De nombreux artistes tentent, à travers leurs oeuvres, de dénoncer une forme d’oppression qu’ils trouvent injuste : dès l’Humanisme, on réfléchit avec la découverte de nouvelles civilisations comme les Indiens d’Amérique, à la manière de vivre avec des étrangers qui ne nous ressemblent pas forcément . La pseudo-supériorioté de l’Homme blanc et de l’Européen sur la Sauvage , va alimenter des siècles de colonisation. Pourtant Montaigne avait déjà mis en évidence l’ethnocentrisme coupable des Européens dans les Essais où il relate l’arrivée à la cour du Roi d’une délégation de Sauvages venus du Brésil. Jean de Léry racontera dans ses Mémoires les années passées au Brésil et fera l’éloge des peuplades indigènes dont il souligne l’habileté et la connaissance de la Nature. Les Lumières dénonceront , un peu plus tard, la colonisation et ses massacres perpétrés au nom du racisme .
Montesquieu , dans un article polémique , dénoncera l’absurdité des arguments employés par les français pour justifier la traite des noirs et le commerce des esclaves. Voltaire , dans Candide, fera rencontrer à son héros un jeune esclave martyrisé et montrera ainsi, la cruauté des esclavagistes. Diderot, dans son récit : Supplément au Voyage de Bougainville , révélera les massacres et la violence perpétrée par la colonisation française à Tahiti. Le siècle suivant poursuivra la dénonciation de l’oppression sous toutes ses formes ; Les écrits peuvent alors prendre une dimension politique comme les poèmes de Hugo dans les Châtiments qui dénoncent l’iniquité du régime de Napoléon III qui l’obligera à vivre en exil durant 15 ans . Zola se fera journaliste pour condamner la position du gouvernement dans l’affaire Dreyfus qu’il accuse de mensonge dans un article demeuré célèbre: J’accuse . Le vingtième siècle débute par une guerre sanglante qui est suivie d’un second conflit tout aussi marquant dans les esprits .Le déclenchement de seconde Guerre Mondiale et l’occupation du territoire français par l’armée allemande après l’armistice de 40, vont donner lieu à de nombreux écrits de résistance . Mais quand on évoque la Résistance à cette époque, de quoi parle-t-on au juste ?
Qui sont les résistants en 1940 ? 
Les écrits des poètes de la Résistance s’inscrivent tous dans un contexte singulier, qu’ils soient datés de 1940 ou des années suivantes, à savoir celui des années de l’occupation allemande en France et du régime autoritaire de Vichy.
Dès le second semestre de 1940 de jeunes Français (isolés ou un peu plus organisés) manifestent leur refus de l’occupation et parfois rejoignent le général de Gaulle à Londres : peu à peu , face aux brimades de l’occupation et au durcissement du régime de Vichy .dse cercles de résistants s’organisent et se regroupent. La Résistance dans son ensemble a concerné une infime minorité de Français, et certains d’entre eux n’avaient même pas conscience qu’ils faisaient de la résistance ; le mot lui-même de « résistance » est popularisé seulement à partir de 1942.
Dans la mémoire collective, que les historiens ont pris pour objet d’histoire, la Résistance garde une place à part. Elle est devenue un mythe fondateurqui a permis aux Français de se donner des valeurs et d’élaborer un projet de société pour l’après-guerre. La Résistance, c’est avant tout des hommes et des femmes, très souvent désintéressés, héros anonymes pour beaucoup, animés par des convictions patriotiques et humanitaires.
À l’origine, les premiers gestes de refus sont symboliques et minimes. Les premiers résistants sont issus de tous les milieux sociaux et agissent dans toutes les régions. Pour beaucoup, il s’agit avant tout de « faire quelque chose » pour ne pas subir le joug nazi. Ils réagissent en leur âme et conscience, sans suivre aucun ordre de mobilisation générale insurrectionnel. Leur combat est fou, car ils interviennent contre l’opinion commune et en dépit de la présence des occupants. .
Le point de départ des premières actions résistantes tient davantage du ressort du réflexe viscéral que de la réponse idéologique au nazisme. Écrasé par la peur et l’incertitude, dans une société décomposée, le résistant des premiers mois de l’occupation est très rare. Le sens du devoir semble l’emporter soit en distribuant des tracts, soit en coupant des lignes téléphoniques (l’ouvrier agricole Étienne Achavanne, sera le premier résistant français fusillé, le 20 juin 1940), ou encore en refusant d’amener le drapeau français aux Allemands (le maire de La Rochelle le 23 juin 1940). D’autres rejoignent de Gaulle qui a lancé son appel de Londres le 18 juin ;
Progressivement, des groupes d’hommes et de femmes, pour la plupart jeunes et sans vie sociale et familiale encore bien assise, s’organisent, par exemple au musée de l’Homme à Paris, ou dans plusieurs lycées parisiens ; le 11 novembre 1940, des étudiants manifestent aux Champs-Élysées et déposent une gerbe de fleurs au pied de l’Arc de Triomphe, prenant des risques incroyables. La répression sera très dure. À Londres, avec l’appui de Churchill, de Gaulle avance à pas lents. Mais rien n’est facile. Il faut non seulement trouver des leaders plus âgés, mais accepter également de tout abandonner, le plus souvent une vie professionnelle – quand elle ne sert plus de couverture pour cacher ses activités résistantes – et parfois une épouse et des enfants.
En 1941–1942, de part et d’autre de la ligne de démarcation, les résistants cherchent de l’argent et des armes, mais organisent aussi des mouvements et des réseaux. Les premiers (Franc-Tireur, Combat, Libération-Sud, Défense de la France, entre autres) ont des visées politiqueset se préparent à prendre en mains les destinées politiques de la France de l’après-guerre. Les seconds effectuent des missions militaires et de renseignement. Par ailleurs, la France libre est en lutte contre les Américains pour faire reconnaître sa légitimité, tandis que les chefs de la résistance intérieure s’affrontent pour le pouvoir.
Avec l’invasion de l’URSS par les nazis, en juin 1941, des communistes organisés en triades commettent plusieurs attentats contre l’armée allemande, occasionnant des mesures de rétorsion cruelles : exécutions d’otages, arrestations de centaines de résistants par les polices françaises . Lesecond semestre 1941 marque bien le passage à la Résistance arméeen métropole.
À l’automne 1942, les résistants ont enfin conscience qu’ils œuvrent pour la Résistance. Grâce à Jean Moulin – arrêté à Caluire en juin 1943, puis tué sous les coups de Klaus Barbie à Lyon – qui sait réunir les différentes obédiences de la Résistance intérieure, de Gaulle devient le chef de la France résistante. Pour nombre de résistants, non seulement il faut chasser désormais les Allemands, détruire le régime de Vichy, mais il faut également réfléchir aux méthodes de restauration de la République après la Libération.
Ils se nommaient Paul Eluard, Louis Aragon, Philippe Soupault, Robert Desnos , René Char , Jean Casson , Robert Seghers , René Guy Cadou ; vous en saurez plus en suivant ce lien … bonne lecture
https://www.reseau-canope.fr/poetes-en-resistance/accueil/
Après la seconde guerre mondiale, partout dans le monde, des artistes et des écrivains continuent à prendre la plume ou le stylo pour résister à ce qu’ils entendent dénoncer et notamment la colonisation et le racisme: poètes des Caraïbes et poètes africains s’unissent ainsi pour combattre l’hégémonie de l’homme blanc : ils fondent des concepts baptisés négritude (fierté d’être noir ) et créolité (identité métisse revendiquée ) ; Ils s'appellent Senghor, Aimé Césaire, Rene Guy Tyrolien , René Depestre et ils continuent le long combat de leurs ancêtres pour affirmer leurs droits et dénoncer les mentalités esclavagistes de certains Européens ou Américains. En Orient, les poètes palestiniens comme Samir El Qassim dénoncent l'occupation armée de leur pays et entendent, de cette manière, résister .
Avant d’aborder l’explication de cette entrée en scène spectaculaire, n’oubliez pas de présenter le théâtre de l’Absurde, la pièce de Beckett et précisez bien que Vladimir et Estragon, depuis qu’ils sont entrés en scène , passent leur temps à attendre l’arrivée d’un certain Godot . Leur espoir va être de courte durée car ils vont découvrir que Pozzo n’est pas celui dont on leur a promis l’arrivée . Pour surprendre le spectateur , Beckett a mis en scène, ici, de manière très exagérée, un lien de dépendance et de servitude entre deux individus; Pozzo fait figure de tyran et martyrise son esclave, un certain Lucky et ce nouveau couple va faire naître des échos avec celui formé par les deux vagabonds. Comment Beckett met-il en scène cette arrivée ?
La première didascalie mentionne « un cri terrible » : le public s’attend donc à une entrée en scène dramatique et , à première vue, les deux personnages sont spectaculaires dans le couple qu’ils forment. La présence d’une « corde passée autour du cou » et la présence d’un seul personnage sur scène, celui qui est enchaîné, est clairement indiquée par les longues didascalies « corde assez longue pour qu’il puisse arriver au milieu du plateau avant que Pozzo débouche de la coulisse. » (l 7 et 8 ) .Le dramaturge accorde donc beaucoup d’importance à cette arrivée en deux temps et le public peut ainsi s’interroger sur celui qui va tenir la corde : à quel tortionnaire va-t-il être confronté car le symbole de la corde qui relie les deux personnages fait immédiatement penser à une relation maître-esclave. Le fouet qui apparaît dans la main de Pozzo confirme cette première analyse ; Le valet apparaît chargé et comme croulant sous le poids de son fardeau : « une lourde valise,un siège pliant, un panier à provisions et un manteau » Ces accessoires spectaculaires et pourtant quotidiens évoquent un voyage effectué par les deux hommes : l’un étant clairement au service de l’autre. La suite de la scène et les paroles échangées vont confirmer certaines hypothèses . Le « plus vite » asséné par Pozzo à son serviteur , suivi du bruit de fouet ( l 14 ) et d’un jeu scénique avec la corde en tension (l16 ) est aussitôt suivi par la première agression de Pozzo qui donne lieu à une chute ( l 19 ). Les paroles de Pozzo vont clairement dans le sens d’une relation maître -esclave avec dans un premier temps les insultes verbales : Charogne (l 26 ) et les ordres donnés de manière péremptoire avec une cascade d’impératifs : « Arrière , tourne, Tiens ça » . Ces ordres sont entrecoupés par des formules de politesse échangées avec Estragon et Vladimir. Lucky semble méprisé , carrément animalisé par son maître qui l’accuse de « puer » (l 81 ) . Cette indication donne un sens nouveau aux injonctions « recule » « là » réitérées durant toute la scène ( l 36, 71, 73, 81 et 82 ) ; Beckett introduit ici une dimension comique au beau milieu d’une scène plutôt dramatique et qui enclenche la pitié du spectateur. 
Un autre point qui capte l’attention du public et rend encore plus spectaculaire l’entrée en scène du curieux couple , c’est la présence , en tant que spectateurs , du couple formé par Vladimir et Estragon. Cette mise en abime renvoie aux véritables spectateurs , et à leurs propres interrogations . Tout d’abord, Vlamidir et Estragon sont figés et se précipitent vers la source du bruit : ils sont alors confrontés à Lucky . La didascalie note leur réaction : ils sont partagés « entre l’envie d’aller à son secours et la peur de se mêler de ce qui ne les regarde pas » Cette indécision peut renvoyer à celle du public dont la curiosité ici est éveillée par le martyr de Lucky et qui aimerait peut être savoir ce qu’il a fait pour mériter ce sort . Beckett nous fait ainsi réfélchir à la nécessité pour beaucoup d’entre nous de comprendre pourquoi le mal est commis alors que parfois, l’existence du Mal ne repose pas sur une série de causes logiques. De plus,cette attitude de Vladimir et Estragon peut nous faire penser au malaise que nous éprouvons face à la souffrance infligée à autrui sous nos yeux. Vladimir et Estragon ne réagissent pas de la même manière : Vladimir fait un pas vers Lucky mais son compagnon le « retient par la manche « (l 22 ) et ils paraissent sur le point de se disputer : « Lâche -moi » s’écrie Vladimir et Estragon lui ordonne « reste tranquille » ( l 24 ) . Le couple se reforme ensuite pour se demander , en aparté (l 28 ) si Pozzo est bien celui qu’ils attendent, c’est à dire Godot ; Ils assistent, sans plus intervenir, à toute la scène jusqu’ au début du repas de Pozzo (rappelons qu’à l’entrée en scène des deux personnages, Estragon a lâché la carotte qu’il mangeait et que le panier plein de victuailles représente pour eux un intérêt non négligeable. (l 2 ). Ils finissent donc par s’approcher : « s’enhardissant peu à peu, tournent autour de Lucky, l’inspectent sur toutes les coutures » La peur semble dominer chez Vladimir et Estragon d’autant que Pozzo les a mis en garde : « Attention! Il est méchant ..avec les étrangers » (l 25 ) Ces paroles assimilent davantage Lucky à un chien, une bête féroce qu’il faut tenir en laisse et dont il faut se faire obéir.
En quoi cette scène d’exposition est-elle originale ? 


Le théâtre antique prépare le spectateur à entendre le prologue lui exposer les faits et lui raconter l’histoire qui va se dérouler sur scène ; Le personnage du prologue s’efface pour laisser entrer les acteurs et l’action est déjà lancée par ce qu’il vient d’expliquer . Le choeur lui aussi, élément fondamental de la dramaturgie antique, présent sur scène avant le lancement de l’action , commente ce qui es déroule sous les yeux du public et dialogue avec les personnages qu’il conseille ou met en garde; Il représente, en quelque sorte, la présence symbolique du spectateur au sein des événements . Avec la disparition de ces éléments de scénographie, la scène est vide lorsque les acteurs font leur apparition et le spectateur ne dispose alors d’aucune information . Les dramaturges doivent donc rapidement imaginer des moyens de leur faire comprendre les enjeux du spectacle auquel ils vont assister ; Ils doivent présenter à la fois les personnages et leurs liens, leurs fonctions, le cadre de l’action et les grandes lignes de l’intrigue. Le théâtre classique va mettre au point certains procédés que nous allons découvrir ensemble ….

L’entrée en scène imaginée par Musset pour son drame romantique ,On ne badine pas avec l’amour, , emprunte elle aussi des clichés dramaturgiques ; l’auteur s’inspire de la tradition antique et réintroduit le personnage du choeur sur scène comme une sorte de récitant qui présente le personnages ; Il s’agit de mettre en scène l’entrée rocambolesque de deux serviteurs qui précèdent leurs maîtres, les héros de la pièce , Camille et Perdican. Leur portrait est construit sur des ressemblances et une opposition. Le comique de caractère est très présent . Cependant la dimension visuelle pourrait ne pas être traduite par la mise en scène comme dans une tragédie ou ce qui est hors scène est pris en charge par les paroles des messagers . En effet, les commentaires du choeur ont une dimension poétique incontestable et Musset prétendait écrire du théâtre sans tenir compte des contraintes scéniques . De plus, le drame romantique mêle des aspect traditionnels empruntés à la comédie avec des éléments qui s’apparentent davantage au spectacle tragique ; On peut évoquer le ton prophétique du choeur qui évoque une menace future “Puissions -nous retrouver l’enfant dans le coeur de l’homme ” ou les prières de dame Pluche . Le dramaturge met en place une annonce spectaculaire qui retrace ainsi l’apparition des héros, annoncée par leurs serviteurs.
A première vue, rien de spectaculaire dans l’entrée en scène des vagabonds Vladimir et Estragon, créatures imaginées par le dramaturge Samuel Beckett pour figurer l’angoisse de l’homme contemporain confronté à l’absence de Dieu. L’espace scénique est quasi vide : une route à la campagne avec arbre autant dire n’importe où et les descriptions des personnages sont réduites à quelques accessoires symboliques: des chaussures trouées , un chapeau , une démarche clownesque ” à petits pas raides, les jambes écartées ” . Pourtant le dramaturge prend soin de chorégraphies l’échange laconique entre les deux personnages et instaure un espace de contradiction qui ne laissera pas le public insensible; paroles et gestes ne sont plus accordés : Vladimir veut embrasser son ami et lui tend la main ; Estragon feint de donner des précisions sur le fossé où il a passé la nuit mais son geste reste en suspens. (sans geste ) ” par là “ Le public assiste à une sorte de ballet silencieux composé de gestes du quotidien : lenver ses chaussures, ôter et nettoyer son chapeau ) et ces petits riens donnent à l’apparition des deux héros une dimension spectaculaire. De plus la relation être eux est complexe et paraît instable : à la différence de l’amitié solide de Pylade et Oreste présentée comme inamovible dans la scène d’exposition de la tragédie de Racine , la relation entre Vladimir et Estragon oscille sans cesse de l’affection à l’animosité . Le théâtre de Beckett nous donne ainsi à voir ce que nous sommes : il nous réfléchit en même temps qu’il nous pense .
Il est difficile de définir le théâtre de l’absurde et en particulier les pièces de Beckett ; Passons en revue quelques critères : certains ont affirmé qu’il s’agit de mettre en scène le néant : le néant de l’homme et le néant de l’existence. Mais comment cette idée peut-elle prendre forme sur une scène de théâtre ? Que va-t-on montrer au public pour qu’il comprenne cette intention ? A propos de En attendant Godot, Sartre , déclare en 1960, que c’est « la pièce qu’[il] trouve la meilleure depuis 1945 » mais ajoute que c’est une pièce « expressionniste ». Il signifie par là qu’elle repose sur un conflit entre l’homme et le monde. Mais de quel conflit s’agit-il au juste ? Beckett a glissé dans ses dialogues des références à l’Histoire mais également à sa propre vie. Cet auteur considère le théâtre comme un langage où on utilise des symboles pour renvoyer à une réalité concrète, triviale et douloureuse. Nous verrons ainsi comment Beckett se sert du réel pour en créer une représentation.
Ces références à l’histoire sont en fait utilisées pour créer une représentation du monde qui correspond à celle d’une génération qui a vécu le traumatisme de cette seconde guerre mondiale.Le monde apparaît comme un enfer. Il s’agit d’un « enfer dans les nuées », celui d’Hiroshima et de Nagasaki, mais également celui des ruines de notre humanité où les rapports humains sont autant de supplices, où l’échange verbal peut s’apparenter parfois à des séances de torture, « Voilà encore une journée de tirée » dit Estragon, « Pas encore » lui répond Vladimir. Cette évocation de l’enfer sur terre ressort également dans la mise en scène. : un lieu vide en ruines comme après la fin du monde. Le thème du jugement dernier est suggéré par la représentation de l’arbre seul décor sur scène ; il s’agit là sans doute de l’arbre du purgatoire condamné à la stérilité par la faute du premier homme.
Depuis Aristote et sa Poétique, la tradition théâtrale établit un lien avec les spectateurs. Il s’agit à la fois de plaire et de toucher, c’est-à-dire de divertir et de ne pas ennuyer. Beckett semble aller à l’encontre de ces recommandation.
A la place du spectacle que le public attend , l’auteur propose une représentation de l’ennui. Cet ennui est annoncé dès le silence initial, qui n’est pas ce qu’est venu entendre l’auditoire, illustré par l’exclamation d’Estragon « rien à faire ». La pièce se refuse une fois de plus aux ressorts habituels de la représentation théâtrale : il n’y a pas d’action ni d’intrigue. Les personnages, privés de fonction dramatique, sont alors condamnés à répéter les mêmes propos et les mêmes gestes, dans une organisation scénique elle-même répétitive (chaque acte est divisé de cette façon : V. et E/ arrivée de P. et L./ le messager). Enfin, c’est l’écriture qui achève de frustrer l’auditeur et le lecteur.
Version 1 : 
II Hommage à la France 
Conclusion : Ecrit à l’origine pour redonner de l’espoir à toutes les familles dont l’un des membres a été déporté, les premières strophes du poème font allusion au retour des prisonniers dans leur pays et à la joie des retrouvailles avec leur famille . Sur la même lignée utopique, le poète imagine alors une France radieuse, belle et libre , débarrassée de ses envahisseurs et prête à célébrer une éclatante victoire . Cette création imaginaire contraste avec les tonalités pathétiques des poèmes d’occupation dans lesquels les poètes chantent leur colère , leurs douleurs et invitent au combat et à la résistance contre l’oppression ; Aragon a trouvé ici une manière originale , en puisant dans la tradition de la balade médiévale, de regonfler le moral des Français . On peut alors se demander , en temps de guerre , quelle est l’arme la plus efficace pour chanter son amour pour son pays et le faire partager ?




L’Irlande est très fière de ses poètes et te de son histoire littéraire et aujourd’hui encore , la parole et l’écriture poétique demeurent présentes. Les documents d’accompagnement de votre séquence consacrée au roman Retour à Killybegs sont extraits d’un recueil de poésies intitulé ” voix irlandaises ” . Des femmes poètes y écrivent leur relation avec leur pays . Elles se nomment Breda Sullivan, Maureen Martella, Linda Anderson ou écrivent parfois anonymement . Chacune à sa manière , elles célèbrent l’Irlande , ses beautés et ses drames . Avant d’évoquer ces poèmes , un petit aperçu de l’ histoire de la poésie en Irlande ..

Chacun de ses poèmes évoque donc un aspect de l’Irlande et des Irlandais : la tendresse maternelle , l’image de la femme , l ‘attachement aux beautés de cette île et les conflits meurtriers entre catholiques et protestants qui endeuillent cette terre . Le poètes peuvent célébrer leur attachement à leur terre natale avec le registre du lyrisme personnel ( des souvenirs d’enfance teintés de nostalgie, la maison natale, les plaintes de l‘exilé volontaire ou contraint comme Hugo dans Les Châtiments , Du Bellay dans Les Regrets ou adopter , dans des poèmes engagés la position d’un porte-paroles d’une collectivité ou d’un peuple pour déclarer leur amour à leur pays attaqué ou à leur Patrie en danger . ( Aragon dans Je vous salue Ma France )
Inspiré de faits réels, le roman de Sorj Chalandon retrace l’histoire douloureuse d’une trahison ; Tyrone Meehan activiste irlandais, membre de l’ IRA dès l’âge de 18 ans, va peu à peu accepter de livrer des renseignements aux services de contre-espionnage britannique en échange de leur silence dans sa participation à un crime. Installé à la place du personnage principal de ce récit à la première personne , le lecteur est emporté malgré lui, dans les tourments du héros et découvre le traître de l’intérieur. Néanmoins, l’auteur ménage, çà et là ,des zones d’ombre et diffère la révélation de la cause principale de la trahison comme pour nous signifier qu’on ne sait jamais vraiment pourquoi on peut être amené à trahir les siens, son pays et ses idéaux. L’écrivain permet ainsi au lecteur de se mettre, provisoirement , dans la peau d’un traître , au demeurant fort sympathique . Découvrons ensemble qui est vraiment Tyrone Meehan et comment il est construit …
A Killybegs, , Tyrone tente de survivre ; Il rencontre le père Gibney qui l’informe de la visite prochaine de Joshe, Joseph Byrne, devenu franciscain et qui a combattu avec Tyrone . 



