En guise d’introduction …Le romancier et poète Blaise Cendrars,infatigable voyageur , décide de se lancer dans l’écriture des aventures d’un personnage historique : Johann August Suter; Mais il ne s’agit pas vraiment d’une autobiographie ou d’un roman historique plutôt du roman d’un aventurier légendaire, roman sous-titré ” la merveilleuse histoire du général Johann August Suter ” . Parti de Suisse avec des dettes et un simple baluchon et après avoir effectué différents métiers plus ou moins recommandables ( dont voleur à la tire ) , Suter parvient en Amérique . Il apprend à connaître New-York , apprend plusieurs langues et part vers l’Ouest pour s’établir fermier dans le Missouri . Hanté par la conquête de l’ Ouest , pays mythique décrit par les voyageurs , il suit la piste jusqu’à Fort Vancouver et pour échapper aux attaques des Apaches , il prend la voie maritime jusqu’à Honolulu et achète des centaines d’ esclaves canaques et finit par débarquer dans la baie de San Francisco en Californie. Cette bande de terre qui borde le littoral appartient au gouverneur mexicain Alvarado. Elle est peuplée de “huttes de pêcheurs en terre battue, des cochons bleus qui se vautrent au soleil ” ( chap 17 ) . Des missionnaires y ont exploité des Indiens avant que les généraux Mexicains prennent le contrôle du pays . Suter obtient du gouverneur une concession de 10 ans pour défricher les terres . Sa réussite est spectaculaire : il obtient un véritable paradis agricole et se retrouve rapidement le maitre d’un vaste domaine avant d’être ruiné par la ruée vers l’Or. En 1841 il est alors au sommet de sa réussite; L’extrait que nous étudions se situe au chapitre 23 , à la fin du premier tiers du roman . Plus »
En 1925 , Blaise Cendrars , grand voyageur , décide de raconter dans un roman la vie “fabuleuse ” d’un personnage légendaire : Johan August Suter qui fut l’homme le plus riche du monde ; Jugez plutôt quel destin exceptionnel fut le sien .
Un aventurier des Temps modernes : à la conquête de l’Ouest au temps de la ruée vers l’ Or
Portrait de Johan August Suter dans le roman de Baise Cendrars
sous- titre du roman = la merveilleuse histoire du général Sutter
L’écrivain s’inspire d’une figure historique, le général August Sutter « un grand destin magnifique » qui , arrivé aux Etats-Unis, a fondé la Nouvelle Helvétie, en Californie. L’écrivain ne prétend pas écrire une biographie mais un roman « la vérité historique coupe les ailes du romancier, ou ses ficelles, et détraque ses effets. » Plus »
Décor et personnages : l’homme influencé par le milieu
La présentation du cadre et des personnages
Le roman s’ouvre sur une longue description du passage du Pont Neuf, qui va devenir le cadre principal des événements .Ce quartier de paris est vétuste et les détails de la description de Zola mentionnent des caractères tristes et lugubres : ” dalles jaunâtres, usés, humidité âcre, vitrage noir de crasse ” . En été comme un hiver , les sensations sont désagréables : dalles gluantes, nuit salie et ignoble, boutiques obscures, basses , écrasées ” Les connotations morbides sont très nombreuses : “souffles froids de caveaux ” On pressent déjà que les personnages vont subir l’influence de ce cadre étouffant et désespérant. Les couleurs sont , pour la plupart , froides et caractérisés par le suffixe péjoratif “âtre” comme verdâtre , bleuâtre ou noirâtre . Le champ lexical de la maladie est également employé pour décrire les façades avec cette comparaison qui s’applique à la muraille ” comme couverte d’une lèpre et toute couturée de cicatrices “ A la nuit tombée , le passage devient un endroit sinistre et dangereux “ un véritable coupe-gorge” . Autrefois ,explique le narrateur, parmi les boutiques de ce passage se trouvait une mercerie au nom de Thérèse Raquin . Aujourd’hui, c’est un endroit fermé : l’auteur nous annonce ainsi le drame qui s’y est déroulé. Thérèse est alors présentée comme l’un des éléments de ce décor dans lequel elle semble se fondre ” ce profil sortait vaguement des ténèbres ..un menton court et nerveux, une épaisse chevelure sombre, un oeil noir largement ouvert. Derrière ce premier personnage, toujours dans ce même décor apparaît le fils de la propriétaire, une vieille dame ; ce personnage est d’emblée présenté sous un jour négatif “ petit, chétif, allure languissante; cheveux d’un blond fade , barbe rare .. il ressemblait à un enfant malade et gâté. ” Plus »
Un exemple d’introduction ... Surtout connu pour son grand projet de Comédie Humaine , vaste chantier littéraire de 90 volumes sur lequel il a travaillé durant plus de 20 ans, et qui analyse plusieurs aspects de la société, Honoré de Balzac est souvent considéré comme l’un des premiers auteurs réalistes en raison de son ambition de peindre la société toute entière . Pourtant lorsqu’il publie son second roman intitulé La peau de chagrin, c’ est encore un jeune provincial, récemment monté à Paris , à peine connu , âgé de 30 ans, et qui ressemble, par de nombreux traits à son héros Raphaël de Valentin . Ce dernier , désespéré par ses revers de fortune, souhaite mettre fin à ses jours mais en attendant l’aube , il pénètre, par hasard , dans un magasin d’Antiquité et découvre un vieux parchemin et un mystérieux marchand lui vante les pouvoirs magiques de ce talisman.
La découverte des pouvoirs fantastiques de cet objet se situe dans la première parie du roman. Comment se déroule la rencontre entre le vieil Antiquaire et Raphaël ? Le premier mouvement résume les croyances du marchand et présente les pouvoirs surnaturels de la peau. ( l 1 à 9 ) Le second mouvement révèle la réaction quelque peu provocatrice du héros qui semble ignorer les recommandations du vieil homme ( l 10 à 22 ) La dernière partie des désirs de Raphaël nous monter qu’il a oublié toute mesure et qu’il se comporte dangereusement en ne mettant aucune limite à ses désirs les plus fous . ( l 22 à 28 ) Plus »
Par goût de la provocation, Baudelaire décide de recréer, à sa manière, les avertissements que Ronsard prodiguait, en son temps, celui de la Pléiade et de la Renaissance, aux jeunes beauté qui le dédaignaient; Il leur rappelait, dans les vers de ses sonnets , que la beauté est hautement périssable et qu’un jour, elles seront , elles aussi, bien vieilles , et du coup, beaucoup moins désirables . Pour Baudelaire, la beauté n’est peut être pas tout à fait la même que pour l’auteur de l’Ode à Cassandre , mais ils partagent tous deux cette idée de son caractère éphémère. Pour le démontrer, l’auteur des Fleurs du mal , a choisi de dépeindre une promenade champêtre au cours de laquelle , un couple d’amoureux, se retrouve face à un cadavre d’animal, une charogne abjecte couverte de mouches et à l’odeur répugnante. Cet objet , à la manière d’une nature morte dans un tableau, va servir de point de départ à une réflexion sur le Temps qui passe et sur les pouvoirs de la création artistique , cette alchimie poétique qui transforme les objets en idées et leur confère l’éternité, les sauve de l’oubli. Plus »
Le parcours De la boue à l’or, associé à la découverte des “Fleurs du Mal ” nous amène à interroger les images de la création poétique afin de comprendre comment le poète tente de faire naître la Beauté à partir de la trivialité du quotidien , de la misère est parfois même de l’Horreur . Dans l’édition originale de 1857 , le poème intitulé le Soleil, formé de 2 huitains et d’un quatrain d’alexandrins aux rimes suivies , fut d’abord placé en tête de la section Spleen et Idéal, plus exactement en seconde position, juste après le long poème Bénédiction qui met en image, la naissance du poète . Le Soleil montre comment le travail poétique se nourrit d’une promenade urbaine et comment le poète, à la manière d’un astre rayonnant, transforme le monde autour de lui . Il s’agit en quelque sorte d’un art poétique qui illustre le travail de création et figure un processus alchimique qui transforme la matière , ici la boue de la misère, en or. Plus »
Le recueil Les Fleurs du Mal suit une architecture bien précise : Baudelaire y trace une sorte d’itinéraire spirituel . Dans la première Section Spleen et Idéal, le poète envisage deux moyens pour dépasser la condition humaine: s’élever vers l’Idéal grâce à l’Art ou grâce à l’Amour mais les deux accès sont périlleux et débouchent le plus souvent sur des impasses . Alors comment échapper à son triste sort ? Baudelaire envisage alors d’explorer les Paradis artificiels, le vin et la drogue mais le voyage est là encore souvent décevant car la réalité finit toujours par l’emporter. Après avoir tenté de s’adonner au Mal et de se révolter contre Dieu , le poète finit par se résoudre à accepter la Mort , désormais sa seule issue. Dans Le Poison , Baudelaire illustre trois tentatives pour échapper à sa tristesse condition de créature humaine ; les quatre quintils composés de vers irréguliers alexandrins et heptasyllabes décrivent ce parcours ; Le premier quintil explore les effets de l’ivresse , le second ceux de l’opium et les deux derniers décrivent l’alchimie amoureuse. Plus »
Le commentaire composé se construit comme une démonstration : il se fonde sur des observations, alimentées par la connaissance du cours et propose des interprétations personnelles .
Voilà un mode d’emploi de la construction du commentaire littéraire .
D’après le cours, le réalisme se fonde sur la présence des effets de réel ; ces derniers peuvent être obtenus par les moyens suivants :
- présence de petit détails vrais
- précisions du cadre et notamment de la toponymie (noms de lieux réels)
- usage d’un lexique spécialisé avec des précisions sur les formes des objets, les matières, les volumes
- organisation de la description spatiale selon des plans, des points de vue (verbes de vision)
- 11 échapper des souffles froid de caveau : personnification + mort (caveau = tombe)
- 14 pleins de ténèbres : le mot ténèbres connote obscurité et enfer
- 22 couvert d’une lèpre : référence à une maladie mortelle
Emile Zola est souvent présenté comme le chef de file du mouvement littéraire appelé naturalisme qui prolonge et amplifie les ambitions du réalisme . Dans la préface de Thérèse Raquin , l’un de ses premiers romans, paru en 1868, il rappelle aux lecteurs ses objectifs : “j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères…j’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et par leur sang , dépourvus de libre-arbitre, entraînés à chaque instant de leur vie par les fatalités de leur chair ; Thérèse et Laurent sont des brutes humaines : rien de plus ” .A 26 ans , Zola a commencé à définir sa vision de l’écriture et du rôle de l’artiste dans la société, dans un article intitulé notamment Mes haines où il recense ce qu’il déteste : haine du dogmatisme, de l’immobilisme, du didactisme et de la médiocrité. Mais de quelle manière un roman peut -il incarner le programme de l’écrivain ? Plus »
Au milieu du dix-neuvième siècle, alors que le romantisme a encore beaucoup de succès ,certains auteurs se démarquent des thèmes de ce courant littéraire qui exalte le lyrisme personnel. Ils partagent l’idée selon laquelle le roman doit plutôt être un miroir qu’on promène le long d’une route et qu’il doit refléter la totalité du monde : l’azur parfois mais également la boue du chemin. Les auteurs qui adoptèrent cette position et qui se revendiquaient réalistes furent, parfois, en butte à de violentes critiques: on leur reprochait souvent de montrer la noirceur du monde, de s’attacher à des peintures ignobles de la saleté et de la misère . Chacun d’entre eux tenta de justifier son projet d’écriture et ses choix narratifs et , pour défendre leurs projets d’écriture, ils écrivirent des préfaces à leurs romans; Une préface est avant tout un texte argumentatif qui défend la thèse de l’écrivain: le plus souvent, l’auteur s’y adresse à ses futurs lecteurs afin de prévenir leurs éventuelles critiques; Il explicite ses choix narratifs et réaffirme , selon lui, la nécessité d’un parti-pris réaliste. Examinons tout d’abord la Préface de Thérèse Raquin : Zola s’y adresse directement à ceux qui ont vivement critiqué le roman à sa parution. Plus »