26. mars 2025 · Commentaires fermés sur La peau de chagrin: la découverte des pouvoirs du talisman · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

 Un exemple d’introduction ... Surtout connu pour son grand  projet de Comédie Humaine  , vaste chantier littéraire de 90 volumes  sur lequel il a travaillé durant plus de 20 ans, et qui  analyse plusieurs aspects de la société,  Honoré de Balzac  est souvent considéré comme l’un des premiers auteurs réalistes en raison de son ambition de peindre la société toute entière . Pourtant  lorsqu’il publie son second roman  intitulé La peau de chagrin, c’ est encore  un jeune  provincial, récemment monté à Paris ,  à peine connu , âgé de 30 ans,  et  qui ressemble, par de nombreux  traits à son héros Raphaël de Valentin  .  Ce dernier , désespéré par ses revers de fortune, souhaite mettre fin à ses jours mais en attendant l’aube , il  pénètre, par hasard ,  dans un magasin d’Antiquité et découvre un vieux parchemin  et un mystérieux marchand lui  vante les pouvoirs magiques de ce talisman.

La découverte des pouvoirs fantastiques de cet objet se situe dans  la première parie du roman. Comment se déroule la rencontre entre le vieil Antiquaire   et Raphaël ? Le premier mouvement résume les croyances du marchand et présente les pouvoirs surnaturels de la peau. ( l 1 à 9 )  Le second mouvement révèle la réaction quelque peu provocatrice du héros qui semble ignorer les recommandations du vieil homme ( l 10 à 22 ) La dernière partie des désirs de Raphaël nous monter qu’il a oublié toute mesure et qu’il se comporte dangereusement en ne mettant aucune limite à ses désirs les plus fous . ( l 22 à 28 ) Plus »

08. février 2025 · Commentaires fermés sur Les aveux d’une passion tragique : le face à face Phèdre -Hippolyte II, 5 · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

( Voir l’introduction proposée sur le digipad Badine ) 

La tragédie racinienne libère la parole amoureuse qui marque souvent une  forme de transgression :  La longue  tirade de Phèdre commence par une déclaration d’amour à Thésée qui , par glissements successifs, finit par révéler , sa passion pour le “charmant” Hippolyte. Le jeune homme , honteux , pense tout d’abord qu’il s’est mépris et qu’il a accusé , à tort sa belle-mère d’être amoureuse de lui .  Alors qu’il souhaite se retirer , Phèdre entreprend  de le détromper et avoue, cette fois sans détour, son amour . Elle ne joue pas avec les mots et dévoile les plus sombres secrets de son coeur .

 Texte : De ” Ah cruel, tu m’as trop entendue..à délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.” Comment Phèdre exprime-t-elle ici, à la fois , les souffrances de sa passion  et son caractère monstrueux ?  Comment sa parole se libère-t-elle et met-elle son coeur à nu ?
Le premier  mouvement présente , une fois de plus , Phèdre comme la  victime d’une fatalité incontrôlable, le jouet de Dieux cruels.

L’émotion est ici poussée à son paroxysme, comme le montrent les points d’exclamation et l’interjection « Ah », ainsi que le terme d’adresse « Cruel » qui paraît ici  désigner ici le jeune homme  .  On entend davantage la cruauté d’un amour non réciproque et la cruauté de la souffrance qu’il inflige, malgré lui , à sa belle-mère, par sa simple vue.  La ponctuation expressive marque ici  la violence verbale et annonce la violence  physique.- La présence de verbes injonctifs semble  traduire l’ emportement de l’héroïne contre la fatalité de cette passion. .  Phèdre a désormais le pouvoir, celui de la parole libératrice : « Connais », « ne pense pas » : le temps n’est plus à la réflexion. Et la parole de Phèdre s’apparente à une révélation qui montre ce qu’on ne devait pas voir, qui met à jour ce qui était dans l’ombre . –  D’ailleurs le terme ” fureur” qui peut être considéré comme  manifestation de l’Hybris, cet orgueil humain  démesuré, propre à la tragédie, est également une manière de rendre visible ce qu’on ne voyait pas  : Phèdre est à présent hors de contrôle. La fureur désigne donc l’emportement du personnage : elle semble poussée par une force incontrôlable, propre à la passion . Le contraste est particulièrement frappant avec son aveu , qui tient en 2 mots : « J’aime ». et qui, pour le coup, est d’une grande sobriété alors que le mouvement précédent annonçait une montée en puissance . Cette sorte de chute , d’adoucissement , montre que  c’est bien là l’essentiel de ce qu’elle voulait dire . Et pourtant, ce « J’aime »  ressemble à une bombe à retardement. La  précision en fin de vers « je t’aime » paraît touchante et fait résonner aux deux extrémités de l’alexandrin l’amour de Phèdre . Pourtant , très vite il apparaît que cet amour doit être combattu car il a un  caractère infamant (dégradant )  : « fol amour », « trouble ma raison », « lâche complaisance », « poison », « feu fatal ». On retrouve ici le champ lexical de l’aliénation provoquée par la passion qui, pour les anciens, est assimilée à une malédiction divine .
Phèdre se présente  ici comme une victime de la malédiction de Vénus, lancée contre toute sa lignée. Le terme « dieux » revient par trois fois, renforcé par la métaphore « vengeances célestes » et la métonymie «contre tout mon sang ». – Pour insister sur le caractère odieux de la machination dont elle est victime, elle se qualifie de « faible mortelle », sorte d’antithèse qui vient en contrepoint de « dieux » et qui démontre son impuissance ; Le registre pathétique est déployé pour faciliter la compassion du spectateur,  qui , avec la terreur , est  le ressort essentiel du spectacle tragique comme le démontre Aristote . Le spectateur, pour pouvoir s’émouvoir du sort de Phèdre doit   considérer l’héroïne tragique comme une victime d’une fatalité qui la dépasse.  Le personnage explique donc l’origine de cette passion incontrôlable , pour mieux tenter de se justifier aux yeux du spectateur et présente  cet amour qui lui fait horreur comme le montre l’acmé de ce premier mouvement : « Je m’abhorre encore plus que tu ne me détestes » :  formule frappante où on note , à la  fois une gradation descendante et  des effets d’ hyperbole. le verbe abhorrer signifiant un rejet très fort d’elle-même : elle se juge elle même coupable et se dégoûte.
–  On retrouve également dans cette tirade l’idée que Phèdre a tenté de se prémunir contre cette passion  mais que ces précautions ont été inutiles “ inutiles soins  ”  ce qui renforce l’ironie tragique : elle est justement confrontée avec cette arrivée à Trézène à ce qu’elle voulait “fuir ” : la tragédie devient  un piège qui se referme sur un personnage et plus il cherche à éloigner le péril, plus le filet se resserre autour de lui  . On voit donc ici qu’elle mène une lutte inutile contre elle-même. –  Alors que le présent dominait le premier mouvement, c’est le  passé qui est dès lors employé (passé composé + imparfait). : Phèdre se remémore la façon dont elle a cherché à lutter et fuir cet amour qui s’imposait à elle.- Elle cherche ainsi à prouver qu’elle n’est pas à l’origine de ses sentiments monstrueux, qu’elle n’a pas subi passivement le feu de la passion qui s’est mis à la consumer : elle a tenté d’agir en chassant le jeune homme ; Le champ lexical de la haine montre qu’elle l’a persécuté : «fuir », «chassé », «odieuse », «inhumaine », «j’ai recherché ta haine », « tes malheurs ». Cette idée est corroborée par le verbe « résister »  mais la femme de Thésée a échoué avec cette stratégie ” Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins ”  Le dramaturge a  combiné  ici trois procédés d’écriture pour obtenir un effet maximal ; l’effet de chiasme avec ce croisement Je  et Tu , l’ antithèse avec l’opposition haïr et aimer et enfin , la litote car ” je ne t’aimais pas moins ” signifie qu’elle ne parvient pas à chasser cet amour  ;  ce vers illustre  ainsi les limites de cette lutte interne. Racine montre ensuite , de manière assez traditionnelle, les manifestations physiques de cette passion destructrice : ” J’ai langui, j’ai séché, dans les feux , dans les larmes ”  Un nouveau chiasme ( languir est associé à larmes et signifie être triste et le verbe sécher est associé à l’action du feu ) matérialise  les douleurs de Phèdre .- Malheureuse, elle inspire la pitié et elle implore Hippolyte ; La proposition subordonnée circonstancielle  de condition « Si tes yeux un moment pouvaient me regarder » a des allures de prière.   Cette didascalie interne laisse imaginer l’attitude du jeune prince : en effet, on peut imaginer qu’il a détourné les yeux, sous le coup de cette révélation ; La honte qu’il ressent est d’avoir pu, à son corps défendant, inspirer cette passion à celle qu’il respecte comme étant l’épouse de son père .


Mouvement 2 : une nouvelle étape dans cet aveu  : Phèdre revient sur la force qu’elle subit comme une fatalité . Les questions rhétoriques montrent qu’elle n’agit pas cette fois, de son plein gré  mais poussée par des circonstances exceptionnelles . ” cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire ? ” le ton ici n’est plus celui de la supplique . La reine  fait retour sur sa situation qui  vient d’évoluer et met en avant son rôle de mère protectrice; En effet, en apprenant la  “fausse “mort de Thésée son mari , elle craint  les luttes pour le pouvoir; elle a peur que son beau-fils cherche à éliminer d’autres héritiers potentiels les  jeunes enfants qu’elle a eux avec Thésée. Elle venait donc le prier “de ne le point haïr ” . On retrouve ainsi, un parallélisme de situation: elle le supplie , en quelque sorte, deux fois: une première fois en tant que mère et une seconde fois, en tant que femme amoureuse . Cette situation rappelle que les tragédies de Racine sont toujours sous-tendues par des drames politiques : l’amour n’y joue pas un rôle de premier plan.La ponctuation exclamative  marque à nouveau l’effervescence qui anime la jeune femme. L’interjection « Hélas » souligne la perte de toute forme d’illusion et ne laisse à Phèdre que l’espoir d’une mort libératrice. 

Mouvement 3 : Un nécessaire sacrifice sur l’autel de la passion  . Elle conjure Hippolyte d’abréger ses souffrances grâce à de nouveaux verbes à l’impératif qui forment un parallélisme et une antithèse : « Venge-toi » / « Punis-moi » : de victime, elle devient coupable et présente sa mort comme une solution avantageuse alors que quelques instants plus tôt, elle venait plaider pour la protection de ses enfants; On remarque la contradiction du personnage en proie à un accès de folie passionnelle ; Souvent , sous l’effet de la passion, les sentiments se mêlent et et le discours peut paraître incohérent.   Sa prière fait appel aux qualités héroïques du jeune homme qui en la tuant, accède au même rang que son père et répète les exploits de ce dernier; On se souvient, en effet que Thésée est un chasseur de monstres célèbre et qu’il a accompli de nombreux exploits comme le fait de tuer le Minotaure . Hippolyte peut ainsi , symboliquement, se hisser au même rang que son père dont il devient le digne fils  . Le vers suivant  contient cette idée  « Délivre l’univers » est une hyperbole qui accentue la monstruosité de Phèdre et permet au jeune homme de “devenir un digne fils de héros ” c’est à dire d’agir, à son tour , en héros. En se jetant sur son épée, Phèdre fait appel, à la fois à son orgueil et à son sens du devoir . Le  champ lexical de l’amour  trouve encore sa place dans une sorte de gradation tragique  « un cœur trop plein de ce qu’il aime », « un odieux amour»: on assiste à une métamorphose de cet amour, qui correspond à la métamorphose monstrueuse de Phèdre elle-même : elle fait corps avec ses sentiments.  Le  vers résonne comme une sentence irrévocable.  Notons enfin qu’elle emploie une périphrase pour se désigner «  la veuve de Thésée » mettant en lumière  ainsi son statut de belle-mère. Elle se présente non seulement comme un “monstre  affreux “mais  ses paroles sont autant d’appels à la haine. Comme si, par ses mots, elle tentait de convaincre Hippolyte de passer à l’acte . Le tour présentatif “Voilà mon coeur” est à prendre à la fois au sens propre comme une didascalie interne : elle désigne sa poitrine comme cible. Mais on peut également y lire la thématique de l’aveu dans le sens où elle a mis son coeur à nu .Elle adopte une attitude héroïque en es déclarant “impatiente” de mourit pour pouvoir expier sa faute ; On retrouve ici la valeur chrétienne de l’expiation et du châtiment des offenses. Elle s’avance ici au devant de son trépas en demandant au jeune homme d’être l’instrument de sa mort ; Ce qu’il va refuser et son refus obliger aPhèdre à recourir au suicide . le rejet “Frappe ” donne uen allur etragique à cet impératif . Cependant l’héroïne anticipe un possible refus et se déclare , dès lors, prête à utiliser elle-même l’épée . Les trois raisons invoquées se complétent et sont quelque peu redondantes  : indigne de tes coups, ta haine , un sang trop vil ” ; On retrouve l’idée que la souffrance doit être supérieure à la mort et qu’un héros ne se salit pas les mains en tuant un ” monstre ” ; elle ne mérite pas de mourir de la main de son beau-fils et devra donc se tuer elle-même.  Cette scène se termine par la sortie précipitée de Phèdre qui , à la demande d’Hippolyte, entre dans le palais pour se cacher: ce qui met un terme à leur face à face. Ils ne se reparleront plus jamais jusqu’à la fin de la pièce. Après la mort du jeune homme, Phèder avouera alors à son époux toute la vérité avant de mourir , sosu l’effet du poison qu’elle a avalé.

 En conclusion : Phèdre, en se déclarant à Hippolyte, vient de franchir un point de non-retour. Déclenchant , à plusieurs reprises , la pitié du spectateur  elle s’inscrit dans cet aveu monstrueux comme une véritable héroïne tragique, victime de la fatalité et de l’hybris.  A la fois victime et  coupable, elle fait corps avec ses sentiments et envisage la mort comme remède à ses tourments.  Les paroles de Phèdre seront lourdes de conséquences et la tragédi eest en marche .   Cette épée  qui devait servir à tuer Phèdre va ensuite jouer un rôle crucial dans la tragédie car elle va servir de preuve à la tentative de viol dont Oenone, la confidente de Phèdre, va accuser Hippolyte .   Le quatrième acte s’ouvre, en effet , avec l’entrevue entre  Thésée et  Oenone qui accuse Hippolyte  : le roi reconnait l’épée de son fils entre les mains de la nourrice ” j’ai reconnu le fer, instrument de sa rage/ ce fer dont je l’armai pour un plus noble usage .” Thésée   convoque son fils et convaincu de sa culpabilité , il lui lance  ” il fallait en fuyant ne pas abandonner le fer , qui dans ses mains aide à te condamner . Un monstre marin sortdes flots à la demande de Neptune et tue le jeune homme innocent .La tragédie est en marche, et rien ne pourra plus l’arrêter. Cette épée est devenue l’agent du destin d’Hippolyte . Les paroles de Phèdre ont déclenché l’engrenage tragique.  

06. novembre 2024 · Commentaires fermés sur Le mystère Barboni : la construction du personnage dans Cris · Catégories: Première, Seconde · Tags:
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Le personnage de Barboni dans le roman de Gaudé est au centre de deux épisodes dramatiques: l’exécution à bout portant d’un coursier allemand et le vol  du lance-flammes à l’unité allemande durant la seconde vague de l’assaut mortel. Le personnage est recomposé par l’intermédiaire des voix de ses camarades  qui semblent se  prolonger et nous permettent de revivre l’action, sous différents angles, et avec un point de vue différent . 

Dans les deux épisodes, le procédé narratif est identique: des témoins de l’action la commentent, racontent ce qu’ils voient et proposent une interprétation des faits selon leurs propres convictions . Une chose est sûre : le personnage de Barboni laisse rarement le lecteur indifférent ; Il risque de le choquer, ou de lui faire ressentitr de la pitié. A travers lui, l’écrivain nous montre jusqu’où la guerre peut entraîner les soldats, leur faire oublier la morale, les limites entre le Bien et le Mal et les entraîner dans un univers qui n’est plus régi par les mêmes valeurs . 

La première rubrique pourrait porter sur la parole en tant que témoignage et relever dans les deux extraits, les marques qui visent à rendre le discours authentique : ce qu’on nomme les effets de réel. On notera, par exemple, les verbes qui font appel aux sens comme : j’ai entendu un coup de feu (l 1), j’ai vu (l 2) , j’ai tout vu (l 8) , je l’ai vu (l 8 et 9  Dans les deux interventions suivantes, celles de Dermoncourt et Messard, ces verbes disparaissent au profit des interprétations .  Plus »

01. novembre 2024 · Commentaires fermés sur Combattre contre les inégalités : femmes et hommes de couleur, même combat ? Lecture linéaire 3 oral de bac · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: ,

Si le nom d’Olympe de Gouges restera associé dans l’histoire aux combats féministes , en faveur notamment de l’égalité des droits entre les citoyens,  indépendamment de leur appartenance à un sexe, on risque d’oublier qu’elle fut également admise dans la société des amis des Noirs; Ce mouvement abolitionniste fut créé en 1788 et défend notamment l’unité des lois et des droits entre métropole et colonies.  En effet, combattre pour l’égalité des droits entre les hommes  sous l’égide du grand courant intellectuel animé par l’esprit des Lumières , implique de prendre en considération, tous les hommes , indépendamment de leur couleur de peau . Elle va donc s’engager fortement contre l’esclavage et au- delà, contre les préjugés qui feraient de certains hommes des “sous-hommes ” ou des êtres d’une catégorie inférieure : autant d’idées reçues qui font le lit du racisme . Plus »

01. octobre 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : femme réveille- toi , premier extrait du Postambule de la DDFC lecture linéaire 2 · Catégories: Lectures linéaires, Première

En introduction, vous rappellerez les principaux éléments liés au contexte ( Lumières, Révolution )  et préciserez les circonstances de la création par Olympe de Gouges de la DDFC ( je vous renvoie au billet de présentation de la DDFC ) Le postambule constitue le principal ajout de la DDFC : Olympe de Gouges y prend clairement position et s’adresse directement aux femmes .  Projet de lecture : comment Olympe de Gouges tente-t-elle de convaincre les femmes de se battre pour obtenir les mêmes droits que les hommes ?  Le texte peut se diviser en 3 mouvements : un appel à la mobilisation, un dialogue animé et un appel à vaincre les résistances qu’elles rencontreront.  Plus »

27. septembre 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : Homme es-tu juste ? Lecture linéaire 1 · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: ,

En guise d’introduction 

Autrice du XVIIIème siècle,  continuatrice des combats des  Lumières, Olympe de Gouges est le nom de plume de Marie Gouze, fille    naturelle du marquis de Pompignac. Mariée à dix-sept ans, mère quelques mois plus tard et très vite veuve, elle ne se remariera pas afin de préserver sa liberté : elle n’aura, ainsi , pas besoin de demander l’autorisation d’un mari pour publier, comme la loi l’exigeait. N’ayant reçu qu’une éducation sommaire comme les jeunes filles bourgeoises de son époque, elle sait à peine lire et écrire:  c’est donc une autodidacte. Elle dicte ses textes à des secrétaires et compose surtout des pièces de théâtre et des essais pour diffuser ses idées novatrices.  Ecrivaine engagée, elle aborde des sujets controversés et partage les idées révolutionnaires comme la condamnation de l’esclavage ou des mariages forcés. Elle s’intéresse aussi à la politique et  milite , dans son essai , pour d’importantes  réformes sociales  qui garantiront aux femmes leurs droits naturels .Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne parue en 1791, dresse un constat amer de l’oppression masculine: l’ ’extrait que nous allons commenter ,  se situe après l’épître à la reine et avant les articles qui s’inspirent de la DDHC. L’autrice , sur un ton de défi , s’adresse aux hommes et les incite à réfléchir sur la manière tyrannique dont ils se comportent vis-à-vis des femmes. Comment dénonce -elle ici les abus de pouvoir  exercés par les hommes sur les femmes ? Nous pouvons distinguer 3 mouvements :  des L. 1 à 4, O. de Gouges interpelle l’homme ;ensuite, dans le paragraphe suivant, elle compare le comportement masculin  avec les autres espèces dans la nature  et enfin, des lignes  10 à 13, elle  dénonce l’ orgueil et l’ ignorance de l’espèce masculine. Plus »

10. septembre 2024 · Commentaires fermés sur Portrait d’une femme révolutionnaire : Olympe de Gouges · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: , , ,
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Si l’on compte de nombreux hommes parmi les figures révolutionnaires comme Robespierre, Mirabeau, Danton ou Saint-Just, certaines femmes défendirent également les idées et les valeurs qui agitèrent la société française en ces temps mouvementés . Parmi elles, on peut citer l’épouse de celui qui fut Ministre de l’Intérieur en 1791, Madame Roland, qui mourut exécutée avec les députés girondins ; Et une certaine citoyenne Mademoiselle Olympe de Gouges ; Elle combattit notamment pour l’égalité des droits entre le sexe  prétendu fort et le sexe qu’on nomme faible : celui des femmes . Voici quelques éléments de portrait et une partie de ses écrits. Plus »

08. septembre 2024 · Commentaires fermés sur Réussir l’oral du bac de français : construire un document efficace en salle d’examen pour guider la lecture linéaire · Catégories: Fiches méthode, Lectures linéaires · Tags: ,

Cette année , tu vas étudier en classe avec tes camarades et ton professeur 16 textes qui constitueront ta liste de textes pour l’oral du bac de français . Le conducteur d’oral est une sorte de plan détaillé, d’aide-mémoire, de fiche  que  tu vas apprendre à construire durant 30 minutes en salle d’examen; Le but de ce document est de te permettre de parler durant 10 minutes de ta lecture linéaire de manière organisée et structurée. Il existe bien entendu plusieurs méthodes pour construire ce document et pour préparer cet examen.  Attention à ce que tu trouveras sur internet car l’épreuve a changé en 2019 et certains sites ne sont pas mis à jour et présentent  des contenus périmés . Voilà donc quelques conseils pour l’édition 2024 du bac de  français.  

Mode d’emploi:  dans un coin de la feuille,  en haut à gauche , dessinez ou matérialisez  un rectangle qui va représenter l’introduction ..commencer par poser les éléments de l’introduction sans faire de phrase; tu peux consulter le site d’Amélie Vioux : commentairecompose.fr

 

Note dans l’ordre les mots clés qui précisent ces 5 étapes de l’introduction . 

  •  précisez d’abord  la date  et Le mouvement littéraire auquel appartient l’auteur (par exemple, pour Olympe de Gouges les Lumières , la Révolution française ) qui forment le contexte historique 
  •  évoquez ensuite l’auteur en vous focalisant sur sa vie au moment où il publie l’œuvre que vous étudiez : Marie de Gouze est une enfant naturelle, autodidacte et qui fréquente les salons parisiens  
  •  rappelez l’objet d’étude et le parcours associé : littérature d’idées  et  écrire et combattre pour l’égalité
  •  citez les thèmes principaux, les droits  des femmes, les inégalités sociales , la supériorité des hommes 
  • situez l’extrait au sein de l’oeuvre et  faites un bref résumé du passage étudié

 

En bref : C A O R S A moyen mnémotechnique pour différencier et mémoriser l’ordre des étapes d’une introduction de lecture linéaire à l’oral 

  • C comme  contexte historique (mouvement , courant, époque, événement important)
  • A comme auteur et éléments biographiques 
  •  O comme œuvre, genre, parcours 
  •  R résumez le texte  aussi brièvement que possible et  n’oubliez pas d’en dégager le thème principal, l’idée directrice
  •  S comme situation de l’extrait
  •  A comme présentation des axes (découpage du texte en 2 ou 3 parties ) 

Une fois l’introduction terminée, il te faudra lire le texte à haute voix en t’appliquant : cette partie de l’épreuve est notée de manière indépendante sur 2 points .. je te conseille d’écrire LECTURE sur ton document  pour être certain de ne pas oublier de lire le texte. 

  • LECTURE du passage ( appelée lecture expressive) 
En face, en haut à droite, sur ton document ,  tu peux noter les mots clés qui vont former ta conclusion . Certains candidats  préfèrent noter les mots clés de leur conclusion à la fin de leur étude , en bas de leur document ou sur une feuille séparée . C’est à toi de choisir ce qui te semble le plus efficace . 
Les points clés de la conclusion à l’oral du bac : c’est la dernière impression que l’examinateur va garder de ta prestation et il attend un contenu bien précis. 
  • Un rappel des axes étudiés en utilisant les temps du passé 
  • L’intérêt du passage  
  • Un rapprochement avec d’autres extraits de l’œuvre ou d’autres œuvres qui évoquent les mêmes thèmes , soit du même auteur , soit de la même époque : cette parti equ’on appelle également l’ouverture, est de loin la plus importante . 

N’hésite pas à dire .. pour conclure, ou nous allons maintenant conclure cette étude en …

Que faire ensuite durant les 25 minutes de ton  temps de préparation ? 
Le texte aura été travaillé en cours , préparé en classe et à la maison et vous l’aurez probablement révisé . Il s’agit donc de vous noter des éléments clairs qui vont vous permettre de parler de la manière la plus fluide possible. Là encore , ne rédigez pas : utilisez des abréviations, des flèches, des codes couleurs et adoptez une prise de notes structurée par les lignes du texte et les axes dégagés. C’est en vous entrainant régulièrement et avec application en classe toute l’année que vous pourrez être efficace le jour J .

 Ne pas confondre Fiches « textes d’oral » avec fiches œuvres complètes pour l’écrit

Les  fiches « textes d’oral récapitulent l’analyse  et les lectures linéaires effectuées en cours. Elles doivent contenir une intro , une liste de points incontournables : citation, identification du procédé, analyse de l’effet produit. , une conclusion 

Que faut -il retenir ? 
On ne fait pas de phrases 
On note un déroulement 
On respecte une méthode et un ordre 

 Pour en savoir plus ….Le passage à l’oral (20 minutes)

Ton oral de français va se dérouler en deux temps : 

Un exposé sur un texte choisi par l’examinateur dans ton descriptif (12 minutes, noté sur 12 points)

Après avoir brièvement restitué le passage de texte dans son œuvre ou dans le parcours associé, tu effectueras une lecture à haute voix. Le tout est noté sur 2 points. A toi d’y mettre le ton qui convient, et de faire attention à ta diction.

Tu enchaines ensuite avec une explication d’un passage du texte, notée sur 8 points.

Pour terminer, tu réponds à la question de grammaire posée par ton examinateur, en lien avec une phrase ou un court passage du texte choisi. Cette dernière partie est notée sur 2 points.

La présentation d’une œuvre étudiée (8 minutes, notée sur 8 points)

Tu présentes dans un premier temps l’œuvre que tu as choisie et les raisons de ce choix.

Cette première présentation donnera l’impulsion à la deuxième partie de l’échange avec l’examinateur. Il t’amènera à développer tes explications ou encore défendre ton point de vue. 

Le passage devant l’examinateur ne doit pas être une récitation ni une lecture de brouillon.

Fais un effort sur ton vocabulaire et surtout, au temps ! La politesse et un sourire marquent toujours plus de points que la mauvaise humeur. L’examinateur n’est pas un robot programmé pour te piéger…


 

05. septembre 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : dissertation · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première

L’oeuvre d’Olympe de Gouges, par sa nature hybride et par la place qu’elle occupe dans l’Histoire des idées et dans l’évolution de la notion de droit des femmes , peut susciter bien des interrogations ; Tout d’abord ,elle incarne une grande partie des combats et des idéologies portées au fil du dix-huitième siècle, par les Lumières . Montesquieu,  précurseur du courant des Lumières ,avec son article sur la traite des nègres, contribue à relancer la réflexion autour de l’abolition de l’esclavage et du droit des minorités opprimées. Il dresse un réquisitoire des pratiques colonialistes et parvient à une conclusion lapidaire : les Européens utilisent de la main d’oeuvre gratuite et font taire leur mauvaise conscience pour engranger des bénéfices commerciaux; Il fait appel à l’émotion de ses lecteurs et les invite à reconsidérer , à la lumière de la Raison, les pratiques esclavagistes .  Torture, souffrances, barbarie, inhumanité : ” C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe” conclut -il . 

En 1759, dans son conte philosophique intitulé Candide, Voltaire lui aussi, s’attaquera aux pratiques esclavagistes en dénonçant notamment l’application du code noir qui légitime les pires châtiments . Dans le chapitre 19 des aventures de son héros, ce dernier croise un malheureux esclave à demi-nu, vêtu de haillons, auquel il manque une jambe un bras . Il l’interroge afin de savoir pourquoi il se retrouve dans une telle situation et ce dernier répond tout naturellement :  “C’est l’usage “  . Son maître M Vanderdendur  a le droit de lui couper une jambe s’il cherche à s’enfuir et de lui couper un bras s’il cherche à voler . L’esclave conclut alors : ” Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous “. En employant le conte philosophique et le stratagème du personnage naïf, ainsi qu’une touche d’humour noir, Voltaire cherche à nous faire prendre conscience de l’inhumanité de l’esclavage . Une écriture de combat peut donc prendre différentes formes . 

Quelques années plus tard, Denis Diderot, philosophe, romancier et dramaturge, décidera d’écrire un faux récit de voyage en s’inspirant du véritable voyage entrepris à Tahiti par Monsieur de Bougainville.  Il invente alors le Supplément au voyage de Bougainville dans lequel un personnage de vieux sage Tahitien  se lance dans un réquisitoire contre la colonisation en s’adressant à celui qu’il nomme “chef des brigands “c’est à dire le capitaine du bateau qui vient de faire escale en Polynésie; Le vieux Tahitien rappelle qu’ils ont réservé un accueil chaleureux aux Européens et que ces derniers les ont massacrés et ont confisqué leurs terres.  ” Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu’il gravât sur une de vos pierres ou sur l’écorce d’un de vos arbres : Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu’en penserais-tu ? ” Diderot , de cette manière , révèle les abus de la colonisation et ses méfaits. 

On peut unifier le courant des Lumières en partant de trois principes de base : le rôle de la raison, la critique du politique  avec la notion de tolérance et les notions de liberté te d’égalité, et l’idée de progrès, pas seulement dans le domaine des sciences mais également dans le domaine  des connaissances , de la perfectibilité de la civilisation et dans le domaine moral . 

Olympe de Gouges s’inscrit donc dans ce courant philosophique qui consiste à éclairer les consciences . Mais il est possible de le faire de différentes manières : Existe-t-il selon vous, des formes argumentatives , plus efficaces que d’autres ? L’enrobage de la fiction permet -il , comme le pensait Voltaire justement ,de toucher, de sensibiliser davantage plusieurs types de publics qui ne s’intéressent, par exemple, pas à la politique et à la philosophie . Si le but des penseurs est de diffuser largement leurs idées, de les vulgariser en les faisant rayonner le plus largement possible, alors la fiction est peut être un moyen de toucher les classes populaires . Un texte argumentatif , peut , en effet , paraître aride, trop sérieux ; C’est le cas notamment des 17 articles qui forment le corps de la déclaration . En revanche, l’ajout d’un postambule témoigne d’une volonté d’exprimer de manière littéraire des idées politiques. 

Quant aux liens entre politique et philosophie, ils sont nombreux . La loi se modifie sous la pression des idées et  parfois ,grâce à des textes écrits comme des manifestes ou à des combats .  La loi doit être l’expression d’une volonté générale et doit satisfaire le plus grand nombreL L’ Etat est la garantie des droits des citoyens, il mentionne leurs devoirs et leurs libertés qu’il inscrit dans un cadre législatif. l’Etat régit les rapports des hommes au sein d’une société . Au sens large, la politique définit donc l’art de gouverner les hommes  et dans les démocraties, un texte nommé constitution contient les  grands principes qui légitiment le pouvoir politique; Selon la notion de contrat social inventée par Rousseau, chaque citoyen accorde à ses représentants une autorité politique qui est une délégation de sa propre souveraineté ; Le pouvoir politique résulte d’une convention passée entre des citoyens qui sont naturellement libres et égaux et qui acceptent de se soumettre à la loi .  La philosophie se donne le monde comme objet de réflexion et propose un discours rationnel qui vise à expliquer ce qui nous entoure et à trouver des vérités . Platon faisait du philosophe à la fois un expert du langage et le magistrat suprême de la cité ; Certains y voient avant  tout une attitude intellectuelle , un instrument de réflexion sur le sens de la condition humaine. Qu’est-ce qui différencie donc un philosophe d’un homme politique ou d’un homme de lettres ? 

On peut aussi vous demander de commenter une citation comme par exemple celle de Flora Tristan, publiée en 1845 dans la préface de son essai: L’Emancipation de la femme : ” J’écris pour que vous sachiez; je crie pour que vous entendiez; je marche en avant pour que vous connaissiez la route. ” Ces propos peuvent selon vous s’appliquer au projet d’Olympe de Gouges dans la DDFC ? 

Autre réflexion beaucoup plus large qui fait appel à votre connaissance de l’oeuvre mais également à celle des textes du parcours : ” De quelles ressources spécifiques la littérature dispose-t-elle pour mener un combat en faveur de l’égalité ?  Il est possible de partir  notamment de la citation de Jean-Paul Sartre tirée de son roman autobiographique Les Mots , paru en 1949  ” Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée: à présent je connais notre impuissance. N’importe: je fais, je ferai des livres; il en faut; cela sert tout de même. ”  Les mots sont ils vraiment puissants ?  lesquels et jusqu’à quel point peuvent -ils changer le monde ? ou impuissants ?   

02. septembre 2024 · Commentaires fermés sur Olympe de Gouges : petite histoire du féminisme · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: , ,

Le mot féminisme n’a pas bonne presse : il rime souvent avec revendications et agressivité ; Souvent moquées , parfois critiquées, les féministes ne se ressemblent pas toutes . Nous allons donc arpenter les couloirs de l’Histoire et les coulisses de la fiction afin de mieux comprendre ce que veulent ces femmes , ce qu’elles combattent et ce qu’elles défendent selon les époques. Voilà notre feuille de route .. .

Avec beaucoup d’humour, Chimamanda Ngozie Adichie cherche à changer les esprit set les mentalités : sa prise de parole se fonde souvent sur des anecdotes personnelles; Elle introduit son propos en évoquant les paroles de sa mère ; Cette dernière lui a appris que quand on est une femme , on doit toujours sourire et se marier afin d’avoir des enfants . Elle pense que “parce qu’on est une femme ” “because you are a woman”  ne devrait jamais servir d’argument pour nous inciter à accomplir quelque chose; Elle conclut son discours en conseillant aux femmes de ne pas faire taire la petite voix qu’elles ont en elles et qui leur signale quand une situation est injuste . Elle rappelle qu’il faut apprendre, aux jeunes femmes , que l’amour ce n’est pas seulement un don de soi ; En amour, on doit donner et prendre, recevoir autant que l’on donne.  Plus »