13. janvier 2016 · Commentaires fermés sur Mettre un terme à un conflit théâtralement .. · Catégories: Seconde · Tags: ,

 Voilà un nouveau sujet d’ écriture au choix en rapport avec le théâtre : Invention, commentaire ou dissertation. Si vous choisissez l’invention, lisez bien les consignes.  Vous êtes un dramaturge et vous devez inventer un dénouement pour votre pièce : cette dernière a mis en scène une dispute, un conflit, tragique ou comique (ou les deux ) au sein d’une famille ou de deux camps rivaux; leurs positions paraissent inconciliables et aucun compromis ne semble possible…

 Sujet d’invention  

Vous allez devoir, en quelque lignes, (5 maximum) , en haut de votre copie, préciser les origines de la dispute , le cadre du conflit (époque, évolution )  ainsi que le statut et les liens  des personnages en présence . Voter scène est le dénouement de la pièce; Vous pouvez avoir recours à un dénouement ex machina : inattendu, qui consistera le plus souvent en l’arrivée d’un nouveau personnage, à l’origine un Dieu dont la décision est irrévocable; l’u des deux partis va nécessairement l’emporter (du moins en apparence) mais la solution trouvée ne devra pas être remise en cause ou contestée. Vous pouvez choisir le registre tragique et aller jusqu’au meurtre sur scène (en réfléchissant à ce que vous allez montrer au spectateur pour ne pas trop enfreindre la règle classique de la bien séance, ne pas choquer un jeune public, par exemple); vous pouvez choisir le registre comique et tenter de faire rire vos spectateurs en ménageant des effets comiques dans votre dénouement comme le quiproquo, le coup de théâtre ou l’aparté. Vous pouvez également mélanger les deux registres au cours de la même scène comme le font Beckett et Giraudoux, par exemple. 

Les critères d’évaluation sont les suivants :choix du sujet de dispute, cadre du conflit, choix des personnages et résumé de la situation finale : 4 pts

                                                                  qualité du dénouement (, est complet , met un terme au conflit, fait intervenir un personnage extérieur, provoque des effets comiques ou tragiques  )  6 pts 

                                                                  théâtralité de l’écriture (usage de didascalies variées et précises, prise en compte des nécessités de la scène, rythme des échanges , procédés d’écriture ) 6 pts 

 Pour ceux qui préfèrent le commentaire …

Pour ceux qui le souhaitent, rédigez le commentaire composé de la scène de la pièce de Kundera, Jacques et son maître ,  qui montre le face à face peu conventionnel entre un maître et un “dénommé Jacques ” ; cette scène  parodie les scènes d’opposition entre maître et valet de la comédie classique et on y lit une certaine prise de pouvoir de Jacques . 

 Et enfin , pour commencer avec une dissertation ..

Quels sont les moyens dont dispose un dramaturge pour mettre en scène un conflit ? Vous pensez bien sûr aux procédés textuels et scénographiques . Ces moyens vous semblent-ils évoluer avec l’apparition de la technologie sur scène (bande sons, voix off, images de synthèse , accessoires ). Certains affrontements sont-ils impossibles à mettre en scène ? Pour quelles raisons ? 

31. décembre 2015 · Commentaires fermés sur Florent dans Le ventre de Paris : un exemple de personnage dans un roman réaliste. · Catégories: Seconde · Tags:

Les romanciers réalistes s’ingénient à fabriquer des personnages qui ressemblent le plus possible à de vraies personnes ; ils les dotent donc d’un nom, d’un passé, d’une histoire et les font agir de manière réaliste, en motivant leurs actions et leurs déplacements. Voyons comment Florent est construit dans Le ventre de Paris

Il est présent dès le début du roman : d’abord présenté comme “un homme” épuisé, qui se rend à Paris;” il était lamentable avec son pantalon noir, sa redingote noire, tout effilochés, montrant l sécheresse de ses os.” p 14 La première impression n’est guère flatteuse; A bord de la charrette de la mère François, il finit par donner son prénom “Florent” et c’est le narrateur qui prend en charge le récit de son passé : échappé du bagne de Cayenne où il a été déporté par erreur, après avoir été arrêté dans une émeute lors du coup d’Etat de 1851 au bas de la rue Montorgueil. (p 20) .Les souvenirs de Florent font état d’une sensation de faim permanente car il a été privé de nourriture en prison et il est devenu méfiant; il craint la police par -dessus tout (24) Fier, refusant l’aide de la maraîchère, il vole une carotte et accompagne Claude rue Pirouette mais se méfie de lui et n’ose pas lui dire ce qui l’amène à cet endroit ;(32); En chemin, Claude lui présente les principaux habitants du quartier qui vont former l’ensemble des personnages secondaires du roman. 

Au lever du jour, Florent se retrouve seul sur un banc, toujours affamé et comme il redoute le regard des sergents de ville, il décide de s’éloigner des Halles (p 42) : “gris de misère, de lassitude, de faim” , il est comparé à un chien perdu qui peut crever seul sur le pavé (46) il finit par revenir sur ses pas et s’en veut d’avoir refusé l’aide qu’on lui proposait ; c’est alors qu’il retrouve Gavard, un marchand de volailles qui le conduit jusqu’à la charcuterie de son frère Quenu. ( 54) Le second chapitre débute par un retour en arrière, sur l’enfance de Florent : à la mort de sa mère, il recueille l’enfant qu’elle a eu de son second mari; le petit est âgé de 12 ans , il le ramène à Paris avec lui et doit abandonner ses études pour gagner sa vie (56); Gavard, alors rôtissier va diner à queux le goût de la cuisine; Florent , pauvre professeur crotté, mange peu, est souvent triste et trop fier : il devient aigri et “il lui fallut de longs mois pour plier les épaules et accepter ses souffrances d’homme laid, médiocre et pauvre.” (59) ; C’est alors qu’ il devint républicain: pour se créer un “refuge de justice et de vérité absolues” Il voulait changer cette ville souffrante en une ville de béatitudes,; c’est alors qu’il est arrêté et envoyé au bagne; Quenu rencontre Lisa Macquart et finit par l’épouser.(63) après avoir découvert les économies du vieux Gradelle. ils ont une fille et Florent arrive un matin de septembre. Lisa lui propose immédiatement sa part d’héritage qu’il refuse . Il leur propose de la place dans leur affaire et en échange , il reçoit le gîte et le couvert.(75)Il a récupéré des papiers au nom de Florent Laquerriere et se fait passer pour un cousin de Quenu. Désœuvré, on lui conseille de trouver du travail. Gavard lui trouve un poste d’inspecteur à la marée ,en remplacement de Monsieur Verlaque, souffrant.Florent commence par refuser. Un soir, il a la désagréable sensation d’être importun. ” il avait conscience de la façon malapprise dont il était tombé dans ce monde gras, en maigre naïf” Un jour, Florent raconte son histoire à la petite  Pauline, sa nièce. On découvre alors ses souffrances de bagnard (105/ 115). Florent découvre au chapitre III son nouveau métier et le fonctionnement du pavillon de la marée qui lui rappelle sa fuite de Guyane. Il s’en veut d’avoir accepté ce travail et se sent lâche. (126) L’hostilité des vendeurs est perceptible et il lui semble se déplacer en terrain ennemi. ( 142) De plus, Florent se sent intimidé par les femmes et sa patience Angélique est mise à rude épreuve. Suite à une dispute, il interdit aux Mehudin la vente pendant 8 jours. Ensuite il se prend d’affection pour le fils de Louise Mehudin, le petit Muche et sa relation mère se détend.(156) Florent souffre de cet entassement de nourriture et se sent écœuré en permanence. Il souffre également de ce milieu grossier. Son malaise nerveux est aggravé par son retour à la politique. ( 159 ) La mère Mehudin se méfie de lui. Elle lui rouge l’oeil faux et sa maigreur l’inquiète.  Florent es en danger de plus en plus souvent chez Lebigre où il est question de renverser le gouvernement .(177) Effrayée par l’implication de Florent dans l’opposition au régime, Lisa réussit à convaincre son mari que son frère devient un danger pour leur commerce et l’ambiance chez les Quenu va se dégrader assez rapidement, à tel point que Florent va choisir de prendre ses repas ailleurs. 
Au début du chapitre IV, deux jours après la discussion avec son mari, Lisa apprend de Gavard qu’ils sont sur le point d’exécuter leur projet révolutionnaire de renverser le gouvernement et elle prend peur. À table, elle se montre glaciale avec Florent qui comprend qu’elle veut le mettre à la porte. Florent en compagnie de Claude Lantier se rendent à Nanterre chez la mère François et Claude explique sa théorie du combat entre les Gras et les Maigres.De retour à Paris, Florent se sent effrayé :” les odeurs étaient suffocantes. Il baissa la tête , en rentrant dans son cauchemar de nourritures gigantesques, avec le souvenir doux et triste de cette journée de santé Claude, toute parfumée de thym.” p 244
Le chapitre V marque une dramatisation des événements . Lisa fouille la chambre de Florent et le dénoncera finalement quelques mois plus tard  à la préfecture de police en tant que conspirateur . (308) Les commérages se propagent aux Halles et arrivent aux oreilles de Louise Mehudin qui souhaite épouser Florent, conquise par sa tendresse avec les enfants. Quand il lui raconte son histoire, elle le trouve lâche et mou de ne pas réclamer sa part d’héritage . Comme elle est la rivale de Lisa, elle cherche à l’atteindre en se servant de Florent. (282) À cette époque , Florent fut parfaitement heureux . Il ne marchait plus à terre comme soulevé par cette idée intense de se faire le justicier des maux qu’il avait vu souffrir. Il était d’une crédulité d’enfant et d’une confiance de héros.(288).Il regrette toutefois de ne pouvoir rallier Claude à ses idées politiques. Florent le soir de la mort de Monsieur Verlaque ressent un malaise nerveux qui es poursuit par des cauchemars. ” S’ il souffrait de ce milieu gras et trop nourri, il méritait cette souffrance. Et il revit l’année mauvaise qu’il venait de passer, la persécution des poissonnières , les nausées des journées humides , l’indigestion continue de son estomac de maigre, la sourde hostilité qu’il sentait grandir autour de lui. Toutes ces choses, il les acceptait en châtiment .” ( 313 ). Les Halles se transforment alors en paysage funeste . La catastrophe est proche pour le personnage qui semble la pressentir et attribuer son malheur à la fois à sa lâcheté mais également au milieu dans lequel il évolue.
Le dernier chapitre a lieu 8 jours après cette soirée d’orage.  La police vient arrêter les conspirateurs. Gavard est arrêté le premier. Florent se laissa pendre comme un mouton et alla juste libérer l’oiseau qu’il gardait dans une cage dans sa chambre (338) ” ce dénouement ne semblait pas le surprendre; il était un soulagement pour lui.” Quenu s’en veut de ne pas avoir aimé assez son frère qui s’était montré si bon pour lui, dans son enfance. Florent , deux mois plus tard, est à nouveau condamné à la déportation. Claude se scandalise de la tournure du procès . ” un garçon doux comme une fille que j’ai vu se trouver mal en regardant saigner les pigeons.” (343) et il prononce le mot de la fin : ” quels gredins que les honnêtes gens” 
Quelques repères pour travailler sur les personnages. 
 ReGavard 80
Lebigre 128
Les Mehudin 138
Muche 149
Marjolin et Cadine 193
Pauline p252/ 260
La Sarriette p 264….
Madame Lecoeur p266
14. décembre 2015 · Commentaires fermés sur Marcher dans les pas de Florent déambuler dans les halles aujourd’hui .. · Catégories: Seconde · Tags: ,

Le héros du roman Le Ventre du Paris  se déplace beaucoup dans le quartier des halles et ses nombreuses promenades permettent à Zola de motiver ses descriptions réalistes de cet arrondissement parisien . 

Votre  travail va consister à imaginer en étant le plus réaliste possible la découverte du quartier des Halles et de Montorgueil par un provincial en 1870 qui arrive à Paris pour la première fois; Nous sommes   à l’époque de Zola et il va vous falloir faire un effort d’imagination pour recréer l’ambiance de cette époque  ; par groupe de deux ou individuellement, vous allez tenter de reconstituer une promenade dans ce quartier en notant bien vos impressions . Le mieux est de prendre des notes lors de notre promenade parisienne et de sélectionner les détails que vous avez envie de décrire. L’une des difficultés va consister à ne pas commettre d’anachronismes. Voici une liste de consignes à respecter : choisissez l date du 17 décembre 1870 et des conditions météorologiques  similaires à celles que vous avez connues hier et faites démarrer votre héros devant l’Eglise Saint Eustache.

  • au moins 5 noms de rues (attention à certains noms que vous ne pourrez pas utiliser ..ex avenue du général De Gaulle : impossible en 1870 )
  • au moins 5 noms de magasins ou de bâtiments (même remarque: privilégiez ainsi les monuments historiques ) 
  • au moins 10 connecteurs logiques ..à côté, à l’angle, au croisement, au coin, la rue parallèle, la perpendiculaire, au bout de ..au début de ..
  • en chemin, votre héros rencontrera des individus qui attireront son attention (vous décrirez au moins deux de ces rencontres en vous inspirant des gens que vous croiserez au cours de notre promenade )
  • il admirera un lieu en particulier alors vous lui organisez une station prolongée à cet endroit et vous utiliserez un vocabulaire très technique été très précis pour rendre compte de ses impressions, notamment en matière de description architecturale)
  • Votre itinéraire sera constitué d’au moins 40 lignesCritères d’évaluation retenus : caractère réaliste de la description avec présence de petits détails vrais, connecteurs, toponymie  4 / style, syntaxe, orthographe 4 / respect du cadre de l’époque est absence d’anachronismes , variété des éléments décrits dont les bâtiments 4  / réalisme du parcours et reconstitution des choses vues (capacité à intégrer votre expérience de sortie à Paris dans un travail d’écriture avec restitution des impressions du personnage (verbes de vision, point de vue interne, champ de vision)  4
Bonus : présentation dactylographiée et présence d’une illustration (2 pts ) 
24. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Faites entrer l’accusée · Catégories: Seconde

Lors du procès intenté par le procureur impérial, le romancier est accusé non seulement “d’outrage à la morale publique et religieuse  et aux bonnes moeurs” mais également d’être trop prosaïque; C’est ici au réalisme qu’on fait un procès et non à la couleur lascive suggérée par les agissements de l’héroïne.  Ce sont , en effet,  71 passages  qui ont été censurés  et si nous les regardons en détails, certains ne concernent, ni de près, ni de loin,  le personnage d’Emma Bovary.

Les correcteurs de la Revue de Paris , de peur de la censure et du procès, vont procéder à des réécritures qui mettront Flaubert en colère à tel point qu’il exigera de publier un avertissement au lecteur. Même si de nombreux retraits concernaient la sensualité d’Emma et les références à sa sexualité, il fut également question du morceau de veau cuit au four que la mère de Charles lui faisait parvenir quand il était étudiant ainsi que la mention, lors de la scène du bal, du vieil aristocrate qui , incapable de manger proprement, laisse “tomber de sa bouche des gouttes de sauce”. On voit donc ici que le personnage d’Emma ne peut être jugé coupable. D’autres lecteurs , au moment de la parution du roman,étaient allés dans ce sens en stigmatisant notamment la volonté du romancier d’enlaidir la réalité et de favoriser un réalisme cru; Sainte-Beuve, par exemple un célèbre critique littéraire, fait remarquer que la Normandie son pays natal, paraît totalement enlaidie dans le roman. ” L’idéal a cessé; Le lyrique s’est tari “écrira-t-il dans un article de 1857.  Le même lecteur mettra en avant un autre point qu’il critique au sein de l’oeuvre : l’absence de personnages qui représentent le bien .

Il est pourtant vrai que si l’on reconstitue les échanges au tribunal, le procureur dans son réquisitoire a retenu 4 scènes dont il s’applique à démontrer l’obscénité et le caractère choquant. Il s’agit de la scène avec Rodolphe dans la forêt, celle avec le prêtre lorsqu’Emma pense qu’elle est sur le point de mourir, celle avec Léon dans le fiacre et celle de l’agonie du personnage principal. On remarquera que ces 4 épisodes se font écho. A chaque fois, l’accusation souligne le caractère dépravé du personnage, Emma est ici accusée directement car elle est considérée comme une incitation au vice de l’adultère. Lorsque Maître Ménard, le défenseur du roman, débute sa plaidoirie, il  reconnaît se fonder sur les mêmes valeurs que celles de son adversaire et notamment sur la morale chrétienne. Cependant, lorsqu’il évoque le cas du personnage d’Emma et sa part de responsabilités, il met en exergue son éducation au couvent; une éducation au-dessus de sa condition qui l’a donc empêchée, selon lui, de se résigner aux “devoirs de sa position” ;  Cet argument  put être considéré comme des circonstances atténuante pour l’héroïne . Peut-on toutefois sérieusement faire le procès d’un personnage littéraire, une créature de papier qui n’a d’autre existence que celle que l’auteur invente pour lui ? 

Accuser uniquement Emma Bovary, revient en fait à nier l’existence du projet de Flaubert ou plutôt, cela revient à considérer le personnage comme doué d’une vie propre; Le personnage n’est pas un élément isolé dans le récit ; bien au contraire, il fait partie d’un ensemble et participe , à sa manière , à  cette couleur lascive qui choquait tant Maître Pinard ; Flaubert reconnaissait aisément avoir cherché à fabriquer justement “un ton gris” de “cette couleur de moisissure d’existence des cloportes” ; toutefois, le personnage a sa part de responsabilités car Emma domine de sa présence  et de son rayonnement les autres caractères du roman, relégués, l plus souvent à des rôles secondaires, comme à celui de simples agents de la fatalité ou à des opposants. 

 Pour certains lecteurs, sa culpabilité est claire lorsqu’il s’agit de “chanter le cantique de l’adultère” : qu’une héroïne commette l’adultère paraît concevable mais qu’elle s’en vante et ne paraisse pas s’en repentir, voilà qui  heurte les consciences; Il est vrai qu’au retour de sa promenade en forêt, elle est décrite comme irradiant : elle caracole sur les pavés avec son cheval (p 228 , p 2, IX) et au dîner, son mari lui trouve “bonne mine”; Ce soir là, elle monte s’enfermer dans sa chambre pour y revivre ses émotions : ” quelque chose de subtil étendu sur sa personne la transfigurait”; Elle aperçoit ses yeux plus noirs que d’habitude; elle regarde attentivement des changements dans son visage et elle se ” délecte à cette idée comme à celle d’une autre puberté qui lui serait survenue.” L’ironie du romancier n’épargne pas ici son personnage qu’il décrit comme une adolescente énamourée pour la première fois . De plus , Emma semble bafouer les valeurs défendues par le second Empire: elle néglige se devoirs d’épouse et de mère et plonge sa famille dans la ruine; dépensière, coquette, écervelée : elle contribue à donner de la femme de cette époque une image désastreuse.

Coupable oui mais pour mieux être punie en fait car l’héroïne se prépare à subir une fin tragique : dans l’esprit des lecteurs, cet argument doit prévaloir sur la peinture de sa licence et c’est de cette façon que Flaubert entend se défendre;  “sa peinture admirable du point de vue du talent mais exécrable du point de vue de la morale ”  selon les termes même de l’accusation,ne trouvera grâce aux yeux des comités de censure de l’Empire que s’il est avéré que l’accusée est sévèrement châtiée:  Si à cette époque,l’adultère était puni et passible d’emprisonnement, Flaubert lui réserve un sort bien pire .En effet,  quel pire châtiment que la mort ? ! 

Il est donc bien difficile de nier totalement la culpabilité du personnage d’Emma car son aura est grande au sein de l’oeuvre et Flaubert la fabrique afin qu’elle représente les risques de cet ennui qui , sous une autre forme, rappelle le mal du siècle de la génération précédente . Cependant Emma n’est coupable que parce que le romancier la fait agir et exister pour servir ses desseins , pour lui servir de prête-nom et de faire -valoir . 

14. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Mon dictionnaire philosophique portatif · Catégories: Seconde · Tags: ,

L’idée de Voltaire lorsqu’il fabriqua son dictionnaire philosophique portatif en 1764, consistait à prolonger le travail fourni par les Encyclopédistes mais sous une forme condensée.A la différence d’un banal dictionnaire qui se contente de donner les principales définitions de tous les mots, le dictionnaire philosophique ne retient que quelques mots qui semblent importants et tente d’en éclaircir le sens, de mieux faire comprendre  leurs enjeux.

Ainsi Voltaire a choisi d’éclairer le mot préjugés et de soumettre à la sagacité des lecteurs les sens communément admis pour ce terme philosophique. Le
projet de rédaction d’un dictionnaire qui rassemblerait les
principales idées du parti philosophique est
né vers 1750
mais
ne s’est concrétisé que des années plus tard à cause de la
dispute entre Voltaire et le roi de Prusse. Voltaire a d’abord
collaboré , à la demande de Diderot à l’Encyclopédie mais il
pense que l’ouvrage est beaucoup trop volumineux pour être un
instrument de lutte efficace contre l’infâme.

En
1762 Voltaire écrit le Traité de la Tolérance pour défendre le
protestant Jean Calas exécuté alors qu’il était innocent du crime
dont on l’accusait.
La
première
édition du Dictionnaire
philosophique portatif
,
paraît
anonymement
à Genève
et Voltaire se défend publiquement d’en être l’auteur.

L’ouvrage
crée le scandale et
il
est condamné à être « lacéré et brûlé » un
peu partout comme
« téméraire, scandaleux, impie, destructif de la
Révélation ». En
1766, l’exemplaire du livre de Voltaire que possédait le chevalier
de la Barre sera
cloué sur le torse de son propriétaire, et brûlé sur le même
bûcher.

Le
livre
se présentant sous la forme d’un dictionnaire, son organisation
obéit évidemment à la logique de l’ordre alphabétique, mais
l’auteur a choisi quels mots il allait analyser et a su créer entre
les différents articles des liens.

Ame,
Anthropophage,
Amitié, Amour, Beau,
Christianisme Destinée,,
Dieu, Fanatisme, Guerre, Hommes, Jésuites, Juif, Ignorance, Inquisition, Liberté, Martyrs, Miracles, Philosophie, Providence, Religion, Style, Superstition, Supplice, Tolérance, Tragédie, Vertu :
autant de définitions qui tentent de chasser l’obscurantisme. Mes mots à moi ; terrorisme, capitalisme , économie de marché, libéralisme économique, crise, chômage, individualisme, jeunisme, nouvelles technologies, réseaux sociaux, Facebook, snapchat, skyper, dowmloader, uploader.

Les
éditions successives feront apparaître plus de 100 articles. Au fur
et à mesure des rééditions, la critique religieuse se renforce
avec des nouveaux articles comme baptême ou Torture et
l’ironie
devient
plus sarcastique et plus violente.

A ton tour, compose un article d’une quarantaine d lignes à partir d’un mot de ton choix que tu t’efforceras de définir avec soin en donnant des illustrations concrètes de l’emploi de ce mot à partir de différente situations .

Les critères d’évaluation sont les suivants ; 4 points pour le choix du mot et la qualité de l’écriture, 4 points pour l’invention et la diversité des illustrations, 4 points pour les définitions successives et les arguments et 4 points pour l’usage de l’ironie. Avant de composer, relisez l’article Préjugés, l”article Torture et les explications données en pièces jointes.

Ecrasons l’infâme d’autant plus fort qu’il devient résistant..

13. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Autour de Voltaire · Catégories: Seconde · Tags:

Pour achever notre étude du conte de Voltaire, trois documents vont vous permettre de découvrir son ironie. Notre corpus comprend un pamphlet intitulé De l’horrible danger de la lecture” ainsi que deux articles du dictionnaire philosophique portatif, sorte de version condensée de l’Encyclopédie . 

Dans le premier texte, Voltaire a utilisé la fiction pour dénoncer l’oppression exercée par certains tyrans qui s’efforcent de maintenir les peuples dans l’ignorance. Dans l’article Torture, Voltaire montre à quel point la justice française a banalisé des pratiques inhumaines ; Dans le dernier texte, il tente de défini avec précision ce qu’est réellement un préjugé.  

Dans les trois textes, l’intention polémique est manifeste avec un recours massif à l’ironie, en tant que figure de style mais surtout en tant que figure de pensée. Ainsi, les procédés qui sous-tendent l’ironie sont présent dans les trois textes. D’une part, l’ironie est reconnaissable aux   décalages, aux contrastes  entre ce qu’on connaît et ce qui est écrit pour évoquer ces objets ou ces actions connues; Ainsi Voltaire emploie l’expression ” infernale invention ” pour évoquer l’imprimerie dont tout le  monde reconnaît l’utilité ou “pernicieux usage”  alors qu’elle permet de diffuser le Savoir et que l’adjectif pernicieux s’utilise pour ceux qui font le mal . On peut encore relever l’exemple à la ligne 27 de l’expression  “misérables philosophes”; On sait que Voltaire est lui-même un philosophe et qu’il défend les idées philosophiques ; On peut donc comprendre que cet adjectif péjoratif et critique “misérables ” ne reflète pas vraiment la pensée de l’auteur mais simplement la bêtise de son personnage. Cette forme de contraste , d’écart par rapport à la norme, est également perceptible dans le second extrait car l’auteur y associe , par exemple, le mot torture avec le mot plaisir , à deux reprises. A la  ligne 5, il est question d’un juge particulièrement friand de séances de torture puisqu’il “se donne le plaisir de l’appliquer à la grande et à la petite torture”  et  à la ligne 18, Voltaire évoque les anglais qui eux ont renoncé “au plaisir de donner la question.”  Cette association entre éprouver du plaisir et faire torturer des êtres humains choque le lecteur qui y voit ainsi un procédé utilisé par Voltaire pour dénoncer ces bourreaux et les méthodes du système judiciaire français.  Cette volonté de dénonciation se manifeste aussi dans l’article Préjugés: même si ce texte argumentait contient moins d’ironie que dans les deux autres, on perçoit toutefois l‘intention polémique avec notamment les références au maintien des peuples dans l’ignorance et dans l’erreur. Ainsi, on peut faire le lien entre la dénonciation du muphti turc, qui incarne la figure du tyran religieux sanguinaire  et celle  du cadi mentionnée dans l’article Préjugés : ” ce cadi vous fait empaler s’il le peut car il veut commander à des sots, et qu’il croit que les sots obéissent mieux que les autres.” Les  peuples seraient maintenus dans l’ignorance afin d’être plus facilement asservis.

 La dénonciation de la torture esti liée avec celle du despotisme dans la mesure où le pouvoir abusif y a recours pour faire régner la terreur . Le tyran turc souhaite même interdire à ses fidèles de penser et Voltaire ajoute l‘humour à l’ironie à la fin du passage ; Le sultan ordonne , en effet, qu’on “fasse saisir toute idée qui se présenterait par écrit ou de bouche ” à la ligne 56, et Voltaire a pris soin d’ajouter : “et nous amener ladite idée pieds et poings liés, pour lui être infligé par nous tel châtiment qu’il nous plaira.” L’image de l’idée torturée est drôle et montre bien que la torture est un moyen d’asseoir un pouvoir ; Lorsque Voltaire évoque le personnage du bourreau sous la forme du juge, il prend soin de le montrer dans un cadre familier, intime, ce qui renforce le côté abominable de cette pratique en la banalisant au point de la faire passer pour une simple distraction : “cela fait toujours passer une heure ou deux “semble penser le juge qui se fait assister, d’un médecin mais pas pour sauver des vies , pour reconnaître le danger de mort auquel  le bourreau expose le condamné, parfois pour des motifs dérisoires; En évoquant justement une affaire célèbre à cette époque, l’affaire du Chevalier de La Barre, exécuté pour impiété, Voltaire se range parmi ceux qui veulent proscrire la torture au sein du sytème judiciaire. La France suivrait ainsi l’exemple de l’Angleterre, peuple moins cruel que les Français selon l’auteur qui s’amuse justement à inverser les rôles. En effet, Voltaire qui est profondément anglophile fait passer les Anglais pour inhumains car ils ont pris le Canada à la France; ce qui en réalité est beaucoup moins grave que de pratiquer la torture quotidiennement . Voltaire, dans l’article Préjugés  s’efforce  justement de démontrer  que “la persécution est abominable ” (texte 3).

En dépit de quelques différences au niveau du ton employé et de l‘usage plus ou moins intensif  de certains procédés, les  trois textes argumentatifs présentent de nombreux points communs car ils participent d’une même volonté de dénoncer les injustices et de corriger les moeurs en mettant le doigt sur les défauts des hommes. Le dernier texte relève davantage d’une méthode scientifique : Voltaire tente de trouver la définition la plus juste du mot préjugés et  il illustre ses arguments au moyen d’exemples variés , issus pour la plupart de l’expérience quotidienne afin de toucher un large public; Il choisit l’illustration de l’amour maternel pour montrer qu’un sentiment et un préjugé sont deux choses différentes et que lorsqu’on un homme réfléchit, ” le préjugé cède au jugement” ; Pour dénoncer l’oppression et la cruauté des hommes, on peut tenter de mieux  définir  leurs préjugés, les idées qui les gouvernent dans des articles  sérieux ou évoquer des situations réelles au moyen d’allusions  avec des fictions comme les contes philosophiques, ou encore parodier des textes de lois dans un pamphlet qui montre un sultan fanatique qui tente, de manière absurde, d’empêcher ses sujets de penser . Ces trois modes d’ expression, participent chacun à leur manière, aux combats de Voltaire contre l’infâme. Dans cette lutte, tous les coups sont permis car les ennemis sont nombreux. Vérifiez  maintenant votre compréhension de ce texte en répondant aux 10 questions du QCM Voltaire et l’ironie.

08. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Ingénu cherche femme tolérante: rédigez votre petite annonce · Catégories: Seconde · Tags:

Vos petites annonces sont pour certaines très réussies; Des présentations parfois très  originales (mention spéciale à l’annonce qui plagie la page web de meetic en dépit d’un léger anachronisme et prix spécial du jury à la gazette de Basse  Bretagne ) Beaucoup de vos créations  contiennent des  détails savoureux sur notre héros. Les meilleurs morceaux …à déguster sans modération  et à lire, sont à chercher dans la catégorie : paroles d’élèves. Mais vous avez vu des Indiens partout là où il n’y a qu’un stratagème de la part de l’auteur; Hercule Kerkabon n’a , en effet, pas une seule goutte de sang indien, dans les veines. Ce qui explique son teint de lis… Plus »

07. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Verlaine et la femme de ses rêves · Catégories: Seconde

Pour terminer la séquence consacrée à la poésie amoureuse, vous avez du analyser des poèmes qui évoquent des femmes imaginaires ou réelles auxquelles s’adressent les poètes. Commençons par la question de corpus (ou de synthèse) qui portait sur trois poèmes: Verlaine, Mon rêve familier  Claude Roy , Tant et Robert Desnos, ” j’ai tant rêve de toi” 

C’était bien sûr le principal point commun des trois poèmes : tous trois faisaient référence à une femme aimée qui possède des qualités telles qu’elles ont fait naître l’amour des poètes ;  Examinons donc dans un premier temps les portraits de ces trois muses. Cet amour est exprimé dans les trois poèmes : et que j’aime et qui m’aime écrit Verlaine au vers 2 avant d’ajouter : elle m’aime et comprend au vers 4: elle le soigne quand il souffre et le poète se souvient de son nom “doux et sonore” ainsi que de son regard pareil au regard des statues ”  et de sa voix “lointaine , calme et grave” ; Desnos lui aussi, rêve souvent de cette femme au “corps vivant” et sa voix lui est également chère (au vers 2); Son amour est  mentionné et cette femme est décrite comme “la seule qui compte aujourd’hui pour moi”; Claude Roy prononce lui aussi le nom de cette femme un peu comme une prière ou une incantation pour la faire revivre "j’ai dit son nom à voix haute” et il cherche à ne faire qu’un avec elle: même leurs ombres séparées semblent se toucher et se rejoindre. En effet, dans les trois poèmes, nous ressentons le désir de fusion, d’union avec la femme aimée qui semble parfois s’échapper: Verlaine la compare à une femme disparue, peut être décédée et on peut songer à son amour pour sa cousine Elisa; Desnos évoque son incapacité à “atteindre ce corps vivant” et compare cette femme avec une ombre ou un fantôme, sans doute à cause du caractère évanescent de sa présence; On ne sait pas si cette femme est décédée ou si elle est juste inaccessible et Claude Roy montre dans son poème que le temps de l’amour  est éphémère  aussi fragile qu’un battement de cil ” et que ceux qui s’aiment finiront toujours par devoir se séparer. 

Ces poèmes se ressemblent beaucoup car les thèmes qu’il développent sont identiques, leur tonalité est lyrique et même si un siècle les sépare, ils abordent vraiment des types d’amour semblables; Toutefois, on peut noter que celui de Verlaine voit plutôt la femme de ses rêves comme une femme imaginaire , mystérieuse et qui combine des caractéristiques telles que l’amour maternel et l’amour d’une femme disparue; Il ne s’agit pas de sa compagne ou de la femme dont il est amoureux; les deux autre poètes, en revanche, brossent le portrait d’une femme plus réelle qui a les traits de leur compagne et l’amour qu’ils célèbrent , semble un amour quotidien qui a été vécu “tant je l’ai regardée, caressée merveille” ; Les femmes des deux derniers poèmes ont une présence réelle supérieure à la femme imaginaire de Verlaine ; De plus , la dimension élégiaque est davantage présente dans le poème de Claude Roy; le poète se désespère de ne pouvoir retenir la femme aimée et de la voir s’échapper dès qu’il se réveille; Peut-être s’agit ‘il d’une femme qu’il a aimée et qu’il ne retrouve qu’en rêve ? On voit bien la puissance du rêve dans les trois textes et la crainte de la séparation.

L’étude du sonnet de Verlaine devait mettre en évidence les rimes embrassées des alexandrins. Le lyrisme est marqué par l’usage des pronoms personnels  comme je et m’ (ce qu’on appelle marques de la subjectivité) et par la musicalité des vers avec les assonances en an (étrange et pénétrant, comprend, transparent, pleurant) te les nombreuse répétition des mots qui assurent des parentés sonores ; on note aussi la présence d’une ponctuation expressive (2 ? et ! ); le poète exprime des regrets avec le mot hélas et la mention des aimés qui sont morts.

Lisez la correction du commentaire  qui comporte une introduction ainsi que le plan détaillé en ouvrant la pièce jointe ci-dessous…vous trouverez également pour les curieux désireux de mieux connaître Verlaine, un résumé de son art poétique.

La modernité du poème de Claude Roy est liée à sa forme originale

Que retenir du romantisme ?  C’est un mouvement important en Europe et il se rapproche du baroque en opposition donc au classicisme; Il traduit le mal du siècle d’une génération troublée par les changements politiques rapides. Il se caractérise par un refus des règles,une expression du moi, de sa solitude, de la nostalgie du passé. Il célèbre elles paysages d’une Nature sauvage et pleine de mystère. Il précède le Parnasse (appelé aussi Art pour l’Art)  qui refuse l’engament politique des poètes et diminue fortement la part de lyrisme. Le symbolisme qui lui succède milite pour une poésie suggestive et sonore; Verlaine est donc un précurseur du symbolisme. Pour Rimbaud la fonction d’un poète est d’être un voyant capable d’exprimer ce qui ne peut pas l’être. Pour Mallarmé, le poète doit “donner un sens plus pur aux mots de la tribu”

07. novembre 2015 · Commentaires fermés sur Le Ventre de Paris de Zola. · Catégories: Seconde

Le début du roman nous plonge dans le monde des maraîchers et des bouchers, des boulangers et des charcutiers, des fleuristes et des marchands de vin. Nous allons découvrir l’univers des Halles, le plus grand marché couvert de la Capitale où se bousculent les charrettes de marchandises dès l’aube. 

Le ventre de Paris est le troisième roman  dans l’ordre chronologique de l’ensemble formé par les vingt volumes des Rougon-Maquart. Zola est alors âgé de 33 ans et devenu parisien, il évoque un quartier qu’il connaît particulèrement bien : Les Halles, les pavillons Baltard qui abritaient alors le plus grand marché couvert de Paris. L’auteur ne cherche pas seulement à décrire la vie quotidienne des marchands de victuailles. Il s’efforce,par le biais des descriptions,de saisir la dimension sociale de ce quartier de Paris où se cache beaucoup de souffrance et beaucoup de cruauté.

Le premier chapitre campe le décor et présente le héros , Florent , tout juste échappé du bagne de Cayenne.Il est couché de tout son long sur la route de Nanterre, à bout de forces car il  a marché des dizaines de kilomètres sans rien manger. Il rejoint son frère qui est charcutier aux Halles. Florent a été emprisonné suite aux journées de décembre qui virent l’arrivée au pouvoir de l’empereur Napoléon III.  ” Florent regardait le bas de la rue Montorgueil. C’était là qu’une bande de sergents de ville l’avait pris dans la nuit du 4 décembre . ” Lorsque les soldats ont tiré sur la foule, il s’est retrouvé couvert du sang d’une jeune femme et il s’est fait prendre sur une barricade . Conduit de poste en poste,il se retrouve au dépôt de la préfecture de police et ensuite dans une casemate à Bicêtre. ( p 23) . Au bout de six semaines de détention, il est conduit avec quatre cents autres prisonniers au bagne. ” De Paris au Havre, les prisonniers n’eurent pas une bouchée de pain, pas un verre d’eau; on avait oublié de leur distribuer des rations au départ .Ils ne mangèrent que trente-six heures plus tard , quand on les eut entassés dans la cale de la frégate le Canada.” (p 23) Zola précise que depuis ce jour  là , la faim n’avait plus jamais quitté le personnage de Florent.  Le chapitre II nous ramène en arrière et retrace le parcours du héros. A la mort et sa mère, il a recueilli son demi-frère , abandonne ses études de droit pour devenir professeur et pouvoir établir Quenu, son demi-frère. Comment ce dernier va-t-il l’accueillir ?  

27. octobre 2015 · Commentaires fermés sur El Desdichado: rédaction d’un paragraphe de commentaire · Catégories: Seconde · Tags:

En classe, nous avons rédigé la première partie du commentaire du sonnet de Nerval autour du thème de la tristesse; Nous avons montré à quel point le poète se sent malheureux et évoque sa souffrance , essentiellement liée à la mort de la femme aimée. Voyons maintenant comment l’amour est exprimé.

Tout d’abord l’amour est associé à la lumière avec  la métaphore de la femme /étoile au vers 3; Sans amour, le poète ensemble errer dans la nuit du tombeau ; Les souvenirs amoureux paraissent indélébiles à l’image edu front du poète “rouge encore du baiser de la reine” . Cette image, au second vers du premier tercet, mêle adroitement l’univers médiéval de l’amour courtois où les poètes -troubadours chantaient l’amour des grandes dames et l’univers mythologique dans la mesure où la reine se transforme, à la rime en sirène au vers suivant; la sirène marque l’ambivalence de la femme, à la fois source de bonheur pour les marins car leur chant est merveilleux mais également source de malheur car après avoir chanté pour eux, elles incitaient les hommes à les suivre au fond des mers où ils se noyaient. De plus, on retrouve dans Lusignan et la mythologie bretonne, l’idée de la femme serpent, la fée Mélusine condamnée à se transformer en serpent chaque samedi .

 L’amour est également évoqué sous la forme du mythe d‘Orphée et d’Eurydice: cette dernière avait été capturée par Hadès le gardien des Enfers qui la retenait prisonnière et Orphée, a accepté de descendre aux Enfers, donc de traverser l’Achéron pour la ramener du monde des morts; il a du, pour ouvrir son chemin, charmer Cerbère le chien du maître des lieux; La poésie lui a donc permis de demeurer vivant, vainqueur et de revenir avec la femme aimée. Toutes ces références mythologique montrent à quel point l’amour guide les pas des poètes et dirige leur imagination. En effet, le dernier tercet montre clairement que la poésie se nourrit du sentiment amoureux: le poète est défini comme une sorte de musicien qui compose à partir des variations amoureuses:

 Le dernier vers du poème met en parallèle les “soupirs de la sainte‘ et “les cris de la fée”; Nerval montre , à travers ce balancement, deux facettes de l’amour : celui presque mystique qui lie l’homme à la femme qu’il vénère un peu comme une déesse; la dimension religieuse est présente avec le mot sainte alors que les cris de la fée peuvent être interprétés comme des cris de joie, de peur ou de colère. Un amour feutré s’opposerait donc à un amour qui se manifesterait de manière plus ostensible et le poète devrait accorder ses deux sons différents. Ainsi, l’amour inspire clairement le chant des poètes et s’apparente à ce soleil noir, autre manière d’exprimer le contraste, de  la mélancolie.

Nourrie des regrets amoureux, la mélancolie prend  aussi la forme d’une nostalgie d’un temps où l’amour était vécu et partagé et le poète aspire à retrouver les paysages de cet amour, les souvenirs avec la femme aimée; l’évocation du passé devient plaintive et alimente le champ lexical de la tristesse avec le coeur désolé du vers 7. 

 Faire renaître les souvenirs est à la fois un mal et une consolation: la poésie berce et blesse en même temps en transformant l’expérience vécue en matière artistique. La femme est partout présente dans ce sonnet, sous différentes formes et elle demeure l’inspiratrice principale, la Muse du poète.