08. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Germinal est -il un roman social et politique ? Une dissertation sur oeuvre … · Catégories: Seconde · Tags:
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Répondre à cette question consiste à effectuer une dissertation sur une oeuvre romanesque c’est à dire à rechercher dans l’oeuvre les éléments qui permettent de donner une réponse à ces deux questions ? Voilà l’exemple d’une  bonne copie d’élève de première : entrainez-vous en lisant ce travail  à repérer son introduction, les paragraphes de son développement, les arguments de sa conclusion, les citations qu’elle emploie…

Treizième volume de la grande fresque des Rougon-Macquart, erminal, publié d’abord en 1884 en feuilleton, puis en mars 1885 en volume, et qui fut un véritable succès, est écrit entre le 2 avril 1884 et le 25 janvier 1885 par Emile Zola ; Son ouvrage préparé par une enquête détaillée, montre l’affrontement des forces naturelles, soumises aux circonstances et à l’environnement social, qui gouverne le destin des personnages, des mineurs dans le roman Germinal.
Germinal expose la vie des mineurs entre mars 1866 et avril 1867. On peut y voir les conditions de vie des mineurs condamnés à une grande misère. La révolte des mineurs, grâce au personnage d’Etienne Lantier principalement, leur permet d’ouvrir une caisse de prévoyance. Tout finit par une grève contre la baisse de leurs salaires. Cela devient un vrai saccage, un massacre, que plus personne ne peut contrôler, allant jusqu’à la dégradation et à la casse de certaines fosses, jusqu’à la mort de beaucoup de personnes, sans pour autant voir, au bout du compte, leurs conditions s’améliorer. De plus, nous pouvons voir que dans la mémoire historique et culturelle, Germinal est un mois du calendrier révolutionnaire. Il est donc lié, bien entendu, au printemps, à la germination, à l’espoir, au renouveau, à l’avenir.

Nous pouvons nous demander dans quelle mesure Germinal est un roman social et politique.
Pour y répondre, nous verrons dans un premier temps que Germinal traite en grande partie du social, avec la violence, la misère, la condition de vie ouvrière au XIXème siècle, et la formation de leur caisse de prévoyance. Dans un deuxième temps, nous étudierons les rapports avec
l’évolution des idées politiques sous le Second Empire, ainsi que la naissance des mouvements socialistes et ouvriers.

Tout d’abord, Germinal est un roman social. En effet, Zola l’écrit lui-même : « Le vrai socialiste n’est pas celui qui dit la misère, les déchéances fatales du milieu, qui montre le bagne de la faim dans son horreur ? », « Le peuple est en bas, dans l’ignorance et dans la boue, et c’est de là qu’on doit travailler à le tirer ».
Pour commencer, nous pouvons alors voir que la misère est grande, du fait des conditions de vie très difficiles. Nous pouvons le voir à travers tout le roman notamment parce que les logements sont étroits et inconfortables : les mineurs sont « parqués en tas » et n’ont aucune intimité. Chaque famille, peu importe le nombre de personnes, qu’ils soient quatre ou dix, dispose d’une petite parcelle de terrain avec un petit jardin qui sert de potager, et une maison ; Prenons l’exemple de la famille Maheu, composée du père, de la mère, la Maheude, de leurs sept enfants, et du grand-père ; trois lits sont dans la chambre, et dans chaque lit, deux personnes dorment ensemble, et dans le couloir du palier, le quatrième lit et le berceau sont installés, pour les parents et le bébé. Le grand-père, quant à lui, dort le jour dans un des lits des enfants. Mais ce n’est pas seulement lorsqu’ils dorment qu’ils sont entassés, puisque même quand ils se lavent, par exemple, c’est toujours les uns devant les autres :

Ensuite, nous voyons déjà au début de l’histoire que les mineurs ont du mal à « joindre les deux bouts » : la Maheude va chercher de l’aide chez les bourgeois de la Piolaine, et demande une fois de plus un crédit à Maigrat. Ainsi, lorsque la grève éclate, les mineurs comme la famille Maheu ont encore plus de mal et ressentent d’autant plus la misère que la grève éclate en plein hiver, où il fait donc très froid.. Mais il n’y a pas que les conditions de vie qui sont difficiles.

Les conditions de travail sont effroyables. Le travail des enfants est possible dès l’âge de huit ans en manufacture, et douze dans la mine. Avant de descendre dans le puits, « tous venaient prendre et emporter dans leur peau un bon coup de feu, pour braver l’humidité », qui est un des éléments les plus difficiles à supporter, avec à certains endroits, « la température [qui monte] jusqu’à 35°c ». De plus, ils ne sont pas toujours dans des positions très confortables pour travailler, puisque par endroits, ils doivent passer dans « des trous larges de trente centimètres », et être allongés pour creuser, ou agenouillés, le dos courbé ; . A cela s’ajoute l’obscurité entière au fond, et des dangers comme le grisou, les éboulements ou les infiltrations d’eau. Le travail pénible provoque un taux de mortalité supérieur dans la classe ouvrière que dans les autres classes sociales. Les mineurs ont le droit aussi à leurs propres maladies. Et leur salaire dépend de leur emploi dans la mine, de leur âge, ce qui permet au père de gagner plus que la femme et les enfants.

Enfin, la misère est aussi présente dans les rapports humains ; tout le monde exploite tout le monde. Dans les rapports amoureux, le mariage est une chose importante uniquement sur le plan financier. La sexualité est violente et vue comme une chose sans romantisme et douceur. Zola dépeint la sexualité des mineurs au XIXème siècle comme bestiale. On s’aperçoit alors dans le roman que la génération de Catherine va connaître la même misère que ses parents si certains éléments ne changent pas, car le destin se répète ; Seulement, la grève qui aurait pu éventuellement tout changer, a échoué. Zola montre tout de même que rien n’est définitivement perdu.
Comme l’a dit Zola, il y a aussi les déchéances fatales du milieu, avec la montée de la violence, qui est en partie due à une sorte de vengeance, de réaction des mineurs face à leur impuissance, puisque leur (sur)vie dépend de leur travail ; mais aussi à l’aggravation de la situation, qui provoque le mécontentement de la population. De plus, la mauvaise paie entraîne le désespoir et la colère du coron tout entier.

Tout le monde arrive au bout de ses limites à un moment où un autre du roman. La violence est à la fois collective et individuelle. Même certains enfants sont violents : Lydie et Bébert sont sous les ordres de Jeanlin, qui tuera le petit soldat Jules qui montait la garde au Voreux pendant la grève. Mais cette montée de la violence aboutit à son déferlement. Ainsi, les violences collectives sont plutôt présentes lors des réunions, comme celle au Plan-des-dames, où la violence des Hommes est comparée à celle de la nature. Lorsque les mineurs de Montsou vont détruire les autres fosses, ils s’en prennent aussi aux hommes. Ce déferlement de violence est une action de masse, les uns entraînent les autres. Etienne n’arrive plus à les contrôler. On retrouve alors l’une des principales caractéristiques des romans de Zola : la violence (sociale et économique) entraîne la violence physique (des mineurs).

Ces malheureux, à qui une étincelle pourrait rendre leur dignité d’homme, se partagent entre l’alcool et les femmes, d’après la vision sombre que nous propose Zola.
L’auteur a aussi évoqué le bagne de la faim dans son horreur. En effet, la nourriture que peuvent acheter les mineurs est assez restreinte. Les aliments le plus souvent sont du gros pain, du sel, du sucre (par exemple la petite Alzire Maheu qui suce du sucre quand sa mère ne peut rien lui donner d’autre à manger), du beurre, du fromage, et quelques légumes pour la soupe. Ils ne mangent jamais de viande. Leurs boissons se réduisent à l’eau, l’eau de vie de grain, la bière (car le vin est trop cher), et le café qui a une couleur rouille. Dans la mine, ils emportent des « briquettes », composées différemment selon les membres de la famille : le père, qui ramène plus d’argent, aura une plus grosse part, mais toutes seront faites de deux tranches de pain, du fromage et du beurre ; ils n’ont dans leur gourde que du café, parfois encore tiède. Lorsque la grève éclate, la misère et la faim sont réellement présentes. Les mineurs crient : « du pain! du pain! du pain! ». Chez les bourgeois au contraire, la nourriture est très variée. Ils ont assez d’argent pour pouvoir se payer du poisson, de la viande, des légumes, des fruits et dégustent de grands vins, tout cela à volonté. La nourriture accentue donc beaucoup la différence entre les bourgeois et les mineurs, les riches et les pauvres.
Enfin, « le peuple est en bas, dans l’ignorance et dans la boue ». L’ignorance des mineurs est très grande. En effet, même Etienne se documente et lit beaucoup de livres, ouvrages et magazines sur la société, car il a « honte de son ignorance ». Pourtant, c’est un des plus cultivés, puisque c’est lui qui fait en partie réagir les autres sur les diminutions de salaires, les caisses de prévoyanc
e. L’inculture des mineurs les amène à croire tout ce qu’on leur dit ; ainsi, que la caisse de prévoyance soit ou non une bonne chose, il suffit de leur donner quelques arguments positifs pour qu’ils soient d’accord. Ils ne chercheront pas à trouver de raisons contre. De plus, la plupart des mineurs sont illettrés, puisque certains finissent par donner leurs lettres à écrire à Etienne, en échange d’une rémunération.
L’évocation de la misère, des déchéances fatales du milieu, du bagne de la faim dans son horreur, de l’absence d’éducation, contribuent à tirer l’œuvre du côté du roman social.

Germinal est aussi un roman politique. En effet, le Second Empire voit une bourgeoisie corrompue et indifférente diriger l’économie avec la bénédiction d’un clergé réactionnaire. La bourgeoisie est la nouvelle noblesse du régime: elle est maîtresse des lieux dans Germinal et reconnait son monarque, favorise son culte (la compagnie offre des portraits de l’Empire et de l’Impératrice aux mineurs habitant le coron). Bref, elle réagit comme la noblesse devant le roi. Le Second Empire est un régime qui censure, et la censure abolit obligatoirement la liberté. Mais qui utilise aussi la force. On le voit faire preuve d’autorité en dépêchant des hommes en armes dès que les choses tournent mal ou risquent de menacer le régime. D’autre part, l’action dans Germinal commence vers 1865, en plein Empire autoritaire.

En 1865 est fondée l’Internationale en Angleterre. C’est dès cette époque que se créent les mouvements socialistes et qu’éclatent des grèves. Enfin, Napoléon III fait entretenir en France le culte de sa famille. Ainsi, on trouve comme décoration, collés aux murs couleur vert pomme, « les portraits de L’Empereur et de L’Impératrice ». Cependant c’est la compagnie qui a offert ces portraits destinés à entretenir un culte de la personnalité impériale. Bref, on constate que les mineurs se plaignent de leur situation, mais en aucun cas de leur gouvernement qui pourtant les manipule. Depuis le milieu du Second Empire, les charbonnages du Nord et du Pas-de-Calais fournissaient, aux alentours de 1880, la moitié de la production française de houille. En 1884, les mineurs se mettent en grève. C’est la misère, la famine. Les ouvriers voulaient un monde nouveau, du pain pour se nourrir et des conditions de vie meilleures. Zola décide d’écrire le roman de la mine , c’est-à-dire la lutte du Capital et du Travail.
. Le noir se retrouve jusque dans la signification politique, du fait de son association au XIXème siècle, mouvement anarchiste. Ensuite, le rouge est souvent lié au thème de la violence issue de la souffrance : c’est une couleur rouge de menace. Dans ce roman, le rouge peut alors représenter « les feux des fours à coke », le signe du malheur des hommes, du travail ininterrompu et de l’exploitation. La révolte des mineurs apporte la couleur rouge au sang de Maigrat, au sang des fusillés qui va jaillir sur les deux enfants de Zacharie et Philomène comme un signe de malédiction. De plus, « le rêve de la révolte, de la vengeance, est un rêve rouge ». Le drapeau des insurrections révolutionnaires est lui aussi de couleur rouge, associé à l’image des têtes guillotinées sous la révolution française. Enfin, lorsque l’espoir renaît, à la fin du roman, Etienne quitte Montsou pour s’engager dans la lutte syndicale. Le rouge est associé à la violence individuelle et collective. Le rouge et le noir ont tous les deux un sens politique avec l’anarchisme et la révolution, Zola associe le personnage de Souvarine à la couleur noire. Mais nous pouvons constater que la dernière page du roman apparaît comme un nouvelle couleur, le vert, avec le thème de la germination, présent dans le titre. Seul ce thème permet de réunir les trois couleurs, le noir devenant le sol où germe le grain, le rouge représentant la chaleur et le soleil, conditions indispensables pour que surgisse le vert, l’espoir et la vie.

Pour conclure, nous pouvons confirmer que Germinal est une œuvre à la fois politique et sociale et psychologique. La misère, la violence, la faim, l’ignorance, les conditions de vie misérables des mineurs, la condition féminine, la dénonciation de la bourgeoisie, tout s’y trouve…
Ainsi, avec la crise actuelle (licenciements, chômage, fermetures d’usine), le roman a pris aujourd’hui une forte signification. Même si les conditions de travail et les conditions de vie des mineurs ont évolué, le roman reste d’actualité.

 

C. M.

 

08. décembre 2017 · Commentaires fermés sur La Pérouse dans Les Faux Monnayeurs · Catégories: Divers · Tags:
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Saisir un personnage mineur dans un roman nécessite d’abord et c’est la difficulté principale de se souvenir des passages où il apparait et de se montrer précis dans les références à l’oeuvre; Si Gide ne mentionne qu’une seule fois le personnage de La Pérouse dans son Journal ,  il insère cet pensée dans le cadre d’une réflexion sur les personnages ; En date du 23 février , dans le second Cahier, il se livre à une analyse de ses caractères , commençant par Bernard : “son caractère encore incertain; Au début , parfaitement insubordonné. Se motive , précise et se limite tout le long du livre à la faveur de ses amours….Olivier : son caractère peu à peu se déforme. Il commet des actions profondément contraires à sa nature et à se goûts – par dépit et par violence Un abominable dégoût de lui-même s’en suit. Vincent se laisse lentement pénétrer par l’esprit diabolique. Il se croit devenir le diable et c’est quand tout lui réussit le plus qu’il se croit le plus perdu. ” 

Quant à La Pérouse , Gide se désole d’avoir raté son portrait ; Dix mois plus tard, dans son Journal cette fois en date du 3 novembre , il écrit : “les meilleures parties de mon livre sont celles d’invention pure . Si j’ai raté le portrait du vieux Lapérouse, ce fut pour l’avoir trop rapproché de la réalité;je n’ai pas su, pas pu perdre de vue mon modèle. Le récit de cette première visite est à reprendre. La Pérouse ne vivra et je ne le verrai vraiment que quand il aura complètement pris la place de l’autre. Rien encore ne m’a donné tant de mal;Le difficile c’est d’inventer là ou le souvenir vous retient.”  

Le sujet retenu pour cette dissertation était double : tout d’abord il faisait référence à ce sentiment de ratage exprimé par l’écrivain; Il fallait donc se demander dans un premier temps pourquoi Gide avait le sentiment d’avoir raté ce personnage et ensuite établir un lien avec le fait que ce vieux Lapérouse peut être considéré d’un certain point de vue comme un raté . 

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La seconde difficulté du sujet consistait donc à relier les deux éléments qui forment la problématique et de les associer dans une réflexion autour de la notion de ratage ; beaucoup d’entre vous ont eu accès à un travail publié sur digischool qui porte sur la construction du personnage de La Pérouse (ce document intégral  en trois volets est reproduit et  commenté par mes soins ) ; ce travail extrêmement complet ne permettait de répondre qu’à une dimension de la question: celle des ratés de la vie du personnage; mais attention , un personnage n’est pas une véritable personne et vous devez donc vous demander non pas pourquoi a-t-il raté sa vie mais pourquoi l’écrivain a choisi de construire ce personnage et quel rôle joue-t-il dans le roman ?  Un roman est une sorte d’édifice dont vous ne percevez parfois qu’une façade ou un pan: tentez d’enlever le personnage de Lapéroues des Faux-Monnayeurs et vous constaterez que l’économie du récit est profondément altérée : plus d’intrigue avec Boris , plus de départ à Saas-Fée , plus de diatribe contre Dieu te Diable qui trompent tout le monde , plus de modèle de couple au stade terminal , plus de victime à la pension Vedel du gang des FM… ce qui vous le voyez bien, modifie les lignes narratives du roman et même son architecture. 

Comment pouvait -on s’en sortir ? 

Reprenons les élements donnés par les recherches sur internet et essayons de les exploiter en les mettant en relation avec le sujet proposé..

Je vous reproduis ici les documents …que j’annote en rouge pour pouvoir exploiter leurs informations en lien avec le sujet de dissertation 

Le personnage de La Pérouse n’apparaît pas, a priori, comme l’un des personnages les plus importants des Faux-Monnayeurs d’André Gide… En effet, il apparaît moins  à six reprises seulement et nous ne le rencontrons que par l’intermédiaire de la narration d’ Edouard extraite de son Journal, parfois même lue par Bernard . Pourtant, ce protagoniste du vieux professeur de piano joue un rôle crucial dans le roman.Quelle est l’importance du personnage de La Pérouse ? Comment ce personnage est-il construit ?

Le premier document répond  uniquement à la question : Qui est La Pérouse ?. Il est donc incomplet pour répondre à la  question posée dans la dissertation 

Le personnage de La Pérouse

La Pérouse est le vieux professeur de piano d’Edouard. Il réside à Paris, dans un petit appartement près du boulevard Haussmann, en compagnie de son épouse, Madame de La Pérouse, avec qui il entretient des relations très tendues. Le vieil homme vit dans le dénuement.La Pérouse souffre de solitude, étant donné qu’il ne s’entend plus avec sa femme ; il souffre également de la perte de son frère et de son fils, ainsi que de l’absence de son petit-fils, Boris, qu’il n’a jamais vu : il demandera à Edouard de lui ramener Boris. Dans la troisième partie du livre, La Pérouse a retrouvé Boris, mais ne semble pas s’entendre avec son petit-fils : il assistera d’ailleurs, impuissant, à son suicide. ( à retenir : un vieillard, ami d’Edouard triste, se sent seul et inutile , pauvre et dont la vie paraît ratée ; les traits du personnage valident vraiment  l’idée du raté) 

Présence du personnage de La Pérouse dans le roman

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Le personnage de La Pérouse est présent dans deux chapitres de la première partie du roman, et dans quatre chapitres de la troisième partie du roman.

Partie I, chapitre 13, page 118 à 125

Citation en exergue du chapitre : “On tire peu service des vieillards” – Vauvenargues. ( à exploiter dans la dimension symbolique du personnage ) Le récit de la rencontre d’Edouard avec La Pérouse est raconté dans le journal d’Edouard, et lu par l’intermédiaire de Bernard, qui lit indiscrètement le journal du romancier, trouvé dans la valise qu’il a récupérée à la consigne. Cette rencontre entre Edouard et La Pérouse est datée du 8 novembre.Edouard se rend pour la première fois dans le nouvel appartement du couple La Pérouse, un appartement en entresol, plutôt dénué. Le vieux professeur vit dans le dénuement, il confesse ne plus avoir beaucoup d’élèves, et ne pas se faire payer par les élèves avec qui il aime travailler, comme cette élève qu’il prépare au conservatoire. Il sous-entend qu’il mettra fin à ses jours prochainement.La Pérouse avoue ne plus s’entendre avec son épouse, et confie à Edouard l’existence de son petit-fils, Boris, fils de son fils et d’une de ses élèves russes, qu’il ne connaît pas.Edouard part après lui avoir promis de revenir le voir souvent.

Partie I, chapitre 18, page 156 à 163

La rencontre entre Edouard et La Pérouse est relatée dans son nouveau journal, en date du jeudi, 7 heures.Le conflit entre les époux La Pérouse est étalé au grand jour : Madame de La Pérouse ouvre la porte à Edouard, et se plaint de son époux, qui mange à toute heure du jour et de la nuit, et se relève la nuit pour lire en pleurant des lettres de feu son frère. Monsieur de La Pérouse les interrompt et se plaint de son épouse : elle ouvre toujours les fenêtres, elle mange trop, elle a séparé les meubles entre eux.La Pérouse parle à nouveau de son suicide prochain, et remet à Edouard un titre de rente qu’il veut voir remettre à son petit-fils Boris.Edouard promet d’aller à Saas-Fée, en Suisse, où réside le petit Boris, pour l’amener à La Pérouse avant sa mort.L’ancien élève et le vieux professeur se quittent après une conversation sur l’art : La Pérouse a détesté assister à une représentation d’Hernani de Victor Hugo il y a peu, il décrie également la musique moderne, dissonante, à laquelle il préférerait un accord parfait continu : “Un accord parfait continu ; oui, c’est cela : un accord parfait continu… Mais tout notre univers est en proie à la discordance” (p. 162)

Troisième partie, chapitre 1, pages 221 et 222

Dans le journal d’Edouard en date du 22 septembre : Edouard raconte avoir laissé le petit Boris chez son grand-père ; lorsque Madame Sophroniska est revenue le chercher une heure plus tard, l’enfant boudait seul dans un coin. Edouard note que c’était une erreur de les laisser seuls. (peu utile ) 

Troisième partie, chapitre 3, pages 240 – 247

Journal d’Edouard en date du 29 septembre. Visite d’Edouard à La Pérouse, qui paraît très abattu. Il révèle qu’il a tenté de se suicider le mercredi dernier, après avoir vu Boris, mais qu’il n’a pas trouvé le courage d’appuyer sur la gâchette. Madame de La Pérouse est partie en maison de retraite, mais il lui en veut toujours, notamment d’avoir brûlé les lettres de feu son frère. Edouard propose à La Pérouse d’aller vivre à la pension Azaïs, près de Boris, et annonce qu’il reviendra le chercher le lendemain.

Troisième partie, chapitre 15, pages 342 à 346

Narration extérieure, puis récit d’une visite d’Edouard à La Pérouse, à la pension Vedel, extrait du Journal d’Edouard.La narration extérieure nous informe que La Pérouse, à présent devenu surveillant d’étude à la pension Vedel, est moqué par les élèves de la pension.Edouard trouve que le vieux professeur de piano est affaibli. Il se plaint d’entendre, la nuit, un bruit dans le mur de sa chambre, et de ne pas avoir réussi à lier de véritable relation avec Boris. Il semble craindre les élèves. (dégradation du personnage pour mimer la dégradation de la vieillesse ?

Troisième partie, chapitre 18

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Poussé par ses camarades, Boris se suicide en pleine étude, avec le pistolet de son grand-père que les autres élèves lui ont fourni, et alors que La Pérouse surveille l’étude. Edouard raconte alors sa rencontre suivante avec le vieil homme : La Pérouse ne lui a pas parlé du suicide de Boris ; mais il vivait une crise mystique, se demandant qui, de Dieu ou du Diable, parle, est le moins cruel.Cet épisode clôt quasiment le livre : c’est dire l’importance du personnage dans l’économie du roman (remarque fondamentale ) 

Les modèles du personnage de La Pérouse

Qui a inspiré André Gide pour la création du personnage de La Pérouse ?( ces informations sont importantes pour évoquer les ressemblances avec des modèles qui existent mais elles en sont pas indispensables pour traiter le sujet : il suffit de mentionner les difficultés de Gide à créer ce personnage ) 

Pas Saint-Simon : Gide réfute cette hypothèse (passez assez vite sur ce point peu d’intérêt d’encombrer votre mémoire )

Tout d’abord, notons que dans deux lettres présentées en appendice du Journal des Faux-Monnayeurs, André Gide rejette une source possible du personnage de La Pérouse : le modèle qu’aurait été Monsieur le Prince, tel qu’il est décrit par Saint-Simon dans ses Mémoires. (un premier modèle littéraire En effet, une lectrice, Suzanne-Paul Hertz, écrit à Gide dans ces termes : “L’analogie frappante qui existe entre le mal dont est atteint La Pérouse dans les dernières années de sa vie, et celui dont souffrait Saint-Simon dans ses Mémoires, prouve que Saint-Simon vous a fourni la matière du chapitre III de la troisième partie de votre livre Les Faux-Monnayeurs” (JFM p. 109)Gide reproduit également la réponse qu’il donne à cette lettre, en niant l’influence de Saint-Simon sur la construction du personnage de La Pérouse, et en affirmant que ce personnage a été forgé sur le modèle de son professeur de piano : “Le cas de Monsieur le Prince offre en effet une saisissante analogie avec celui de mon vieux La Pérouse, mais c’est la réalité qui m’en avait fourni le modèle. La Pérouse a été inspiré, et jusque dans son suicide manqué, par un vieux professeur de piano, dont je parle longuement dans Si le grain ne meurt (…)” (JFM pp. 111 – 112)

L’image de Marc de Lanux, le professeur de piano (à citer , modèle plus intéressant) 

Ce “vieux professeur de piano, dont [Gide] parle longuement dans Si le grain ne meurt” (JFM, p. 112), c’est Marc de Lanux. Plusieurs traits de La Pérouse sont inspirés directement de l’ancien professeur de piano de Gide : le “suicide manqué” du personnage, qui ne trouve pas le courage d’appuyer sur la gâchette ; mais aussi son trouble, lorsqu’il vit à la pension Vedel, et qu’il croit entendre un bruit dans le mur.Un autre épisode semble être en partie inspiré par l’histoire de Marc de Lanux : il s’agit de l’épisode des lettres brûlées par Madame de La Pérouse. En effet, La Pérouse se relève la nuit pour lire les lettres de feu son frère, et Madame de La Pérouse, exaspérée, décide un jour de brûler cette correspondance : “Savez-vous ce qu’elle a fait, avant de partir ? Elle a forcé mon tiroir et brûlé toutes les lettres de feu mon frère. Elle a toujours été jalouse de mon frère ; surtout depuis qu’il est mort. Elle me faisait des scènes quand elle me surprenait, la nuit, en train de relire ses lettres (…) On l’aurait dite pleine d’attentions ; mais je la connais : c’était de la jalousie. Elle n’a pas voulu me laisser seul avec lui.” (p. 245)Cet épisode est inspiré de deux événements :Une expérience de Marc de Lanux : dans son Journal, Gide raconte que son professeur de piano aimait relire la correspondance qu’il entretenait avec son frère ; un jour, en trouvant les lettres en désordre, il se rendit compte que sa femme avait lu la correspondance, et il résolut de la brûler.Une expérience de Gide lui-même : au retour d’un voyage en Angleterre avec son amant Marc Allégret, Gide réalisa que son épouse, Madeleine, jalouse, avait brûlé toute leur correspondance ; il vécut cette révélation comme un drame.Le personnage de La Pérouse s’inspire donc du professeur de piano d’André Gide... Mais aussi d’André Gide lui-même ! En fait l’écrivain s’est servi d’anecdotes personnelles et a fondu en un personnages à la  fois des éléments de sa biographie et des souvenirs ” Il a l’impression que c’est un portrait raté peut être parce que ce portrait reste trop marqué justement par les souvenirs mais pour le lecteur qui ignore les détails de le vie de l’écrivain, cet effet n’est pas du tout le même ; On pouvait donc construire une partie de la dissertation sur l’existence de ses ouvenirs personnels (le point de vue de Gide ) et ensuite le point de vue du lecteur 

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La Pérouse, héritier de Gide ? (les ressemblances entre le personnage et l’écrivain sont intéressantes à citer  mais on pourrait presque faire ce travail sur n’importe lequel des personnages du roman  en partant du principe simple qu’un auteur met toujours un peu de lui dans ses personnages ; Cette enquête a donc un intérêt limité ) 

En effet, le personnage de La Pérouse pourrait s’inspirer, au moins en partie, de l’auteur lui-même.Tout d’abord, rappelons l’épisode des lettres brûlées, qui, nous l’avons vu, est inspiré autant de Marc de Lanux que de Gide lui-même.De plus, comme le note Pierre Masson dans Lire les Faux-Monnayeurs, “La Pérouse (…) rêve que la vie soit “un accord parfait continu”, un peu comme Gide qui, dépossédé de ses lettres, s’écriait : “Mon oeuvre ne sera plus jamais que comme une symphonie où manque l’accord le plus tendre”” (Masson, P. ; Lire les Faux-Monnayeurs, p. 19) : ainsi, chez Gide comme chez La Pérouse, on retrouve non seulement l’intérêt pour la musique, mais aussi l’adéquation entre le thème de la musique et celui de la vie.Enfin, comme le rappelle encore Pierre Masson, le mysticisme de La Pérouse à la fin du roman “pourrait rappeler celui que Gide ressentit pendant la guerre.” ; On pourrait retirer cette partie : les ressemblances enter Gide et Lapérouse. 

La difficulté de créer un personnage nouveau= un leitmotiv dans le Journal 

Malgré les modèles du personnage de La Pérouse, Gide a également taché de créer un personnage indépendant ; en témoigne ce passage du JFM où il explique devoir réécrire le portrait de La Pérouse, pour le séparer davantage de ses modèles : “Si j’ai raté le portrait du vieux Lapérouse (sic), ce fut pour l’avoir trop rapproché de la réalité ; je n’ai pas su, pas pu perdre de vue mon modèle. Le récit de cette première visite est à reprendre. Lapérouse ne vivra et je ne le verrai que quand il aura complètement pris la place de l’autre. Rien encore ne m’a donné tant de mal. Le difficile c’est d’inventer, là où le souvenir vous retient.” (JFM pp. 75 – 76) (ce travail finit donc sur la citation alors que votre dissertation prenait justement appui sur cette dernière ) 

La Pérouse second volet: ils abordent dans cette seconde fiche les échecs du personnage et ses liens avec les thème principaux du roman ...

La critique de la famille d’André Gide

Le thème de l’échec du modèle familial est très présent dans l’œuvre d’André Gide. Ainsi, il écrivait dans les Nourritures terrestres (1897) : “Familles ! Je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur.” Cette thématique est aussi présente dans les Faux-Monnayeurs : ainsi, Edouard envisage d’intituler l’un des chapitres de son roman “Le régime cellulaire”, et se propose pour épigraphe : “La famille… cette cellule sociale” de Paul Bourget.Pour Gide, la famille est un endroit clos, dans lequel le bonheur ne peut s’accomplir. Ceci s’illustre chez nombre de personnages du roman, mais particulièrement, peut-être, dans le personnage de La Pérouse, qui échoue en tant que mari, en tant que père, et en tant que grand-père.

La Pérouse : l’échec d’un mari

Le couple La Pérouse

La Pérouse dit avoir aimé sa femme, dans les premiers temps de leur mariage : “Les premiers temps de notre ménage avaient été charmants. J’étais très pur quand j’avais épousé madame de La Pérouse. Je l’aimais avec innocence… oui, c’est le meilleur mot, et je ne consentais à lui reconnaître aucun défaut. Mais nos idées n’étaient pas les mêmes sur l’éducation des enfants.” (p. 123)C’est donc l’éducation de leur fils qui sépara les époux La Pérouse. Il est fait par La Pérouse un portrait très dur de son épouse : “Elle devient complètement folle. Elle ne sait plus quoi inventer” (p. 122). Le vieil homme fait à Edouard le récit de leurs disputes : Madame de La Pérouse espionnerait Monsieur de La Pérouse, lui reprochant de manger de nuit, tandis qu’il lui reproche de trop manger ; elle aurait partagé les meubles de l’appartement ; elle ouvre toujours les fenêtres en prétendant étouffer… et elle finira par brûler les lettres du défunt frère de La Pérouse. La rupture du couple est consommée dans la troisième partie du roman : Madame de La Pérouse part en maison de retraite, tout en pensant que son mari l’a faite enfermer dans un asile d’aliénés. Le portrait de Madame de La Pérouse est donc extrêmement péjoratif, d’autant qu’Edouard commente également : “Ses traits m’ont paru plus durs, son regard plus aigre, son sourire plus faux que jamais” (p. 156) (on note ici qu’Edouard prend le parti de son professeur de piano mise lecteur peut s’interroger sur son objectivité car la scène est toujours vue à travers son Journal ) 

La critique du modèle conjugal

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L’échec du couple participe à la critique du modèle conjugal, comme le commente Edouard : “Il reste que voici deux êtres, attachés l’un à l’autre pour la vie, et qui se font abominablement souffrir. J’ai souvent, remarqué chez des conjoints, quelle intolérable irritation entretient chez l’un la plus petite protubérance du caractère de l’autre, parce que la “vie commune” fait frotter celle-ci toujours au même endroit. Et si le frottement est réciproque, la vie conjugale n’est plus qu’un enfer” (FM, p. 157)Cette critique participe bien sûr du thème de la décristallisation de l’amour, présent dans le Journal des Faux-Monnayeurs : “Si la “cristallisation” dont parle Stendhal est subite, c’est le lent travail contraire de décristallisation, le pathétique ; à étudier. Quand le temps, l’âge, dérobe à l’amour, un à un, tous ses points d’appui (…)” (JFM, p. 35)

La Pérouse : l’échec d’un père

La Pérouse a échoué en tant que père. Son fils est absent du roman : il est déjà mort quand on parle de lui, un mystère semble entourer son existence, son prénom n’est pas mentionné, Edouard lui-même ignorait que son vieux professeur de piano ait eu un fils : “Je fis un geste d’étonnement, car je croyais le ménage La Pérouse sans enfants. Il releva son front, qu’il avait gardé dans ses mains, et, sur un ton plus calme : “Je ne vous ai jamais parlé de mon fils ? … Ecoutez, je veux tout vous dire. Il faut aujourd’hui que vous sachiez tout. Ce que je vais vous raconter, je ne puis le dire à personne…” (FM, p. 123)Le fils de La Pérouse aurait conspiré contre lui, avec son épouse : “C’est maintenant seulement que je comprends que toute ma vie j’ai été dupe. Madame de La Pérouse m’a roulé ; mon fils m’a roulé ; tout le monde m’a roulé (…)” (p. 120) ; “Ils se concertaient contre moi. Elle lui apprenait à mentir…” (p. 123).Le fils de La Pérouse a entretenu une liaison avec l’une des élèves du professeur, une jeune Russe ; et le couple illégitime est parti en Pologne et a vécu avec elle plusieurs années, avant de mourir. 

La Pérouse : l’échec d’un grand-père

L’absence de Boris

La Pérouse est aussi un grand-père : de l’union entre son fils et son élève est né le jeune Boris, alors âgé de treize ans. Dans la première partie du roman, le vieil homme ne connaît pas son petit-fils, et il en souffre : “Ses yeux s’étaient de nouveau remplis de larmes ; il tendait la main vers la photographie, comme désireux de la reprendre vite” (p. 124)Aussi à la fin de la première partie du roman Edouard promet-il à La Pérouse de lui amener son petit-fils, dont il avait appris le lieu de résidence : à Saas-Fée, en Suisse.

Une rencontre stérile :  mais une fausse piste réussie 

Cependant, la rencontre entre le vieil homme et Boris se passe mal, ce qui est d’autant plus tragique que le vieil homme a attendu de nombreuses années ces retrouvailles, et a même reculé la date de son suicide, afin de pouvoir rencontrer l’enfant.Ainsi, Edouard a laissé seul le petit Boris avec son grand-père pendant une heure, pour leur première rencontre : “Sophroniska a trouvé le vieux assis devant une paire de dames ; l’enfant, dans un coin, à l’autre bout de la pièce, boudait. “C’est curieux, a dit La Pérouse tout déconfit ; il avait l’air de s’amuser ; mais il en a eu assez tout à coup. Je crains qu’il ne manque un peu de patience…” C’était une erreur de les laisser seuls trop longtemps.” (p. 222) La distance entre Boris et La Pérouse ne cesse de croître, même lorsqu’ils habitent sous le même toit, puisque La Pérouse surveille l’étude de la pension Azaïs, où Boris étudie : “(…) Vous savez, il ne me parle pas beaucoup. Il est très renfermé… Je crains que cet enfant n’ait le cœur un peu sec” (p. 345). La Pérouse raconte encore comment son petit-fils ne se retourne pas pour lui dire au revoir, quand il part au lycée.L’échec de cette rencontre est d’autant plus tragique que La Pérouse semble n’être retenu à la vie que par Boris : ainsi, au chapitre III de la partie III, il prétend ne plus vivre, avoir voulu se suicider le jour de sa rencontre avec Boris, et seule cette évocation lui rend le sourire : “”Depuis mercredi soir, Monsieur de La Pérouse a cessé de vivre” (…) “N’est-ce pas précisément mercredi que le petit Boris est venu vous voir ?” Il tourna la tête vers moi ; un sourire, comme l’ombre de celui d’autrefois, au nom de Boris, éclaira ses traits (…)” (p. 241).

La mort de Boris

La mort du petit Boris est, en quelque sorte, le point d’orgue de l’échelle des valeurs familiales, incarnées dans le personnage de La Pérouse.

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Les circonstances de la mort de Boris : une responsabilité de La Pérouse ?

Tout d’abord, rappelons les circonstances de la mort du petit Boris : celui-ci se donne la mort, en pleine étude, poussé par ses camarades de la “confrérie des hommes forts.”Si La Pérouse n’est pas directement responsable de cette mort tragique, mi-suicide, mi-meurtre, les circonstances accentuent une impression de culpabilité :Tout d’abord, La Pérouse surveillait l’étude lors de la mort de son petit-fils, et lui adressa les dernières paroles qu’il entendit : “La Pérouse se pencha. Et d’abord il ne comprit pas ce que faisait son petit-fils, encore que l’étrange solennité de ses gestes fût de nature à l’inquiéter. De sa voix la plus forte, et qu’il tâchait de faire autoritaire, il commença : “Monsieur Boris, je vous prie de retourner immédiatement à votre…” (p. 374)De plus, Boris met fin à ses jours avec son pistolet, le pistolet qu’il réservait à son propre suicide : “Mais soudain il reconnut le pistolet ; Boris venait de le porter à sa tempe.” (p. 374)La Pérouse demeure immobile : “La Pérouse comprit et sentit aussitôt un grand froid, comme si le sang se figeait dans ses veines. Il voulut se lever, courir à Boris, le retenir, crier… Une sorte de râle rauque sortit de ses lèvres ; il resta figé, paralytique, secoué d’un grand tremblement” (p. 374)Enfin, rappelons que l’échec des relations entre La Pérouse et son petit-fils est également une des raisons du drame : si la communication avait été possible, peut-être le grand-père aurait-il réalisé les circonstances dans lesquelles Boris se trouvait (désespoir après la mort de Bronja, influence néfaste des camarades de classe).

L’ironie tragique de la mort de Boris

La mort de Boris pourrait relever de l’ironie tragique, c’est-à-dire qu’elle aurait pu être précipitée par La Pérouse… alors même que ses intentions étaient absolument contraires !La Pérouse voulait une véritable relation familiale avec Boris, mais l’échec de leur rencontre a renforcé la solitude et la vulnérabilité de Boris…… et surtout, La Pérouse a été incapable de mettre fin à ses jours alors qu’il le désirait (“Et je n’ai pas tiré. Je n’ai pas pu… Au dernier moment, c’est honteux à dire… je n’ai pas eu le courage de tirer” p. 243), et c’est finalement son petit-fils qui meurt, par l’arme qui devait être l’instrument de la mort de La Pérouse, alors même qu’il voulait préserver sa vie.(on peut y voir une réussite du diable et également de l’écrivain avec cette ironie tragique ) 

La Pérouse, anéanti par la mort de Boris

La mort de Boris sacre l’échec des valeurs familiales pour La Pérouse : il est anéanti par la mort de son petit-fils, non pas anéanti de douleur, mais bien anéanti en tant qu’homme.Ainsi, lorsqu’Edouard lui rend visite, La Pérouse ne lui parle pas du suicide de son petit-fils, alors même qu’il s’est produit sous ses yeux : il évoque la fin du bruit qu’il entendait dans le mur, et la lutte entre le divin et le démon.La Pérouse, personnage qui se définit régulièrement par ses relations familiales, est réduit à néant par leur échec. Le roman se clôture sur l’image du vieil homme détruit, soulignant ainsi son importance dans le roman.

Le personnage de La Pérouse représente donc l’échec des valeurs familiales traditionnelles : il s’agit donc bien volontairement de faire le portrait d’un homme quia raté sa vie familiale notamment et qui s’est montré incapable de nouer ou de conserver des relations avec son fils et son petit-fils ; l’échec de sa relation avec Boris redouble l’échec qu’il a essuyé avec son fils. La tentative de réparation avec la génération suivante  se solde à nouveau par un cuisant échec. De plus l’élement féminin dans le roman apparaît ici de manière presque caricaturale comme un facteur de séparation entre les hommes de la famille . Madeleine, la femme de Gide lui a fait plusieurs scènes terribles quand il l’a quittée pour vivre avec Marc Allégret. 

La troisième partie de cette étude aborde la dimension symbolique du personnage . 

La Pérouse, seul protagoniste d’homme âgé des Faux-Monnayeurs de Gide, est l’incarnation, dans le roman, de la vieillesse.

Le portrait de la vieillesse 

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La Pérouse est le seul personnage de vieillard du roman : il est caractérisé par son âge, et ce dès la première description dont il fait l’objet, dans le récit du mariage de Laura, où il joue de l’orgue : “Le vieux La Pérouse à l’harmonium ; son visage vieilli, plus beau, plus noble que jamais, mais son œil sans plus cette flamme admirable qui me communiquait sa ferveur, du temps de ses leçons de piano” (FM, p.101). La vieillesse de La Pérouse est rattachée à la noblesse, mais aussi à la perte de l’élan, du personnage. Dans son Journal, Gide caractérise également toujours La Pérouse par son âge : il l’appelle ainsi le “vieux Lapérouse” (JFM, p. 75), ou encore, plus affectueusement, “mon vieux” (JFM, p. 111). Enfin, la vieillesse de La Pérouse est soulignée par la citation mise en exergue au début du chapitre XIII de la première partie : “On tire peu de service des vieillards” (Vauvenargues, FM p. 118) ; une citation qui rappelle l’inutilité des vieillards dans la société ; ce que rappelle La Pérouse lui-même.Le personnage de La Pérouse souligne l’originalité qu’est la présence d’un personnage de vieux dans un roman, et explique cela par le désintérêt des jeunes, et donc des écrivains, envers la vieillesse : “Pourquoi est-il si rarement question des vieillards dans les livres ?… Cela vient, je crois, de ce que les vieux ne sont plus capables d’en écrire et que, lorsqu’on est jeune, on ne s’occupe pas d’eux. Un vieillard ça n’intéresse plus personne…” (FM, p. 120) En outre, La Pérouse met en scène cette vieillesse, en s’illustrant comme quelqu’un de véritablement conformiste : il raconte ainsi à Edouard avoir été scandalisé par l’immoralité d’une pièce de Victor Hugo à laquelle il a assisté, Hernani, une pièce qui avait été jugée immorale et choquante lors de sa première représentation en…1838. Ce personnage incarne donc également  un monde révolu et des valeurs désuètes qui appartiennent aux générations précédentes ; on peut souligner son originalité dans la mesure où les romans ne donnent généralement que très peu de place au vieillards ; Sur ce point on pourrait parler de réussite ; Gide a réussi à se montrer original en faisant  le choix de ce portrait de vieillard.

La déchéance physique Cette déchéance physique est marquée dès la première visite d’Edouard à son ancien professeur : la tenue de La Pérouse est très négligée : “Il était en bras de chemise et portait sur la tête une sorte de bonnet blanc jaunâtre, où j’ai fini par reconnaître un vieux bas (de madame de La Pérouse sans doute) dont le pied noué ballottait comme le gland d’une toque contre sa joue” (FM, p. 118). Cette déchéance se ressent, plus généralement, dans l’attitude du vieillard : il “trott[e] à petits pas” (p. 119).

La déchéance sociale Cette déchéance physique est à liée à une déchéance sociale : plus personne ne vient voir les époux La Pérouse. Ainsi, voici l’échange qu’il a avec Edouard, lorsque celui-ci le croise au mariage de Laura : “Il m’a dit un peu tristement, mais sur un ton où n’entrait nul reproche : “Vous m’oubliez un peu, je crois.” Prétexté ne sait quelles occupations pour m’excuser d’être resté si longtemps sans le voir ; promis pour après-demain ma visite” (FM, p. 103)Edouard se rend compte de la solitude du couple La Pérouse : “C’est madame de La Pérouse qui est venue m’ouvrir. Il y avait plus de deux ans que je ne l’avais revue ; elle m’a pourtant aussitôt reconnu. (Je ne pense pas qu’ils reçoivent beaucoup de visites)” (FM, p. 156).

La déchéance professionnelleLa Pérouse n’a plus besoin de s’habiller ou de bien se tenir, car il n’a plus d’occupation professionnelle. Le professeur de piano a perdu ses élèves, ses méthodes d’enseignement sont démodées : “C’est comme pour les leçons que je donne : les élèves trouvent que mon enseignement les retarde ; elles veulent aller plus vite que moi. Elles me lâchent… (…)” Il ajouta à voix si basse que je l’entendis à peine : “Je n’en ai presque plus…”” (FM, p. 119) Cette déchance professionnelle amène La Pérouse à reconsidérer son utilité dans la société, et par conséquent à envisager le suicide : “Je sais qu’il sera temps bientôt. Je commence à gagner moins que je ne coûte ; et cela m’est insupportable. Il est un certain point que je me suis promis de ne pas dépasser” (FM p. 121)Effectivement, La Pérouse apparaît comme un homme profondément désespéré, voire dépressif – une situation à relier à sa vieillesse.

Un homme dépressif

La tristesse

Dans les Faux-Monnayeurs, La Pérouse est d’emblée qualifié de triste : “j’ai senti, dans le sourire qu’il m’adressait, tant de tristesse (…)” (p. 101), “il m’a dit un peu tristement (…)” (p. 103). La Pérouse est effectivement un homme profondément malheureux : lorsqu’Edouard lui rend finalement visite, il ne peut que constater son profond désespoir : “Le soir tombait. Je ne distinguais déjà presque plus les traits de mon vieux maître ; mais soudain a jailli la lueur du réverbère voisin, qui m’a montré sa joue luisante de larmes” (FM, p. 120).Cette tristesse est à rapprocher de la grande solitude de La Pérouse : il ne s’entend plus avec sa femme, il a perdu son fils, il n’a jamais connu son petit-fils Boris, dont on lui a longtemps caché l’existence… Après les retrouvailles avec Boris, la tristesse du vieil homme naîtra de leur impossibilité à s’entendre.

La méfiance envers les autres

Si La Pérouse est un homme seul, cette solitude est encore accentuée par la méfiance qu’il entretient envers les autres : ainsi, il est persuadé d’une conspiration générale envers lui. “C’est seulement maintenant que je comprends que toute ma vie j’ai été dupe. Madame de La Pérouse m’a roulé ; mon fils m’a roulé ; tout le monde m’a roulé ; le Bon Dieu m’a roulé…” (FM, p. 120). Il sombre alors dans une paranoïa qui es rapproche de la folie et qui motivera les hallucinations auditives dans la pension. 

Un comportement caricatural

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La Pérouse met en scène son mal-être avec un comportement pour le moins caricatural, qui s’illustre à plusieurs reprises dans le roman. Ainsi, lorsqu’Edouard lui rend visite après lui avoir amené le petit Boris, La Pérouse s’obstine à parler de lui-même à la troisième personne, comme s’il était quelqu’un d’autre, et en prétendant être mort – à tel point qu’Edouard doit “entrer dans son jeu”, comme s’il était un enfant, pour communiquer avec lui : “”Monsieur de La Pérouse n’a pas de fièvre. Il n’a plus rien. Depuis mercredi soir, Monsieur de La Pérouse a cessé de vivre.” J’hésitais si le mieux n’était pas d’entrer dans son jeu” (p. 241).Cette mise en scène caricaturale de son mal-être ne fait que s’accentuer dans la troisième partie du roman : par exemple, lorsqu’Edouard lui rend visite au chapitre XV, il montre son mal-être physique en assurant aller très bien :“Il s’est replié sur un des bancs, tout de biais, après de vains efforts pour introduire sous le pupitre ses jambes trop longues. “Non, non. Je suis très bien, je vous assure.” Et le ton de sa voix, l’expression de son visage, disaient : “Je suis affreusement mal et j’espère que cela saute aux yeux ; mais il me plaît d’être ainsi ; et plus je serai mal, moins vous entendrez ma plainte.”” (p. 343 ) Il continue à se comporter ainsi avec Edouard : “J’ai taché de plaisanter, mais n’ai pu l’amener à sourire. Il affectait une manière cérémonieuse et comme gourmée, propre à maintenir entre nous de la distance (…)” (p. 343). Ce comportement caricatural ne cessera de s’accentuer jusqu’à la crise mystique de La Pérouse, dans le dernier chapitre du roman.Gide a réussi à construire la dégradation du personnage pour aboutir à cette crise mystique essentielle dans le roman . 

Le désir de la mort : un thème essentiel 

En outre, le mal être profond du personnage s’illustre également dans son désir de mettre fin à ses jours.

La volonté de se suicider

Le thème du suicide parcourt les Faux-Monnayeurs, mais c’est La Pérouse qui l’introduit. Ce désir de mort est la conséquence du sentiment dépressif du personnage.Ainsi, dès qu’Edouard lui rend visite pour la première fois dans les FM, La Pérouse évoque son suicide prochain, en s’interrogeant également sur sa moralité : “Est-ce que vous trouvez, vous aussi, que c’est mal ? Je n’ai jamais pu comprendre pourquoi la religion nous interdisait cela” (FM p. 121).Dans la troisième partie du roman, La Pérouse raconte à Edouard ne pas avoir eu le courage de se suicider, alors même qu’il avait arrêté la date de sa mort ; suite à cela, Edouard demande à ce qu’il lui remette ses pistolets, mais La Pérouse s’y refuse, prétextant le souvenir de son frère : “Vous n’avez plus de crainte à avoir. Ce que je n’ai pas fait ce jour-là, je sais que je ne pourrai jamais le faire. Mais ils sont le seul souvenir qu’il me reste à présent de mon frère, et j’ai besoin qu’ils me rappellent également que je ne suis qu’un jouet entre les mains de Dieu” (FM p. 246) Ces paroles rappellent l’ironie tragique du dénouement du roman, puisque c’est finalement Boris, le petit-fils bien-aimé de La Pérouse, qui mettra fin à ses jours devant son grand-père, avec ces mêmes pistolets. Des trois personnages ayant un lien avec le suicide dans le roman, La Pérouse est le seul qui ne met pas en acte ses pensées suicidaires – Olivier fait une tentative de suicide ratée, Boris meurt d’un suicide qui est aussi un meurtre – et pourtant, c’est bien lui le plus malheureux.

L’étrange maladie

Dans le Journal des Faux-Monnayeurs, André Gide rapproche la tentative de suicide de La Pérouse du mal dont il souffre à la fin du roman – en rappelant que les deux éléments, qui rappellent la déchéance du vieil homme, viennent du personnage de Marc de Lanux. En effet, La Pérouse entend un bruit dans le mur, près de son lit, qui reste inaudible à Edouard : “On dirait un grignotement. J’ai tout essayé pour ne plus l’entendre” (FM, p. 345)Ce n’est qu’après la mort du petit Boris que La Pérouse cessera d’entendre ce bruit.

La Pérouse incarne, également  dans le roman, le thème de la vieillesse ; vieil homme triste et solitaire, il sombre dans la dépression tout au long du roman. Pourtant, si la tristesse montrée par La Pérouse touche parfois à la caricature, le vieux professeur de piano n’accomplira pas son désir de suicide : c’est Boris, la seule lumière dans la vie du vieil homme, qui, ironiquement, se suicidera sous ses yeux. André Gide clôt le roman les Faux-Monnayeurs sur une description de La Pérouse, qui semble avoir perdu tout sens de la réalité, puisqu’il n’évoque même pas la mort terrible de Boris, et qu’il paraît être en proie à un délire mystique. La déchéance du vieil homme s’est donc poursuivie tout au long du roman. Le portrait ne semble pas du tout raté pour le lecteur; Au contraire, il a pu entrevoir à travers le personnage les thèmes essentiels du roman et un certain nombre de réflexions philosophique sur la relation de l’homme avec sa mort et les conséquences du très grand âge, la décristallisation amoureuse , la difficulté des relations familiales ; C’est un portrait particulièrement réussi pour le lecteur car il concentre véritablement la plupart des thèmes du roman qu’il montre à leur paroxysme.   Le vieux Lapérouse illustre à la fois L’homme face à sa famille, l’homme face à l’amour et l’homme face à Dieu là où justement la plupart des personages gidiens n’incarnent qu’un de ces trois aspects;, en 6 apparitions et  à lui seul, il réunit les trois dimensions . 

Voilà un plan détaillé possible 
 I Le personnage La Pérouse peut sembler à Gide un portrait raté ...car (recherche des causes ..) 

1, Il n’ apas totalement réussi à s’affranchir des modèles 

s’est inspiré de son prof de piano et de certains de se souvenirs (citer ce que vosu pouvez )  : n’a pas réussi à se détacher, à innover suffisamment 

2. il n’a pas réussi à créer un personnage indépendant : n’est qu’un liant avec Edouard 

Les rencontres ne sont vues que par Edouard , dans son Journal et le personnage n’a pas d’existence autonome ; il est juste imbriqué dans une narration qui  ne relate que des bribes éparses de son existence ( narration de la visite d’Edouard , crise mystique ) ; il ne laisse pas vraiment de souvenir marquant pour certains lecteurs qui le détestent 

3. Il n’a pas réussi à créer un personnage auquel on s’attache (discutable ) 

personnage agaçant, pathétique mais dépressif et geignard : mésentente conjugale sordide, a des côtés d’enfant capricieux ; la dimension pathétique est parfois concurrencée par une forme de comportement caricatural qui laisse peu de place à l’émotion 

 II En fait c’est vraiment le portrait total  d’un immense ratage , un véritable naufrage voulu par Gide pour les besoins de sa démonstration 

1. Une vie entièrement marquée par les échecs ; 

(citer tous les échecs )  

le domaine professionnel, (n’a plus d’élèves et ensuite en sera pas respecté mais moquée il  est devenu manifestement impropre à ce qu’on attendait de lui (phrase très dure à la fin du roman quand les parents retirent leurs élèves de la pension ) 

  le domaine familial : mari aigri, couple qui traduit la décristallisation , père et grand-père qui échoue à nouer le lien 

2. un homme dégradé par sa vieillesse 

Gide a surtout réussi le portrait d’un homme rongé par la vieillesse : c’est une longue dégradation pour le personnage et une réflexion sur la place des vieux dans la société; un portrait original car rare dans les romans (citation de Vauvenargues) 

3. un homme tenté par le désir d’en finir 

il rate son suicide (encore un échec peut être mai peut- être pas ) car cela peut aussi  être le signe que la vie le retient pourtant en dépit de ses malheurs ; Gide très préoccupé par cette question qui es reflète dans le roman .

III Et c’est pour cela que c’est une véritable réussite d’avoir concentré autant de choses importantes dans un seul personnage mineur 

1. Lapérouse est un concentré des thèmes essentiels du roman : 

on le voit peu mais il véhicule des idées essentielles au yeux de l’auteur notamment l’ironie du sort avec la scène du suicide de Boris sous ses yeux : il réunit à leur paroxysme des interrogations sur la famille et la difficulté des relations intergénérationnelles; le thème du batârd est également convoqué avec les circonstances de la naissance de Boris  

2. C’est un instrument déterminant pour la construction du récit : 

la visite d’Edouard génère le départ à Saas-fée  et le changement de cadre, l’arrivée de nouveaux personnages et le retour à Paris avec le passage obligé par la pension Vedel qui devient alors centrale dans l’intrigue   : il éclaire le personnage d”Edouard d’un jour nouveau et sera l’instrument du destin ; son rôle dans l'architecture narrative est primordial ; 

<p>3; c’est le personnage de clôture qui rappelle le rôle  central du démon 

la crise mystique qui marque le dénouement nous rappelle que l’auteur l’a choisi lui  pour le final : il  a donc le mot de la fin alors que Bernard et même Edouard passent au second plan ; il considère que son petit-fils a été plus courageux que lui ..il est devenu manifestement impropre à ce qu’on attendait de lui mais il sourit quand Edouard vient le retrouver à la pension après la mort de Boris (Edouard s’attendait à des larmes ) ; là encore Gide a réussi à éviter l’évolution prévisible du personnage (thème de la fausse piste ) ; Lapérouse semble apaisé dans le silence : il s’exprime comme un musicien “Nous n’avons pas d’oreilles pour écouter la voix de Dieu ..le diable et le bon Dieu ne font qu’un ..il s’amuse avec nous comme un chat avec la souris qu’il tourmente.La cruauté voilà le premier des attributs de Dieu .. Edouard y voit “une indirecte expression de sa douleur, trop étonnante pour pouvoir être contemplée fixement ” Cette dernière phrase à elle seule atteste de l’importance du personnage 

 

 

 

 

 

06. décembre 2017 · Commentaires fermés sur La famille Grégoire dans Germinal : le confort bourgeois · Catégories: Seconde · Tags: ,
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 Dans Germinal,  Zola s’efforce de peindre la mine de charbon , le milieu ouvrier et les conditions de travail éprouvantes des familles de mineurs.Pour mieux  faire prendre conscience au lecteur du sort misérable des ouvriers, il va fabriquer des personnages de bourgeois et montrer que ces derniers vivent confortablement; leur sort va ainsi contraster fortement avec celui des prolétaires. Dans l’extrait que nous étudions et qui se situe au début de la seconde partie du roman, il s’agit de démontrer que la famille Grégoire symbolise le confort du mode de vie bourgeois . Quelle image de cette bourgeoisie Emile Zola nous offre-t-il ici ? Dans une première partie, nous étudierons l’importance de leurs possessions en commençant par leur domaine; nous évoquerons ensuite l’importance de la nourriture dans leur mode de vie et enfin nous montrerons ce qui les caractérise à la fois physiquement et dans leurs habitudes. 

Construire un commentaire littéraire, c’est avant tout fabriquer un plan efficace ; Le meilleur plan est celui qui permet de classer un maximum d’observations ; Le plan s'obtient après la phase de recherches et il répond toujours à une problématique ; On ne peut donc pas l'obtenir immédiatement mais il faut s'efforcer de le mettre noir sur blanc avant de passer à l'étape de la rédaction du commentaire; De la qualité du plan dépend en effet la clarté de la démonstration qui conduit le commentaire .  Il n’apparaitra pas sur la copie rédigée mais vous devrez le garder sou les yeux durant la rédaction de votre commentaire. 

Un plan détaillé se note  sur son brouillon avec des titres (I, II, III ou A B C ) et des sous-titres (notés 1.2.3 ou a) b) c) ; Il s'obtient en classifiant les observations relevées dans l'extrait à étudier. Dan ile passage qui nous occupe , il est question de la demeure des Grégoire, de leurs terres, de leurs potagers et de leur verger qui leur permettent de produire les plus beaux fruits et légumes de la région ; on y voit également une cuisinière, vieille domestique, préparer une brioche te un chocolat chaud à Cécile, une jeune femme qui fait la grasse matinée et que tout le monde semble apprécier; Zola décrit la maîtresse de maison avec des termes qui reflètent son embonpoint et sa naïveté et il énumère les domestiques ; La pièce la plus détaillée est l'immense cuisine qui regorge de nourriture ; 

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Tous ces éléments caractérisent le mode de vie bourgeois et il vous appartient de les réunir dans des rubriques où vous rassemblez les points qui se ressemblent ; Voilà un exemple d’organisation : 

I Les possessions des Grégoire 

1. ils possèdent des terres , un vaste domaine et une grande maison 

2. ils possèdent de nombreux domestiques à leur service dont une cuisinière 

II La nourriture au centre des préoccupations des bourgeois 

1. la cuisine est la pièce principale de la maison : elle est immense et importante 

2. ils aiment manger de bonnes choses : chocolat, brioche, bonne odeur 

3. ils possèdent de nombreuses victuailles : fruits, légumes, abondance de provisions 

III Le mode de vie bourgeois 

1. Aimer dormir : ils ne se lèvent pas tôt le matin

2. posséder de beaux vêtements : Madame Grégoire a un peignoir en flanelle 

3. leurs portraits : ils sont gras et poupins alors que les pauvres sont  généralement maigres (la vieille servante est maigre ) 

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Ce premier tableau devra être nuancé avec les précisions que fournit Zola : ils sont certes riches mais leur fortune est en déclin; ils se montrent plutôt aimables avec leur personnel et se font un devoir de venir en aide aux plus démunis; ce sont de braves gens sur certains points mais ils méconnaissent certaines réalités sociales . Ils ont été habitués à dominer et à se comporter comme les maîtres . 

Dans  d’autres passages du roman, Zola présente des éléments différents qui caractérisent selon lui le mode de vie bourgeois qu’il ne critique pas explicitement : la famille Grégoire se définit par ce qu’elle possède, un amour des bonnes choses et un certain hédonisme; celui des classes possédantes ; Les classes laborieuses elles  se définissent par un mode de vie marqué par la peur du manque d’argent, de la perte d’emploi ou du manque de nourriture. 

05. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Gide : un roman où on se perd ? · Catégories: Divers
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La dissertation de la semaine se base sur une citation quelque peu ironique d’un critique littéraire contemporain : dans son Journal, Gide se plaint à plusieurs reprises d’avoir accumulé trop de matière pour un seul roman et prétend qu’il pourrait en écrire plusieurs car il cherche , en fait , à faire entrer la totalité de la vie dans son écriture ; Ainsi on pourrait penser qu’à force de vouloir faire entrer trop de choses dans ce roman, on finit par n’y plus rien retrouver.  Si le propos peut paraître paradoxal, il repose en réalité sur une distinction entre le point de vue de l’auteur et celui du lecteur. L’écrivain lui , en dépit de quelques difficultés évoquées dans le Journal, tente de dompter la matière et surtout de l’organiser pour servir son projet narratif de roman pur , Quant au lecteur, il peut à juste titre se trouver quelque peu déstabilisé par les innovations de Gide et se sentir désorienté parfois , à la  fois à cause des techniques employées mais également par manque d’habitude de ce type d’écriture. 

On pouvait donc tout à fait commencer par examiner soit les arguments de la thèse ou de l’antithèse en spécifiant qu’il s’agit soit  de difficultés involontaires ou liées à la complexité de  l’organisation narrative . 

Reprenons par exemple les éléments du Journal qui pourraient servir d’illustrations : les multiples hésitations de Gide à propos de la répartition des voix narratives peuvent témoigner de ce qu’il cherche à mettre en place : uns sorte de labyrinthe de  voix ” j’hésite depuis deux jours si je ne ferai pas Lafcadio raconter mon roman ” ; quelques mois  plus tard, il envisage plutôt un “simple récit impersonnel ” ; après plusieurs années de travail, il finit par avouer qu’il lui semble avoir perdu prise et qu’il regrette de ne pas être intervenu dans son roman pour , intervenir, commenter (81)

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Gide a conscience que “c’est une folie sans doute de grouper dans un seul roman tout ce que me présente et m’enseigne la vie ”  et on peut donc évoquer une forme d’ambition déraisonnable comparable d’ailleurs à l’ambition des écrivains réalistes comme Balzac de faire concurrence à l’Etat Civil; l’ambition est la même mais les procédés ont évolué ; L’illusion de la vie ne prend plus les mêmes formes ; là où Balzac tente d’épuiser le réel en décrivant les moindres détails (vêtements, portraits physiques, détails de l’ameublement des demeures des personnages ) Gide lui, se contente de noter les moindres conversations,les moindres faits et gestes de ses protagonistes sans jamais les décrire ni même s’attarder sur le décor dans lequel les événements se déroulent. 

Dans le journal, les métaphores se multiplient pour désigner cette abondance de matériaux : le livre sera donc nécessairement touffu mais l’écrivain ressent une difficulté dans l’assimilation des  divers éléments qui le composent;  il évoque des tonalités différentes et cherche un équivalent musical pour traduire cette résistance ou plutôt ces deux voix parallèles ; il choisit l’art de la fugue , l’impossible alliage entre l’andante et l’allegro. A plusieurs reprises, il souligne  qu’il cherche à “enrouler les fils divers de l’intrigue et la complexité de mes pensées autour de ces petites bobines vivantes que sont chacun de mes personnages. ” (27 ) Cette situation nous livre un plan qui  répond assez aisément à la question posée par le sujet : une complexité narrative, une complexité dans le choix des multiples thèmes et la complexité de la construction et de l’organisation des personnages. (veillez à ne pas oublier l’un de ces trois domaines : narration, sources d’inspiration , thèmes abordés et personnages ) 

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Dès le début de sa réflexion, Gide note également la présence de plusieurs intrigues concurrentes et il avoue avoir bien du mal à les départager; c’est pourquoi il en retiendra finalement plusieurs car il n’a pas réussi à choisir une intrigue vraiment  centrale . Longtemps préoccupé par la conversation d’ordre général à partir de laquelle il veut “ouvrir le livre ” , il s’efforce de ne retenir que des éléments utiles car “tout ce qui ne peut servir alourdit “écrit-il p 20. 

On remarque donc deux mouvements contraires dans la création du roman: d’une part l’auteur cherche à démêler l’écheveau de ses idées et il s’efforce d’effectuer un tri entre les différents éléments; et d’autre part, il cherche à “fondre ” et à “rattacher ” des éléments d’origines variées comme un article de journal qui relate un fait divers à propos d’un gang de faux monnayeurs et des discussions  sur la littérature tenus par différents personnages du roman qui dressent des portraits contrastés d’écrivains . 

De la fausse monnaie, Gide passe progressivement aux sentiments forcés et contrefaits, motif récurrent du roman et établit un lien avec le rigorisme religieux : la  haine semble encore tenace  dans le récit contre  une “morale qui opprima toute  sa jeunesse”(23 ) ; ce désir de faire entrer la vie toute entière dans un seul récit risque de faire perdre pied à Gide etc qu’il souligne dans son Journal “je risque de perdre pied ” ; C’est pourquoi dans un souci de clarté de l’ensemble, il revient à son idée de “livre en deux parties ” qui seraient séparées par la guerre; Le résultat final montre que Gide a volontairement épuré cette dimension de son travail d’écriture et que le motif historique de la guerre a bel et bien disparu du roman, remplacé par la coupure naturelle que représentent les vacances. De même c’est durant les dernières pages de son Journal qu’il décide d’opter finalement pour une division du roman en 3 parties autour de Paris et Saas-Fée (p 97) 

Au fur et à mesure que son travail de réflexion se poursuit, l’écrivain constate que même s’il prétend rapprocher ce qu’il écrit du type convenu du roman, il doit se résoudre à accepter son étrangeté et que c’est justement son propre refus de ne pas envisager clairement sa création comme étrange qui le retient d’avancer ; Il pose des questions essentielles : “pourquoi tant rechercher une motivation, une suite, le groupement autour d’une intrigue centrale ? Peut-être justement parce que ces critères définissent le genre romanesque traditionnel: le lecteur y cherche une histoire racontée par un narrateur et qui fait se rencontrer des personnages dont certains jouent un rôle central . En allant volontairement contre ces critères convenus, Gide pressent que ses lecteurs seront déstabilisés et qu’il créée une nouvelle forme de roman. Il écrit un roman qui irait justement à l’encontre de ces codes romanesques qu’il juge usés :c’est ce geste créatif  et son aboutissement que l’on nomme anti-roman. Ce n’est pas vraiment par goût de la provocation que Gide s’est lancé dans cette nouvelle aventure de l’écriture qu’on appellera bientôt le Nouveau-Roman, mais c’est tout simplement parce que son imagination le poussait dans un sens nouveau “il y  aurait des personnages inutiles,des gestes inefficaces, des propos inopérants,et l’action ne s’engagerait pas. ” p 30 

De plus, Gide entend faire jouer au lecteur un rôle nouveau: “l’histoire requiert sa collaboration pour se bien dessiner ” : un rôle actif qui peut au départ le rebuter ou lui sembler épuisant .Au mois de juillet 21, soit plus de deux an après avoir débuté son cahier, Gide note qu’il lui faut “établir le champ d’action et aplanir l’aire sur laquelle édifier le livre ” ; ce qui laisse entendre qu’il n’a pas encore vraiment réussi à démêler l’écheveau de ses idées, ce qu’il nomme poser des bases artistiques, intellectuelles et morales. il emploie pour cette opération le terme baratter en expliquant qu’il s’agit de retourner le sujet dans sa tête pour qu’il finisse par se solidifier et former des grumeaux ( 46 ) 

Second cahier : Gide doute de plus en plus du bien fondé de son projet et mentionne l’existence de deux foyers : le cahier serait versé dans le livre et Edouard deviendrait une sorte de porte -paroles de certaines idées autrement dit Gide insère un personnage de romancier en train d’écrire un roman  à l’intérieur du roman qu’il est lui-même en train d’écrire : c’est ce qu’on nomme une mise en abîme. Ce procédé de diffraction rend la lecture plus complexe. De même Gide ne peut s’empêcher de constater que son roman se construit à l’envers : “les chapitres s’ajoutent  non point les uns après les autres mais repoussant toujours plus loin  celui que je pensais d’abord devoir être le premier.”

La construction des personnages est l’objet de son attention: Gide avoue les faire attendre, ne pas vouloir les amener trop vite au premier plan  et forcer le lecteur à devoir les imaginer .  C’est ce qu’il va nommer le roman pur “purger le roman de tous les éléments qui n’appartiennent pas spécifiquement au roman”  On en revient  ainsi à poser le problème des limites du genre romanesque et à ce qu’on attend d’un récit appelé roman quand on le lit ou pour reprendre le point de vue du Gide, quand on le fabrique. 

Le choix des personnages -narrateurs, c’est à dire de la volontaire multiplicité des champs de vision  peut s’expliquer en partie parce que cela permet à l’auteur de se sentir plus à l’aise , plus libre dans ses paroles car il avoue ainsi s’oublier lui-même pour devenir l’autre et pouvoir parler de la sorte au nom de quelqu’un d’autre ; C’est ainsi qu’il se définit “ceci est la clef de mon caractère et de mon oeuvre ” (p 77) . après se premiers essais de lecture , il souhaite modifier de nombreux éléments et repartir à neuf à chaque chapitre  “ne jamais profiter de l’élan acquis: telle est la règle de mon jeu.” Ce choix a également des conséquences sur la réception du roman car le lecteur peut se sentir en permanence frustré de ne pouvoir prévoir ce qui risque de se passer ; La métaphore de la plante qui se développe lui vient alors pour définir la matière de son roman. (79) Gide s’impose des difficultés avec ces règles qu’il se fixe et à partir desquelles il entend révolutionner l’art d’écrire un roman : “chaque nouveau chapitre doit poser un nouveau problème, être une ouverture, une direction,une impulsion, une jetée en avant -de l’esprit du lecteur – “(83)

Et c’est en cela qu Gide prétend imiter la vie : en reproduisant simplement des amorces de drame sans que ces derniers se poursuivent et se dessinent comme a coutume de les filer un romancier; (90) Lorsqu’il s’agit de mettre un point final à son travail, Gide prétend qu’il ne doit pas se boucler, mais s’éparpiller, se défaire . Et c’est au lecteur de procéder à l’inventaire et de fair les comptes; Le romancier lui a juste tiré le rideau du livre et refuse de faire les comptes ; “Tant pis pour le lecteur paresseux ” ajoute-t-il car “Inquiéter, tel est mon rôle ” (96) 

En relisant  attentivement le Journal, nous pouvons donc mieux comprendre à la fois les difficultés réelles de l’écrivain et ses projets d’écriture qui sont susceptibles de créer des difficultés aux lecteurs.  Gide n’a pas envie d’offrir au public un roman convenu dont il a l’habitude mais une nouvelle manière d’écrire un roman qui pourrait bien le déstabiliser et le désorienter quelque peu . 

 

 

05. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Analyser un spectacle vivant : écrire un article critique après une représentation théâtrale … · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Aujourd’hui , Christophe Cardoni , un journaliste spécialisé dans la critique  des manifestations culturelles, accompagné par l’organisatrice du festival théâtral du Val d’Oise  sont  venus présenter aux élèves de première  les rudiments de l’écriture d’un article de presse qui rend compte d’un spectacle. Il s’agissait  pour eux, en 2016 d’écrire une critique de la pièce de théâtre Les Optimistes . Les élèves ont donc réfléchi durant deux heures  aux problématiques de l’analyse d’une représentation théâtrale. Cette année, ils se préparent à assister à la représentation d’Antigone 82 spectacle écrit pour le plateau à partir du roman de Sorj Chalandon : Le quatrième Mur 

 Tout d’abord, il fallait se poser la question essentielle : quel est au juste  le travail et le but  de la critique ?  S’agit-il simplement de donner son avis sur un spectacle ou le critique doit-il tendre à une certaine forme d’objectivité comme le journaliste? 
 Après une discussion avec la classe, 2 objectifs principaux pour l’écriture d’un article de critique théâtrale ont été mis en évidence  : rendre compte d’un spectacle et produire un avis argumenté; Il fallait maintenant s’intéresser aux différentes images qu’on peut conserver d’une représentation théâtrale donc s’interroger sur son esthétique 

 Les élèves ont alors tenté de dégager les composantes du spectacle vivant en partant du postulat de base selon lequel toute représentation  est interprétation. 

Les questions relatives au texte et à son adaptation : la dimension visuelle 

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 Un spectacle est bien entendu , le plus souvent, composé à partir d’un texte écrit  mais il ne s’agit pas toujours d’ un  texte produit par un seul individu  . Qui écrit le spectacle ? est-ce l’auteur ? est-ce le metteur en scène ? 
 De plus en plus, certains spectacles sont produits à partir d’une écriture collective dite de plateau ; les acteurs participent ainsi à l'écriture du spectacle en mutualisant leurs souvenirs, leur idées, leurs avis .

Quel est le rôle du metteur en scène ? 
Le metteur en scène est-il juste un traducteur ? est-il un véritable créateur même si ce n’est pas lui qui a écrit le texte ? Qu’est-ce qu’un geste de mise en scène ? existe-t-il un rapport de soumission, de hiérarchie entre l’oeuvre originale et l’oeuvre produite par le moteur en scène (quand il n’est pas l’auteur ) 

I L’analyse du spectacle 

1 La dimension esthétique

 Le spectateur qui assiste à une représentation se trouve confronté à une foule d’informations visuelles, auditives et il doit, en même temps, faire face à des sentiments variés, des  impressions qui peuvent changer d’une représentation à l’autre. La dimension esthétique du spectacle regroupe  ainsi ces différents éléments :

  • Le décor .  Il a une fonction illustrative mais pas seulement ; il peut être symbolique et son absence correspond également à un choix du metteur en scène ; elle peut être analysée comme un geste de mise en scène. Un décor sommaire peut symboliser le dénouement ou l’ atemporalité .
  • Le costume .  Lui aussi a plusieurs fonctions : simple illustration ou symbolique, il peut indiquer une époque historique ou faire référence à l’actualité de la mise en scène. Le roi Lear , le héros tragique d’une pièce de Shakespeare  nu sur scène  peut suggérer l’extrême solitude du personnage qui a tout perdu alors que la nudité de Don Juan pourrait mettre en valeur son pouvoir de séduction ; la nudité d’Antigone pourrait être perçue soit comme un acte de révolte à la manière des Femen , soit comme une preuve de fragilité qui la rendrait encore plus démunie face à Créon. 
  • L’éclairage. Il doit être interrogé et on peut proposer là encore des interprétations variables: lumière crue, ou douce, chaude ou froide; On peut imaginer Créon dans le noir et Antigone en pleine lumière ou le contraire ; Cela modifie la perception pour le spectateur de leurs rapports de force. 
  • Les moyens techniques sont désormais plus importants et permettent d’intégrer des techniques comme la vidéo qui devient parfois un moyen de faire entrer le hors champ sur le plateau , à la manière des récits des messagers dans le théâtre classique. Des caméras sur scène peuvent également boomer des détails te les projeter au public; On dit alors que le théâtre reprend le langage du cinéma et s’empare de se moyens techniques . 
  • Les sons et notamment les bruitages jouent également un rôle important ; de plus le spectateur doit distinguer les différentes  sources des effets sonores; ainsi  la musique  peut avoir plusieurs effets possibles selon qu’il s’agit d’une musique enregistrée ou  d’une musique jouée sur scène par un acteur :  on dit alors qu’elle est réalisée à vue La musique peut aussi créer une ambiance 

2. Les acteurs  et les questions relatives au jeu 

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Le jeu des acteurs est un compartiment très important de la représentation et il est difficile de l’analyser sans distinguer le rôle de la direction d’acteur assumée par le metteur en scène.  
 Le spectateur se montre souvent sensible à ce qu’il imagine de la  concordance du jeu avec le rôle : il va ainsi exprimer la qualité du jeu de l’acteur en fonction de ce qu’il imaginait du personnage . 
La direction des acteurs consiste à leur donner des indications de jeu, à leur expliquer comment ils doivent interpréter leurs textes mai également quels gestes ils doivent effectuer, quels déplacements et quelles expressions ils doivent tenter de reproduire . 
 le spectateur peut alors se poser la question de ce qu’il ressent en voynat un acteur jouer sur scène : Parvient -il à dégager de l’émotion ?  Cette émotion  est-elle partagée?. Est-ce que ses émotions sont transmises à l’ensemble de la salle ? Ressent- on tous la même chose face à un spectacle ? Certains spectateurs se sentiront peut être  touchés et d’autres demeureront  indifférents . D’autant que se pose le  problèmes des parasites du spectacle : le bruit d’un portable, le bruit d’un voisin, la fatigue, un mauvais placement..autant des facteurs qui peuvent altérer notre perception du spectacle . 

3. Le travail de mise en scène 

Pour le spectateur , il peut s’agir de juger de la qualité de l’adaptation de ce qu’il voit par rapport à l’oeuvre originale qui peut parfois provenir d’un autre univers comme le roman , par exemple. On qualifiera d‘interventionniste un metteur en scène qui met de la distance entre l’oeuvre et ce qu’il propose comme interprétaion; On évoquera également une interprétation personnelle : plus l’écart est grand entre l’oeuvre de départ et celle fabriquée par le geste de mise en scène, plus on mesurera sa dimension créative. Certains metteurs en scène demeurent extrêmement fidèles à la pièce de départ : ils font par exemple représenter des comédies de Molière avec des costumes d’époque,  un décor qui imite les meubles du siècle de Louis XIV, la prononciation d’autrefois, l’éclairage à la bougie sur scène et l’absence totale de trucages dans la mise en scène.

Mais rendre compte d’un spectacle, c’est aussi adopter une stratégie argumentation efficace 

II La dimension argumentative  

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Votre article est écrit pour être lu: il doit donc immédiatement accrocher le lecteur et lui donner envie de lire la suite. 

Le titre : il sera court, avec un seul verbe conjugué et il  pourra comporter un jeu de mots; On peut aussi y mentionner le nom d’un acteur célèbre et le titre de la pièce s’il s’agit d’une oeuvre connue. 

Le chapô

Il donne la couleur de l’article et apparait sous la forme le plus souvent d’une ou deux phrases qui précisent le cadre de la représentation (date, salle )  et la nature de l’objet dont on parle (pièce, film..) Le registre du blâme ou celui de l’éloge seront sans cesse utilisés ; on peut penser aussi aux connotations péjoratives ou mélioratives; Tous les moyens argumentatifs peuvent être employés selon leur efficacité : la question rhétorique, l’énumération, la concession ,le registre polémique  

le corps de l’article: il mêle habilement réception du spectacle (subjectivité ) et description des composantes de rapièce ( notations objectives ) 

La fin de l’article; elle doit avoir une valeur généralisante : Tout simplement superbe … A éviter à tout prix donc

 Quelques interdits : On n’emploie jamais le Je et on respecte le travail qui a été fourni par la troupe même si le spectacle ne nous a pas plus ; il est exclu d’injurier ou de vilipender ; les critiques si elles sont négatives prennent appui sur des élements factuels qui sont décrits avec précision.  La vérité n’existe pas dans le domaine de la critique d’art et cela demeure un domaine de liberté d’expression. 

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Alors à vos claviers ..

 Pensez que vous écrivez une  critique de spectacle qui doit comporter 

  • un titre 
  • Le chapô juste en dessous, va orienter la réception de l’article et préciser le cadre 
  • votre argumentaire va s’efforcer de lier les différents éléments du spectacle 
  • une touche finale

En mode numérique, efforcez-vous d’atteindre les  1200 signes ou 1/2 page Word. Vous ne pourrez jamais tout dire: ce n’est pas l’objectif ..juste ce que vous avez pu observer et apprécier 

 

 

01. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Naissance d’un projet : Germinal ou le roman des ouvriers mineurs · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Après avoir écrit l’Assommoir qui évoque les ravages de l’alcoolisme dans la famille d’ Etienne Lantier, Zola constate qu’il n’a que peu parlé du rôle social et politique de la classe ouvrière. Il réalise en effet, à cette époque la naissance d’un vaste mouvement socialiste en Europe et il pense qu’il possède là de la matière pour un nouvel opus des Rougon-Macquart. En France la situation politique était en pleine évolution car dès 1877 la démocratie libérale permet l’essor des syndicats qui seront libres en 1884 et des partis ouvriers socialistes. En 1875 on commence à connaître les idées de l’ouvrage majeur de Karl Marx : Das Kapital, qui est traduit dans de nombreuses langues. A trois reprises , entre 1878 et 1884, des grèves éclatent et paralysent l’industrie minière du Nord de la France; A la même période, des attentats anarchistes éclatent un peu partout en Europe , en Italie, en Espagne mais aussi en Russie où les révolutionnaires anarchistes s’en prennent au Tsar ; Alexandre III qui meurt assassiné en 1881. C’est dans ce contexte politique de bouleversements qu’il faut replacer la création de Germinal. 

Zola, en effet, est très attentif à l’actualité politique nationale et internationale. Le nihiliste devient un personnage littéraire à la mode et de nombreux romanciers en font un des héros de leurs romans : la figure de Bakounine est dans l’ombre du personnage fictif Souveraine . Tout au long de son roman, l’auteur s’efforce de décrire avec une précision documentaire le mode de vie des ouvriers et en même temps, il prédit sur un mode visionnaire des bouleversements sociaux et politiques. Pour Zola la classe ouvrière  est en train de fermenter et peut suivre deux voies : le socialisme révolutionnaire soit marxiste soit nihiliste. Lorsqu’il commence à évoquer son projet romanesque, il pense à mettre, dans le rôle du héros un “ouvrier d’insurrection ” mai peu à peu, il élargit cette figure et Etienne apparaît davantage comme un prolétaire que comme un véritable révolutionnaire ; La grève a été choisie car elle offre au romancier des situations dramatiques qui peuvent ainsi donner aux faits décrits le relief nécessaire .

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Les mineurs sont alors au centre des media: la Chambre des députés étudie les textes législatifs qui réglementent les conditions de travail dans les établissements miniers français; On parle également beaucoup dans les journaux des grèves des mineurs. De plus, durant l’été 1883 alors en vacances en Bretagne, Zola fait la connaissance du professeur Giard qui enseigne les sciences à Lille et qui occupe la charge de député de gauche . Ce dernier invite Zola à venir voir par lui-même dans le Nord, comment vivent les mineurs . En janvier 1884, Zola avait parlé de son projet à Edmond de Goncourt qui note alors dans son Journal : ” Il serait plus porté à faire quelque chose se rapportant à une grève dans un pays de mine et qui débuterait par un bourgeois égorgé à mort. Puis le jugement, des hommes condamnés mort, d’autres à la prison . Et parmi les débats du procès,l’introduction d’une sérieuse et approfondie étude de la question sociale. ” Le titre est déjà trouvé en référence au calendrier révolutionnaire ; ce sera Germinal. 

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L’imaginaire de l’écrivain est empreint de violence et il représente ces soulèvement populaires avec une grande cruauté et parfois pour donner au lecteur bourgeois un frisson de terreur; A cette époque, nombreux sont les auteurs qui partagent l’idée que la misère peut mener aux crimes les plus sauvages. On y voit des maisons attaquées à coups de pierre, des meurtres qui s’accompagnent de violence animale comme la castration de l’épicier Maigrat ; Mais cette flambée de violence a été préparée dans le récit par un ensemble de circonstances; En effet, les romanciers réalistes prennent la peine de motiver les actions de leurs romans ; Pour préparer ce soulèvement des mineurs, Zola a commencé à noter leurs conditions de vie déplorables , la dureté de leur labeur, leurs salaires misérables, les vexations qu’ils subissent de la part de leurs employeurs qui les infantilisent ; Pour décrire ce quotidien des mineurs, il est allé séjourner à Anzin ; 

En 1884 éclata la grève des 12000 mineurs d’Anzin,  une petite localité près de Valenciennes; A cette occasion, Zola  se rend au coeur du pays minier ; Reçu par le directeur de la mine il parcourt les installations des bassins , descend au fond de la fosse Renard à moins 675 mètres sous terre sous la conduite d’un ingénieur; Minutieusement, il reconstitue les moindres détails du travail des mineurs et note au jour le jour se impressions; il a cru étouffer dans les galeries et a été surpris par le passage d’un cheval blanc qui tire une berline (il transformera cette anecdote en un émouvant passage du roman: la descente de Trompette accueilli par le vieux  cheval Bataille ) ; Zola se fait expliquer l’extraction, le criblage, et écouté esse témoignages des mineurs qui évoquent le coup de grisou, la fatigue, la terreur d’être enterré vivant au fond. 

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Dans ses notes , Zola détaille les tâches de chaque métier : porion, herscheur, cribleur, galibot; Comme un ethnographe, il entrait chez les familles de mineurs avec son petit carnet à la main et prenait inlassablement des notes sur ce qu’il voyait ou entendait. L’aspect misérable de l’habitat ouvrier l’a profondément marqué et il dépeint un coron noir, triste, et sale. Il se renseigne également sur les distractions préférées des mineurs : les quilles, les cartes; Examine l’air fatigué des femmes, commente les amours libres des filles et conclut fin février qu’il s’agit “d’un pays superbe pour le cadre de mon bouquin ” ; Fasciné par l’espace industriel et sa curieuse géométrie, Zola pense au parti qu’il va pouvoir en tirer pour les grandes descriptions de Germinal. 

En mars 1884, quand il rentre à Paris, le romancier a la nette impression que les périls s’accumulent et que la montée de l’irritation ouvrière est inévitable : Lorsque son roman est publié, certains journaux conservateurs parlent de diffamation de la société française et accusent Zola de salir l’honneur des honnêtes travailleurs, une population houillère “si douce, si calme,si honnête , si attachée à son travail pénible .”  ; Zola se défend en disant qu’il a atténué la réalité de ce qu’il a pu voir sur place. 

01. décembre 2017 · Commentaires fermés sur La décision d’Etienne dans Germinal (fin de la première partie ) · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Etienne Lantier, machineur au chômage, est le héros de Germinal; Fils de Gervaise Lantier , une ouvrière parisienne qui a sombré dans la misère et dans l’alcoolisme , il  arrive dans le Nord de la France et tente du trouver du travail; Avec ce personnage étranger , Zola utilise un procédé réaliste appelé “l’oeil de l’étranger ” ou la fiction du voyageur étranger “; Cette technique permet à un écrivain de donner un maximum de détails au lecteur sur la région et les gens qui apparaissent dans le roman en prétextant que le héros a besoin de ces renseignements . L’écrivain nous donne ainsi à voir l’univers de la fiction par les yeux et le point de vue de ce personnage qui va de découverte en découverte, et à qui il est nécessaire de tout expliquer. C’est par ce biais que les romanciers réalistes motivent leurs descriptions qui sinon pourraient paraître fastidieuses ou inutiles aux yeux du lecteur pressé de découvrir l’ avancée de l’intrigue . 

(fin de l’introduction ; situation de l’extrait , problématique retenue et plan d’étude du commentaire ) Le passage que nous étudions se situe à la fin de la première partie du roman; Le personnage d’ Etienne contemple alors longuement le paysage à la fois campagnard et  industriel qu’il a sous les yeux et ses pensées semblent flotter au gré de sa contemplation. Nous nous demanderons comment Zola organise cette description qui fait écho à l’arrivée d’Etienne  en pleine nuit au début du roman : nous verrons dans un premiers temps les caractéristiques réalistes de cette description avant d’en étudier les marques de la subjectivité qui rendent compte du regard du personnage. 

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La description commence par le canal : Zola utilise ici une toponymie réalisé avec la mention de la Scarpe  qui serpente entre le Voreux et Marchiennes ; cette rivière sert de convoyeur pour le minerai et du coup elle est transformée par cette utilisation industrielle; d’abord on note qu’elle a été canalisée pour les besoins du transport : décrite ave des accents poétiques comme la métaphore “ruban mat” , elle est surtout longue de deux lieues et au moyen d’une métaphore, Zola l’identifie à une avenue bordée d’arbres; On note que ce procédé est fréquent dans le roman: le romancier mêle les éléments naturels dans une sorte de mélange dans lequel ils ont tous des éléments communs. La terre est décrite comme le ciel : la route se change en mer et ici la rivière est qualifiée d‘avenue . On retrouve ainsi , à la fin du premier paragraphe, la rivière assimilée à une grande route : “une eau géométrique ..charriant la houille et le fer ” Zola semble ici montrer la transformation du paysage naturel en paysage industriel sous la main de l’homme soucieux d’utiliser au mieux  les voies de transport que lui offre le site;

La description est très précise et comme souvent mentionne des petits détails qui ont comme effet d’augmenter l’authenticité de l’ensemble : ainsi l’arrière des péniches est qualifiée de vermillonné, presque un terme pictural ; De même les mouvements sont précisés :  le canal fait un coude et coupe de biais les marais; 

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vêtements des ouvriers au séchage 

Enfin la description est progressive comme l’indiquent les verbes de perception visuelle : “les regard d’Etienne remontaient du canal au coron “et l’écrivain semble la limiter à l’angle de vue permis par la position du personnage : “il distinguait seulement les tuiles rouges ” Ce procédé qui consiste à limiter la description à un champ de vision fait partie également des techniques de description réaliste et peut être rapproché de ce qu’on nomme la description subjective qui elle nous fait part des sensations et des sentiments du personnage observateur . 

Ce paysage est vu par le regard du personnage : Etienne regardait et semble surpris de ce qu’il voit ; ses regards se déplacent et permettent une sorte de panoramique du paysage industriel ; Les tas de briques lui semblent énormes , on entend un wagon qui jetait un cri aigu; Zola personnifie ici les objets pour faire entendre ce grincement dans lequel on pourrait identifier les cris de douleur des hommes . 

On retrouve également à la fin du paragraphe, le puits comparé à un monstre avec son “haleine grosse et longue ” et l’image de l’ogre confirme ce que nous avions déjà pu deviner ; L’écrivain utilise ces métaphores récurrentes  pour évoquer la dangerosité du travail des mineurs : les hommes qui descendent sous terre prennent le risque d’être dévorés comme des proies par un Dieu cruel : “ce dieu reçu et accroupi, auquel dix mille affamés donnaient leur chair sans le connaître ; ” ce dernier point pourrait faire référence à l’anonymat des actionnaires qui se partagent les bénéfices des compagnies minières et nomment à leur tête de simples salariés pour les diriger . 

Le personnage du héros se trouve face à un choix: il n’est plus tout à fait un inconnu et le romancier rappelle le chemin parcouru depuis son arrivée : “ce n’était plus l’inconnues ténèbres ” ; Peu à peu son regard se familiarise avec ce qu’il voit et sa connaissance des réalités industrielles fait disparaitre certains côtés qui pouvaient sembler fantastiques au départ : “les tonnerres inexplicables ” sont devenus les bruit des pompes d’extraction des puits et les “flamboiements d’astres ignorés” tout simplement les lampes qui servent à guider les hommes qui vont au travail ; 

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Etienne prend alors la décision de rester et le romancier la motive en fournissant deux hypothèses qui vont créer l‘horizon d’attente du secteur pour la suite du roman: les yeux clairs de Catherine laissera supposer une histoire d’amour entre ces deux personnages mais la véritable raison avancée par Zola c’est “le vent de la révolte, qui venait du Voreux ”  ; Le personnage est déterminé à “souffrir et se battre ” pour ces gens auxquels il songe “violemment ” On note ici que par une sorte de glissement l’adverbe  violemment indique tout autant la force de la pensée d’Etienne et la violence qui est  jusque là contenue dans le personnage mais qui ne demande qu’à éclater. 

En conclusion ce passage descriptif  a plusieurs fonctions essentielles : d’abord il nous montre la transformation des paysages naturels sous l’effet de l’industrialisation et  ensuite il précise l’évolution du personnage et laisse entendre au lecteur que le combat peut désormais  commencer : le héros semble prêt à relever le défi et l’action principale du roman est enfin lancée : ce vent de révolte suffira-t-il à faire trembler la terre ? 

Plan détaillé 

I Une description réaliste 

1. le canal au centre

2. les petits détails

Transition : un paysage industriel 

II Une description subjective

1. la vision d’ Etienne 

2. un regard plus familier 

l’annonce de la révolte 

01. décembre 2017 · Commentaires fermés sur Antigone mise en scène par Nicolas Briançon en 2003 · Catégories: Première · Tags:
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Le metteur en scène

Les metteurs en scène contemporains, lorsqu’ils adaptent des pièces qui mélangent le comique et le tragique (ce qui est  le cas de très nombreuse créations de la première moitié du vingtième siècle ) ont souvent des choix à faire: quelle ambiance vont-ils privilégier ? Couleurs sombres pour le décor, plateau dépouillé à l’exception  de trois portes, un banc et  un bassin central où le garde va plonger la tête d’Antigone : le cadre est plutôt celui d’une tragédie.Quelques rires parfois dans le public mais ils sont assez rares.

  Qui est le metteur en scène et acteur Nicolas Briançon. Acteur de cinéma mais passionné de théâtre, Nicolas Briançon est surtout connu pour ses mises en scène : de Shakespeare au théâtre contemporain, il aime la comédie, la fantaisie qui s’allie aux intrigues romantiques. Il a été récompensé en 2015 par un Molière et il se partage entre la scène et le grand écran.

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Le plateau

Pour cette mise en scène d’Antigone, il a choisi tout d’abord de faire référence au contexte de création de la pièce , à savoir la France occupée par les allemands et al collaboration. Ainsi le jeune page qui accompagne  Créon porte un uniforme nazi et le prologue est vêtu d’un imperméable qui peut rappeler ceux que portait la Gestapo. La tenue d’Antigone , une robe légère e fluide,atemporelle, portée près du corps et gris clair , contraste avec la tenue éclatante d’Ismène ; blanche tout d’abord et rouge ensuite. Quant à Créon, il porte du noir , vêtement de deuil et son fils , tout de cuir vêtu symbolise la fougue de la jeunesse; Le côté frondeur du blouson noir matérialise cette opposition entre l’élan de vitalité de la jeunesse éprise d’absolu et les compromissions de l’âge adulte.

Cette pièce, justement  Jean Anouilh l’avait , croit-on, écrite après avoir vu une photographie représentant de jeunes résistants arrêtés. Bouleversé par ces visages juvéniles, il avait aussitôt songé à adapter, en la modernisant, l’« Antigone» de Sophocle (441 avant J.C.), en insistant sur l’opposition entre l’élan de la jeunesse et la « sagesse » de l’âge mûr, d’une part ; entre la révolte individuelle et les impératifs du pouvoir, de l’autre. En 1942, la censure avait accordé, un peu légèrement, son visa à la pièce, ce qu’elle devait regretter deux ans plus tard, en constatant l’accueil enthousiaste d’un public heureux d’y déceler des allusions à la situation du moment.

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Antigone et sa nourrice

Qu’a-t-elle donc de particulier, cette Antigone ? « C’est, nous dit Anouilh, une enfant qui refuse les compromissions et les laideurs des adultes. » Soucieuse d’assurer une sépulture décente à son frère Polynice, elle viole délibérémentles interdits de son oncle, le roi Créon. Celui-ci, qui n’a rien d’un tyran, tente de la sauver mais peut-il enfreindre ses propres ordres ? Et Antigone n’est-elle pas simplement décidée à mourir, par crainte d’une vie pour laquelle elle n’était pas faite ? Barbara Schulz fait bien ressortir cette ambiguïté face à Robert Hossein, qui multiplie menaces et promesses.L’actrice adopte souvent une attitude de petite fille capricieuse et entêtée: elle fait la moue, pleure et crie sur scène; En face d’elle Robert Hossein joue un roi déterminé mais qui semble porter sur ses épaules la charge de ses obligations. Quant aux gardes qui jouent un rôle comique d’allègement de la tragédie, le metteur en scène a réduit leurs interventions et les a transfomés en gardes du corps avec lunettes noires, oreillettes et chewing-gum : ce qui pourrait laisser sous -entendre que ces agents secrets sont des soldats dans le monde d’aujourd’hui et qu’ils demeurent aux ordres du pouvoir.

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Le choeur, Antigone, le metteur en scène et Créon

Evoquons maintenant le rôle jsutement  de Créon. Certes il est devenu le symbole de tous les pouvoirs autoritaires et de la tyrannie : violent et impulsif dans la tragédie de Sophocle,il semble pourtant qu’ Anouilh ait souhaité le rendre plus proche de Pétain, le collaborateur qui a accepté l’armistice pour sauver la patrie  que de la figure du nazi ;Qui est vraiment  Créon, sinon un vieillard fatigué et las de la guerre, qui ne veut pour son peuple que la paix de Thèbes, qui tente désespérément et malgré elle de sauver sa nièce Antigone, qui a fait « don de sa personne » parce que “le sale boulot il fallait bien que quelqu’un le fasse ?” Briançon privilégie  par certains aspects un Créon dur et cruel, semblable au Kréon de l’Antigone de Brecht. Et son fils, Hémon, subit les mêmes transformations : ce n’est plus le Hémon faible (car fou amoureux d’Antigone) et sensible de la pièce d’Anouilh, c’est un Hémon qu’on sent aller irrévocablement sur les traces de son père, qui apparaît dur et moins sensible au charme un peu sauvage d’Antigone,

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L’actrice Barbara Schulz

L’adaptation de Briançon peut parfois sembler  brutale à l’image des lumières sur le plateau : les projecteurs eux-mêmes, lorsque la pièce commence, s’éteignent de façon très violente). On regrette d’avoir un peu perdu l’ambiguïté du personnage de Créon qui fait mourir sa nièce tout en ayant tout fait avant pour tenter de la sauver ? Et l’ambiguïté d’Antigone, à la fois faible et courageuse, à la fois aimante et orgueilleuse ? N’y a t-il qu’un couple dans cette pièce ? Celui de la brute et de la victime ? On aurait apprécié un roi plus humain et une Antigone plus “rétive ” .

25. novembre 2017 · Commentaires fermés sur La notion de héros pour Gide dans Les Faux-Monnayeurs · Catégories: Divers · Tags: ,
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Pour interroger la notion de héros, encore faut-il la définir et définir ses variations . L’un des moyens les plus simples consiste à revenir sur l’histoire littéraire et notamment sur l’histoire de l’évolution des personnages de roman; Alors qu’au Moyen-Age le héros épique se définit par son courage et sa capacité à surmonter les obstacles , dès l’âge classique, la notion d’héroïsme est inséparable de la possession de valeurs morales comme l’honnêteté et l’esprit . Les Philosophes des Lumières définissent le héros comme un homme qui cherche à s’élever dans la société par différents moyens ; Cet idéal se poursuit au siècle suivant: Le courant réaliste multiplie les modèles de héros qui désormais pourront provenir de toutes les couches sociales et ne se limitent plus à un type unique et uniforme; Il faudra attendre le début du siècle suivant pour voir apparaître la notion de anti-héros; Il désigne les personnages qui ne se démarquent plus par leurs actions hors du commun mais qui , au contraire,  se fondent dans la masse des anonymes .

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 Quelques idées et réflexions variées Le roman gidien représente un tournant dans l’évolution du genre ; Les personnages y sont multiples et peu caractérisés par leurs actions et il est bien difficile de déterminer leur héroïsme si l’on se base sur la définition historique du mot; On adoptera donc pour simplifier les analyses la distinction entre le premier sens d’héroïque qui tend à se confondre avec la valeur d’un personnage et le second sens de protagoniste plus ou moins central au sein d’une intrigue.

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Examiner la valeur du héros gidien revient en fait à sonder le statut du personnage. Il était possible de partir des différentes réflexions de Gide dans son Journal autour de la notion même de héros; Lafcadio pouvait représenter l’état initial de la pensée de l’écrivain autour de cette notion. Il considérait ce personnage comme le héros idéal : ” orphelin, fils unique, célibataire et sans enfant ” . Pourtant , ce personnage s’est dédoublé dans le roman et s’est en quelque sorte subdivisé en s’incarnant à la fois en Bernard, le bâtard révolté et en Edouard l’écrivain ; Cette segmentation de Lafcadio témoigne de la volonté de l’auteur de fragmenter et de déconstruire  l’image du héros initial ; cette idée nous conduit à réfléchir à un éparpillement de l’image du héros à travers une multiplicité de personnages : chacun d’eux contiendrait un micro- héros au sein d’une des intrigues secondaires . Cette tendance va de pair avec la fragmentation de la notion même de personnage et la disparition de la notion de héros dans le Nouveau-Roman . Ainsi cet éparpillement nous conduirait à voir de l’héroïsme dans l’attitude de Boris, dans le sacrifice de Rachel et pourquoi pas dans la mort de Bronja, figure de martyre et victime innocente dans le roman; Cependant ces personnages ne sont que des comparse et jouent des rôles restreints dans la trame événementielle : de là à penser que les véritables héros sont souvent des perdants et que le monde moderne condamné l’héroïsme d’autrefois; Pour tenir une place de haut rang, désormais, il faut être cynique comme Robert de Passavant que tout le monde admire alors que c’est le diable incarné, manipulatrice comme lilial Griffith dont la victoire sera de courte durée et que le romancier finit par condamner, victime du démon qui s’est emparé de l’âme du Vincent dès le début du roman; D’ailleurs, dans son Journal, Gide reprend l’idée de donner au démon un rôle de premier plan, voir le premier rôle du récit; On pourrait donc d’une certaine manière dire que le véritable héros du livre, c’est l’esprit diabolique: celui qui pousse Bernard à voler, Vincent à trahir, Edouard à se taire et Olivier à faire les mauvais choix. 

Une possibilité d’organisation 

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 I Un roman où on retrouve des héros aux 3 premières places : 3 héros au lieu d’un ? 

<p style="text-align: justify;">1; Bernard le héros initial du roman d'apprentissage

 le récit débute avec lui, suit son parcours, montre ses épreuves , ses victoires et ses défaites 

2, Edouard le héros central , l’axe principal du roman

il est un lien avec toutes les intrigues et tous les personnages, une sorte de ciment de l’oeuvre, son Journal en fait un personnage à part 

3, Olivier : le héros idéal, une projection de l’auteur à travers la fiction 

il est tenu à distance mais finit toujours par revenir sur le devant de la scène, il est le lien enter Bernard et Edouard, c’est un coeur pur 

mais aucun ne correspond vraiment aux critères définis par soit l’histoire du roman soit Gide lui-même (Edouard agaçant, Olivier mou et faible, Bernard voleur et menteur) 

II En fait le roman est construit sur a volonté de ne pas placer de héros dans le roman : un roman sans aucun héros 

1. La règle des personnages de céder la place aux autres 

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gide63.jpg, nov. 2017

Gide tient à ce qu’aucun des personnages ne soit au premier plan et il organise leurs apparitions et leurs disparitions : une sorte d’équilibre nouveau du roman kaléidoscope de visions 

2. La construction par micro récits donc micro- héros de certaines séquences (La Pérouse, Armand, Madame Molinier ) 

chaque personnage devient le héros de certaines séquences , d’anecdotes qui tournent autour de lui et de ses aventures : Georges héros du récit de son vol, Armand un héros cynique qui cache un homme blessé…) 

3. le refus des règles du réalisme : pas de description et pas de connaissance complète des personnages : une sorte de héros collectif l’image du gang 

III En fait, des touches d’héroïsme éparpillées dans les différents personnages : l’individualisme cède la place à la déconstruction 

1. les victimes du monde “faux ” : les véritables héros au sens d’autrefois ?

2. des héros négatifs ou des anti-héros peu admirables : la part des noms au profit de l’anonymat des forces collectives (identités masquées et faux -semblants ) 

3. Le diable= le modèle d’organisation ; le seul qui finit toujours par triompher de tout .? 

CCL :  Un roman qui signe l’échec des modèles traditionnel des héros car le monde a changé et le roman se doit d’enregistrer les changements liés à la modernité et au triomphe des fausses valeurs . Dans un monde dévoyé où règne la fausse monnaie et les faux sentiments, les véritables héros disparaissent au profit d’esprits pervers ou diaboliques qui perdent leur humanité mais triomphent justement là où règne l’hypocrisie.  

 

21. novembre 2017 · Commentaires fermés sur Les sujets de dissertation sur les Faux-Monnayeurs : à quoi s’attendre ? · Catégories: Divers
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Edouard et Georges 

Lorsque le programme comporte deux œuvres comme c’est le cas pour Gide, le Journal des Faux-Monnayeurs et le roman du même nom, les sujets nécessiteront que vous maitrisiez ces deux supports et leurs caractéristiques principales ; Pour le Journal, il faut connaître les grandes questions que se pose l’écrivain , la liste de ses difficultés et ses principaux sujets de réflexion autour de l’oeuvre littéraire : sa création notamment ; A partir de quel sujet construit -on un roman, quels points  de vue offrent la vision la plus large, comment écrire de manière réaliste et qu’est-ce qu ‘on appelle  désormais le réalisme après  Balzac et Zola…..l’écriture doit-elle puiser dans le réel ? doit -elle offrir au lecteurs une leçon ? doit -on y aborder tous les sujets ? 

Quelles relations un écrivain entretient-il avec se personnages ? qu’est-ce que le roman pur ? comment s’adresser au lecteurs des générations futures ? 

Le Journal présente donc  une liste importante de ces questions et le roman propose les choix opérés par Gide à ce moment de sa carrière littéraire ; Il est donc important de pouvoir comparer ses théories et ses aspirations au sein de son Journal avec l’utilisation qu’il en fait à l’intérieur même de la fiction ; c’est pourquoi, pour tous les types de sujets, il faudra avoir bien présent à l’esprit les deux états de l’oeuvre gidienne : son laboratoire et l’expérimentation qu constitue la publication du roman Les Faux -Monnayeurs. 

Quelques idées de regroupements 

Les principaux ouvrages critiques qui sont destinés aux élèves de TL présentent des organisations différentes : Profl Bac (couverture rouge et jaune ) dégage des problématiques essentielles telles que : la genèse, les deux journaux (Gide et Edouard) la construction des intrigues, la publication, la réception, Edouard personnage clé , Bernard ou la quête d’authenticité, Olivier à la conquête du bonheur, le Comte de Passavant , les vies brisées des femmes , les faux-Monnayeurs , un roman d’apprentissage, un anti-roman, la mise en abîme, le refus du réalisme, la diversité des formes narratives ,le rôle du lecteur. En gras,  vous trouverez les chapitres qui sont les plus importants ou susceptibles de donner lieu à des questions de dissertation; faire un résumé des chapitres les plus importants peut être une aide pour vous fournir des connaissances  mais cet ouvrage ne permet pas de travailler la problématisation car il ne propose pas d’exemples de sujets de dissertation te il n’explique pas la méthode de l’exercice . 

Le livre de la collection Ellipses (couverture bleu clair et bleu foncé ) : épreuve de littérature bac L a un contenu un peu plus varié ; Il comporte des éléments biographiques, la genèse de l’oeuvre , sa réception ainsi que ses sources; Dan sien deuxième partie, cet ouvrage recense lui aussi des thèmes importants comme l’art de la fugue (composition musicale et mise en abîme, complexité de la construction ) / le refus du réalisme /le roman pur / les aspects didactiques du roman (dénoncer, la fabrique des personnages, les faux rebelles et la conclusion-ouverture ) Il comporte aussi et c’est très important des sujets; 

Voici une liste non exhaustive de propositions de sujets :

Le Journal des Faux-Monnayeurs est-il un simple journal ? un journal intime ? un journal littéraire ? un journal de bord? quel est le rôle du journal dans les deux oeuvres? Du journal de Gide au journal d’Edouard: quelles transformations ? 

Les interventions du narrateur : qui intervient en tant que narrateur ? quel narrateur dans les deux oeuvres ? quelles relations entre auteur, narrateur et personnages ? 

Chaque personnage ou presque peut donner lieu à un sujet : Edouard est-il le maitre de cérémonie? le chef d’orchestre? Bernard est-il le véritable héros du roman ? quel est le statut d’olivier dans le roman ? Bernard Edouard et Lafacadio : comment Gide a -t-il modifié les relations au sein de ce triangle ? les victimes du diable ? les âmes damnées ? N’oubliez pas les personnages collectifs : la visions des femmes, couples ratés et destins brisés, l’institution du mariage remise en cause ? amours faussées et faux sentiments, la famille Vedel: un modèle de famille à déconstruire ; parents et enfants : luttes et désaccords ; le conflit des générations dans l’oeuvre.

 Certains épisodes peuvent également vous être proposés comme sujets de réflexion  notamment pour les candidats qui passeront l’oral de rattrapage : la lutte de Bernard avec l’Ange , le naufrage de Lilian Griffith, le suicide raté d’Olivier , l’incipit du roman, son absence de dénouement, la rencontre Laura /Bernard, le suicide de Boris, l’enquête judiciaire est-elle le véritable sujet du roman. 

La plupart des sujets aborderont les thèmes essentiels évoqués par Gide dans son Journal : un roman touffu ? le rôle du hasard dans la construction du roman, justifiez le titre, invention pure et mise en forme de souvenirs: comment le roman opère-t-il la distinction? disparition de l’auteur ? transformation du narrateur ? éclatement des oints de vue ? lieux et décors dans les FM : espace réel ou espace symbolique ? 

Enfin un dernier nombre de  dissertations vous proposeront comme point de départ l’analyse de citations : ” Ecrire c’est se livrer ” Gide partage-t-il cette conception de la création littéraire affirmée par Mauriac en 1929 ? “les FM ne sont pas le roman de la femme” : souscrivez-vous à ce jugement ? 

Le troisième ouvrage que vous pourrez utiliser avec profit est signé Ellipses Bac 2017 (couverture orange et rouge ) il traite la totalité du programme ; C’est le plus volumineux et aussi le plus complet ; Il est utile pour travailler seul car il contient beaucoup plus d’éléments de méthodologie ; il débute par un résumé chapitre par chapitre , des tableaux récapitulatifs (distribués en cours en début d’année ) et surtout ce qui est précieux pour vous, des planss de dissertation soit juste sous forme de notes et ensuite, intégralement rédigés; Vous suivez ainsi , en travaillant ces sujets, les différentes étapes de l’élaboration de la dissertation. Vous y retrouverez sans surprise les thèmes principaux communes aux deux oeuvres  (journal et roman) et toute une série de sujets traités.