Ce matin, dans Libération, un petit article dénonçant l’absence des femmes auteures au programme du bac, donc au sein des cours de français au lycée. A lire ci-dessous.
http://www.liberation.fr/livres/2015/04/13/les-auteures-recalees-au-bac-francais_1240449
C’est vrai, ça : où sont les femmes ? L’auteur de l’article déplore le fait qu’au cours de ses études de Lettres, elle ait étudié trois auteures femmes seulement. Petite réflexion : mes zélèves, auront-ils, cette année, lu et étudié des auteures femmes ? En extraits, oui, en oeuvre intégrale ? Peu. Voire pas. Ah si : Kathrine Kressman-Taylor, auteure de la nouvelle Inconnu à cette adresse ! Mes troisièmes auront étudié (enfin, pour celles et ceux qui auront lu la nouvelle et écouté mes cours) une auteure 😉
Littérature masculine, donc, au programme : oui, mais les héros sont bien souvent des héroïnes ! Antigone : une femme (et quelle femme !)… Mais si on fait le compte de nos lectures cette année, point d’autre femme à l’honneur ! Stupéfaction : c’est un fait… Cyrano, Jeckyl et son double Hyde, des hommes… Le narrateur du roman Un secret, un homme. Oui, mais les trois figures féminines du roman sont primordiales… On peut se cacher derrière des prétextes, des excuses, mais le fait est qu’on manque cruellement de femmes auteures dans nos choix d’oeuvres…
Ce matin, de surveillance de DNB Blanc en salle 310 (celle de mon cher collègue Santa Cruz), je me suis permis l’audace de dessiner George Sand (Amantine Aurore Lucile) et de coller mon dessin sur le mur (merci à Constance pour les crayons de couleurs) : une femme, enfin, rejoint le Panthéon santa-cruzien : aux côtés de Baudelaire et de Flaubert, enfin, un jupon ! (ah non, mince, George Sand s’habillait en homme ) Jusque-là, pas une femme n’avait l’honneur d’illuminer de sa présence radieuse les murs de cette salle de classe !!! Justice est rendue à George Sand, dont notre collège porte le nom…
Sans me vanter, bien sûr, j’ai beaucoup voyagé. J’ai fait quelques pays en Afrique, Europe, Amérique du nord et centrale, grâce au travail de mon père : il est ingénieur en informatique pour le PAM (programme alimentaire mondial).
Je suis allé au Niger où j’ai passé deux ans avec ma famille entière, donc mon père, ma mère, mes deux petites sœurs et moi. Là-bas, il faisait plus de 40°C à l’ombre. Il faisait très chaud et ma mère ne supportait pas du tout ce climat au point que, quand elle est tombée enceinte, elle a préféré aller accoucher en France car le climat était agréable et la médecine en France est plus développée qu’en Afrique. Puis, après le Niger, on est parti en Centrafrique avec toute ma famille aussi. On est resté deux ans aussi mais le climat était supportable. On était très heureux car on se retrouvait tous les soir, on rigolait, on étudiait, on faisait tout en famille.
Tout allait très bien jusqu’au 12 janvier 2010, où on était assis devant le journal en famille. On a appris ce qui s’était passé en Haïti. J’ai regardé mon père et là, je me souviens avoir ressenti un choc car, à ce moment là, j’ai compris que ce serait la prochaine destination de mon père et nous, nous serions juste à côté, à Saint Domingue.
Il y a des tentions entre Haïtiens et Dominicains car, dans le passé, Haïti et Saint Domingue était une île dominée par Haïti. Avant, cette île se nommait Hispaniola. Cette domination dura 22 ans, jusqu’à la nouvelle indépendance qui donna naissance à la République Dominicaine en 1844. Le passé est toujours présent dans certains esprits dominicains. Aujourd’hui, certains dominicains négligent les haïtiens. Mon père venait toutes les deux semaines en week-end. Il voyageait en bus de Port au Prince à Saint-Domingue. Vous imaginez , prendre le bus sur une route où le séisme a tout saccagé ? Au début, mon père venait en avion mais il voulait faire des économies, donc il a décidé de prendre le bus car ça lui revenait moins cher. Avec le temps, on s’y est fait. Le temps est passé si vite à Saint Domingue. On a profité de tout ou de presque tout. On a visité plusieurs plages :
J’ai toujours eu du mal à écrire sur moi, je trouve cela difficile. Peut-être que je devrais commencer par écrire sur comment je me sens, j’ai toujours eu peur d’énerver les gens. Sur ma façon de parler : dès que je parle, j’ai l’impression d’ennuyer les gens. De même, pendant les cours, quand je commence à parler, j’ai le sentiment que tout le monde me fixe et donc je dis que je ne sais pas comment expliquer ma réponse.
Manque de confiance…
Je n’ai pas tellement confiance en moi, je sais que beaucoup de personnes le disent, certaines personne en souffrent. Moi, je n’ai pas confiance en moi mais, malgré ça, j’essaye de ne pas le montrer. Si quelqu’un me fait une remarque sur ma façon de m’habiller, de parler… j’essaye de sourire et faire en sorte que cela ne me touche pas. Seulement, quand je suis seule chez moi, je ne souris plus, c’est plus fort que moi et, parfois, quelques larmes s’échappent de mes yeux.
C’est aussi pour cette raison que j’ai peur du regard des autres. Le matin, je me demande si les autres vont dire quelque chose à propos de ma tenue ou de ma coiffure ou autre. Mais ensuite j’essaye de me dire que c’est ma vie, après tout, et si je me sens bien comme je suis, je ne devrais pas m’en préoccuper.
La raison, éventuellement
Peut-être que ce manque de confiance en moi vient de mes parents, parfois j’ai le sentiment qu’ils ne sont presque jamais là pour moi. Ils sont toujours auprès de mon frère à le soutenir, par exemple pour le brevet : ma mère était toujours derrière lui, à l’aider à réviser, alors que moi, je le passe et elle ne m’aide en aucun cas, elle me dit que j’ai de bonnes notes et que je n’ai presque pas besoin de réviser. Mais pour moi, je dois absolument réviser sinon, je ne me sens pas bien. Mon père, lui, ne se préoccupe en aucun cas de moi, chaque soir quand je rentre de cours, il me demande simplement si j’ai eu des notes et ce n’est pas tous les jours. Tandis que mon frère revient, mon père lui demande ce qu’il a fait pendant sa journée… Peut-être simplement que c’est des garçons, il peuvent plus parler.
Finalement…
Alors finalement, cet article est peut-être mal parti, j’ai parlé de mon manque de confiance en moi ainsi que de ma peur du regard des autres… Mais chaque jour, je me dis “vis-ta vie, tente de nouvelles choses, profite : la vie est courte”. Et à chaque fois que je me sous-estime, cette phrase passe dans ma tête et me redonne un minimum de confiance en moi. J’ai eu du mal à écrire cet article car je suis réservée, cependant, j’ai réussi et je suis contente d’avoir enfin réussi à écrire sur moi.