(NPNS, association luttant contre les discriminations faites aux femmes)
Demain, pour lutter contre le sexisme, une journée de la jupe est organisée en France… Il s’agit simplement de rappeler qu’hommes et femmes, garçons et filles ont les mêmes droits. Dans l’académie de Nantes, des lycéens (donc des garçons) ont pour projet de porter une jupe demain, en guise de solidarité avec leurs camarades filles. L’idée, validée par le rectorat, fait polémique, depuis que des militants de la lutte contre le mariage pour tous (vous cherchez le rapport ? Lisez l’article ci-dessous) se sont rassemblés devant un lycée pour convaincre les jeunes de ne pas “se travestir” ainsi : résultat, des élèves échaudés, et des lendemains qui s’annoncent… en jupe courte ?
http://www.ouest-france.fr/sexisme-linitiative-des-lyceens-mal-percue-par-deux-collectifs-2541494
http://www.huffingtonpost.fr/2014/05/15/journee-de-la-jupe-face-a-face-nantes-manif-pour-tous-lyceens_n_5329779.html?utm_hp_ref=france
http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/lycees-l-academie-de-nantes-demande-aux-garcons-de-se-mettre-en-jupe-le-16-mai-5320/
Diantre, voici une matinée intéressante, sur le plan sociologique : sur deux classes, un tiers seulement des zélèves était présent ce matin en cours… En 4ème, on peut supposer que les zélèves (les parents ?) ont anticipé les éventuelles absences de leurs professeurs potentiellement grévistes… Soit. Mais où sont donc passés mes zélèves de 3ème, à qui j’avais pris soin de préciser qu’aujourd’hui, nous débutions l’analyse du texte de la chanson de Boris Vian, à l’étude pour l’épreuve orale d’Histoire des Arts ? Huit présents pour travailler sur ce texte, ce matin, à 11 heures : les autres, dans la nature.
Je m’interroge sur la motivation de ces zélèves qui, probablement, reviendront demain (avant de partir en Angleterre ou en Espagne pour une semaine), quant à la préparation de cet oral d’Histoire des Arts. J’espère que la moitié de la préparation leur suffira à comprendre le texte, son contexte d’écriture, ainsi que sa visée, puisque tous ces éléments ont été expliqués en leur absence.
Etrange jeunesse, qui paresse, qui paresse…
Article collectif écrit par les zélèves de la classe de 4ème3 (9 présents seulement ce matin à 9 heures…)
Aujourd’hui, en ce jeudi 15 mai 2014, on se retrouve moins de dix dans notre classe de 4ème3 ! A croire que les zélèves font grève comme les profs, ou à leur place !
Ils ne se gênent pas, les zélèves : 11 absents dans notre classe ce matin (ils doivent être sur Facebook, ils doivent être en train de geeker… Ils doivent être sur les écrans, quoi…). Nos profs ? Ils sont dans la rue, ils crient “notre salaire, notre salaire !” Dans notre classe, une seule prof est en grève.
Enfin, on voit les zélèves sérieux… Qui veulent réussir, travailler… C’est pas de notre faute, mais, du coup, on ne peut pas faire nos cours normaux, nous… Ce n’est pas un problème, au final, c’est mieux d’être moins nombreux. Pour le contrôle de maths, tout le monde était au travail, il n’y avait pas un bruit (ce qui arrive, sinon, quand on est tous…), on a réussi à faire tout notre contrôle.
Vive la grève !
En français, on fait media (on vous écrit cet article). On a réfléchi aux raisons de cette grève :
(photo AFP)
Voici ce qu’on a lu dans le journal Le Monde : Infirmiers, bibliothécaires, enseignants, pompiers, douaniers, éducateurs, policiers ou encore gardes-champêtres… Plus de cinq millions de fonctionnaires sont appelés jeudi 15 mai à une journée d’action axée principalement sur leurs salaires, qui n’ont pas été revalorisés collectivement depuis près de quatre ans.
Kheira : Je trouve que ce n’est pas important, le salaire des profs, enfin, son augmentation. Il y a des gens qui restent dans la rue, qui ont à peine un euro : les profs, ils ne sont pas contents de leur salaire, mais ils en ont déjà un bon ! Ils font grève pour avoir plus, je trouve ça bête.
Yannick : Je pense que les profs ont d’autres choses plus importantes à faire que la grève. Ils doivent avancer dans les cours. (remarque de Mme Dibot : “Oui, mais avec 11 élèves en moins aujourd’hui, c’est impossible…”) D’un autre côté, les profs (les fonctionnaires en général) ont le droit d’aller manifester car ils doivent exprimer tout ce qu’ils ressentent envers le gouvernement. Ils peuvent exprimer leur colère et leurs revendications. Et si la manifestation aboutit à quelque chose, tant mieux pour eux.
Martin : Moi, je trouve que tous les fonctionnaires ont le droit de manifester, on a le droit. Je trouve que chaque bon travail a droit à une prime, si on travaille bien et qu’on est efficace : ils ont le droit de réclamer une augmentation.
Aujourd’hui, nous qui sommes là, qu’allons-nous faire de notre journée ?
– du badminton ?
– du foot, du basket ?
– en Histoire, on va faire un débat sur l’actualité, on pense.
– en, Espagnol, on va écouter Shakira !
Après, on n’a plus cours : on sort… Après, c’est facebook et… devoirs. Les absents ? Si on leur dit ce qu’on aura fait aujourd’hui, ils seront déçus. Quoique, comme il n’y a pas de punitions, pas d’heure de colle pour leur absence, c’est dommage qu’ils aient raté une journée aussi :
– géniale ?
– intéressante ?
On a des avantages : on va pouvoir faire des débats. On va pouvoir parler, exprimer ce qu’on ressent, sans avoir peur de dire des choses et qu’on se moque de nous, on n’aura pas peur du regard des autres…