Lorsqu’on cherche à découvrir l’histoire de notre personnalité et de ce qui nous constitue en tant qu’être pensant , il parait logique de se tourner vers les origines, l’enfance et l’éducation reçue. En effet, ce qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui remonte à nos premiers pas, parfois même avant notre conception; Certains parents rêvent d’enfants imaginaires et projettent , avant même qu’ils soient nés, leurs désirs, à propos de leur éducation et leurs espoirs. Ainsi lorsque l’enfant vient au monde, il entre dans des schémas qui lui préexistent et auxquels “l’enfant réel ” va devoir se confronter . Plus »
Certains hommes sont- ils plus sensibles que d’autres ? peut on éduquer sa sensibilité ? Comment l’artiste se sert-il de sa sensibilité pour créer des œuvres qui sont l’expression de son Moi et traduisent sa vision du Monde ? Si la rêverie est au cœur du romantisme , la création de paysages états d’âme ne se limite pas à cette période et on retrouve, encore aujourd’hui, chez de nombreux artistes , une sensibilité face à la Nature qui leur permet de décrire leur intériorité en créant des correspondances entre le monde visible et le monde spirituel , invisible. Comment traduire avec des mots ces pensées fugitives qui s’emparent de l’artiste face à un spectacle naturel qui l’émeut ? Le choix de la poésie, à cause de sa musicalité , est privilégié : son rythme et ses accords traduiraient les mouvements de l’âme; Comme l’écrit Rimbaud , en 1871 , dans une lettre à Paul Demeny appelée lettre du Voyant , la mission du poète est de trouver une langue adaptée à ces visions, à la traduction de ces instantanés . “ Cette langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Plus »
L’écrivain , l’artiste témoignent d’une vision du monde et partagent avec nous leurs émotions grâce à leurs œuvres d’art , leurs peintures , leurs récits ; ils traduisent leur vision du monde en mots ou en images ; Ils nous invitent à connaître leur sensibilité à travers les descriptions de leurs états d’âme , et les impressions que peuvent produire sur eux un beau paysage, une promenade dans la Nature ; Dans ce chapitre du cours consacré à la recherche de soi et plus particulièrement aux expressions de la sensibilité , nous explorerons quelques paysages et tenterons de définir l’influence qu’ils ont pu exercer . Comment les lieux et les paysages que nous voyons, observons, traversons et dont nous nous souvenons, peuvent -ils nous toucher ?
Une expérience esthétique du paysage : la sensibilité proustienne
Donnons en premier lieu la parole à Marcel Proust , ou plutôt au narrateur de A la Recherche du temps perdu ; Le jeune Marcel aime passer les vacances en Normandie, dans la petite ville de Combray : Plus »
La Science -fiction est un genre littéraire qu’on qualifie de mineur et qui nous raconte des histoires de futur, de demain et nous permet de voyager dans des mondes et des civilisations différentes des nôtres; Au programme de terminale HLP , la notion de dystopie est l’une des formes que peut prendre la Science- Fiction et en lisant des récits de SF, nous prépare-t-on au pire ? Ne s’agit -il pas de nous tendre un miroir déformant certes mais un miroir qui nous permet de nous observer en regardant l’Autre et d’entrevoir les dangers qui nous menacent : destruction de la planète et de nos ressources, robotisation de la société et déshumanisation du monde du travail, guerres incessantes et menace de destruction massive de l’espèce ne sont que quelques exemples des dangers qui nous cernent et pour beaucoup, se rapprochent dangereusement. Le programme de Première aborde lui la question des relations de l’homme et de l’animal, la question fortement teintée d’actualité, du spécisme et de la protection des espèces vivantes ; Nous allons donc aborder ces deux points à l’aide du roman de Vincent Message. Une bonne manière de vous familiariser avec cette fable philosophique, c’est peut être de découvrir l’entretien qu’a accordé le romancier au magasine littéraire Diacritik , à la sortie de son livre en 2016.
Entrons dans le vif du sujet et découvrons notre conteur et son histoire . Plus »
Ce vers de Baudelaire tiré d’un poème de son recueil Les Fleurs du Mal, paru en 1857 et intitulé Spleen , décrit, avec les mots du poète, sa sensibilité et notamment sa vision de l’Angoisse et de son cortège de sensations . Pour travailler sur cette partie du programme de HLP qui touche à la fois, à l’expression de notre sensibilité, aux manifestations de notre vie intérieure, à la constitution et aux variations de notre Moi et également à l’influence des lieux et des paysages sur notre sensibilité , nous verrons tout d’abord quelques notions théoriques autour des définitions de l’Angoisse avant d’aborder un corpus de textes poétiques . Plus »
Cet article résume l’ouvrage de Pierre Péju illustré par le dessinateur Alfred , dans la collection Philophile, chez Gallimard qui est intitulé: Sommes- nous tous narcissiques ?
Le mythe de Narcisse est à mettre en relation avec le chapitre consacré aux variations du Moi .
Le point de départ de l’évocation du mythe repose sur la mode des selfies ; l’auteur considère que le selfie ne reproduit qu’une apparence de moi-même . Ces clichés peuvent-ils tenir lieu d’identité ? En offrant des images instantanées de moments successifs , parvient on à reconstituer l’unité du Moi ? L’enseignement de Socrate qu’on résume souvent par la devise : connais- toi toi même , signifie en fait que l’individu doit apprendre à accéder à son essence , à ce que nous avons tous en commun et qui définit une forme de stabilité , de permanence de notre Moi, ce qui nous constitue essentiellement. Le narcissisme contemporain , en fondant notre identité sur l’image que nous exposons publiquement et que nous mettons en scène , parfois sur les réseaux sociaux , va à l’encontre du précepte socratique . La fascination des images entraîne justement une confusion regrettable enter le désir de plaire et la recherche de soi . Le reflet se substitue à la réflexion .
Qui est Narcisse et en quoi son histoire nous intéresse-t-elle dans notre recherche de ce qui nous constitue ? Plus »
Georges Perec écrit en 1967 un drôle de récit à la seconde personne du singulier, un roman intitulé Un homme qui dort ; Mais qui est ce mystérieux personnage, posé comme objet du récit et objet de connaissance ? On le découvre, progressivement , sous les traits vagues d’ un jeune étudiant qui a une sorte de révélation : il réalise, assez brutalement qu’il se déprend du monde qui l’entoure; Il se sent de plus en plus indifférent aux choses , aux objets quotidiens et semble vivre une vie à la fois heureuse et triste. Proche de l’ataraxie, son existence se compose de la répétition de gestes routiniers et il passe de longs moment sans rien faire , à part observer une goutte d’eau qui fuit au robinet ou les fissures du plafond dans son champ de vision. Plus »
Le mot conscience en littérature a plusieurs sens . De nombreuses expressions reflètent sa complexité comme En mon âme et conscience … se donner bonne conscience .. être conscient des enjeux, agir consciemment . Si l’esprit a toujours été le centre de notre connaissance du monde, il est souvent difficile de percer les secrets de notre intériorité et notre vie psychique nous échappe en partie , notamment lorsque nous dormons ou lorsque nous rêvons . Les découvertes des sciences cognitives nous donnent de précieuses d’informations sur le fonctionnement du cerveau mais la source de nos émotions est souvent complexe. Lorsqu’on aborde la découverte de soi , on se rend compte que les écrivains cherchent à définir dans leurs oeuvres ce qui relève de la conscience et ce qui lui échappe;
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Introduction : le fonctionnement de la dystopie
Depuis la fin du dix-neuvième siècle, la dystopie ou fiction qui prend comme base la création d’un nouveau monde, le plus souvent dans le futur , s’est imposée comme un moyen de mettre l’homme d’aujourd’hui face à certaines réalités .Elle se révèle un instrument pour la pensée car elle nous délocalise; elle figure un ailleurs imaginaire , différent dans l’espace et dans le temps et où la situation sociale et politique de l’humanité est présentée comme précaire , fragile, dégradée par rapport à celle que nous connaissons.La dystopie devient alors une arme pour notre esprit critique car elle nous tend un miroir déformant dans lequel nous pouvons saisir les dangers qui menacent l’humanité . Comme l’écrit Jorge Semprun dans la préface de la réédition de “Nous autres “ d’Eugène Zamiatine, “elle nie le présent, le dissout même , en projetant sur lui la lumière d’un avenir lointain et redoutable ‘ ; Souvent opposée à l’utopie, en tant que lieu idéal, la dystopie n’offre pas une voie d’imitation mais une voie de réflexion.
I Utopie/ dystopie
Alors que l’utopie promettait des lois parfaites, une égalité totale et une abolition de la propriété privée pour assurer le bonheur de chaque citoyen, la dystopie présente des mondes où la privation de liberté est l’un des ingrédients essentiels ; Elle s’inspire de nombreuses idéologies et les pousse à leurs extrêmes . Ainsi le communisme va produire des dystopies dans lesquelles l’Etat sera présenté comme omnipotent, écrasant les individus, en leur imposant une pensée unique. Toute divergence est alors sévèrement réprimée . Ces mondes sont souvent contrôlés par une conscience centrale, dictateur humain ou machine qui lit les pensées .La dystopie fonctionne alors comme un signal d’alarme, une sorte d’alerte en anticipant des dérives possibles des maux de notre monde contemporain .
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