Juin
26
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 26-06-2011

En cet après-midi de grande chaleur et de fête du cinéma, ce fut direction la salle obscure. Je fus seul, totalement seul, au cours de cette séance. Cela aurait été parfait avec la climatisation et sans la 3D (que je ne perçois pas)! Las, je fais mon deuil de mon confort au profit de la planète et du développement durable et ne bouderai pas mon plaisir d’avoir eu cette grande salle à mon bénéfice exclusif. Cela me remémora mes habituelles séances du dimanche, dans le Nord, où nous n’étions que deux à chaque fois dans la salle. Bref.

Ce fut un très beau spectacle, plusieurs contes, d’Afrique, d’Europe, d’Asie, mis en musique, en image, par Ocelot, on ne peut être déçu. Une production de cette qualité  devrait inciter les parents à conduire leurs enfants au cinéma à cette occasion. Ils trouveront un véritable univers pour enfants, loin de ces animations à effets spéciaux, avec déluge de son et d’images rapides. C’est aussi pour cela que les parents apprécieront ce temps de quiétude, de repos, de douceur sans mièvrerie aucune. On retrouve l’aspect initiatique du conte, le rôle de la construction imaginaire, la mise en avant de l’imaginaire enfantin qui se met en action pour produire l’histoire dont il peut être le héros. Souvenez-vous de ces “on aura qu’à dire….on dirait que….et toi tu sera la pricesse etc” où sont-ils désormais?

Un spectacle à partager en famille donc, à partir du 20 juillet, puisque ce jour était celui d’une avant-première.

Juin
23
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 23-06-2011

http://www.youtube.com/watch?v=bwsm_BU2Ayo

Les 400 coups fermant pour deux mois et ne voulant pas attendre, je me suis résolu à me rendre au ciné A afin de voir, en version française, ce film primé à Cannes cette année.

Les critiques sont très partagées: la longueur du film, les scènes avec Sean Penn finalement très amputées au montage, le salmigondi philosophico-religio-métaphysique sont les reproches qui reviennent le plus. Il est vrai que des 16 spectateurs que nous étions en salle, 4 sont partis avant la fin…

Je reconnais volontiers que l’on rencontre des longueurs, avec des successions d’images, parfois sans musique, sans paroles, le plus souvent ponctuées de quelques phrases sibyllines servies par de splendides extraits de Bach, Brahms, Tchaikovski. Il faut aller au delà et se rendre compte que tout ceci est en fait une longue allégorie destinée à mettre en avant tous les aspects de la vie tant dans le microcosme que dans le macrocosme, tant hier, qu’aujourd’hui que demain. Le fait que tout le film soit filmé en contre plongée rend parfaitement compréhensible le désir de mettre en avant la transcendance et l’immanence du divin à travers ces  formes élancées vers un ciel qui semble infini. Mais, pour accéder à tout ceci, il faut savoir briser l’os et retirer la substantifique moelle, quant à la connaissance de quelques textes de latin d’Eglise, elle aide à mieux saisir les liens entre images et son. Pour autant, ce film qui semble rebutant n’est pas exclusivement élitiste.

L’ histoire en elle même est très émouvante et la manière de filmer l’enfance, les troubles de la prime adolescence, les difficiles relations parents/enfants, qui s’aiment sans savoir se le dire, se le montrer et se font soufrir alors qu’ils ne le veulent pas, est troublante au possible. Il faut voir ces plans sur un baiser sur le front, sur un tout petit pied de bébé, sur une main prise par une autre pour comprendre le bouleversement émotionnel qui peut surgir dans le coeur et l’esprit du spectateur.

Le titre de l’oeuvre la plaçait dans une optique divine, elle l’est. Elle l’est tant que son humanité n’en est que plus bouleversante. Un film à voir, à revoir, à méditer, qui invite à passer au-delà du miroir.

Juin
18
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 18-06-2011

En attendant que je puisse voir the tree of life, une incursion dans un univers qui ne m’est pas totalement inconnu, bien que je n’en sois pas non plus un grand familier. Tout comme pour la saga de la guerre des étoiles il s’agit ici de faire un retour en arrière et de présenter les origines d’une trilogie qui eut un succès certain.

Je dois dire que ce film retint mon attention sur plusieurs points, dont je ne dirai pas si je les trouve bien amenés ou pas, mis en valeurs ou pas, mais qui eurent le mérite d’exister. C’est américain, donc nous trouvons tout un panel de bonnes intentions et de grandes déclarations sentimentales ou altruistes sur la différence, le droit à la différence, à l’existence. Tout cela est naturellement exact et bon, mais frisant le mièvre. C’est américain, fait pour les jeunes et contemporain, donc grand spectacle, effets spéciaux mais, fort heureusement, on échappe à la 3D, ce qui devient de plus en plus rare. Cependant, je n’ai pas boudé mon plaisir devant ces scènes parfois à couper le souffle. Enfin, c’est américain, donc la vision de la guerre froide et plus particulièrement de la crise de Cuba est à prendre en considération avec son cours d’histoire de 3ème pour ne pas croire que tout ce qui est dit soit vrai. Je ne m’insurgerai pas donc véhémentement, je tiens à mon talon, mais je suis à deux doigts de le faire.

En conclusion, un bon divertissement, qui prouve, une fois encore, qu’avoir des connaissances en histoire est plus que jamais nécessaire, afin d’exercer son esprit critique face aux grosses productions états-uniennes.

Juin
12
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 12-06-2011

Voilà un titre qui semble bien de saison. Le film qui le porte fut ours d’or au festival de Berlin et les acteurs principaux, homme et femme, reçurent eux l’ours d’argent de meilleur acteur et meilleure actrice. Que de récompenses donc, pour ce film iranien.

Il nous plonge dans une culture et une manière de voir les choses qui nous est désormais étrangère mais qui ne le fut pas toujours. Il y eut un temps où la société occidentale fonctionnait comme l’Iran actuel. Je ne puis qu’ajouter qu’il serait bon de voir ou lire ce que produit Marjane Satrapie afin de compléter ce que présente cette oeuvre d’un pays qui oscille entre modernité et tradition religieuse, entre intégration aux circuits mondiaux et préservation de l’antique culture perse.

Partant d’une situation très banale et occidentale de désir de divorcer, nous voici entraînés dans les rouages d’un pays étrange et fascinant et d’un film où la diversité est pleinement de mise et mélange les influences antiques, coloniales, modernistes, religieuses, politiques, sociales.

La tension est permanente, sans être anxiogène, tout sonne si vrai. Sonner est le terme, on ressort bouleversé de la salle obscure. Heureux d’avoir vu cela, heureux de pouvoir réfléchir sur ce grand pays à la si riche histoire, afin de se rendre compte que la question du nucléaire ou d’une élection présidentielle n’est finalement que périphérique pour ceux qui vivent là-bas.

Un grand moment de cinéma, d’humanité, de réflexion sur la place des femmes, sur les relations parents enfants sur 3 générations. On en redemande et surtout on attend une oeuvre de cette portée sur la société française.

ps: pas de bande annonce ici, car elle n’est pas sur youtube, mais vous la trouverez aisément.

Juin
11
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 11-06-2011

Parfois, il m’arrive de me laisser séduire par une bande-annonce. Avec ce complexe du castor ce fut le cas. Subjectivité ou travail bien fait, c’est lorsque l’on voit le film que l’on peut en décider, d’autant que, pour une fois, je n’avais pas lu les habituelles critiques de revues cinématographiques.

Au sortir de la salle, plusieurs idées à retenir. La BA ne laissait entrevoir qu’un aspect de la question en occultant le côté le plus obscur, cela est  très américain, puisque le film est de et avec Jody Foster et Mel Gison dans les rôles principaux. Les thèmes de la souffrance, de la dépression, de la relation père/fils (encore), du désir de s’en sortir sont là. Traités de manière un peu trop simpliste et manichéenne à mon goût, je suis tenté de dire trop américaine.

Il y avait pourtant beaucoup à faire et à dire avec cette question de la dépression, de la distanciation comme moyen de s’en sortir, bien que là, cela conduise à la pure folie! Quant à la fin, un peu trop “happy end”, ce qui reste encore très américain, comme elle est attendue, elle n’apporte aucune surprise.

Au final, un film dont on peut se passer, duquel je retiens cependant que la peur de la solitude et la crainte de ne pas être aimé sont partagés universellement et que les plus belles apparences sociales ne doivent pas faire illusion. Je retiens aussi que face à une blessure d’amour, il ne saurait y avoir d’autre solution que d’aimer et de se laisser aimer davantage.

Juin
05
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 05-06-2011

?Non, il ne s’agit pas pour moi ici de faire part de mon enfance mais bien de parler du dernier film des frères Dardenne, grand prixdu jury à Cannes cette année.

Peut-on aimer ce gamin? Il est détestable, violent, agressif, fugueur, tout cela du haut de ses 12 ans. Il fait du mal à ceux qui l’aiment et s’entiche de ceux qui lui veulent du mal ou le rejettent, en premier lieu, son père, qui procède à un abandon sans scrupules ni formes. Cyril, placé dans un centre,  doit alors procéder à une tentative de substitution, il trouvera Samantha sur son chemin, ici, Cécile de France, splendide.

Cette thématique de la relation père/fils et de la substitution affective se trouvait déjà dans leur premier film, Le Fils, lui aussi primé, mais tourné caméra à l’épaule, ce qui donnait à l’ensemble un caractère trouble, mais je m’égare et risque de faire un roman, revenons à ce gamin.

Un film en trois temps, marqués par quelques belles mesures d’orgue et violon, afin de signifier un accueil, un abandon, un  nouveau départ. Et je reviens à cette question: peut-on aimer ce gamin d’une rare violence et injustice? Au début certes non, mais sa capacité à recevoir et à donner un pardon le place sur le chemin de l’apaisement et parce qu’il parvient à aimer il devient aimable, et car il ame beaucoup, on lui pardonne beaucoup.

Il ne s’agit pas ici d’une morale naïve qui serait distillée sur un mode fleur bleue, nullement, mais bien de la mise en avant du délicat processus de la maturation affective. C’est aussi un message d’espérance: ne jamais considérer qui que ce soit comme perdu, toujours garder les bras ouverts, tout endurer, par amour, simplement par amour.

Mai
29
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 29-05-2011

La princesse de Clèves est, pour moi, un des sommets de la littérature française, issu de ce XVIIème siècle si fécond en noms et oeuvres illustres. Voir ce soir, en un documentaire à la confluence des influences d’ Entre les murs, La journée de la jupe, L’esquive, un groupe d’élèves d’un lycée ZEP des quartiers nord de Marseilles s’en emparer admirablement, fut une révélation.

Que n’avez vous vu, chers zélèves, que n’avez vous entendu, ces réflexions de jeunes qui vous ressemblent tant en leur quotidien et aspirations. Je ne puis ici donner que de brèves informations (tout roman m’est interdit) mais entendre un slam en langage soutenu sur musique baroque, j’ai adoré. Assister au débat entre deux jeunes noires sur ” je me sens française”, l’une allant jusqu’à parler de ses ancêtres Français du XVIIème siècle tant elle se sent intégrer à la culture française, réclamant des textes à la hauteur et non au rabais  de l’incapacité présumée des élèves de ZEP à les comprendre, fut enthousiasmant. La réponse de sa comparse, qui ne partage pas ce sentiment mais reconnaît à la culture française un poids certain, tout autant. Entendre cette mère de famille parler de la fête qu’elle veut organiser si elle voit son fils bachelier fut si émouvant. Et puis surtout, tout au long de la projection, ces élèves qui nous redisent ô combien ils parviennent à s’identifier aux héros de ce roman. Ils constatent à quel point cette langue est belle pour parvenir à exprimer ce qu’ils ressentent, il y a là des mots intemporels qui expriment leurs désirs, leurs maux, leur amour, leur trouble, leur passion, tout cela alors qu’ils sont comme vous, vivent comme vous, aiment ce et ceux que vous aimez.

Ce film réconcilie les générations et donne une manière d’approcher la notion d’identité nationale d’une extraordinaire façon. Que tous ceux qui pourront le voir se précipitent, en 1h15 tout est dit, et fort bien.

 

Mai
14
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 14-05-2011

Toutes affaires cessantes, désireux de me divertir et d’oublier le livret de compétences, les subtilités de bonus de points pour le logiciel d’orientation et tout le reste, ou presque, je me suis rendu ce soir en une de mes salles favorites, afin de voir ce dernier Woody Allen, n’ayant pu me libérer plus tôt afin d’aller ouïr une retransmission de la Walkyrie de Wagner en direct de New York.

Je ne regrette rien, à l’instar de la grande Edith (d’ailleurs Cotillard est dans le casting). Woody Allen et moi partageons quelques névroses, on se targue de ce que l’on peut, et, ce soir encore, ce fut pour moi un ravissement de bien des manières. Ce minuit à Paris évoque le mythe de l’âge d’or, le déni du temps présent, l’illusion que tout ce qui fut avant était meilleur. Par un biais surréaliste, tel qu’on en retrouve dans plusieurs de ses films, des individus qui ne devraient pas se trouver là y sont, poussant les personnages principaux et contemporains du film à s’interroger sur leurs propres motivations et réflexions.

Le point de vue d’un américain sur Paris, et d’un autre, dans le film, à Paris, est enrichissant. Les bons mots qui fusent, sur l’illusion, les mensonges que l’on se crée, que l’on se dit, tout cela est merveilleux au sens premier, et la présence des peintres et écrivains surréalistes français, dans un des méandres chronologiques du film, pleinement justifiée. On passe, insensiblement du cabotinage et d’un petit délire spatio-temporel à une véritable interrogation sur le regard que nous portons sur notre présent, nos espérances, nos rêves.

Enfin, le plus beau demeure dans le fait que c’est alors que l’on attend le passé, connu, maîtrisé, rassurant, comme salvateur, il s’avère que c’est le présent et son côté inattendu, instable et anxiogène, qui assure le plein épanouissement du héros, incitant de ce fait à laisser tomber toutes nos craintes et angoisses. Un film surprenant donc, captivant, drôle et réflexif à la fois, qui nous pousse à sortir de nos certitudes et nous conduit à porter un regard différent sur le passé, le présent, l’avenir.

à voir, et à revoir. 

Mai
13
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par Alexandre Le Grand le 13-05-2011

Ancien ouvrier chez Ford, ancien conbatant de la guerre de Corée, Walt Kowalski habite dans un quartier qu’il ne reconnaît plus, entouré de voisins qu’il n’aime pas.

Au début du film, il va perdre sa femme et sa seule raison de vivre est maintenant sa voiture, une superbe Ford Gran Torino 1972.  Mais voilà qu’un ado asiatique veut lui voler ce trésor inestimable à ses yeux. Cet ado en question etait influencé par son cousin et, en réalité, le vol de cette superbe voiture était une façon de prouver son intégration dans leur bande (chose que ne voulait pas Thao).

Walt Kowalski est, on peut dire, je pense, raciste envers les chinois et n’a pas peur d’affronter et provoquer les jeunes qui traînent dans son quartier. Ses voisins sont chinois et, au cours d’une bagare entre Thao et son cousin, Walt kowalski va intervenir et c’est là que tout commence. La famille de Thao va le remercier en lui donnant plein de plats chinois et en lui laissant Thao toutes une semaine de façon à ce qu’il réalise des tâches pour se faire pardonner d’avoir essayé de voler la voiture.

Walt Kowalski va peu à peu s’attacher à Thao et va aller lui trouver du travail. Mais un soir, alors que Thao rentre du travail, il ce fait battre par son cousin et Walt Kowalski n’a pas l’intention de laisser passer ça. Il se rendra donc chez le cousin de Thao en ayant pris le soin de faire son testament et en faisant semblant d’être armé. La bande n’a pas hésité à ouvrir le feu et de par le nombre de témoins important, il se feront arrêter et Thao vivra tranquille.

C’est un très beau film de par son histoire touchante et sa leçon de vie.

Alexandre Le Grand

Mai
12
Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 12-05-2011

http://www.youtube.com/watch?v=bwsm_BU2Ayo?

Pour vous qui nous lisez, il vous semble que ce Torchon soit à carreaux, pour moi, il est à barreaux!

On bride mon droit à l’expression, je n’ose, presque plus, écrire. Cependant, festival oblige, je ne puis faire autrement que de vous inciter à vous montrer attentifs à tout ce qui concerne l’actualité cinématographique en ce 64ème festival de Cannes, présidé par Robert de Niro et qui s’est ouvert avec la projection du Midnight in Paris de Woody Allen.

Ce dernier a aussi eu sa sortie nationale hier, nul doute que je trouverai sous peu le temps d’aller le voir et le courage de braver les foudres de tous ces zélèves qui me censurent afin de vous faire part de mon commentaire sur ce dernier opus du maître.