11. octobre 2019 · Commentaires fermés sur Les obsèques de la lionne : une satire qui fait réfléchir… · Catégories: Première · Tags:

La Fontaine reprend un modèle antique: celui de la fable et l’adapte à son époque : celle du siècle de Louis XIV. La société est encore marquée par un fort héritage médiéval et la noblesse méprise les paysans . Le roi installe progressivement sa cour et ses courtisans à Versailles et ces derniers rivalisent de flatteries pour ne pas lui déplaire. Dans Les Obsèques de la Lionne qui fait partie du septième livre des Fables, Jean de La Fontaine dépeint une cour d’animaux qui , par bien des traits, ressemble à la cour du roi- Soleil. Il invente une histoire plaisante dont l’objectif est de nous faire réfléchir à la manière dont fonctionnait le pouvoir royal . La dimension satirique de la fable vise essentiellement les courtisans et la naïveté des puissants habitués à n’entendre que ce qui les arrange . Voyons comment le fabuliste met en place la satire … Plus »

15. septembre 2019 · Commentaires fermés sur La Fontaine: un moraliste ? Quelle est la morale des animaux malades de la peste ? · Catégories: Dissertations sur oeuvre, Première · Tags: , ,
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La fable à étudier racontait une histoire édifiante car, comme se plaisait à le répéter La Fontaine, “le conte fait passer le précepte avec lui”. Autrement dit, on doit d’abord intéresser les lecteurs grâce à une histoire amusante avant de pouvoir leur proposer une leçon de vie . Cette fable évoque tout d’abord une situation initiale dramatique : une épidémie de peste frappe les animaux et chacun craint pour sa vie. Le monde entier semble se paralyser sous l’effet de cette menace et le roi des animaux propose une solution. Il relie l’origine de la maladie à une cause divine et pour apaiser la colère des Dieux, envisage que chaque animal vienne publiquement confesser ses péchés . Le plus coupable servira ainsi de bouc-émissaire à la collectivité . Dans les faits, les animaux les plus puissants confessent leurs fautes mais on finit par sacrifier un âne qui a avoué, simplement  avoir mangé de l’herbe dans un pré qui ne lui appartenait pas. Le lecteur comprend alors que cet animal n’est pas celui qui a commis la plus grosse faute (le lion a par exemple dévoré des bergers ) mais qu’il a été choisi comme une victime idéale. 

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A travers la morale de cette fable “selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs “, le fabuliste  dénonce une injustice ; Les hommes ne sont pas condamnés de manière équitable pour leurs fautes: la justice se montre  ainsi corrompue parfois et inévitablement  plus sévère avec les hommes de condition sociale modeste . A l'époque de Louis XIV, La Fontaine dénonce le fait qu'elle  tend à absoudre les crimes des plus puissants . Le renard joue dans cette fable le rôle de l’avocat qui prend la défense du lion et le loup est celui qui parvient à influencer la foule. L’âne, quant à lui, est la victime sacrifiée : l’idée du bouc- émissaire est liée au récit biblique; le bouc est l’animal dans lequel les prêtres  déposaient les péchés des hommes ; Ils envoyaient ensuite le bouc dans le désert pour que les péchés s’éloignent et que les fautes soient pardonnées. On appelle donc bouc émissaire la personne à qui l’on attribue toutes les fautes d’une communauté et qu’on se prépare à sacrifier au nom d’une collectivité. L’illustration montre bien l’animal sacrifié qui s’avance face aux autres tête baissée .

A travers cette fable, pour mieux ne dénoncer les dysfonctionnements ,  La Fontaine imite justement  le fonctionnement d’une cour de justice : le lion réunit son conseil ( v 15 ) et expose les faits ainsi que l’idée de sacrifice individuel pour obtenir une guérison commune (v20 ) .  Il invoque donc le bien collectif et prétend agir non pas dans son propre intérêt mais dans celui de la communauté toute entière . La confession est donc publique  : La Fontaine reprend une idée importante au dix-septième siècle, celui des aveux publics; On obligeait notamment les hérétiques à reconnaître publiquement leurs fautes . On a bien ici une parodie d’un tribunal religieux comparable à l’inquisition. et le lion avoue ses fautes mais il est défendu avec brio par le Renard qui démontre que les moutons et bien sûr les bergers, ont mérité d’ être mangés et qu’il ne s’agit aucunement d’une faute;  On retrouve ici des arguments déjà utilisés par le loup pour justifier qu’il puisse dévorer l’agneau . Le méchant ou l’agresseur  fait passer la victime pour un criminel et ainsi se place, aux yeux de l’opinion publique  du côté du droit . Le Tigre, l’Ours et même les chiens confessent leurs péchés mais “on n’osa trop approfondir ” ; La Fontaine montre ici que la foule craint ces animaux et préfère retourner sa colère vers un animal inoffensif .  Les Courtisans sont donc, une fois de plus, présentés comme, à travers ce regard satirique ,comme hypocrites et serviles : ils s’empressent de flatter le pouvoir en place et n’osent jamais contredire les puissants de peur d’être mis à l’écart ou punis . C’est alors qu’arrive le tour de l’âne au sein de cette parodie de justice.  Placé au bas de la hiérarchie animale, il prend la parole en dernier , après les Puissants et confesse une faute minime avec beaucoup sincérité. Il a tout simplement mangé de l’herbe : le fabuliste s’est amusé ici, à mettre en parallèle, les méfaits du lion et ceux de l’âne  afin que les lecteurs mesurent la disproportion : la décision finale de la foule paraît d’autant plus injuste d’autant que l’âne est brocardé, insulté et pendu comme un malfaiteur. Sa fin pathétique touche d’autant plus le lecteur qu’il est dépeint comme un animal fort sympathique et innocent . Son martyr fait ressortir la cruauté de la foule et des puissants 

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La Fontaine montre ainsi que la justice ne juge pas équitablement les prévenus et que les puissants ne sont pas condamnés pour leurs crimes ; la société désignera des boucs-émissaires parmi les personnes les plus plus faibles qui ne pourront pas exercer de représailles sur la collectivité . Sous ce récit plaisant se dissimule une satire de la  cruauté  du monde en général et de la justice en particulier à l’époque du roi Louis XIV. Cette fausse justice qui protège les Grands en dépit des crimes commis et  exécute les plus faibles à tort a-t-elle totalement disparu de nos jours ? 

A titre d’exemple pour vous aider dans la construction de la lecture linéaire, voici un extrait du commentaire  littéraire de cette fable sur le site commentairecompose.fr …

https://commentairecompose.fr/les-animaux-malades-de-la-peste-commentaire/

02. septembre 2019 · Commentaires fermés sur Le livre VII des Fables : une première approche · Catégories: Première · Tags:

L’oeuvre à étudier cette année se compose de 5 recueils de fables : le livre VII comporte 17 fables et s’ouvre par une  forme de préface destinée à Madame de Montespan qui fait partie du cercle proche de Louis XIV dont elle fut la maîtresse et la favorite durant de nombreuses années avant de tomber en disgrâce à la Cour. Dix ans après la parution du premier recueil de Fables qui comportait sept livres, le fabuliste revient dans l’actualité littéraire avec 70 nouvelles fables dans lesquelles il introduit de nouveaux thèmes et surtout de nouveaux personnages humains. Voyons ce qu’il en est en analysant le livre VII qui comporte 17 apologues.

Effectuez tout d’abord un travail de classement des textes en les organisant en catégories : quels sont ceux dont les personnages sont des animaux ? Quels thèmes sont abordés par chaque fable ? Quels enseignements peut -on en tirer ? Où se situe la morale ? Pour chaque groupement, retrouvez le thème associé ? 

2 et 4 / 3 et 10 / 5, 9, 11, 12, 13 / 1,6,14,15 / 16 et 17 

De quel thème peut-on rapprocher la 7 ? 

Voyez -vous d’autres points communs entre certaines fables ? 

Comment le fabiliste construit-Il ses histoires ? 

26. août 2019 · Commentaires fermés sur Qui est Monsieur Jean de La Fontaine ? · Catégories: Première · Tags:

Il est souvent question de La Fontaine et de ses Fables dès l’école primaire  et pour beaucoup d’entre vous, ce nom est connu . Mais savez-vous qui est l’homme qui se cache derrière l’écrivain ? Et surtout que retenir d’une vie lorsqu’on souhaite mieux comprendre une oeuvre ? Autrement dit quels événements biographiques ont pu avoir des conséquences sur le travail entrepris par le fabuliste ? Né en 1621 à Château-Thierry, petit ville de province , le fils d’un conseiller du roi, et maître des eaux et forêts, va devenir en quelques années , un poète réputé, adoré à la Cour , et disgracié .Le roi Louis XIV  qui lui gardait quelque peu rancune acceptera finalement son élection à l’académie française en 1684, 10 ans avant sa mort en 1695 au terme d’un siècle que l’on qualifie de classique. 

 Après des études en Province et un départ à Paris pour terminer son droit  qui lui permet de rencontrer des artistes dont il deviendra l’ami comme Molière, Racine et Boileau, le jeune homme choisit de devenir littérateur. A la mort de son père, il hérite de ses dettes et compose , tout d’abord des comédies avant d’être remarqué par Fouquet, l’intendant des finances du roi . La Fontaine va désormais vivre dans la demeure du ministre à Vaux le Vicomte ; ce dernier devient son mécène et son ami mais il est condamné par Louis XIV à être emprisonné et La Fontaine, qui a pris sa défense publiquement , l’accompagnera dans la disgrâce. A partir de 1668, il publie des recueils de Fables qui vont connaître un succès important à la Cour et dans les salons; Il sera, tour à tour l’hôte de nombreuses dames de la Cour et notamment Madame de la Sablière qu’il mentionnera souvent dans son oeuvre. Le roi le bannira longtemps de ses cercles mais finira par  lui accorder son élection à l’académie Française la même année que celle de Boileau. Epicurien, mondain et auteur de contes libertins dans sa jeunesse  , le poète deviendra beaucoup plus sage en vieillissant et il représente aujourd’hui une sorte d‘incarnation de l’idéal classique

Qu’est ce qui fait de lui un auteur classique

Tout d’abord il pratique l’imitation des Anciens en reprenant la forme antique de la fable qu’il va remettre à la mode . Ensuite, il pratique le vers libre et la diversité des mètres s’accompagne d’une grande variété des registres . Enfin il accorde une grande importance à la morale qui se situe le plus souvent à la fin du poème et donne au lecteur une leçon de sagesse. Juge lucide des injustices de son époque et des défauts des hommes, il nous permet toutefois d’en rire . C’est en cela qu’il rejoint l’esprit de Molière et de ses comédies. 

A partir des indications chronologiques et biographiques de cet article et des liens ci-dessous , rédigez sous forme de notes deux résumés de la vie et de l’oeuvre de La Fontaine en respectivement 10 mots et 40 mots . 

https://www.poetica.fr/biographie-jean-de-la-fontaine/

 

09. octobre 2018 · Commentaires fermés sur Parodier une fable : l’agneau et le loup · Catégories: Seconde · Tags: ,
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Les élèves devaient illustrer la morale suivante: la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure et pour ce faire, ils devaient conserver la situation de départ imaginée par La Fontaine: un face à face entre un loup et un agneau ; Sauf qu’à la fin, l’agneau s’en sort et ne finit pas dévoré . Voyons un peu ce qu’ils ont imaginé. Un loup malade qui cherche son chemin , un loup qui lui pose des devinettes à la manière d’un sphinx . Parmi les meilleures trouvailles, un agneau haltérophile et un loup  quelque peu enrobé qui cherche à sculpter son corps et qui l’engage comme coach. “Monsieur , lui dit l’agneau ,que vos rondeurs ne soient plus qu’un mauvais malheur “.. (Léa, Clémentine et Sofiane ) La rencontre commence parfois sous de mauvais auspices mais se termine bien : c’est le cas par exemple de cet agneau qui s’est retrouvé par mégarde sur un terrain appartenant à Messire Loup  “Monsieur ne vous mettez pas en rogne, s’exclame l’agneau, je ne fais que passer sur votre propriété ” (Lauryn et Léa )

 

Le conflit fut souvent territorial à la base comme dans cette réalisation : “un loup survient pour inspecter ses terres ” et finit noyé dans un puits grâce à une esquive de l’agneau lorsqu’il se précipite pour le dévorer..(Ambre et Jody). Nous avons égalementlou7.jpg

 

rencontré des agneaux philosophes, un agneau qui se fait passer pour empoisonné et dont la viande pourrait tuer le loup (Vincent ) : ce qui est un moyen malin de mettre à distance son prédateur naturel. Un autre agneau tout aussi futé demande avant de mourir de pouvoir manger son fruit préféré; le loup lui accorde cette dernière volonté et le regrette amèrement car l’agneau lui fait croire qu’il a ainsi préféré se suicider avec du poison; le loup dégoûté, poursuit son chemin abandonnant ainsi sa victime qui ouvre un oeil et recrache ce qu’il a feint de manger ; Bien joué pour  Eva, Mourougane et  Djibril ! Un autre petit mouton particulièrement rusé es fait passer pour la dernière victime potentielle de loups trop bêtes te trop cruels et parvient à leur faire croire que juste à côté existe un pays de cocagne avec des victimes potentielles par milliers; Très belle idée d’ Eléa et Clémence . L’ agneau, pouvait parfois être accompagné d’un renard, habile orateur et en général, s’il parvient à s’en sortir, c’est grâce à son habileté dans l’argumentation.  A découvrir en BD ..

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Le tome 12 est paru …
La difficulté de ce travail d’invention consiste à trouver la bonne distance entre l’imitation pure et simple  et le travail sur une situation qui se transforme et à partir d’un modèle donné (la fable : un récit plaisant qui illustre une  morale ) ; Relisez votre feuille de consigne pour la production écrite n° 1.