Le Jeudi 6 novembre 2014, une journaliste de Marianne, Perrine Cherchève, et son photographe sont venus au collège pour faire un reportage, ils ont été accompagnés tout au long de la journée par notre cher ami Yannick. Ils n’ont point arrêté de tourner dans les classes pour que la journaliste interviewe certains professeurs du collège, et pour observer se qui se passe pendant les cours. Cette journaliste nous a rencontrés, nous les 3ème d’option média plus quelques élèves de 4ème option média qui ont été choisis pour pouvoir assister à une interview de Madame Cherchève.
A 13:30, nous nous sommes installés autour d’une table ronde pour pouvoir parler et interviewer cette journaliste et son photographe.Une fois tout le monde installé, nous commençons sans perdre une minute. Madame Dibot a vidéoprojeté Le Torchon au tableau, et tout a commencé.
Perrine Cherchève nous a posé certaines questions comme ” Qu’est-ce que Le Torchon ?” , Maleyni lui a répondu ” C’est un blog M’dame”. La journaliste, en rigolant, a commencé à écrire dans son petit cahier ce qu’on lui disait. Puis elle nous a posé la fabuleuse question ” Mais pourquoi Le Torchon ?”, Madame Dibot lui a répondu ce qu’on sait déjà : le nom lui a été suggéré par quelqu’un que la liberté d’expression chatouillait aux entournures et pour qui un journal d’expression libre était un torchon. Dont acte.
Marianne, un journal d’opinion
Notre journaliste a continué à nous poser des questions : “Quand a été crée se blog?”, Yannick lui a répondu : ” vers 2009/2010.” La journaliste étant venue pour que l’on interviewe a continué à nous poser des questions pour mieux comprendre ce que c’est que l’option média, elle nous a demandé ” Mais qu’est-ce que vous écrivez dedans ?” Maleyni lui a répondu ” Tout et n’importe quoi”, les réponses sont brèves mais Madame Dibot enchaîne et fait voir les articles de la semaine et nous tombons sur son article qui parle de Marianne, et Yoni a demandé ” Mais pourquoi ce journal s’appelle Marianne?”, Perrine Cherchève lui a répondu ” Car c’est un journal Républicain”. Ensuite, Madame Dibot est revenue à la question “Alors, on écrit quoi nous au collège ? Sommes-nous un petit journal républicain ?”, Amélie lui dit” On parle de l’actualité!”. Madame Dibot, étant sur sont ordinateur, voit que L’inconnu du Torchon a publié un commentaire, en direct ! On regardait tous son commentaire, on a essayé, avec la journaliste, de déterminer qui se cache derrière, mais chut je n’en dis pas plus sur cette fameuse personne.
Madame Dibot a repris la parole et a parlé de ce qu’on fait dans l’option : ” Ils aiment faire des débats, les filles publient des poèmes, on écrit sur l’actualité aussi… Ils peuvent écrire ce qu’il veulent, du moment que ça reste correct, il n’y a pas de sujet tabou. J’ai ouvert une nouvelle rubrique, la rubrique Brèves de Comptoir, cette rubrique est une rubrique qui sert à publier des articles sur des sujets qui me choquent pendant les cours,donc je les mets sous forme d’article, j’ai ouvert cette rubrique car un élève de 3ème m’a dit “Moi, J’aime Bien Hitler”, ce qui m’a énormément choquée” (même si cet élève ne le reconnait pas et admet juste aimer sont charisme).
Photographe, un métier d’information à part entière
Le photographe, Camille, qui prenait des photos, a constaté qu’autour de la table, les garçons et les filles ne se mélangeaient pas… Il a pris des photos de nos mains, de nos gestes, parce qu’il n’avait pas le droit de publier des photos de nos visages. Yoni, lui, aurait bien aimé être en photo dans Marianne 😉
Maleyni lui ademandé s’il avait le droit, lui, de publier la photo qu’il avait prise avec son portable au moment de l’accident, à la Plaine d’Ozon, quand un chauffard avait renversé un piéton. Le photographe et Perrine Cherchève ont répondu oui, à la condition qu’on ne voie pas son visage ou que la famille ait donné son accord. Ils nous ont expliuqé qu’une photo n’illustre pas un article mais informe tout autant que l’article. Dans ce cas, la photo de visage de Yoni dans Marianne aurait-elle été pertinente ? 😉 Pour représenter le collège, avec sa bouille d’ange coquin ? Oui… (NDLR)
La journaliste nous a expliqué que l’image n’était pas une illustration, une image démontre une chose, un texte l’argumente mais les deux choses sont différentes.
Journaliste à Marianne : un bail de 17 ans pour Perrine Cherchève
La journaliste nous a demandé pourquoi on s’était inscrits en option média, plusieurs de nous lui avons répondu. Maleyni lui a répondu : ” Pour m’exprimer d’avantage !” , Sidi a également répondu à cette question:” Car je trouve ça assez intéressant”, puis certaines filles ont dit que ça les avantageait un peu en Français, car il faut argumenter, ce que l’on fait beaucoup en média.
A nous de pouvoir poser des questions au photographe ainsi qu’à la journaliste.
Sileymane : “Depuis combien de temps êtes-vous journaliste ?”
Perrine Cherchève : J’exercer ce métier depuis 27 ans.
Avez-vous toujours travaillé pour Marianne ? Comment êtes vous devenue journaliste ?
Perrine Cherchève : Je n’ai pas toujours travaillé pour le journal Marianne, mais j’y travaille depuis qu’il a été crée, c’est-à-dire en 1997. Ce journal est intéressant car c’est un journal d’opinion.
Comment êtes-vous devenue journaliste ?
Perrine Cherchève : J’ai fait une FAC, plusieurs FAC, d’ailleurs, une école de journalisme dans laquelle on rentre sur concours.
Qu’est-ce qui vous a motivée pour être journaliste ?
Perrine Cherchève : J’aime faire des recherches, enquêter… Mais journaliste, j’ai fait ça par défaut Je voulais être chercheuse….
M’dame une journaliste a un bon salaire ?
Perrine Cherchève : Ah ce fameux salaire, à chaque fois que j’ai affaire à des interview d’enfants de votre âge, vous me posez la question ! Alors le salaire est variable, au début, c’est à peu près le SMIG, puis ça augmente. Moi, mon salaire est plus élevé que celui d’un prof, après tout va dépendre du travail fourni.
Sujets tabous, sujets censurés ?
Les zélèves se lâchent dans les questions, elles s’enchaînent les unes après les autres…Allez-vous sur le terrain, vous déplacez-vous dans d’autre pays, avez vous une certaine liberté d’expression ? De quel sujet peut-on parler et quel sujet ne peut-t-on pas parler?
Perrine Cherchève : Il y a des sujet traitables et d’autres non traitables, en même temps on ne peut pas écrire avec son opinion à soi car on a des lecteurs, s’ils ne sont pas contents, nous, ont les perd, donc il faut se positionner de telle sorte que le lecteur aime notre article même si ce n’est pas de sont goût.
Par exemple, le Mariage pour tous, on peut le traiter mais celui-ci est très difficile car on ne peut pas mettre notre opinion. Un sujet qu’on ne peut pas aborder, c’est la tauromachie : si on prend parti, la moitié de nos lecteurs se détournent de Marianne. (NDRL : le Torchon étant gratuit, on conserve, quant à nous, la liberté totale de nos sujets).
Madame vous faites des fautes quand vous écrivez ?
Perrine Cherchève : Bien sûr, c’est obligé, mais de toutes façons, mes articles sont relus pas mes “boss”…
Mais pourquoi êtes-vous là aujourd’hui ?
Perrine Cherchève : Je suis là pour faire un reportage sur la ZEP, je regarde comment se passent les cours, j’interviewe vos professeurs, pour ensuite faire un article sur votre collège.
Avez-vous peur quand vous écrivez un article d’opinion ?
Perrine Cherchève : Ce n’est pas comme si je partais en Syrie.D’ailleurs, les rédactions n’envoient plus les journalistes en reportage dans ces régions.
Liberté d’expression à tout prix ?
Peu avant la sonnerie de fin de séance, on aborde, au hasard des questions, celle de la liberté d’expression. Perrine Cherchève donne l’exemple de Charb, dessinateur de Charlie Hebdo, toujours sous la protection de deux policiers pour ses moindres déplacements depuis qu’il a publié des caricatures de Mahomet. Perrine Cherchève nous fait réfléchir sur la notion de liberté d’expression, en France, un pays laïc et libre de pensée. Certains zélèves étant choqués quand on retrouve, dans notre Torchon, de “vieux” articles sur Charlie Hebdo, Perrine Cherchève explique qu’il faut à tout prix préserver la liberté de parole des journalistes et des illustrateurs. On retrouve un article sur la chanson du film La Marche, dans laquelle le rappeur écrit une phrase plus que choquante : “je demande un autodafé pour les journalistes de Charlie Hebdo”. Les journalistes doivent pouvoir écrire ce qu’ils pensent sans être menacés de mort !!!
Un grand merci à Perrine et à Camille !
Cette dernière phrase aura marqué la fin de l’entretien à cause de la sonnerie de la récréation. Ce moment passé avec une journaliste et nous, élèves, était un vrai moment de partage et de complicité avec cette journaliste et son photographe. Tous deux ont été très gentils avec nous, ils étaient à notre écoute, et ça, on peut vraiment les remercier pour ça. J’espère qu Yannick s’est bien occupé d’eux …
Maëva