17. mars 2022 · Commentaires fermés sur Composer un paysage amoureux : le clos de notre amour …d’Emile Verhaeren · Catégories: Seconde · Tags: , , ,

Pour clore l’étude de notre travail sur la poésie lyrique amoureuse, vous allez devoir vous improviser poète et composer votre propre paysage amoureux; Suivez le mode d’emploi et inspirez- vous du modèle donné. 

Emile Verhaeren a composé un poème formé de 3 strophes de longueurs différentes :  un douzain ( ou 3 quatrains ), un sizain ( ou 2 tercets )  et un quatrain ; Il y emploie majoritairement des alexandrins aux rimes suivies et y célèbre la beauté de l’amour grâce aux analogies avec la jardin en été. L’amour est décrit comme une sorte d’enclos, de jardin protégé rempli d’éléments merveilleux ; On y croise des animaux familiers  qui semblent d’ailleurs se fondre dans le paysage comme: un paon d’or, un insecte de prisme , mille abeilles comme des bulles légères. Ce jardin est rempli d’une lumière extraordinaire : tout y  brille et y scintille comme les perles , émeraudes, turquoises; on y admire les lueurs des sous-bois, des grappes d’argent, et des midis radiants comme des roses de lumière.vermeils, à l’horizon nacré, montent vers le soleil” . Le poète évoque la “robe de diamant du bel été ” et ce jardin “de pure clarté” correspond au sentiment amoureux, celui d’ une joie unique éclose en nos deux âmes.”  Un amour  très pur et très doux qui plonge l’univers dans un véritable bain de lumière céleste.  Plus »

15. mars 2022 · Commentaires fermés sur Le langage poétique de l’amour : petites variations amoureuses et histoire de la poésie . · Catégories: Seconde · Tags: , ,

La poésie lyrique médiévale, marquée par l’influence de l’amour courtois, brosse souvent une peinture idéalisée de l’amour : l’homme , le poète s’y décrivent comme des serviteurs de leur dame à laquelle ils attribuent de nombreuses qualités en employant le registre de l’éloge et les correspondances avec des éléments naturels comme les fleurs , les blés, l’eau pure. Toutefois, les poètes soulignent souvent la froideur de la femme aimée  et sa cruauté qui leur brise le coeur et les blesse. Ainsi l’amour, non partagé  est vu comme une maladie ; à la fois poison et remède. De nombreux troubadours utilisent la forme de la ballade pour célébrer l’amour de loin . Christine de Pisan est considérée comme la première femme à vivre de son art:  l’écriture et son livre des cent ballades connut un grand succès .  Elle évoque un amour qui est présenté comme un don de soi : la femme offre un baiser consenti à son amant .La souffrance amoureuse y prend comme souvent une dimension hyperbolique : celui qui souffre par amour est qualifié de martyr et la crainte de l’infidélité est bien présente. Plus »

14. mars 2022 · Commentaires fermés sur Chant d’automne de Charles Baudelaire · Catégories: Commentaires littéraires, Première · Tags: ,

La fuite du temps est un thème qui a inspiré de nombreux poètes depuis l’Antiquité; Pendant la période romantique,  la fuite du temps apparaît sous différentes formes  souvent associée à la vieillesse et à la perte de l’amour .  Charles Baudelaire , dans son recueil Les Fleurs du Mal , paru en 1857,a consacré un certain nombre de pièces à cette thématique qu’il rapproche très souvent de son Spleen : cet état d’âme mélancolique et angoissé qui lui fait voir la vie en noir. Dans les sept quatrains d’alexandrins aux rimes croisées qui forment ce chant d’automne aux accents élégiaques  ,comment le poète a-t-il choisi de représenter le temps , cet ennemi qui lui ronge la vie et se fortifie du sang que l’homme perd ? Plus »

13. mars 2022 · Commentaires fermés sur Baudelaire et le Spleen: préparer un plan de commentaire · Catégories: Commentaires littéraires, Lectures linéaires, Première, Seconde · Tags: , ,
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Parmi les poèmes qui composent le recueil Les Fleurs du Mal, on distingue différents poèmes qui ont le même titre : Spleen. Quel est cet état étrange que caractérise longuement le poète et qui prend des allures de prison mentale ? Il s’agira dans le cadre de notre étude de l’univers carcéral en poésie, de décrypter les images de l’enfermement qui apparaissent dans la composition du poème baudelairien. 

Baudelaire invente une forme de désespoir radicalement nouveau, de mélancolie qui ne ressemble à aucune autre et qui est la source d’inspiration de sa poésie : le spleen.Le mot spleen a pour origine le mot anglais spleen (du grec ancien σπλήν : splēn) qui signifie « rate » ou « mauvaise humeur ». En effet les Grecs, dans le cadre de la théorie des humeurs, pensaient que la rate déversait un fluide noir dans le corps : la bile noire, responsable de la mélancolie.
Le plus souvent, on l’associe à une  tristesse vague, dont on ne connaît pas les causes. Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de l’angoisse d’exister. → En fait, Baudelaire donne exactement à son spleen le sens que la psychologie donnera ensuite à la dépression. Plus »

01. février 2021 · Commentaires fermés sur Atelier haïku · Catégories: Première, Seconde · Tags: , ,

Le mont Fuji sous la neige

Nos apprentis poètes ont découvert l’art du haïku.

Pour compléter notre étude de la poésie amoureuse; nous avons organisé un petit atelier de fabrication de haïkus amoureux ; Qu’est-ce qu’un haïku ?

haïku  Le  terme  aurait été créé par le poète Masaoka Shiki( 1867-1902) : c’ est une forme poétique japonaise

Il s’agit d’un petit poème extrêmement bref visant à dire l’évanescence des choses. Encore appelé haïkaï ( hokku
(son nom d’origine), ce poème comporte traditionnellement 17
mores en trois segments 5-7-5, et est calligraphié traditionnellement soit sur une seule ligne verticale soit sur trois.

Les écrivains occidentaux lorsqu’ils s’inspirent de cette forme de poésie brève transposent le haïku japonais,sous la forme d’un tercet
de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes .
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04. avril 2020 · Commentaires fermés sur L’amour et le haïku ou comment déclarer sa flamme en haiKu … · Catégories: Seconde · Tags:

Quelques uns de vos haïkus amoureux en atelier poésie..bravo à tous 

Ses yeux dans mes pensées

La peur de m’y noyer

Je ne peux qu’aimer       by Zelda

Ton visage de renarde

Dans la clairière des sages

Formant mirage         by Clémentine

Notre amour tombe comme

Neige dans le désert

De ma vie                by Mlachahe Plus »

04. avril 2020 · Commentaires fermés sur Le poète doit-il sortir de sa tour d’ivoire et ouvrir la fenêtre sur le monde pour descendre dans la rue ? · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Divers · Tags:
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 Voilà la question qui va servir de support à une dissertation sur le sujet du rôle du poète dans la société . Qu’est-ce que la poésie et qui sont le poètes au fil des siècles ? Comment conçoivent-ils leurs rapports avec la société, l’art , la politique? pas facile de répondre à ces questions d’une seule voix car les poètes ne sont pas tous d’accord entre deux sur les réponses à apporter. La connaissance de l’histoire de la poésie ainsi que la connaissance de ce qu’ont dit les poètes à propos de leur art , sont deux réservoirs d’idées à partir desquels vous pourrez articuler votre réflexion personnelle qui servir are base à la démarche de la dissertation. A partir du document ci -dessous, vous allez pouvoir résumer les positions de quelques poètes du dix-neuvième siècle comme Baudelaire, Rimbaud, Gautier, Mallarmé. Lisez le document et effectuez des regroupements qui finiront par composer un plan de dissertation 

Au cours du XIXe siècle, certains écrivains récusent l’engagement politique et social de leurs prédécesseurs, les « prophètes » romantiques, pour se replier sur des valeurs esthétiques et formelles. Cette « dépolitisation de la littérature »  réagit à l’avènement au pouvoir, dès 1830, de la bourgeoisie conservatrice. Charles X restaure la censure et la liberté d’expression est menacée.Théophile Gautier est le fondateur de la doctrine de l’art pour l’art. Dans la préface de Mademoiselle de Maupin (1835), il oppose le beau, valeur esthétique de l’artiste, à l’utile, valeur bourgeoise par excellence : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ». Ce rejet de l’utilitarisme et cette revendication d’une autonomie de l’art récusent d’une part la morale dans la littérature, d’autre part l’action sociale et les partisans d’un art social, souvent proches de l’opposition au pouvoir.

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Gautier 

L’image de la fenêtre symbolise cette dissociation de l’art et de la politique. Elle apparaît déjà, sous la plume de Gautier, dans la préface d’Albertus (1832) : « L’auteur du présent livre n’a vu du monde que ce que l’on en voit par la fenêtre, et il n’a pas envie d’en voir davantage. Il n’a aucune couleur politique ; il n’est ni rouge, ni blanc, ni même tricolore ; il n’est rien, il ne s’aperçoit des révolutions que lorsque les balles cassent les vitres ». En 1852, au moment où l’hégémonie bourgeoise culmine avec l’effondrement sanglant des espoirs républicains et l’instauration du Second Empire, Gautier reprend le thème du poète travaillant toutes « vitres fermées » sur les désordres politiques de la rue  C’est tout particulièrement le poème intitulé « L’art » (1957), repris dans l’édition définitive d’Emaux et Camées (1872), qui sert de manifeste littéraire à la doctrine de l’art pour l’art. Le travail poétique y est réhabilité, par opposition à l’immédiateté de l’épanchement lyrique, mais aussi au travail utilitaire visant à la production des marchandises.  Gautier revendique une poésie plastique, sculptée comme un marbre antique . Les matériaux précieux de l’onyx ou de l’agate auxquels est comparé le vers poétique supposent une nature  traitée comme ornement et extraite de tout contexte d’expérience, au contraire de la profondeur du paysage romantique. Le vers est bref, lapidaire et tranché, contrastant avec l’ampleur de l’alexandrin. Le poète devient artisan, orfèvre et sculpteur de mots.

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Théodore de Banville 

Cette tendance esthétique est présente chez de nombreux  d’auteurs, comme Baudelaire qui dédie à Gautier ses Fleurs du Mal, mais aussi Flaubert et son idéal d’un « livre sur rien », d’un livre « qui se tiendrait lui-même par la force interne de son style ». L’éducation sentimentale raille d’ailleurs l’engagement brouillon du poète Lamartine dans la révolution de 1848, en ironisant sur son impuissance politique. Surtout, la doctrine de l’art pour l’art aboutit à la création du mouvement parnassien, avec la publication en 1866 d’un recueil collectif intitulé Le Parnasse contemporain. « L’art » de Gautier devient l’art poétique des parnassiens, qui radicalisent la minéralisation néoclassique du langage poétique . Le fameux « Vase brisé » de Sully Prudhomme désigne la cristallisation glacée du sentiment, le vase étant une figure du coeur transi, mais aussi du poème lui-même en tant qu’objet esthétique. Si la brisure du vase est sentimentale, elle indique toutefois une tension constitutive de l’idéal parnassien, entre un absolu de la perfection formelle et les innovations modernes. Le Parnasse se fige dans un conservatisme académique et dans une logique d’exclusion, rejetant des poètes qui ont participé à ses débuts, comme Mallarmé ou Verlaine, et qui seront au coeur de l’émergence symboliste. Quant à Rimbaud, dont Le Parnasse contemporain a refusé trois de ses premiers poèmes, il parodie la préciosité idéaliste dans « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs », un poème qu’il adresse à Théodore de Banville avec une lettre toutefois fort admirative. Contrairement au désengagement politique des tenants de l’art pour l’art, Rimbaud prend parti pour les insurgés de la Commune (1871) et rédige des poèmes communards.

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Jean Moréas

1886 est l’année du tournant du Parnasse au symbolisme, avec la création de la revue La Vogue, où paraissent la plupart des Illuminations de Rimbaud, et la publication, dans Le Figaro du 18 septembre, du manifeste symboliste de Jean Moréas : « la poésie symbolique cherche  à vêtir l’Idée d’une forme sensible ». Moréas prône une conception analogique de la réalité matérielle, qui serait en continuité avec une essence idéale : « Tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes : ce sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec les Idées primordiales ». Toutefois, cet idéalisme absolu de la pensée symboliste est parcouru de paradoxes. Par certains aspects, il engage un matérialisme absolu qui tient à la conception du symbole comme « forme sensible » de l’idée.  Le poète symboliste se pose ainsi en récepteur d’un rythme universel, dont il traduit passivement les « vibrations » en symboles expressifs. Dans le Traité du verbe (1886), René Ghil instaure un système de synesthésies verbales fondé à la fois sur la physique ondulatoire et sur une métaphysique de la pensée. « Le Son peut être traduit en couleur, la Couleur peut se traduire en Son », parce qu’une totalité cosmique, unissant la matière et l’esprit, vibre d’une même pulsation universelle.

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Stéphane Mallarmé

Cette idée  symboliste de la continuité, Mallarmé la met en évidence en relevant dans Crise de vers l’émergence du vers libre . Il s’agit de la plus importante innovation formelle du symbolisme avec le monologue intérieur . Rompant avec la mesure syllabique du mètre, le vers libre vise à restituer une « unité de pensée » ou de « signification » , c’est-à-dire une unité rythmique – . Mallarmé lui-même « touche » peu au vers, restant attaché aux potentialités structurales de l’alexandrin ;  D’une manière générale, la trajectoire de Mallarmé va du Parnasse au symbolisme.

Dans le texte encore parnassien des « Fenêtres », Mallarmé reprend le poème-vitre de l’art pour l’art, tout en révélant sa matérialité formelle. Le poème met en scène un moribond à sa fenêtre d’hôpital, figure du poète en quête de « l’azur ». Le poète pour Mallarmé est séparé du monde par une vitre .

Dans Crise de vers (1886-1996), manifeste de la poésie pure, Mallarmé associe un idéalisme du signifié poétique  à une matérialité du signifiant poétique, dans ses dimensions visuelles et sonores. Le signe absente la chose, révélant sa propre identité sensible. « Je dis : une fleur ! et […] musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tout bouquets. »  La poésie devient  Aboli bibelot d’inanité sonore .

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Les symbolistes

 

 

26. mars 2019 · Commentaires fermés sur Histoire du sonnet · Catégories: Fiches méthode · Tags: ,

Le sonnet est une forme de poésie qui est apparue il y a des siècles et qui continue à inspirer les poètes ..jugez plutôt …

Le sonnet est certainement la forme fixe la plus répandue de la poésie. Les recettes du sonnet varient selon les époques et chaque poète tente d’y ajouter sa touche personnelle

Formé de quatorze vers, à l’origine des décasyllabes, puis surtout des alexandrins, ses vers sont répartis en trois strophes distinctes, deux quatrains suivis d’un sizain, séparé en deux tercets.

Le schéma des rimes du sonnet est lui aussi très codifié : les deux quatrains possèdentdes rimes embrassées, puis le sizain se compose d’un distique et d’un quatrain de rimes croisées. La combinaison originale du sonnet est donc abba abba ccdede.

Cette forme est appelée le « sonnet français »,

De nombreuses variantes ont été inventées par la suite, en particulier dans la disposition des rimes : sonnet dit « élisabéthain » ou « shakespearien »,

Beaucoup de sonnets mettent en valeur le dernier vers avec une formule brillante, et il est appelé le « vers de chute ».

Histoire et évolution du sonnet

Inventé par Pétrarque pour sa muse Laure, il est importé à la Cour du roi de fRance grâce aux échanges avec l’Italie favorisés par François Premier. L’invention et le développement  de l’imprimerie vont favoriser la mode du sonnet qui se répand progressivement  en Europe .

Clément Marot introduit le sonnet en France dès 1539.

Les poètes de la Pléiade comme Du Bellay , et Ronsard publient rapidement des recueils de sonnets inspirés de l’Antiquité ; d’abord réservéau lyrisme amoureux, le sonnet s’ouvre à d’autres thèmes et à d’autres registres mai demeure une moyen privilégié d’explorer les nuances des sentiments .

Durant toute la première moitié du XVIIème siècle, il demeure une forme pratiquée par les poètes baroques tels que Sponde ou Maynard, et ensuite par les poètes classiques comme Malherbe, ou par les Précieux, comme Voiture et Malleville qui apprécient sa concision et sa symétrie .

Dans la seconde moitié du siècle, Boileau le condamne dans son Art poétiquede 1674 : « en vain mille auteurs y pensent arriver », et finit par caractériser le sonnet comme « orgueilleux »

Cette forme poétique tombe alors en désuétude et  sera de moins en moins utilisée jusqu’au romantisme.

Sous l’impulsion des premiers romantiques qui relisent les poètes de la Pléiade, le sonnet revient au premier plan : Gautier, Nerval et Baudelaire en écrivent, suivis par les Parnassiens comme Heredia, puis par Rimbaud, Verlaine et tous les symbolistes, dont Mallarmé. Cependant, le sonnet du XIXème siècle est profondément renouvelé et fait l’objet de nombreuses variations ; il redevient à la mode mais se libère des contraintes formelles de ses origines ;, au siècle suivant, les poètes vont se détourner de cette forme alors jugée trop normative,pour donner  de plus en plus d’importance au vers libre, voire au poème en prose; 

Aujourd’hui des poètes contemporains retrouvent l’envie d’écrire en se servant de cette forme d’autrefois et on peut donc dire que le sonnet continue à inspirer les poètes et donne naissance à de multiples créations

04. octobre 2016 · Commentaires fermés sur Composer un paysage état d’âme · Catégories: Seconde · Tags:
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Comment et à partir de quels éléments construire un paysage état d’âme ? 

Cette notion a été abordée dans le cadre de l’étude de l’écriture poétique et elle caractérise les tentatives des poètes d’établir des correspondances entre des éléments naturels et des éléments spirituels. Ils se servent , par exemple, de symboles comme les saisons  pour suggérer leurs sentiments. Prenons quelques exemples avec Verlaine, Baudelaire et quelques autres …

Lorsque Verlaine écrit “les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon coeur d’une langueur monotone” , il établit des correspondances ,  c’est à dire des liens entre ce qu’il ressent (sentiment de lassitude et d’ennui traduit au moyen du nom langueur) et une sorte de paysage imaginaire qui contient les éléments suivants :

  • des sensations auditives mêlées avec sanglots qui connote la tristesse et violon qui est un instrument de musique souvent utilisé pour des compositions tristes 
  • une saison à savoir l’automne qui est la saison de la mélancolie

Prenons un autre exemple avec L’Invitation au voyage de Baudelaire : le poète invite le lecteur à l’accompagner dans un endroit idéal où ” là tout n’est qu’ordre et beauté , luxe calme et volupté” 

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Il compose ce lieu idéal avec des objet qu’il apprécie particulièrement comme des meubles précieux; il ajoute également des sensations olfactives avec des fleurs aux parfums rares et  la senteur de l’ambre; il place au centre de ce paysage la femme aimée et le lieu de leur amour : une chambre dans laquelle ils sont ensemble et d’où ils contemplent un magnifique coucher de soleil sur la ville : ” hyacinte et or ” sont les couleurs choisies par Baudelaire. Les couleurs vont jouer un rôle important dans votre paysage ; Pensez à les décliner et à en indiquer les nuances: beau outremer, bleu turquoise, clan, pourpre, rubis, rouge carmin…

A vous de jouer maintenant ..

Choisissez des objets que vous aimez , qui vous semblent beaux, un endroit dans lequel vous vous sentez bien (soit un décor naturel comme une plage , une clairière ) soit à l’intérieur d’une maison ; décrivez ces objets ou ce décor en utilisant des adjectifs qualificatifs mélioratifs ; Pensez à ajouter des couleurs, des odeurs, des saveurs, des éléments qui suggèrent la douceur du toucher (pensez par exemple aux matières comme le velours, la soie, le taffetas.) N’oubliez pas les sensations visuelles avec la beauté des éléments naturels ( le soleil mais pas trop brûlant, le vent tiède, l’herbe si vous appréciez la campagne ou  le sable si vous préférez la plage ). Pensez également à des lieux sécurisants, des refuges où on se sent à l’abri : “la courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur”  , écrit le poète Paul Eluard pour parler de celle qu’il aime .

L’ être aimé peut à lui seul représenter le paysage idéal et son corps se transforme alors en territoire comme avec ce poème de Senghor dédié, à la fois à l’Afrique et à la femme noire. 

 

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Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle 

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais 
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du 
Vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée 

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux 
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta 
peau. 

Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire 

A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains 

de tes yeux. 

 

 

 

21. septembre 2016 · Commentaires fermés sur Un paysage de cauchemar · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Cette année, nous avons commencé l’année  par l’étude des poèmes de Baudelaire qui représentent des paysages états d’âme; les élèves avaient comme consigne de fabriquer en petits groupes un texte poétique composé à partir d’un paysage qui évoque  le Spleen baudelairien . Voilà quelques réussites …

Un paysage original et sous marin 

Quand les abysses terrifiantes se referment  et que les algues mortes et sèches se déposent sur l’écume, ces fonds sinistres hantent mon esprit ; les créatures marines comme les murènes et les poulpes tournoient autour de moi. Similaire à un roc, je m’enfonce dans les eaux troubles où l froid glaçant de l’eau me transperce les os; les coraux digèrent lentement mon corps enlisé ; je repose au milieu de cet vase sombre et humide et les dents sanglantes de la mer m’emportent dans le cimetière marin où gisent les épaves funèbres des bateaux échoués qui comme des couteaux, découpent les ombres de la vaste mer bleutée.

Ont collaboré : Ethan, Théo, Quentin et Alex 

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Quelle est la forme de leur poème ? 

 

Un monde opaque

Le ciel est tombé à la manière d’ une vitre sans tain et a laissé place à une brume sans fin 

Je traverse à pas lents les faubourgs assombris et fait face à une horde d’esprits endormis

Au bord du ruisseau j’écoute le sifflement du vent dans les roseaux et les noirs sapins 

Le vert de l’eau reflète les fonds marécageux qui semblent abriter un monstre assoupi.

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Avec la collaboration de Laura, Amélie et Axelle.