27. mai 2024 · Commentaires fermés sur Parcours émancipations créatrices , extrait 4 Tailler la route , couplet de Gael faye · Catégories: Divers · Tags: , ,
 Proposition  de lecture linéaire

Introduction : La poésie à l’origine mêle texte et musique ; au Moyen-Age, les troubadours composent des airs sur lesquels ils improvisent, le plus souvent, des paroles aux motifs traditionnels qui célèbrent les exploits des héros ou l’amour . Dans le domaine musical, comme dans le domaine littéraire, styles et courants se succèdent et chaque artiste cherche à définir sa place soit en perpétuant la tradition ou en s’émancipant des modèles pour créer du nouveau . Grand Corps malade, un slameur, Gaël Faye, plutôt versé dans un rap mélodique et Ben Mazué , auteur-compositeur interprète , qui alterne entre rap léger et pop , ont décidé de collaborer pour créer un album baptisé Éphémère sorti en 2020.Dans la chanson « Tailler la route », morceau composé en vers libres, ils lancent un appel à la liberté . Les troi sinterprètes s’accordent sur cette volonté d’émancipation. La partie écrite par Gaël Faye  comporte 16 vers . Comment le poète franco-rwandais met il en mots et en musique son désir d’émancipation ? Le premier mouvement est composé de la  strophe 1 : il représente  le désir d’évasion et le second mouvement, strophe 2 , montre le sens du voyage du poète. 

Mouvement 1 : « Ils ne savent pas que je mords, que ma vie sent le soufre Je passe en météore comme on passera tous » – Dès ces deux premiers vers, GF évoque une existence troublée, un rapport conflictuel aux autres, qu’il inscrit dans le présent d’énonciation. La rupture s’exprime par l’opposition entre « ils » et « je » . L’agressivité du locuteur est marquée par les métaphores « mords , et sentir le soufre ». Rappelons que l’expression sentir le soufre a deux origines : dans le domaine religieux, elle désigne les éléments diaboliques qui font peur et dans le domaine militaire, cela signifie que la situation est explosive et risque rapidement de dégénérer ; dans les 2 cas, la vie du poète est associée soit à un rejet soit à une forme de danger. On peut d’emblée faire le lien avec les difficultés existentielles de Gael Faye, tiraillé entre blanc et noir, et qui a vécu les génocides du Rwanda qu’il a du fuir adolescent. Sa mère appartenait à l’ethnie Tutsie qui a été massacrée par les Hutus . Le poète, ici, s’apparente à un animal, à un marginal, à un être maudit que l’on rejette par mépris ou par peur et qui est rempli de colère comme un chien méchant . On pourra commenter l’effet d’homonymie « soufre / souffre », mettant en évidence le rejet qui engendre la souffrance. 

– Le 2e vers, alexandrin si l’on ne prend pas en compte la prononciation des /e/ (c’est le cas dans le texte chanté), souligne par la métaphore la fugacité de la vie mais surtout l’égalité de tous devant le temps : bourreaux, victimes, oppressés ou oppresseurs, nous sommes tous mortels. Il s’agit donc de mettre à profit notre passage sur terre. J’suis fait de pierre granit mais d’un cœur grenadine Quand t’effriteras ton shit moi je taillerai ma mine” – Le poète  présente la dualité de sa personnalité grâce à l’antithèse « granit / grenadine) : l’armure qu’il se forge pour affronter la difficulté de son quotidien protège son humanité (peut-être ici envisagée comme une fragilité). Dans le cœur grenadine, on retrouve la couleur rouge du fruit qui peut suggérer un cœur qui saigne, qui a mal.  Alors que le granit est une roche extrêmement dure que rien ne peut altérer : force et faiblesse cohabitent.  Ainsi, le parallélisme qui suit au vers 4 , éclaire cette double personnalité : le poète se tourne vers l’écriture (« ma mine »), qui désigne par métonymie le crayon avec lequel on écrit ,  devient salvatrice. L’idée de tailler la mine qui rappelle le titre du morceau « tailler la route”  prend le sens d’affûter son stylo pour pouvoir écrire des mots qui font mouche, qui touchent . C’est l’acte de création qui est souligné ici par l’emploi du verbe « tailler », par opposition 2 à la destruction , marquée par le verbe « effriteras », réduire en petits morceaux . La volonté d’écrire s’oppose à l’inaction du rêveur . On pourrait par ailleurs commenter l’antithèse entre le « granit », pierre particulièrement dure qui ne s’érode pas avec le temps et le « shit », matière friable qui se consume, comme pour souligner la détermination du poète à affronter le monde. Alors que les fumeurs de shit se perdent dans des paradis artificiels et ne font rien de constructif pour changer le monde dans lequel ils vivent ( ils se contentent de fuir la réalité) , le poète lui se présente comme investi d’une mission qui concerne ses semblables. Cette métaphore exprime la volonté du poète de construire sa propre voie [voix] et cette métaphore du travail de l’écrivain-artisan est soutenue par le rythme des alexandrins et l’allitération en /t/. On notera par ailleurs que la première strophe trouve son rythme dans les rimes internes et  chaque hémistiche se construit alors en contraste avec l’autre partie du vers. Cette première strophe dessine, par l’écriture, la figure du poète et sa mission . “Ouais je taillerai la route, ici j’ai plus d’attache J’irai m’planquer dans la soute, si pour moi y a plus la place” – Le futur simple marque ici l’idée d’une action à venir .Dans le vers 5, la métaphore « tailler la route », en reprenant donc au sens figuré le verbe « tailler » indique un départ volontaire pour de longues distances . On trouve une explication à cette envie de « tailler la route « ; le poète indique qu’il n’a plus d’attache : cette image suggère celle du bateau qui largue les amarres : ce voyage impérieux fait également référence à ceux qui émigrent et aux passagers clandestins qui se cachent dans les soutes des avions pour fuir un pays en guerre ou une oppression politique. – ce départ, nécessaire devient donc une fuite clandestine : fuir, coûte que coûte, pour trouver « sa » place. On pourra en effet interpréter « y a plus la place » dans différents sens : plus la place pour lui dans ce monde qui le rejette ou il ne trouve pas sa place , il se sent de trop, différent ou rejeté . Le vers suivant a le ton d’une imprécation “Qu’ils aillent gratter leurs croûtes cette bande de fils de lâches Obsédés par leur souche, moi j’suis amoureux du large” – Cette idée du poète rejeté, incompris (on retrouve-là l’image du poète maudit avec Baudelaire, Rimbaud) est lié à sa différence. Il insulte ici ceux qui ne veulent pas de lui : la métaphore “gratter leurs croûtes” les décrit comme des êtres purulents, atteints par une maladie qui les ronge. On peut penser au racisme assimilé à une gangrène. L’expression familière détournée « bande de fils de lâches » permet au poète d’exprimer avec véhémence le mépris qu’il a envers tous ces individus qui se cachent derrière une attitude hypocrite. On perçoit ici la critique acerbe d’une certaine forme de nationalisme mise en évidence par l’enjambement « obsédés par leur souche » (n’oublions pas que Gaël Faye est franco-rwandais, il a fui son pays en guerre et s’est tourné vers l’écriture pour extérioriser sa douleur liée à l’exil et exprimer ses difficulés identitaires). A son arrivée en France , il a souffert du racisme anti-noir – et plus largement du mépris pour les Africains de souche. L’image du poète« amoureux du large » vient s’opposer, par antithèse , à la précédente, établissant une opposition entre ces individus méprisables et le poète , citoyen du monde. On pourrait également commenter la paronomase « lâches/large » comme moyen d’opposer le poète aux autres : sa largesse d’esprit contrasterait avec la dimension étriquée des nationalistes, ceux qui jugent les gens en fonction de leurs origines, ou de leur ethnie comme au Rwanda.Dans ce premier mouvement, le poète justifie son besoin d’évasion. Cette nécessaire fuite vers un ailleurs s’accompagne d’une véritable quête de sens que l’écriture va rendre possible.

[Mouvement 2] strophe 2 : La 2e strophe opère un changement de rythme, une accélération du tempo comme pour mimer le départ de ce voyage initiatique, comme un moyen d’accéder au déchiffrement du monde

“J’veux faire des milliers de miles, me languir de mille romans” M’arrimer au rythme lent, l’ire en moi la calmer de milliers de mots” – On relèvera tout d’abord les jeux sonores qui rythment cette 2e strophe : de nombreuses allitérations en /m/ et /l/ et assonance en /i/, à travers lesquelles on pourra entendre une célébration de la liberté et de la puissance des mots comme outils de cette émancipation. Les hyperboles « milliers de miles, mille romans » disent cette soif intense d’expériences à travers les distances parcourues et de l’accumulation de connaissances notamment livresque. – De plus, on peut noter que le voyage est tout autant spirituel (« mots, romans ») que physique avec l’indicateur « miles » qui désigne les kilomètres parcourus, notamment en bateau. Le poète n’erre pas sans but : il cherche une terre d’accueil pour s’arrimer, c’est à dire trouver un point d’ancrage, une patrie spirituelle Le parcours doit permettre d’atteindre la stabilité mais également l’apaisement (« l’ire en moi la calmer ») . Le mot ire désigne en ancien français une violente colère , celle du début de la chanson lorsque le poète affirme qu’il mord et on retrouve un jeu de mots avec le verbe lire ; Cette homonymie (« l’ire / lire ») permet de percevoir les mots comme  des portes d’accès à la connaissance de soi (« lire en moi ») et  à la découverte de son identité . On retrouve cette idée que l’écriture peut mener à la connaissance de soi , un peu à la manière d’une introspection. 
Admirer le monde, la lune, l’onde de la mer au loin” La lumière de l’aube sur l’eau en naviguant d’îles en îlots” – les phénomènes sonores se poursuivent, grâce à l’allitération en /l/, en /m/et l’assonance en /o/ : le poète célèbre musicalement la beauté du monde. Un paysage maritime apparaît sous sa plume . Le champ lexical de la navigation se déploie peu à peu : quête mystique, l’eau étant symbole de vie et de purification. Le poète se pose en observateur, humble, face à l’immensité du spectacle qui l’entoure. Les rimes intérieures créent une véritable harmonie et décrivent poétiquement un voyage maritime au long cours. Mais le poète n’est pas un simple observateur . Il doit aussi combattre . “Eviter les vagues et livrer combat à l’hydre du Mal” J’ai vidé les larmes de longue date, j’habite le large” – . Il faut, métaphoriquement, « éviter les vagues, livrer combat et vider les larmes » : le voyage n’est pas sans heurts et exige de se purger de ses propres souffrances. C’est un voyage à conduire sans faiblir car « l’hydre »  est un monstre qu’il lui faut terrasser : c’est une sorte de serpent géant à neuf têtes de la mythologie , créature aquatique qu’Hercule fut chargée de tuer ; ce monstre légendaire , incarne bien sûr ce mal tentaculaire qui se renouvelle constamment. – par ailleurs, la métaphore « j’habite le large » place désormais le poète sur un autre plan : son esprit est ouvert au monde, purgé des souffrances passées qui pouvaient entraver sa quête de l’ailleurs. 
La dimension spirituelle et mystique du voyage est alors évoquée avec la destination finale “S’attifer de l’or des jours qui passent pour raviver l’âme” Marcher le feu dans la lanterne jusqu’à Lalibela” -Le poète, libéré des chaînes qui le retenaient, peut désormais s’enrichir spirituellement de toutes ses expériences : la métaphore « s’attifer de l’or des jours », semble conférer au poète un pouvoir lumineux . Il est littérallement revêtu d’habits de lumière comme une créature divine, surnaturelle. Cette lumière intérieure va lui permettre de « raviver » son âme . Raviver signifie donner plus de couleurs, rendre plus vivante  Elle est un enrichissement, un trésor précieux- D’ailleurs, Lalilbela évoquée dans le dernier vers est un sanctuaire très ancien : cette ville d’Ethiopie abrite de très anciennes églises taillées dans la pierre, et représente un haut lieu de pèlerinage pour les Chrétiens de cette partie du monde. Symbole de spiritualité , avec son nom poétique qui rappelle la libellule mais également belleile . On y entend liberté et beauté . Ce sanctuaire semble être le lieu d’arrivée de la quête. Après avoir fui, après avoir lutté contre de nombreux ennemis, le poète atteint ainsi, dans cet endroit, une forme de paix intérieure . On notera enfin que le poète est aussi « guide » pour les autres hommes grâce au « feu dans [s]a lanterne ». On retrouve alors l’image du poète voyant, porteur de lumière  qui guide l’autre dans le déchiffrement du monde pour accéder à la Connaissance. La lanterne désigne l’instrument en verre dans lequel on emprisonne la lumière afin qu’elle puisse servir de point de repère, qu’elle ne s’éteigne pas au premier courant d’air et qu’on puisse la transporter.

Pour conclure : on retrouve dans cet extrait de « Tailler la route », les images d’un poète voyageur qui chante son désir de liberté et d’évasion , de grands espaces, loin des foules. Ce voyage , à la fois matériel et spirituel mène à une forme d’ascèse : le poète s’éloigne des préoccupations de ses semblables et atteint une autre dimension ; Il vide son âme de tout ce qui pourrait l’empêcher de s’émanciper:il doit se débarrasser de la colère qui l’étouffe, de la souffrance ensuite pour ne garder que cette lumière en lui, reflétée par la beauté du Monde. C’est seulement une fois arrivé à ce stade qu’il paut devenir un passeur de lumière . Baudelaire dans Le Voyage et Rimbaud dans Le Bateau ivre ont tous deux exprimé ce voyage spirituel, sous la forme d’un voyage en bateau . A la fin c’est la mort qui attend Baudelaire avec  ce « vieux capitaine » qui l’invite à lever l’ancre  et l’emporte avec lui et Rimbaud lui , après avoir écumé les mers du monde entier, découvert des archipels sidéraux, désire finalement une eau noire et froide , celle de son enfance et il se revoit , à la fin de son voyage frêle enfant triste qui joue à lancer un petit bateau sur l’eau . Chaque poète à sa manière cherche à tracer sa route et à donner un sens à son parcours. Ce voyage métaphorique, c’est celui de notre propre vie . 
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06. mars 2024 · Commentaires fermés sur Le poète selon René Barbier : vers le commentaire littéraire · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,
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René Barbier himself…

Qu’est-ce, au juste ,  qu’un poète et quel rôle peut -il jouer dans la société  ? Inlassablement répétée , cette question hante l’histoire de la littérature. Un chercheur en sociologie, René Barbier, présente en 2001 sa réponse, sous forme de vers libres. Le poème que nous nous proposons d’étudier présente, en effet,  différentes facettes du poète et  ses nombreux  pouvoirs. Formé de 36 vers irréguliers (hétérométriques ) , il comporte quelques rimes soit en fin de vers soit à l’intérieur des vers mais sans schéma prédéfini ; caractéristique de la poésie moderne qui s’est affranchie des règles de la prosodie classique instaurées au dix-septième siècle, ce poème présente donc les pouvoirs du poète et tente d’en saisir les différentes métamorphoses.  L’anaphore contribue à construire une sorte d’inventaire des formes qu’emprunte la poésie et on aperçoit, dès la première lecture , de nombreux paradoxes , parfois à la limite de l’antithèse. Il nous faudra analyser méthodiquement les images qui le composent. Toutes  renvoient aux principales fonctions attribuées aux poètes au cours des siècles  : à la fois guide,  voyant, extralucide , et capable de changer le monde en le transformant sous nos yeux.   Plus »

14. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Place et  fonction du poète au fil des époques : révisez avec Le Monde.fr   · Catégories: Première · Tags: , ,
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Apollon et sa lyre

 Le bac de français nécessite un certain nombre de connaissances sur les objets d’étude ; ce cours d’histoire littéraire qui résume l’évolution des genres et des couranst poétiques  vous permettra  de pouvoir aborder les commentaires littéraires avec quelques repères d’histoire littéraire. Le journal Le Monde édite  chaque année des fiches de révisions pour préparer le bac.  Lisez attentivement  ce cours, résumez-le sur une fiche en notant scrupuleusement les définitions des mots clés (souvent notés en gras ) , les  dates importantes, les noms des principaux poètes et des mots- clés pour définir leurs oeuvres  . Tout commence bien sûr dans l’Antiquité avec les Muses ..
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14. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Le vocabulaire d’analyse de la poésie · Catégories: Fiches méthode · Tags:
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Analyser la poésie 

La poésie doit s’analyser en utilisant un vocabulaire précis et technique  : en effet, chaque poème peut correspondre à une forme définie et se fonde sur une construction qui peut être analysée et doit être présentée dès l’introduction ; il est donc utile de connaître les noms des principales figures de style, des principaux vers, des principales strophes et des rimes ; de plus , le poètes jouent souvent avec les sons et le sens des mots donc il vous faut vous montrer particulièrement observateur quand vous présentez un texte de nature poétique; N’hésitez pas à commenter les sonorités , les rythmes et la musicalité du texte. Voilà quelques mots qui pourront vous aider ..

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  • Un calembour :
    Jeu d’esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même manière. Ex : la Fée Lure, l’Ange Lure,   synonyme jeu de mots  
  • une épître :
    Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires souvent sur le ton de confidences personnelles. 
  • une épigramme :
    Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument (cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique. Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot) 
  • un rondeau :
    Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers jouant sur 2 rimes + un refrain qui reprend les derniers mots du dernier vers. 
  • un dizain :
    Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes
  • une églogue :
    Poème pastoral (cadre naturel) synonyme bucolique consistant en un dialogue entre deux bergers : répandu au seizième siècle surt
  • une élégie :
    1. dans l’Antiquité = poème lyrique dans lequel s’expriment des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux. 
    2. poème triste qui exprime la mélancolie. 
  • lyrique :
    1. à l’origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre. 
    2. moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime les sentiments que certains événements provoquent dans l’âme du poète. Le lyrisme exprime toujours une émotion.
  • une ode :
    1. dans l’Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par : 
      • ses thèmes , son adresse à un personnage célèbre ou aimé
      • sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes.
  • un sonnet : 14 vers formé de 2 quatrains et deux tercets sur 5 rimes : vient de la Renaissance italienne 
  • Versification
  • compte des syllabes :
    e est muet devant voyelle et en fin de vers
    . Ex : “Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une larm(e)” (Racine)
    e compte pour une syllabe devant consonne.
    Ex : “Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e)” (Hugo) 
  • allitération :
    l’allitération est la répétition d’une même consonne ou d’un même son consonantique
  • assonance :
    l’assonance est la répétition d’une même voyelle ou d’un même son vocalique. Il y a assonance lorsque deux vers se terminent par le même son vocalique (cf. les chansons de gestes)
    Ex : aimé vie 
    chanté mie
  • rime :
    pour qu’il y ait rime il faut que deux mots placés à la fin de deux vers présentent des phonèmes identiques.
    Il est impératif qu’il y ait une consonne d’appui.
    schéma : cons. + voyelle ou voyelle + cons.
    Ex : “Déjà la nuit en son parc amassait
    Un grand troupeau d’étoiles vagabondes,
    Et pour entrer aux cavernes profondes,
    Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait.” 
  • rime suffisante (on dit aussi rime pauvre) :
    une rime est dite suffisante quand elle est constituée d’un son vocalique et d’un son consonantique identiques.
    Ex : cheval vie âme
    égal suivie lame
  • rime riche :
    une rime est dite riche lorsqu’elle présente au moins 3 phonèmes identiques.
    Ex : charmes années arche
    larmes surannées marche
  • une diérèse :
    Fait de compter pour 2 syllabes 2 voyelles consécutives qui d’habitude ne comptent que pour 1.
    [l’orient] [l’ori][ent], ci/el vi/o/lon
  • une synérèse :
    Fait de compter pour 1 seule syllabe un groupe de sons qui dans la prononciation courante compte pour 2. 
  • un enjambement :
    Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier.
    Ex : “Je répondrai,Madame, avec la liberté
    D’un soldat
     qui sait mal farder la vérité” (Racine) 
  • un rejet :
    Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui dans lequel il est contenu pour la plus grande partie.
    Ex : “Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre
    Un…Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre.” (Racine)
  • Figures de rhétorique.
    • apostrophe :
      On adresse la parole à des personnes présentes ou absentes, à des objets inanimés. 
    • invocation :Appel à l’aide de la prière. 
  • une périphrase :
    La périphrase consiste à exprimer par plusieurs mots ce qu’on aurait pu exprimer par un seul. 
  • un euphémisme :
    Adoucissement d’une idée désagréable, odieuse ou triste qui consiste à la déguiser sous une expression qui n’est point l’expression propre de cette idée.
    Ex : elle a vécu est un euphémisme pour ne pas dire elle est morte. 
  • une analogie :
    Ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur aspect général. . 
  • une anaphore :
    Procédé qui consiste à commencer par le même mot les divers membres d’une phrase.
    Répétition anaphorique = répétition expressive d’un même mot. 
  • une métonymie :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un terme s’appliquant à un autre objet ou une autre idée unis aux premiers par une relation surtout de contiguïté spatiale, temporelle ou logique.
    Ex : cause à effet : “boire la mort” = boire le poison
    matière à objet : “le cèdre” = le coffre en cèdre 
  • une prétérition :
    On déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins l’attention par ce procédé indirect.
    Ex : “je pourrais faire remarquer que”…
    “je ne vous dirais pas que”…
    (tous les orateurs, hommes politiques en usent et en abusent dans leurs discours!) 
  • un oxymore : ou alliance de mots)
    C’est le rapprochement de deux termes qui paraissent se contredire dans une même unité syntaxique.
    “noir et blanc” est un oxymoron.
    Ex : “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles” (Corneille) 
  • un chiasme :
    Cette figure consiste à placer en ordre inverse les éléments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques.
  • une comparaison :
    Figure qui consiste à rapprocher deux idées, deux objets ou un objet et une idée afin de mieux dégager par analogie leur sens, leur aspect, ou simplement pour les embellir.
    La comparaison comprend toujours deux termes
  • une métaphore :
    Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par une analogie.
    La métaphore fusionne donc en un seul terme les deux termes de la comparaison. 
  • L’image peut être soit une comparaisonsoit une métaphoreMais, ce qui l’en distingue, c’est qu’au lieu d’insister sur un rapport purement intellectuel entre deux termes analogues, elle essaye de donner le sentiment du concret en provoquant une représentation sensible  et visuelle de la couleur, de la forme, du mouvement
    Ex : “Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
    Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant” (Hugo)
    (appeler la mort “la faucheuse” est une métaphore qui mêle abstrait concret mais la métaphore devient image au vers 2 où l’on a l’impression de voir une femme avec sa faux. 
28. mars 2023 · Commentaires fermés sur Baudelaire et Le Soleil : une métaphore de la création poétique · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

Les chiffonniers : des pauvres parmi les pauvres

Le parcours De la boue à l’or, associé à la découverte des “Fleurs du Mal ” nous amène à interroger les images de la création poétique afin de comprendre comment le poète tente de faire naître la Beauté à partir de la trivialité du quotidien , de la misère est parfois même de l’Horreur .  Dans l’édition originale  de 1857 , le poème intitulé le Soleil, formé de 2 huitains et d’un quatrain d’alexandrins aux rimes suivies , fut d’abord placé en tête de la section Spleen et Idéal, plus exactement en seconde position, juste après le long poème Bénédiction qui met en image, la naissance du poète . Le Soleil montre comment le travail poétique se  nourrit d’une promenade urbaine et comment le poète, à la manière d’un astre rayonnant, transforme le monde autour de lui . Il s’agit en quelque sorte d’un art poétique qui illustre le travail de création et figure un processus alchimique qui transforme la matière , ici  la boue  de la misère, en or. Plus »

28. mars 2023 · Commentaires fermés sur Le poison de Baudelaire : une alchimie bien particulière · Catégories: Lectures linéaires, Première · Tags: , , ,

Le recueil Les Fleurs du Mal suit une architecture bien précise : Baudelaire y trace une sorte d’itinéraire spirituel . Dans la première Section Spleen et Idéal, le poète envisage deux moyens pour dépasser la condition humaine: s’élever vers l’Idéal grâce à l’Art ou grâce  à l’Amour mais les deux accès sont périlleux et débouchent le plus souvent sur des impasses . Alors comment échapper  à son triste sort ? Baudelaire envisage alors d’explorer les Paradis artificiels, le vin et la drogue mais le voyage est là encore souvent décevant car la réalité finit toujours par l’emporter. Après avoir tenté de s’adonner au Mal et de se révolter contre Dieu , le poète finit par se résoudre à accepter la Mort , désormais sa seule issue. Dans Le Poison , Baudelaire illustre trois tentatives pour échapper à sa tristesse condition de créature humaine ; les quatre quintils composés de vers irréguliers alexandrins et heptasyllabes décrivent ce parcours ; Le premier quintil explore les effets de l’ivresse , le second ceux de l’opium et les deux derniers décrivent l’alchimie amoureuse.  Plus »

14. janvier 2023 · Commentaires fermés sur Baudelaire : Les Fleurs du Mal .. une première approche · Catégories: Première · Tags: ,

Difficile de présenter Baudelaire et de comprendre son œuvre sans tenter d’abord d’effectuer une plongée dans son époque . Poète maudit, poète moderne, poète sulfureux : on lui a collé un certain nombre d’étiquettes et toutes ne sont pas forcément justifiées ; Pour essayer d’y voir plus clair et pour découvrir, par vous-même, ce poète célèbre , je vous propose de suivre le parcours que je vous ai préparé à travers ce padlet de présentation ; Suivez , de préférence l’ordre des documents et répondez, au fur et à mesure, aux questions posées; ; Bonne découverte .https://padlet.com/profdurupt/ew40cp6y8ogk

Le thème du parcours proposé en complément de l’œuvre est intitulé Alchimie poétique :  la boue et l’or . Pour pouvoir choisir les poèmes qui correspondent à ces thématiques, il convient d’examiner en 1861, l’épilogue de la  seconde édition du recueil Les Fleurs du Mal ; Baudelaire indique “ tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ” ; Plus »

24. septembre 2022 · Commentaires fermés sur Analyser un texte poétique : mode d’emploi · Catégories: Fiches méthode, Seconde · Tags: ,

Pour analyser correctement un poème, vous avez besoin d’un vocabulaire précis. Il vous faudra peut-être  apprendre certains mots nouveaux.

Pour pouvoir décrire avec précision un texte poétique, qu’il s’agisse de poésie régulière ou de poésie en prose, vous avez besoin de connaître le vocabulaire de base qui va vous donner le nom (du plus grand au plus petit) de ce que vous voyez   

  • des principales formes fixes (sonnet, ode, rondeau, pantoum, ballade.)
  • des strophes ( distique, tercet, quatrain, quintil, sizain, huitain, dizain..)
  • des vers (hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe,  décasyllabe, hendécasyllabe, alexandrin )
  • des rimes (croisées, suivies, embrassées) 
  • des sons à la rime (pauvre, riche, suffisante)

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15. avril 2022 · Commentaires fermés sur De l’utilité de la poésie : un vieux débat ! · Catégories: Divers · Tags:
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Disserter sur l’utilité de la poésie revient en fait à débattre autour de la notion même d’utilité ; En effet, les mots provocateurs de Théophile Gautier ” il n’y a de beau que ce qui est inutile ; Tout ce qui est utile est laid” tendent à opposer  de manière gun peu caricaturale et provocatrice deux aspects de la poésie ; On comprend que si la poésie se fixe un but utilitaire, elle perd sa beauté et s’enlaidit à vouloir servir à quelque chose ; Gautier critique ainsi un certain usage de la poésie et  les faiseurs de rimes qui critiquent la société dans leurs poèmes ou délivrent une morale ; Mais n’est ce pas oublier que dès l’Antiquité, Horace exigeait de la poésie qu’elle allie le plaisir à l’enseignement ; Sa devise qui a été adoptée par de nombreux poètes, au cours des siècles , docere placereque a été illustrée par les membres de la Pléiade, La Fontaine, Voltaire et Hugo.  En effet, Du Bellay allie lyrisme personnel et poèmes engagés ; Hugo également .Une bonne idée consistait donc  à partir du fait qu’on peut distinguer plusieurs types d’utilité : une dimension collective avec la poésie satirique ou morale ou la poésie épique qui chante la gloire d’un pays ou d’un héros  et une dimension individuelle avec le lyrisme personnel  qui peut accèder   à une dimension universelle quand il célèbre l’amour, la mort ou le mal de vivre .  De plus, on pouvait aboutir aux mêmes réflexions en se demandant à qui la poésie est -utile  ? Les lecteurs partageront les sentiments et les émotions des poètes alors que les détracteurs de la poésie nieront toute forme d’utilité personnelle. En résumé, avant de démarrer à la recherche de vos illustrations, encore fallait -il s’interroger sur la notion d’utilité et en déterminer différents degrés. Ce qui est utile pour moi peut l’être moins pour un homme d’une autre époque ou quelqu’un qui ne lit pas .

L’introduction devait donc poser clairement la question et montrer que le débat chez les poètes était déjà en cours depuis l’Antiquité. Ne citez pas forcément de noms dans vos introductions mais précisez toujours votre plan avant de passer une ligne : voici un exemple d’introduction 

“le poème , cette hésitation prolongée entre le son et le sens” , comme le qualifia Paul Valéry, a-t-il une véritable utilité? Le poètes jouent-ils un rôle de premier plan à leur époque et face à l’histoire qui les juge ? Ces questions sont largement débattues depuis l’Antiquité et la naissance même de la poésie ; Platon, en effet, souhaitait bannir les poètes de la Cité car selon le philosophe grec, ils éloignent les hommes de la vérité en déformant le langage avec leur imagination ; Pourtant les poètes étaient considérés à l’image de leurs représentants Orphée et  Apollon comme des messagers divins porteurs de paroles sacrées; A qui la poésie peut -elle être utile ? à un pays, à un homme, à son auteur ? et quand on évoque la notion d’utilité, ne peut-on y distinguer différents paliers comme l’utilité pratique , l’ usage qu’on peut faire de connaissances utiles , l’utilité morale ?  Pour répondre à ces questions, nous étudierons dans un premier temps les poètes qui croient fortement à leur mission d’utilité publique avant d’aborder, dans un second temps ,le point de vue des artistes qui se montrent plus réservés sur la notion d’utilité de l’art; Dans un dernier temps nous verrons comment certains poètes ont su mêler à des époques différentes , au sein de leurs oeuvres, les deux courants . 

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Analyse de l’introduction : après avoir situé le débat, et interrogé la notion même d’utilité, le plan est composé de 3 parties : la thèse favorable à une forte utilité de la poésie, l’antithèse qui montre les réserves de certains poètes, leur désaccord et enfin la synthèse qui rassemble les oppositions et démontrent leur coexistence ; Une dissertation , en effet, dépasse les contradictions apparentes pour parvenir à une vue unifiée  sur la question. 

Si vous êtes convaincus que la poésie peut être  parfois utile, alors commencez par le démontrer ; Ce sera votre thèse donc votre première partie. Dans un second temps, vous développerez une antithèse qui ne dira pas le contraire de ce que vous venez d’écrire mais qui nuancera vos propos et fera apparaitre à des avis divergents ou partagés sur l’utilité de la poésie. 

Florilège de citations à répartir à propos de la poésie : entrainez-vous à les insérer au sein du plan 

“je serai , sous le sac de cendres qui me couvre, la voix qui dit Malheur, la bouche qui dit Non”  Hugo dans “Ultima Verba”, dernière partie de son recueil Les Contemplations 

“un instrument au service d’idées  pour émouvoir et rallier les lecteurs ” : Voltaire 

“la poésie est un art de langage, un art de vivre , un instrument moral ” Eluard  

le poète doit marcher devant les peuples comme une lumière  Hugo ; il traite certains poètes de “chanteurs inutiles ” ;

le poète est un simple accompagnateur pour Baudelaire “compagnon de voyage ” dans l’Albatros.

le poète est un Multiplicateur de Progrès pour   Rimbaud

la poésie est un “aboli bibelot d’inanité sonore ” Mallarmé 

les résistants ont écrit des poèmes pour qu’on se souvienne des héros morts au combat  “Strophes pour se souvenir ” 

“sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte, le monde étoufferait sous les paroles mortes ”  Rougeaud définit le  poète comme un  porteur d’oxygène qui renouvelle notre vision du monde 

“luciole dans les noires broussailles de la cité ” Barbier : poète éclaireur moderne

“ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ” Césaire voit le  poète comme un  porte-paroles des opprimés à rapprocher par exemple de la citation de V Hugo 

“la poésie est une insurrection ” Pablo Neruda : vif appel à l’engagement lui qui s’est battu tout est vie contre la dictature militaire dans son pays

“Un poète n’est pas plus utile à l’ Etat qu’un bon joueur de quilles ” Malherbe doute de l’efficacité de la poésie sur le plan de la Nation 

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En résumé, il s’agissait de confronter dans votre démonstration, les témoignages des poètes favorables à une certaine utilité de la poésie peut être en les classant du plus engagé au moins engagé (pour amorcer la transition avec la seconde partie); ensuite de restreindre cette notion d’utilité collective à une dimension plus individuelle (le lyrisme personne en effet est souvent très utile pour le poète lui-même sur le plan individuel  car celui lui permet d’exprimer ses sentiments, d’en prendre conscience et de les expulser, en quelque sorte, de son esprit ) ; Même la notion de jeu , de délassement peut avoir une certaine utilité mais beaucoup moins marquée que celle de porte-paroles du Peuple ou passeur de mémoire . Enfin, une dernière parti aurait pu prendre comme exemple, les poètes qui ont mêlé dans leur carrière et leur parcours poétique, différents aspects de la poésie (Hugo bien sûr, Eduard, Aragon, Char ) 

Exemple de plans : retenez les articulations logiques et mettez des illustrations pour chaque sous-partie; Soignez vos enchainements !

1 ;Les poètes : des guidesdes poètes qui sont utiles pour la collectivité )

a) éclairer le Peuple : Hugo

b) faire entendre des oppositions  

c) accompagner les révolutions : Neruda, Rimbaud, les surréalistes 

2, les poètes :  des compagnons ( une poésie qui est surtout utile au poète lui-même )

a) partager des émotions (lyrisme personnel ): Baudelaire

b) partager une expérience esthétique ; 

c) se consacrer à la Beauté uniquement  : Parnasse, Gautier, Surréalisme (assure transition avec troisième partie ) 

3. les poètes qui croient aux pouvoirs des  mots 

a) Hugo : du mage romantique à l’ennemi de Napoléon

b) poètes résistants et amoureux 

c) l’idéal classique : plaire et instruire    La Fontaine et les fables ; utilité réelle ? 

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Erreurs fréquentes : la poésie peut être détachée de toute forme d’engagement politique: elle n’en demeure pas moins utile pour le poète car elle lui permet  d’exprimer des émotions et des sentiments personnels qui peuvent toucher le lecteur ; l’utilité n’est pas uniquement liée à l’engagement politique 

Il ne faut pas opposer abruptement poésie utile et à la ligne suivante décréter que toute poésie est inutile : soyez mesurés dans vos propos et indiquez que l’utilité de la poésie est une frontière mouvante et qu’il est bien difficile de quantifier l’utilité même de l’Art. 

Les conclusions : elles ne doivent pas ouvrir de manière artificielle sur un courant littéraire ou une autre question . La seule ouverture intéressante consistait à passer du domaine poétique au domaine artistique et de se demander si la notion d’utilité était pertinente pour interroger le rôle d’une création artistique .

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Une variante de ce sujet : le poète doit-il rester dans sa chambre , enfermé dans sa tour d’ivoire, séparé du monde par une vitre  ou au contraire, doit-il descendre dans la rue ? Le débat cette fois va s’articuler autour de la notion de participation de l’artiste à des événement politiques ; son art doit -il être le reflet des préoccupations sociales et historiques ou l’artiste doit -il demeurer à l’écart des soubresauts du monde ? autrement dit cela revient à justifier l’engagement ou à dire que le véritable artiste tend à l’impartialité et demeure observateur du monde pour mieux pouvoir l’analyser . Entrainez-vous à faire un plan détaillé ….

19. mars 2022 · Commentaires fermés sur L’irrémédiable : descente aux Enfers selon Charles Baudelaire · Catégories: Commentaires littéraires, Lectures linéaires, Première · Tags: , ,

 Lorsque Baudelaire compose , en 1857, son recueil Les Fleurs du Mal, il conçoit une architecture dans laquelle le Spleen, cette mélancolie parfois teintée d’angoisse,  tient une place très  importante; La première section qui porte d’ailleurs  le titre de Spleen et Idéal  compte environ 80 pièces et nous montre justement les tentatives souvent désespérées mais toujours renouvelées  du poète pour rejoindre cet idéal lumineux et aérien auquel il aspire  . Après une série de Spleen , le poète nous monter ici le caractère irrémédiable et fatal de la Chute et ce que l’Homme découvre au fond du gouffre . Le poème est formé de dix quatrains d’octosyllabes aux rimes  embrassées et exprime  donc les étapes d’une curieuse descente aux enfers . Plus »