Mar
19
Classé dans (Santé) par Agnès Dibot le 19-03-2015

Article rédigé par un(e) élève, publié à sa demande sous anonymat.

D’avance, merci à ceux qui auront le courage de lire 😉

Je vais vous parler d’une histoire touchante ou non, selon vos pensées. Cette histoire, c’est un morceau de ma vie.
J’étais comme la plupart, étant jeune, épanouie et heureux(se) avec ma famille. Nous n’étions pas nombreux, juste mes grands-parents, parents, mon frère et moi. On faisait très souvent la fête, on était comme qui dirait au Paradis, la famille parfaite jusqu’au jour où les choses allaient commencer à déraper, tout s’est brisé…
J’avais dix ans et demi et Noël approchait à grands pas. Comme j’en avais l’habitude, je préparais mes affaires pour passer une semaine chez mes grands-parents sauf que, peu de temps après, ma mère fut appelée. Mon grand-père avait fait un malaise, emmené d’urgence. J’étais jeune et ne comprenais pas trop. Nous lui avons rendu visite trois jours avant Noël, contents puisque nous avions appris qu’il pourrait sortir le lendemain mais loin de là, car nous avions appris qu’il était atteint du cancer du foie en phase terminale. Les fêtent passèrent et sa maladie ne faisait qu’empirer, le cancer commençait à attaquer les poumons, le cœur, pratiquement tout le corps.

Chaque jour, j’avais le peur de le voir mourir, j’étais tellement proche de ma famille et perdre mon grand-père… Voilà, à peu près un an s’est écoulé et rien ne s’est amélioré, les chimio, les médicaments, les soins, les injections, rien ne fonctionnait mais la maladie attaquait tout son corps… En rentrant un soir du collège, je vis mon frère en très mauvais état, ma mère et mon père n’étaient plus là je me suis inquiétée et là, j’appris la mort de mon papi, un choc terrible !

J’ai pleuré comme jamais je ne l’avais fait auparavant. Le lendemain soir, mes parents sont rentrés mais m’ont dit qu’ils repartaient aussitôt car ma mamie, en rentrant chez elle, avait fait une tentative de suicide avec plusieurs dizaines de boîtes de médicaments, les urgentistes ont fait le nécessaire pour la sauver, ils ont réussi, du moins pour elle. J’étais anéantie, j’ai vraiment cru perdre mes deux grands parents, depuis ces jours, j’ai commencé à me renfermer sur moi-même. Ma passion, c’est mes animaux, j’en avais beaucoup et peu à peu, après la mort de mon grand-père, j’ai perdu énormément de mes animaux… ( Pour dire que les choses ne s’amélioreraient pas de sitôt ! ).

Et pour bien m’effondrer totalement, j’apprends vers les mois de novembre/décembre, que mon père avait un cancer des poumons. Comme mon papi, en phase terminale, vers le début du mois de janvier suivant, il eut un énorme malaise dans sa chambre, il ne respirait plus, il était raide mort. La panique totale, ma mère appelait les urgences, le temps passe et personne n’arrivait ! Le téléphone sonna à nouveau, ma mère tenait mon père essayant qu’il l’écoute, qu’il respire, du coup je décrochais. Ils s’étaient perdu et là j’ai crié et pleuré, je les “engueulais” le plus fort que je le pouvais. Mon père commençait à perdre la mémoire, à ne plus savoir respirer, la fin arrivait.

Un mois plus tard, il mourut et le désastre commençait. Je m’en suis toujours voulu de lui avoir dit que je ne l’aimais pas, ma mère m’a dit qu’il savait que je l’aimais mais je m’en voudrai toute ma vie quand même. Peu après, je suis tombée en dépression, j’ai commencé à me mutiler, les idées noires, les envies… Vous connaissez bien la « chanson » mais depuis quatre/cinq ans, c’est dur, très dur. Un jour d’été, il faisait une trentaine de degrés, du coup, je ne pouvais pas mettre un vêtement à longues manches comme habituellement, personne n’a rien vu sauf ma meilleure amie, c’était un secret pour me protéger des autres. J’ai été voir des psys mais rien n’avait changé, depuis, des choses se sont améliorées et d’autres ont empiré…

Je ne peux pas en dire plus, c’est comme un secret, c’est un morceau de ma vie mais je mets cet article en anonyme pour garder encore mon secret tout en me lâchant un peu et vous dire que personne ne peut voir quelqu’un qui souffre. J’ai vu un reportage qui disait qu’il y a environ un élève par classe à partir du collège qui souffrait énormément par la dépression, l’AM ou autre mais personne ne voit rien et tant mieux.  Je ne vous dis pas que cela continue mais je ne vous dis pas non plus que c’est fini !