Q 2 : description de la femme avec portrait et détails physiques : mélange , alliance de chaud et de froid ( teint pâle = blanc et chaud : hâlé par le soleil ou métisse ) : une sorte de paradoxe ici qui crée sa beauté particulière  / périphrase : brune enchanteresse , brune = ses cheveux/ type de beauté exotique + magicienne force de son attirance

adv noblement = origine aristocratique des colons , issue  d’une grande famille / rappel = C’est pour remercier son hôte que Baud compose cet hommage à son épouse dont il vante les qualités = une part de flatterie dans le portrait de la femme ;

un type de beauté apprécié par le poète : grande- / mince avec un côté animal suggéré par “chasseresse “ + référence à la déesse Diane / la femme ainsi divinisée ;

quatrain se termine par deux détails importants pour sa physionomie: son sourire qualifié par adj “tranquille” et son regard “ yeux assurés” / sûre d’elle , pas timide ; impression qui se dégage = une sorte de vénération et de fascination / un magnétisme animal …qu’on retrouve dans laplupart des descriptiosn des femmes aimées pour Baud.

Tercet 1: adresse  directe à la fe “madame” / traduit respect du poète et imitation du style des odes / vouvoiement et réf à la France : vrai pays de gloire , périphrase élogieuse / mention de deux symboles Paris et la Seine et référence à Du Bellay et à Ronsard, poètes de la Pléiade avec la Loire , fleuve mentionné par les deux poètes classiques dans leurs œuvres comme symbole de la France alors comparée à l’Italie berceau de la Renaissance / d’autres références à la Pléiade avec l’univers de la Renaissance et la mention des “manoirs ” demeures des seigneurs de cette époque, des riches  et nobles familles françaises / l’adj antique ici a le sens d’ancien/ Baud reconstitue cadre historique Renaissance/ portraits des femmes de cette époque

Tercet 2 : retour au cadre Q 1 avec ombreuses retraites , expression qui rappelle le berceau végétal des arbres empourprés et le soleil dont on cherche à s’abriter sous les feuillages ; la femme est comparée à une muse, celle qui inspire les poètes ; dans la mytho, les Muses =  9 déesses, filles  de Zeus et de Mnémosyne : compagnes d’Apollon chacune de ces 9 femmes protège une forme d’art ; une Muse pour un poète = sa source d’inspiration, celle qui lui permet de composer ;

Le verbe germer , par métaphore = acte de création, faire sortir de la terre, donner vie à une plante / le fruit de cette création = le poème / ici forme du sonnet, popularisée époque Renaissance / coeur des poètes = idée que la femme devient matériau pour l’activité poétique /

dernier vers du tercet = chute du poème ; contient une allusion au pouvoir de la femme / son regard = instrument de domination comparé à la pratique de l’esclavage / esclaves noirs au service des colons ; Baud a assisté à des scènes de punition où des serviteurs sont fouettés pour avoir désobéi/ l’île est passée sous l’autorité du gouvernement anglais et l’esclavage est aboli dès 1835 mais le gouverneur anglais continue à tolérer que les colons français des grandes plantations maintienne une tradition d’esclavage avec les travailleurs mauriciens; Peu à peu des travailleurs indiens rémunérés vinrent remplacer la main d’œuvre servile ce qui changea la composition ethnique de Maurice.