Le prochain rendez-vous de l’université populaire c’est mercredi à Prahecq !

RequierF_Image15A 18h30, Fabrice REQUIER, de l’INRA d’ Avignon, vous présentera les résultats de ses travaux réalisés sur la Zone Atelier.
Comment les Abeilles mellifères répondent – elles à la dynamique spatio-temporelle des ressources florales en paysage agricole.

Son parcours

Abeilles et Environnement UMR 406 INRA – UAPV Domaine St-Paul, Site Agroparc 84914 Avignon cedex 9 France

Mail : requierf@gmail.com

2010 / 2013 Doctorat
  • Dynamique spatio-temporelle des ressources florales et écologie de l’abeille domestique en paysage agricole intensif

Sous la direction de V. BRETAGNOLLE (CEBC – CNRS UPR 1934) et J.F. ODOUX (INRA)

2009 / 2010Master 2, Conservation et restauration de la biodiversité, Université de Metz

  • Effet des éléments boisés sur les pollinisateurs dans les paysages agricoles

THESE

Période : 2010-2013 (soutenue le 18 décembre 2013)

Responsables : Vincent BRETAGNOLLE (CEBC-CNRS) & Jean-François ODOUX (INRA Le Magneraud)

Université d’inscription : Université de Poitiers, Ecole doctorale Gay Lussac

Titre du sujet : Dynamique spatio-temporelle des ressources florales et écologie de l’abeille domestique en paysage agricole intensif

Résumé du sujet :

L’effondrement des populations d’abeilles domestiques, visible à l’échelle mondiale depuis une quarantaine d’années, est particulièrement alarmant parce qu’il provoque le déclin de l’apiculture mais également le déclin du principal pollinisateur en milieu agricole. La conservation de l’abeille domestique et de l’apiculture en paysage agricole est donc actuellement un enjeu majeur pour de nombreux acteurs. Cependant, les causes de ce déclin ne sont toujours pas complètement identifiées mais peuvent se résumer en une synergie factorielle entre le manque de diversité génétique, la pression des pathogène-parasites et les stress environnementaux. De façon surprenante, les recherches scientifiques portant sur le déclin de l’abeille domestique se distribuent très inégalement entre ces trois grands groupes de causalité où les stress environnementaux ne sont que très récemment apparus avec l’action des pesticides et le manque de ressource alimentaire. Paradoxalement, les connaissances portant sur l’écologie de l’abeille domestique en paysage agricole (régime alimentaire, foraging, histoire de vie) ne sont que très rudimentaires alors que l’intensification de l’agriculture, insufflée par la politique agricole européenne, s’est accéléré de façon synchrone avec le déclin de l’abeille.

A l’interface entre écologie comportementale, évolutive et paysagère, l’objectif général de ma thèse est d’étudier l’influence conjuguée de l’intensification de l’agriculture et de la dynamique spatio-temporelle des ressources sur :

  1. l’utilisation des ressources : (i) quelle est la contribution relative des cultures sur les patrons saisonniers des récoltes de pollen et nectar, la composition floristique du régime alimentaire de l’abeille domestique ? (ii) comment les abeilles adaptent-elles leur stratégie de butinage suivant l’origine, l’abondance et la distance de la ressource ?
  2. l’histoire de vie individuelle des butineuses : comment les abeilles ouvrières adaptent-elles leur histoire de vie et leurs activités de butinage en variation spatio-temporelle de la ressource ?
  3. l’histoire de vie de la colonie : comment la colonie adapte-t-elle ses compromis d’allocation des ressources entre reproduction (ouvrière et sexuée), population adulte et les réserves, face à la dynamique temporelle de ces ressources et la contrainte d’une disette alimentaire estivale ?

L’originalité de cette étude provient de sa réalisation à l’échelle du paysage et dans le cadre d’une gestion apicole de production. Plus de 250 colonies ont été réparties et suivies au sein d’une vaste plaine céréalière (450 km²), la Zone Atelier « Plaine et Val de Sèvre » en région Poitou-Charentes (France). Ce suivi a permis de collecter une très grande quantité de données dans 50 sites différents sur (i) l’origine florale des récoltes de pollen et de nectar (ii) les traits d’histoire de vie des colonies et (iii) la composition paysagère et florale pour chaque site. De plus, plus de 5500 ouvrières ont été suivies individuellement tout au long de leur vie dans 18 contextes paysagers différents grâce à l’outil RFID. Cet outil d’identification, très récemment adapté à l’abeille domestique par miniaturisation, permet de recenser toutes les informations d’activité de vol des abeilles, en continu. L’ensemble de ces expérimentations a nécessité une importante implication sur le terrain pendant deux années, couplées avec l’encadrement de plusieurs étudiants de licence à master.

Les résultats obtenus sont discutés dans l’optique de fournir des réflexions concernant la conservation de l’abeille domestique, l’apiculture et du service de pollinisation en paysage agricole intensif. Les différentes applications possibles concernent le champ des pratiques agricoles innovantes et des MAE visant à limiter les stress environnementaux pour les abeilles tels que le manque de ressource alimentaire et les pesticides.

Plus d’informations sur ma page web : https://sites.google.com/site/mrequierfabrice/