20. mars 2023 · Commentaires fermés sur Démontrer qu’un texte est réaliste : l’exemple de Thérèse Raquin de Zola; Description du milieu dans lequel vit le personnage … · Catégories: Seconde · Tags: ,

Le commentaire composé se construit comme une démonstration : il se fonde sur des observations, alimentées par la connaissance du cours et propose des interprétations personnelles .

Voilà un  mode d’emploi de la construction du commentaire littéraire .

D’après le cours, le réalisme se fonde sur la présence des effets de réel ; ces derniers peuvent être obtenus par les moyens suivants :

  • présence de petit détails vrais
  • précisions du cadre et notamment de la toponymie (noms de lieux réels)
  • usage d’un lexique spécialisé avec des précisions sur les formes des objets, les matières, les volumes
  • organisation de la description spatiale selon des plans, des points de vue (verbes de vision)
On s’efforce de repérer dans le texte ces éléments et on construit un paragraphe argumenté à partir de chacun de ces thèmes. Toutefois, ce passage n’est pas seulement réaliste, il a également pour fonction de créer une ambiance, une atmosphère: il s’agit d’une description impressionniste exprimée le plus souvent à partir d’un  point de vue interne, celui du personnage qui voit le décor. Dans ce début de roman, Zola crée une atmosphère  désagréable, un climat étrange et même  morbide .
Plan détaillé
II  La création d’une  atmosphère
a)  désagréable
b)  étrange et inquiétante
c) des aspect morbides
Rédaction du paragraphe b) 
En effet, ce passage est présent comme un endroit inquiétant : d’abord son côté sombre  (‘ligne 2) est précisé d’emblée et cette noirceur est accentuée par la saleté qui y règne: le vitrage qui devrait laisser passer la lumière est obscurci car “noir de crasse” (ligne 5) . Ces reflets déforment donc la lumière et créent des impressions d’étrangeté comme si cet endroit était hanté ou habité par des fantômes; à la ligne 12, la personnification ‘dorment vaguement dans l’ombre” nous donne l’impression que les objets pourraient se réveiller et se mettre eà bouger;  et à la ligne 15, le verbe s’agitent est associé à “des formes bizarres” : comme pour attester d’une présence étrange et presque surnaturelle. Et ces formes proviennent de “trous lugubres” , expression dont les connotations renforcent à la fois le côté inquiétant et désagréable. De plus , certains objets ont été laissés à l’abandon “depuis  vingt ans” ‘ligne 18)  et certains n’ont même plus de nom (ligne 17); Tous ces détails continuent à créer une atmosphère étrange et inquiétante et le lecteur présage que cet endroit sera soit le lieu d’un drame soit aura une  très mauvaise influence sur les personnages car dans les romans réalistes, on note de nombreuse interactions entre les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent; ce principe est appelé déterminisme  ; dans les deux derniers paragraphes de cet incipit, nous trouvons également des détails morbides.
Pour construire le paragraphe c), voici les observations à utiliser  en priorité :
  • 11 échapper des souffles froid de caveau : personnification + mort (caveau = tombe)
  • 14 pleins de ténèbres : le mot ténèbres connote obscurité et enfer
  • 22 couvert d’une lèpre : référence à une maladie mortelle
15. mars 2023 · Commentaires fermés sur Le projet naturaliste de Zola dans Thérèse Raquin · Catégories: Seconde · Tags: , ,

Emile Zola est souvent présenté comme le chef de file du mouvement littéraire appelé naturalisme qui prolonge et amplifie les ambitions du réalisme . Dans la préface de Thérèse Raquin , l’un de ses premiers  romans,  paru en  1868, il rappelle aux lecteurs ses objectifs : “j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères…j’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et par leur sang , dépourvus de libre-arbitre, entraînés à chaque instant de leur vie par les fatalités de leur chair ; Thérèse et Laurent sont des brutes humaines : rien de plus ” .A 26 ans , Zola a commencé à définir sa vision de l’écriture et du rôle de l’artiste dans la société, dans un article intitulé notamment Mes haines  où il recense ce qu’il déteste  : haine du dogmatisme, de l’immobilisme, du didactisme et de la médiocrité. Mais de quelle manière un roman peut -il incarner le programme de l’écrivain ?  Plus »

15. mars 2023 · Commentaires fermés sur La défense du réalisme : examen des préfaces de Zola et Maupassant · Catégories: Seconde · Tags: ,

Au milieu du dix-neuvième siècle, alors que le romantisme  a encore beaucoup de succès ,certains auteurs se démarquent des thèmes de ce courant littéraire qui exalte le lyrisme personnel. Ils partagent l’idée selon laquelle  le roman doit plutôt être un miroir qu’on promène le long d’une route et qu’il doit refléter la totalité du monde : l’azur parfois mais également la boue du chemin. Les auteurs qui adoptèrent cette position et   qui se revendiquaient réalistes furent, parfois,  en butte à de violentes critiques: on leur reprochait souvent de montrer la noirceur du monde, de s’attacher à des peintures ignobles de la saleté et de la misère . Chacun d’entre eux tenta de justifier son projet d’écriture et ses choix narratifs et , pour défendre leurs projets d’écriture, ils écrivirent des préfaces à leurs romans; Une préface  est avant tout un texte argumentatif qui défend la thèse de l’écrivain: le plus souvent, l’auteur s’y adresse à ses futurs lecteurs afin de prévenir leurs éventuelles critiques; Il explicite ses choix narratifs et réaffirme , selon lui, la nécessité d’un parti-pris réaliste. Examinons tout d’abord la Préface de Thérèse Raquin : Zola s’y adresse directement à ceux qui ont vivement critiqué le roman à sa parution. Plus »

11. mars 2023 · Commentaires fermés sur Feuillets d’usine : la violence du travail · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: , ,

Joseph Ponthus  est le nom de plume choisi par l’écrivain  Baptiste Cornet  décédé en 2019, en hommage au poète de la Renaissance Ponthus de Tyard  qui fut , avec Du Bellay et Ronsard, l’un des fondateurs de la Pléiade, un groupe de poètes savants et passionnés de littérature antique et de culture humaniste . Ce poète qui eut son heure de gloire à la Renaissance était également un philosophe et un érudit.  Plus »

09. mars 2023 · Commentaires fermés sur Tirailleurs , un film qui montre la guerre à hauteur d’homme · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: , ,
Si le film de guerre est un genre très particulier, dans Tirailleurs , la guerre reste à ” hauteur d’homme” selon les propos du réalisateur Benjamin Vadepied.  En janvier 2023 , la diffusion du film coïncide avec une annonce du gouvernement : les soldats des ex- colonies  , qui ont combattu pour la France , pourront désormais repartir vivre dans leur pays d’origine et continueront à toucher leur pension militaire et les aides auxquelles ils ont droit en tant que citoyens français. Jusqu’alors, ils étaient tenus de résider sur le territoire français pour pouvoir bénéficier de leur pension .     Comment la France métropolitaine considère-t-elle aujourd’hui les descendants de ces tirailleurs sénégalais et comment rendre compte des violences qu’ils ont endurées.Retour sur le synopsis du film : deux paysans Bakary Diallo et son fils Tierno se retrouvent enrôlés de force pour combattre les allemands dans le nord-est de la France en 1917. Le père s’est donné comme mission de ramener son fils sain et sauf mais ils vont tou deux affronter les violences de la guerre et se transformer . 200 000 soldats appelés tirailleurs sénégalais , originaires des pays d’Afrique de l’ouest sont venus grossir les rangs des combattants français: 30 000  sont morts pour cette patrie lointaine où la plupart n’avaient jamais mis les pieds, cette France dont une petite minorité seulement savait parler la langue comme Tierno qui est allé à l’école des blancs . Bakary lui, ne parle et ne comprend que le peul, une langue d’ Afrique de l’Ouest , parlée par 500 000  personnes au  du Sahel, au Mali,en passant par le Niger,  le Burkina Faso, jusqu’au Soudan. Qu’est-ce qui , dans ce film et dans ce rapport à l’histoire  peut nous sembler violent ? 
 L’homme pris dans la tourmente de la guerre 

1 Une violence particulière : la violence de l’enrôlement. Les deux hommes en effet, ne sont pas volontaires; Il sont raflés par les troupes coloniales car un décret intime l’ordre aux habitants des colonies  de venir prêter main forte aux français. Bakary tente de faire fuir son fils; En vain, ce dernier est rattrapé par les soldats recruteurs et emmené au camp d’où il partira , en bateau, pour la France, étape que le film a choisi de ne pas montrer . Son père le suit pour le protéger et  va jusqu’à mentir sur son âge lorsqu’il est interrogé par l’officier recruteur. Bakary s’est trouvé face à un dilemme : abandonner sa femme pour protéger leur enfant ou demeurer avec les siens pour protéger le village dont il est l’un des Anciens. Le réalisateur a expliqué qu’il ne souhaitait pas  construire  ces soldats “forcés ” uniquement dans une posture victimaire, mais au contraire, transfigurer des personnages ordinaires et les élever au statut de véritables héros. Il y a là l’ambition de redonner une forme de dignité à ces pères et plus largement aux générations des parents qui portent cette forme d’humiliation aux yeux de leurs enfants.2/ La violence du déracinement et le rapport à la France “Mère patrie ” ? Une fois en France , les soldats passaient par des camps d’entrainement et se retrouvaient rapidement en première ligne; On peut noter l’importance de ne pas comprendre le français et de ne pas toujours pouvoir communiquer entre eux . La fraternité pourtant  existait dans les faits comme veut le croire le jeune officier Chambeau qui déclare que la guerre les rend tous égaux . L’arrière est présenté comme une zone de non droit où règnent les combines (  un poste à  la cantine  pour ne pas aller au front ) ; Tierno va se faire dépouiller violemment de sa solde par des soldats qui cherchent à tout prix à réunir de l’argent pour s’enfuir. A la fin du film, on verra des fuyards , complices de Bakary, pendus à la sortie du village, sans doute dénoncés par leurs passeurs. On note également des scènes où les soldats africains sont humiliés par des français condescendants .  Le camp de regroupement africain, aux équipements sommaires,  est montré  comme  un espace de violence, d’infériorisation et de mépris, lieu où l’on brise les hommes par le tutoiement, le contrôle sanitaire, les injonctions faites dans un français incompréhensible pour un Bakary qui a besoin d’un traducteur, l’usage d’un français « petit nègre » railleur («  toi défendre maman patrie »), l’uniforme qui bride les corps et entrave les mouvements,  la brutalité des sanctions, la mise au pas sous toutes ses formes. ; Une forme de violence  morale est illustrée dans l’apprentissage des consignes et de la hiérarchie mais elle a été, historiquement,  justifiée par la nécessité de l’obéissance pour la survie du groupe.  l

3/ La violence des visions de la prise de contact avec l’univers du front 

 Lorsqu’il croisent le regard des hommes de retour des combats, les nouvelles recrues  font face à la violence de leurs corps brisés. C’est un long traveling qui dans le film montre le cortège de gueules cassées et d’invalides ; La funeste charrette des morts que découvrent Bakary, Thierno et leurs camarades est sans doute un choc violent . La marche en direction des premières lignes est   ainsi l’occasion d’une rencontre terrifiante avec « l’ensauvagement » de la guerre, la perte du rapport sacré aux morts, les effets de la « brutalisation » , phénomène décrit par de nombreux historiens qui étudient les conséquences de la guerre sur les comportements des hommes.   Mais cette arrivée en France  est aussi l’occasion d’une rencontre avec l’Autre, qu’il s’agisse de l’enfant blonde croisée à deux reprises par Bakary et Thierno, de femmes seules , de paysans qui doivent fuir avec leurs maigres ressources et parfois, en abandonnant  leurs fermes et leurs bêtes.  On sent à l’écran une forme de compassion pour ceux qui souffrent .Peu à peu, les hommes vont se transformer en soldats avant de devenir des guerriers ou des cadavres comme le jeune Adama, fauché en pleine jeunesse pour sa première montée au front.4/La violence des combats : les assauts 

Pour être dans la forme la plus réaliste et la plus émotive, la plus proche de la sensation du tirailleur qui se trouve au milieu des bombardements, des tirs et des cris,le réalisateur affirme s’être documenté en lisant des récits de soldats. Dans leurs témoignages, il  tente de comprendre  ce que cela représente physiologiquement pour un être humain de se trouver dans une situation de combat à la guerre.  Il restitue notamment cet effet « tunnel » : la mobilisation du corps au combat en termes d’adrénaline est telle que le champ visuel et sonore se resserre devant soi. On n’entend plus et on ne voit plus ce qu’il y a sur les côtés. Ce qui permet d’être tendu vers l’objectif mais accentue le danger puisqu’on perd conscience de ce qui se passe autour de soi. Ainsi , les images tentent de montrer la violence de cette expérience humaine. II Au delà de l’expérience partagée de la guerre , la violence du rapport à l’Autre 
1/ L’effet désintégrateur : la tuerie de masse Cette guerre industrielle désintègre les hommes, fragmente les corps, annule toute possibilité de retrouver une trace des disparus. Sitôt montés au front en septembre 1917, Bakary, son fils et leur bataillon sont envoyés en première ligne. C’est à une violence terrible qu’ils sont d’emblée confrontés : peur, bruits assourdissants de l’artillerie, perte momentanée des sens et des repères , râles des blessés et agonisants abandonnés dans le no man’s land, cadavres laissés sans sépulture comme Adama , rations froides, nuits sans sommeil. Mais le fils et son père vont lutter contre cette déshumanisation qui les menace en continuant à penser aux autres : ils risqueront leur vie pour ramener le corps de leur frère d’armes et Bakary sauvera un renard prisonnier des barbelés. Ce renard le suivra juste sous l’Arc de triomphe où ses restes reposent ainsi que le laisse entendre le film, mélangés avec ceux d’autres soldats  dont on honore symboliquement  la mémoire  sous la tombe du Soldat inconnu. 2/ Violences intra-  et inter -communautaires C’est donc un large éventail de  souffrances et de traumatismes pour les corps mais pour les tirailleurs africains, cette guerre  les a également amenés à une  confrontation avec une civilisation européenne qui leur était présentée comme supérieure et qui se signale avant tout par sa barbarie. Dès le premier engagement, la mort d’Adama place Bakary et Thierno dans la perte . Cette violence n’est pas seulement subie. Elle est aussi administrée. Comme son fils Thierno, le pacifique Bakary finit par céder à la violence. Il est ainsi victime de la brutalisation  inhérente au temps de guerre.  Il tue pour ne pas mourir, et finit par tuer pour obtenir de l’argent afin de s’enfuir, acheter sa liberté. Les hommes peuvent parfois se comporter comme des bêtes sauvages . Comment se souvenir de ces violences lorsqu’on a été arraché à son pays, à sa famille ? On peut toutefois penser, en regardant le film, que le sort  de ces hommes noirs ne diffère pas vraiment de celui  des fantassins « européens ” car les jeunes recrues étaient elles aussi mobilisées et toute tentative de désertion était punie de mort .  .

3/ Violence intra-familiale : le Père et le Fils   Olivier Demangel, le scénariste explique que la relation père- fils a constitué  le point de départ de son travail .  ” Cette relation est l’angle principal. L’idée générale – universelle – est que cette guerre-là a plongé tous les êtres dans une réalité tellement atroce qu’elle a tout redéfini. Y compris d’ailleurs le rapport entre Noirs et Blancs puisque certains historiens datent de la Première guerre la naissance des mouvements de décolonisation, notamment avec la création du premier mouvement panafricain. Dans TIRAILLEURS, c’est le rapport père-fils qui est bouleversé par le conflit parce que la guerre, par définition, invente un autre système d’autorité, et parce que la rivalité qui naît entre les deux personnages fait exploser leur relation, même s’ils finissent par se retrouver.” 4/ Violence et fraternité : le rôle de la mémoire 

 L’expérience de la guerre partagée a modifié durablement les liens entre colons et colonisés et a pu, pour certains, altérer l’image de la France . Les anciens combattants issu des régiments de tirailleurs sénégalais ont pu ensuite vivre douloureusement le racisme d’une partie des Français ; Pourtant n’avons nous pas une dette envers tous ces Africains qui sont tombés sur les champs de bataille ?; Ils ont fait don de leur vie pour un idéal et une devise ” liberté égalité fraternité ” qui n’est peut être pas toujours respectée . L’homme d’Etat, Georges  Clemenceau a tenté de leur rendre hommage .  En croisant une troupe harassée de tirailleurs qui rentraient des tranchées, il leur  aurait dit […] qu’ils étaient en train de se libérer eux-mêmes en venant se battre avec nous, que dans le sang nous devenions frères, fils de la même civilisation et de la même idée […] . Frères ou ennemis ?  Comment ces soldats ont -ils ensuite construit les souvenirs de cette guerre qui est devenue la leur ?  »Comment se souviendront  leurs enfants et leurs descendants  de ces violences lorsqu’ ils ont été arrachés à leurs pays, à leurs familles ? On peut toutefois penser, que quelque part , le film, montre aussi que le sort  de ces hommes noirs ne diffère pas vraiment de celui  des fantassins « européens ” car les jeunes recrues étaient elles aussi mobilisées, sans avoir le choix de refuser l’engagement ,  et toute tentative de désertion était punie de mort .  A l’image de ce qu’a tenté de faire le  lieutenant Chambeau dans son unité,   le film montre lui aussi une forme de fraternité , de rapports d’égalité entre ces soldats mêlés sur les champs de bataille  et dont le sang versé a lui, la même couleur ; Conservons leurs mémoires entrelacées .Pour conclure, il ne s’agit pas seulement dans ce film, de montrer les différentes facettes des violences subies par les soldats , en tant qu’individus doués de sensibilité et en tant que membres d’une communauté dont ils défendent les valeurs ; il s’agit de révéler les transformations opérées par ces plongées dans la violence physique, morale ou psychologique et de construire une histoire respectueuse des hommes et des femmes qui ont traversé ces épreuves et en sont sortis profondément bouleversés dans leur relation au Monde et à autrui ; En effet , les violences subies  ou rencontrées ou administrées ne se contentent pas de nous changer intérieurement, elles modifient durablement  notre vision du monde.

04. mars 2023 · Commentaires fermés sur L’invitation au voyage : Baudelaire nous invite à l’accompagner dans un endroit paradisiaque · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: ,

Lorsqu’ on évoque les Fleurs du Mal, on pense souvent au Spleen et à cet univers sombre, désespéré et désenchanté ou règne l’Angoisse despotique qui plante son drapeau noir sur le crâne du poète agenouillé et vaincu  ;  on imagine  alors des paysages  urbains noyés de pluie et de brouillards  qui sont à l’image de l’âme du poète et reflètent ses idées noires. Certes , le recueil comporte de nombreux poèmes qui illustrent le mal-être du poète mais on peut également y déceler une tension entre le Spleen et l’idéal; En effet, le recueil est composé en 6 sections qui représentent  chacune un chemin d’accès à l’Ailleurs ; cet endroit lumineux où le poète se sent enfin apaisé . Cette invitation au Voyage fait partie des poèmes composés par Baudelaire durant sa liaison avec la jeune actrice Marie Daubrun dont il tomba passionnément amoureux ; Cependant ,on y retrouve une source d’inspiration   proche de celle qui a donné naissance au  sonnet A une dame créole  avec son cadre  exotique paradisiaque et la présence de la femme aimée ; Plus »

08. février 2023 · Commentaires fermés sur Penser la seconde guerre mondiale : l’humanité face à la barbarie; la question du Mal · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: , , ,

La seconde guerre  mondiale constitue un choc dans l’histoire de la pensée occidentale et marque une sorte de tournant dans notre Histoire  . Au- delà du nombre effarant de morts, au delà du déferlement de violence sur plusieurs continents, au- delà de la découverte et de l’expérimentation sur des êtres humains ,des armes de destruction massive comme le gaz et la bombe nucléaire à Hiroshima, les hommes découvrent, peu à peu le système concentrationnaire mis en place par le régime nazi, l’organisation des camps  et la solution finale pensée par les architectes du Reich. Ils découvrent l’ampleur du Mal et sa “banalité” pour reprendre elle concept d’Hannah Arendt .

De nombreuses œuvres artistiques tentent de rendre compte de cet événement majeur : livres, films , témoignages des survivants et documentaires historiques auront beau essayé de nous faire approcher ce qui a pu être vécu par les combattants et les populations civiles , il demeure parfois difficile de réaliser que des hommes ont voulu en exterminer tant  d’autres pour des motifs idéologiques . Plus »

07. février 2023 · Commentaires fermés sur Comment un film peut -il rendre compte de la violence de l’Histoire ? · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: ,

Vous allez devoir présenter une synthèse orale du film que vous avez visionné : il s’agit avant tout de tenter de comprendre comment les images parviennent-elles à restituer une forme de violence . Pour reformuler , qu’est-ce qui nous fait violence dans les images ? La vision de corps déchiquetés, les gros plans sur les visages des acteurs qui expriment la souffrance, la vue de centaines de corps ensevelis ; Lorsqu’il s’agit de documentaires ou d’images d’archives, qu’est-ce qui est le plus insoutenable ? De croiser le regard de ces enfants décharnés , de contempler la satisfaction de leurs tortionnaires , d’assister, impuissants, aux exécutions  de masse ?  Plus »

06. février 2023 · Commentaires fermés sur La zone du dehors de Robert Damasio: le triomphe des Tigres Pourpres · Catégories: Le livre du mois, Spécialité : HLP Première, Terminale spécialité HLP · Tags: , , ,

Créer un univers dystopique, c’est avant tout nous permettre de réfléchir au fonctionnement du  monde dans lequel nous vivons et des lois qui le gouvernent  . La science-fiction est ainsi un outil d’élucidation et de réflexion; Damasio fabrique un monde angoissant à partir d’une hypothèse réaliste : l’Europe est devenue de siège de guerres chimiques et les populations locales sont forcées d’émigrer; Alors que certaines vont s’installer en Afrique, d’autres colonisent l’espace . A l’âge de 13 ans, comme de nombreux terriens exilés, Captp découvre les cerclons ; un monde proche de Saturne, à un an et demi de voyage de la Terre , sur lequel règne l’ombre du cube; Les individus y sont encartés dans un clastre qui leur attribue leur identité et un certain nombre de lettres  qui formeront leur matricule ; Tout autour du cercle , la radzone regroupe les parias de cette démocratie : les radieux sont , en effet,  des travailleurs pauvres, sans identité qui vivent de la revente des objets radioactifs . En dehors des limites du Cercle, le Dehors est un univers “sauvage” et interdit qui ressemble à la terre des premiers âges.  ” ici régnait l’espace, le désert inégal sans bordure, une immensité qui ne prenait humaine dimension que par la trace, précaire des pas, et le mouvement ; L’air y est irrespirable et il est bordé par le Nakkarst, un champ magnétique invivable. A l’intérieur des cerclons, des réserves d’oxygène permettent aux  humains de respirer : sans cet apport d’or, l’air est rempli d’ammoniaque toxique.

Dans les sous-sols des Cerclons, qui fait figure de démocratie modèle dirigée par A.. , un mouvement séditieux, la Volte , prépare une Volution; Son directoire est formé du bosquet :  Brihx, Obffs ,Slift, Captp, , Kamio le poète ; Son ancien chef Zorlk a été encubé, et la Volte qui compte environ 4000 membres se demande quelle est la meilleure stratégie pour mener une action choc contre la puissante institution du “Défordre “ qui vient de mettre en place des milliers de points de sécurité pour ” réguler/stranguler ; contrôler les corps/ incorporer le contrôle ; Chaque  habitant- citoyen clastré est muni d’un implant et pour pénétrer dans un bâtiment, il doit franchir une porte-mâchoire. Pour ceux qui n’ont pas de passe , l’accès est interdit . La technologie gère ainsi la traçabilité des 7 millions d’habitants et peut limiter leurs déplacements ou les géo- localiser immédiatement .  Au début du roman, au cours  d’une réunion secrète de la Volte, Slift propose d’équiper les portes de lames afin de “faire sortir le sang “. Kamio s’interroge alors sur la justice de cette solution : “Un cadavre de plus rendra-t-il notre humanité meilleure ? “ Il demande aux voltés de réfléchir aux conséquences de leurs actes . Une longue discussion a lieu entre les partisans de l’action dure et ceux qui souhaitent ne pas utiliser la violence . “sans violence, aucun pouvoir ne s’est jamais senti menacé. Sans violence le peuple ne réagit jamais ! sans violences pas de Volution possible ..; pour combattre, nous n’avons que l’éclat de nos ruptures ! que notre fureur ! Alors il faut surprendre, jaillir, déjouer, fracturer les routines, que ça explose, qu’on frappe vif! … je veux qu’on soit violent oui, pas pour le sang. mais parce qu’on se bat contre une société de consensus massif. Plus un consensus est mou, plus il est puissant, plus il absorbe les attaques, moins on peut le déstabiliser: nous sommes face à un gros bloc de gélatine ...p 78 comment dès lors le renverser et pour instaurer quel nouveau monde ? 

Les autorités des Cerclons se servent de millions de caméras et de drones pour contrôler l’ensemble des activités des clastrés. Epiés constamment  mais en toute discrétion  par les machines dont le puissant ordinateur central baptisé Motor, les voltés mettent au point leurs actions; D’abord ils posent des clameurs un peu partout, et verrouillent leur mouvement : seuls 20 voltés connaissent la stratégie globale du mouvement et donnent leurs consignes à leurs troupes; La presse s’est déchaînée contre la Volte après qu’une fillette a eu les jambes fracturées par une lame de porte: ils sont désormais considérés comme des terroristes et la surveillance est renforcée au moyen de  mini-caméras  difficiles à détecter qu’ils implantent  parfois jusque sur les nerfs optiques , afin qu’elles transmettent les images vues par les yeux ; Néanmoins, le bosquet décide de poursuivre la lutte et envisage de frapper à deux reprises; Pour éveiller la conscience des cerclons sur le danger que représentent les capsules ingérées ou greffées sur leurs terminaisons nerveuses, ils créent un survoltage lors de la fête annuelle du Clastre et provoquent 17 morts et des centaines de blessés parmi la foule : les danseurs , en effet, ont reçu des décharges électriques  qui ont provoqué de grandes souffrances et devaient conduire à leur décapsulage d’urgence. “Cette fête , affirme Captain, nous allons en faire le cauchemar technologique de la décennie; Il s’agit d’électrochoquer 300 000 personnes: “ceux qui ingèrent des des capsules autofixantes n’y voient qu’un raccourci pour optimiser leur plaisir . Ils y voient une nouvelle liberté, qui sera étendue par  chaque nouveau biogiciel mis sur le marché. ” Captain lui redoute lse ” accoutumances organiques” et veut graver une leçon” à vif ” en frappant “la totalité de leur réseau nerveux” . Ils tentent de mettre un coup d’arrêt à la stratégie “carcéviscérale ” du gouvernement et effectivement, leur action aura un retentissement puissant . Damasio aborde , dans cette partie du roman, l’impact des nouvelles technologies qui modifient les perceptions  et les possibilités du corps et du cerveau humain ; ” les technogreffes , c’est l’avenir”, pense un cerclons venu à la fête , ” avec ce qui pulse dans la colonne, je sens plus vite, pense plus vite. Tous mes réflexes sont accélérés. Ça fait un siècle que les ordinateurs nous ont dépassés, que les alliages sont plus fiables que nos os. Maintenant on vient de trouver des fibres élastiques qui sont plus souples que nos muscles ; qui se contractent plus vite et mieux, qui ne produisent pas d’acide lactique et qui sont virtuellement inusables .  “Tu vois un réseau inextricable de fils, de fils, tu es à l’intérieur de toi, dedans, tu te vois, comment tu es fait, toutes les synapses, tous les fils, comme un cheveu, et l’oeil aussi, tu viens derrière, il est comme une boule, ça grésille, les fils, il y a des images qui passent , elles clignotent, elle ne se maintiennent pas, elles fusent, fusent, très curieux comme elles vient, crépitent, c’est très beau ” ; Voilà comment s’exprime, avec enthousiasme, ce jeune technogreffé. Après le lourd bilan de l’attaque du Parc, la capture des membres du bosquet est la priorité du gouvernement et la récompense pour ceux qui les dénonceront  est fixée à un million 

 Ils s’attaquent ensuite à une action de grande envergure; une attaque  contre la tour de la télévision afin de créer une gigantesque coupure dans les media. Parmi les renforts qui se joignent à eux se trouve malheureusement ,un agent double, le redoutable Kohtp. Il tente de tuer Capt, et surtout fera échouer l’explosion de la tour . Capt est fait prisonnier et emmené sous le cube gouvernemental pour être interrogé. A sa grande surprise, le président lui propose le poste de E .. ministre de l’éducation . Les deux hommes évoquent leurs conceptions antagonistes  de la démocratie, de la liberté et du pouvoir . Capt tente de blesser l’orgueil de A en lui disant qu’il a “l’envergure d’un drone”  et qu’au lieu de gouverner , il se contente de s’agiter sur des écrans comme une marionnette usée. Le Volté fini par refuser la proposition de A après avoir longtemps hésité .  Trahir sa cause permettrait de lui sauver la vie “un mort , tout héroïque et auréolé qu’il soit de ses actions , reste toujours un mort : quelqu’un qui ne sert plus à rien et qui vient encombrer la mémoire des vivants”  . Dire non au ministère et aux responsabilités d’éduquer le peuple, c’est es battre conter alors qu’il a une occasion unique de construire te d’agir pour quelque chose .   Sa captivité est éprouvante et l’issue d’un procès médiatisé, sa condamnation à être incubé est prononcée à une courte majorité .  Il va être injecté vif dans le cube, un tas d’ordures nucléaires radioactives. Dans sa cellule, il reçoit plusieurs visites du président qui lui offre notamment un drôle de cadeau : un jeu baptisé Capturez Captp avant sa mise sur le marché . L’effet sur lui est terrifiant et peu à peu il perd le sens des réalités et celui du temps. Mais sa pensée résiste aux différentes techniques de manipulations ;ses tortionnaires constatent qu’il ” prend l’énergie de votre violence et il l’inverse, accrue à son profit. Torturez-le ; allez y; Non seulement vous ne le briserez pas mais vous en ferez une bête de proie “ . Il faut avant tout le dévitaliser , qu’il ne sorte pas d’ici la rage au ventre et le verbe aiguisé. Il faut user sa formidable capacité de penser par l’absence de stimulation…. Son procès , au coeur du géodôme, rassemble plus de 4 milliards d’humains ; Il est présenté comme une menace contre la démocratie: “La Volte qu’il dirige est-elle le masque d’une nouvelle dictature ou le visage riant des esprits libres que nous avons renoncé à être ? ” annonce le commentateur . Les spectateurs vont pouvoir voter et 50,7 se prononcent en faveur de l’incubation. Les dernières pensées de Captp sont tournées vers Boule de chat “les lits de bois des amoureux flottant sur un océan de bleu simple et la chaleur des voiles enroulant le soleil ”   comme si l’amour et la poésie  finissaient toujours par  avoir  le dernier mot .  Pendant ce temps, les Voltés préparent l’évasion de leur héros et Slift finit par réussir à l’hélitreuiller hors du Cube . Gravement irradié, notre héros a la sensation de “revenir de l’envers du monde ” et se met à penser que peut être les gens sont heureux dans Cerclon . Cependant la Volte décide de construire un monde différent en dehors de Cerclon; Anarckia, la première polycité volutionnaire du cosmos habité ”  Le discours de Captp galvanise la foule :  “Savez- vous pourquoi les volutions n’aboutissent jamais ? parce que chaque volté répète sur ses propres groupuscules de désirs ce que le pouvoir fait des citoyens; le pouvoir pompe la plus-value vitale des corps et il la recycle pour faire du ciment social ! Citoyens… coupez l’autocensure, les rétrocontrôles , crevez voter sac à conscience te descendez un cran plus profond, sous l’individu que vous croyez être jusqu’aux mouvements qui vous font… libérez les cages de vos zoos intimes.. ou restez gardien de zoo toute votre vie;” 

La fin du roman raconte la fondation de Magnitogorsk, Gomorrhe, Virevolte, Horville et Mirajeu dans la zone du dehors; Le principal problème des citoyens libres  est l’approvisionnement en conduites d’oxygène . L”anarchie éclairée est un système très exigeant : pas de chef ni de représentant , pas de maire, de police, de fonctionnaire, ni juge ni loi ni clastre ni carte et pas d’argent surtout . L’économie est basée sur le troc et l’échange direct car “avec l’argent commençait la dépossession, la fluidité inhumaine du travail abstrait. avec l’argent s’ouvrait la possibilité de l’accumulation donc le capitalisme et la formidable machine à fabriquer de l’inégal, à le stocker et à l’amplifier, es remettait en marche. Dans cette société, passe place pour les paresseux ou les tricheurs : n’ayant rien à offrir aux autres, ils s’asphyxiaient eux-mêmes. Les liens qui es seraient ainsi entre les travailleurs étaient des liens de “sueur et de sang ” . A Horville, ce fut une spirale positive ” le bien généra du bien dans les coeurs; Etre juste devenait une évidence ”  “Impersonnel un système social écarte l’homme de l’homme.” Pour Captp, l’homme est fondamentalement bon à condition d’être en rapport direct et vital avec d’autres hommes.  Cependant , le monde du dehors est fortement critiqué par le dedans et l’enthousiasme des débuts s’essouffle au bout de quelques mois . Le gouvernement avait pigé Captp et fait installer une nanocaméra sur son nerf optique: ils ont fait assassiner Slift et projettent de reprendre le contrôle sur les Cités du dehors .Le président, appelé au téléphone par Captp dévoile alors l’étendue de la machination : ils ont utilisé Captp pour en faire une sorte  de “joueur de flûte qui débarrasse Cerclon de la peste voltée qui commençait à contaminer ” les citoyens. Cependant, ils ont sous- estimé les forces vitales de l’amour et de l’amitié et les hackers voltés réussissent grâce au piège de cette conversation téléphonique , entre leur leader et le président ,  à faire exploser le cube avec leur usine d’oxygène, geste symbolique  et destructeur . 

02. février 2023 · Commentaires fermés sur Les types de comique ou comment faire rire les spectateurs ? · Catégories: Seconde · Tags: ,
Comment faire rire les spectateurs: déclencher le rire n’est pas une chose facile; Connaître les sources du comique et  ses principaux procédés peut aider les auteurs à construire leurs spectacles mais les réactions du public sont parfois imprévisibles. On distingue donc au moins trois grands types de comique : le comique de geste repose sur des effets visuels; Au cinéma, il s’apparente souvent à des gags et peut découler d’une situation particulière ; D’ailleurs comique de geste et comique de situation sont souvent associés ; Grimaces, tics nerveux, gestuelle désordonnée, maladresse qui conduit à des catastrophes sont des recours faciles et qui ont fait leurs preuves.

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