Roland Gaillon, enfant caché
Lundi 13 février, nous avons assisté au témoignage de monsieur Roland Gaillon, un monsieur né en 1938 sous le nom de Goldenberg et qui a vécu au moment de la déportation des juifs et leur extermination : lui même étant juif, il a été caché par sa mère.
Il a tout d’abord commencé à nous poser la question : “Qu’est-ce que c’est qu’un juif ? ”
Laïla : C’est une religion.
Ines : C’est une origine.
Il nous a expliqué qu’un juif, d’après les nazis, c’est une personne qui a trois grands-parents juifs ou deux grands-parents juifs et un conjoint juif. C’est une définition qui n’a aucun sens, mais il y a quand même eu 6 millions de mort juifs dans les camps et 2 millions par la Shoah par balle.
Etre juif, selon lui, c’est appartenir au peuple juif.
Il nous a ensuite conté son histoire à lui, étant petit. Tout d’abord, il nous a expliqué son arbre généalogique en commençant par expliquer son côté maternel : cette famille vient de Moselle, qui est devenue Allemande après la guerre de 1870. Ses grands-parents avaient des commerces de chapeaux. En 1940, ils avaient quatre magasins à Paris et un à Toulouse. Mais avec les lois de Vichy, tout ça a été aryanisé : cette loi interdisait aux juifs de posséder tout type de commerces. Seul le magasin qu’ils possédaient à Toulouse n’a pas été aryanisé. Donc son père a voulu traverser la ligne de démarcation en juillet 42 pour aller voir ce qui se passait dans son magasin en se procurant de faux papiers pour ne pas se faire repérer. Durant son passage de la ligne de démarcation à Libourne, il est arrêté par des gendarmes Français. Il avait ses vrais papiers dans sa chaussure, ce qui a donc été facile à trouver et ils ont donc trouvé qu’il s’appelait Goldenberg et a été mis dans un camp à côté de bordeaux, à Mérignac. Sa mère va tout faire pour le sortir de là. Ils avaient le droit d’échanger des lettres qu’il a gardées. Il nous a dit qu’il s’est rendu une fois dans ce camp mais il ne rappelle pas de son père, il se souvient seulement du camp avec les baraquements. Sa mère a tenté maintes et maintes fois de faire sortir son père de ce camp, jusqu’au jour où les gendarmes viennent chercher sa grand mère dans leur appartement parisien. A la place de sa grand-mère, sa mère s’est rendue, volontairement, pour retrouver son mari. Avant cette arrestation, leur mère les avait envoyés, lui et son frère, à Nice, en zone libre, dans leurs famille, afin de les protéger. En les accompagnant jusqu’à la gare, elle leur a offert un dernier petit cadeau qui était une écrevisse en sucre. Ils ne reverront jamais leur mère.
Ses parents ont été déportés à Auschwitz, où ils sont morts.
Un sac de billes, deux enfants cachés
Nous avons vu le film Un sac de billes (Mme Dibot précise qu’il s’agit avant tout d’un roman autobiographique), dans lequel on remarque des ressemblances avec la vie de Roland Gaillon :