Si l’on compte de nombreux hommes parmi les figures révolutionnaires comme Robespierre, Mirabeau, Danton ou Saint-Just, certaines femmes défendirent également les idées et les valeurs qui agitèrent la société française en ces temps mouvementés . Parmi elles, on peut citer l’épouse de celui qui fut Ministre de l’Intérieur en 1791, Madame Roland, qui mourut exécutée avec les députés girondins ; Et une certaine citoyenne Mademoiselle Olympe de Gouges ; Elle combattit notamment pour l’égalité des droits entre le sexe prétendu fort et le sexe qu’on nomme faible : celui des femmes . Voici quelques éléments de portrait et une partie de ses écrits. Plus »
En quoi consiste, au juste, l’étude d’une oeuvre intégrale ? Les élèves confondent souvent l’étude des extraits d’une oeuvre avec l’étude d’une oeuvre complète ( ou intégrale ) . Ce dernier mode de lecture est moins précis mais plus exigeant car il n’est pas question de prétendre expliquer en détails chaque page du livre mais de pouvoir parler facilement de l’auteur, des thèmes abordés dans l’ouvrage , des personnages principaux et secondaires, de l’intrigue, du cadre, et du sens du roman ou de la pièce (ou s’il s’agit d’un recueil de poèmes, d’être capable d’évoquer de nombreux poèmes ainsi que de connaître la construction du recueil (titre des livres ou des parties ); Bref vous l’aurez compris : il s’agit avant tout de rendre compte de sa lecture en entier . On vous demandera le plus souvent de résumer l’intrigue, d’évoquer le dénouement ou l’évolution d’un personnage ou de montrer en quoi s’agit d’une ouvert morale/amorale /originale/ tragique/ pathétique/comique / d’avant-garde ou au contraire classique …voyons ensemble ce qu’il est possible d’évoquer à propos de la lecture intégrale de la pièce de Beckett : En attendant Godot
Le sens de la pièce
Deux clochards apparaissent sur scène dans un décor quasi vide et attendent quelqu’un dont l’existence même est problématique . Leurs paroles révèlent qu’ils n s’entendent pas et leur silence cache ce qui n’est pas dit. Beckett repose dans sa pièce la question du sujet humain et de son animalisation qui a pu conduire à une monstrueuse tentative d’extermination d’une partie de l’espèce humaine . Comment l’écriture théâtrale peut -elle donner à voir l’homme amaigri, affaibli , assujetti et victime de ses semblables ? Beckett pose également, à travers les répétitions des gestes de ses personnages et le recommencement des séquences de la pièce , le problème de l’homme confronté à la sensation de l’absurde. Ce mal de vivre prend , dans l’œuvre, l’image d’un fardeau que portent les personnages et dont ils voudraient se débarrasser par lassitude. Les hommes sur scène montrent la fragilité de notre condition humaine soumise au temps avec leurs corps souffrants et leur santé qui se dégrade visiblement. (Faiblesse physique, démarche cahotique, Lucky croule sous le poids de ses bagages, malnutrition, Pozzo devient aveugle ) . Le théâtre s’efforce alors de montrer la solitude, le désœuvrement , l’ennui et la souffrance de l’homme dans un monde vide de sens. L’absence de décor est un des moyens visuels de figurer ce vide existentiel. Cependant au delà de ce pessimisme profond, le dramaturge introduit dans le jeu théâtral , le rire de dérision . Il ne s’agit pas à proprement parler d’un comique qui aurait pour but de se moquer mais plutôt d’un rire qui dénonce cette absurdité et qui renvoie le spectateur à ses interrogations existentielles . Ce rire est le contrepoint de la dimension tragique de l’existence humaine.
Autour des thèmes principaux
Avant de devenir dramaturge, Beckett a rassemblé dans des romans et des récits, les principaux thèmes de sa pièce et notamment les réflexions autour du couple; ils ont peur de se perdre et de se retrouver seuls mais ensemble ils ne se supportent pas et se font en permanence des reproches . Le couple paraît menacé par un hors-scène où règne la violence et où ils risquent d’être agressés . Et leur attente qui est le motif central de la pièce, nous paraît vaine: seule la mort viendra mettre un terme à leurs gestes et à leurs échanges . Le premier acte s’ouvre sur les retrouvailles entre Vladimir et Estragon et l’arrivée d’un étrange couple Pozzo et Lucky qui figure une relation maître / esclave ; Ce dernier qui semble souffrir , fait d’abord pitié aux deux clochards mais ils finiront par le battre après son monologue délirant. Lucky et Pozzo sortent.Arrive alors un messager qui annonce que l’arrivée de Godot est reportée au lendemain. Vladimir et Estragon décident de partir mais ne bougent pas. Fin de l’acte I. Pourtant le rideau s’ouvre sur une scène vide ; On aperçoit des chaussures et le chapeau de Lucky ; arrive alors Vladimir qui se met à chanter , suivi par Estragon qui ne semble pas avoir très envie de lui parler. Arrivent ensuite Pozzo aveugle et Lucky muet : tous les 4 finissent par se laisser tomber sur le plateau . Ils se battent : tous les deux frappent Pozzo ; Estragon frappe également Lucky . Le couple quitte la scène et Estragon s’endort. Vladimir paraît angoissé par sa solitude ; Estragon se réveille, Le messager revient et annonce la prochaine arrivée de Godot et le rideau se ferme sur une situation et une conversation qui rappellent celle du début de l’acte I .
Que sait-on de Godot ?
Il effraie tout le monde et Vladimir lui a adressé une sorte de prière , une vague supplique ; Il a répondu qu’ il ne pouvait rien promettre . Il a une belle demeure ( on couchera peut être chez lui au chaud au sec et le ventre plein, sur la paille ) et au moins deux serviteurs : l’un qu’il traite bien et l’autre qu’il bat . Il possède des chèvres et des chevaux et une barbe blanche.
Les personnages de Vladimir et Estragon en scène
A retenir : corps souffrants, clowns , vêtus de haillons pour suggérer la misère , se plaignent beaucoup de leurs maux (mal aux pieds, aux jambes, mal partout ) ; ensemble depuis plus de 50 ans , veulent sans cesse se séparer et se rejoindre; Leur lien est à l’image d’un élastique .
Le couple Pozzo / Lucky : la corde est ce qui les relie. Leur entrée en scène est terrifiante et surprenante. Lucky est enchaîné, bave, semble infrahumain ; Il obéit aux ordres de Pozzo sans broncher mais est capable de violence car il décoche des coups de pied à Estragon qui s’approche. Le rire du spectateur est ici celui de la cruauté car il rit de la souffrance de la figure d’autrui dégradée.Pozzo lui représente la figure du tyran détestable, prétentieux, et il veut vendre son compagnon. Mais ils restent ensemble car ils ont besoin l’un de l’autre.
Les deux messagers : ils représentent les émissaires de Godot et imitent le rôle du messager dans le théâtre antique . Ils sont bergers et gardent les chèvres de Godot .
Un théâtre en crise ?
Action appauvrie, propos qui traduisent les difficultés de la communication, hors-scène terrifiant, espace vide du plateau : la notion même de spectacle et de spectaculaire pose problème dans le théâtre de Beckett. Que nous donne-t-il à voir et à entendre ? La frontière entre le pathétique et le tragique est souvent très mince dans les stichomythies échangées par les acteurs . Le corps de l’autre est montré souvent comme désagréable dans sa proximité mais la présence du compagnon semble nécessaire pour subsister . La question du suicide traitée de manière dérisoire (la corde trop courte ) ouvre et ferme le spectacle. Néanmoins, Beckett a développé des aspects clownesques dans le choix des duos comiques avec les accessoires (comique de geste ) , les incohérences dans les propos( comique de langage ), les brusques changements d’humeur (comique de caractère ) , et la frustration du spectateur qui lui aussi, attend quelques chose qui n’arrive jamais. Le registre grotesque ou burlesque est mis en place avec les propos scatologiques ( pipi, puer, braguette ouverte , les bruits ) et les jeux de scène (tomber, ôter sa chaussure , marcher en claudicant ). Le spectateur est surtout sensible aux conversations décousues et aux changements de sujets : la conversation s’enlise, entrecoupée de nombreux temps de silence, dérive et finit par déboucher sur un autre sujet . La dynamique des échanges est marquée par une absence ostensible d’écoute et parfois même de compréhension lorsque Lucky se met à débiter son monologue insensé.
Réception de la pièce et mises en scène
Dès la première représentation en janvier 1953 à Paris, la pièce trouve son public; Roger Blin met en scène la pièce en accentuant la souffrance corporelle des acteurs : Estragon est quasi immobile, Lucky pris de tremblements ; Blin s’ efforce d’équilibrer le comique et le tragique sans qu’une dimension l’emporte sur l’autre.
En 1991 au théâtre des Amandiers à Nanterre, Jouanneau introduit quelques innovations : l’arbre est remplacé par un transformateur électrique , Vladimir et Estragon n’ont pas du tout le même âge; Lucky représente un travailleur immigré et Pozzo un reporter indifférent à la violence du monde. D’autres mises en scène peuvent souligner les conflits et les tensions et la pièce pourrait faire l’objet d’une lecture politique ou désespérée de la condition humaine dans un décor de fin du monde : terrain vague, gravats, chantier en construction abandonné. La pièce montre, en effet, la fragilité de l’homme et le spectacle théâtral se fait le reflet de douloureuses questions philosophiques que Ionesco , Sartre et Camus mettront en scène à la même époque dans leurs pièces comme Le roi se meurt, Les Mouches ou Huis-Clos et Caligula. Sartre le nomme théâtre de situations ou théâtre existentiel et on a baptisé ce courant littéraire ; théâtre de l’Absurde parce qu’il reflète l’absurdité de certains aspects de notre condition humaine.
De nombreux artistes tentent, à travers leurs oeuvres, de dénoncer une forme d’oppression qu’ils trouvent injuste : dès l’Humanisme, on réfléchit avec la découverte de nouvelles civilisations comme les Indiens d’Amérique, à la manière de vivre avec des étrangers qui ne nous ressemblent pas forcément . La pseudo-supériorioté de l’Homme blanc et de l’Européen sur la Sauvage , va alimenter des siècles de colonisation. Pourtant Montaigne avait déjà mis en évidence l’ethnocentrisme coupable des Européens dans les Essais où il relate l’arrivée à la cour du Roi d’une délégation de Sauvages venus du Brésil. Jean de Léry racontera dans ses Mémoires les années passées au Brésil et fera l’éloge des peuplades indigènes dont il souligne l’habileté et la connaissance de la Nature. Les Lumières dénonceront , un peu plus tard, la colonisation et ses massacres perpétrés au nom du racisme .
Montesquieu , dans un article polémique , dénoncera l’absurdité des arguments employés par les français pour justifier la traite des noirs et le commerce des esclaves. Voltaire , dans Candide, fera rencontrer à son héros un jeune esclave martyrisé et montrera ainsi, la cruauté des esclavagistes. Diderot, dans son récit : Supplément au Voyage de Bougainville , révélera les massacres et la violence perpétrée par la colonisation française à Tahiti. Le siècle suivant poursuivra la dénonciation de l’oppression sous toutes ses formes ; Les écrits peuvent alors prendre une dimension politique comme les poèmes de Hugo dans les Châtiments qui dénoncent l’iniquité du régime de Napoléon III qui l’obligera à vivre en exil durant 15 ans . Zola se fera journaliste pour condamner la position du gouvernement dans l’affaire Dreyfus qu’il accuse de mensonge dans un article demeuré célèbre: J’accuse . Le vingtième siècle débute par une guerre sanglante qui est suivie d’un second conflit tout aussi marquant dans les esprits .Le déclenchement de seconde Guerre Mondiale et l’occupation du territoire français par l’armée allemande après l’armistice de 40, vont donner lieu à de nombreux écrits de résistance . Mais quand on évoque la Résistance à cette époque, de quoi parle-t-on au juste ?
Qui sont les résistants en 1940 ?
Les écrits des poètes de la Résistance s’inscrivent tous dans un contexte singulier, qu’ils soient datés de 1940 ou des années suivantes, à savoir celui des années de l’occupation allemande en France et du régime autoritaire de Vichy.
Dès le second semestre de 1940 de jeunes Français (isolés ou un peu plus organisés) manifestent leur refus de l’occupation et parfois rejoignent le général de Gaulle à Londres : peu à peu , face aux brimades de l’occupation et au durcissement du régime de Vichy .dse cercles de résistants s’organisent et se regroupent. La Résistance dans son ensemble a concerné une infime minorité de Français, et certains d’entre eux n’avaient même pas conscience qu’ils faisaient de la résistance ; le mot lui-même de « résistance » est popularisé seulement à partir de 1942.
Dans la mémoire collective, que les historiens ont pris pour objet d’histoire, la Résistance garde une place à part. Elle est devenue un mythe fondateurqui a permis aux Français de se donner des valeurs et d’élaborer un projet de société pour l’après-guerre. La Résistance, c’est avant tout des hommes et des femmes, très souvent désintéressés, héros anonymes pour beaucoup, animés par des convictions patriotiques et humanitaires.
À l’origine, les premiers gestes de refus sont symboliques et minimes. Les premiers résistants sont issus de tous les milieux sociaux et agissent dans toutes les régions. Pour beaucoup, il s’agit avant tout de « faire quelque chose » pour ne pas subir le joug nazi. Ils réagissent en leur âme et conscience, sans suivre aucun ordre de mobilisation générale insurrectionnel. Leur combat est fou, car ils interviennent contre l’opinion commune et en dépit de la présence des occupants. .
Le point de départ des premières actions résistantes tient davantage du ressort du réflexe viscéral que de la réponse idéologique au nazisme. Écrasé par la peur et l’incertitude, dans une société décomposée, le résistant des premiers mois de l’occupation est très rare. Le sens du devoir semble l’emporter soit en distribuant des tracts, soit en coupant des lignes téléphoniques (l’ouvrier agricole Étienne Achavanne, sera le premier résistant français fusillé, le 20 juin 1940), ou encore en refusant d’amener le drapeau français aux Allemands (le maire de La Rochelle le 23 juin 1940). D’autres rejoignent de Gaulle qui a lancé son appel de Londres le 18 juin ;
Progressivement, des groupes d’hommes et de femmes, pour la plupart jeunes et sans vie sociale et familiale encore bien assise, s’organisent, par exemple au musée de l’Homme à Paris, ou dans plusieurs lycées parisiens ; le 11 novembre 1940, des étudiants manifestent aux Champs-Élysées et déposent une gerbe de fleurs au pied de l’Arc de Triomphe, prenant des risques incroyables. La répression sera très dure. À Londres, avec l’appui de Churchill, de Gaulle avance à pas lents. Mais rien n’est facile. Il faut non seulement trouver des leaders plus âgés, mais accepter également de tout abandonner, le plus souvent une vie professionnelle – quand elle ne sert plus de couverture pour cacher ses activités résistantes – et parfois une épouse et des enfants.
En 1941–1942, de part et d’autre de la ligne de démarcation, les résistants cherchent de l’argent et des armes, mais organisent aussi des mouvements et des réseaux. Les premiers (Franc-Tireur, Combat, Libération-Sud, Défense de la France, entre autres) ont des visées politiqueset se préparent à prendre en mains les destinées politiques de la France de l’après-guerre. Les seconds effectuent des missions militaires et de renseignement. Par ailleurs, la France libre est en lutte contre les Américains pour faire reconnaître sa légitimité, tandis que les chefs de la résistance intérieure s’affrontent pour le pouvoir.
Avec l’invasion de l’URSS par les nazis, en juin 1941, des communistes organisés en triades commettent plusieurs attentats contre l’armée allemande, occasionnant des mesures de rétorsion cruelles : exécutions d’otages, arrestations de centaines de résistants par les polices françaises . Lesecond semestre 1941 marque bien le passage à la Résistance arméeen métropole.
À l’automne 1942, les résistants ont enfin conscience qu’ils œuvrent pour la Résistance. Grâce à Jean Moulin – arrêté à Caluire en juin 1943, puis tué sous les coups de Klaus Barbie à Lyon – qui sait réunir les différentes obédiences de la Résistance intérieure, de Gaulle devient le chef de la France résistante. Pour nombre de résistants, non seulement il faut chasser désormais les Allemands, détruire le régime de Vichy, mais il faut également réfléchir aux méthodes de restauration de la République après la Libération.
Ils se nommaient Paul Eluard, Louis Aragon, Philippe Soupault, Robert Desnos , René Char , Jean Casson , Robert Seghers , René Guy Cadou ; vous en saurez plus en suivant ce lien … bonne lecture
https://www.reseau-canope.fr/poetes-en-resistance/accueil/
Après la seconde guerre mondiale, partout dans le monde, des artistes et des écrivains continuent à prendre la plume ou le stylo pour résister à ce qu’ils entendent dénoncer et notamment la colonisation et le racisme: poètes des Caraïbes et poètes africains s’unissent ainsi pour combattre l’hégémonie de l’homme blanc : ils fondent des concepts baptisés négritude (fierté d’être noir ) et créolité (identité métisse revendiquée ) ; Ils s'appellent Senghor, Aimé Césaire, Rene Guy Tyrolien , René Depestre et ils continuent le long combat de leurs ancêtres pour affirmer leurs droits et dénoncer les mentalités esclavagistes de certains Européens ou Américains. En Orient, les poètes palestiniens comme Samir El Qassim dénoncent l'occupation armée de leur pays et entendent, de cette manière, résister .
Une dissertation réussie se base sur une analyse complète du sujet donné :
Etape 1 : définir le sujet
Les mots importants sont « expérience vécue » et « force d’une argumentation »
« expérience vécue » renvoie à des récits de vie ou de tranches de vie, donc à des passages narratifs ; cela peut donc faire référence à l’autobiographie (s’il s’agit de la vie vécue par l’auteur), mais aussi aux apologues qui exposent une situation qui va servir de base à une morale et à tout genre qui comporte une histoire . Il peut donc s’agir de « l’expérience vécue » par l’auteur, par des personnes ayant réellement existé ou par des personnages fictifs ;
L’expression « force d’une argumentation » renvoie à l’efficacité pour argumenter. Cela revient à se demander ce qui pour un lecteur a le plus d’efficacité . La question que vous devez vous poser et qui est une reformulation du sujet est la suivante : Le recours à l’expérience est-il un moyen efficace pour soutenir une thèse/des idées ?
Lorsque vous la trouvez dans l’énoncé d’un sujet : l’expression « Dans quelle mesure » suggère de chercher pourquoi l’expérience vécue est efficace, donc d’analyser ses atouts et avantages. Mais vous devez aussi vous demander si elle ne présente pas des limites, des inconvénients, ou si elle est suffisante pour appuyer une thèse.
Etape 2 : Chercher des idées
Mettez la question posée par le sujet en relation avec les grands thèmes de la question de l’homme dans la littérature argumentative : s’interroger sur l’homme, c’est prendre en compte ses divers aspects en tant qu’individu (corps, sensibilité, esprit, conscience), mais aussi en tant que membre d’un groupe social (famille, milieu et mœurs, travail, nation, et aborder les questions d’ordre social, politique, scientifique, éthique, religieux (valeurs qui doivent guider la vie : bonheur, pouvoir, liberté…).
Pour trouver des idées et construire le plan, répertoriez les types d’expériences vécues rapportées dans les textes argumentatifs que vous connaissez. Vous partez alors d’illustrations concrètes qui seront développées dans la rédaction de votre dissertation. Ce type de plan est appelé raisonnement par induction.
Les exemples : en partant du corpus, faites la liste des textes que vous connaissez qui comportent le récit d’expériences vécues, réelles (biographie, autobiographie) ou fictives présentées comme réelles, dans les apologues (fables, contes, notamment contes philosophiques), mais aussi dans les romans (Hugo, Les Misérables ; Zola, Germinal ; Camus, La Peste…). Rangez ensuite ces illustrations selon leur efficacité argumentative ( du plus convaincant au moins convaincant par exemple)
Au moment de rédiger, pour éviter la répétition de l’expression « expérience vécue » mais aussi pour trouver des idées, faites-vous un « stock » de mots du champ lexical qui s’y rapporte : exemples personnels, tranche de vie, parcours, (le) vécu, (l’)histoire, expérimentations…
Soyez attentif à la bonne construction de vos paragraphes. Un paragraphe de dissertation n’est complet que s’il comporte trois composantes indispensables : l’argument avancé, l’exemple qui l’illustre et le commentaire de cet exemple. La longueur moyenne d’un paragraphe est d’une dizaine de lignes.
Vous devez développer l’exemple en mettant en valeur les détails concrets qui appuient l’argument. Attention ! Il ne faut pas raconter toute l’œuvre, mais faire des commentaires directement reliés à l’argument à démontrer.
Etape 3 : rédiger
Introduire le sujet (la citation est souvent un moyen élégant d’entrée en matière ..pensez-y
La pensée naît d’événements de l’expérience vécue et elle doit leur demeurer liée comme aux seuls guides propres à l’orienter », écrit la philosophe Hannah Arendt. Une telle affirmation confère à l’expérimentation un rôle primordial dans la formation de notre pensée et suggère que le récit d’expériences – réelles ou fictives – est un moyen argumentatif infaillible pour forcer l’adhésion d’autrui. Mais n’est-ce pas une position un peu extrême ? Certes, il faut accorder dans sa réflexion une place à l’expérience vécue . Cependant son efficacité présente des limites – voire des dangers – et requiert des précautions ; il convient d’en user avec discernement et de lui garder sa juste place dans l’argumentation .
I. L’efficacité argumentative de l’expérience vécue
Une argumentation est d’autant plus forte dans son expression, d’autant plus persuasive, d’autant plus vivante qu’elle se nourrit de l’expérience vécue par celui qui la conçoit et la compose, mais aussi vécue par d’autres auxquels il peut faire référence.
1. Une argumentation concrète, détaillée et incarnée
L’argumentation inspirée et illustrée par une expérience vécue, personnelle ou non, est concrète, souvent détaillée. Ainsi, Le Dernier Jour d’un condamné, de Hugo, qui retrace les derniers moments d’un homme qui va être guillotiné, permet au lecteur de partager, au fur et à mesure que les heures s’écoulent, les émotions, les sentiments et les réflexions du futur supplicié, prises sur le vif, bien plus qu’un traité ou un essai théoriques sur la peine de mort.
Les idées sont alors incarnées et prennent un relief saisissant. L’expérience vécue donne corps à des abstractions en les incarnant. Les idées « en action » – les allégories animales de La Fontaine, comme le Loup dans « Le Loup et le Chien » (qui représente le choix de la liberté face à la soumission, mais aussi l’acceptation de la pauvreté et de la précarité), oul’expérience de mineur de Lantier, symbole de la révolution – sont concrètement perçues et les arguments des personnages touchent le lecteur comme s’il s’agissait de véritables témoignages authentiques.
2. Force de l’authenticité, force de l’identification
L’efficacité de l’expérience vécue tient aussi à l’authenticité, à la véracité qu’elle confère à l’argumentation. Ainsi, dans les Mémoires de guerre, les idées politiques de De Gaulle s’enrichissent d’un vécu profondément enraciné dans la réalité : il parle en connaissance de cause de la Libération, des forces antagonistes, pour en avoir été non seulement un témoin, mais aussi un acteur de premier plan. Qui peut mieux connaître les rouages de la politique de ces années mouvementées ? De là vient aussi l’efficacité des romans d’apprentissage, tels que Le Rouge et le Noir, de Stendhal. Le lecteur s’identifie au héros at apprend à travers les expériences de ce dernier .
L’exemple – personnel ou fictif – peut aussi susciter la sympathie ou l’identification avec le locuteur ou avec le personnage(s) dont l’expérience est rapportée : le lecteur vibre avec émotion au gré de ce qui arrive aux êtres dont il suit l’itinéraire et auxquels il s’attache. ……… comme dans …..
Ainsi, le lecteur qui s’identifie à un personnage adhère à sa conception du monde ou au contraire la rejette ; il subit inconsciemment l’ influence de ce modèle.……
3. La variété apportée par l’expérience vécue
Le recours à l’expérience vécue permet aussi la variété, comme en témoigne la multitude des genres littéraires qui reposent sur un récit : apologues (qui se diversifient en fable, conte…) ou romans.
Parfois même, à l’intérieur de genres plus austères – l’essai, le traité… –, un auteur introduit des passages narratifs qui agrémentent une argumentation théorique qui serait trop abstraite. Ainsi, dans son article « Torture » du Dictionnaire philosophique,Voltaire introduit l’histoire véridique du jeune chevalier de La Barre, torturé pour avoir « chanté des chansons impies ».
Le recours à l’expérience vécue permet de varier les types de personnages : les bons et les méchants s’opposent (Jean Valjean et Javert dans Les Misérables), mais aussi les registres : lyrisme d’« Ultima verba », le poème de Hugo ; La Peste de Camus, tantôt lyrique, tantôt pathétique avec le récit de la mort de l’enfant.
4. Chacun porte en soi « la forme entière de l’humaine condition »
L’expérience vécue peut, en outre, inspirer des idées plus larges, voire universelles. Comme le dit Montaigne : « Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Ainsi, parler de soi, c’est aussi parler de l’ensemble des hommes dès lors qu’il est question de la condition humaine, de ses joies, de ses peines.
Lorsque Hugo affirme : « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous […] Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi » (préface des Contemplations), il donne à son cas particulier une portée universelle. De même, l’expérience personnelle de Primo Levi dans les camps de concentration racontée dans Si c’est un homme (1947) renvoie l’image de tous les déportés et prend une portée morale en présentant aux hommes l’image de leur propre cruauté.
5. L’efficacité du raisonnement inductif
Enfin, le récit de l’expérience vécue amène le lecteur – qui doit tirer ses propres conclusions de l’exemple proposé – à une démarche inductive. Le cheminement de la réflexion va de l’exemple à la généralisation, du concret à l’abstrait. L’auteur joue ainsi de la force et de la vertu de l’exemple. La fiction parle à l’imagination avant de parler à l’esprit.
Une telle démarche requiert un lecteur actif qui doit réfléchir pour tirer de l’expérience vécue des conclusions et en trouver les implications dans son propre monde. Ainsi, à partir du récit que fait Montaigne dans ses Essais de sa rencontre avec des « sauvages » venus à Rouen, le lecteur doit discerner la critique sociale et politique implicite des sociétés dites civilisées et l’image du roi idéal selon l’auteur.
II. Limites et conditions de l’efficacité de l’expérience vécue
Cependant, l’efficacité de l’expérience vécue présente des limites et doit obéir à certaines conditions.
1. Une seule expérience ne saurait amener à une loi
Au-delà de l’aspect affectif, le recours à l’expérience vécue peut pêcher par ses failles logiques. Ainsi, dans les sciences expérimentales, une expérience ne suffit pas à confirmer une loi ; pour cela, il faut que de multiples expériences dans des conditions identiques aboutissent au même résultat.
De la même façon, une histoire vécue n’est qu’un cas particulier qui dépend du contexte dans lequel elle se déroule et qui ne saurait aboutir immanquablement à une vérité générale.
2. La nécessité d’un regard objectif sur son expérience
Pour convaincre, l’argumentation, en tant que développement d’une pensée abstraite, d’idées qui atteignent un degré suffisant de généralité, doit dépasser tout point de vue étroitement partisan, souvent formé par une expérience de la vie nécessairement limitée et contingente. Pour mener une argumentation efficace, il faut savoir prendre le recul nécessaire et gommer toute subjectivité excessive, volontairement ou involontairement déformante.
3. Les dangers de la persuasion : un lecteur sous influence
Parce que l’expérience vécue s’adresse davantage à l’imagination et à l’affectivité qu’à la raison, elle est plus propre à persuader qu’à convaincre et de ce fait présente des dangers. Ainsi, la sympathie (au sens étymologique) du lecteur, son identification avec le personnage dont est rapportée l’expérience peut être si forte qu’elle l’investit complètement. Le lecteur qui s’identifie ainsi à un personnage adhère à sa conception du monde ; il subit inconsciemment l’influence de ce modèle, qui peut, par un raisonnement spécieux, présenter comme une vérité générale sa propre expérience.
Il faut savoir lutter contre les séductions du récit, lequel peut prendre des voies détournées pour abuser et influencer : combien de lecteurs se sont laissé séduire par Mein Kampf et ses raisonnements spécieux ?
La dernière partie de la dissertation (pour ceux qui souhaitent établir un plan en trois parties) propose alors une sorte de synthèse qui repose sur le mélange des récits avec des arguments fondés sur un raisonnement dans des genres hybrides comme le conte philosophique, qui allie la dimension séductrice de la narration avec le choix plus sérieux des thèmes abordés. On pourrait aussi évoquer la morale des fables qui illustre implicitement souvent les enseignements à tirer de l’apologue. On peut aussi envisager l’idée selon laquelle les expériences d’un homme sont assez limitées alors que l’imagination artistique permet de les multiplier et ainsi de les rendre plus enrichissantes .
Certes ce n’est pas à proprement parler un écrivain mais il demeure un homme de lettres ou plutôt un homme qui sait manier le Verbe. Artisan majeur de la Révolution française, il en incarne à la fois le pire et le meilleur ; Le pire car son intransigeance a fait de lui le chef d’orchestre de la Terreur et le meilleur car il avait à coeur de transformer en profondeur la société française et de donner des droits au Peuple dans son ensemble sans distinction de classe sociale, de couleur , de parti politique . Considéré par certains comme un tyran, un véritable despote et exécuté le 9 thermidor , son génie politique et sa vision d’avenir , sont reconnus par beaucoup comme des bases de notre démocratie actuelle. Sa biographie ne suffit pas à le faire connaître; C’est pourquoi vous trouverez dans ce billet , un résumé de sa carrière et des citations commentée qui tentent de cerner son idéologie . Commençons par quelques dates …
Sa biographie (abrégée à partir du site hérodote.net )
C’est tout d’abord un avocat : ce qui explique sa connaissance de l’éloquence qu’on apprenait alors aux futurs magistrats dans le cadre de leurs études. Fils d’un avocat d’Arras, qui appartient à la petite noblesse de robe, il a perdu très tôt ses parents et a été élevé par son grand-père .Après ses études, il demeure dans le Nord de la France . Séduit par les écrits sentimentaux de Rousseau, introverti, studieux, il ne fréquente pas de femme et n’a guère d’amis. On le décrit comme un jeune homme solitaire et taciturne. C’est alors que surviennent les élections aux Etats généraux en 1789. Il signe alors son entrée en politique.
Il est rapidement élu député du tiers état d’Arras et se montre d’abord discret à l’assemblée mais assidu à un café de Versailles fréquenté par des députés bretons et auquel on donnera le nom de club breton. À l’automne 1789, le roi et l’Assemblée se transportent à Paris. Le club breton s’installe de son côté dans le couvent désaffecté des Jacobins. Il portera alors le nom célèbre de club des Jacobins en référence à ce lieu de leurs premières réunions.
Lorsqu’il prend la parole à la tribune de l’Assemblée, Robespierre suscite des ricanements avec sa voix éraillée et son emphase amis il va donner toute sa mesure au club des Jacobins. Ce haut lieu de l’agitation révolutionnaire est fréquenté par les députés comme par les artisans de la ville, ceux que l’histoire va nommer les sans-culottes .Son détachement des plaisirs terrestres lui vaut le surnom d’« incorruptible défenseur du peuple ».Après la chute de la monarchie, Robespierre est à nouveau élu député et entre à la Convention le 20 septembre 1792. Il se hisse d’emblée parmi les chefs de file de la Montagne et des Montagnards (on donna ce surnom aux députés qui s’asseyaient en hauteur dans les gradins ) et organise l’élimination de la Gironde, un parti modéré qu’il jugeait coupable de s’opposer à la Terreur. Ses chefs sont proscrits le 31 mai 1793.
L’« Incorruptible » va personnifier la Révolution à partir de son entrée le 27 juillet 1793 au Comité de Salut Public (le gouvernement révolutionnaire), dont il va devenir le président sans en avoir le titre.
Dans son discours du 5 février 1794, il en appelle à la terreur pour sauver la Révolution menacée de l’intérieur (par les partisans d’un retour à la royauté ) comme de l’extérieur (par les guerres des gouvernements étrangers) et lui donne une justification inattendue : « La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie ». Dictateur de fait après l’exécution de son principal rival Danton, le 5 avril 1794, il relance donc la terreur et même la Grande Terreur. Il tente même d’imposer l’éphémère culte de -l’Etre Suprême en remplacement du christianisme.
Gagnés par la lassitude et la peur, rassurés par les victoires des armées françaises sur le front, les députés de la Convention finissent par s’insurger et décrètent l’arrestation de Robespierre et de ses proches le 9 thermidor An II (27 juillet 1794). L’« Incorruptible »est guillotiné le lendemain.
Ce qu’il a dit :
Celui qui dit qu’un homme a le droit de s’opposer à la Loi, dit que la volonté d’un seul est au-dessus de la volonté de tous. Il dit que la nation n’est rien, et qu’un seul homme est tout. S’il ajoute que ce droit appartient à celui qui et revêtu du pouvoir exécutif, il dit que l’homme établi par la Nation, pour faire exécuter les volontés de la nation, a le droit de contrarier et d’enchaîner les volontés de la nation ; il a créé un monstre inconcevable en morale et en politique, et ce monstre n’est autre chose que le veto royal.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Discours contre le veto royal, absolu ou suspensif, 21 septembre 1789
“La loi est-elle l’expression de la volonté générale lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne peuvent concourir, en aucune manière, à sa formation ? Non.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Discours à l’Assemblée constituante, 25 janvier 1790
“La source de tous nos maux, c’est l’indépendance absolue où les représentants se sont mis eux-mêmes à l’égard de la nation sans l’avoir consultée. Ils ont reconnu la souveraineté de la nation, et ils l’ont anéantie. Ils n’étaient, de leur aveu même, que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c’est-à-dire despotes, car le despotisme n’est autre chose que l’usurpation du pouvoir souverain.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – 29 juillet 1792
“Toute spéculation mercantile que je fais aux dépens de la vie de mon semblable n’est point un trafic, c’est un brigandage et un fratricide.“
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Sur les subsistances, séance de la Convention du 2 décembre 1792
“La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Discours à la Convention nationale sur les subsistances, 2 décembre 1792
“Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Discours sur la nouvelle déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 24 avril 1793
“La force publique est en contradiction avec la volonté générale dans deux cas ou lorsque la loi n’est pas la volonté générale; ou lorsque le magistrat l’emploie pour violer la loi.”
Maximilien de Robespierre – 1758-1794 – Sur le gouvernement représentatif, 10 mai 1793
Ses discours
Vous trouverez en pièce jointe dans cet article les 4 textes de votre liste du bac qui font l’objet de 4 articles .
Célébrer le 14 juillet, la prise de la Bastille, c’est ne se souvenir que d’une des journées qui changèrent l’Histoire de notre pays ; En effet, la révolution française avec son cortège de héros et d’horreurs, de passions et de drames, de victoires et d’écrasantes défaites, c’est l’avénement de tout un siècle : celui des Lumières; Parfois les dates de l’Histoire ne correspondent pas toujours aux siècles : le siècle des Lumières commence en 1715 avec la mort de Louis XIV et s’achève dans le sang et les larmes, en 1789; En quelques mois, quelques années tout au plus, de nombreux combats vont trouver une réponse politique et législative avec les discours des orateurs de la Révolution et la déclaration des droit de l’homme et des citoyens. Education, libertés individuelles, démocratie, régime républicain, droit des femmes et des enfants , reconnaissances de l’égalité des droits des citoyens sans tenir compte de leur naissance et de leur rang social , suppression des privilèges de l’aristocratie et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fin de la monarchie absolue : voilà quelques avancées que nous devons en partie aux révolutionnaires ; Examinons plus en détails le déroulement des événements qui rythmèrent cette période agitée et découvrons quelques acteurs de premier plan .
En mai 1789 s’ouvrent les Etats Généraux qui prennent le nom de Communnes et s’instituent Assemblée Nationale le 17 juin ; Le Serment du jeu de Paume est prononcé le 20 et la Bastille prise le 14 juillet; Commence alors la Grande Peur; Le 4 aout on déclare l’abandon des privilèges du clergé et de la noblesse et le 05 octobre les femmes marchent sur Paris suivies par la garde nationale emmenée par Lafayette qui se rend à Versailles et ramène le roi le 06 octobre .
Les Etats Génarux comptent 1150 députés : près de 300 pour le clergé et la noblesse et le double pour le Tiers Etat avec notamment Mirabeau , Robespierre, Sieyès l’un des 20 députés de Paris et Volney. Le serment prononcé par l’Assemblée de ne jamais se séparer place cette nouvelle pratique sous le signe des actes héroïques de l’Antiquité mais on y retrouve également l’idée d’un contrat social entre l’individu et la société à la manière des textes de Rousseau . Peu à peu chacun propose des changements pour réduire les injustices : que les peines soient les mêmes pour tous par exemple et que la justice soit gratuite ; que les emplois ne soient pas réservés à certaines classes sociales mais ouverts à tous ; il fallait que ces intentions fussent converties en lois et c’est ce que va permettre l’adoption de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Toutefois à y regarder d’un peu plus près, on s’aperçoit que les paysans sont quelque peu oubliés car si les droit des personnes évoluent, étrangement les droits sur les terres sont encore maintenus ; Bien entendu, le roi refuse de signer les décret consécutifs à la nuit du 4 août.
Dans Paris la famine gagne du terrain et des centaines de femmes partent des Halles pour se rendre à Versailles ; le lendemain le roi revient à Paris et promet du pain; jusqu’en novembre 1789, on assiste à un double mouvement de résistance d’une part et d’union du peuple d’autre part; la révolution est désormais en marche et rien ne pourra plus en arrêter le mouvement ; En novembre 1789, on assiste aux premières fédérations de communes rurales qui dépassent ainsi les clivages des Provinces ;leurs mot d’ordre: “Plus de province! la Patrie !” Et ils jurent de s’aider , de se nourrir les uns les autres par delà les divisions des territoires et les frontières naturelles qui les séparent .
Le 14 juillet 1790 a lieu la fédération générale au Champ de Mars; des milliers de français ont fait le déplacement pour assister au grand défilé sous la pluie ; C’est La Fayette sur son cheval blanc qui prononce le serment fédératif : ” nous jurons de rester à jamais fidèles à la Nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée Nationale …” Le roi qui sent la colère gronder décide de s’enfuir mais il est rattrapé à Varennes en juin 1791 et ramené sous bonne escorte ; La question de la guerre va alors diviser la France :les girondins s’y déclarent favorables alors que Robespierre s’y oppose farouchement car il veut d’abord éteindre les contre-révolutions à l’intérieur du pays ; le 20 avril 1792 la France vote la guerre contre l’Autriche; les défaites militaires se succèdent et le roi refuse de ratifier certaines mesures du gouvernement pour ainsi le forcer à démissionner ; en juillet 1792, on proclame la Patrie en danger et on enferme le roi au Temple .
La Grande Peur va déferler sur le pays : durant les premiers jours de septembre, on massacre de nombreux prêtres réfractaires et la foule se gonfle peu à peu de brigands et de voleurs qui de prisons en prisons, violent, égorgent et pillent . Les exécutions durèrent 4 jours et 4 nuits et la princesse de Lamballe, dame de compagne de la reine, fut parmi les victimes ; On dénombra environ 1000 morts : essentiellement des détenus et quelques prêtres ainsi que quelques nobles. Après les batailles de Valmy et de Gemmapes , le roi est déchu en août et son procès commence .
La découverte des tractations secrètes entre le roi et les Autrichiens conduit à sa mise en accusation; La Montagne et Saint Just,dès novembre 1792 estiment le jugement nécessaire alors que la parti girondin hésite. Déclaré coupable par 700 vois, on décide pourtant que le jugement ne sera pas ratifié par le Peuple ; la mort est votée par 387 voix contre 334 pour ceux qui s’y opposaient et le sursis est refusé par une courte majorité en janvier . Le roi sera donc exécuté le 21 janvier 1793 : certains feront de lui le martyr de la royauté et de cette révolution qui aura bien du mal, après ce régicide, à retrouver une unité et l’aval de l’opinion publique .
Le 1 février 1793, la France repart en guerre, cette fois contre l’Angleterre et la Hollande : la Convention a besoin de lever 300 000 hommes et cette mesure contestée par les départements de l’ouest , demeurés majoritairement royalistes, provoque début mars un soulèvement de la Vendée : les Chouans vont marquer l’Histoire ;les paysans s’en prennent aux villes qui elles sont républicaines ; A Paris, la tension monte également; les Jacobins avec à leur tête Marat veulent destituer les membres de la Convention qui avaient voté l’appel au peuple lors du procès du roi. Les girondins de leur côté,tentent de faire accuser Marat par le tribunal révolutionnaire en avril 1793 mais ce dernier le soutient , le surnomme l’Ami du Peuple et demande un jugement pour 22 députés girondins. L’opposition entre les girondins qui s’appuient sur la province et les Montagnards qui siègent sur les bancs les plus haut de l’Assemblée et s’appuient sur Paris et les grandes villes ne cesse de croître .Les Montagnards accusent 22 députés girondins d’être redevenus royalistes et obtient leur arrestation . Pendant ce temps, l’armée des Chouans gagne du terrain et encercle Nantes mais leur avancée est stoppée ; Le 13 juillet 1793, Charlotte Corday tue Marat dans son bain après s’être rendue à son domicile; elle est guillotinée le 19 juillet
Les députés girondins sont exécutés le 30 octobre 1793 et Madame Roland le 8 novembre : “O liberté que de crimes commis en ton nom” furent ses dernières paroles . Danton , Camille Demoulins , Fabre d’Eglantine, débutent une campagne pour mettre fin aux exécutions mais Robespierre , fait voter leur mort en avril 1794 . Il organise ensuite la fête de l ‘Etre Suprême et marche en tête de la Convention dont il est alors le Président. Le complot prend forme contre celui que beaucoup considèrent alors comme un tyran. Le 9 thermidor d’abord victime d’une tentative d’assassinat , la mâchoire brisée, Robespierre est mené à l’échafaud avec 21 autres membres de la Commune ; 70 le lendemain seront exécutés et 20 encore le troisème jour .
Quelques noms à connaître :
Bailly , député du Tiiers-Etat, organisa le Jeu de Paume, maire de Paris, exécuté en mars 1793 parce qu’on l’a tenu responsable de la fusillade du Champ de Mars (a donné l’ordre de tuer ceux qui voulaient destituer le roi après sa fuite )
Brissot chef du parti girondin, guillotiné le 31 octobre 1793
Charette, prit la tête des paysans vendéens insurgés et fut fusillé à Nantes en 1796
Condorcet ,député à la Convention, il vota la déportation du roi, se cacha après l’exécution de se ami girondins, fut arrêté et es suicida en prison en 1794; -Réformateur et spécialiste de l’Education
Corday : a décidé de tuer Marat qu’elle jugeait responsable des poursuites contre les députés girondins ; Guillotinée en juillet 1793.
Danton : avocat, fonda les Cordeliers, intégra la Commune et combattit les girondins; il demanda toutefois la fin de la Terreur et Robespierre le fit exécuter après un procréé escamoté ( avril 1794 )
Marat : fonde un journal intitulé l’Ami du peuple , député montagnard à la Convention, il voulait exécuter tous les ennemi edu Peupl est fonda le tribunal révolutionnaire et le comité de Sureté; Poignardé par Charlotte Corday en 1793
Mirabeau : élu député du Tiers-Etat, défend l’idée d’une monarchie constitutionnelle ; inhumé au Panthéon, on eut après sa mort en 1791, la preuve de sa duplicité : il était complice de la Cour.
Robespierre : député, devient républicain , vote la mort du roi et combat les girondins ;défend la nécessité d’un gouvernement révolutionnaire et de la Terreur ; finit par être exécuté par les partisans de ceux qu’il a tués.
Madame Roland: épouse de l’ancien ministre de l’Intérieur en 1792, elle soutient les girondins et les suivra sur l’échafaud. (novembre 1793)
Saint-Just : député à la Convention, proche de Robespierre , prit des mesures favorables au plus pauvres et contribua au renforcement du pouvoir révolutionnaire. ( exécuté avec Robespierre )
Pour comprendre les peurs et les réactions des hommes de la Renaissance face aux étrangers, aux peuples inconnus , il faut comprendre ce que signifiait pour eux homme sauvage. Ce billet reprend les principales évolutions du concept d’homme sauvage avant que les philosophes des Lumières , et notamment Rousseau et Voltaire, créent le mythe de l’homme sauvage aux qualités naturelles.
Les hommes du Moyen-Age assimilent souvent les hommes sauvages à des créatures diaboliques, monstrueuses associées à l’animalité et au monde nocturne comme les loups-garous, les ogres cannibales , dévoreurs d’enfants et autres créatures infernales, mi homme mi animal, à la force surhumaine menaçante. Les
représentations de
l’Homme sauvage varient
suivant les époques , mais de manière constante il pose le problème
de la société qui
pense
s’être éloignée d’une
nature qui
lui est devenue étrangère, et qui
tente
de rétablir un lien avec
les puissances naturelles .Toutefois, cette
figure de l’homme sauvage n’aurait pas survécu si elle n’avait pas
été chargée d’un sens
politique et
religieux
. En Europe
,on
retrouve des peurs universelles sous
certaines représentations :
l’homme
craint l’épaisseur et
le mystère des forêts qu’il peuple de figures sauvages comme les
sauvageons , les hommes-arbres ou hommes souterrains (nains), les
hommes -animaux comme les garous ou les centaures.
Dans
l’iconographie française, du Moyen-Age on
représente l’homme sauvage
sous la forme d’un homme
habillé de peaux de
bêtes,
voire lui-même velu. On s’entend généralement sur l’idée que
cette figure est négative : elle
représente politiquement
et sociologiquement
le
regard méprisant, de l’aristocratie
sur le paysan, proche de la nature, mi-homme, mi-bête, et quasiment
encore païen.L’assimilation mythologique
de l’Homme sauvage au Chasseur sauvage est possible
dans certaines régions d’Europe du Nord où on
y voit une survivance de la métamorphose du dieu germano-scandinave
Wotan.
Le
chasseur sauvage serait un homme qui a bravé un interdit ou un
tabou, par exemple la chasse ou la consommation d’un animal tabou. Il
reviendrait
en esprit, traversant les airs comme Wotan, à la tête d’une armée
de morts métamorphosés en bêtes sauvages. (voir
illustration en tête du billet). D’autres interprétations
religieuses sont en concurrence : dans l’occident chrétien ,
lors du
Carnaval, l’Homme Sauvage est parfois vêtu d’un pagne de peaux de
bêtes, de feuilles, et porte un petit arbre, le ” mai “.
A
partir du début du XVIe siècle, l’Homme sauvage devient en
Allemagne notamment la représentation symbolique et valorisante de
l’antiquité , faite d’une société de moeurs simples et justes et
de courage : les tribus au fond de leurs forêts primitives, ont
résisté à mains nues avec succès aux Romains bien armés mais de
mœurs dissolues. On célèbre donc avec cette figure le culte des
Ancêtres courageux et rustiques. La représentation de l’Homme
Sauvage, vêtu d’un bout de peau de bête et armé d’une massue,
reprend l’image d’Hercule et établit le mythe d’une antiquité
vraie, fondée sur la pureté des modes de vie ; Cette idéologie
servira aux philosophes des Lumières pour opposer la sagesse
naturelle des hommes sauvages et la dépravation, la
corruption des sociétés occidentales qu’ils jugent décadentes et
perverties . (c’est le mythe du bon sauvage)
La
propagande des humanistes
de la Renaissance
explique la popularité (ou plus exactement la non-censure) du thème
dans les cortèges paysans, et le nom du ” Sauvage ” donné
à des enseignes de tavernes, à des statues de fontaines, à des
rues.Les
hommes de la Renaissance , confrontés aux peuplades indigènes,
durent renoncer à ces fantasmagories mais elles étaient très
présentes dans leur imaginaire. L’homme sauvage peut donc incarner
soit une menace car il est fort et réfrène difficilement ses
instincts, soit l’idée d’un passé légendaire qui nous renvoie à
nos origines.
Aujourd’hui
on assiste à un renouvellement des sens du terme Sauvage et
l’univers de la publicité, par exemple, exploite les connotations
positives du
mot avec l’image de Johnny Depp qui vante les mérites d’une eau de
toilette, dans un désert, entouré de fauves, tatoué comme un
chasseur d’une tribu primitive.
Dans
l’ Ingénu, Voltaire a construit son personnage en reprenant
certaines caractéristiques de l’homme sauvage ; la force
physique, la virilité et le goût du combat mais il apprend à
dompter sa nature sauvage pour devenir un homme accompli et
raisonnable, un
vrai philosophe qui a su contrôler ses instincts et devenir
civilisé, en ne gardant que le meilleur des moeurs qu’il observe.