Pour un écrivain, inventer la vie de personnages imaginaires est souvent une occupation plaisante : ils sont alors libres de se laisser aller et d’imaginer chacun des événements qui compose la biographie des héros; Il n’en va pas de même lorsqu’ un auteur décide de raconter la vie d’un personnage réel. Il doit alors composer entre une nécessaire part d’invention , dans la reconstitution, par exemple, des pensées du personnage, et les données réalistes consignées par les biographies officielles. Plus le personnage est célèbre et moins la marge de liberté paraît possible. Catherine Cusset , en donnant comme titre à son roman : Vie de David Hockney, renseigne le lecteur sur le sujet principal du livre ; Il s’agit, dans ce roman , de reconstituer l’existence et la carrière artistique d’un peintre anglais; si vous voulez tout savoir sur le “vrai” David Hockney et comprendre à partir de quel modèle l’écrivaine a imaginé son personnage,vous pouvez aisément consulter l’adresse suivante : https://www.hockney.com/home
Mais quel est donc l’intérêt d’imaginer une histoire à partir de faits vrais : ” tous les faits sont vrais; J’ai inventé les sentiments, les pensées, les dialogues. Il s’agit plus d’intuition et de déduction que d’invention à proprement parler : j’ai cherché la cohérence et lié les morceaux du puzzle à partir des données que j’ai trouvées dans les nombreux essais, biographies, entretiens, catalogues, articles publiés sur et par David Hockney. je livre un portrait qui est ma vision de sa vie et de sa personne... ” : voilà comment l’écrivaine définit son projet romanesque : livrer sa vision de la vie d’un artiste . Elle complète ses propos en précisant ” j‘ai eu envie de transformer une matière documentaire qui laissait le lecteur à l’extérieur en un récit qui éclairerait son trajet de l’intérieur en s’en tenant aux questions essentielles , celles qui nouent l’amour, la création, la vie et la mort. “ Plus »
Un dialogue constructif entre un colon et un brésilien : le témoignage de Jean de Léry
Lorsqu’il relate son voyage en terre du Brésil et sa relation avec les Indiens de la tribu Toupinambas, Jean de Léry peint un portrait élogieux des Sauvages et les présente comme des hommes sages qui tirent de leur saine constitution physique et de leurs vertus morales, leur exceptionnelle longévité. Dans le texte précédent, il oppose leur absence de vices à la corruption qui , à la manière d’un poison, détruit la santé des Français. Le dialogue qu’il met en scène retrace les interrogations d’un vieillard à propos des exportations massives de bois”arabotan” ; ce dernier, grâce à de multiples questions orientées parvient à faire dire à l’auteur que les Français sont fous de vouloir enrichir leur descendance après leur mort. Quelle stratégie argumentative pouvons-nous repérer à travers ce dialogue ? Dans un premier temps, nous étudierons la construction du dialogue avant d’évoquer l‘utilisation du regard de l’étranger et pour terminer, nous montrerons comment l‘auteur intervient dans son propre récit pour nous persuader de la justesse des propos du vieillard . Plus »