28. décembre 2020 · Commentaires fermés sur Pages , paysages : les chemins de la sensibilité ou l’artiste face aux paysages · Catégories: Terminale spécialité HLP · Tags: ,

L’écrivain , l’artiste témoignent d’une vision du monde et partagent  avec nous leurs  émotions grâce à leurs œuvres d’art , leurs peintures , leurs récits ; ils traduisent  leur vision du monde en mots ou en images ; Ils nous invitent à connaître   leur sensibilité à travers les descriptions de leurs états d’âme ,  et les impressions que peuvent produire sur eux un  beau paysage, une promenade dans la Nature ; Dans ce chapitre du cours consacré à la recherche de soi et plus particulièrement aux expressions de la sensibilité , nous explorerons quelques paysages et  tenterons de  définir l’influence qu’ils ont pu exercer . Comment les lieux et les paysages que nous voyons, observons, traversons et dont nous nous souvenons, peuvent -ils nous toucher ? 

Une expérience esthétique  du paysage : la sensibilité proustienne

Donnons en premier lieu la parole à Marcel Proust , ou plutôt au narrateur de A la Recherche du temps perdu ; Le jeune Marcel aime passer les vacances en Normandie, dans la petite ville de Combray :

Je le trouvai [le chemin] tout bourdonnant de l’odeur des aubépines. La haie formait comme une suite de chapelles qui disparaissaient sous la jonchée de leurs fleurs amoncelées en reposoir ; au-dessous d’elles, le soleil posait à terre un quadrillage de clarté, comme s’il venait de traverser une verrière ; leur parfum s’étendait aussi onctueux, aussi délimité en sa forme que si j’eusse été devant l’autel de la Vierge, et les fleurs, aussi parées, tenaient chacune d’un air distrait son étincelant bouquet d’étamines, fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qui à l’église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail et qui s’épanouissaient en blanche chair de fleur de fraisier. Combien naïves et paysannes en comparaison sembleraient les églantines qui, dans quelques semaines, monteraient elles aussi en plein soleil le même chemin rustique, en la soie unie de leur corsage rougissant qu’un souffle défait.

Mais j’avais beau rester devant les aubépines à respirer, à porter devant ma pensée qui ne savait ce qu’elle devait en faire, à perdre, à retrouver leur invisible et fixe odeur, à m’unir au rythme qui jetait leurs fleurs, ici et là, avec une allégresse juvénile et à des intervalles inattendus comme certains intervalles musicaux, elles m’offraient indéfiniment le même charme avec une profusion inépuisable, mais sans me laisser approfondir davantage, comme ces mélodies qu’on rejoue cent fois de suite sans descendre plus avant dans leur secret. Je me détournais d’elles un moment, pour les aborder ensuite avec des forces plus fraîches. Je poursuivais jusque sur le talus qui, derrière la haie, montait en pente raide vers les champs, quelque coquelicot perdu, quelques bluets restés paresseusement en arrière, qui le décoraient çà et là de leurs fleurs comme la bordure d’une tapisserie où apparaît clairsemé le motif agreste qui triomphera sur le panneau ; rares encore, espacés comme les maisons isolées qui annoncent déjà l’approche d’un village, ils m’annonçaient l’immense étendue où déferlent les blés, où moutonnent les nuages, et la vue d’un seul coquelicot hissant au bout de son cordage et faisant cingler au vent sa flamme rouge, au-dessus de sa bouée graisseuse et noire, me faisait battre le cœur, comme au voyageur qui aperçoit sur une terre basse une première barque échouée que répare un calfat, et s’écrie, avant de l’avoir encore vue : « La Mer ! »

Puis je revenais devant les aubépines comme devant ces chefs-d’œuvre dont on croit qu’on saura mieux les voir quand on a cessé un moment de les regarder, mais j’avais beau me faire un écran de mes mains pour n’avoir qu’elles sous les yeux, le sentiment qu’elles éveillaient en moi restait obscur et vague, cherchant en vain à se dégager, à venir adhérer à leurs fleurs. Elles ne m’aidaient pas à l’éclaircir, et je ne pouvais demander à d’autres fleurs de le satisfaire. Alors, me donnant cette joie que nous éprouvons quand nous voyons de notre peintre préféré une œuvre qui diffère de celles que nous connaissions, ou bien si l’on nous mène devant un tableau dont nous n’avions vu jusque-là qu’une esquisse au crayon, si un morceau entendu seulement au piano nous apparaît ensuite revêtu des couleurs de l’orchestre, mon grand-père m’appelant et me désignant la haie de Tansonville, me dit : « Toi qui aimes les aubépines, regarde un peu cette épine rose ; est-elle jolie ! »

Dans un article paru dans le journal Le Figaro, en 1912 , l’écrivain relate un souvenir bien précis .

Cette année là, quand un peu plus tôt que d’habitude, mes parents eurent fixé le jour de rentrer à Paris, le matin du départ, comme on m’avait fait friser pour être photographié, coiffer avec précaution un chapeau que je n’avais encore jamais mis et revêtir une douillette de velours, après m’avoir cherché partout, ma mère me trouva en larmes dans ce petit raidillon, en train de dire adieu aux aubépines, entourant de mes bras les branches piquantes, et, – comme une princesse de tragédie à qui pesaient ces vains ornements, ingrat envers l’importune main qui, en formant tous ces nœuds avait pris soin, sur mon front, d’assembler mes cheveux,- foulant aux pieds mes papillotes arrachées et mon chapeau neuf. Ma mère ne fut pas touchée par mes larmes, mais elle ne put retenir un cri à la vue de la coiffe défoncée et de la douillette perdue. Je ne l’entendis pas. « Oh ! mes pauvres petites aubépines », disais-je en pleurant, « ce n’est pas vous qui voudriez me faire du chagrin, me forcer à partir. Vous ne m’avez jamais fait de peine ! Aussi je vous aimerai toujours ». Et essuyant mes larmes, je leur promettais quand je serais grand de ne pas imiter la vie insensée des autres hommes et, même à Paris, les jours de printemps, au lieu d’aller faire des visites et écouter des niaiseries, de partir dans la campagne voir les premières aubépines.

 Réfléchissons ensemble  : Selon vous, quels effets produit la vision de ce paysage sur le narrateur ? Comment  tente-t-il d’expliquer son attachement pour ce paysage et de quelle manière s’exprime sa sensibilité ?

Dans l’ œuvre de Proust, les lieux forment bien plus qu’un simple décor: ce sont  des lieux chargés de souvenirs et de mémoire .C’est à Combray que tout commence, dans ces  villages qui représentent  la France rurale ,  C’est dans la maison de  sa tante que le Narrateur enfant passera des vacances chargées d’émotion et qu’il enregistrera des souvenirs inoubliables. Les promenades l’entrainent soit du côté de chez Swann, soit du côté de Guermantes soit vers Méséglise avec l’ombre ronde que les pommiers font sur la terre . Ainsi, les clochers de Martinville  seront sa première source d’inspiration littéraire l’enfant.  Mais les romans nous dévoilent aussi Balbec, une station balnéaire sur la côte normande, inspirée de Cabourg , où le Narrateur enfant fera, avec sa grand-mère puis sa mère, des séjours  pour soigner son asthme. Il découvre émerveillé la côte et les paysages marins qui l’enchantent. Une amitié va se nouer entre le narrateur et le peintre Elstir, dont il admire notamment la série des marines. A la fin de son itinéraire, le narrateur vieillissant découvrira que la réalité des paysages est en lui et qu’il suffit de plonger dans ses souvenirs , grâce aux réminiscences , pour se transporter dans le temps et goûter les sensations d’autrefois, retrouver le passé et le temps perdu.

Le Sublime et l’effet paysage

Que représente la Nature du point de vue philosophique et que vient y chercher l’Homme ? A travers la contemplation des paysages, l’homme se ressource , prend conscience de sa place dans l’univers , le cosmos.  Il perçoit également ses limites .On peut d’abord considérer la Nature comme ce qui existe en dehors du monde humanisé . Lucrèce  pensait que la connaissance de la nature pouvait conduire à la connaissance de la réalité par opposition aux chimères de notre esprit prompt à croire au surnaturel . Rousseau voit dans la Nature un modèle de pensée : l’Etat de Nature est celui dans lequel l’Homme savait limiter ses besoins au strict nécessaire : il vivait en Bon Sauvage alors que le désir de progrès a fait naître des inégalités et a perverti l’homme . L’écologie tend à préserver la nature, les espèces, les êtres vivants  et à limiter les impacts  négatifs de l’homme  sur son Milieu comme la pollution afin de préserver un équilibre sur la Planète.  

La Nature participe également , avec la vue des paysages, par exemple, de la naissance de notre sentiment esthétique qui nous permet de dire d’une chose qu’elle est belle, qu’elle nous plaît.Le philosophe Kant propose le récit d’une expérience du sublime : Il imagine un homme confronté à la furie des éléments naturels déchaînés: orages, volcans, tempêtes océaniques ; Cet homme est effrayé par les forces de la Nature et il se sent faible, vulnérable  sur le plan physique mais bien à l’abri, il peut goûter le spectacle sublime  de cette toute-puissance ; Nous nous plaisons , pense Kant , à observer ces phénomènes et nous sommes attirés par leur spectacle dans la mesure où il peut contempler , sans être anéanti, ces phénomènes dont il mesure , grâce à son esprit, le danger. Ces visions lui renvoient, à  la fois, à sa faiblesse d’être vivant et à la force de son esprit : ” nous nommons volontiers sublimes ces objets parce qu’ils élèvent les forces de l’âme au-dessus de leur moyenne habituelle ” .

La contemplation du paysage peut également servir de consolation aux tourments de l’âme: l’homme peut y trouver de l’apaisement mais sa sensibilité face à certains  paysages peut aussi redoubler sa peine. Mary Shelley décrit ainsi l’effet des paysages sur son héros, le Docteur Frankenstein ”  Ces paysages sublimes et magnifiques m’étaient une consolation sans égale; Ils m’élevaient au-dessus de toute mesquinerie et bien que n’effaçant pas mon chagrin, ils l’atténuaient et m’apaisaient.En outre, ils me détournaient dans une certaine mesure des pensées sombres … leur souvenir dans mon esprit, ajoute le personnage, m’entourait et me permettait de reposer en paix;” On retrouve cette même expérience dans de nombreux romans : le héros vient chercher dans la Nature un réconfort ou un refuge. De plus la pérennité de certains paysages nous fait voyager dans le temps et dans nos souvenirs de moments heureux ou malheureux. 

Des paysages qui nous font voyager dans le temps

Rousseau, Stendhal, Chateaubriand , Proust et de nombreux écrivains  utilisent les paysages comme des révélateurs de l’âme de leurs personnages . De retour dans les lieux de sa jeunesse, la Comtesse  Gina del Dongo,  une héroïne stendhalienne, mesure le chemin parcouru entre la jeune fille d’autrefois et la femme qu’elle est devenue :” elle retrouvait les souvenirs de sa première jeunesse et les comparait à ses sensations actuelles.” De retour dans les paysages de notre enfance, ils nous paraissent différents car nous avons changé mais nous éprouvons parfois de la nostalgie  face au temps qui s’est écoulé comme ici la Comtesse qui retrouve “son coeur de seize ans ” ; La contemplation des paysages de son enfance lui a permis de mesurer le temps passé. Le poète  d’origine chinoise François Cheng tente d’expliquer pourquoi les paysages nous touchent autant . Il définit le concept de l’entre :la frontière entre le dedans et le dehors se trouve levée. Le paysage c’est quand de l’entre s’ouvre entre moi et le monde; le lieu devient lien, le lieu devient monde, fait monde. Il précise ensuite que le paysage est une ressource à la disposition de chacun et qu’il n’y a pas besoin d’apprendre à lire un paysage; le sujet se sent par la contemplation, impliqué dans le monde ” ; Contrairement à l’Art qui parfois nécessite une forme de Savoir pour être apprécié et décodé, la contemplation des paysages est une donnée immédiate et nous permet ainsi ” une implication plus originaire dans le monde ” Chacun , selon sa sensibilité, peut se sentir touché par un type de paysage .  Le poète Baudelaire , par exemple , s’est longuement attardé à décrire les paysages urbains “paysages de pierre caressés par la brume ou frappés par les soufflets du soleil” Les impressions entrent en nous  pêle-mêle dit Baudelaire, et ensuite le  travail du peintre , de l’artiste, consiste à réordonner ses impressions en composant sa toile ou son poème . Pour le philosophe allemand Benjamin, Baudelaire pose sur Paris un regard de flâneur : une personne dont le mode de vie lui permet de rester au seuil  des choses; Bohême, le poète n’est pas subjugué par la ville et la foule devient un voile qui transforme Paris ,  cet endroit familier pour Baudelaire qui y vit, en fantasmagorie .  ” Le Paris de ses poèmes est une ville engloutie, plus sous-marine que souterraine.”  Dans la poésie, paysages naturels et paysages urbains ne s’opposent pas mais renvoient à deux manières d’être au monde .Apollinaire lui aussi consacrera de nombreux poèmes à la description de ce qu’il nomme l’esprit de modernité et les paysages parisiens seront transformés en objets symboliques , représentants d’une nouvelle sensibilité . Pour l’architecte J- P le Dantec, un paysage urbain ” est un phénomène mixte où se superposent réalité et imagination créative, nature et culture, géographie et art.” En quoi cette définition reflète-elle la plupart des paysages urbains aujourd’hui ? Illustrez la par des photographies que vous expliquerez .

Le paysage et l’ empreinte de l’homme

De nombreux romans d’anticipation évoquent les paysages du futur après le Grand fracas ; la Nature ne cesse de reculer ; La fonte des glaciers, la déforestation, les bords de mer bétonnés,  la désertification , la création des  grands axes autoroutiers et leurs millions d’automobiles ,  les forages de gaz et de pétrole, les champs d’éoliennes, la saturation de l’espace aérien  constituent une menace pour les équilibres naturels.  Mais en dehors de cette littérature qui évoque les risques du futur, la terre reste marquée , à de nombreux endroits, par les guerres que les hommes ont menées ou les dégâts qu’ils ont causés : Hiroshima, Tchernobyl, Verdun et ses cratères gigantesques , les plages de Normandie où subsistent les vestiges du débarquement allié sont autant de paysages de désolation qui portent l’empreinte des ravages causés par l’homme. Dans un de ses romans intitulé Cris ,  Laurent Gaudé tente de nous faire imaginer les souffrances de la terre pendant les assauts  et les bombardements de la première guerre mondiale . Il invente un personnage qu’il appelle l’homme cochon et nous fait entendre ses hurlements, à travers les pensées du médecin  : ” de grands cris de seigneur blessé. je ne sais s’il est le père ou l’enfant des fils barbelés qui courent le long de la terre. Il est possible que cette terre éventrée et meurtrie ait donné naissance dans une nuit de sueurs et de contractions , à cet être. Qu’elle l’ait fait naître pour se venger des hommes qui la balafrent sans cesse un peu plus.Mais je crois plutôt qu’il est l’ogre sauvage , le père de ce paysage de mort. Et il profite sûrement de la nuit pour chier de longues traînées de barbelés et rire ensuite en contemplant le visage tranchant et rouillé de ses enfants. ” .. je crois que c’est la terre qui hurle par cet homme. je crois qu’il est  la bouche hurlante du front qui gémit de toutes les plaies profondes que l’homme lui fait. Et si c’est vrai, la terre n’a pas fini de gueuler car nous avons encore bien des obus pour lui taillader les flancs.”Le romancier a inventé ce personnage mi- homme mi- animal, pour tenter de faire saisir l’horreur de la guerre. La terre personnifiée devient le réceptacle des douleurs et des cris des hommes . Le paysage reflète la souffrance des corps qui s’entretuent.

Dans son Journal, le peintre Munch, avant de dessiner le cri, note les pensées suivantes : ” je me promenais sur un sentier avec deux amis.. tout à coup le ciel devint rouge sang; Je m’arrêtai fatigué et m’appuyai sur une clôture. Il y a avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville.. je sentais un cri infini qui es passait à travers l’univers et déchirait la Nature.”

Le paysage nous donne le sentiment d’exister vraiment

Le philosophe Jean Paul Sartre décrit dans La Nausée l’expérience de son héros Roquentin . Ce dernier se trouve assis sur un banc en train de contempler un arbre et constate que la racine de ce marronnier s’enfonce dans la terre juste en dessous – de lui ;Elle demeure cachée, invisible. Il a subitement une révélation : le sentiment de son existence. Jusque là, il avait l’impression de regarder les choses et de ne voir que leurs surfaces. Cette racine souterraine qui permet à cet arbre énorme de grandir est pour lui l’image de son existence : la racine représente ce qui est caché, ce qu’on ne voit pas mais qui permet à la vie de se développer. Il n’a plus l’impression de vivre dans un décor mais de faire partie du monde . Le personnage se sent alors ” immobile et glacé , plongé dans une extase horrible “ . Ce sentiment ambivalent est  celui que lui confère la sensation d’exister vraiment, pleinement . Un poète Yves Bonnefoy, s’efforce d’exprimer dans son recueil Les Planches courbes, la particularité du lieu natal dans lequel l’homme se sent pleinement rattaché au monde qui l’entoure et à sa propre existence . Ce lieu fait sens et lui donne ses racines , son originarité  et son unité.  Le lieu est bien plus qu’un simple paysage pour le poète, il est la figure de son lien avec le monde . Dans les paysages et particulièrement dans la Maison natale, le poète retrouve la figure maternelle et paternelle, l’enfant qu’il fut et l’homme qu’il est devenu, tout ce qui lui confère son unité.

Face au paysage , l’homme peut éprouver différentes sensations : il peut lui sembler se perdre , se dissoudre, s’éparpiller dans la Nature ou au contraire, s’unifier , se retrouver. Il peut ressentir sa puissance et en même temps ses limites ; Il peut enfin avoir l’impression d’accéder à la Beauté ou au Sublime . Pour reprendre la distinction de Kant , le sentiment du beau est ce qui plait universellement  , sans concept, ce qui suscite un plaisir désintéressé à la fois sensation agréable et plaisir pour l’esprit. Le sublime lui consiste à éprouver les limites de l’imagination face à la représentation de l’immensité ou de la puissance . Ces deux sentiments forment l’esthétique, discours sur les normes du Beau que Kant élargit à la doctrine de la sensibilité , qu’elle concerne l’art ou la connaissance.

En synthèse , la contemplation des paysages nous touche pour plusieurs raisons : lieux idylliques, paysages de rêves  ou  fracas des tempêtes, immensité des cimes , nous y expérimentons notre humanité ;  A la fois lieu d’exploration imaginaire et reflet de l’intériorité du sujet qui contemple dans la notion de paysage état d’âme, il nous fait miroiter un ailleurs où nous pourrions être pleinement nous-mêmes, délivrés des pesanteurs du quotidien auquel nous souhaitons échapper. Mais si les paysages ne  nous transportent pas seulement dans l’espace, ils nous font également voyager dans le temps des souvenirs . Nature enchanteresse et éternelle ou villes mouvantes et fascinantes par leurs métamorphoses , les paysages varient au gré des saisons comme des modes . Mégalopoles monstrueuses ou vastes étendues maritimes , les paysages dessinent notre rapport au monde .