L’objectif du cours de ce matin est de réfléchir au concept d’aventure. L’exercice consiste donc à mutualiser vos définitions à partir de la formule ” l’aventure pour moi, c’est ” . Nous verrons ainsi apparaître les liens entre l’aventure et la connaissance de soi. Le philosophe Michel de Montaigne, penseur de la Renaissance et auteur des Essais a écrit une phrase qui est devenue proverbiale :Les voyages forment la jeunesse ” : il associe le fait de se déplacer, de découvrir d’autres façons de vivre, avec l’idée d’une formation spirituelle . Ici le verbe former signifie apprendre à se connaître , à se comprendre et parfois même, à faire évoluer sa personnalité, à changer son regard sur le monde et sur soi. Il apparaît donc qu’un déplacement dans l’espace , même minime ( il n’est pas nécessaire de partir loin pour se dépayser ) a des conséquences sur notre esprit et déplace , pour filer la métaphore, les lignes dans nos représentations de nous, dans l’image que nous nous faisons de nous-même. Nous allons donc partir de vos définitions de l’aventure afin de créer un nuage de mots qui met en évidence les liens entre l’aventure et le spirituel. Comme l’écrivait Jean-Pierre Vernant, « pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se connaît, on se construit par le contact, l’échange, le commerce avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont » (La traversée des frontières, p. 180). Plus »
Introduction : Le roman est écrit par un jeune écrivain de trente ans , Honoré de Balzac ,qui, comme son héros, rêve de faire fortune et de devenir célèbre . Malheureusement , dernier héritier d’une famille ruinée par les bouleversements politiques de ces années troublées, Raphaël effectue de mauvais choix et perd le peu d’argent que son père lui a confié. Il pense alors mourir mais découvre un mystérieux objet doté de pouvoirs magiques, qui exauce tous ses désirs; D’abord incrédule, Raphael doit se pourtant rendre à l’évidence quand un mystérieux héritage de plusieurs millions fait de lui un homme richissime ; Il comprend alors que la peau de chagrin réalise ses moindres désirs en échange d’une partie de sa vie; Son premier réflexe est de fuir à la campagne loin de tout et de mener une existence austère mais son amour pour Pauline finit par le faire revenir à Paris. Dans l’extrait que nous allons étudier , qui constitue elle dénouement du récit , il se décide à révéler la vérité à Pauline. Comment Balzac met- il en scène de manière dramatique et théâtrale la mort du héros ? Dans un premier mouvement, nous verrons les aveux de Raphael et sa peu; ensuite nous montrerons que le désir est plus fort que lui et nous terminerons par la tragédie que constitue sa mort . Plus »
En guise d’introduction …Le romancier et poète Blaise Cendrars,infatigable voyageur , décide de se lancer dans l’écriture des aventures d’un personnage historique : Johann August Suter; Mais il ne s’agit pas vraiment d’une autobiographie ou d’un roman historique plutôt du roman d’un aventurier légendaire, roman sous-titré ” la merveilleuse histoire du général Johann August Suter ” . Parti de Suisse avec des dettes et un simple baluchon et après avoir effectué différents métiers plus ou moins recommandables ( dont voleur à la tire ) , Suter parvient en Amérique . Il apprend à connaître New-York , apprend plusieurs langues et part vers l’Ouest pour s’établir fermier dans le Missouri . Hanté par la conquête de l’ Ouest , pays mythique décrit par les voyageurs , il suit la piste jusqu’à Fort Vancouver et pour échapper aux attaques des Apaches , il prend la voie maritime jusqu’à Honolulu et achète des centaines d’ esclaves canaques et finit par débarquer dans la baie de San Francisco en Californie. Cette bande de terre qui borde le littoral appartient au gouverneur mexicain Alvarado. Elle est peuplée de “huttes de pêcheurs en terre battue, des cochons bleus qui se vautrent au soleil ” ( chap 17 ) . Des missionnaires y ont exploité des Indiens avant que les généraux Mexicains prennent le contrôle du pays . Suter obtient du gouverneur une concession de 10 ans pour défricher les terres . Sa réussite est spectaculaire : il obtient un véritable paradis agricole et se retrouve rapidement le maitre d’un vaste domaine avant d’être ruiné par la ruée vers l’Or. En 1841 il est alors au sommet de sa réussite; L’extrait que nous étudions se situe au chapitre 23 , à la fin du premier tiers du roman . Plus »
En 1925 , Blaise Cendrars , grand voyageur , décide de raconter dans un roman la vie “fabuleuse ” d’un personnage légendaire : Johan August Suter qui fut l’homme le plus riche du monde ; Jugez plutôt quel destin exceptionnel fut le sien .
Un aventurier des Temps modernes : à la conquête de l’Ouest au temps de la ruée vers l’ Or
Portrait de Johan August Suter dans le roman de Baise Cendrars
sous- titre du roman = la merveilleuse histoire du général Sutter
L’écrivain s’inspire d’une figure historique, le général August Sutter « un grand destin magnifique » qui , arrivé aux Etats-Unis, a fondé la Nouvelle Helvétie, en Californie. L’écrivain ne prétend pas écrire une biographie mais un roman « la vérité historique coupe les ailes du romancier, ou ses ficelles, et détraque ses effets. » Plus »
Un exemple d’introduction ... Surtout connu pour son grand projet de Comédie Humaine , vaste chantier littéraire de 90 volumes sur lequel il a travaillé durant plus de 20 ans, et qui analyse plusieurs aspects de la société, Honoré de Balzac est souvent considéré comme l’un des premiers auteurs réalistes en raison de son ambition de peindre la société toute entière . Pourtant lorsqu’il publie son second roman intitulé La peau de chagrin, c’ est encore un jeune provincial, récemment monté à Paris , à peine connu , âgé de 30 ans, et qui ressemble, par de nombreux traits à son héros Raphaël de Valentin . Ce dernier , désespéré par ses revers de fortune, souhaite mettre fin à ses jours mais en attendant l’aube , il pénètre, par hasard , dans un magasin d’Antiquité et découvre un vieux parchemin et un mystérieux marchand lui vante les pouvoirs magiques de ce talisman.
La découverte des pouvoirs fantastiques de cet objet se situe dans la première parie du roman. Comment se déroule la rencontre entre le vieil Antiquaire et Raphaël ? Le premier mouvement résume les croyances du marchand et présente les pouvoirs surnaturels de la peau. ( l 1 à 9 ) Le second mouvement révèle la réaction quelque peu provocatrice du héros qui semble ignorer les recommandations du vieil homme ( l 10 à 22 ) La dernière partie des désirs de Raphaël nous monter qu’il a oublié toute mesure et qu’il se comporte dangereusement en ne mettant aucune limite à ses désirs les plus fous . ( l 22 à 28 ) Plus »
Par goût de la provocation, Baudelaire décide de recréer, à sa manière, les avertissements que Ronsard prodiguait, en son temps, celui de la Pléiade et de la Renaissance, aux jeunes beauté qui le dédaignaient; Il leur rappelait, dans les vers de ses sonnets , que la beauté est hautement périssable et qu’un jour, elles seront , elles aussi, bien vieilles , et du coup, beaucoup moins désirables . Pour Baudelaire, la beauté n’est peut être pas tout à fait la même que pour l’auteur de l’Ode à Cassandre , mais ils partagent tous deux cette idée de son caractère éphémère. Pour le démontrer, l’auteur des Fleurs du mal , a choisi de dépeindre une promenade champêtre au cours de laquelle , un couple d’amoureux, se retrouve face à un cadavre d’animal, une charogne abjecte couverte de mouches et à l’odeur répugnante. Cet objet , à la manière d’une nature morte dans un tableau, va servir de point de départ à une réflexion sur le Temps qui passe et sur les pouvoirs de la création artistique , cette alchimie poétique qui transforme les objets en idées et leur confère l’éternité, les sauve de l’oubli. Plus »
Le parcours De la boue à l’or, associé à la découverte des “Fleurs du Mal ” nous amène à interroger les images de la création poétique afin de comprendre comment le poète tente de faire naître la Beauté à partir de la trivialité du quotidien , de la misère est parfois même de l’Horreur . Dans l’édition originale de 1857 , le poème intitulé le Soleil, formé de 2 huitains et d’un quatrain d’alexandrins aux rimes suivies , fut d’abord placé en tête de la section Spleen et Idéal, plus exactement en seconde position, juste après le long poème Bénédiction qui met en image, la naissance du poète . Le Soleil montre comment le travail poétique se nourrit d’une promenade urbaine et comment le poète, à la manière d’un astre rayonnant, transforme le monde autour de lui . Il s’agit en quelque sorte d’un art poétique qui illustre le travail de création et figure un processus alchimique qui transforme la matière , ici la boue de la misère, en or. Plus »
Le recueil Les Fleurs du Mal suit une architecture bien précise : Baudelaire y trace une sorte d’itinéraire spirituel . Dans la première Section Spleen et Idéal, le poète envisage deux moyens pour dépasser la condition humaine: s’élever vers l’Idéal grâce à l’Art ou grâce à l’Amour mais les deux accès sont périlleux et débouchent le plus souvent sur des impasses . Alors comment échapper à son triste sort ? Baudelaire envisage alors d’explorer les Paradis artificiels, le vin et la drogue mais le voyage est là encore souvent décevant car la réalité finit toujours par l’emporter. Après avoir tenté de s’adonner au Mal et de se révolter contre Dieu , le poète finit par se résoudre à accepter la Mort , désormais sa seule issue. Dans Le Poison , Baudelaire illustre trois tentatives pour échapper à sa tristesse condition de créature humaine ; les quatre quintils composés de vers irréguliers alexandrins et heptasyllabes décrivent ce parcours ; Le premier quintil explore les effets de l’ivresse , le second ceux de l’opium et les deux derniers décrivent l’alchimie amoureuse. Plus »
Lorsqu’ on évoque les Fleurs du Mal, on pense souvent au Spleen et à cet univers sombre, désespéré et désenchanté ou règne l’Angoisse despotique qui plante son drapeau noir sur le crâne du poète agenouillé et vaincu ; on imagine alors des paysages urbains noyés de pluie et de brouillards qui sont à l’image de l’âme du poète et reflètent ses idées noires. Certes , le recueil comporte de nombreux poèmes qui illustrent le mal-être du poète mais on peut également y déceler une tension entre le Spleen et l’idéal; En effet, le recueil est composé en 6 sections qui représentent chacune un chemin d’accès à l’Ailleurs ; cet endroit lumineux où le poète se sent enfin apaisé . Cette invitation au Voyage fait partie des poèmes composés par Baudelaire durant sa liaison avec la jeune actrice Marie Daubrun dont il tomba passionnément amoureux ; Cependant ,on y retrouve une source d’inspiration proche de celle qui a donné naissance au sonnet A une dame créole avec son cadre exotique paradisiaque et la présence de la femme aimée ; Plus »
La défaite de 1870 a bouleversé les esprit mais le traumatisme provoqué par la guerre de 14/18 sera encore bien plus profond; en , effet, ce conflit mondial a causé une crise de conscience internationale et nous a amené à repenser la place de l’homme dans la guerre , à repenser même le visage de la guerre . Un peu plus d’un siècle après Verdun et le terrible chemin des Dames , la littérature ne cesse de produire des récits qui réinventent cette guerre alors qu’aucun poilu vivant n’ est plus là pour témoigner. Si Céline a combattu sur le front et dans les tranchées avant d’écrire Voyage au bout de la Nuit , si Guillaume Apollinaire a connu les combats et les bombardements, si Roland Dorgelès en écrivant Les croix de bois ou Henri Barbusse en écrivant Le feu, peuvent s’inspirer de leur vécu de soldats, il n’en va pas de même pour des romanciers qui naquirent par§s la seconde guerre mondiale . Pierre Lemaître avec Au revoir là haut, Sébastien Japrisot avec Un long dimanche de fiançailles, Markus Malte avec Le garçon, ou Laurent Gaudé avec Cris, Marc Dugain avec La chambre des officiers , tous témoignent de la violence de cette guerre avec des fictions . Quel rôle joue alors la fiction au moment où les témoins disparaissent ? Est-elle un instrument plus efficace pour refléter la violence des événements et les traces qu’ils laissent dans la mémoire des hommes
Les romans prennent , en quelque sorte, le relais de l’histoire tout en infléchissant son cours dans nos mémoires. Quatre années de guerre, plus de huit millions de mobilisés, plus de 1 million de morts, 3 millions 1/2 de blessés et 750 000 mutilés. La littérature patriotique va relayer la doctrine officielle : les patriotes comme Anatole France, Maurice Barrés, et Maurras exaltent la guerre , l’héroïsme, rappellent les combat anciens et vantent les exploits des guerriers; ils dénigrent tout ce qui est allemand et dépeignent les soldats du Kaiser comme des brutes sanguinaires. En opposition violente avec ces écrivains, les pacifistes comme Romain Rolland, Roger Martin du Gard , Jean Giono et Jean Giraudoux se révoltent contre l’imbécillité de la guerre et ce qu’ils nomment une incompréhensible folie collective. Bertol Brecht en Allemagne est également antibelliciste ; parmi les pacifistes, certains refusent tout simplement l’idée de la guerre, d’autres tentent de sauvegarder la paix à tout prix comme Giono qui sera arrêté pour pacifisme au début de la seconde guerre mondiale pour avoir affirmé : “j’aime mieux vivre à genoux que mourir debout.” De nombreux intellectuels réfléchissent aux causes des guerres : Alain accuse l’honneur d’être le responsable de la plupart des conflits mais force est de constater que la guerre est capable de séduire de très nombreux hommes; si cet attrait de la violence se retrouve dans de nombreux livres, les ouvrages rédigés par d’anciens combattants montrent surtout le dégoût de la guerre: “Je suis écoeuré, saoul d’horreur” écrit Genevois et Henri Barbusse, auteur du récit Le feu, ajoute à ce tableau d’horreur une note critique d’inspiration marxiste contre les gouvernements et le Vieux Monde : “les trente millions d’esclaves jetés les uns sur les autres par le crime et l’erreur dans la guerre de la boue , lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté ” .
Comment la violence de cette guerre est -elle traduite dans les romans ?
Texte 1 : Céline
Analyses et observations au fil du texte
D’emblée la guerre est décrite avec son cortège de violences : L’expression “croisade apocalyptique “fait appel à des références bibliques qui promettent la fin du monde ; En effet l’apocalypse est synonyme de destruction du monde avec le Jugement dernier . L’homme face à la guerre est comparé à un puceau , qui n’a pas d’expérience et qui va découvrir pour la première fois, non pas le plaisir ici mais l’Horreur ; Céline , en mettant sur le même plan, deux univers aux antipodes l’un de l’autre , montre à quel point la guerre apparaît comme une expérience traumatisante. Elle surprend l’homme , le prend en quelque sorte au dépourvu comme le traduisent les questions rhétoriques qui marquent ici l’étonnement ” qui aurait pu prévoir -tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes ? ” Contrairement à certains penseurs qui voyaient la guerre comme une punition divine , Céline accuse directement les hommes d’être responsables de ces horreurs . La périphrase “meurtre en commun” montre que les valeurs qui s’appliquent en temps de paix , sont révolues ; un crime de guerre se justifie par la situation et ne peut être considéré comme un “crime ordinaire ” ; Le soldat reçoit le droit de tuer et on récompense les assassins les plus efficaces ; L’allusion de la fin du premier paragraphe: ça venait des profondeurs peut faire référence aux sources de la violence latente en chacun de nous.
Le second paragraphe brosse quelques éléments de portrait du colonel : ce qui peut sembler absurde aux combattants , c’est qu’on les envoie sans cesse au front , reprendre elles quelques centaines de mètres , perdus la veille . Les massacres à la sortie des tranchées de tous ces soldats fauchés par les balles ennemies, parait une “abomination ” . La puissance de feu qui résulte de l’utilisation des armes modernes a été largement sous-estimée par les autorité militaires et les hommes pensent qu’on sacrifie inutilement leurs vies . En 1917, on note d’ailleurs que le nombre des mutineries et des mutilations volontaires ne cesse d’augmenter : les soldats préfèrent s’infliger des blessures douloureuses plutôt que de retourner au front.
Jusqu’au bout Ferdinand Bardamu voudrait croire à une erreur : le champ lexical de la méprise apparait à plusieurs reprises avec “abominable erreur “ maldonne et la nouvelle question rhétorique : “donc pas d”erreur ? ” au début du troisième paragraphe . Le point de vue du soldat envisage alors le droit de tuer en toute impunité comme un renversement des valeurs communément admises , une sorte d’irrationalité “se tirer dessus.. sans même se voir .. faisait partie des choses qu’on peut faire ” ; On ressent ici la stupéfaction te même l’indignation du soldat ; L’auteur utilise la focalisation interne afin de faire épouser au lecteur l’avis de son personnage . Le combattant se retrouve seul face à un ennemi puissant , la Guerre , ici insultée avec l’expression familière “la vache” .
Céline termine de décrire la violence en mentionnant le caractère inéluctable de la mort imminente qui terrorise les soldats “ De la prison , on en sort vivant, pas de la guerre ” ; La formule lapidaire, le coté sentencieux, reflètent une forme de fatalité ; Les combattants vivent avec ces pensées morbides qui les assaillent ; Bardamu ne vient même , à regretter, par une sort ed paradoxe, de ne pas avoir été condamné à une peine ede prison: ce qui lui aurait évité d’être en danger de mort au front.
Question d’interprétation : Par quels moyens Céline révèle-t-il le sentiment d’absurdité face à la guerre ?
Plan détaillé :
- La guerre : une erreur ? question rhétorique, champ lexical méprise, incompréhension
- Une abomination meurtrière focalisation interne , insistance sur la mort , croisade apocalyptique
- Un événement qui renverse l’ordre du monde et les valeurs , le droit de tuer, le meurtre en commun , puceau de l’Horreur
Textes complémentaires : extraits de Markus Malte Le garçon
La der des der : même pas
Les soldats de 14 espéraient que leurs épreuves et leurs témoignages empêcheraient de nouveaux massacres pour qu’au moins, cette guerre soit la der des der comme ils l’avaient surnommée. Il n’en fut rien et certains qui , en 14 justement défendaient la paix , se mirent en 39, à désirer la guerre pour des raisons idéologiques . Simone Weil , par exemple , qui affirmait “qu’aucune paix n’est honteuse quelles qu’en soient les causes” ira combattre en 1936 en Espagne contre le général Franco et finira déportée en 1943.Dans les années 20, l’optimisme est encore de rigueur avec la Société des nations et le désarmement: les chefs d’Etat se bercent pourtant d’illusions à Locarno et à Thoiry; en moins de 15 ans, la conquête de la Mandchourie par le Japon, la montée du parti nazi en Allemagne et la victoire du fascisme en Italie sont pourtant des signes annonciateurs du désastre. Le danger devient manifeste avec le réarmement de l’Allemagne , la guerre d’Espagne et l’annexion des Sudètes ainsi que la partition de la Tchécoslovaquie. Ce qui change cette fois , c’est la nature de la menace; il ne s’agit plus de lutter contre l’impérialisme de Guillaume II mais de résister contre ce qui menace les valeurs humanistes .