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Classé dans (L'actualité au collège) par barongremillet le 21-03-2017

J’ai décidé de vous parler de Bernard Sztal, enfant juif caché pendant la seconde guerre mondiale.

Portrait : Quand je suis rentré dans la salle, j’ai vu deux personnes imposantes, ils ne sont pas là pour rien, pour eux, leur rôle est de nous transmettre leur savoir pour que ces histoires ne disparaissent pas au fur et à mesure du temps. Leurs histoires sont très émouvantes, on peut voir que ce qu’ils ont vécu n’a vraiment pas été facile pour eux. Pour en arriver là où ils en sont aujourd’hui, il leur a fallu du courage, du mental, de la détermination, il faillait être fort et ne jamais baisser les bras. Toute ces épreuves au cours de leur vie leur auront été utiles, quoi qu’il arrive. Ils sont sortis grandis de ces épreuves qui ont été très dures et douloureuses pour eux. Notre enfance n’est pas comparable à la leur, eux se contentaient du minimum, ont vécu la guerre à un âge où ce n’est pas permis et ont dû fuir. Alors que nous, nous ne sommes pas prêts à vivre ça, eux n’avaient pas le choix : ils devaient être prêts et devenaient très vite matures. Quant à nous, nous nous plaignons pour un oui ou pour un non et nous en voulons toujours plus, on ne se contente pas de ce que l’on a. Voilà ce que j’ai vu devant moi ce jour-là, et Bernard Sztal était accompagné de Rolland Gaillon, lui aussi était juif et a dû fuir. Ces deux hommes ont du mérite d’en être là où ils en sont aujourd’hui.

Histoire : Bernard Sztal a vu le jour dans les années 38, plus précisément le 15 Aout, peu de temps avant la guerre. Ses première années se passaient, c’était un petit garçon heureux et épanoui.

Il vivait sa vie paisiblement avec sa famille, quand la guerre éclata. En face de chez eux vivait un policier très sympathique, qui va les aider plus tard dans l’histoire. Avant la naissance de Bernard, ses parents se sont rencontrés en Pologne dans un ghetto. Sa mère a réussi à avoir des papiers pour quitter la Pologne et rejoindre la capitale française qui, à l’époque, est en paix, elle passe par l’Allemagne, la Belgique avant d’arriver à sa destination finale. Son père, peu de temps après, parvient également à s’enfuir et retrouve  à Paris dans les années 30 sa future femme. En 1932, les deux tourtereaux se marièrent. Sa mère se nommait Zysa Kutas et son père Icek Sztal. Le 14 mai 1941, le drame commence pour cette famille et, à partir de ce moment, j’ai vu Bernard Sztal plus touché, plus sensible, on voit qu’il raconte cette histoire avec le cœur. Le père de Bernard fut interné dans le camp de Beaune-la-Rolande, puis à Auschwitz le 27 juin 1942, à partir de ce jour, Icek est condamné, il ne reviendra pas de cette déportation. A cette époque, la France est séparée en deux : une zone occupée et une zone libre, malheureusement Paris est situé en zone occupée. C’est là que le policier intervient et prévient Zysa qu’une rafle se prépare et c’est donc à ce moment-là que la famille va fuir vers la Suisse, pour un long et dur périple. Bernard n’a alors que 4 ans. Ils prirent un train direction Poitiers, ils étaient partis avec les deux sœurs de Zysa et la fille de l’une des deux qui se nommait Fanny et sa fille Annette. Poitiers aussi est occupé, ils partent pour Confolens et franchissent la ligne de démarcation. Suite à ce passage, ils seront plus tranquille mais pas en sécurité et donc reprennent le train pour aller à Parsac. Ils franchissent les étapes et se rapprochent de plus en plus de la Suisse où ils seront sauvés. La famille sans la deuxième sœur qui s’est fait arrêter, arrive à Boursonneix en carriole. Bernard nous a raconté une petite anecdote.

 

Ils montaient dans un train quand, au bout du wagon, des contrôleurs montent également, ils partirent en vitesse, prirent le second wagon et arrivèrent en Suisse. C’est un soulagement car ils sont enfin libres et pourront attendre la fin de la guerre pour repartir à Paris, sans avoir la peur de mourir ou de se faire déporter. La Croix Rouge plaça Bernard dans trois familles au cours de son passage en Suisse, car il ne fallait pas qu’il s’attache trop à la famille, sa mère travaillait à la Croix Rouge. Il était traité comme un enfant de la famille, il faisait tout comme les autres enfants. Sa première famille vivait à Lucerne, elle se nommait les Brunner, il a gardé de bons contacts avec eux, il allait à la messe même si ça ne l’intéressait pas trop. La deuxième famille, il n’a presque aucun souvenir. La troisième habitait à Schlossroud, c’était chez les Vogel, avec eux, il allait au temple, donc c’était un petit garçon qui avait découvert pas mal de religions pour son âge.

Durant ces deux années en Suisse, le petit garçon s’épanouissait et voyait sa mère toutes les trois semaines. En Juillet 1945, lui et sa mère partirent pour Lyon et, lors de l’été 46, ils retrouvèrent la ville de Paris car la France est libéré des nazis. Il a perdu son père mais n’a aucun souvenir de lui, à part avec des photos et, du coup, cela ne l’attriste pas trop. Aujourd’hui, il a cinq petits-enfants. C’était son premier témoignage et j’ai été ravi de pouvoir être l’une des premières personnes à écouter son histoire, elle m’a beaucoup touché et est très marquante, je le remercie de tout nous avoir dit et de nous avoir appris ce qui lui est arrivé. Pour une première fois, je trouve que c’était très bien raconté et compréhensible pour une première.

Merci Bernard Sztal et Roland Gaillon, je me  rappellerai de vous.