Pour un dramaturge, l’entrée en scène d’un personnage est toujours un moment important dans une représentation. Particulièrement au cours de lascène d’exposition car il faut donner au public de nombreuses informations à la fois sur les personnages ; le cadre et surtout l’action à venir. Que nous apprend cette exposition ?
Exemples de problématiques : Cette scène remplit-elle les fonctions d’une scène d’exposition ?
Quels éléments traditionnels retrouve-t-on dans cette exposition ? Comment cette scène d’exposition introduit-elle l’univers tragique ?
En introduction : que peut -on évoquer ?
Introduire le classicisme,
Dire quelques mots à propos de Racine
Présenter le récit mythologique qui sert de trame à la pièce : la défaite de Troie et la captivité d’Andromaque, princesse troyenne aimée par un jeune roi grec.
Le bac de français nécessite un certain nombre de connaissances sur les objets d’étude ; ce cours d’histoire littéraire qui résume l’évolution des genres et des couranst poétiques vous permettra de pouvoir aborder les commentaires littéraires avec quelques repères d’histoire littéraire. Le journal Le Monde édite chaque année des fiches de révisions pour préparer le bac. Lisez attentivement ce cours, résumez-le sur une fiche en notant scrupuleusement les définitions des mots clés (souvent notés en gras ) , les dates importantes, les noms des principaux poètes et des mots- clés pour définir leurs oeuvres . Tout commence bien sûr dans l’Antiquité avec les Muses .. Plus »
La poésie doit s’analyser en utilisant un vocabulaire précis et technique : en effet, chaque poème peut correspondre à une forme définie et se fonde sur une construction qui peut être analysée et doit être présentée dès l’introduction ; il est donc utile de connaître les noms des principales figures de style, des principaux vers, des principales strophes et des rimes ; de plus , le poètes jouent souvent avec les sons et le sens des mots donc il vous faut vous montrer particulièrement observateur quand vous présentez un texte de nature poétique; N’hésitez pas à commenter les sonorités , les rythmes et la musicalité du texte. Voilà quelques mots qui pourront vous aider ..
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Un calembour : Jeu d’esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent de la même manière. Ex : la Fée Lure, l’Ange Lure, synonyme jeu de mots
une épître : Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires souvent sur le ton de confidences personnelles.
une épigramme : Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument (cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique. Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot)
un rondeau : Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers jouant sur 2 rimes+ un refrain qui reprend les derniers mots du dernier vers.
un dizain : Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes.
une églogue : Poème pastoral (cadre naturel) synonyme bucolique consistant en un dialogue entre deux bergers : répandu au seizième siècle surt
une élégie :
dans l’Antiquité = poème lyrique dans lequel s’expriment des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux.
poème triste qui exprime la mélancolie.
lyrique :
à l’origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre.
moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime les sentiments que certains événements provoquent dans l’âme du poète. Le lyrisme exprime toujours une émotion.
une ode :
dans l’Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le mot s’est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée par :
ses thèmes , son adresse à un personnage célèbre ou aimé
sa construction en strophes et la prédominance de certains rythmes.
un sonnet : 14 vers formé de 2 quatrains et deux tercets sur 5 rimes : vient de la Renaissance italienne
Versification
compte des syllabes : e est muet devant voyelle et en fin de vers . Ex : “Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une larm(e)” (Racine) e compte pour une syllabe devant consonne. Ex : “Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon pèr(e)” (Hugo)
allitération : l’allitération est la répétition d’une même consonne ou d’un même son consonantique.
assonance : l’assonance est la répétition d’une même voyelle ou d’un même son vocalique. Il y a assonance lorsque deux vers se terminent par le même son vocalique (cf. les chansons de gestes) Ex : aimé vie chanté mie
rime : pour qu’il y ait rime il faut que deux mots placés à la fin de deux vers présentent des phonèmes identiques. Il est impératif qu’il y ait une consonne d’appui. schéma : cons. + voyelle ou voyelle + cons. Ex : “Déjà la nuit en son parc amassait Un grand troupeau d’étoiles vagabondes, Et pour entrer aux cavernes profondes, Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait.”
rime suffisante (on dit aussi rime pauvre) : une rime est dite suffisante quand elle est constituée d’un son vocalique et d’un son consonantique identiques. Ex : cheval vie âme égal suivie lame
rime riche : une rime est dite riche lorsqu’elle présente au moins 3 phonèmes identiques. Ex : charmes années arche larmes surannées marche
une diérèse : Fait de compter pour 2 syllabes 2 voyelles consécutives qui d’habitude ne comptent que pour 1. [l’orient][l’ori][ent], ci/el vi/o/lon
une synérèse : Fait de compter pour 1 seule syllabe un groupe de sons qui dans la prononciation courante compte pour 2.
un enjambement : Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier. Ex : “Je répondrai,Madame, avec la liberté
D’un soldat qui sait mal farder la vérité” (Racine)
un rejet : Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui dans lequel il est contenu pour la plus grande partie. Ex : “Mais tout n’est pas détruit et vous en laissez vivre Un…Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre.” (Racine)
Figures de rhétorique.
apostrophe : On adresse la parole à des personnes présentes ou absentes, à des objets inanimés.
invocation :Appel à l’aide de la prière.
une périphrase : La périphrase consiste à exprimer par plusieurs mots ce qu’on aurait pu exprimer par un seul.
un euphémisme : Adoucissement d’une idée désagréable, odieuse ou triste qui consiste à la déguiser sous une expression qui n’est point l’expression propre de cette idée. Ex : elle a vécu est un euphémisme pour ne pas dire elle est morte.
une analogie : Ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur aspect général. .
une anaphore : Procédé qui consiste à commencer par le même mot les divers membres d’une phrase. Répétition anaphorique = répétition expressive d’un même mot.
une métonymie : Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un terme s’appliquant à un autre objet ou une autre idée unis aux premiers par une relation surtout de contiguïté spatiale, temporelle ou logique. Ex : cause à effet : “boire la mort” = boire le poison matière à objet : “le cèdre” = le coffre en cèdre
une prétérition : On déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins l’attention par ce procédé indirect. Ex : “je pourrais faire remarquer que”… “je ne vous dirais pas que”… (tous les orateurs, hommes politiques en usent et en abusent dans leurs discours!)
un oxymore : ou alliance de mots) C’est le rapprochement de deux termes qui paraissent se contredire dans une même unité syntaxique. “noir et blanc” est un oxymoron. Ex : “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles” (Corneille)
un chiasme : Cette figure consiste à placer en ordre inverse les éléments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques.
une comparaison : Figure qui consiste à rapprocher deux idées, deux objets ou un objet et une idée afin de mieux dégager par analogie leur sens, leur aspect, ou simplement pour les embellir. La comparaison comprend toujours deux termes.
une métaphore : Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par une analogie. La métaphore fusionne donc en un seul terme les deux termes de la comparaison.
L’image peut être soit une comparaison, soit unemétaphore. Mais, ce qui l’en distingue, c’est qu’au lieu d’insister sur un rapport purement intellectuel entre deux termes analogues, elle essaye de donner le sentiment du concret en provoquant une représentation sensible et visuelle de la couleur, de la forme, du mouvement Ex : “Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ. Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant” (Hugo) (appeler la mort “la faucheuse” est une métaphorequi mêle abstrait concret mais la métaphore devient image au vers 2 où l’on a l’impression de voir une femme avec sa faux.
12. janvier 2024 · Commentaires fermés sur Arthur Rimbaud : éléments de portrait .. Lettre à Paul Demeny appelée aussi lettre du Voyant · Catégories: Première · Tags: poésie; poète, Rimbaud
Lorsqu’on parle de poète, on ne peut ignorer le personnage d’Arthur Rimbaud car il représente, à lui seul , une image du poète surdoué, révolté , atypique, inclassable, fou selon les uns, maudit et dépravé selon les autres ; Ses amours violentes avec Paul Verlaine, autre grande figure de la poésie symboliste, ont alimenté durant de nombreuses années les rubriques à scandales des journaux et sa réputation est sulfureuse; Cet adolescent prodige, qui rafla tous les prix de version latine dans son lycée des Ardennes connut une enfance pour le moins mouvementée : il se disputait fréquemment avec sa mère qu’il surnommait la Mère Rimb ..et fugait régulièrement , comme il le raconte dans un de ses plus célèbres poèmes : Ma bohème . Mais qui est vraiment Rimbaud ? Sa biographie nous donne une certaine image de lui mais pour se rapprocher d’encore plus près du poète, examinons sa correspondance. Voici une de ses lettres; Il l’adressa à son professeur de français Monsieur Paul Demeny , l’un des premiers à avoir décelé en lui, le talent de l’écriture . Artur Rimbaud quitta à 17 ans Charleville-Mézières pour monter à Paris et fréquenter les cercles artistiques: il rencontra Paul Verlaine et le suivit jusqu’à Bruxelles ; A la sortie d’une taverne, Verlaine ivre tira sur son jeune amant , sans doute par jalousie carce dernier voulait le quitter . La légende Rimbaud prit ainsi racine dans cette tentative d’homicide sur sa personne.Les deux annnées de prison effectuées par Verlaine en Belgique donnèrent lieu à un nouveau recueil de poèmes intitulé Sagesse . Ensuite que devint Rimbaud? Cela reste un mystère : il s’embarqua pour l’Afrique où il fut, paraît-il trafiquant d’armes et il revint mourir à Marseille à l’âge de 30 ans. Pendant plus de 15 ans, on ne trouva aucun poème de lui, aucune trace d’une activité poétique . Il a , semble-t-il, renoncé à l’écriture.
Lisez attentivement cette lettre et dégagez les grands principes de la poésie pour Rimbaud.Notez les idées et les citations qui vous paraissent importantes pour définir le poète. Définissez les mots qu’il emploie pour parler de sa poésie,les thèmes qu’il entend aborder , les poètes qu’il aime et ceux qu’il déteste ( et pour quelles raisons ) ; définissez également les thèmes et le style des poèmes qu’il insére dans cette longue lettre; Résumez son art poétique, son programme poétique ( c’est à dire sa définition de ce que doit être pour lui la véritable poésie.
Douai.
Charleville, 15 mai 1871.
J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. Je commence de suite par un psaume d’actualité :
CHANT DE GUERRE PARISIEN
Le Printemps est évident, car Du cœur des Propriétés vertes Le vol de Thiers et de Picard Tient ses splendeurs grandes ouvertes.
Ô mai ! Quels délirants cul-nus ! Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières, Écoutez donc les bienvenus Semer les choses printanières !
Ils ont schako, sabre et tamtam Non la vieille boîte à bougies Et des yoles qui n’ont jam…jam… Fendent le lac aux eaux rougies !…
Plus que jamais nous bambochons Quand arrivent sur nos tanières Crouler les jaunes cabochons Dans des aubes particulières.
Thiers et Picard sont des Éros Des enleveurs d’héliotropes Au pétrole ils font des Corots. Voici hannetonner leurs tropes…
Ils sont familiers du grand truc !… Et couché dans les glaïeuls, Favre, Fait son cillement aqueduc Et ses reniflements à poivre !
La Grand-Ville a le pavé chaud Malgré vos douches de pétrole Et décidément il nous faut Nous secouer dans votre rôle…
Et les ruraux qui se prélassent Dans de longs accroupissements Entendront des rameaux qui cassent Parmi les rouges froissements.
— Voici de la prose sur l’avenir de la poésie —
Toute poésie antique aboutit à la poésie grecque ; Vie harmonieuse. — De la Grèce au mouvement romantique, — Moyen Âge, — il y a des lettrés, des versificateurs. D’Ennius à Théroldus, de Théroldus à Casimir Delavigne, tout est prose rimée, un jeu, avachissement et gloire d’innombrables générations idiotes : Racine est le pur, le fort, le grand. — On eût soufflé sur ses rimes, brouillé ses hémistiches, que le Divin Sot serait aujourd’hui aussi ignoré que le premier venu auteur d’Origines. — Après Racine, le jeu moisit. Il a duré deux mille ans !
Ni plaisanterie, ni paradoxe. La raison m’inspire plus de certitudes sur le sujet que n’aurait jamais eu de colères un jeune-France. Du reste, libre aux nouveaux ! d’exécrer les ancêtres : on est chez soi et l’on a le temps.
On n’a jamais bien jugé le romantisme ; qui l’aurait jugé ? les critiques !! Les romantiques, qui prouvent si bien que la chanson est si peu souvent l’œuvre, c’est-à-dire la pensée chantée et comprise du chanteur ?
Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène.
Si les vieux imbéciles n’avaient pas trouvé du Moi que la signification fausse, nous n’aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ! ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s’en clamant les auteurs !
En Grèce, ai-je dit, vers et lyres rythment l’Action. Après, musique et rimes sont jeux, délassements. L’étude de ce passé charme les curieux : plusieurs s’éjouissent à renouveler ces antiquités : — c’est pour eux. L’intelligence universelle a toujours jeté ses idées, naturellement ; les hommes ramassaient une partie de ces fruits du cerveau : on agissait par, on en écrivait des livres : telle allait la marche, l’homme ne se travaillant pas, n’étant pas encore éveillé, ou pas encore dans la plénitude du grand songe. Des fonctionnaires, des écrivains : auteur, créateur, poète, cet homme n’a jamais existé !
La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente, l’apprend. Dès qu’il la sait, il doit la cultiver ; cela semble simple : en tout cerveau s’accomplit un développement naturel ; tant d’égoïstes se proclament auteurs ; il en est bien d’autres qui s’attribuent leur progrès intellectuel ! — Mais il s’agit de faire l’âme monstrueuse : à l’instar des comprachicos, quoi ! Imaginez un homme s’implantant et se cultivant des verrues sur le visage.
Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant.
Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant — Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innombrables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé !
— la suite à six minutes —
Ici j’intercale un second psaume, hors du texte : veuillez tendre une oreille complaisante, — et tout le monde sera charmé. — J’ai l’archet en main, je commence :
MES PETITES AMOUREUSES
Un hydrolat lacrymal lave Les cieux vert-chou : Sous l’arbre tendronnier qui bave, Vos caoutchoucs.
Blancs de lunes particulières Aux pialats ronds, Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons !
Nous nous aimions à cette époque, Bleu laideron : On mangeait des œufs à la coque Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète, Blond laideron. Descends ici que je te fouette En mon giron ;
J’ai dégueulé ta bandoline Noir laideron ; Tu couperais ma mandoline Au fil du front.
Pouah ! mes salives desséchées Roux laideron, Infectent encor’ les tranchées De ton sein rond !
Ô mes petites amoureuses, Que je vous haïs ! Plaquez de fouffes douloureuses, Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines De sentiment ; Hop donc soyez-moi ballerines Pour un moment !…
Vos omoplates se déboîtent, Ô mes amours ! Une étoile à vos reins qui boitent Tournez vos tours.
Et c’est pourtant pour ces éclanches Que j’ai rimé ! Je voudrais vous casser les hanches D’avoir aimé !
Fade amas d’étoiles ratées, Comblez les coins — Vous creverez en Dieu, bâtées D’ignobles soins !
Sous les lunes particulières Aux pialats ronds Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons !
Voilà. Et remarquez bien que, si je ne craignais de vous faire débourser plus de 60 c. de port, — Moi pauvre effaré qui, depuis sept mois, n’ai pas tenu un seul rond de bronze ! — je vous livrerais encore mes Amants de Paris, cent hexamètres, Monsieur, et ma Mort de Paris, deux cents hexamètres ! — Je reprends :
Donc le poète est vraiment voleur de feu.
Il est chargé de l’humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu’il rapporte de là-bas a forme, il donne forme : si c’est informe, il donne de l’informe. Trouver une langue ;
— Du reste, toute parole étant idée, le temps d’un langage universel viendra ! Il faut être académicien, — plus mort qu’un fossile, — pour parfaire un dictionnaire, de quelque langue que ce soit. Des faibles se mettraient à penser sur la première lettre de l’alphabet, qui pourraient vite ruer dans la folie !-
Cette langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Le poète définirait la quantité d’inconnu s’éveillant en son temps dans l’âme universelle : il donnerait plus — (que la formule de sa pensée, que la notation de sa marche au Progrès ! Enormité devenant norme, absorbée par tous, il serait vraiment un multiplicateur de progrès !
Cet avenir sera matérialiste, vous le voyez ; — Toujours pleins du Nombre et de l’Harmonie ces poèmes seront faits pour rester. — Au fond, ce serait encore un peu la Poésie grecque. L’art éternel aurait ses fonctions ; comme les poètes sont citoyens. La Poésie ne rhythmera plus l’action, elle sera en avant.
Ces poètes seront ! Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, jusqu’ici abominable, — lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées différeront-ils des nôtres ? — Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons.
En attendant, demandons aux poètes du nouveau, — idées et formes. Tous les habiles croiraient bientôt avoir satisfait à cette demande. — Ce n’est pas cela !
Les premiers romantiques ont été voyants sans trop bien s’en rendre compte : la culture de leurs âmes s’est commencée aux accidents : locomotives abandonnées, mais brûlantes, que prennent quelque temps les rails. — Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille. — Hugo, trop cabochard, a bien du vu dans les derniers volumes : Les Misérables sont un vrai poème. J’ai Les Châtiments sous la main ; Stella donne à peu près la mesure de la vue de Hugo. Trop de Belmontet et de Lamennais, de Jéhovahs et de colonnes, vieilles énormités crevées.
Musset est quatorze fois exécrable pour nous, générations douloureuses et prises de visions, — que sa paresse d’ange a insultées ! Ô ! les contes et les proverbes fadasses ! Ô les nuits ! Ô Rolla, Ô Namouna, Ô la Coupe ! Tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré ; français, pas parisien ! Encore une œuvre de cet odieux génie qui a inspiré Rabelais, Voltaire, jean La Fontaine, ! commenté par M. Taine ! Printanier, l’esprit de Musset ! Charmant, son amour ! En voilà, de la peinture à l’émail, de la poésie solide ! On savourera longtemps la poésie française, mais en France. Tout garçon épicier est en mesure de débobiner une apostrophe Rollaque, tout séminariste en porte les cinq cents rimes dans le secret d’un carnet. A quinze ans, ces élans de passion mettent les jeunes en rut ; à seize ans, ils se contentent déjà de les réciter avec cœur ; à dix-huit ans, à dix-sept même, tout collégien qui a le moyen, fait le Rolla, écrit un Rolla ! Quelques-uns en meurent peut-être encore. Musset n’a rien su faire : il y avait des visions derrière la gaze des rideaux : il a fermé les yeux. Français, panadif, traîné de l’estaminet au pupitre de collège, le beau mort est mort, et, désormais, ne nous donnons même plus la peine de le réveiller par nos abominations !
Les seconds romantiques sont très voyants : Th. Gautier, Lec. de Lisle, Th. de Banville. Mais inspecter l’invisible et entendre l’inouï étant autre chose que reprendre l’esprit des choses mortes, Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. Encore a-t-il vécu dans un milieu trop artiste ; et la forme si vantée en lui est mesquine — les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles.
Rompue aux formes vieilles, parmi les innocents, A. Renaud, — a fait son Rolla, — L. Grandet, — a fait son Rolla ; — les Gaulois et les Musset, G. Lafenestre, Coran, CI. Popelin, Soulary, L. Salles ; les écoliers, Marc, Aicard, Theuriet ; les morts et les imbéciles, Autran, Barbier, L. Pichat, Lemoyne, les Deschamps, les Desessarts ; les journalistes, L. Cladel, Robert Luzarches, X. de Ricard ; les fantaisistes, C. Mendès ; les bohèmes ; les femmes ; les talents, Léon Dierx, Sully-Prudhomme, Coppée, — la nouvelle école, dite parnassienne, a deux voyants, Albert Mérat et Paul Verlaine, un vrai poète. — Voilà. — Ainsi je travaille à me rendre voyant. –
Et finissons par un chant pieux.
ACCROUPISSEMENTS
Bien tard, quand il se sent l’estomac écœuré, Le frère Milotus un œil à la lucarne D’où le soleil, clair comme un chaudron récuré, Lui darde une migraine et fait son regard darne, Déplace dans les draps son ventre de curé.
Il se démène sous sa couverture grise Et descend ses genoux à son ventre tremblant, Effaré comme un vieux qui mangerait sa prise, Car il lui faut, le poing à l’anse d’un pot blanc, À ses reins largement retrousser sa chemise !
Or, il s’est accroupi frileux, les doigts de pied Repliés grelottant au clair soleil qui plaque Des jaunes de brioches aux vitres de papiers, Et le nez du bonhomme où s’allume la laque Renifle aux rayons, tel qu’un charnel polypier.
Le bonhomme mijote au feu, bras tordus, lippe Au ventre : il sent glisser ses cuisses dans le feu Et ses chausses roussir et s’éteindre sa pipe ; Quelque chose comme un oiseau remue un peu À son ventre serein comme un monceau de tripe !
Autour, dort un fouillis de meubles abrutis Dans des haillons de crasse et sur de sales ventres, Des escabeaux, crapauds étranges, sont blottis Aux coins noirs : des buffets ont des gueules de chantres Qu’entr’ouvre un sommeil plein d’horribles appétits.
L’écœurante chaleur gorge la chambre étroite, Le cerveau du bonhomme est bourré de chiffons, Il écoute les poils pousser dans sa peau moite Et parfois en hoquets fort gravement bouffons S’échappe, secouant son escabeau qui boite…
Et le soir, aux rayons de lune qui lui font Aux contours du cul des bavures de lumière, Une ombre avec détails s’accroupit sur un fond De neige rose ainsi qu’une rose trémière… Fantasque, un nez poursuit Vénus au ciel profond.
Vous seriez exécrable de ne pas répondre : vite car dans huit jours je serai à Paris, peut-être.
L’indignation est un sentiment complexe qui mêle de la tristesse parfois, de la colère souvent et qui s’apparente à une forme d’injustice face à une situation qu’on subit ou dont est le témoin. Le monde dans lequel nous vivons peut provoquer notre indignation ; Les inégalités sociales, les différences parfois criantes entre riches et pauvres, le sentiment d’appartenir à une minorité rejetée par le reste de la population peuvent conduire certaines personnes à se révolter contre l’ordre établi et le fonctionnement de la société de consommation. C’est ce qui s’est passé à Madrid en 2011: des citoyens ont décidé de protester collectivement contre ce qui les indignait dans leur pays ; Partout, le racisme suscite l’indignation ainsi m que le sexisme, l’esclavagisme et plus généralement toutes les discriminations . La liste des motifs d’indignation est longue mais certains individus seront plus sensibles que d’autres à des points en particulier; La maltraitance animale, le travail des enfants, le harcèlement sous toutes ses formes (physique, moral, verbal) , le terrorisme et ses conséquences mortelles sont des thèmes qui génèrent souvent l’indignation du plus grand nombre. Comment peut -on y voir plus clair ?
Les sujets d’indignation peuvent, en fait être regroupés par thèmes et selon des mot clés comme liberté, égalité et fraternité. On aura reconnu la devise de notre république et il est important de noter que les révolutionnaires ont fait inscrire dans la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen , le précepte suivant “Tous les hommes naissent libres et égaux en droits” . Ils pensaient ainsi mettre un terme à l’esclavage en le déclarant illégal et garantir à leurs citoyens l’égalité de principe face à la loi . Pour autant, certains motifs d’indignation subsistent et nous allons tenter d’analyser ensemble les textes qui rendent compte de ce sentiment d’indignation.
Choisir un motif d’indignation n’est pas facile car , parfois, on se sent indigné par énormément de choses . L’injustice est un sentiment partagé par de nombreux jeunes adultes qui s’indignent de voir autant d’écart entre les citoyens les plus riches et les plus pauvres à l’échelle de leur pays et à l’échelle de la planète. Vous êtes nombreux également à vous indigner de devoir respecter des lois, de subir des contraintes qui entravent votre liberté individuelle mais n’est-ce pas le prix à payer pour pouvoir vivre en société sans s’entretuer ou sans que les plus forts s’en prennent aux plus faibles ?
Après avoir choisi une situation qui suscite en vous de l’indignation, vous devrez écrire un texte argumentatif que vous lirez ensuite à la classe en expliquant pourquoi vous vous sentez indigné. Ce texte aura la forme d’un discours et pour le fabriquer , vous pouvez utiliser la fiche méthode du blog intitulée le vocabulaire de l’argumentation ;
Votre réflexion devra essentiellement porter sur les moyens de faire partager votre indignation : comment allez-vous réussir à faire partager à vos auditeurs ce que vous ressentez en décrivant la situation qui vous a particulièrement ému.
Quelques conseils généraux :
Ne restez pas dans le vague ou dans l’abstrait .
Documentez-vous et évoquez des fait précis assortis d’exemples , de chiffres, d’indicateurs .
Trouvez des formules simples que vous n’hésiterez pas à répéter surtout en début de phrase.
Adressez-vous directement à votre public et impliquez- le dans votre discours .
Les critères d’évaluation prendront en compte la qualité de votre expression, le choix du sujet , la présence d”arguments variés et la présence d’exemples précis; Enfin une attention particulière sera accordée aux moyens de présenter vos idées (adresses au public, répétitions ) . Votre texte comportera au minimum 250 mots.
Le choix du sujet (de votre thèse ) sera un critère important d’évaluation; Il faut que ce sujet puisse avoir sa place dans l’Assemblée nationale et concerne donc la collectivité mais aussi la législation ; En effet, le premier rôle des députés consiste à proposer de nouveaux projets de loi ; vous pourrez consulter avec profit la chaîne parlementaire qui retransmet les allocutions des députés; chacun se spécialise , au sein de son groupe parlementaire , sur des domaines précis comme la prévention routière, (limiter la vitesse à 80 km/h ) la politique de santé publique (augmentation du prix du tabac, déremboursement de certains médicaments ) , la lutte contre la délinquance (augmenter la durée de la garde à vue, dépénaliser le cannabis ..mettre des caméras de surveillance dans le lieu publics ) ..Une fois que vous avez choisi un sujet qui vous semble porteur et qui concerne la collectivité , vous pourrez alors réunir de la documentation récente sur ce dernier et il ne vous restera plus , à partir de vos notes, qu’à rédiger votre discours c’est à dire à mettre en forme des arguments . Pensez en introduction à justifier le choix de voter sujet en citant un fait récent qui fait débat ou qui a marqué l’actualité..
Voyons maintenant le corps du texte Un discours comprend trois parties de base : une introduction, un développement et une conclusion. Vous pourrez y ajouter, entre parenthèses, les réactions de la foule …
Introduction : elles comprennent : une accroche et une ouverture sur le sujet traité.
Placez une accroche. La chose la plus importante que vous devez faire dans votre introduction est de captiver l’attention de votre auditoire. Vous pouvez le faire de plusieurs façons : poser une question, dire quelque chose de surprenant, offrir des statistiques surprenantes, utiliser une citation ou un proverbe lié à votre sujet ou raconter une petite histoire. Prenez le temps pour comprendre comment vous allez attirer l’attention de votre auditoire ;
Offrez un aperçu. Pensez à proposer un aperçu de votre discours ; une sorte de menu. Faites le récapitulatif des différentes étapes de votre exposé. Nul besoin d’entrer dans les détails, vous aurez l’opportunité de le faire par la suite. Une longue phrase peut très bien assurer cette fonction.
Le développement. Cette partie est la pièce maîtresse de votre travail. Les points que vous avez mentionnés ou les informations de votre rédaction en forment le corps. Il y a plusieurs façons d’organiser ces informations, soit dans l’ordre chronologique ou soit en commençant par le point le plus important et le faire suivre d’éléments plus secondaires. Composez des paragraphes de même longueur(au moins 3 de 10/15 lignes ) et alternez arguments abstraits illustrés par des exemples concrets.
Conclusion. Il y a deux choses essentielles à mentionner dans votre conclusion. Elle synthétise la globalité des informations présentées et le fait de manière mémorable et définitive.
Faites un résumé. La meilleure façon de fixer les choses est par la répétition intentionnelle. Dans votre introduction, vous avez donné un aperçu de ce dont vous vouliez parler. Dans le développement du discours, vous avez parlé de ces choses. Maintenant, dans votre conclusion, vous devez rappeler à votre public ce dont il était question. Il suffit de proposer un aperçu des principaux points abordés.
La conclusion par l’argument décisif. Cet argument est une déclaration définitive et mémorable qui donne à votre discours un sentiment de fermeture. Une façon simple de le faire est de le présenter en rapport avec l’idée exprimée dans votre accroche. Cela permet en quelque sorte de boucler la boucle.
: A vous de jouer maintenant : définissez le locuteur de votre discours, le cadre événementiel et les événements qui sont à l’origine de cette allocution. Et composez une accroche..notez les idée principales et ébauchez la conclusion.
N’oubliez pas d’utiliser votre boîte à outils de procédés oratoires
Commençons par des éléments biographiques : Olympe de Gouges fut une femme engagée, révolutionnaire et militante des droits des femmes ; Son combat pour l’égalité des droits s’est poursuivi au siècle suivant et la femme que nous allons présenter, Louise Michel, qui sera surnommée la Vierge Rouge , a bien des points communs avec l’autrice de la DDFC . Tout d’abord Louise Michel est une enfant naturelle : sa mère était servante pour un couple de châtelains et à la naissance de Louise, leur fils quitte le château. L’enfant sera élevée par ses parents comme leur fille mais à la mort de ces derniers, sa mère et elle se retrouvent à la rue; Elles viennent vivre à Paris où Louise devient institutrice ; Très vite elle se fait remarquer par Clémenceau et entretient une correspondance avec Victor Hugo qui lui consacrera , bien des années plus tard ,un poème intitulé “Viro major”Plus grande que l’homme , poème dans lequel il fait d’elle un mythe de la Révolte et loue son courage face à la menace de son exécution en 1871, quand elle sera arrêtée parmi les communards.Plus »
Stéphane Hessel est né en 1917 à Berlin : très vite il rejoint le camp de la résistance et combattra contre Hitler et son idéologie meurtrière; nommé ensuite secrétaire à l’ONU , il sera le co -rédacteur de la Déclaration des Droit de l’homme et du Citoyen . Il est décédé en 2013.
Indignez-Vous est un essai d’une vingtaine de pages ; Il résume les idées de son auteur en matière d’Histoire et il nous livre sa vision du monde . Pour lui, la capacité à s’indigner doit être à la base de toutes les grandes révolutions car elle mobilise l’énergie de l’homme qui tente de rendre le monde meilleur .Découvrons ensemble les thèses défendues par l’auteur.Plus »
Ce passage a été choisi pour vous exercer au commentaire littéraire ; Cet exercice nécessite qu’on procède par étapes. Je vous conseille d’abord d’effectuer, au brouillon, un relevé avec les mots tirés du texte qui vous semblent les plus intéressanst à commenter , de les associer à un procédé d’écriture ( figure de stytle ou point de grammaire ) . La dernière colonne du tableau sera remplie, au fur et à mesure , par vos interprétations. La lecture du tableau devrait permettre la construction de sous-parties qui formeront l’architecture de votre plan détaillé. Au bout d’uen heure environ, vous devriez pouvoir commencer à rédiger une introduction Votre problématique sera l’axe d’étude principal que vosu aurez dégagé en fonction des éléments observés ; N’oubliez pas de définir le contexte (réalisme) , d’évoquer Zola, le titre du roman Germinal et le thème de l’extrait : l’explosion du Voreux. Pensez à bien situer l’extrait ; Il s’agit de la catastrophe finale; Souveraine, un ouvrier anarchiste a saboté la mine pour empêcher la reprise du travail. Problématiques possibles : Voyons comment l’auteur décrit la catastrophe ; Comment l’écrivain montre- t-il que la machine semble se battre pour ne pas mourir ?
Idées de sous-parties : Dans un premier temps nous montrerons que la mine apparaît ici comme un monstre terrassé avant d’évoquer la dimension épique de la catastrophe; Nous terminerons par démontrer que Zola peint ici un tableau apocalyptique. ( fin du monde )
Sélectionnons ensemble les observations pour construire les parties . Par exemple, l’idée de détonations souterraines l 3 rappelle l’univers de la guerre donc devait être réservée à la seconde partie ainsi que l’artillerie monstrueuse canonnant (l 4). La comparaison l 9 un homme fauché par un boulet sera également réservée à la partie 2 car elle fait partie du champ lexical de la guerre . La première partie du commentaire est réservée aux descriptions des personnifications de la mine , souvent vue comme un monstre dans le roman; On rangera donc dans cette partie des observations telles que tomber sur la face l 8, les membres écartelés de la machine (l 10) lutter contre la mort ; son genou de géante (l 12 ) rappelle bien la présence d’un élément monstrueux ainsi que sa mort , sa défaite avec le verbe expirer (l 12) Enfin , à partir des lignes 18, on repère l’expression bête mauvaise, son haleine et le fait que la mine se nourrit des travailleurs avec la métaphore “se gorgeait de chair humaine ” . Que restait-il pour évoquer l’idée de fin du monde, la partie 3 ?
On pouvait penser à repérer les éléments en relation avec la destruction et la disparition de la mine, la fin du monde .. avant de tenter dans un second temps de les regrouper par thèmes …
Examinons d’abord les observations à extraire du texte pour composer la partie 3 : un tableau apocalyptique
OBSERVATIONS INTERPRÉTATIONS
suprême convulsion du sol 2 : l’adjectif hyperbolique montre que ce sont les dernières secousses avant la fin
se culbutaient, s’écrasaient4 : on a ici l’idée d’une autodestruction de la mine comme si elle accélérait sa propre destruction
le gouffre 3 : cette image traduit un trou sans fin comme pour engloutir toute forme de vie et d’activité
une sorte de tourbillon 5 : l’image apparente la destruction du Voreaux à une catsatrophe naturelle, une sorte d’ouragan géant
disparut 6 : Zola évoque , avec ce verbe la violence de la destruction
engloutie 14 : le champ lexical de la noyade s’ajoute à l’idée de disparition brutale et la terre se transforme en mer déchaïnée comme pourtransformer la scène en un spectacle presque fantastique
secouée pareille à un mât dans l’ouragan 14 : terre et mer se confondent ici et la mine est assimilée à un gigantesque bateau qui sombre tout entier au fond de l’Océan.
s’émietter, voler en poudre 15 les verbes d’action révèlent la fragilité de la construction devenue aussi friale qu’un biscuit : l’idée de pulvérisation renforce l’hypotypose et place le spectateur au centre de cette explosion meurtrière
s’enfonça : Zola prolonge ce glissement fantastique entre élément solide et élément liquide en donnant à voir une énorme construction qui s’enfonce dans le sol pour disparaître : il multipli eles images d’anéantissement sous toustes ses formes
bue par la terre 16
fondue comme un cierge colossal17 : la comparaison entre la cheminée de la mine, le mât du bateau et le cierge colossal sont des éléments visuels spectaculaires : l’adjectif révéle l’énormité des bâtiments et cela semble d’autant plus étrange qu’ils puissent ainsi totalement disparaître comme effacés de la surface de la terre.
c’était fini 18 cette notation marque la disparition définitive de la mine qui a entièrement sombré
couler à l’abîme
Un total de 13 observations qu’on peut regrouper ( code couleur ) : en jaune les éléments en relation avec l’eau et en bleu les éléments qui montrent la disparition, l’effacement.
Une fois que ces observations ont été faites, et interprétées , il faut désormais travailler à repérer les sous-parties du commentaire ; on constate par exemple la présence du thème de la catastrophe naturelle avec les références aux phénomènes naturels comme le tremblement de terre (convulsion du sol, s’écrasaient , le gouffre, , l’inondation (boire, engloutir, le mât ) ; Zola montre la puissance des éléments naturels qui balaient les humains comme des fétus de paille; il montre aussi que cette catastrophe est comparable à la fin du monde dans les textes sacrés et il emploie de nombreuses images bibliques issues de l’Apocalypse (le dernier livre de l’Ancien Testament ) comme par exemple les hommes avalés par l’abîme , le jour noir; on peut tout à fait ici relier cierge colossal,à cette présence du religieux et des images religieuses pour suggérer la fin du monde . Enfin, on remarquait également dans le passage les images visuelles cette fois de la disparition et de l’anéantissement qu’on pouvait commenter et rassembler (disparut, émietter, voler en poudre, s’enfonça, couler , fini, immense trou); Zola favorise ici les hyperboles pour montrer à quel point cette catastrophe est immense . On pouvait faire référence au chaos, à la fin des temps, à l’anéantissement . Cette présence d’émotions contribue à créer la dimension tragique du texte .
L’ordre dans lequel on mentionne ces thèmes n’a au final que peu d’importance : on pouvait débuter par les images des catastrophes naturelles; plus faciles à identifier et terminer par les références à la religion, peut être plus subtiles à déchiffrer et qui nécessitent davantage de culture générale.
Voilà un exemple de plan détaillé de la troisième partie du commentaire littéraire
III Un tableau apocalyptique
1. Une véritable catastrophe naturelle
2. Une disparition brutale et fantastqiue
3. Les images de l’apocalypse : prophétie de la fin du monde ?
Construisons ensemble le premier paragraphe argumenté :
Pour illustrer la violence des éléments , l’écrivain utilise des références au déchainement des forces naturelles ; Par exemple, pour évoquer les soubresauts de la terre comparables aux secousses d’un véritable tremblement de terre, Zola utilise l’expression “suprême convulsion ” qui nous fait penser aux derniers mouvements désordonnés d’un malade atteint de fièvre ou de délire. L’association d’un adjectif d’intensité “suprême ” avec un terme qui connote une issue mortelle contribue à rendre ce cataclysme pathétique ; Lelecteur a ainsi l’impression que l’attentat criminel entraîne la violence d’un séisme. Dans un même ordre d’idées, Zola nous fait penser à une violente tempête maritime avec le mot tourbillon à la ligne 5 qui peut à la fois faire penser à une tempête de vent ou à des courants violents en mer qui entraînent les bateaux et leurs équipages au fond des océans . L’écrivain utilise également la comparaison avec le mât du bateau pour désigner la cheminée de la mine et il mélange ainsi les éléments naturels; La mine tout entière semble ainsi couler au fond de l’abîme et la métaphore bue par la terre à la ligne 16 contribue à rendre ce spectacle fantastique; On a l’impression que la terre s’ouvre pour engloutir les bâtiments et les hommes et le silence final marque une sorte d’anéantissement .
Un point de méthode pour réaliser convenablement cet exercice : Souvenez-vous : on repère des observations (étape 1 ); on cherche à les décrire avec précision en nommant les procédés d’écriture (étape 2 ) et leurs interprétations (étape 3) et au final, avant de rédiger le commentaire en entier, on met au point une organisation ( qu’on nomme plan détaillé ) en regroupant les thèmes issus de chacun des axes de lecture déterminés par la problématique. (étape 4 ). La dernière étape consiste à rédiger les paragraphes .
Écrivain voyageur , Sylvain tesson arpente le vaste monde en observateur silencieux et admiratif. Il nous emmène dans le sillage d’un couple de photographes animaliers et nous fait partager cette attente de la panthère des neiges. Un photographe animalier comme Vincent Munier est quelqu’un qui cultive l’art de la patience et qui accepte l’incertitude . “Le plus difficile consistait à se taire .” pense l’auteur qui jusque là avoue avoir considéré l’immobilité “pour une répétition générale de la mort“. Ces affûts vont donc modifier sa façon de voir le monde qui l’entoure ;
Sa première rencontre est celle d’une famille de blaireaux dans la forêt vosgienne . L’artiste l’invite alors à le suivre dans sa quête de la panthère des neiges au Tibet. Les découvertes commencent avec les yacks appelés drungs par les tibétains , sorte de créatures immémoriales, totems de la vie sauvage . Chaque soir dans la cabane, Marie, la fiancée de Munier, et Léo ancien étudiant en philosophie, refont le monde ; La première photo de Munier , celle qui lui révéla sa vocation fut un chevreuil dans ses Vosges natales : dès lors , il “célébrait lagrâce du loup, l’élégance de la grue, la perfection de l’ours” .” L’amour des bêtes a aboli toute vanité en Munier ” il ne s’intéressait pas trop à lui-même , il ne se plaignait jamais..” le soleil transmutait la poussière en sillage d’or qui retombait en filet rouge. Les pelages vibraient dans la lumière donnant l’illusion d’une vapeur.. un paysage de désert minéral “ . L’auteur apprend à sentir la présence du sauvage et à le saisir du regard avant qu’il disparaisse Le Tibet semble alors le cadre rêvé pour la métaphysique et le narrateur s’interroge sur sa propre sensibilité : “pourquoi voyais-je toujours dans unpaysage les coulisses de l’horreur ?” se demande-t-il ( p54 ) Il médite alors sur les origines du Monde et des premières formes de Vie sur terre. La présence de Dieu fait également l’objet de réflexions ainsi que l’évolution des espèces . (extrait 1 ) Plus »
La catastrophe dans Germinal : la mine s’écroule …commentaire littéraire
Ce passage a été choisi pour vous exercer au commentaire littéraire ; Cet exercice nécessite qu’on procède par étapes. Je vous conseille d’abord d’effectuer, au brouillon, un relevé avec les mots tirés du texte qui vous semblent les plus intéressanst à commenter , de les associer à un procédé d’écriture ( figure de stytle ou point de grammaire ) . La dernière colonne du tableau sera remplie, au fur et à mesure , par vos interprétations. La lecture du tableau devrait permettre la construction de sous-parties qui formeront l’architecture de votre plan détaillé. Au bout d’uen heure environ, vous devriez pouvoir commencer à rédiger une introduction Votre problématique sera l’axe d’étude principal que vosu aurez dégagé en fonction des éléments observés ; N’oubliez pas de définir le contexte (réalisme) , d’évoquer Zola, le titre du roman Germinal et le thème de l’extrait : l’explosion du Voreux. Pensez à bien situer l’extrait ; Il s’agit de la catastrophe finale; Souveraine, un ouvrier anarchiste a saboté la mine pour empêcher la reprise du travail. Problématiques possibles : Voyons comment l’auteur décrit la catastrophe ; Comment l’écrivain montre- t-il que la machine semble se battre pour ne pas mourir ?
Idées de sous-parties : Dans un premier temps nous montrerons que la mine apparaît ici comme un monstre terrassé avant d’évoquer la dimension épique de la catastrophe; Nous terminerons par démontrer que Zola peint ici un tableau apocalyptique. ( fin du monde )
Sélectionnons ensemble les observations pour construire les parties . Par exemple, l’idée de détonations souterraines l 3 rappelle l’univers de la guerre donc devait être réservée à la seconde partie ainsi que l’artillerie monstrueuse canonnant (l 4). La comparaison l 9 un homme fauché par un boulet sera également réservée à la partie 2 car elle fait partie du champ lexical de la guerre . La première partie du commentaire est réservée aux descriptions des personnifications de la mine , souvent vue comme un monstre dans le roman; On rangera donc dans cette partie des observations telles que tomber sur la face l 8, les membres écartelés de la machine (l 10) lutter contre la mort ; son genou de géante (l 12 ) rappelle bien la présence d’un élément monstrueux ainsi que sa mort , sa défaite avec le verbe expirer (l 12) Enfin , à partir des lignes 18, on repère l’expression bête mauvaise, son haleine et le fait que la mine se nourrit des travailleurs avec la métaphore “se gorgeait de chair humaine ” . Que restait-il pour évoquer l’idée de fin du monde, la partie 3 ?
On pouvait penser à repérer les éléments en relation avec la destruction et la disparition de la mine, la fin du monde .. avant de tenter dans un second temps de les regrouper par thèmes …
Examinons d’abord les observations à extraire du texte pour composer la partie 3 : un tableau apocalyptique
OBSERVATIONS INTERPRÉTATIONS
Un total de 13 observations qu’on peut regrouper ( code couleur ) : en jaune les éléments en relation avec l’eau et en bleu les éléments qui montrent la disparition, l’effacement.
Une fois que ces observations ont été faites, et interprétées , il faut désormais travailler à repérer les sous-parties du commentaire ; on constate par exemple la présence du thème de la catastrophe naturelle avec les références aux phénomènes naturels comme le tremblement de terre (convulsion du sol, s’écrasaient , le gouffre, , l’inondation (boire, engloutir, le mât ) ; Zola montre la puissance des éléments naturels qui balaient les humains comme des fétus de paille; il montre aussi que cette catastrophe est comparable à la fin du monde dans les textes sacrés et il emploie de nombreuses images bibliques issues de l’Apocalypse (le dernier livre de l’Ancien Testament ) comme par exemple les hommes avalés par l’abîme , le jour noir; on peut tout à fait ici relier cierge colossal,à cette présence du religieux et des images religieuses pour suggérer la fin du monde . Enfin, on remarquait également dans le passage les images visuelles cette fois de la disparition et de l’anéantissement qu’on pouvait commenter et rassembler (disparut, émietter, voler en poudre, s’enfonça, couler , fini, immense trou); Zola favorise ici les hyperboles pour montrer à quel point cette catastrophe est immense . On pouvait faire référence au chaos, à la fin des temps, à l’anéantissement . Cette présence d’émotions contribue à créer la dimension tragique du texte .
L’ordre dans lequel on mentionne ces thèmes n’a au final que peu d’importance : on pouvait débuter par les images des catastrophes naturelles; plus faciles à identifier et terminer par les références à la religion, peut être plus subtiles à déchiffrer et qui nécessitent davantage de culture générale.
Voilà un exemple de plan détaillé de la troisième partie du commentaire littéraire
III Un tableau apocalyptique
1. Une véritable catastrophe naturelle
2. Une disparition brutale et fantastqiue
3. Les images de l’apocalypse : prophétie de la fin du monde ?
Construisons ensemble le premier paragraphe argumenté :
Pour illustrer la violence des éléments , l’écrivain utilise des références au déchainement des forces naturelles ; Par exemple, pour évoquer les soubresauts de la terre comparables aux secousses d’un véritable tremblement de terre, Zola utilise l’expression “suprême convulsion ” qui nous fait penser aux derniers mouvements désordonnés d’un malade atteint de fièvre ou de délire. L’association d’un adjectif d’intensité “suprême ” avec un terme qui connote une issue mortelle contribue à rendre ce cataclysme pathétique ; Le lecteur a ainsi l’impression que l’attentat criminel entraîne la violence d’un séisme. Dans un même ordre d’idées, Zola nous fait penser à une violente tempête maritime avec le mot tourbillon à la ligne 5 qui peut à la fois faire penser à une tempête de vent ou à des courants violents en mer qui entraînent les bateaux et leurs équipages au fond des océans . L’écrivain utilise également la comparaison avec le mât du bateau pour désigner la cheminée de la mine et il mélange ainsi les éléments naturels; La mine tout entière semble ainsi couler au fond de l’abîme et la métaphore bue par la terre à la ligne 16 contribue à rendre ce spectacle fantastique; On a l’impression que la terre s’ouvre pour engloutir les bâtiments et les hommes et le silence final marque une sorte d’anéantissement .
Un point de méthode pour réaliser convenablement cet exercice : Souvenez-vous : on repère des observations (étape 1 ); on cherche à les décrire avec précision en nommant les procédés d’écriture (étape 2 ) et leurs interprétations (étape 3) et au final, avant de rédiger le commentaire en entier, on met au point une organisation ( qu’on nomme plan détaillé ) en regroupant les thèmes issus de chacun des axes de lecture déterminés par la problématique. (étape 4 ). La dernière étape consiste à rédiger les paragraphes .