Interrogé tantôt quant au mot de ce soir, je me trouvai fort dépourvu et devai reconnaître en toute humilité n’avoir pas encore eu cette étincelle qui me fait dire, “ce sera lui”!
Las, il me faut remercier madame Le Nezet, croisée dans la cour, fort mal en point. La voyant, de dos, marcher si précautionneusement, presque au bras de madame Vandel, il me revint cette citation, que ni l’une ni l’autre ne pourraient illustrer, mais qu’elles connaissent toutes deux assurément: “je vis alors s’avancer le vice appuyé sur le bras du crime”.
Il s’agit d’un extrait des Mémoires d’Outre-Tombe, de François-René vicomte de Chateaubriand. Il désignait ainsi Talleyrand appuyé sur le bras de Fouché. Le premier boitait, il était atteint de claudication. C’était un merveilleux esprit, d’une grande finesse et d’une belle érudition. Il n’a eu de cesse de trahir tous ses engagements, ce qui lui valut une longévité politique certaine et ne l’empêcha pas de mourir en affirmant à son médecin qu’il l’avait si bien soigné qu’il mourait guéri.
Gageons que madame Le Nezet, qui, en dehors de cette passagère claudication ne partage rien avec Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, nous reviendra promptement rétablie, elle aussi guérie par son médecin et cela de manière durable.