Sep
18
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 18-09-2011

Ce film, à première vue ne m’attirait pas trop. La bande annonce, dans un second temps, ne m’attirait pas beaucoup plus: trop sombre, le ton des personnages ne me plaisait pas non plus et puis, le thème, pas très joyeux, me laissait craindre le mélodrame sentimental larmoyant.

Fort heureusement, je suis malgré tout allé aux 400 coups hier soir et ai vu ce film. Les images sont assez sombres et j’avoue ne pas trop aimer cela, mais pour le reste, l’évolution de ce couple de parents confrontés à la grave maladie de leur fils, ce fut grandiose.

Roméo et Juliette, puisqu’il s’agit d’eux, lors de leur rencontre, se disent qu’avec de tels prénoms ils vont avoir un destin tragique. De fait, c’est un peu le cas. Vie de couple sans histoire jusqu’à la naissance de leur fils, Adam, qui, rapidement présente des symptômes nécessitant une hospitalisation, puis une opération grave. L’essentiel dans tout cela, c’est la manière dont les parents réagissent. De plus en plus posément. Ils mûrissent vite. Rien n’est facile, les sacrifices nombreux. La vie idéale des premiers temps devient un temps de renoncement, avec un seul objectif, tout faire pour guérir leur fils.

Si la guerre est déclarée, il y a des batailles victorieuses et des défaites. L’ensemble est traité sans excès, il y a un bon équilibre entre les différents types de sentiments qui peuvent exister, entre les différentes relations au sein de ce microcosme. Demeure aussi cette question: et nous, dans cette situation, que ferions nous? Une invitation à la réflexion donc et au courage lucide.

Sep
16
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 16-09-2011

Un livre, son adaptation cinématographique.

Naturellement, l’adaptation, à mon sens, bien que de qualité, est très largement en dessous de ce que procure le livre. D’autant plus que, si dans l’ensemble, les textes sont très bien adaptés, quelques libertés prises avec le livre gâchent un peu les choses. Le fait, par exemple, que la jeune Paloma  réalise un film au lieu de remplir un carnet de ce qu’elle nomme ses pensées profondes, fait grandement perdre en réflexion. Le film n’en demeure pas moins un bon moment.

Que dire alors du livre qui fut pour moi une révélation et un moment, de ce fait, extraordinaire, au sens propre. Pour faire simple et bref, je me souviens de ces romans que l’on me reprochait autrefois, je dirais que ce qu’il y a dans ce livre de fascinant c’est sa capacité à montrer que les rencontres improbables sont tout à la fois possibles et à contruire, au-delà de tous les préjugés. C’est ainsi que Renée, vieille et laide concierge érudite se dissimulant sous une feinte ignorance, parvient à tisser les liens d’une amitié profonde avec Paloma, jeune adolescente surdouée désireuse de mettre fin à ses jours afin de fuir le milieu très bourgeois dans lequel elle vit. Quant à l’amitié amoureuse qui apparait entre ladite Renée et monsieur Ozu, riche japonais qui emménage dans son immeuble, elle est tout aussi improbable et pourtant si merveilleusement possible et vraie. Disons le, seule Renée s’interroge et n’ose croire à ces dons du Ciel. Cette amitié, cet amour, avec des personnes si étrangères à son milieu, à son âge, à son apparence, ces relations si hors-norme, elle s’en réjouit mais n’ose croire qu’elles puissent exister. Elle ne parvient pas à les accepter tout simplement, à vivre les instants sans s’interroger sur leur possible et leur légitimité.

Ces scrupules, ces interrogations, elle parvient finalement, mais trop brièvement, à les balayer et à entamer une vie nouvelle, où le regard d’autrui ne compte plus, face à la vérité de sentiments, certes atypiques mais vrais et purs.

Sep
11
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 11-09-2011

“Nous avons un pape”, traduction de cette phrase rituelle, proclamée du balcon de la basilique saint Pierre de Rome, lors de chaque élection pontificale. Nanni Moretti, réalisateur et acteur dans le film, nous offre ici une vision des plus improbable d’une élection pontificale.

La salle des 400 coups était pleine ce soir, et les rires furent nombreux, car c’est en effet un film plein d’humour que celui-ci. Il y a une forme d’irrévérence, mais rien d’insultant, dans la manière dont est présentée le rituel qui entoure une élection pontificale. La scène où les cardinaux s’essayent  au volley me semble ainsi mériter toute l’attention de notre Big Administrator qui noterait que ces vieillards ne s’en sortent finalement pas si mal. Les dialogues entre le pape, ou les cardinaux, et le psychanaliste sont savoureux, on ne sait qui sonde l’autre et qui vit dans l’univers le plus irrationnel. Le principal reproche que j’adresse à ce film est d’ailleurs que l’on ne soit pas allé assez en profondeur dans cette confrontation et dans ces analyses. Il y a quelques longueurs dans les scènes divertissantes, même si elles permettent de mettre en avant l’humanité de tout ces hommes. Les doutes pontificaux ne sont pas non plus assez explicites alors qu’il y avait véritablement un travail à faire sur le poids des responsabilités, le doute sur ses capacités, le désir de se sentir aimé et soutenu qui sont des aspirations avant tout humaines et que nous pouvons tous rencontrer au cours de nos vies.

Il s’agit donc, pour moi, d’un agréable divertissement qui a raté la possibilité d’être une oeuvre de réflexion sur la profondeur de sentiments très forts. Cependant, j’avoue ignorer quels étaient les objectifs du réalisateur. Il faut donc retenir de ce film qu’on y rit et sourit de bon coeur sans bouder son plaisir, tout simplement.

Sep
08
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 08-09-2011

http://www.youtube.com/watch?v=MgwTkI0vKrM?

Il devient évident que fréquenter, 15 ans durant, sans interruption ou presque, des adolescents engendre de graves troubles, y compris chez les personnes équilibrées telles que moi.

Voici qu’en pleine semaine, en plein après-midi, sur un coup de tête, sans avoir lu aucune critique, juste car je passais devant le cinéma et que le titre m’attirait, je suis entré. Acte isolé, totalemment irréfléchi, compulsif et fichtrement adolescent, je vous le concède. Fort heureusement, rien de rien, je ne regrette rien.

Une fois de plus un film qui raconte une histoire de difficile, très difficile, relation père/fils. Amour attendu, amour refusé, amour donné à un autre, à un élu, à un individu qui est fils par le coeur et l’esprit alors que celui qui l’est par le sang est délaissé. J’ai beaucoup pensé à l’adoption que pratiquaient les empereurs romains et qui avait pour but de transmettre l’empire au meilleur, avant que la monarchie, en France par exemple, avec le coup d’éclat d’Hugues Capet, au IXème siècle,  ne devienne héréditaire. On retrouve cela dans cette histoire où un domaine agricole est en jeu. Cela aurait pu être une histoire simple, mais un certain sens du devoir, des blessures autres que celles des 3 principaux acteurs entrent en scène et c’est toute une pyramide affective qui vacille, soumise aux appétits financiers.

Cet article impromptu ne révèle pas la largeur et la profondeur de ce que l’on peut analyser dans ce film. Ce n’est pas un chef d’oeuvre, il ne marquera pas les annales, mais il recèle en lui une force et une émotion qui peuvent toucher. C’est aussi cela, un film réussi, une oeuvre qui peut toucher, au coeur.

Sep
03
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 03-09-2011

Cet article sera court. Je suis déçu.

Honoré et Beaupain nous avaient habitué à mieux dans leurs précédents opus et leur collaboration était bien plus éclatante. Ici, l’histoire avait un intérêt, la construction du film en elle même est assez bien conduite, oui, en revanche, les chansons étaient fades, si j’excepte une phrase qui me parla spécialement, ce qui, on en conviendra, est peu. Les acteurs eux aussi, qui font partie de ceux dont s’entoure d’ordinaire Honoré, ne me semblèrent pas au sommet de leur art. Enfin, surtout, il faut le dire, j’ai trouvé qu’il y avait bien trop de scènes de relations physiques entre les différents acteurs et qu’elles n’apportaient rien à la problématique de l’oeuvre. 

Déception donc, aurais-je eu le tort de trop attendre d’un réalisateur que j’apprécie pourtant ?

Août
30
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 30-08-2011

Que ce film mérite bien son nom, mais que la bande-annonce me semble, là encore, mal construite. Je ne saurais trop dire ce que j’attends d’une bande-annonce, assurément pas cela. Le ton des derniers commentaires, sur ce blog, me semble bien léger, fort heureusement, je m’y entends pour plomber les atmosphères, rétablissons un peu de gravité, de gravitation même, universelle mon cher Newton.

Le dernier film de Lars van Trier fut remarqué à Cannes, surtout en raison de la polémique qui se fit autour de certains propos du réalisateur. Nous ne revenons pas là-dessus. Les actrices ont aussi reçu le prix d’interprétation féminine, choix que je ne conteste pas, bien que j’ai parfois du mal à en saisir la justification.

La construction du film est ternaire, prologue, premier acte autour de Justine, second autour de Claire. Cependant, dans les 3 parties, la planète Melancholia est présente et surtout on saisit bien que le personnage central reste celui de Justine, sa soeur ne lui servant que de faire-valoir.

Dans la veine d’un film comme The Tree of life, nous somme pris ici dans une phantasmagorie apocalyptique, bercée, normal, par du Wagner, des extraits de Tristan et Iseult pour être précis. Melancholia et son réalisateur savent enchaîner les effets les plus curieux et déroutants sans pour autant lasser ou rebuter le spectateur. Les scènes tournées au ralenti en prologue de film sont les anticipations de moments qui suivent au cours du premier et second acte. Elles sont présentées comme des points de repère essentiels, des instants charnière qui soulignent à la fois l’emprisonnement  de l’humanité dans ses rituels, l’embourbement des hommes dans leurs sentiments et leurs contradictions, la vanité et la vacuité de nos existences éphémères qui ne sauraient ignorer qu’elles sont vouées à la destruction.

Tout cela au cours d’un mariage, qui occupe la seconde partie, avouez que l’on peut trouver plus amusant. Le malaise qui nait au cours dudit mariage, fiasco complet on l’aura compris, ouvre la porte à la troisième partie du film. Cette dernière permet un retournement flagrant et interrogateur. On y découvre ce que l’on sait: à savoir que tout être humain n’est finalement jamais connu, y compris, ou surtout, par son proche entourage. On y découvre que les événements font les individus et leur permettent de révéler leurs capacités. On y découvre que la sagesse réside dans l’acceptation de l’inéluctable. On y découvre que folie et sagesse sont bien proches et que le rêve est un bouclier efficace contre l’adversité.

Pour autant, en dépit de tout cela, ce film est empli de sagesse et d’une certaine forme d’optimisme. On peut y trouver des longueurs, les baillements au cours des 2h10 le laissent croire, mais ces dernières ne résistent pas à une analyse un peu plus poussée. Une belle oeuvre donc, pleine de mélancolie, qui cadre tout à fait avec cette fin de vacances qui n’est finalement qu’une fin d’année et le début d’une autre, une sorte d’éternel renouvellement dans ma métempsychose de l’Education nationale.

Août
27
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 27-08-2011

http://www.youtube.com/watch?v=8WWp5fP86Ig&feature=related

A n’en pas douter je dispose d’un volumineux paquet de madeleines. Il y a tant de choses qui me sont de précieux souvenirs. Tant de choses infimes, de petits plaisirs du quotidien qui font que l’existence peut parfois sembler plus belle ou heureuse qu’elle n’est. C’est assurément pour cela que, voilà plus de 10 ans, je suis tombé amoureux d’Amélie Poulain, et je dis bien d’Amélie, pas d’Audrey Tautou. D’ici à ce que je dise, tel un Flaubert en ses bons jours, “Amélie c’est moi”, il n’y a qu’un pas. Je n’ose cependant le franchir, par modestie, par réalisme, par peur de briser une magie, je ne sais.

Ce film, à sa sortie, fit beaucoup parler, il ne laissait personne indifférent. Les uns s’insurgeant contre cette guimauve mièvre et passéiste indigne de figurer dans les rangs d’un cinéma français digne de ce nom, les autres portant aux nues ce film plein d’espérance capable d’insuffler un  nouvel élan à de mornes existences, redonnant un sens à ces riens de l’existence dont je parlais plus haut. On s’enthousiasmait ou on haïssait Amélie. Je l’adorai dès que je la découvris.  Tel Phèdre devant Hyppolyte, je la vis, je rougis, je pâlis à sa vue et tout devenait différent, le monde s’écroulait pour renaître, sur une bande-son magistrale, celle de Tiersen, avec ce passage de Barber absolument bouleversant.

Chère Amélie, ces millions d’entrées de par le monde, ces distinctions cinématographiques à n’en plus finir sur les 5 continents, sont-ce là des preuves suffisantes de votre talent ? Je ne le sais. Il faut vous voir, vous découvrir, entrer en votre univers, plonger dans votre vie comme le fait si bien votre main dans les sacs de graines, briser la croûte des apparences comme vous le faites avec celle de la crême brûlée. Savez-vous que depuis ces année de silencieuse admiration, je vous envie ? Je vous envie cette capacité à aimer, à vous emporter, à vous dépenser pour tout le monde, je vous envie cette capacité à vivre et à faire vivre. Merci pour cette formidable jeunesse qui émane de vous, pour cette fraîcheur et ce bonheur, tout était si parfait en ce film, en votre vie, en cet univers créé ou ressuscité autour de vous, jusque dans les moments de mélancolie. La France d’Amélie en effet est-elle réelle, eut-elle simplement une existence un temps, tout cela n’est-il pas simplement le phantasme d’un réalisateur bon-enfant ? Là encore je l’ignore et m’en soucie peu. Ce que je demande au cinéma, c’est de me faire rêver et ce rêve fut splendide.

Qui ne connaît pas encore Amélie? Précipitez-vous à la bibliothèque, le DVD est rarement, disponible, cela aussi c’est un signe. Seul bémol en cet article, la bande-annonce n’est pas à la hauteur du film, mais, est-ce une surprise?

Juil
25
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 25-07-2011

La fin de la série est déjà presqu’ancienne, sur le papier. Sur la pellicule, le dernier opus des aventures du sorcier qui me ressemble tant, est quant à lui sorti le 13 juillet sur nos écrans français et c’est ce soir que je me suis rendu au cinéma pour voir ledit film qui, fort heureusement, est tout simplement en 2D lors de certaines séances. Quelques jours d’attente et de patience, entre la sortie en salle et hier soir, destinés à laisser passer les grandes foules.

Raté! Encore du monde, trop de monde, beaucoup trop! Je me suis habitué, 4 ans durant, au luxe de ma salle déserte tous les dimanches soir et rien n’y fait, avoir du monde devant moi m’insupporte. Notez que j’ai des raisons: les chuchotis audibles 4 rangs plus loin, les portables qui s’allument alors qu’il est stupide de savoir l’heure, sauf à vouloir sortir avant et encore faut-il savoir l’heure pour le faire? J’ajoute le pop-corn, qui a inventé cela, qui a eu cette idée folle, un sourd assurément, ou quequ’un qui voulait tuer le cinéma! Hier soir ce fut calamiteux et non seulement nombre de ceux qui mangent du pop-corn sont aussi discrets qu’un brontosaure dans une cabine téléphonique mais aussi particulièrement sales, au vu de ce qui restait sur leur siège à la fin de la séance. Bref, je m’irrite et m’égare tout à la fois.

Si je fais abstraction, mais tout le monde a compris que ce n’est pas possible, si je faisais donc abstraction de ces parasites auditifs et visuels, je dirais que le film était bien conduit et intéressant dans sa retranscription du livre. Je me suis laissé prendre au jeu des émotions, enfin, un peu. Quelques moments d’humour glissés presque subtilement au milieu des aspects dramatiques ou amoureux restent de bons points de repère. Quant au spectacle, forcément, les moyens suivent.

C’est donc la fin de la saga. Je ne suis pas déçu, elle m’a procuré de bons moments et il paraît que tout a une fin, en dehors de l’univers et de la bêtise humaine, ce que je confirme, ainsi qu’aimait à le dire Albert Einstein. Attendez donc encore un peu, et allez le voir, ce sera un bon moment,  il est toujours si plaisant d”écouter seul et en silence, au sein de la foule, comme dissocié du monde,  un film puis d’en discourir longuement ensuite.

 

Juil
10
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 10-07-2011

C’est assurément car je suis sans cesse convaincu du contraire que je me suis rendu au cinéma ce jour. Peut-être aussi car ce film léger devait me procurer un heureux dérivatif, à moins que ce ne soit en raison du lien, ténu, qui existait avec le monde de l’enseignement. Peu importe, je m’y suis rendu, certain que dans la vie tant de choses ne peuvent être, car il est trop tard. C’est vrai, c’est angoissant, cette notion du temps qui passe, cette réalité du temps qui s’écoule, cette certitude qu’après l’heure ce n’est plus l’heure, que hier encore, non, avant hier j’avais 20 ans etc. Un film, une bleuette d’outre-Atlantique pouvait-elle faire disparaître, ne fut-ce qu’un temps, mes névrotiques et proustiennes angoisses temporelles?

Eh bien non, ce n’est pas encore le bon film. L’ensemble est cousu de fil blanc, on peut anticiper sur à peu près tout dans le film et il n’y a aucune réflexion sur le temps qui passe et le côté inéluctable de la vieillesse et de la déchéance, physique ou intellectuelle.

En revanche, Julia Roberts a toujours d’aussi belles jambes, ce qui n’est pas le cas de ses mains, c’est pourquoi on ne les voit que deux fois, à la différence desdites jambes. Tom Hanks parvint toujours à mettre de l’émotion et de la candeur dans son jeu, deux seconds rôles sont intéressants et dans l’ensemble, il y a de l’humour.

C’est donc un agréable moment de détente qui, je cite un jeune critique,  “ne fait pas mal à la tête” et procure un bon moment de fraicheur, de douceur, de rêve aussi, partagé par tous les âges, puisque le public était assez nombreux et fort varié.

 Nous voudrions, je pense, tous pouvoir nous dire qu’il n’est jamais trop tard. Nous savons tout autant que cela n’est qu’illusion. Mieux vaut donc dire, faire les choses lorsqu’on le peut, surtout si c’est pour faire le bien ou dire aux personnes qu’on les aime, sans quoi, à l’instar de la Rose du Petit prince, on finit par dire: “adieu et tâche d’être heureux, on est tellement bête à vouloir cacher tous ses sentiments, voilà que tu pars, j’aurais dû te dire depuis si longtemps que je t’aime tant”.

A méditer, à vivre et pratiquer, puisse l’été permettre de renouer des liens et de se retrouver, en famille ou entre amis. C’est d’ailleurs pour cela que votre serviteur pourrait bien se trouver un peu moins présent sur les pages du Torchon.

Juil
02
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 02-07-2011

L’effet papillon, c’est cette théorie qui voudrait qu’un battement d’aile de papillon puisse provoquer une tempête à l’autre bout de la planète. Outre l’aspect culpabilisant à l’extrême, digne de ce que ressentit la petite Amélie Poulain avec son appareil photographique (souvenez-vous, film merveilleux qui date déjà de ma lointaine jeunesse), il s’agit de voir que rien n’est sans conséquences.

Ici, dans une salle où nous étions deux, et qui cette fois était climatisée, ce furent plusieurs couples et destins individuels qui furent présentés avec ce film. Film dans lequel la musique, Vivaldi, a un rôle important et qui est d’ailleurs construit comme une symphonie. En premier lieu on redoute l’abondance des personnages et des destins, d’autant que tous se croisent voire s’entrechoquent. Au final, tout le monde tient sa partition de vie, de mort, de naissance, de secret, de non-dit, de violence ou de douceur et c’est une sensation harmonieuse qui se dégage du tout. Pour reprendre une parole du film “c’est comme la vie mais c’est pas la vie”.

Ce film, à mon sens, n’a pas prétention à devenir un mémorable chef d’oeuvre, mais c’est l’occasion d’un moment à la fois agréable et réflexif. Quelques points particuliers de la relation à la vie et à la mort sont abordés avec sensibilité et pertinence. Il faut préciser, enfin, que Cécile de France et, plus encore, Elsa Zylberstein, apportent à ce film grâce, féminité et beauté.